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Aujourd’hui, je vois bien que tu n’es qu’un égoïste, que tu ne<br />
penses qu’à toi et à ta foutue mission de porteur de masques !<br />
Tu resteras seul et abandonné, sans amour et sans attention…<br />
ŕ Mais non ! Lolya, reste ! Ne t’en va pas !<br />
En voyant disparaître Lolya et sans en prendre conscience,<br />
<strong>Amos</strong> venait d’avancer de deux pas. Il était maintenant sur le<br />
pont !<br />
ŕ Je suis mort par ta faute ! fit une voix derrière lui.<br />
ŕ Koutoubia ! s’exclama <strong>Amos</strong> en se retournant. Koutoubia<br />
Ben Guéliz ! Mais que fais-tu ici ?<br />
ŕ Je suis mort à cause de toi, répéta le guide avec un regard<br />
accusateur. Par ta faute, j’ai connu le trépas !<br />
Koutoubia avançait toujours en obligeant <strong>Amos</strong> à<br />
s’approcher de plus en plus du brouillard.<br />
ŕ Tu devais me protéger, lui reprocha le garçon d’Arnakech.<br />
J’avais confiance ! Confiance en toi ! En ta mission ! En tes<br />
pouvoirs !<br />
« Du calme, <strong>Amos</strong>…, songea le porteur de masques. Yaune<br />
t’avait prévenu ! Tout ceci n’existe pas… »<br />
ŕ Et la mort de ton père non plus n’existe pas ? dit Urban<br />
juste derrière Koutoubia.<br />
ŕ Père ! Je ne… Ce n’est… Mais qu’est-ce…, balbutia <strong>Amos</strong><br />
qui avait du mal à contrôler ses émotions.<br />
ŕ On ne t’a jamais appris à parler, fils indigne ? Qu’as-tu fait<br />
pour moi à Berrion, alors que j’agonisais sur le sol ? RÉPONDS !<br />
Qu’as-tu fait pour ton père ? Qu’as-tu fait pour l’homme qui t’a<br />
chéri, qui t’a élevé dans l’amour et la tendresse ? EH BIEN,<br />
RIEN ! TU N’AS RIEN FAIT ! Petit égoïste aux petits pouvoirs<br />
magiques ridicules ! Comment veux-tu rétablir l’équilibre du<br />
monde alors que tu n’es même pas capable de secourir ton<br />
père ? Tu me déçois… NON ! Tu me répugnes, tiens…<br />
À reculons <strong>Amos</strong> allait toujours plus loin sur le pont et<br />
s’approchait davantage du brouillard. Le cœur serré et les<br />
larmes aux yeux, il aperçut sa mère aux côtés d’Urban.<br />
ŕ Merci de m’avoir laissée aux mains des Sumériens, mon<br />
enfant ! déclara Frilla sur un ton sarcastique. Tu m’as privée<br />
d’un mari que j’aimais plus que tout au monde et tu m’as<br />
envoyée pourrir dans le fond d’une cage. Voilà toute la<br />
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