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huit accords et mémorandums d'entente signés - Horizons

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8<br />

ALGERIE<br />

w w w . h o r i z o n s - d z . c o m<br />

MOHARREM<br />

Prières,<br />

jeûne<br />

<strong>et</strong> traditions, à<br />

travers le pays<br />

ACTUALITÉS<br />

Aujourd’hui, c’est le premier jour<br />

de la nouvelle année hégirienne<br />

pour le monde musulman.<br />

Muharram est le premier mois du<br />

calendrier musulman <strong>et</strong> l’un des<br />

mois sacrés, avec Radjeb, Dhoul El<br />

Qi’da <strong>et</strong> Dhoul Hidja. La veille de<br />

c<strong>et</strong>te journée, qui marque l’entame<br />

de la nouvelle année musulmane,<br />

est célébrée dans la piété <strong>et</strong> la<br />

convialité. A Alger <strong>et</strong> ses environs,<br />

selon une vieille dame, on prépare<br />

un couscous ou une rechta au<br />

poul<strong>et</strong>, la veille. On marque la<br />

date par un repas qui sort de l’ordinaire<br />

<strong>et</strong> on l’observe le jeûne le<br />

jour de Moharam. Au niveau du<br />

Grand Sud, dans les wilayas du<br />

Sahara, à l’image d’Adrar, la veille<br />

de la nouvelle année, les fidèles se<br />

rencontrent dans les mosquées <strong>et</strong><br />

dans les mausolées des ksour<br />

pour des séries de prières durant<br />

HORIZONS • Jeudi 15 Novembre 2012<br />

la nuit. Dans ces contrées, le repas<br />

se prépare la veille, avec du couscous<br />

à la viande. «Les habitants<br />

du sud sont plus enclins à se rapprocher<br />

du côté spirituel de l’événement<br />

sacré. Ils observent le<br />

jeûne en c<strong>et</strong>te première journée de<br />

Muharram», explique ce professeur<br />

ayant enseigné dans le sud. A<br />

Biskra <strong>et</strong> les villes voisines, la tradition<br />

des prières dans les mosquées<br />

est encore vivace, confirme<br />

Nassima, enseignante dans la cité<br />

des Zibans. Cependant, dit-elle,<br />

«le repas diffère selon les familles.<br />

Mais on le prépare avec la première<br />

pièce de viande prélevée du<br />

mouton du sacrifice de l’Aïd. Le<br />

deuxième morceau est gardé pour<br />

le jour de Achoura. Pour ma part,<br />

je prépare la chakhchouka, alors<br />

que d’autres préfèrent le couscous.<br />

Par contre, le nouvel an<br />

AVEC LES INCONTOURNABLES PÂTES<br />

CHEKHCHOUKHAT ED’FAR DÉTRÔNE<br />

LA RECHTA<br />

La nouvelle année de l’Hégire est célébrée de différentes<br />

manières, à travers le monde musulman. En Algérie,<br />

c’est le dîner de la veille qui marque l’événement. La<br />

famille se rassemble autour d’un repas copieux, dont<br />

l’ingrédient principal reste les pâtes. De la rechta algéroise<br />

à la chekhchoukh<strong>et</strong> ed’far de Constantine, les<br />

ménagères optent pour des pâtes traditionnelles en sauce blanche<br />

pour la célébration de la nouvelle année. «Dans ma famille, la<br />

rechta est le repas des fêtes religieuses par excellence, en plus de<br />

la sauce blanche au poul<strong>et</strong>. J’aime parsemer d’un peu de fromage<br />

râpé pour donner plus de goût à la pâte dorée», raconte Zohra,<br />

une jeune maman. Aussi, beaucoup s’en tiennent à la tradition<br />

familiale. Les familles préparent des pâtes propres à leurs régions<br />

alors que celles qui se passionnent<br />

pour la cuisine algérienne font des<br />

choix différents. Un constat, à travers<br />

des rues commerçantes d’Alger, la<br />

rechta n’est plus la star. «Ces jours-ci,<br />

les paqu<strong>et</strong>s de chekhchoukh<strong>et</strong> ed’far se<br />

vendent mieux, très bien même», dira<br />

un vendeur de la rue Ahmed-Bouzrina<br />

(ex-la Lyre). A 250 DA le kilo, ces pâtes,<br />

typiquement constantinoises, trouvent<br />

facilement leur clientèle à Alger. Une<br />

légère hausse des prix est enregistrée<br />

avec l’approche du premier jour de<br />

l’An 1434. En eff<strong>et</strong>, le kg de rechta est<br />

passé de 90 à 130 dinars en quelques<br />

jours, ce qui fait que les p<strong>et</strong>ites bourses<br />

s’en tiendront au couscous dont le prix<br />

reste le même durant les fêtes. Loin des<br />

marchés, Zola préfère préparer ellemême<br />

ses pâtes. «La rechta <strong>et</strong> ma<br />

m’katfa que j’utilise dans ma cuisine sont faits maison, je n’aime<br />

pas les pâtes de fabrication industrielle». Les machines utilisées<br />

pour la rechta, les ktayef ainsi que pour la chekhchoukh<strong>et</strong> ed’far<br />

sont importées de Turquie, selon un vendeur spécialisé.<br />

Elisab<strong>et</strong>h, une Polonaise qui adhère à la culture algérienne depuis<br />

plusieurs années, ne semble pas contrariée par ce détail. «Cela<br />

m’importe peu, en Europe tout a été industrialisé, je ne connais<br />

pas de femme qui prépare elle-même les pâtes». Elle affirme avoir<br />

maîtrisé la cuisine algérienne très rapidement. «Ma belle-mère<br />

m’a appris que la rechta se prépare les jours de fêtes ; pour moi,<br />

l’odeur de cannelle qui embaume les maisons, ce jour-là, fait partie<br />

du charme de c<strong>et</strong>te journée».<br />

n Farida Chaïb<br />

Une table bien garnie <strong>et</strong> pas trop chère<br />

Pour célébrer le nouvel an de l’Hégire, les Algériens<br />

ont, littéralement, envahi en c<strong>et</strong>te veille de<br />

Mouharem, les marchés des fruits <strong>et</strong> légumes<br />

pour préparer le repas qui sied à c<strong>et</strong>te fête religieuse.<br />

Une virée dans les souks populaires,<br />

ceux de Amar-El Kama <strong>et</strong> de la rue Ahmed-<br />

Bouzrina, en l’occurrence, donne un aperçu<br />

de c<strong>et</strong>te effervescence particulière.<br />

Couffin à la main, les consommateurs<br />

passent en revue les différents étals bien<br />

achalandés. Une manière de se faire une<br />

idée sur le coût de leur festin. Ils sont là,<br />

hésitants, avant de passer commande.<br />

Les légumes de base qui accompagnent<br />

les principaux plats du dîner comme la<br />

rechta, le couscous ou la tchakhtchoukha<br />

sont plus ou moins accessibles, puisque pas<br />

de hausse pour c<strong>et</strong>te occasion. Les nav<strong>et</strong>s sont<br />

cédés à 80 DA le kg, la courg<strong>et</strong>te <strong>et</strong> la pomme de<br />

terre à 60 DA <strong>et</strong> l’oignon à 40 DA. Ce sont en fait les<br />

légumes qui serviront de garniture au poul<strong>et</strong>. Et ce dernier<br />

n’est pas hors de portée, comme de coutume en pareille cir-<br />

constance. Au contraire, son prix a été revu à la baisse.<br />

Dans les artères commerçantes des hauteurs du centre<br />

ville, le poul<strong>et</strong> est proposé à 260 DA le kg contre<br />

340 DA il n’y a pas si longtemps. Certains chefs<br />

de famille au revenu modeste optent pour un<br />

poul<strong>et</strong> cédé à la pièce. Selon un consommateur<br />

rencontré sur place, bien que la mercuriale<br />

soit stable, ces derniers jours, elle<br />

reste, toutefois, élevée pour les p<strong>et</strong>ites<br />

bourses. Un détaillant justifie : «Nous<br />

ach<strong>et</strong>ons nos produits trop chers au point<br />

où notre marge bénéficiaire ne dépasse pas<br />

les 10 DA». Au rayon des fruits, les ménagères<br />

ont le loisir d’opter pour un panier de<br />

fruits variés. Les prix des pommes <strong>et</strong> des<br />

bananes sont fixés respectivement à 160 DA<br />

<strong>et</strong> 120 DA le kg. Seules la mandarine <strong>et</strong> l’orange<br />

sont proposées respectivement à 120 DA <strong>et</strong><br />

100 DA le kg. C’est dire qu’un repas modéré, composé<br />

essentiellement de légumes <strong>et</strong> de protéines, ne<br />

coûte pas moins de 1 500 à 2 000 DA.<br />

n Rym Harhoura<br />

musulman est célébré comme le<br />

nouvel an universel, avec des<br />

fruits secs <strong>et</strong> le fameux «trèze»<br />

ainsi que des gâteaux. On souhaite<br />

que l’année nous apporte bonheur<br />

<strong>et</strong> joie».A Biskra, les croyants<br />

observent également le jeûne de<br />

c<strong>et</strong>te première journée de<br />

Muharram. S’agissant des traditions<br />

culinaires de Achoura, elles<br />

sont identiques à celles de Awal<br />

Muharram pour les habitants des<br />

Ouacifs en Haute Kabylie. On prépare<br />

un m<strong>et</strong>s à base de feuilles de<br />

pâte fines que l’on m<strong>et</strong> dans une<br />

sauce rouge <strong>et</strong> sans<br />

viande, «Timeg’zert» ou bien<br />

«ahaddour tbaquit». Le lendemain,<br />

tous les travaux de couture<br />

sont bannis. La sacralité de ce moi<br />

est telles que Dieu appelle à une<br />

trêve entre les belligérants.<br />

n Leïla Nekachtali<br />

Hymne<br />

à la paix<br />

Le mois sacré de<br />

Moharrem revient<br />

c<strong>et</strong>te année sous le signe<br />

de la grande réflexion sur<br />

l’état des lieux de la<br />

nation musulmane. C<strong>et</strong>te<br />

commémoration est une<br />

marque de dévouement<br />

aux principes sacrés <strong>et</strong> à<br />

la tradition du monde<br />

musulman. La solidarité<br />

agissante en ce jour de<br />

trêve où il est mis fin aux<br />

conflits <strong>et</strong> disputes s’invite<br />

dans une démarche<br />

obligatoire dictée par la<br />

loi canon des quatre mois<br />

sacrés de l’année hégirienne<br />

durant lesquels les<br />

rétributions des bonnes<br />

œuvres sont multipliées.<br />

Une date phare par rapport<br />

à ce qu’il y a lieu<br />

d’appeler «l’interdit positif»<br />

qui perm<strong>et</strong> un<br />

ressourcement dans les<br />

rapports humanitaires.<br />

C’est aussi un jour de fête<br />

qui m<strong>et</strong> en symbiose le<br />

premier jour de<br />

Moharrem <strong>et</strong> son dixième<br />

jour pour fêter l’Achoura,<br />

jour de la délivrance de<br />

Moïse <strong>et</strong> de son peuple de<br />

la tyrannie du Pharaon<br />

d’Egypte. Dans c<strong>et</strong>te<br />

tranche calendaire liant<br />

Moharrem à l’Achoura, il<br />

y a matière à exploiter l’universalité<br />

du Coran dans<br />

lequel il est rapporté l’exactitude<br />

du calendrier<br />

hégirien. Moharrem est<br />

un des quatre mois sacrés<br />

auxquels le Coran fait<br />

référence, avec Radjab,<br />

Dhou el Qi’da, Dhou el<br />

Hidja. La sacralité de<br />

c<strong>et</strong>te journée révèle une<br />

dimension humanitaire,<br />

celle du pardon. Nulle<br />

part, il n’est aussi recommandé<br />

de répondre par la<br />

réconciliation entre individus<br />

que durant ce jour<br />

béni conçu dans le bon<br />

droit divin pour apaiser<br />

la haine. Le jour de<br />

Moharrem, c’est aussi<br />

c<strong>et</strong>te journée d’entraide,<br />

de solidarité, de convivialité<br />

<strong>et</strong> de visites familiales.<br />

n Mohamed Bentaleb

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