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Asmir Kadić LES CINQ PILIERS DE LA ... - Dzana.net

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Annexe 4 : Entretien<br />

Extrait d’une interview de Nada Salom réalisée par Camille Borde<strong>net</strong> et <strong>Asmir</strong> <strong>Kadić</strong>, née le<br />

12 février 1947 à Doboj, Madame Salom est journaliste au quotidien national « Oslobodjenje<br />

» (« Libération ») depuis trente ans et se trouve être la responsable de la rubrique Culture.<br />

« Question : Pouvez-vous me raconter votre parcours de journaliste à Oslobodjenje, depuis<br />

votre arrivée (et même avant, qu’est-ce qui vous y a amené, études, journalisme vocation ?…)<br />

Réponse : J’ai commencé le journalisme en octobre 1972. Je ne pensais pas être journaliste,<br />

mais prof de littérature et de serbo-croate, langue qui d’ailleurs « n’existe plus », je veux dire<br />

en termes d’appellation. Maintenant se sont trois langues distinctes. J’étais étudiante en<br />

philosophie et une amie qui travaillait à la rédaction d’Oslobodjenje m’a appelé pour faire un<br />

article. J’aimais le théâtre en tant qu’actrice et je pouvais écrire dessus donc c’était parfait. Au<br />

service culture de la rédaction, j’écrivais sur tout ce qui se passait dans le théâtre, dans tous<br />

les secteurs, c’était l’idéal. J’ai eu de la chance d’être venue directement dans la rubrique<br />

culture, d’ailleurs si je n’avais pas commencé dans cette rubrique j’aurais abandonné ce<br />

travail car il n’aurait pas concerné mes centres d’intérêts. Mais là c’était proche de ce qui me<br />

plaisait dans la vie. J’ai fait du théâtre étant jeune, j’écrivais de la poésie aussi. Mon premier<br />

travail a été d’écrire sur le théâtre, j’aimais et savais faire ça. Mais j’ai vite été « châtiée,<br />

punie » : il y a eu un débat au sein des départements nationaux de la fac de philo, suite aux<br />

propos d’Hamdija Poţderac, un homme politique, en 1972. Jusqu’à cette époque j’ai cru que<br />

je vivais dans un monde d’amour. Mon père est slovène, ma mère du Monténégro, moi je suis<br />

née en Bosnie, et j’ai eu un fils avec un juif : notre famille c’est le mixage parfait, qui<br />

représentait toute la Yougoslavie d’alors. Ce qui a lancé la polémique est qu’Hamdija<br />

Poţderac, en réaction au printemps croate (une vague libertaire et d’affirmation du peuple<br />

croate en 1971) a déclaré qu’il fallait qu’on institue des départements d’études qui<br />

représentent et parlent explicitement de la Bosnie-Herzégovine dans les facultés et non plus<br />

que de l’entité yougoslave. Je n’avais étudié que la littérature yougoslave et avec le recul je<br />

me rends compte qu’étudier que ce qui appartenait à la culture bosniaque rétrécissait<br />

largement mon champs d’études, c’était réducteur. Le sentiment d’appartenance que j’avais<br />

pour la Yougoslavie d’alors relevait plus d’un rêve que d’une réalité, mais ça, je ne m’en suis<br />

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