Asmir Kadić LES CINQ PILIERS DE LA ... - Dzana.net
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au sein de l’espace Yougoslave. A la veille de la création du ZAVNOBiH, d’intenses<br />
discussions eurent lieu à propos du futur statut constitutionnel de la Bosnie et Herzégovine,<br />
discussions opposant Rodoljub Ĉolaković et Avdo Humo à Milovan Đilas et Mosa Pijade<br />
entre autres. Ĉolaković et Humo, membres locaux de la branche bosniaque du parti étaient<br />
unanimes sur le devenir de la Bosnie et Herzégovine.<br />
Tous les membres du Comité Central étaient de l’avis de Đilas, c'est-à-dire que la<br />
Bosnie et Herzégovine ne pouvait être une république. D’une part, il n’y avait pas de nation<br />
Bosniaque 164 et d’autre part, ils doutaient de la définition des Musulmans comme une nation,<br />
ils ne croyaient pas que même dans le socialisme, les Musulmans se développeraient en tant<br />
que nation. Seul Edvard Kardelj, l’auteur de la constitution fédérale de 1974, se rangeait du<br />
côté des membres locaux bosniaques du parti.<br />
Ces derniers que sont Humo et Ĉolaković refusèrent l’idée d’une province autonome<br />
de Pijade mais aussi l’alternative du découpage offerte par Milovan Đilas. Chacun restant sur<br />
ses positions, Kardelj suggèrent aux membres locaux bosniaques du parti d’aller voir Tito et<br />
de l’informer de leurs arguments, de leur mécontentement et de leurs désaccords. La rencontre<br />
avec Tito dura des heures. Durant la discussion, Avdo Humo ainsi que Rodoljub Ĉolaković<br />
argumentèrent en faveur de l’obtention pour la Bosnie du statut de république en évoquant les<br />
raisons historiques et ethniques conduisant en ce sens.<br />
Tito se prononça en faveur de Humo et Ĉolaković et appuya le projet des membres<br />
locaux du parti en vue d’établir la Bosnie et Herzégovine comme une république à part<br />
entière. Tito déclara que la Bosnie et Herzégovine devait être une république, comme la<br />
Serbie et la Croatie, les Musulmans auraient les mêmes droits que les bosno-serbes et les<br />
bosno-croates » 165 .Tito s’est toujours montré clair vis-à-vis du statut constitutionnel de la<br />
Bosnie et Herzégovine, dans la mesure où sa ligne était connue et qu’il n’a jamais dérogé à<br />
celle-ci 166 . Son opposition à Đilas concernait également la Bosnie.<br />
Lors d’une visite à Sarajevo en Novembre 1979, au crépuscule de sa vie, Tito<br />
déclara que « la Bosnie et Herzégovine ne pouvait appartenir à tel ou tel peuple, mais aux<br />
gens qui ont toujours vécu ici. De toute façon, la Bosnie n’est pas un cadeau, les gens se sont<br />
battus durant la guerre pour cela. C’était la seule alternative possible et souhaitable, non<br />
seulement pour les habitants de Bosnie et Herzégovine mais pour toute la communauté. La<br />
164 Ou Bosno-Herzégovinienne.<br />
165 TITO BROZ Josip, Autobiografska kazivanja, Narodna Knjiga, Belgrade, 1982.<br />
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