de JB viande - Chambre d'agriculture du Bas-Rhin

JEUNES BOVINS
de race laitière et viande
Le guide de l’éleveur
Lo raine
Région Nord-Est
de la France
Alsace
Septembre
2008

Editorial
Petit à petit, le jeune bovin a conquis ses titres de noblesse
dans la filière bovine française dans un contexte de production
excédentaire. Les déficits structurels en viande bovine, tant sur
le plan national qu’européen ouvrent de nouveaux horizons
pour cette production en terme de volume, mais aussi par sa
capacité à d’adapter aux besoins de la filière.
Les consommateurs lorrains et européens apprécient cette
viande jeune produite localement à partir de maïs, herbe et
céréales ou coproduits, assurant à la Lorraine sa vocation de
terre d’élevage et garantissant un équilibre végétal animal.
Répondre aux besoins des entreprises d’aval de la région
demeure également un challenge important afin que
l’agriculture capitalise un maximum de valeur ajoutée.
Avec plus de 40 % de la production régionale de viande
bovine, le jeune bovin occupe donc une place primordiale.
Les ateliers se professionnalisent, les techniques évoluent, les
suivis technico-économiques sont de plus en plus pointus et
interactifs.
Dans ce contexte évolutif, ALIBEV a voulu apporter aux
éleveurs les éléments d’informations les plus récents en
éditant cette plaquette, action partagée par l’ensemble des
membres de l’interprofession.
ALIBEV

Pages
SOMMAIRE
5/ Chapitre 1
Marchés et production
5/ Le jeune bovin, première production de viande bovine en Europe
5/ Un contexte favorable au positionnement de la viande issue des jeunes bovins
6/ Les jeunes bovins : une large gamme de productions
6/ Les besoins des marchés régionaux du jeune bovin
9/ Chapitre 2
Elevage du veau et engraissement du taurillon laitier
9/ La mise en lot des veaux
10/ L’alimentation du veau jusqu’au sevrage
13/ Le sevrage
13/ L’engraissement du taurillon laitier
16/ Chapitre 3
Mise en lots de broutards et engraissement du taurillon viande
16/ La mise en lot et l’adaptation des broutards : une étape cruciale
17/ L’engraissement du jeune bovin viande
22/ Chapitre 4
Bâtiments et équipements
22/ Le bâtiment du jeune veau : la nurserie
23/ Le bâtiment du veau après sevrage
23/ Le bâtiment d’engraissement
25/ La propreté des animaux et le paillage
26/ L’ambiance, facteur essentiel d’une bonne santé
28/ Les équipements spécifiques du bâtiment d’engraissement
30/ La réglementation
31/ Chapitre 5
Outils de suivi de l’atelier
31/ Le suivi de l’alimentation et de la croissance
31/ L’observation visuelle des animaux
32/ Le bilan de lot
33/ Chapitre 6
Aspects économiques de la production
33/ Les critères économiques à prendre en compte pour démarrer un atelier de taurillons
34/ L’approche de l’intérêt économique de la production
36/ Annexes : les pathologies du jeune bovin
36/ Les pathologies respiratoires
37/ Les pathologies de l’appareil digestif
38/ Les pathologies de l’appareil locomoteur
38/ Les pathologies diverses

Chapitre 1/
Marchés et production
Le jeune bovin, première production de viande bovine
en Europe
Avec 8,7 millions de têtes en 2007, la production
européenne de jeunes bovins devance celles de vaches
de réforme, de génisses et de bœufs.
En France, la production de jeunes bovins représente
près du tiers de la production de viande bovine, avec un
effectif stabilisé au dessus du million de têtes.
La viande de jeunes bovins s’inscrit traditionnellement
dans la consommation européenne : elle est
très prisée par les consommateurs allemands et elle
répond à la demande des pays du sud de l’Europe
(Italie, Grèce, Espagne, Portugal) qui préfèrent une
viande jeune et claire.
En outre, ce produit prend depuis quelques années
de plus en plus de place sur notre marché intérieur,
en raison du déficit croissant en viande issue des
vaches de réforme : en 2007, près de la moitié des
taurillons produits en France était consommée sur le
territoire national. Il y a donc aujourd’hui un
contexte favorable au positionnement de la viande
de jeune bovin, soit en réponse à la demande des
consommateurs du sud de l’Europe, soit en fond de
rayon en complément des viandes issues des vaches
de réforme.
0 1
10
9
8
7
6
5
4
3
2
8,7
7,6
4,3
2,2
Jeunes bovins Vaches Génisses Boeufs
Un contexte favorable au positionnement de la viande
issue des jeunes bovins
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
*Toutes races : laitières, à viande ou croisées.
> Production de jeunes bovins en Alsace et en Lorraine
(% de la production totale de viande de gros bovins)
47%
45%
43%
41%
39%
37%
35%
33%
> Production de viande bovine en Europe en 2007
(millions de têtes)
> Production de jeunes bovins* en Alsace et en Lorraine
(nbre de têtes)
Lorraine Alsace
86 450 14 450
93 650 16 005
81 750 13 512
73 514 12 165
75 456 12 850
89 542 14 605
91 700 14 488
Source : Office de l’Elevage d’après EUROSTAT
La production régionale en chiffres
2001 2002 2003 2004 2005 2006
Lorraine Alsace
Suite à la crise de la
viande bovine du
début des années
2000, la production
de jeunes bovins a
bien repris en Alsace
et en Lorraine.
Source : Statistiques agricoles Agreste
Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR 5

Chapitre 1/
Les jeunes bovins : une large gamme de productions
En France, l’engraissement de jeunes bovins est très
rarement une production unique : il est d’abord associé à
un atelier de naissage lait ou viande. Cette production
peut alors assurer une meilleure valorisation des veaux
et des surfaces. Elle peut également fournir un apport de
matière organique essentiel dans les assolements des
céréaliers. Enfin, l’engraissement trouve son intérêt
Veaux de 8 jours
de race laitière
6 Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR
- Production peu spéculative
- Autofinancement plus facile qu’en broutards
- Période d’approvisionnement plus longue
d’où un étalement des sorties
- Valorisation possible de l’herbe
- Période d’approvisionnement plus longue
d’où un étalement des sorties
- Allaitement et sevrage déjà réalisés
- Lots d’animaux homogènes
- Besoins limités en main-d’œuvre
- Valorisation possible de l’herbe
marginal dans l’emploi des facteurs de production :
foncier, matériel, main-d’œuvre… L’engraissement des
jeunes bovins possède ainsi tous les atouts d’une
production complémentaire et de fait, de nombreux
modes de production existent, permettant de répondre
aux différents contextes et objectifs des éleveurs en
matière de rentabilité et de conditions de travail.
Type d’animal
mis en lot Points forts Points faibles
Veaux sevrés
de race laitière
Broutards
de race à viande
- Rotation rapide
- Besoins limités en main-d’œuvre
- Possibilité d’adapter les effectifs aux stocks
fourragers
- Valorisation des céréales, des aliments
déshydratés et des coproduits
Les besoins des marchés régionaux du jeune bovin
En Lorraine et en Alsace, les attentes actuelles en terme
de caractéristiques standards de carcasses couvrent un
éventail assez large. En dehors de ces gammes de poids,
il peut y avoir des problèmes de commercialisation des
animaux et donc de valorisation.
Par ailleurs, afin de valoriser au mieux certains animaux,
les opérateurs régionaux sont engagés dans différentes
démarches de qualité comme le Label Rouge Blason
Prestige Junior, des certifications de produits ou des
marques collectives (Lorraine Qualité Viandes, Les
Eleveurs d’Alsaces, Charoluxe, Jeunes Bovins
d’Exportation...). Ils ont aussi développé des contrats
avec des circuits de distribution (EDO, CORA, Filière
Qualité Carrefour...).
- Sécurité alimentaire à prévoir sur une durée
plus importante
- Phase d’allaitement délicate exigeante en
main-d’œuvre et bâtiment
- Présence simultanée de plusieurs bandes
d’âges différents
- Valeur ajoutée plus faible qu’en veaux
de 8 jours
- Présence permanente d’animaux dans les
bâtiments
- Approvisionnement saisonnier entraînant
des sorties saisonnières
- Besoin de bonnes conditions d’élevage et
d’une bonne technicité compte tenu de
l’investissement de départ
- Production plus spéculative que celle des
veaux de 8 jours
> Poids de carcasses recherchées
Jeunes bovins laitiers
- Prim’holstein 320 à 370 kg de carcasse
- Montbéliards 360 à 400 kg de carcasse
Jeunes bovins de race à viande 380 à 450 kg de carcasse

Lorraine Qualité Viandes
LQV, l’engagement de toute une filière
Une démarche :
- de certification
- d’origine :
- d’entreprises : Cora, Sodexo
Interview de Jim ARNAUD, Directeur de CHARAL METZ
ALIBEV
CHARAL
ALIBEV
CHARAL
ALIBEV
CHARAL
ALIBEV
CHARAL
ALIBEV
CHARAL
/Chapitre 1
La production de viande est désormais inférieure à la consommation en France et en Europe.
Cependant, des veaux et des broutards quittent la Lorraine pour aller se faire engraisser ailleurs.
Que pensez-vous de l’action relance de l’engraissement engagée en Lorraine ?
CHARAL est partie prenante dans la relance de la production de jeunes bovins compte tenu des
ventes importantes réalisées dans ces qualités de produits. Nous avons l’avantage d’être dans
une région (avec le Nord) où le jeune bovin est recherché par les GMS. Ces débouchés régionaux
sont complétés par des expéditions en carcasses sur l’Allemagne. Des développements de
courants commerciaux sont possibles en fonction de notre approvisionnement sur l’Italie et la
Grèce. A l’heure actuelle, ce travail est réalisé prioritairement par les sites CHARAL de l’Ouest,
mais il peut, en fonction de l’évolution qualitative et quantitative, être assuré par la région.
Quelle est la part de JB dans votre activité ?
Les JB représentent 33 % des volumes abattus à Metz. Cette proportion augmente dans les
périodes de sortie des jeunes bovins, périodes durant lesquelles les sorties de vaches de réforme
sont moins importantes. Le nombre de jeunes bovins abattus progresse régulièrement d’année
en année.
Pour sécuriser son approvisionnement, CHARAL mène une action novatrice.
En effet, nous proposons à nos fournisseurs (organisations de producteurs, marchands de
bestiaux) des contrats ; contrats qui permettent de partager les risques entre l’amont et l’aval
puisque la garantie porte sur le prix de revient du broutard (intégrant son prix d’achat) et la prise
en compte de la conjoncture : ils sont annuels et renouvelables et portent sur un volume
minimum de 35 animaux par semaine. Nous avons déjà signé des contrats avec des opérateurs
régionaux.
Plus de JB, n’y a -t-il pas un risque pour les débouchés ?
La vente sur l’Allemagne est un atout et pour CHARAL, c’est une livraison “régionale”. Dans notre
approvisionnement, nous recherchons moitié de JB laitier homogène de 340 kg (+/- 20) et moitié
de JB viande (charolais) qui est le standard pour l’exportation (animaux de 450 kg maximum).
La relance de l’engraissement, une bonne action interprofessionnelle ?
Oui, être en Lorraine pour un opérateur est un atout car l’élevage est bien présent et se
développe ; tout cela, au cœur d’un grand bassin de consommation.
Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR 7

Chapitre 1/
Interview de Michel MARIETTE, Directeur chargé des relations avec les coopératives, à SOCOPA
ALIBEV
SOCOPA
ALIBEV
SOCOPA
ALIBEV
SOCOPA
8 Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR
Quelle est la place du JB dans votre entreprise ?
Chaque année, la part du JB progresse dans les volumes abattus, et en 2006, elle représente
plus de 34 % du tonnage avec plus de 3 600 jeunes bovins abattus par semaine sur
l’ensemble du Groupe .
Quel type de jeunes bovins recherche SOCOPA ?
SOCOPA valorise le JB sur plusieurs marchés :
- Le marché export :
> JB carcasse sur l’Italie, la Grèce et l’Allemagne, de race à viande, plutôt jeunes, légers
et conformés.
Par exemple :
- Charolais, 400-420 kg, 16 à 18 mois, ou moins de 16 mois
- Blonds d’Aquitaine, moins de 12 mois et 12 mois ou plus
> JB désossés de type viande, croisés ou laitiers, sur l’Italie et l’Allemagne.
- Le marché français, en animaux de type laitier ou viande pour :
> les GMS et les boucheries rituelles (hallal ou casher )
> la valorisation en Unités de Vente Consommateur Industrielles (UVCI)
> les piécés ou les viandes hachées.
Face à tous ces marchés, l’avenir du JB est donc assuré ?
Oui, et notamment en raison de :
- la raréfaction continue de l’offre en vaches de réforme laitières.
- la demande de l’Europe du Sud en viande française de jeunes bovins de race à viande, très
appréciée sous réserve de répondre aux critères définis précédemment.
SOCOPA accompagne ce mouvement dans le cadre des projets filière développés avec ses
groupements actionnaires.

Chapitre 2/
Elevage du veau et engraissement
du taurillon laitier
La mise en lot des veaux
Le veau mâle qui arrive (né ou acheté) est le point de
départ d’une présence d’environ 18 mois sur l’exploitation.
Durant cette période, il faut qu’il puisse exprimer au
mieux ses performances. Dès le début, il faut mettre un
maximum d’atouts de son côté.
Le veau de 8 jours, c’est un nourrisson qui est :
> séparé de sa mère,
> transporté en camion,
> mélangé à d’autres veaux,
> trié, pesé, vacciné,
> installé dans un nouveau bâtiment.
Agissons avec professionnalisme et rigueur, “pour éviter
d’en rajouter”.
La constitution de lots homogènes conditionne la réussite de l’élevage du veau
Chaque apport de veaux, c’est autant de stress en plus,
autant pour ceux qui arrivent que pour ceux qui sont déjà
là.
Il faut donc faire les lots par date de naissance (pas plus
de 3 semaines d’écart) et s’il y a achat, il faut remplir en
une fois la case ou la bande.
De plus, avoir des lots homogènes, permet :
> une meilleure organisation du travail,
> une meilleure efficacité des traitements préventifs,
> un respect des plans d’alimentation facilité.
Lorsqu’un lot de veaux arrive, des précautions sanitaires sont à prendre
> Les placer en quarantaine (voir p 17)
> Vérifier qu’ils sont sains et les surveiller. En cas de
problème, il faut agir vite !
> Administrer un réhydratant dès l’arrivée des veaux
achetés.
> Apporter des vitamines A, D3, E et du Sélenium.
> Vacciner contre le virus syncithial et la maladie des
muqueuses.
> Traiter préventivement contre les maladies pulmonaires
et digestives qui représentent 80 % des problèmes en
nurserie.
> Traiter contre les parasites internes et externes.
Eviter les stress
Favoriser la prévention
Respecter les protocoles sanitaires
Un bâtiment dédié aux veaux c’est :
> une nurserie sans autres animaux que des veaux
> une isolation thermique
> une ventilation réglable
Pour en savoir plus : chapitre bâtiment page 22
Un veau sain c’est :
> une température de 38,5 à 39 °C
> une respiration calme et régulière : 20 à 40
inspirations/min
> une peau élastique
> un poil lisse et brillant
> un animal vif et curieux
Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR 9

Chapitre 2/
Ecornage des veaux à 3-6 semaines
Intervenir sur le jeune veau entre 3 et 6 semaines permet
de sentir sous le doigt l’amorce du cornillon pour
intervenir au bon endroit, sans toutefois que le cornillon
ne soit trop formé, car sa destruction plus longue peut
alors devenir stressante. La réglementation sur le bienêtre
animal rend obligatoire l’anesthésie locale si l’écornage
est réalisé à plus d’un mois d’âge.
L’alimentation du veau jusqu’au sevrage
Le veau de 8 jours est un monogastrique que l’on va
transformer en ruminant avec un objectif de croissance
de 800 g/j au minimum durant les deux premiers mois.
> Alimentation lactée
A la naissance, le colostrum doit être distribué dès les
premières heures de vie : assurer une buvée (1.5 litres)
dans les deux premières heures.
A l’arrivée dans l’exploitation, pour les deux premiers
CONDITIONS À RESPECTER AVEC...
... L’ALIMENT D’ALLAITEMENT (lactoremplaceur et poudre de lait)
> Choisir un plan lacté et de s’y tenir,
> Avoir la quantité d’aliments d’allaitement nécessaire à
l’arrivée des veaux,
> Peser régulièrement l’aliment d’allaitement distribué.
Selon la nature de l’aliment d’allaitement, la concentration,
la température de dilution et le temps de brassage varient.
Se reporter aux prescriptions indiquées sur le produit.
Même avec un distribution d’aliment lacté automatique
(DAL), vérifier le respect de ces paramètres.
10 Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR
> Immobiliser fermement mais sans brutalité la tête du
veau.
> Tondre soigneusement l’emplacement des 2 cornillons.
> Suivre l’une des deux méthodes préconisées par la
Charte des Bonnes Pratiques d’Elevage : la destruction
chimique du cornillon ou la destruction au thermocautère
électrique.
Objectif : des veaux
de 100 kg à l’âge
de 10 semaines
repas, il faut donner un réhydratant, jamais de lait.
Par la suite, l’alimentation lactée est réalisée soit à partir
d’aliments d’allaitement, soit à partir de lait entier.
> Distribuer à des heures régulières et à une température
de 40 à 42 ° C (température à prendre dans le seau du
veau),
> Amener le plus vite possible les veaux à un repas par
jour (15 jours au plus tard). Les consommations de
concentrés seront facilitées et le travail simplifié,
> Surveiller les veaux au minimum trois fois par jour
pendant les premiers jours. L’utilisation de systèmes à
tétines est recommandée pour les races Montbéliarde et
Pie Rouge.

... LE LAIT ENTIER
Cette conduite trouve sa justification économique dans la
mesure où elle permet d’utiliser du lait hors quota. Même
si les excédents sont importants, il convient de le distribuer
en quantités raisonnables. L’utilisation de lait
contenant des antibiotiques est proscrite.
Distribuer le lait après l’avoir réchauffé à une température
minimum de 40 ° C. Ne pas le couper avec de l’eau,
mais mettre à disposition du veau de l’eau propre.
Les quantités distribuées sont à ajuster en fonction du
taux de matières grasses (Taux Butyreux) du lait.
Le lait entier en 1 repas par jour
et 6 repas par semaine
C’est une nouveauté en matière
d’alimentation lactée. L’objectif
principal est d’améliorer les conditions
de travail tout en assurant des performances
techniques satisfaisantes. Le principe est que les
animaux compensent le lait non consommé en
ingérant plus de concentrés. Les 2 premières
semaines, les veaux sont à 2 repas par jour et
passent à 1 repas par jour sans distribution le
dimanche à partir de la 3ème semaine.
Zoom
Le lait “yoghourt”
Cette technique, largement utilisée en Irlande, se
développe dans les exploitations françaises. Il s’agit
d’alimenter les veaux avec un lait cru qui a fermenté
grâce à l’apport de bactéries lactiques (issues de
yoghourt) pour obtenir un produit prédigéré.
Les intérêts de cette technique sont : un gain de
temps dans l’alimentation, un investissement faible,
/Chapitre 2
> Plan de distribution du lait entier
(40 g/l de Taux Butyreux, sevrage à 8 semaines)
Age
en semaine
Quantités distribuées
(litres par repas)
Matin soir
1 colostrum colostrum
2 2 2
3 3 3
4 4 4
5 4 4
6 4 3
7 3 2
8 2 -
> Nombre de litres de lait/repas à distribuer
en fonction du Taux Butyreux du lait
Volume/repas Taux (TB)
3 litres 48 ‰
3,5 litres 44 ‰
4 litres 40 ‰
> Plan de distribution des repas
Age Nombre Volume de Compléen
semaine de repas lait/repas mentation
1 2 2 l (colostrum)
2 2 3 l eau
3 à 10
1
(pas le dimanche)
5 l concentré
foin
des risques de diarrhées réduits et la possibilité
d’utiliser des laits non commercialisables (lait à
cellules, colostrum).
Mais cette technique demande une bonne maîtrise
de la fermentation du lait et nécessite l’accompagnement
d’un technicien pour être mise en place correctement.
Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR 11

Chapitre 2/
> Les concentrés
Le veau doit rapidement consommer des concentrés.
> Dès la deuxième semaine, donner un granulé appétent
et riche en énergie (1 UFL) ; le renouveler tous les jours.
> L’utilisation de céréales de l’exploitation est généralement
plus intéressante sur le plan économique, mais
il y a des précautions à prendre. L’objectif est d’utiliser
une céréale qui ne soit pas trop rapidement
fermentescible : c’est le cas du maïs grain. Le blé est le
plus à risque et l’orge a une position intermédiaire. Les
céréales doivent être laissées entières (maïs) ou sous
forme grossière (blé aplati). Une complémentation
azotée est à faire afin d’obtenir un aliment concentré de
16 à 18% de MAT. Ne pas oublier le CMV (de type 7-21-5).
Zoom
Mise
en lot
Aliment
d'allaitement
40 à 45 kg
1er âge
Plan d’alimentation des veaux (toutes races)
Un plan d’alimentation avec une part de lactoremplaceur
moindre peut être envisagé mais ceci nécessite
une bonne maîtrise technique de la part de l’éleveur.
12 Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR
Sevrage
100 kg mini
Consommation
2 kg de concentrés
2ème âge
+ anticoccidien
Foin
> L’apport en concentrés sera à moduler en fonction du
comportement des animaux et du plan d’alimentation
lactée.
Ne pas oublier de tenir à disposition
> de la paille ou du foin de première coupe (jamais
de regain), toujours facilement accessible et
renouvelé régulièrement.
> de l’eau propre à volonté, dans un abreuvoir où la
prise d’eau est facile (contrôler que les veaux
arrivent à boire). En hiver la température de l’eau ne
doit jamais être inférieure à 18°C.
Eau
Consommation
4 kg de concentrés
2ème
âge
4 mois
175 kg mini
Céréales aplaties
+ CMV
Ensilage
de maïs
Paille
> Bilans alimentaires pour la production de veaux sevrés
Aliment 40 kg (veaux lourds) à
d’allaitement 45 kg (veaux légers)
Concentré 1er âge 25 kg
Concentré 2ème âge 200 kg
Paille 25-35 kg
Foin 60 kg
Sel 2,5 kg

Le sevrage
Le sevrage consiste à arrêter progressivement (en 15
jours) la distribution de lait. Il peut être initié lorsque le
veau consomme au moins 2 kg d’aliments concentrés par
jour.
Le veau doit alors développer sa consommation de
fourrages grossiers tout en consommant 2 à 3 kg de
concentrés pour compenser la perte d’apport alimentaire
du lait. Le concentré doit être riche en énergie pour
équilibrer la ration en fonction des fourrages ingérés
(0,95 UFV minimum, 16-18 % de protéines, apport
minéral et vitaminique).
Du sevrage à 4 mois, l’aliment concentré constitue
l’essentiel de la ration. Le foin ou l’ensilage sont
nécessaires pour assurer un bon développement du
rumen.
Au-delà de 4 mois, l’ensilage est distribué à volonté et
constitue l'essentiel de la ration.
L’engraissement du taurillon laitier
Le jeune bovin est un animal en croissance : ses besoins
et sa capacité d’ingestion évoluent dans le temps.
Cependant, les besoins en énergie augmentant plus vite
que la capacité d’ingestion, la densité énergétique de la
ration devra donc être accrue pendant l’engraissement
pour maintenir les niveaux de croissance.
Comparativement aux races à viande, plus tardives, les
jeunes bovins de race laitière ont un potentiel de
croissance moindre mais une capacité d’ingestion plus
importante.
Parmi les races laitières, les jeunes bovins de race
montbéliarde valorisent mieux la ration : l’indice de
consommation est meilleur et le potentiel de croissance
plus élevé qu’en race Prim’Holstein.
Un bon indicateur : au
sevrage, le veau a doublé
son poids de départ.
/Chapitre 2
L’élevage du veau de 8 jours au sevrage, c’est :
> 50 % du temps de travail pour produire
du jeune bovin,
> plus de 50 % du résultat économique.
> Evolution de l'efficacité alimentaire pendant l'engraissement
(Jeune bovin Prim'Holstein - Ensilage de maïs)
Ens. maïs (kg MS/j)
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
170 210 240 280 320 360 400 440 470 510 540 580 610 640 675 705 735
poids vif (kg)
Consommation ens. maïs (kgMS/j) GMQ (g/j)
Le gain journalier (GMQ) atteint son maximum lorsque
l’animal pèse entre 300 et 400 kg de poids vif et diminue
ensuite. Au-delà de 675 kg (350-360 kg de carcasse),
l'alourdissement conduit à une dégradation de l'indice
de consommation (kilos de matière sèche ingérée pour
faire un kg de poids vif) : pour alourdir de 675kg à
735 kg de poids vif, l’indice global de consommation est
détérioré de 6% dans l’exemple ci-dessus.
1400
1300
1200
1100
1000
Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR 13
900
800
GMQ (g/j)
Source : Arvalis

Chapitre 2/
Les schémas de production du jeune bovin sont multiples
Le type d’alimentation doit être mûrement réfléchi afin
d’optimiser l’efficacité alimentaire de l’atelier. Son choix
est conditionné par le système fourrager de l’exploitation
et la nature de l’atelier d’engraissement (engraissement
en complément d’une production laitière / atelier
d’engraissement spécialisé) ainsi qu’en fonction des
objectifs en matière de type d’animaux produits (âge et
date de sortie) et de performances d’engraissement. La
disponibilité en coproduits en zone betteravière ou les
contraintes d’organisation du travail sur l’exploitation
sont aussi des éléments à prendre en compte. La complémentation
énergétique peut être envisagée à plusieurs
fins : l’équilibre de la ration, le choix du niveau de performance
ou la maîtrise d’un bilan fourrager déficitaire.
14 Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR
L’ensilage de maïs, éventuellement associé à de l’ensilage
d’herbe, sont les principaux aliments dans la ration
d’engraissement des JB. Le jeune bovin laitier peut
valoriser des surfaces en herbe (ensilage, pâture) durant
la phase de croissance, mais nécessite une finition avec
un apport important d’énergie.
Pour éviter des problèmes métaboliques chez le jeune
bovin, il est conseillé de ne pas dépasser 35 à 36 %
d’amidon dans la ration.
Les régimes “céréales” sont déconseillés en race laitière.
Les différents schémas de production de jeunes bovins
laitiers sont régulièrement décrits dans les dossiers
diffusés par les Réseaux d’élevage et sont disponibles
auprès des conseillers de la région.
> Les schémas de production des jeunes bovins laitiers
Race Pie Noire / Prim’Holstein Montbéliard
Rations (Poids de carcasses : (Poids de carcasses :
de base de 320 à 400kgc) de 360 à 450 kgc)
Ensilage +++ +++
de maïs
GMQ* objectif : > 1100 g/j GMQ* objectif : > 1150 g/j
Ensilage d’herbe +++ +++
puis finition ensilage de maïs GMQ* objectif : > 1050 g/j GMQ* objectif : > 1100 g/j
Pâture puis finition ++ +
ensilage de maïs
GMQ* objectif : > 1000 g/j GMQ* objectif : > 1050 g/j
Ensilage d’herbe + +
GMQ* objectif : > 950 g/j GMQ* objectif : > 1000 g/j
Pulpes de betteraves +++ +++
surpressées
GMQ* objectif : > 1150 g/j GMQ* objectif : > 1200 g/j
Céréales O +
GMQ* objectif : > 1200 g/j
Légende O déconseillé * GMQ : naissance-abattage
+ assez favorable
++ favorable
+++ très favorable

L’ensilage peut être distribué aux veaux dès leur plus
jeune âge avec du foin. Sa consommation reste très
faible jusqu'à 3-4 mois. A cette période, la croissance du
veau est assurée essentiellement par le concentré, mais
une distribution précoce d’ensilage a l'intérêt d'habituer
progressivement les veaux à sa consommation.
Au-delà de 3-4 mois, à partir du poids 140 - 150 kg, l’ensilage
est distribué à volonté et constitue l'essentiel de la
ration.
Sur la phase d'engraissement et de finition, l'apport de
céréales ou d'une autre source d'énergie est préconisé.
Une distribution quotidienne de 1 kg à 2,5 kg de blé
permet de sécuriser les croissances surtout avec des
ensilages de maïs pauvres en énergie.
L'éleveur devra être vigilant sur l'évolution de l'état
d'engraissement des animaux en finition.
Il est déconseillé de changer de régime alimentaire si les
animaux sont à moins de 3 mois de la date d'abattage.
Aussi, en cas de stocks d’ensilage insuffisants et de
manière à éviter les ruptures dans l’alimentation peu de
/Chapitre 2
> Exemple d’un schéma de production de jeune bovin Prim’Holstein
Ration maïs ensilage + 2 kg de concentrés
Source : Institut de l’Elevage, Chambres d’agriculture
de Bretagne et des Pays de Loire, Arvalis
Age fin
(mois)
Maïs ensilage (kg MS) 2 655 2 908 3 167
Blé (kg brut) 352 375 400
Tourteau soja (kg brut) 435 466 496
CMV (kg brut) 73 79 84
Foin (kg MS) 175 188 200
temps avant la vente, il faut anticiper par une modification
progressive de la ration (augmentation des quantités
de céréales, modification des proportions d’ensilage
d’herbe et de maïs...).
Ne pas oublier l’abreuvement
> Bilan des consommations
18 19 20
Total kg MS 3 584 3 901 4 224
Pour exprimer son potentiel, le jeune bovin a un
besoin d’eau important, variant de 3,5 à 7 litres/kg de
matière sèche ingérée. Ces quantités sont fonction du
niveau de production, de la nature de la ration et de la
température extérieure.
A chaque changement alimentaire,
il faut assurer une transition
minimum de 15 jours
Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR 15

Chapitre 3/
Mise en lots de broutards et
engraissement du taurillon viande
La mise en lots et l’adaptation des broutards :
une étape cruciale
Le suivi d’ateliers de jeunes bovins montre fréquemment
des baisses de croissance en début de période d’engraissement
qui sont fortement liées à la mise en lots des
broutards.
Quelques précautions simples, prises à la mise en lots,
facilitent l’adaptation des broutards à leur nouvel
environnement. S’ils surmontent bien cette période
délicate, leur croissance ultérieure s’en trouvera
améliorée. Ces précautions concernent aussi bien les
naisseurs-engraisseurs, les naisseurs-engraisseurs avec
achats ou les engraisseurs spécialisés.
Le sevrage du broutard
Lors du sevrage, la rupture avec sa mère et la nouvelle
ambiance du bâtiment d’engraissement dans lequel il est
placé sont pour le veau deux perturbations majeures, la
deuxième associant au stress le risque d’échange de
microbes entre les animaux.
> Le sevrage doit être net et sans transition, si possible
réalisé en une seule fois sur tout le troupeau ou au moins
pour tout lot de couples mères-veaux pâturant ensemble
(et permettant de constituer un lot d’engraissement
unique).
> Afin de protéger le broutard de différentes pathologies
et quand les équipements le permettent, le sevrage peut
être l’occasion de réaliser les principales vaccinations,
l’objectif étant de stresser le moins possible l’animal .
16 Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR
Limiter les stress
Favoriser la prévention
Réaliser et respecter
les protocoles sanitaires
Quand sevrer et mettre à l’engraissement ?
Constituer des lots homogènes selon le poids, l’âge et la race
Le nombre d’animaux dans les cases est fonction du type
de bâtiment et de la taille de l’atelier (15 à 35 JB/case).
On recherchera à ne pas avoir plus de 50 Kg de différence
entre les broutards d’une même case.
Il vaut mieux cumuler les divers stress (sevrage, transfert,
> Les broutards de 300 kg en fin d’hiver peuvent être
ressortis avec leur mère au pâturage.
> Par contre, dès que la pousse de l’herbe est
limitante ou après alourdissement (350 kg), ils
doivent être mis à l’engraissement.
changement d’alimentation….) sur une courte période
plutôt que de les répartir dans le temps.
- Concernant les naisseurs-engraisseurs, il est préférable
de constituer les lots le jour du sevrage. Cette pratique
permet en effet d’effectuer rapidement la transition

alimentaire et d’adapter les veaux, dans un délai bref, à
leur nouveau régime. De plus, cela évite le brassage
répété des animaux avec, à chaque manipulation, des
risques pour l’éleveur et l’établissement d’une nouvelle
hiérarchie sociale entre les animaux (concurrence alimentaire…).
- Lorsqu’il y a des achats d’animaux, il est préférable de
rentrer les animaux achetés en une seule fois afin
notamment, de concentrer le risque sanitaire sur une
courte période.
Lors des premiers jours, trois visites quotidiennes sont
utiles pour guetter d’éventuels symptômes. La surveillance
porte dans un premier temps sur le comportement
des animaux (tous doivent boire et manger) et comprend
la prise de température. Tout animal présentant des
signes de maladie doit être soigné. Si l’apparition de
signes cliniques (toux, jetage, larmoiement…) atteint plus
de 15 % d’un lot, l’ensemble de celui-ci doit être traité.
Prévenir les pathologies (cf annexe page 36)
Lorsqu’il y a des achats d’animaux, l’obtention de
l’ensemble des garanties sanitaires constitue le premier
acte préventif à l’introduction d’éventuels problèmes
pathologiques dans l’élevage.
Lors de la mise en lots (ou lors du sevrage), il apparaît
aujourd’hui nécessaire de vacciner les animaux contre les
risques respiratoires et, s’il y a lieu, contre les risques
infectieux liés aux changements nutritionnels (entérotoxémie).
Les animaux ayant été en pâture doivent être traités
contre les strongles et la douve.
Sortis de pâture ou juste sevrés, les broutards sont stressés
et ont peu d’appétit au début de leur engraissement. Un
concentré de démarrage appétent aide à leur acclimatation.
En parallèle, un changement progressif du régime alimentaire
est important pour une bonne adaptation de la flore du
rumen. Il est recommandé d’étaler la transition alimentaire
sur un mois si la ration est à base de maïs et sur un mois et
demi si elle est à base de céréales. Pendant 2 semaines, les
taurillons reçoivent du foin à volonté. La quinzaine suivante,
la quantité de foin décroît régulièrement jusqu’à devenir
nulle. Pour les régimes secs, le foin est remplacé par de la
paille de bonne qualité. Le concentré de démarrage est
distribué pendant 2 à 3 semaines, puis il est remplacé
progressivement par celui de la ration au bout de la
deuxième semaine. L’augmentation des apports est
progressive pendant un mois et demi.
La quarantaine
L’engraissement du jeune bovin viande
Une transition alimentaire progressive…
/Chapitre 3
Lors d’achat d’animaux en complément de ceux
présents sur l’exploitation, les jeunes bovins sont
séparés au minimum un mois.
Elle permettra de repérer d’éventuels animaux à
risques, de les placer en case d’isolement et d’éviter
ainsi de contaminer l’ensemble des animaux.
Ne pas oublier !
Les broutards doivent disposer d’eau
“propre” à volonté. Attention aux
abreuvoirs à poussoirs que les animaux ne
savent pas faire fonctionner et à la
température de l’eau en hiver qui peut
limiter l’abreuvement.
Une distribution d’aspirine et de vitamine C fortifie les
animaux et les risques de contamination se trouvent
limités.
Le vide sanitaire
Entre deux lots d’animaux, un vide sanitaire d’une
quinzaine de jours est indispensable
Pour en savoir plus : chapitre bâtiment page 23
Conseils pratiques
> Surveiller avec attention le comportement des
animaux, la consommation et l’aspect des bouses.
> Intervenir rapidement en cas de chute d’appétit
par une cure d’hépato-protecteur (une ingestion de
fibres en proposant de la paille de qualité limite ces
cures).
> Pour les animaux complémentés au parc, démarrer
la transition en fonction de leur niveau de consommation.
> Une place à l’auge (60 cm par animal) est
indispensable, au moins pendant la période de
transition.
Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR 17

Chapitre 3
Des croissances étroitement liées à la densité énergétique de la ration
Le jeune bovin est un animal en croissance : ses besoins
et sa capacité d’ingestion évoluent dans le temps.
Cependant, les besoins en énergie augmentant plus vite
que la capacité d’ingestion, la densité énergétique de la
ration devra donc être accrue pendant l’engraissement si
l’on souhaite maintenir les niveaux de croissance.
En moyenne sur l’ensemble de la période d’engraissement,
la vitesse de croissance varie proportionnellement
à la densité énergétique des rations. Par exemple,
atteindre un objectif de croissance compris entre 1500 et
1600 g de poids vif par jour pour un jeune bovin charolais
ou entre 1350 et 1450 g pour un jeune bovin limousin
nécessite une ration à 1 UFV par kg de matière sèche.
Pour rechercher des performances de plus en plus
élevées, compatibles avec les poids de carcasses et l’état
d’engraissement demandés par les différents marchés,
les rations d’engraissement sont donc souvent concentrées
en énergie avec, par exemple, le recours à des
apports importants de céréales. Mais la complémentation
énergétique peut être envisagée à d’autres fins :
l’équilibre de la ration ou la maîtrise d’un bilan fourrager
déficitaire.
Lorsque les lots d’un atelier sont hétérogènes (races
différentes ou poids différents), l’adaptation des rations
aux besoins spécifiques de chaque type d’animaux peut
devenir difficilement gérable en raison des contraintes de
travail. La ration sera alors élaborée pour couvrir les
besoins du type d’animaux prédominant ou de façon à
satisfaire les exigences moyennes de l’ensemble de
l’atelier, sachant que les performances d’une partie des
animaux peuvent être pénalisées.
18 Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR
GMQ (g/jour)
1800
1600
1400
1200
1000
> Densité énergétique de la ration et croissance
(valeurs ramenées au cas des Charolais)
800
0,85 0,9 0,95 1 1,05
Densité énergétique (UFV/kg MS)
> Evolution de la vitesse de croissance et de la consommation journalière pendant l'engraissement
Source : Arvalis
(Jeune bovin Charolais - Ens de maïs +4kg céréales) (Jeune bovin Charolais - ration céréales)
Ens. maïs (kg MS/j)
6
5
4
3
2
1
0
330 370 430 470 530 570 630 660 700
poids vif (kg)
Consommation ens maïs (kgMS/j) GMQ (g/j)
1900
1800
1700
1600
1500
1400
1300
1200
1100
1000
900
GMQ (g/j)
Source : Arvalis
Ens. maïs (kg MS/j)
8
7
6
5
4
3
2
1
0
340 370 430 470 530 570 630 660 680
poids vif (kg)
Consommation céréales (kgMS/j) GMQ (g/j)
1900
1800
1700
1600
1500
1400
1300
1200
1100
1000
900
GMQ (g/l)
Source : Arvalis

Des schémas de production adaptés au contexte de l’exploitation et au marché
Le choix du type d’alimentation est conditionné par :
- le système fourrager de l’exploitation ou les aliments
disponibles à moindre coût,
- la taille de l’atelier d’engraissement et l’homogénéité
des animaux,
- les bâtiments et la main-d’œuvre disponible,
- le type d’animaux à produire et la période de vente (âge,
durée d’engraissement, poids...).
Les rations classiquement utilisées comprennent du maïs
fourrage à volonté et 3 à 5 kg de concentrés. Une part
plus ou moins importante d’ensilage d’herbe peut être
intégrée dans les systèmes disposant de beaucoup
d’herbe. A l’opposé, les rations “sèches”, de type
céréales ou aliment du commerce, sont pratiquées par
des éleveurs souhaitant simplifier le travail occasionné
par la production et la distribution des aliments.
Les rations à base de coproduits se sont développées à
proximité de leurs lieux de production. Les coproduits ont
le plus souvent des prix compétitifs au départ des unités
de production mais les coûts de transport et les pertes au
stockage, si celui-ci n’est pas réalisé avec rigueur,
peuvent rapidement renchérir les coûts des rations. Des
analyses alimentaires sont par ailleurs nécessaires pour
ajuster les rations. Les valeurs alimentaires des
coproduits sont très variables d’une usine à l’autre.
> Objectifs de croissance sevrage/abattage pour les rations les plus fréquentes
Ration
Objectif
de
croissance
Ensilage Ensilage
de maïs de maïs
+2 à 2,5 kg +4 kg
céréales céréales
> 1 400 g/j > 1 500 g/j > 1 600 g/j > 1 550 g/j
Jeune bovin Charolais
Correcteur
(t MS/ha)
Ration mixte ensilage de maïs et céréales
12 %
Adaptation
320 kg
Céréales
36 %
355 kg
2
Rendement du maïs à la gueule de l’animal
Poids de carcasse : 420 kg
8
(t MS Utile/ha)*
Rendement : 58 %
JB/ha de maïs GMQ sevrage-abattage : 1 540
6,8
g/j
9,5
8,1
11
9,3
13
11
* rendements mesurés au silo après fermentation, Durée diminués : 260 de l’inconsommable j
et des
pertes à la distribution et à la consommation (estimées à 5 %).
Finition
650 kg
Engraissement
Céréales
8,4 10 11,6 13,7
/Chapitre 3
A chaque type de ration va correspondre un objectif de
croissance qui sera à ajuster en fonction du niveau de
complémentation permis par le contexte économique.
Quelques repères pour une ration efficace
Pulpes
de betteraves
surpressées
Abattage
1150 1 200 g/j 1 1500 650 g/j g/j
1 350 1350 g/j g/j
8 mois 9 mois 14,5 mois 16,5 mois
38 à 40 % d’amidon en ensilage de maïs.
100 g de PDI/UFV.
ingestion de paille de bonne qualité (la paille de
litière ne suffit pas).
724 kg
Le jeune bovin a un besoin d’eau
important variant de 3,5 à 7 litres/kg
de matière sèche ingérée pour
exprimer son potentiel. Ces quantités
sont fonction du niveau de production,
de la nature de la ration et de la
température extérieure.
> Exemple d’un schéma de production
de jeune bovin Charolais
Bilan alimentaire par jeune bovin
Ensilage maïs 1 200
Foin 150
Total fourrages (kg MS) 1 350
Céréales 980
Correcteur 360
CMV + craie 40
Total concentré (kg brut) 1 380
Indice de consommation (kg MS/kg vif produit) 6,3
Source : Réseaux d’Elevage Bovins viande
de l’Est de la France
Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR 19

Chapitre 3
Les rations à base d’ensilage de maïs
Pour prendre les bonnes décisions de complémentation
énergétique et azotée, l’analyse des fourrages est utile. Il
existe, en effet, une forte variabilité des valeurs alimentaires
entre élevages, voire entre parcelles d’une même
exploitation. Elle est liée aux conditions de végétation.
L’augmentation de l’apport de blé dans des rations à
base d’ensilage de maïs améliore les performances et
réduit les consommations d’ensilage. En revanche, la
modulation de l’apport journalier de blé en fonction de
l’âge des animaux, avec des apports plus élevés en fin
d’engraissement qu’au début, n’a pas d’incidence sur les
performances animales, ni sur l’efficacité globale de la
ration.
Dans les systèmes à base d’ensilage de maïs et de
céréales, une bonne ration d’engraissement contient
entre 38 à 40 % d’amidon. En dessous de 38% d’amidon,
les performances ne sont pas optimisées. Au-delà de
40 % d’amidon, le risque d’acidose n’est pas négligeable.
Il se traduit souvent par des baisses d’ingestion et des
chutes de performances et quelquefois par des ennuis
plus graves pour les taurillons et plus coûteux pour les
éleveurs.
L’engraissement aux céréales
Il est possible d’engraisser des jeunes bovins de race à
viande avec des rations à base de céréales distribuées à
volonté et de la paille. Ces derniers sont à surveiller de
près afin de vérifier qu’ils ruminent. Malgré tout, ces
rations, pauvres en fibres nutritionnelles, peuvent
conduire à des désordres métaboliques et sanitaires
(acidose, ralentissement de consommation, boiteries,…)
qui ont pour conséquence d’altérer les performances des
animaux.
20 Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR
Effet de l’apport d’un kg de blé supplémentaire dans
une ration de maïs standard
> augmente le GMQ en vif de 50 à 55 grammes.
> diminue la consommation de l’ensilage de maïs
de 0,75 kg de MS/j (soit au total 200 kg MS/JB).
> réduit l’apport de tourteau de soja de 50 à 60 g/j
(soit 12 à 15 kg de tourteau).
> augmente le rendement carcasse de 0,2 à 0,4 pt.
Parfois, les ruptures de stock ou la fermeture d’un silo de
maïs au moment de la mise à l’herbe des femelles,
conduisent à un changement de la nature du régime en
finition avec passage d’un régime d’ensilage de maïs peu
complémenté à un régime tout blé. Au-delà de 500-550
kg de poids vif, cette transition est délicate à réaliser et
peut modifier les performances comme l’efficacité de la
ration. Il est donc déconseillé de changer de régime
alimentaire si les animaux sont à moins de 3 mois de la
date d'abattage. Aussi, en cas de stocks d’ensilage
insuffisants et de manière à éviter les ruptures dans
l’alimentation peu de temps avant la vente, il faut
anticiper par une modification progressive de la ration :
par exemple, augmentation des quantités de céréales ou
introduction d’ensilage d’herbe dans la ration le plus tôt
possible dans la phase d’engraissement.
> Intérêt des autres céréales ou des mélanges
de céréales par rapport au blé
Efficacité
alimentaires
Triticale = =
Orge -3 % -13 %
Orge (40 %)
+ blé (60 %)
Maïs grain
humide broyé
ensilé
GMQ
+5 % =
= +6 %
Source : Arvalis

Les rations à base de pulpes surpressées
La pulpe de betterave surpressée peut être distribuée à
volonté aux taurillons, à condition de prévoir un apport
de 1 à 1,5 kg/jour/animal de fibres longues (paille ou
foin). Un apport journalier de 60 à 100 g/jour de bicarbonate
de soude peut également être conseillé.
Compte tenu de sa valeur énergétique élevée (supérieure
à 0,92 UFV), la complémentation énergétique des
Complémentaire
20 %
Adaptation
320 kg
Jeune bovin Charolais
Ration pulpes surpressées
Pulpes surpressées
66 %
355 kg
Engraissement
Finition
Quelques règles à respecter
/Chapitre 3
rations, sous forme de céréales ou d’aliments concentrés,
peut-être limitée à 1,0 UFV/j tout en maintenant de
bonnes croissances.
Il semble cependant intéressant d’augmenter la complémentation
énergétique durant les deux derniers mois à
2,0 UFV/jour pour réaliser une bonne finition.
Abattage
1150 1 200 g/j 1 1500 700 g/j g/j
1 350 1350 g/j g/j
8 mois 9 mois 14,5 mois 16,5 mois
3
Ce coproduit est accessible à tout éleveur situé à proximité d’une zone
betteravière.
Poids de carcasse : 420 kg
Le planteur de betteraves dispose de ses pulpes. Pour un rendement de
Rendement : 58 %
75 t/ha, on a 2.2 JB/ha de betteraves.
GMQ sevrage-abattage : 1 575 g/j
Durée : 255 j
655 kg
724 kg
> Exemple d’un schéma de production
de jeune bovin Charolais
Bilan alimentaire par jeune bovin
Pulpes surpressées 1 650
Foin/paille 250
Total fourrages (kg MS) 1 850
Céréales 160
Complémentaire 550
Total concentré (kg brut) 710
Indice de consommation (kg MS/kg vif produit) 6,3
Source : Réseaux d’Elevage Bovins viande
de l’Est de la France
> La période de transition (au minimum 4-5 semaines) est
primordiale et doit respecter un plan d’alimentation. Elle
doit se faire sans précipitation.
> La ration, après la transition, est toujours distribuée à
volonté.
> Une place à l’auge pour chaque animal est indispensable,
au moins durant la phase de transition (60-70 cm/JB).
> La céréale est plutôt aplatie grossièrement que broyée
> La distribution de fibre est essentielle : paille de blé de
bonne qualité à volonté, foin de 1 er cycle tardif appétent,
aliment enrichi en cellulose (pulpe de betterave).
> De l’eau propre disponible en permanence.
> Une surveillance attentive du comportement des
animaux, de la consommation et des fèces est fortement
conseillée.
Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR 21

Chapitre 4/
Bâtiments et équipements
Bâtiments et équipements sont des facteurs essentiels du confort, de la santé et des performances des
bovins. Ils doivent, de plus, satisfaire à l’amélioration de la productivité du travail de l’éleveur.
Le bâtiment du jeune veau : la nurserie
Le veau est un nouveau-né, il est donc fragile. Il est
important de le mettre dans les meilleures conditions
d’élevage afin d’optimiser son potentiel de croissance,
de diminuer l’apparition de maladies et de travailler dans
de bonnes conditions.
Le bâtiment veaux doit être un bâtiment spécifique
répondant à un certain nombre de règles :
> Normes d’ambiance
- Pas d’autres animaux que les veaux dans le bâtiment.
- Volume d’air entre 8 et 12 m 3 /animal (selon le type et
la dimension du bâtiment).
- Ventilation efficace sans courant d’air.
- Bâtiment avec une isolation thermique.
> Normes de surface
- Case de 10 veaux maximum. Dans le cas d’un distributeur
d’aliment lacté automatique, 30 veaux maximum.
- 2 m 2 /veau jusqu’ à 4 mois.
- 40 cm au cornadis.
- 1,5 kg/jour de bonne paille (sèche, non poussiéreuse)
en litière; paillage manuel.
> Equipements recommandés
- Cases individuelles pour séparer les nouveaux nés.
Ceux-ci doivent pouvoir se voir.
- Râteliers et auges faciles d’accès.
- Cornadis pour bloquer les veaux pendant et après la
buvée.
- Portillon d’accès dans la case.
- Abreuvoir positionné pour une prise d’eau facile, avec
de l’eau tempérée ( 18°C minimum).
22 Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR
Dans nos régions, des pertes importantes
> le taux de mortalité des veaux (de la naissance à
2 mois) est proche de 15% chez les naisseurs
engraisseurs de JB laitiers et de 5% chez les
engraisseurs de veaux de 8 jours.
> le taux de morbidité est également important ; or,
le retard de croissance pris pendant cette période ne
se rattrape jamais.
Tous ces éléments engendrent des pertes
financières et de travail importantes.
> Tableau des températures recommandées
Catégories
“Zone” de confort
et d’adaptation facile
Veaux nouveaux nés +7 à +25 °C
Veaux de 15 j à 1 mois +5 à +25 °C
Autres bovins -5 à +22 °C
Il s’agit de la température immédiatement à
proximité de l’animal, et non de la température
moyenne du bâtiment, qui peut être beaucoup
plus basse.

Bande 1
Nettoyage
haute
pression
puis
désinfection
4 jours
> La bonne technique pour réaliser le vide sanitaire
15 jours d’étable vide
Vide sanitaire
11 jours
Il est déconseillé de passer directement des conditions
de la nurserie aux conditions du bâtiment d’engraissement.
Une transition est nécessaire pour les veaux entre
2 et 6/8 mois avec des conditions d’ambiance identiques
à celles de la nurserie. En revanche, les normes de
surfaces évoluent et la mécanisation devient nécessaire.
Bande 2
Le bâtiment du veau après sevrage
Quelle place prévoir pour les animaux ?
> Stabulation libre paillée à 100 % jusque 4 mois ; au
delà, la stabulation raclée est possible
> Case de 10 à 20 veaux si les lots sont homogènes
> 2,5 à 3 m2 par animal
> 15 à 18 m3 par veau
> 45 à 50 cm à l’auge
Le bâtiment d’engraissement
Le bâtiment d’engraissement des jeunes bovins doit
concilier de bonnes conditions de travail et de sécurité,
avec le confort des animaux, tout en maîtrisant le coût
des investissements pour assurer la rentabilité de
l’élevage.
S’il existe différents bâtiments d’élevage, on peut
néanmoins en préconiser deux types jugés intéressants
dans nos régions, en particulier par rapport à la tendance
à l’agrandissement des élevages : les bâtiments fermés
(schéma 1) ou les bâtiments semi ouverts (schéma 2).
L’aire semi-paillée avec raclage est le système le plus
répandu mais nécessite une fumière couverte. L’aire
paillée intégrale permet le stockage réglementaire de 2
Le vide sanitaire
/Chapitre 4
Il est à faire selon un schéma bien précis et
après chaque bande d’animaux, car même
lorsqu’un bâtiment est vide de bovins, le
microbisme ambiant survit et se développe.
mois sous les pattes des animaux mais les besoins en
paille sont importants (jusque 6 kg/j/jb) et on peut avoir
des difficultés en matière de propreté et d’aplomb des
animaux.
Quelle place prévoir pour les animaux ?
> Stabulation libre paillée à 100 % : 5 m2/animal > Stabulation paillée avec aire de raclage :
2,5 à 3,5 m2 de couchage/animal
> 60-70 cm à l’auge par animal, voire moins si
la ration complète est parfaitement mélangée
ou en cas de ration sèche.
Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR 23

230
Chapitre 4/
24 Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR
4,5 m
> Exemple d’un bâtiment semi-ouvert avec auge suspendue
Schéma 2
Couloir pour
circulation
des animaux
et paillage
Quai de
chargement
Barrière
mobile
Pente paillée 2 à 4 %
Râtelier à paille
Abreuvoirs
Bascule-cage
de contention
Schéma 1
5 m 5 m 5 m
Plus la pente de toit est importante
meilleure est la ventilation
Passage
d'homme
Abreuvoir
Faîtière "ITEB" Prévoir, suivant l'orientation du bâtiment
et sa profondeur , une ou plusieurs écailles
afin d'améliorer la ventilation
10 m 5 m
Bardage
- filet brise vent motorisé
- claire voie
- tôles perforées
- tôles à ventelles
10 m
Pente de toit 25 % minimum
Auge suspendue
Reprise des déjections
2 %
0,80/1,50 m 7,00/7,50 m 4,00/4,50 m
5 m 10 m
10 m
Box 35 JB
Source : Institut de l’Elevage
> Exemple d’un bâtiment fermé
VUE DU DESSUS
VUE EN COUPE
Mur
sur 2,5 m
Source : URGPAL

Equipements recommandés pour le
logement
La spécialisation des ateliers à laquelle on assiste
s’accompagne d’une nouvelle approche dans la conception
des bâtiments où la place des équipements
d’élevage devient prépondérante.
ATTENTION AU BETON RECENT !
* Chaux + urine = foyers d’infection
du pied.
Prévention : neutralisez
la chaux par arrosage
avec 1 l de vinaigre pour 10 l d’eau
* Béton lisse : rainurer les aires
de raclage
Passerelle de paillage : surveiller ces animaux tout en
paillant dans le calme sans poussières, c’est possible
avec une passerelle située au dessus des animaux.
La propreté des animaux et le paillage
La propreté des animaux à l’entrée de l’abattoir est
primordiale pour la qualité de la viande (risque de
contaminations bactériennes au moment des opérations
de dépouille de l’animal). Pour cela, l’éleveur est un
/Chapitre 4
Prévoir des emplacements spécifiques pour la distribution
de paille alimentaire (qui favorise la rumination et limite
les problèmes d’acidose): râtelier ou quai.
Abreuvoir à vue d’œil : un abreuvement de qualité
nécessite une surveillance quotidienne du
fonctionnement et de la propreté du bol. D’où l’intérêt
de le positionner à proximité de l’auge.
acteur essentiel de la filière. Suivant le mode de
logement, il faut de 2 à 6 kg de paille par jour et par
animal. En dessous d’une certaine quantité de paille,
l’inconfort de l’animal nuit à sa croissance.
Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR 25

Chapitre 4/
L’ambiance, facteur essentiel d’une bonne santé
Les pathologies et leur traitement diminuent le revenu de
l’atelier et détériorent les conditions de travail et de
surveillance de l’éleveur (On va moins dans un bâtiment
quand les conditions n’y sont pas bonnes).
Les problèmes respiratoires (entre autres) sont notablement
augmentés quand les animaux sont fragilisés et
L’orientation : Premier élément pour
offrir de bonnes conditions d’ambiance
L’orientation du bâtiment est un élément important lors
de sa conception. Selon le type de bâtiment (semi-ouvert
ou fermé) il devra être orienté de telle sorte que la
N
S
Vents dominants
avec pluie
Source : Institut de l’Elevage
Coucher du soleil
en été
Coucher du soleil
en hiver
Bien ventiler en permettant à l’air de
circuler et de se renouveler dans le
bâtiment.
Un bâtiment bien ventilé, dans lequel l’air est renouvelé,
c’est un bâtiment qui respire, un bâtiment au travers
duquel l’air peut circuler sans vitesse excessive.
Pour chaque type de bâtiment (ouvert, semi-ouvert,
fermé) et en fonction des animaux qui y sont logés, il
existe des références en terme de volume d’air, de
surfaces d’entrée et de sortie d’air. Ces normes sont à
relativiser en fonction des matériaux utilisés (type
d’ouverture latérale, faîtière …).
Avant toute chose, ces calculs doivent être réalisés par
une personne spécialisée de votre organisation de
producteurs ou de votre chambre d’agriculture. En effet,
la ventilation est souvent plus efficace lorsqu’elle est
réfléchie dès le début du projet plutôt qu’a posteriori.
26 Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR
Front ouvert
quand la concentration en microbes est trop élevée.
La ventilation est un élément important de dégradation
ou d’amélioration des conditions d’ambiance. Elle joue
un rôle décisif sur 3 facteurs influençant la résistance des
animaux et le développement microbien : la température,
l’humidité et l’évacuation des gaz toxiques.
surface offerte aux vents dominants et aux pluies soit la
plus faible possible et qu’il bénéficie d’un ensoleillement
maximal en hiver.
Lever du soleil
en été
Lever du soleil
en hiver
La chasse aux courants d’air
Les courants d’air, même très localisés
fragilisent les animaux et diminuent
leur résistance aux infections
microbiennes.
Attention aux filets d’air provenant des
bas de portes, d’un brise vent déchiré,
de portes ouvertes, ….
N
S
Vents dominants avec pluie
sur le long pan
Bâtiment
fermé

Aménagement des ouvertures latérales
Afin de freiner la vitesse du vent, les ouvertures
ventilantes latérales doivent être, en règle générale,
protégées avec un dispositif brise vent.
Le critère de choix de ce dernier est en premier lieu son
efficacité, c'est-à-dire son coefficient de réduction de la
vitesse du vent. D’autres éléments, comme le fait que
certains peuvent être amovibles en cas d’utilisation
estivale, sont à prendre en compte.
Eléments
de comparaison
Longévité 25-30 ans 25-30 ans 25-30 ans 10-15 ans
Protection contre la pluie ++ - + - /+
Résistance à la poussière ++ + - +/-
Résistance aux coups ++ + + --
Facilité de pose + ++ ++ +/-
Insertion paysagère ++ Possible par choix des couleurs
/Chapitre 4
> Eléments de comparaison de différents dispositifs
Remarques Bonne ambiance.
Inamovible Bonne ventilation. Bonne ventilation Attention aux mailles
(mais existence Nettoyage fréquent. en zone très ventée. trop serrées.
de systèmes de Inamovible. Peu de clarté. Assez fragile.
panneaux mobiles). Nettoyage fréquent. Mobilité si motorisé.
Concernant les bâtiments de grande largeur
(supérieure à 20 m), les ouvertures latérales
sont généralement insuffisantes pour assurer la
circulation de l’air. Il faut alors permettre des
entrées et des sorties par la toiture : toiture à
écaille, plaques châssis avec ouverture libre….
Bois Tôle perforée Tôle à ventelles Filets
Source : Chambre d’agriculture de la Meuse, d’après la brochure “Conception d’un projet de bâtiment pour vaches allaitantes”
GLVB, Chambres d’agriculture Bourgogne et Institut de l’élevage
Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR 27

Chapitre 4/
Les sorties d’air en toiture
La faîtière “ITEB” (avec pare-vent) est le moyen le plus
efficace pour les bâtiments bi-pente. Le bon fonctionnement
de cette dernière dépend de la bonne orientation
du bâtiment par rapport aux vents dominants.
Un bon éclairement.
Le local technique
Source : Institut de l’Elevage - Eternit
La luminosité est un élément favorable au bien-être des
animaux et donc à leur croissance, ainsi qu’à de bonnes
conditions de travail .
Sa première vocation est d’abriter le compteur
électrique, l’arrivée d’eau avec un circulateur et une
pompe doseuse, mais aussi et surtout, un lavabo, une
pharmacie, un réfrigérateur (vaccins) et un bureau pour
les papiers.
28 Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR
Un nouveau concept : les tôles à ventilation surfacique.
Ces dernières apportent sur quasiment toute la surface
une bonne ventilation pour la sortie d’air à partir du
moment où il existe une fente entre chaque tôle de la
toiture . Réalisée en bacs de tôle non-jointives avec un
espacement entre chaque bac, cette technique améliorée
a été importée d'Irlande.
Les équipements spécifiques du bâtiment d’engraissement
L’ensemble de ces équipements est à prévoir
dès le projet de construction du bâtiment
Prévoir un poste de lavage des
bottes et un pédiluve à l’entrée
principale des personnes.
Les ouvertures latérales y contribuent, mais il est
nécessaire de les compléter par :
- 10 à 15 % de panneaux translucides répartis de manière
homogène en toiture,
- Un éclairage au néon de 2 W/m 2 . Prévoir un éclairage
plus important dans les zones d’intervention.

Local d’isolement
Ce local avec séparation physique par rapport aux autres
animaux est obligatoire. Il permet d’isoler les animaux
malades, contagieux ou affaiblis.
Case de quarantaine
Bâtiment ou box séparés pour accueillir les animaux
achetés. Ce bâtiment permet par une contention facile,
de vacciner, de prendre la température, de traiter ou
d’attendre les résultats de prise de sang. Il facilite aussi
la transition alimentaire avant l’entrée dans le bâtiment
d’engraissement.
Les équipements de contention et de
chargement
Outre la simplification du travail et la sécurité pour
l’éleveur et le chauffeur, ils facilitent les interventions sur
les animaux et les conditions de chargement. Leur utilisation
réduit le stress des animaux, facteur déterminant
pour la qualité des carcasses.
Une installation rationnelle comprend
> un accès facile et des passages d’homme,
> un parc d’attente de forme allongée pour canaliser
les animaux (1,5 m2/animal, parois de 1,6 à 1,8 m),
> un poste de travail,
> couloir de contention avec marche pied (longueur :
1,5 ml/animal, parois pleines, 55 à 75 cm de
largeur),
> une bascule ou cage de contention avec cornadis,
> un parc de rassemblement (1,5 m2/animal), > un quai d’embarquement (à réfléchir avec le
chauffeur qui ramasse vos animaux).
Quai de
chargement 12 m
Parc de rassemblement
Parc d'attente
5 m
5 m
Cage de contention
avec barres de charge
Passage d'homme
Anti-recul
Abreuvoirs
0,75 m
Source : URGPAL
/Chapitre 4
Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR 29

Chapitre 4/
La réglementation
Différents régimes réglementaires
Le régime réglementaire
auquel est soumis un
atelier de jeunes bovins
dépend de la taille de
celui-ci.
Le calcul du nombre
d’animaux sur l’exploitation
se fait indépendamment
pour chaque
catégorie d’animaux (VA,
VL, bovin à l’engrais).
Bovins à l’engrais
sur l’exploitation
Conformité des ouvrages de stockage
Le stockage des effluents doit se raisonner sur
l’ensemble de l’exploitation.
> Pour un logement en aire paillée intégrale (plus de 2
mois de fumier sous les animaux), il faut prévoir un
quai de 2 mètres de large surélevé de 40 cm ou une
allée d’alimentation surélevée d’environ 40 cm.
30 Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR
Moins de 50 animaux
Règlement Sanitaire
Départemental RSD
De 50 à 200 animaux Installation classée Soumis à déclaration
De 201 à 400 animaux Installation classée
Jeunes Bovins en litière accumulée
100% paillée
Curage tous les mois
Fumier très compact
> Les différents régimes réglementaires pour un atelier de jeunes bovins
Soumis à déclaration
(contrôle périodique)
401 et plus Installation classée Soumis à autorisation
> Si le curage des animaux est inférieur à 2 mois, il faut
prévoir une fumière couverte avec pente arrière ou une
fumière plus une fosse.
> Exemple de calcul d’ouvrage de stockage
Norme fumière couverte
avec 2 murs de 1 à 2 m
Norme fumière couverte
avec 3 murs de 3 m
Surface fumière
1,6 m 2 par place JB
1,2 m 2 par place JB

Chapitre 5/
Outils de suivi de l’atelier
Optimiser la conduite de l’atelier jeunes bovins est plus actuel que jamais avec le découplage des
aides. Pour atteindre les objectifs fixés, il est nécessaire de s’assurer du bon fonctionnement de
l’atelier tout au long de la période d’engraissement et de suivre les performances des animaux.
Le suivi de l’alimentation et de la croissance
En cours d’engraissement, il est utile de vérifier la
croissance des taurillons par des pesées régulières (tous
les 2 à 3 mois) et d’ajuster correctement l’alimentation.
Cela suppose de connaître la valeur des aliments ainsi
que les quantités distribuées, en tenant compte des refus
éventuels. Différents moyens sont à disposition pour
connaître la valeur des aliments : analyse du taux de
matière sèche pour les fourrages, consultation du
référentiel départemental annuel ou analyse complète si
nécessaire à partir d’un échantillon représentatif. Ce suivi
est facilité avec une mélangeuse distributrice équipée
L’observation visuelle des animaux
L’observation des animaux est primordiale (état, comportement,
aspect des bouses…) pour détecter d’éventuels
signes de déséquilibre alimentaire ou de problèmes
sanitaires susceptibles de pénaliser les performances.
Surveiller également l’abreuvement : eau en quantité
suffisante, de bonne qualité, abreuvoirs propres, …
d’un dispositif de pesée, mais il est toujours possible
d’évaluer les quantités distribuées par pesées
ponctuelles ou cubage des silos. Pour les concentrés et
minéraux, on vérifiera le poids de l’unité de mesure (seau
par exemple), pour chaque catégorie d’aliment.
Le plan d’alimentation doit être établi en fonction du type
d’animal (race), de l’itinéraire technique choisi (ration
sèche ou humide), et du stade d’engraissement (adaptation,
engraissement, finition). N’hésitez pas à demander
conseil à vos conseillers des organisations de producteurs
et des chambres d’agriculture.
A observer
La tête Le flanc
- la vivacité - le rythme respiratoire
- le port des oreilles - le ballonnement
- les naseaux
L’aspect des bouses Le comportement
- consistance - retournements
- couleur de litière (nervosité)
- léchage
L’état des sabots, des cornes
- fourbure (acidose)
La température
Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR 31

Chapitre 5/
Le bilan de lot
Le bilan de lot permet d’établir les performances
technico-économiques des animaux, de vérifier la
concordance avec les objectifs fixés et d’analyser la
rentabilité de l’atelier.
Objectifs techniques
Critères Charolais Limousins Salers Montbéliards Holstein
Poids de carcasse 420-430 kg 410-420 kg 400-410 kg 380-390 kg 360-370 kg
Age à la vente 17-18 mois 17-18 mois 17-18 mois 18-19 mois 19-20 mois
GMQ 1450 g 1350 g 1300 g 1200 g 1100 g
Taux de pertes moins de 2% moins de 2% moins de 2% moins de 5% moins de 5%
Taux d’éliminés moins de 2% moins de 2% moins de 2% moins de 3% moins de 3%
Classement moyen U= U+ R+ R-/R= O=
Eléments économiques
Le produit brut/jour =
(prix de vente du JB + prime d’abattage – prix d’achat du broutard)
nombre de jour d’engraissement
Le produit brut par jeune bovin et par jour est un indicateur
de la performance économique du lot. Il dépend de
la conjoncture économique (prix d’achat et de vente),
mais aussi des performances techniques (durée
d’engraissement, GMQ).
Outils informatiques
Le logiciel Est-Elevage, les sites internet des organisations
de producteurs et de Normabev permettent d’accéder aux
données d’abattage et d’obtenir des bilans de lots avec
calcul du produit par jour.
32 Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR
La marge brute correspond au produit diminué des
charges opérationnelles (coût de l’alimentation, frais
vétérinaires, autres frais d’élevage). Elle permet de
définir l’efficacité économique du lot, qui dépend de la
conduite du troupeau, et tient compte des pertes et des
animaux éliminés.
La marge nette, après déduction des amortissements,
frais financiers, et autres charges liées à l’atelier (mécanisation,
entretien bâtiments et matériels, assurances,….)
situe la rentabilité économique de la production.

Chapitre 6/
Aspects économiques
de la production
Les critères économiques à prendre en
compte pour démarrer un atelier de taurillons
La mise en place d’un atelier d’une certaine taille est à
raisonner sur une longue durée et sur une exploitation en
bonne santé financière : niveau d’endettement supportable
(annuité totale/EBE de 35 à 50 % selon l’EBE),
trésorerie saine et part d’autofinancement possible.
Afin de cibler au mieux les investissements, il est
nécessaire de préciser les motivations liées au projet qui
peuvent être variées (cf encadré). La création d’une
production nouvelle a-t’elle pour objectif principal
d’améliorer le revenu ? a-t’elle un intêret fiscal ? est-elle
associée à l’installation d’un jeune ?
Dans le cas de la construction d’un bâtiment, après avoir
identifié les besoins précis, le chiffrage du coût est une
étape très importante. De cet investissement, va
découler une succession d’éléments à prendre en compte
en terme de réorganisation du travail, d’investissement
possible en matériel de distribution et de redimensionnement
des outils de stockage (silos de maïs, cellules à
grains, silos d’aliments… selon le régime alimentaire
prévu).
Les types de financement préconisés
> Pour les bâtiments et le matériel :
- emprunt à long terme pour les bâtiments
- emprunt à moyen terme pour le matériel
> Pour les animaux, deux stratégies
sont envisageables
- emprunt à court terme sans remboursement de
capital (celui-ci étant remboursé ultérieurement par
la vente des JB)
- emprunt à moyen terme (sur 7 à 10 ans) avec un prêt
(prêt nécessitant une garantie) pour une capitalisation
progressive dans le cheptel
L’Institut de l’Elevage a engagé en 2006, une étude
des conditions de réussite des projets de croissance
d’ateliers de jeunes bovins dans le cadre d’actions
concertées de relance de l’activité. Cette étude a
porté notamment sur les motivations des éleveurs et
la faisabilité technique et économique de ces projets.
En présentant leur projet, les éleveurs ont mis en
avant leurs principales motivations. Elles sont
évidemment plurielles et selon le niveau d’importance
dans le discours (en % de fois où elles ont été
citées), on peut les regrouper autour de 4 motivations
principales :
- valoriser les cultures de l’exploitation (66%)
- optimiser la main-d’œuvre (41%)
- rationaliser les bâtiments (37%)
- conforter le revenu (21%) et aider à l’installation
d’un tiers (25%)
Les aides possibles
> Les motivations des éleveurs pour la création
d’un atelier de jeunes bovins
Différentes aides à l’investissement sont possibles,
renseignez vous auprès de votre OP pour en savoir
plus sur les conditions d’application : plan de
développement des coopératives pour le financement
des animaux, caisse de sécurisation, caisse de
contractualisation annuelle, plan bâtiment, aides
régionales à l’installation ou à l’investissement…
Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR 33

Chapitre 6/
L’approche de l’intérêt économique de la production
La viabilité et la pérennité de l’exploitation ne peuvent
être approchées que par des critères économiques
globaux (EBE, résultat courant, niveau d’annuités).
L’analyse de l’intérêt économique d’un atelier de taurillons
sur une exploitation doit faire l’objet d’une étude de
projet complète, réalisée en concertation entre l’éleveur
et son conseiller. Une approche à l’atelier plus simple
peut servir de base, dans un premier temps, à une
discussion préalable.
Un outil d’aide à l’élaboration de projets ( DECIBOV) est
disponible auprès de vos conseillers. S’appuyant sur les
références des réseaux d’élevage de votre région, il
permet d’apporter un premier niveau de réponse rapide
quant aux différents moyens à mettre en œuvre (besoin
Méthode du budget partiel
Cette méthode part du principe que la production de jeunes
bovins, avec ses produits et ses charges spécifiques, se
substitue à une autre production qui a elle-même ses
propres produits et charges. Ce calcul à la marge peut être
utilisé dans la mesure où la mise en place de l’atelier ne
bouleverse pas l’équilibre du système d’exploitation. La
méthode des budgets partiels ne traite pas de la phase de
transition. Le résultat donné correspond à une phase de
routine après la vente du premier lot de taurillons. La mise
en place de l’atelier devant s’envisager sur le long terme,
Exemple chez un naisseur : développement
de l’engraissement de 50 jeunes bovins au maïs
Hypothèses prises :
- Dans le calcul, il n’y a pas de changement de stratégie
quant à la complémentation des broutards suivant qu’on
les engraisse ou pas.
- On procède à un échange ”paille contre fumier”. Le
fumier produit limite par ailleurs le recours aux engrais
minéraux.
- Itinéraire d’engraissement des JB : 50 broutards mis à
l’engraissement à 320 kg. GMQ sevrage/abattage de
1 430 g/j sur 283 jours. 50 JB abattus à 720 kg de poids vif
(420 kg de carcasse). Rendement ensilage de maïs :
12 tonnes de MS utiles/ha.
- Les calculs réalisés dans l’exemple ci-après s’appuient
sur une conjoncture moyenne 2005-2006-2007 et sur de
bonnes performances techniques et sanitaires.
34 Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR
en main-d’œuvre, surfaces fourragères et besoins
alimentaires, besoins en bâtiments…) et au résultat
économique associé ( évaluation des marges brute et
directe de l’atelier).
les hypothèses économiques retenues doivent s’appuyer
sur des moyennes de prix de plusieurs années.
Au-delà du résultat économique obtenu avec le budget
partiel, la décision doit s’accompagner de la prise en
compte d’éléments non chiffrables tels que les aspects
technicité et disponibilité de la main d’œuvre et qualité
des bâtiments.
Résultats :
Sur ces bases, le résultat de l’atelier dégage un résultat
de près de 8 500 euros. En cas d’investissement dans
des bâtiments et du matériel, le résulat après déduction
des annuités est de 1 300 euros.
Attention :
Si l’on se place dans la situation inverse où l’éleveur
engraisse déjà, l’arrêt de la production de JB entraîne
une baisse du résultat net de l’exploitation supérieure à
ce qui est chiffré dans le budget partiel car certaines
charges subsistent après l’arrêt de la production
(annuités…).
Exemple détaillé dans le
tableau ci-contre

Ventes Jeunes bovins nettes
de taxes
50 JB x 1 300 €
Primes jeunes bovins 50 JB x 32 €
Charges proportionnelles
des cultures de vente
Travaux par tiers en moins
sur moisson, …
7 ha x 237 €
7 ha x 77 €
Prime Maïs ensilage 7 ha x 85 €
Substitution partielle de la
fertilisation minérale par le
fumier
1 500 €
Total A 67 195 € Total B 3 698 €
Concentrés achetés 6 000 €
Concentrés
autoconsommés
Charges proportionnelles
de l’ensilage de maïs
Travaux par tiers ensilage
de maïs
Frais divers d’élevage
(véto, identification...)
Des charges en plus Des produits en moins
/Chapitre 6
Des produits en plus Des charges en moins
Exemple* Votre cas
Exemple* Votre cas
Exemple* Votre cas
285 q x 12,4 €
7 ha x 279 €
7 ha x 106 €
50 JB x 25 €
Frais financiers 2 300 €
Eau, électricité, assurance,
divers..
Achats ou cession de
broutards
Annuités (bâtiments,
matériel, silo...)
Atelier Jeunes bovins mis en place Atelier cultures remplacé
50 JB x 9 €
50 JB x 800 €
Non vente des cultures
remplacées par l’ensilage
de maïs
460 q x 11,7 €
Primes cultures de vente 7 ha x 85 €
Produits financiers
correspondant à
l’autofinancement
Exemple* Votre cas
200 €
Total C 56 229 € Total D 6 177 €
Résultat de l’atelier : A+B-C-D = 8 487 € Votre cas : A+B-C-D = €
50 JB x 144 €
Total E 7 200 €
Résultat de l’atelier après annuités : A+B-C-D-E = 1 287 € Votre cas : A+B-C-D-E = €
En cas de résultat positif, celui-ci sera amputé d’une augmentation corrélative de la MSA et des impôts. S’il n’en n’est pas tenu
compte dans le montant des primes inscrit, celui-ci est surestimé car en réalité diminué par la modulation
* Conjoncture moyenne sur 2005/2006/2007.
Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR 35

Annexes : les pathologies du
jeunes bovins
Chez les jeunes bovins mis en lots pour la production de taurillons, les maladies affectant les voies respiratoires
constituent certainement la pathologie la plus importante.
Outre les soucis respiratoires, les principaux problèmes pendant la phase d’engraissement sont d’origine digestive ou
correspondent à des troubles de l’appareil locomoteur.
Quelle que soit l’origine, les conséquences pour l’élevage peuvent s’avérer dramatiques si l’intervention thérapeutique
n’est pas réalisée à temps : contamination de l’ensemble du lot, augmentation des taux de morbidité et de mortalité,
baisse de croissance….
A l’heure où la rentabilité économique des ateliers de taurillons est essentiellement liée aux performances techniques
de ces derniers (GMQ, taux de mortalité….), la connaissance des maladies affectant les jeunes bovins (causes,
symptômes, traitements, prévention…) conditionne la réussite de l’atelier.
Les pathologies respiratoires
Virus & Bactéries
Différents virus et bactéries sont responsables de
maladies respiratoires.
Les principaux virus sont le RSV (virus respiratoire
syncitial), le BVD (virus de la maladie des muqueuses), le
virus de l’IBR et du parainfluenza 3 (PI3).
Symptômes et démarches à suivre
Les principaux symptômes de maladies respiratoires sont
la baisse d’appétit, la fièvre, la toux, l’écoulement nasal et
la dyspnée (difficulté de respiration et nombre “anormalement
important” de mouvements respiratoires).
Les symptômes varient en nature et en intensité. Il faut,
dans tous les cas, procéder à une analyse de la maladie
et des animaux atteints en essayant de connaître “l’historique”
des ces derniers : provenance, contacts avec
d’autres animaux, affections autres que respiratoires,
traitements, vaccinations antérieures connues…
La précocité de la détection est capitale. La température
augmente dès les premières heures de la maladie
respiratoire, c’est le signe le plus précoce. La présence et
l’usage d’un thermomètre dans un élevage sont donc
essentiels. L’idéal est une prise de température après
l’arrivée en atelier pendant au moins trois jours, d’où la
nécessité d’avoir une contention adaptée.
36 Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR
De nombreuses bactéries sont à l’origine d’infections
respiratoires primaires ou secondaires (après l’action
d’un virus) : Pasteurella, Mycoplasme, Arcanobacterium
pyogenes.
Veau > 39,5 - 40°C
Génisse
et JB
A retenir
> Surveiller la température des animaux
Température
anormale
> 38,5°C
Deux processus majeurs accompagnent la maladie
respiratoire : l’infection et l’inflammation. Les deux
outils principaux de l’arsenal thérapeutique sont
donc logiquement les antibiotiques et les antiinflammatoires.

Prévention
Même si les traitements sont efficaces lorsqu’ils sont
réalisés précocement, la prévention reste le meilleur
moyen d’éviter les infections respiratoires et leurs
La vaccination
La vaccination peut être une vaccination de précaution
dans un cheptel sain. Dans tous les cas, n’oublions pas
qu’une vaccination sans réaliser le rappel est inefficace.
Réduire les facteurs de risques
La vaccination n’est pas la seule action à entreprendre
pour prévenir. D’autres facteurs sont à maîtriser :
> L’ambiance du bâtiment, par un diagnostic de ventilation.
> L’environnement animal, par le respect des normes de
volume et de surface, le nettoyage et la désinfection des
bâtiments,
Les pathologies de l’appareil digestif
Acidose
Maladie liée à une alimentation trop riche en concentrés
et pauvre en fibres entraînant une baisse durable du pH
du rumen et donc une modification de sa population
bactérienne. Une rumination insuffisante et une forte
production d’acide lactique en sont les conséquences,
conséquences économiques. Une prophylaxie est à
établir avec votre vétérinaire.
Il est possible de vacciner contre différents virus et
bactéries responsables d’infections respiratoires chez les
bovins, comme l’IBR, le BRSV, le BVD, le PI3 et les
Pasteurelles. Certains vaccins sont combinés pour
faciliter le travail des éleveurs.
> Le déséquilibre alimentaire, grâce à des transitions
progressives et des aliments de qualité,
> Le parasitisme pour des animaux ayant pâturé, par des
traitements antiparasitaires préventifs et réguliers,
> Les causes de stress, par une bonne réception
(bâtiment de quarantaine) et un abreuvement des
animaux dès leur arrivée, complété d’un apport de
vitamine C.
Les conditions alimentaires de production de taurillons sont caractérisées par des rations à densité énergétique élevée
pendant la durée d’engraissement (maïs ou rations composées uniquement de concentrés). Dans ces circonstances, les
troubles digestifs sont fréquents.
Nécrose du cortex
Due à une défaut de synthèse de la vitamine B1 par la
flore de la panse qui accompagne l’acidose. Il en découle
des troubles de l’équilibre et une baisse de l’acuité
visuelle, puis un port de tête en extension vers l’arrière,
L’entérotoxémie
Maladie d’apparition brutale, l’entérotoxémie est due à la
multiplication d’une bactérie de l’espèce Clostridium
perfrengens qui produit une toxine rapidement mortelle.
/Annexes
entraînant soit une baisse des performances de l’animal,
soit sa mort.
Le respect des transitions alimentaires, l’apport de brins
longs dans la ration ainsi que de tampons (bicarbonate,
levure) limitent cette maladie.
le cou relevé sur le dos. Sans traitement, l’animal meurt
en deux jours. La prévention est la même que pour
l’acidose et un apport rapide de vitamine B1 suffit à
guérir l’animal.
Outre la vaccination qui s’avère efficace, il apparaît
nécessaire d’éviter les situations à risques, c'est-à-dire
des changements brutaux d’alimentation ainsi que des
augmentations brutales de concentrés azotés.
Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR 37

Annexe
Météorisation
Accumulation anormale de gaz dans l’abdomen liée à la
structure de la ration (concentré finement broyé) ou à
l’ingestion accidentelle d’un corps étranger. Se traduit
par un gonflement de la panse, une augmentation de la
température et un essoufflement de l’animal.
Les pathologies de l’appareil locomoteur
Les boiteries résultent d’agressions des tissus des membres. La réponse est l’inflammation, caractérisée par 3 signes : le
gonflement, la chaleur et la douleur, entraînant inévitablement une baisse des performances de l’animal.
Panaris et fourchet
Infection nécrosante aiguë des tissus mous de l’espace
interdigité, due à la pénétration accidentelle de germes
pathogènes provoquant une inflammation diffuse avec
boiterie sévère.
La diarrhée et l’acidose lactique favorisent la propagation
de ces boiteries, surtout en cas de paillage insuffisant.
Fourbure
Affection inflammatoire non infectieuse du pododerme.
Maladie répandue dans des systèmes d’élevage intensif
causant des lésions profondes du pied. L’animal a alors
une démarche raide ou reste couché anormalement
longtemps. Les rations à valeur énergétique élevée
(acidogène), avec taux de concentrés élevé et taux de
Arthrite
Inflammation de l’articulation avec présence de pus. Les
germes les plus courants sont des staphylocoques, des
streptocoques, des mycoplasmes et des salmonelles. Ces
affections font généralement suite à des maladies des
Les pathologies diverses
Kératoconjonctivites d’origine parasitaire
Elles sont dues à des vers nématodes du genre Thelazia
qui, pour se développer, ont besoin d’un hôte intermédiaire,
en l’occurrence une mouche. Les sujets atteints
pleurent abondamment, présentent une inflammation de
la conjonctive et parfois, des ulcères de la cornée qui
peuvent entraîner la cécité.
38 Jeunes bovins - LE GUIDE DE L’ELEVEUR
En prévention, tenir un fourrage grossier à disposition de
l’animal. Dès que l’on observe la météorisation, il faut
évacuer les gaz (sonde oesophagienne ou trocart) et
mettre l’animal au foin, sans eau, pendant une journée.
Une litière sèche, ainsi que de bonnes conditions
d’hygiène des animaux, limite l’apparition et le développement
de ces boiteries.
L’administration d’antibiotiques et le passage des
animaux concernés au pédiluve permettent une guérison
rapide.
fibres bas, prédisposent à la fourbure.
Afin de lutter contre cette affection, il faut avant tout
prévenir les risques d’acidose et respecter les équilibres
alimentaires. Le seul traitement efficace est le parage
régulier des animaux atteints.
pieds (panaris, fourchet…), infections pulmonaires,
mammaires et utérines. Des injections précoces et
locales d’antibiotiques à forte dose pendant 1 à 4 jours
constituent le seul traitement.
La lutte contre la propagation des insectes est un bon
moyen de prévention. Le traitement repose sur l’absorption
par voie buccale de tétramisole à raison
de 15 mg/kg.

Les coccidioses
Maladies causées par les coccidies localisées dans les
cellules de l’intestin grêle ou du gros intestin. Les
symptômes de la coccidiose sont généralement une
diarrhée hémorragique avec effort d’expulsion des fèces,
une anémie résultant d’hémorragie intestinale et en cas
de rechute des troubles nerveux pouvant entraîner la
mort. Les animaux malades éliminent des ookystes. Ces
derniers très résistants vont demeurer dans le bâtiment
et sur la prairie. Les jeunes bovins non immunisés vont
s’infecter et développer des coccidioses.
/Annexes
Dans les bâtiments la lutte consiste à éliminer un
maximum d’ookystes grâce à une désinfection du sol et
des murs à l’eau bouillante avec un nettoyeur HP.
Dès qu’un animal présente un symptôme, le lot doit être
traité en administrant un anticoccidien pendant 5 jours.
Après l’infestation du premier lot, un traitement préventif
peut s’envisager sur les suivants par l’utilisation de
farine ou de granulés.
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Pour vous tenir informé
Cette brochure est le résultat d’un travail collectif
coordonné par l’Institut de l’Elevage
et financé par ALIBEV
Comité de rédaction :
ALOTIS François Schmitt
CAPV Jean-Pierre Moisan
CAPVL Dominique Voillard
COPVIAL Laurent Boime
COOP DE FRANCE Lorraine Jean-Luc Claire
APAL Alexandre Henry
Chambre d’Agriculture 54 Florian Boyer
Chambre d’Agriculture 55 Arnaud Deville
Chambre d’Agriculture 57 Louis-Fabrice Deshaye
Chambre d’Agriculture 88 Rémi Georgel
Chambre d’Agriculture 67 Pierre Zaessinger
Chambre d’Agriculture 68 Aude Auriou
Arvalis - Institut du Végétal Didier Deleau, Pascal Kardacz
Institut de l’Elevage Laurence Echevarria, Bernard Morhain
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ISBN : 978-2-84148-506-2 - N° IE : 090852014
Maquette : M. Allié (Institut de l’Elevage)
Photos : Institut de l’Elevage - CAPVL - COPVIAL - CA 55 - CA 67 - ALOTIS - ARVALIS - URGPAL