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démocratique du Mexique comme un cas d’exception à cause de ses caractéristiques
différentielles.
L’étude du Mexique peut apporter à la connaissance de la science politique un matériau de
réflexion en ce qui concerne les aménagements institutionnels de la démocratisation, les
mécanismes d’accès au pouvoir, les blocages structurels de ces mécanismes au sein de la
société, ainsi que leurs effets pervers qui permettent, favorisent ou au contraire empêchent la
réalisation d’une démocratie comme pratique sociale quotidienne.
Il faut noter qu’au moment où nous commencions à étudier ce sujet pour le mémoire du DEA,
la bibliographie disponible portait presque exclusivement sur la démocratisation du point de
vue de la démocratie formelle, sur les règles institutionnelles nécessaires pour aboutir à un
équilibre entre le pouvoir Exécutif et les pouvoirs Législatif et Judiciaire, ou entre les pouvoirs
fédéraux et les pouvoirs locaux, ainsi que sur les mécanismes à mettre en œuvre pour favoriser
une bonne représentation des partis politiques. La démocratisation était comprise, autant par les
acteurs sociaux que par les chercheurs intéressés au thème de la démocratie, comme la
transition vers des élections concurrentielles et transparentes. Mais l’étude du phénomène de
l’auto-organisation de la société au Mexique et les publications qui s’y rapportent se
multiplient à la fin du XX siècle 28 .
La démocratisation mexicaine a été un processus long dans lequel les avancées et les reculs des
conditions démocratiques font douter de l’existence d’un régime démocratique bien consolidé.
Différents auteurs parlent d’une « démocratie fragile » ou « précaire ». L’inexistence d’un
consensus sur les périodes de la transition et de la consolidation nourrit le débat sur la
compréhension même de la démocratie et sur l’état actuel du système politique.
Nous partons donc de l’idée que la démocratie est plus qu’un système de représentation ; c’est
un état social, et le Mexique présente de sérieuses carences dans son système normatif comme
dans sa culture politique. Il est intéressant d’étudier ce qui s’est passé pendant les dix-huit
28 En effet, la publication de livres et de revues 28 sur la société civile s’est développée considérablement. Par
exemple, en 1996 un séminaire intitulé « Société civile, mouvements sociaux et démocratie » a eu lieu au Centre
d’Etudes Sociologiques du Colegio de México, avec la participation d’intervenants internationaux tels qu’Andrew
Arato, Leonardo Avritzer, Jean Cohen et Jean François Prud’Homme. Les actes en ont été publiés seulement en
1999. La traduction du livre classique de Jean Cohen et Andrew Arato, Civil Society and Political Theory, est
publiée en 2000. En 1999, la Fondation Ford accepte de financer la réalisation d’un projet d’études comparatives
sur la nature de la participation de la société civile dans les processus de construction de la démocratie 28 . Le livre
est publié en 2003. Tous ces efforts de recherche pour contribuer au renouvellement du concept de société civile,
d’une part, et d’autre part pour rendre compte des phénomènes sociaux contemporains, confirment la nécessité de
la systématisation théorique et de l’accumulation de données empiriques sur les phénomènes sociaux liés au
processus démocratiques. C’est précisément la perspective de notre étude.
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