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Asmir Kadić LES CINQ PILIERS DE LA ... - Dzana.net

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cadre, le directeur, tous sont liés au parti ; et malgré tout le politique est très prégnant, c’est<br />

l’Etat qui effectue les commandes aux industries autogérées.<br />

Le système autogestionnaire connaît un fort taux de croissance de 1955 à 1965, un<br />

taux si fort qu’il est supérieur à celui du Japon. Le chômage disparaît, les revenus<br />

s’équilibrent 112 . Mais après 1965, le taux de croissance économique est réduit, le chômage<br />

apparaît et des écarts entre les revenus apparaissent 113 . Ce qui est frappant c’est que le<br />

système n’a pas changé. Et cela entrainera des réformes économiques qui vont diluer<br />

l’autogestion. Celle-ci ne peut être rangée dans la catégorie capitaliste où la liberté<br />

d’entreprendre est grande, ni dans la catégorie communiste de type soviétique où<br />

l’entreprenariat est régi par l’Etat. L’historiographie en général range l’autogestion<br />

yougoslave dans la catégorie mixte, incluant du centralisme et de la planification fondée sur la<br />

propriété étatique des moyens de productions mais aussi une économie capitaliste privée.<br />

Certains auteurs, comme Branko Horvat, définissent le type économique yougoslave comme<br />

très proche du socialisme associatif 114 . Joseph Krulic évoque lui une mythification de<br />

l’autogestion par les déçus de l’URSS et du socialisme réel mais qui voulaient garder une<br />

identité de gauche 115 . Au même moment où l’autogestion devenait un alibi pour certains en<br />

Europe de l’ouest, elle paraissait de plus en plus problématique en Yougoslavie.<br />

Alors que la croissance s’essouffle et que le chômage guette, la Yougoslavie va<br />

trouver des palliatifs comme les emprunts internationaux et la dévaluation périodique du dinar<br />

ou encore le tourisme et l’exportation de main d’œuvre. Les réformes qui commencent à partir<br />

de 1965 limitent le protectionnisme et l’interventionnisme étatique pour permettre aux<br />

entreprises yougoslaves d’être compétitives sur le marché international. Cela va conduire à<br />

d’innombrables réformes économiques fût sans cesse réformée. Dès le début des années 60,<br />

l’autogestion apparaît comme une fuite en avant. La structure politique yougoslave qui a<br />

engendrée le socialisme autogestionnaire est la même structure qui a voué la Yougoslavie à<br />

l’échec. Le pouvoir autogestionnaire des communes contrôlé d’une main de fer par l’Etat<br />

central, va être atténué au profit de celui, plus fédéraliste, des républiques. C’est le<br />

fédéralisme que nous allons voir par la suite.<br />

112<br />

SUPEK Rudi sous la direction de, Etatisme et autogestion : bilan critique du socialisme yougoslave, Editions<br />

anthropos, Paris, 1973<br />

113<br />

Id.<br />

114<br />

Op. cit<br />

115<br />

KRULIC Joseph, Histoire de la Yougoslavie de 1945 à nos jours, Editions complexe, Bruxelles, 1993<br />

64

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