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huit accords et mémorandums d'entente signés - Horizons

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ART HORIZONS • Jeudi 15 Novembre 2012<br />

MEDIA<br />

<strong>et</strong><br />

Par Rachid MOUSSA<br />

RÉSEAUX<br />

SOCIAUX<br />

PROFESSIONNELS<br />

LE CHEMIN<br />

TRANQUILLE<br />

DE LINKEDIN<br />

A L’ABRI DES PERTURBATIONS qui touchent<br />

les sociétés Intern<strong>et</strong>, à l’image de<br />

Facebook empêtré dans la capitalisation<br />

boursière décevante, le réseau social<br />

professionnel LinkedIn affiche des résultats<br />

rassurants tirés d’un développement<br />

harmonieux assis sur un modèle<br />

économique fiable qui a notamment su<br />

profiter du boom de la mobilité.<br />

UN INCONTOURNABLE<br />

DU RECRUTEMENT ?<br />

LinkedIn a organisé récemment, en plein cœur de Londres,<br />

sa grande rencontre annuelle dédiée au recrutement en<br />

Europe : The LinkedIn Talent Connect Europe 2012. Trois nouveaux<br />

produits y ont été annoncés : un baromètre pour mesurer<br />

l’attractivité de sa marque employeur, la création de «followers»<br />

pour les entreprises <strong>et</strong> les annonces d’emploi sponsorisées avec un<br />

paiement au clic. Plus de 600 professionnels d’Angl<strong>et</strong>erre, de France,<br />

d’Allemagne, d’Espagne mais aussi d’Azerbaïdjan assistent à un<br />

programme riche mêlant Keynotes de LinkedIn, ateliers de formation<br />

<strong>et</strong> partage d’expériences utilisateurs. Dans une présentation<br />

succincte, les dirigeants de LinkedIn ont d’abord souligné les très<br />

bons chiffres du réseau social professionnel. LinkedIn compte<br />

plus de 175 millions de membres aujourd’hui à travers le<br />

monde dont 39 millions en Europe. L’Angl<strong>et</strong>erre est le pays<br />

le plus en avance avec 10 millions de membres. La France<br />

suit avec 4 millions devant les Pays-Bas avec 3 millions.<br />

La croissance est forte <strong>et</strong> continue. En un an,<br />

le nombre de membres au niveau mondial a<br />

crû de 58 millions.<br />

Ce n’est pas tout à fait contre toute attente mais presque que le<br />

réseau social professionnel LinkedIn a obtenu des scores financiers<br />

supérieurs aux prévisions les plus optimistes. Il a rendu<br />

publics, jeudi 1er novembre, des résultats au-dessus des attentes<br />

analystes, pour le troisième trimestre, avec un chiffre d'affaires<br />

de 194 millions d'euros, en hausse de plus de 80% par rapport à<br />

la même période, l'an passé. Les bénéfices de LinkedIn, entreprise créée en 2003,<br />

s'élèvent à 19 millions d'euros, contre 5,1 millions d'euros un an plus tôt.<br />

LinkedIn a été fondé en décembre 2002 <strong>et</strong> lancé en mai 2003 par Reid<br />

Hoffman <strong>et</strong> Allen Blue, membres du service de paiement en ligne PayPal, <strong>et</strong><br />

trois autres entrepreneurs. Son capital est détenu par des fonds d'investissement<br />

<strong>et</strong> par ses fondateurs européens. La société est devenue bénéficiaire en<br />

mars 2006 avec un modèle économique reposant sur trois sources de revenus :<br />

la publicité, les abonnements <strong>et</strong> les services de recrutement. LinkedIn est un service<br />

en ligne qui perm<strong>et</strong> de construire <strong>et</strong> d’agréger son réseau professionnel. Il<br />

se définit comme un réseau de connaissances qui facilite le dialogue entre professionnels.<br />

Pour ses membres, c'est aussi un outil de gestion de réputation en<br />

ligne <strong>et</strong> de personal branding. L’environnement concurrentiel est constitué des<br />

réseaux sociaux comme Facebook ou MySpace qui ne sont pas considérés<br />

comme des concurrents directs, mais comme des réseaux complémentaires.<br />

Selon Reid Hoffman : «MySpace, c’est le bar, Facebook, c’est le barbecue au fond<br />

du jardin, <strong>et</strong> LinkedIn, c’est le bureau.» Comme beaucoup d'autres géants technologiques,<br />

LinkedIn a élu domicile au cœur de la Silicon Valley, à Mountain<br />

View. Résolument tourné vers un usage professionnel, il propose à ses utilisateurs<br />

de r<strong>et</strong>rouver sur Intern<strong>et</strong> ce qui fait le succès de la Silicon Valley ; du relationnel<br />

<strong>et</strong> de la ressource en expertise souvent en externe. Pour l'entreprise<br />

LinkedIn, la proximité des plus gros acteurs d'Intern<strong>et</strong> <strong>et</strong> des technologies doit<br />

aussi rappeler sa filiation <strong>et</strong> son ancrage technologique. Une particularité sur<br />

laquelle repose son modèle économique. «Ce que je souhaitais, c'est initier le<br />

changement dans le monde, raconte aujourd'hui Reid Hoffman, le cofondateur<br />

<strong>et</strong> président exécutif de LinkedIn. A l'été 2006, j'ai réalisé que le modèle économique<br />

était défini <strong>et</strong> stable. Étant profitable, LinkedIn était viable <strong>et</strong> pouvait<br />

vivre pour toujours.» Les 175 millions de professionnels LinkedIn à travers le<br />

monde sont une vraie mine d'or pour les mark<strong>et</strong>eurs. Selon le réseau social, ses<br />

abonnées forment une population «parmi les plus instruites, les plus riches <strong>et</strong><br />

les plus influentes sur le web». Mais, pour les nouveaux venus du mark<strong>et</strong>ing<br />

sur LinkedIn, peu familiers avec son portefeuille de fonctionnalités, il peut être<br />

difficile, voire impossible, de tirer partie des opportunités offertes par ce public.<br />

Les pages Entreprises, que LinkedIn a récemment mis à jour, sont la plaque<br />

tournante des professionnels, avec sa section Carrières <strong>et</strong> ses offres d'emploi, sa<br />

rubrique Produits où l'on trouve des informations sur les nouveautés <strong>et</strong> les produits<br />

à venir, la rubrique Informations sur les Employés ou encore la section<br />

Vue d'ensemble qui contient les dernières informations mises en ligne par l'entreprise.<br />

Selon Alison Engel, directrice mark<strong>et</strong>ing au niveau mondial de<br />

LinkedIn pour les solutions de marché, la section des mises à jour publiées par<br />

l'entreprise est une des rubriques les plus importantes pour les praticiens du<br />

mark<strong>et</strong>ing. «C'est à ce moment-là que vous établissez le contact avec votre<br />

public», a-t-elle expliqué. «Les messages que vous publiez apparaissent sur la<br />

page de votre entreprise <strong>et</strong> dans les flux de nouvelles. Ils sont au premier plan<br />

de l'expérience utilisateur qu'aura l'abonné au réseau social. Ils livrent aux professionnels<br />

des instanés sur l'entreprise tout au long de la journée.»<br />

Contrairement à Facebook, LinkedIn a vécu avec euphorie son introduction en<br />

bourse en 2011. Tout le monde semblait alors vouloir acquérir une part de c<strong>et</strong>te<br />

introduction en Bourse, la plus importante pour une société américaine du web<br />

depuis Google, en 2004. LinkedIn, né en 2003, comptait environ 100 millions<br />

d'utilisateurs. Ce réseau social qui a la particularité de s'adres-<br />

ser en priorité aux professionnels tire près de la moitié de ses<br />

revenus du placement d'offres d'emploi.<br />

Une particularité par rapport au géant Facebook dont l'intégralité<br />

- ou presque - de l'argent provient de la publicité. Le<br />

modèle économique de LinkedIn serait donc séduisant pour<br />

les investisseurs qui parient sur la reprise économique, <strong>et</strong> sur<br />

son cortège de p<strong>et</strong>ites annonces : de plus en plus de monde va<br />

chercher à recruter sur le site. La performance boursière de<br />

LinkedIn a été qualifiée de «surprenante» par le New York<br />

Times ou de «Tulipomanie» dans le Wall Stre<strong>et</strong> Journal (en<br />

référence à l’explosion du prix des tulipes aux Pays-Bas au<br />

XVIIe siècle qui a été suivie par un effondrement spectaculaire<br />

de la valeur de ces fleurs). Le quotidien économique américain<br />

rappelait en eff<strong>et</strong> que LinkedIn n’avait fait que 15 millions de dollars de<br />

profits l’année dernière. Depuis, beaucoup de chemin a été parcouru <strong>et</strong> de l’avis<br />

des analystes, «LinkedIn peut se montrer optimiste pour les exercices à venir».<br />

D’abord parce qu'il continue d'attirer des membres. Le réseau social compte<br />

aujourd'hui 175 millions d'utilisateurs, contre 161 millions au premier trimestre<br />

2012. Une audience forcément incomparable avec celle de Facebook, qui compte<br />

lui 955 millions d'utilisateurs. Mais LinkedIn est un réseau professionnel, qui<br />

propose des contenus susceptibles d'intéresser davantage les investisseurs,<br />

parce qu'ils génèrent des revenus «plus sérieux», comme le fait remarquer le site<br />

Seeking Alpha. Ce qui n'est pas vraiment le cas pour Facebook, à l'audience<br />

beaucoup plus disparate. Toute une partie de ses membres ne lui rapporte<br />

d'ailleurs pas un seul centime. Les dernières révélations viennent confirmer<br />

12<br />

13<br />

c<strong>et</strong>te tendance. Facebook compterait ainsi près de 9% de faux profils. Et selon<br />

un p<strong>et</strong>it annonceur, qui a cessé d'y ach<strong>et</strong>er des espaces, près de 80% des clics<br />

publicitaires seraient en réalité l'œuvre de robots.<br />

L'une des principales différences entre les deux réseaux sociaux concerne<br />

leur modèle économique. LinkedIn est moins dépendant de la publicité,<br />

contrairement à Facebook. La société de Mark Zuckerberg en tire<br />

près de 85% de ses revenus, quand elle ne représente que 28% des revenus<br />

de LinkedIn. Cela s'explique par le fait que le réseau professionnel<br />

dispose notamment d'un modèle premium. Il fait payer ses membres<br />

pour leur donner accès à certaines fonctionnalités. Revenir sur la gratuité<br />

paraît aujourd'hui impensable pour Facebook. Aujourd'hui, 23% des<br />

visites sur LinkedIn sont réalisées à partir d'une application mobile. Soit<br />

plus du double par rapport à l'année passée. Mieux, 15% des inscriptions<br />

sont réalisées sur mobile. La tendance est donc à la mobilité. Mais Jeff Weiner,<br />

PDG de LinkedIn, ne s'inquiète pas outre-mesure. Car il compte sur le développement<br />

en cours de services mobiles payants, affirme le site<br />

Boomberg : «Quand on parle de la monétisation du marché<br />

mobile, cela dépasse la publicité», confirme-t-il. L'assurance<br />

de LinkedIn sur son service mobile aurait de quoi faire pâlir<br />

Facebook, qui éprouve les plus grandes difficultés à trouver<br />

une solution durable pour rentabiliser ce marché. Au<br />

moment de son introduction en Bourse, il ne tirait pas le<br />

moindre centime de ses applications. Il a depuis mis en place<br />

des «statuts personnalisés», qui lui rapporteraient 500.000<br />

dollars par jour sur mobile. Ce qui est sans doute loin d'être<br />

suffisant. Compte tenu d'un potentiel limité de croissance<br />

du nombre d'abonnés, le réseau professionnel doit trouver<br />

«une solution viable pour accroître la monétisation par utilisateur»,<br />

faute de quoi, selon lui, «une correction boursière<br />

est inévitable». Une correction d’autant possible que des avertissements ont<br />

déjà été émis sur un possible r<strong>et</strong>our de la bulle intern<strong>et</strong>, y compris à l’occasion<br />

de l’entrée en Bourse de LinkedIn. «Le spectre d’une nouvelle bulle est plus présent<br />

que jamais», notait alors The Economist dans un bill<strong>et</strong> de blog. L’évolution<br />

de LinkedIn sur le second marché – où s’échangent des parts d’entreprises<br />

avant leur entrée en Bourse – illustre bien c<strong>et</strong>te inflation des prix : il y a encore<br />

un an, il était possible de se procurer une participation dans le réseau social professionnel<br />

pour moins de 20 dollars. Au vu du succès de c<strong>et</strong>te première introduction<br />

en Bourse, la valeur d’entreprises similaires sur le second marché risque<br />

d’exploser, même si ces sociétés ne publient généralement aucune information<br />

sur leur situation financière avant leur entrée en Bourse.<br />

n R. M.<br />

REID HOFFMAN :<br />

«MYSPACE, C’EST<br />

LE BAR, FACEBOOK,<br />

C’EST LE BARBECUE<br />

AU FOND DU<br />

JARDIN, ET<br />

LINKEDIN, C’EST LE<br />

BUREAU.»<br />

LA PRÉCISION<br />

DE LA MESURE !<br />

Des nouveaux produits<br />

déployés par LinkedIn,<br />

le Talent Brand Index a un<br />

objectif ambitieux : perm<strong>et</strong>tre<br />

aux employeurs de<br />

mesurer l’attractivité de<br />

leur marque employeur.<br />

Pour cela, LinkedIn a mis<br />

en place une méthodologie<br />

simple. Il mesure,<br />

pour une période donnée,<br />

les membres ayant été en<br />

contact avec un employeur<br />

via le profil d’un de ses<br />

employés par exemple. Il compte<br />

ensuite le nombre de personnes<br />

ayant manifesté leur volonté de travailler<br />

pour c<strong>et</strong> employeur. Les<br />

membres qui ont consulté la page<br />

Carrière de l’entreprise ou ses<br />

offres d’emploi. Le ratio du<br />

«nombre de candidats» sur le<br />

«nombre de membres familiers<br />

avec l’employeur» donne<br />

«le Talent Brand Index». Rolls-<br />

Royce a un résultat de 16%<br />

par exemple. L’intérêt est bien<br />

sûr de se comparer à ses compétiteurs<br />

<strong>et</strong> d’avoir des segmentations<br />

précises par profil recherché<br />

<strong>et</strong> par région. C<strong>et</strong> outil est offert gratuitement<br />

aux employeurs, clients de<br />

LinkedIn ou non. L’idée est de pouvoir mesurer<br />

concrètement, avec des chiffres précis, les résultats<br />

de ses efforts de communication pour développer<br />

sa fameuse image de marque employeur.<br />

UNE MINE D’OR :<br />

LES CANDIDATS<br />

«PASSIFS»<br />

LinkedIn améliore ses prestations, à commencer<br />

par ce qui constitue son point fort, les profils des<br />

utilisateurs. Plus interactives, ces dernières présenteront<br />

des photos plus larges <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tront en<br />

exergue les compétences <strong>et</strong> expertises des utilisateurs.<br />

Un bloc incluant un ensemble de<br />

vign<strong>et</strong>tes présentera les photos de certaines relations<br />

des utilisateurs. Ces derniers pourront voir<br />

des statistiques d'un profil, directement inspirées<br />

du LinkedIn Labs <strong>et</strong> illustrant les groupes<br />

composant un réseau professionnel. Mais<br />

LinkedIn souhaite également attirer de l'audience<br />

en m<strong>et</strong>tant l'accent sur le storytelling <strong>et</strong> le<br />

partage d'actualités à travers un bloc «activité»<br />

en dessous de celui où est présent la photo <strong>et</strong> les<br />

informations principales du profil. Il s'agit en<br />

réalité d'un condensé de LinkedIn Today, plus<br />

social <strong>et</strong> destiné à rendre le module plus visible<br />

pour inciter les membres à être actifs sur le<br />

réseau. Pour LinkedIn, c'est également un<br />

moyen de donner plus de visibilité aux utilisateurs<br />

qui travaillent leur e-reputation. C<strong>et</strong><br />

ensemble de nouveautés vient compléter le nouveau<br />

menu de LinkedIn qui reprend les<br />

fameuses notifications que l'on r<strong>et</strong>rouve sur<br />

Facebook. Les paramètres de confidentialité du<br />

site restent inchangés <strong>et</strong> offrent la possibilité de<br />

contrôler les contenus que l'on<br />

partage. LinkedIn sait que sa principale force est<br />

de perm<strong>et</strong>tre aux employeurs de toucher les<br />

chercheurs passifs. Pour améliorer les r<strong>et</strong>ours,<br />

LinkedIn lance les annonces d’emploi sponsorisées<br />

parmi le carré «les offres pouvant vous intéresser».<br />

Rehaussées par un bandeau de couleur,<br />

ces offres sont très visibles <strong>et</strong> garantissent, suivant<br />

les premiers r<strong>et</strong>ours, un taux de clic cinq<br />

fois plus important que des offres classiques.<br />

S’inspirant des Google Ads, qui ont fait la fortune<br />

du moteur de recherche américain, LinkedIn<br />

reprend aussi pour ses nouvelles annonces<br />

sponsorisées, leur modèle économique, à savoir<br />

un paiement au clic avec enchères. Une interface<br />

complète perm<strong>et</strong> de piloter son budg<strong>et</strong> <strong>et</strong> de<br />

suivre les r<strong>et</strong>ours.

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