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CULTURE Dans l’objectif<br />

VERNISSAGE DE L’EXPOSITION «LES PHOTOGRAPHES DE GUERRE,<br />

LES DJOUNOUD DU NOIR ET BLANC»<br />

LA PHOTO AU SERVICE DE LA LUTTE<br />

Khalida Toumi qui a pris le<br />

soin de faire le tour de<br />

toute l’exposition, qui<br />

s’étalera jusqu’au 30 août<br />

prochain, a souligné le<br />

cachet particulier de cette<br />

manifestation, qui constitue une mise en<br />

valeur du combat par la photo, le son et<br />

l’image. «Ces photographies prises par<br />

des photographes algériens et étrangers<br />

retracent et mettent en lumière la lutte du<br />

peuple algérien pour se libérer du joug<br />

colonial. L’exposition est aussi une occasion<br />

qui met en exergue le rôle des<br />

médias durant la guerre de Libération»,<br />

a-t-elle affirmé. Et d’ajouter : «Notre<br />

devoir, c’est de ne pas oublier le combat<br />

de nos aînés. Il faut que les parents viennent<br />

avec leurs enfants visiter l’exposition<br />

pour connaître davantage les sacrifices<br />

de nos pères».<br />

La ministre a fait savoir, dans le même<br />

contexte, que ceux qui avaient pris ces<br />

photos avaient saisi et, surtout, compris<br />

l’importance de l’image dans la lutte. Les<br />

photographes, qui ont affirmé n’avoir fait<br />

que leur devoir, ont salué à l’unanimité<br />

cette initiative qui permettra, selon eux, à<br />

la jeune génération de mieux connaître le<br />

POUR L’INDÉPENDANCE<br />

combat du peuple algérien. Sid-Ahmed<br />

Bensoula, photographe de guerre, se souvient<br />

avoir photographié des combattants,<br />

revenant de la bataille sains et<br />

saufs, faisant la fête au maquis. Avec<br />

émotion, il se rappelle qu’il a pris beaucoup<br />

de photos à l’issue d’une embuscade<br />

ou d’une bataille. «Ces photos témoignent<br />

aujourd’hui que l’indépendance<br />

n’a pas été un cadeau des Français, mais<br />

le fruit d’une lutte sans merci.» Il a invité<br />

la jeunesse à prendre soin de leur pays.<br />

Adolfo Kaminsky, résistant et faussaire,<br />

a, lui, affirmé avoir établi de fausses<br />

cartes d’identité aux Algériens, au plus<br />

fort de la guerre, car non seulement il<br />

avait conscience que le colonialisme<br />

allait, de gré ou de force, disparaître,<br />

mais aussi pour qu’il y ait moins de victimes.<br />

Il soutient qu’il n’existe pas, à son<br />

avis, de races supérieures, parce que tous<br />

les hommes sont égaux. C’est pour cette<br />

HORIZONS • Jeudi 16 Mai 2013<br />

LE VERNISSAGE DE L’EXPOSITION, «LES PHOTOGRAPHES DE GUERRE, LES DJOUNOUD DU NOIR ET BLANC», s’est déroulé mardi<br />

dernier en fin de journée, au Musée public national d’art moderne et contemporain d’Alger, le Mama, en présence de la<br />

ministre de la culture, Khalida Toumi, du ministre de la Pêche et des ressources halieutiques, Sid-Ahmed Ferroukhi, du<br />

directeur du Mama, Mohamed Djehiche, du directeur du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et<br />

historiques, Slimane Hachi, de quelques photographes, de personnalités historiques, du monde de la culture et de la presse.<br />

Rencontres<br />

Le colloque de deux jours organisé<br />

par le Musée public national d’art<br />

moderne et contemporain, Mama, a été<br />

consacré, hier, à «L’introduction du<br />

visuel dans la guerre de Libération<br />

nationale, l’image et la révolution».<br />

Ali Haroun et Lamine Bechichi ont,<br />

tour à tour, rappelé l’apport de la communication<br />

à la Révolution algérienne.<br />

Ali Haroun s’est longuement étalé sur le<br />

premier numéro de «Résistance algérienne»,<br />

ancêtre d’El Moudjahid.<br />

M. Haroun a rappelé que le journal,<br />

dont la domiciliation était à Tétouan et<br />

la rédaction assurée par ses soins ainsi<br />

que par deux étudiants, a été édité par<br />

un Espagnol qui possédait une imprimerie.<br />

La Direction du Front de libération<br />

national a tenu à ce que la révolution<br />

soit dotée d’un instrument de propagande<br />

à même de lui permettre d’être<br />

COLLOQUE SUR L’INTRODUCTION DU VISUEL<br />

DANS LA GUERRE, L’IMAGE ET LA RÉVOLUTION<br />

Photo : Slimene S.A<br />

connue à l’extérieur. «Ahmed Ben Bella,<br />

Lamine Debaghine et Mohamed Boudiaf<br />

m’ont demandé de mettre en place une<br />

publication qui sera une tribune d’expression<br />

pour les militaires et un espace<br />

de publication de tracts du Front», s’estil<br />

souvenu, précisant que «Résistance<br />

algérienne», créé en juillet 1956, a cessé<br />

de paraître en août 1957, soit après treize<br />

mois d’existence et une trentaine de<br />

numéros.<br />

M. Haroun a témoigné que le journal,<br />

dont les articles, rédigés en arabe et en<br />

français, et sans signature, était introduit<br />

dans le pays à dos de mulet. La<br />

Direction du Front, qui a compris que la<br />

communication est aussi importante que<br />

l’action, s’est dotée d’un support, même<br />

si celui-ci a été fabriqué avec les moyens<br />

du bord. «A Tétouan, on travaillait avec<br />

des moyens vraiment réduits. Cela ne<br />

nous a pas, pour autant, empêchés d’accomplir<br />

notre devoir», a-t-il soutenu. A<br />

propos des archives de la guerre de<br />

Libération, il a fait savoir qu’il y a quatre<br />

ans, «nous avons confié quelque 300<br />

kilos de documents aux Archives nationales.<br />

Je compte aussi remettre les premiers<br />

numéros de «Résistance algérienne»<br />

et d’«El Moudjahid» à la même institution,<br />

qui les scannera pour les mettre<br />

à la disposition des étudiants et des<br />

enseignants. Il a, en outre, précisé que la<br />

Photo : Mahdi I.<br />

LE RÔLE DE LA COMMUNICATION<br />

MIS EN EXERGUE<br />

Fédération de France du FLN ne s’est<br />

jamais adressée aux Français en tant<br />

qu’ennemis, car elle a su faire la différence<br />

entre le peuple et le<br />

Gouvernement français. «Beaucoup de<br />

Français nous ont aidés et se sont sacrifiés<br />

pour la causse algérienne», a-t-il<br />

tenu à préciser. Lamine Bechichi a rappelé<br />

le rôle joué par les pays arabes qui<br />

«nous ont ouvert leurs portes et leurs<br />

radios. La justesse de la cause du combat<br />

du peuple algérien, a-t-il expliqué, était<br />

partagée par l’opinion publique internationale,<br />

y compris par le peuple français<br />

et ce, grâce aux émissions radiophoniques<br />

émises par les radios de Rabat,<br />

Bagdad, Tétouan, Tanger, Tunis, Tripoli,<br />

Benghazi, Le Caire et Damas.<br />

Après la création du Gouvernement<br />

provisoire de la République algérienne,<br />

le 19 septembre 1958, et à l’instigation de<br />

M’hamed Yazid, ministre de<br />

l’Information, la Radio de l’Algérie libre<br />

et combattante a repris ses émissions, le<br />

12 juillet 1959, dans le Rif, mais cette<br />

fois-ci à Nador. Elle a cessé d’émettre, le<br />

12 juillet 1962, après le recouvrement de<br />

la souveraineté nationale. Bechichi a,<br />

enfin, affirmé que ceux qui ont libéré<br />

l’Algérie du joug colonial ont accompli<br />

leur devoir, et, aujourd’hui, c’est à la<br />

jeune génération d’accomplir le sien.<br />

n Djamel O.<br />

15<br />

égalité humaine qu’il a lutté contre le fascisme<br />

pendant la Seconde Guerre mondiale,<br />

et le colonialisme français durant la<br />

guerre d’Algérie. Enfin, il pense que<br />

«cette exposition est importante à plus<br />

d’un titre, à plus forte raison qu’elle traite<br />

d’un sujet en rapport direct avec la<br />

guerre de Libération nationale et de la<br />

mémoire collective algérienne. Marc<br />

Garanger, lui aussi photographe, était<br />

soldat en 1960. Ses supérieurs lui avaient<br />

demandé de faire des photos d’identité. Il<br />

raconte qu’en dix jours seulement, il<br />

avait photographié quelque deux mille<br />

personnes.<br />

«Au moment où je prenais en photo<br />

ces gens, j’ai pensé à un photographe<br />

américain qui avait photographié des<br />

indiens persécutés par les Américains,<br />

d’où l’impression que ces personnes me<br />

fusillaient du regard», s’est-il rappelé.<br />

C’est donc pour montrer toute l’atrocité<br />

de la guerre que le jeune appelé à réalisé<br />

les photographies. Quelque deux cents<br />

photos, pour rappel, ornent les murs du<br />

Mama. Elles retracent, toutes, le combat<br />

du peuple algérien pour l’indépendance<br />

du pays.<br />

n Djamel O.<br />

Tréteaux<br />

PRODUITE PAR LE THÉÂTRE<br />

RÉGIONAL DE TIZI OUZOU<br />

LA PIÈCE «YEMNA»<br />

EN TOURNÉE<br />

NATIONALE<br />

Sitôt produite et sitôt présentée au<br />

public de Tizi-Ouzou par le théâtre<br />

régional Kateb Yacine de Tizi-Ouzou,<br />

(TRTO) la pièce théâtrale «Yemna»<br />

adaptée de l’œuvre de Fedérico Garcia<br />

Lorca, par Bouziane Benachour et<br />

mise en scène par la grande comédienne<br />

Mekiou Sakina, connue sous le<br />

nom de Sonia, est en tournée nationale<br />

depuis hier à travers plusieurs<br />

wilayas, notamment de l'est du pays<br />

du 14 au 19 mai en cours. En effet,<br />

elle s’est produite ce mercredi au<br />

théâtre régional de Guelma, aujourd’hui,<br />

elle se posera à Oum-El-<br />

Bouaghi toujours au théâtre régional.<br />

Ce week-end, «Yemna» sera à<br />

Constantine et Annaba respectivement<br />

demain et samedi donc, enfin<br />

elle achèvera cette tournée par la<br />

ville de Skikda où elle donnera deux<br />

représentations, les 18 et 19 mai prochains.<br />

Ainsi les amateurs du théâtre<br />

de ces villes qui sont aussi de hauts<br />

lieux du 4 e art découvriront la belle<br />

pièce du TRTO. Une pièce qui, une<br />

fois revenue à Tizi-Ouzou, reprendra,<br />

juste après un court repos, ses<br />

malles pour aller se produire dans<br />

l’ouest du pays.<br />

n Rachid Hammoutène

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