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Le Parti vert algérien<br />

veut inscrire la protection<br />

de l’eau et des terres<br />

en bonne place<br />

Le Parti algérien vert pour le développement de l’écologie<br />

(PAVD écologie), agréé en août 2012, et qui a<br />

déjà pris part aux dernières élections locales, avec<br />

deux APC remportées, l’une à Bouira et l’autre à<br />

Chlef, estime que la révision de la constitution ne doit<br />

pas se cantonner «dans des salons feutrés, loin de la<br />

réalité du terrain». Quant à savoir quel type de régime<br />

l’Algérie devra choisir et donc adopter dans sa<br />

nouvelle constitution, le président du PAVD écologie,<br />

Ali Amara, pense que quel que soit le régime (présidentiel,<br />

semi-présidentiel, parlementaire) choisi, il<br />

doit «tirer sa seule source de la souveraineté populaire».<br />

Ainsi, concernant le principe de la révision constitutionnelle,<br />

en cours actuellement, le parti rejette<br />

«toute décision intempestive». Pour M. Amara, «le<br />

jeu démocratique n’est encore pas bien ancré dans nos<br />

sociétés», particulièrement dans le monde arabe où le<br />

discours sur «le respect de la démocratie et la bonne<br />

gouvernance est loin de la réalité». Pour preuve,<br />

explique-t-il, «les élections censées être transparentes<br />

sont souvent entachées d’irrégularités». Au sujet de la<br />

question du rôle du Conseil de la nation dans la<br />

constitution à venir, M. Amara pense que «sa composante<br />

devra être refaçonnée différemment par les présidents<br />

de parti et organisations nationale d’importance.<br />

Mais, précise-t-il, l’avis partisan importe peu, c’est<br />

au peuple d’en décider». C’est à lui que revient le<br />

droit, à travers la consultation populaire, de valider,<br />

c’est-à-dire «accepter ou rejeter toutes ces propositions.»<br />

Pour ce qui est des priorités du parti, figure le<br />

combat incontournable contre tout type de pollution<br />

«mentale, comportementale et environnementale». M.<br />

Ali Amara relève que le rôle du parti face aux défis<br />

socio-économiques et environnementaux est primordial<br />

pour restaurer la confiance de notre peuple en ses<br />

institutions. Pour le PAVD, la nouvelle constitution<br />

devra d’abord «intégrer dans ses dispositions la protection<br />

des terres et des ressources hydriques». Le<br />

peuple algérien aspire, souligne M. Amara, «à vivre<br />

dans les meilleures conditions, comparé à des pays<br />

bénéficiant de ressources humaines et matériels équivalentes».<br />

«Nous devrons œuvrer, signale-t-il,<br />

pour élever cette nation au rang de leader régional,<br />

continental et plus. Nos atouts nous le permettent».<br />

Le parti qu’il représente est un défenseur acharné<br />

d’une économie verte, indique-t-il, c’est pourquoi<br />

«nous ne devrons pas rater cette occasion pour mener<br />

et orienter notre pays vers une agriculture bio, car il y<br />

va de la santé publique qui se dégrade de manière<br />

alarmante, vers une industrialisation innovante<br />

propre, le développement des énergies renouvelables,<br />

une éducation et un enseignement basés sur une culture<br />

écologique».<br />

n K. Daghefli<br />

RÉVISION<br />

w w w . h o r i z o n s - d z . c o m<br />

Commentaire<br />

Par Nassim A.<br />

Le débat politique national est particulièrement<br />

centré sur les grandes lignes de la<br />

future Constitution dont la première mouture<br />

serait en cours de finalisation par la commission<br />

d´experts indépendante. Il est rassurant<br />

que tous les partis politiques et les membres<br />

de la société civile, qui sont nombreux à enrichir<br />

ce débat, soient totalement d´accord sur<br />

un «minimum constitutionnel». Ce minimum<br />

de valeurs partagées, c´est le principe de la<br />

séparation des pouvoirs et la constitutionnalisation<br />

des valeurs qui ont fait la force de la<br />

société algérienne. Sur le premier point, tout<br />

le monde est d´accord qu´il faut marquer les<br />

camps de chaque pouvoir. Le législatif doit<br />

être indépendant de l´exécutif et le judiciaire<br />

de pouvoir veiller au respect et à la constitutionnalité<br />

des lois. Sur le second, la<br />

Constitution doit baliser le champ politique le<br />

plus large et le plus libre possible pour mieux<br />

DE LA CONSTITUTION<br />

DES CITOYENS<br />

DE TIPASA<br />

«Les débats ne doivent<br />

pas se limiter aux<br />

questions secondaires»<br />

Boudjemâa, un fonctionnaire<br />

du secteur<br />

de l’éducation nationale,<br />

souhaite à ce<br />

que la nouvelle loi<br />

fondamentale<br />

consacre un régime parlementaire,<br />

mais, comme il le souligne,<br />

sous conditions. «Il faut qu’on se<br />

mette d’accord sur un code<br />

d’honneur et des critères afin que<br />

le parlement soit véritablement<br />

une institution capable d’assumer<br />

ses missions et le rôle qui lui est<br />

dévolu par la constitution, à<br />

savoir le contrôle de l’action du<br />

gouvernement qui doit être issu<br />

de la majorité parlementaire.<br />

Pour que les deux chambres du<br />

Parlement activent positivement,<br />

les élus qui les composent doivent<br />

être issus de la classe intellectuelle<br />

et d’une compétence<br />

avérée dans tous les domaines»,<br />

précise-t-il.<br />

Pour lui, le régime parlementaire<br />

est le mieux adapté pour<br />

garantir au citoyen le droit de<br />

jouissance de toutes ses libertés.<br />

Saïd, cadre dans une banque à<br />

Hadjout, ne voit pas les choses<br />

sous le même angle. «L’Algérie a<br />

besoin d’un régime semi-présidentiel,<br />

du moins pour les années<br />

à venir, compte tenu de la situation<br />

instable qui prévaut dans<br />

certains pays limitrophes et le<br />

monde arabe. Pour prévenir tout<br />

danger, le Président peut, dans le<br />

cas d’un régime semi-présidentiel,<br />

prendre les décisions qui<br />

s’imposent à temps. Mais il faut<br />

qu’il y ait une séparation des pouvoirs<br />

législatif, exécutif et judi-<br />

prévenir les dérives partisanes susceptibles<br />

de conduire le pays vers l´instabilité ou la<br />

«non gouvernabilité». Ce sont les lignes<br />

rouges à ne pas franchir. C´est à dire l´unité<br />

du territoire et de la nation forgée par le<br />

sacrifice de la génération de Novembre.<br />

C´est à grâce à ces valeurs patriotiques communes<br />

aux Algériens que le projet intégriste<br />

a échoué dans les années 90 quand l´ambition<br />

de pouvoir démesuré avait conduit les<br />

dirigeants du parti dissous à revendiquer un<br />

Etat islamique, «sans constitution et ses<br />

élections», imposer un nouveau sceau au<br />

fronton des APC-APW, un nouvel hymne<br />

dans les marches populaires et un nouvel<br />

emblème qui rappelle celui des salafistes du<br />

Nord du Mali. Les partis politiques auront le<br />

droit de choisir librement leurs programmes<br />

de gouvernement, pas de mettre aux voix<br />

l´identité algérienne. L´islam, l´arabe et tamazight<br />

sont des constantes nationales non<br />

négociables. On ne vote pas pour savoir si<br />

on est algérien ou musulman, chaoui, arabe<br />

ou berbère. Baliser le champ d´action poli-<br />

HORIZONS • Jeudi 16 Mai 2013<br />

ciaire pour garantir l’exercice<br />

démocratique et éviter l’empiètement<br />

des prérogatives d’une institution<br />

par une autre», argumente-t-il.<br />

«Enormément de pays l’ont<br />

adopté et ils sont des exemples de<br />

démocratie. A mon avis, si on<br />

consacre dans la constitution des<br />

dispositions claires, octroyant aux<br />

citoyens tous leurs droits et en<br />

dotant le pays d’un système judiciaire<br />

indépendant, il n’y a pas de<br />

raison pour que l’Algérie ne franchisse<br />

pas de grands pas dans la<br />

pratique démocratique», observet-il.<br />

Pour Ahmed, étudiant en<br />

sciences humaines et habitant<br />

Tipasa, le problème n’est pas dans<br />

la limitation des mandats comme<br />

tique ne signifie pas restreindre les libertés<br />

publiques et politiques. Bien au contraire. En<br />

fait, il s´agit d´un non-débat qui relève d´une<br />

autre ère et qui est définitivement dépassé<br />

par la société algérienne. Les citoyens ont<br />

une soif de stabilité politique et un besoin<br />

pressant d´institutions compétentes et non<br />

corrompues, dont le comportement est<br />

placé sous haute surveillance constitutionnelle.<br />

Il est rassurant que l´idéologie partisane<br />

qui s´exprime au Parlement ou sur les plateaux<br />

de télévision tienne compte de cette<br />

aspiration profonde de la société algérienne.<br />

De la revendication d´un mécanisme constitutionnel<br />

apte à mettre hors-la-loi le délit<br />

administratif autant que toutes les dérives<br />

politiques. L´administration doit être au service<br />

du citoyen et ce dernier doit cesser d´être<br />

son otage. L´Algérie a les moyens de se donner<br />

une très bonne constitution. Le terrain<br />

politique est déblayé et les mentalités mieux<br />

préparées. Le courant laïc ne cherche plus à<br />

exclure les islamistes du terrain politique<br />

alors que les fondamentalistes ont abandon-<br />

LA NATURE DU RÉGIME QU’ÉDICTERA<br />

la prochaine constitution semble être<br />

au centre d’intérêt des citoyens de la<br />

wilaya de Tipasa.<br />

9<br />

le demande une partie de la classe<br />

politique. «A mon sens, la révision<br />

constitutionnelle est une<br />

décision importante et on ne doit<br />

pas la limiter à quelques questions<br />

secondaires.<br />

Les débats à ce sujet doivent se<br />

focaliser sur des questions plus<br />

importantes, telles que la consécration<br />

effective de l’indépendance<br />

du pouvoir législatif, la séparation<br />

des pouvoirs, et surtout la<br />

garantie au citoyen de jouir de ses<br />

libertés et droits. Toutefois, il ne<br />

suffit pas que la future constitution<br />

soit uniquement à la hauteur<br />

des attentes des citoyens, il faudrait<br />

aussi qu’on l’applique avec<br />

rigueur», résume-t-il.<br />

n Amirouche Lebbal<br />

Valeurs démocratiques communes et constantes nationales<br />

Photo: Slimene SA.<br />

né leur vieux rêve d´un pouvoir qui contrôle<br />

jusqu´aux libertés élémentaires des citoyens<br />

et la vie privée des familles. Ces progrès<br />

dans les mentalités sont le fruit en bonne<br />

partie de la maturité politique de l´Algérien. Il<br />

faut aussi les mettre à l´actif de l´action en ce<br />

sens engagée par le président Abdelaziz<br />

Bouteflika qui a établi le lien entre démocratie<br />

et culture citoyenne. Pour la première fois<br />

depuis l´avènement de la démocratie en<br />

Algérie et de la fin de la décennie noire, des<br />

partis des deux mouvances antagonistes, les<br />

islamistes et les laïcs, ont gouverné<br />

ensemble dans les années 2000 et appris à<br />

s´accepter. Un grand progrès qui s´est traduit<br />

par une plus grande détente sur la scène<br />

politique nationale. La future constitution<br />

devrait donc capitaliser, garantir et approfondir<br />

cette expérience démocratique unique<br />

dans le monde arabe. C´est tout l´enjeu de<br />

cette dernière étape des réformes politiques<br />

initiées en avril 2011 par le président de la<br />

République.<br />

n N. A.

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