Asmir Kadić LES CINQ PILIERS DE LA ... - Dzana.net
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Malgré une qualité variable, ces films fortement endoctrinés par la propagande du<br />
régime ont toujours eu une forte audience, forcée ou non, dans les cinémas de Yougoslavie.<br />
De plus même s’ils se caractérisent par un côté western très prononcé, ces films se présentent<br />
toujours comme tirés de faits réels et par conséquent réalistes. Aujourd’hui, matraquage<br />
hollywoodien oblige, les films sont très aseptisés, la violence y est esthétisée au maximum et<br />
le sexe est omniprésent mais la société qui permet cela se veut de protéger les gens considérés<br />
comme faibles vis-à-vis d’images violentes ; alors aux projections de ces films yougoslaves, à<br />
cette époque, assistaient aussi bien des enfants que des soldats. Le but du régime, puisque cela<br />
n’est pas anodin, était de souder la population car les piliers du parti étaient la jeunesse et<br />
l’armée. La volonté des communistes par ces films était d’injecter le standard du parti dans<br />
l’inconscient de la population. Même si la Russie Soviétique et la Yougoslavie se sont<br />
effondrés, laissant libre champ à Hollywood, ces tentatives ont été partie intégrante de la<br />
politique communiste de créer par le cinéma un inconscient Yougoslave libre de tout les<br />
standards hollywoodiens mais en même temps inféodé à la puissance du cinéma américain.<br />
La création d’un film est très contrôlée, mais ce qui frappe le plus c’est que le choix<br />
des acteurs est aussi cadré pour refléter la multiplicité des nations yougoslaves. Les partisans<br />
filmés les plus connus sont Velimir Bata Ţivojinović et Boris Dvornik, respectivement Serbe<br />
et Croate. Ces deux acteurs furent associés à de nombreuses reprises dans les films de<br />
partisans pour confirmer le motto du régime : « Unité et Fraternité ». Alors qu’ils avaient<br />
tissés des liens d’amitié très forts, la guerre qui amena la dissolution de la Yougoslavie<br />
entraina aussi la transformation d’amis en ennemis. Bata Zivojinovic a commencé à soutenir<br />
Milosevic 95 tandis que Dvornik s’est rapproché de Tudjman. On constate aussi que le destin<br />
d’acteurs, représentant les combattants antifascistes, les a conduit a soutenir des régimes et<br />
des visions de la Yougoslavie qui allaient à l’encontre de tout les rôles qu’ils ont tenus.<br />
La nostalgie de ces films, quelle que soit leur qualité, est évidente et logique puisqu’il<br />
ne reste plus rien, ou presque, de la période communiste. Malgré l’instrumentalisation et la<br />
propagande faite autour et par ces films, ils restent témoins de plusieurs choses qui se<br />
trouvaient dans la Yougoslavie, l’indépendance culturelle et notamment cinématographique.<br />
Ce qui est un facteur important, même si le communisme a perdu la guerre face à Hollywood<br />
94 http://www.youtube.com/watch?v=BDZ3jUB0C1M<br />
95 Velimir Bata Ţivojinović va s’engagé en politique aux côtés de Milosevic.<br />
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