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du parti. En effet, il existe une grande loyauté envers les décisions du parti, et plus précisément
envers celles de ses dirigeants. De même, l’élection du candidat à la présidence se fait dans le
respect de la décision du Président en fonctions. Celui-ci désigne en fait son successeur par la
pratique du “dedazo” (montrer du doigt). Jorge Castañeda (1999 : 550) explique que le
mécanisme de la succession s’est transformé avec les années en responsabilité centrale que
chaque président a léguée à son « descendant » direct : plus que l’économie, les relations
internationales ou la stabilité sociale, le dispositif de transfert ordonné du pouvoir devait être
préservé comme la prunelle de ses yeux par le Président en exercice. Cette pratique a pris fin
avec le régime du président Zedillo (1994-2000). Des pré-candidats du PRI ont dès lors
participé à une élection interne primaire. Ce changement se voulait un gage du progrès
démocratique pour rétablir la légitimité du parti et de ses candidats.
En second lieu, il y a la culture du pacte de domination (Blanchet-Márquez, 1996), élaborée
par le PRI au long de son évolution. C’est une des formes caractéristiques de ses pratiques
clientélistes envers les divers secteurs de la population. De la même façon, le parti maintient
une étroite relation avec toutes les organisations corporatistes du pays. C’est ainsi que s’établit
l’union avec les syndicats et les organisations paysannes. Les entrepreneurs, secteur qui a le
plus bénéficié du système, disposaient d’un marché interne captif grâce aux protections
douanières, aux subsides fiscaux destinés à promouvoir la production et l’exportation et à la
restriction des investissements étrangers. Les ouvriers, sous la tutelle de l’Etat, avaient conquis
une législation favorable du travail et des droits sociaux en échange de la légitimation du parti
officiel par leurs votes, de la répartition aux dirigeants syndicaux de sièges à l’Assemblée
Nationale et dans les assemblées locales ainsi que de postes de gouverneurs des Etats fédérés.
Les organisations de paysans étaient cooptées par le biais des subsides.
Ce paternalisme qui sape les énergies sociales, ainsi que les politiques économiques, a eu pour
conséquence la fragilisation de ces secteurs productifs et la limitation de la création
d’organisations autonomes. Le clientélisme 41 et le corporatisme étaient des caractéristiques
fondamentales pour le bon fonctionnement des institutions et la paix sociale. Des marches et
des manifestations se réalisaient contre le gouvernement, préservant la façade d’autonomie des
organisations sociales mais les accords avec les leaders pour les échanges de bénéfices étaient
la règle.
41 Selon Fox (1997 : 393-394) le clientélisme autoritaire est une certaine forme de marché des relations de pouvoir
sous des conditions inégales dans lesquelles il existe une subordination politique constante des clients qui est
renforcée par des pratiques de coercition. La subordination peut prendre des formes diverses comme l’achat des
votes dans les régimes semi-concurrentiels ou l’interdiction de l’action collective dans les régimes militaires, ou le
contrôle des mobilisations massives dans les systèmes communistes ou populistes autoritaires.
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