le traitement cognitif des expressions idiomatiques. - Université de ...
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l’essentiel, i<strong>de</strong>ntique à cel<strong>le</strong> du langage littéral (Glucksberg, 1989; Glucksberg & Keysar,<br />
1990; Keysar, 1989, 1994; Keysar & Glucksberg, 92; Ortony, Schal<strong>le</strong>rt, Reynolds, & Antos,<br />
1978). Contrairement à ce qu’affirme <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> standard, <strong>le</strong> langage littéral n’est pas traité<br />
prioritairement au langage figuré. La signification non littéra<strong>le</strong> est donc traité directement et<br />
immédiatement.<br />
Si <strong><strong>de</strong>s</strong> métaphores conceptuel<strong>le</strong>s sont à la base <strong>de</strong> nombre d’<strong>expressions</strong> <strong>idiomatiques</strong>,<br />
à quel moment, au cours du <strong>traitement</strong>, s’effectue <strong>le</strong>ur accès ? C’est à cette question que<br />
Gibbs, Bogdanovich, Sykes, & Barr (1997) tentent d’apporter <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments <strong>de</strong> réponse. Dans<br />
une première expérience, ils cherchent à savoir si l’accès à la connaissance métaphorique se<br />
produit lors du <strong>traitement</strong> on-line <strong><strong>de</strong>s</strong> idiomes. Les sujets <strong>de</strong>vaient lire <strong>de</strong> courts passages se<br />
terminant par une expression idiomatique (par exemp<strong>le</strong>, “ He b<strong>le</strong>w his stack ”), une<br />
paraphrase <strong>de</strong> cette expression (“ He got very angry ”) ou par une phrase <strong>de</strong> contrô<strong>le</strong> (“ He<br />
saw many <strong>de</strong>nts ”). Ils n’étaient pas avertis que <strong>le</strong>s idiomes qu’ils allaient rencontrer étaient<br />
basées sur <strong><strong>de</strong>s</strong> métaphores conceptuel<strong>le</strong>s. Après avoir déclaré qu’ils avaient compris<br />
l’histoire, <strong>le</strong>s participants <strong>de</strong>vaient effectuer une tâche <strong>de</strong> décision <strong>le</strong>xica<strong>le</strong> soit sur une cib<strong>le</strong><br />
liée à la métaphore conceptuel<strong>le</strong> (“ heat ”), soit sur une cib<strong>le</strong> non reliée (“ <strong>le</strong>ad ”). L’analyse<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> résultats montre que <strong>le</strong>s temps <strong>de</strong> réponse aux cib<strong>le</strong>s liées aux métaphores conceptuel<strong>le</strong>s<br />
sont globa<strong>le</strong>ment plus courts que pour <strong>le</strong>s cib<strong>le</strong>s non reliées. Ces résultats s’expliquent par <strong>le</strong><br />
fait que <strong><strong>de</strong>s</strong> temps <strong>de</strong> réaction plus courts s’observent uniquement dans la condition<br />
“ expression idiomatique ” suivie par une cib<strong>le</strong> reliée à la métaphore conceptuel<strong>le</strong>. Les<br />
résultats <strong>de</strong> cette première expérience suggèrent qu’il y a accès aux métaphores conceptuel<strong>le</strong>s<br />
non attendues dès <strong>le</strong>s premières phases du <strong>traitement</strong>.<br />
Dans une secon<strong>de</strong> expérience, <strong>le</strong>s auteurs ont présenté <strong>le</strong>s mêmes histoires que dans<br />
l’expérience 1, mais cette fois-ci, el<strong>le</strong>s pouvaient se terminer par <strong>de</strong>ux idiomes ayant<br />
sensib<strong>le</strong>ment la même signification figurée mais basées sur <strong><strong>de</strong>s</strong> métaphores conceptuel<strong>le</strong>s<br />
différentes. Au cours <strong>de</strong> la tâche <strong>de</strong> décision <strong>le</strong>xica<strong>le</strong>, trois types <strong>de</strong> cib<strong>le</strong>s pouvaient être<br />
présentées : une cib<strong>le</strong> reliée à la métaphores conceptuel<strong>le</strong> d’un <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux idiomes, une reliée à<br />
la métaphore conceptuel<strong>le</strong> sous- jacente à l’autre expression idiomatique, ou encore une cib<strong>le</strong><br />
non reliée. L’analyse <strong>de</strong> ces résultats montre que <strong>le</strong>s participants i<strong>de</strong>ntifient plus rapi<strong>de</strong>ment<br />
une cib<strong>le</strong> métaphorique comme étant un mot après avoir lu l’idiome basé sur la même<br />
métaphore qu’après la <strong>le</strong>cture d’un idiome basé sur une autre métaphore. Ceci montre que<br />
bien qu’il y ait une similitu<strong>de</strong> é<strong>le</strong>vée <strong><strong>de</strong>s</strong> sens <strong>idiomatiques</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>expressions</strong>, nous accèdons<br />
rapi<strong>de</strong>ment à la métaphore conceptuel<strong>le</strong> adéquate. Ceci n’implique cependant pas qu’il y ait<br />
un accès aux concepts métaphoriques pré-existants chaque fois que l’on rencontre un idiome,<br />
ni que cet accès soit nécessaire à sa compréhension.<br />
Gibbs et al. (1997) s’interroge sur <strong>le</strong>s conditions contextuel<strong>le</strong>s qui facilitent ou<br />
inhibent l’accès aux métaphores conceptuel<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> du langage et sur <strong>le</strong> moment<br />
du <strong>traitement</strong> où on accè<strong>de</strong> aux métaphores conceptuel<strong>le</strong>s, ainsi que sur la durée <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur<br />
activation. Une possibilité serait que l’on accè<strong>de</strong> aux métaphores conceptuel<strong>le</strong>s au moment où<br />
Guy Denhière & Jean-Clau<strong>de</strong> Verstiggel