Mise en page 1 - Algérie news quotidien national d'information
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2 > A L A U N E<br />
LE LIEN<br />
Yacine Chabi<br />
Décalage<br />
Contrairem<strong>en</strong>t aux élections<br />
législatives du 10 mai dernier,<br />
les formations politiques ont<br />
eu du mal à ficeler leurs listes.<br />
Il est facile d'imaginer que<br />
dans le subconsci<strong>en</strong>t des<br />
militants ou sympathisants, il<br />
est plus important et lucratif<br />
de dev<strong>en</strong>ir député que maire<br />
ou membre d'une Assemblée<br />
communale. La<br />
« rémunération » n'est pas la<br />
même et les horaires de travail<br />
aussi.Résultat, même les<br />
« grosses cylindrées » se sont<br />
cont<strong>en</strong>tées du SNMG. Les trois<br />
formations islamistes de l'AVV<br />
n'ont pu prés<strong>en</strong>ter des listes<br />
que dans la moitié des mille<br />
cinq c<strong>en</strong>ts communes du pays.<br />
Si les partis ne sont pas<br />
emballés par ces élections, les<br />
citoy<strong>en</strong>s leur ont emboité le<br />
pas. Pourquoi s'intéresser à un<br />
scrutin qui semble sans <strong>en</strong>jeux<br />
politiques majeurs ? Quel<br />
intérêt a une personne<br />
honnête à dev<strong>en</strong>ir maire s'il ne<br />
peut pas régler les problèmes<br />
de logem<strong>en</strong>t ou créer des<br />
emplois ? Les plus optimistes<br />
att<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t un discours<br />
« électrochoc » du présid<strong>en</strong>t de<br />
la République pour « booster »<br />
la campagne comme ce fut le<br />
cas le 8 mai dernier. Sil<strong>en</strong>ce<br />
radio.<br />
Pourtant, à vouloir trouver des<br />
<strong>en</strong>jeux, la classe politique de<br />
gauche à droite et de bas <strong>en</strong><br />
haut n'a pas su « v<strong>en</strong>dre » ces<br />
élections. En se trompant de<br />
stratégie, elle a réédité le<br />
même discours développé lors<br />
des législatives. Au lieu de<br />
s'intéresser aux <strong>en</strong>jeux de<br />
proximité que susciterait une<br />
élection locale, les chefs de file<br />
ont reproduit les mêmes<br />
thématiques. Voter est un acte<br />
citoy<strong>en</strong>, ou <strong>en</strong>core, la nécessité<br />
de donner plus de prérogatives<br />
aux maires. Sur ces deux<br />
points, tous les partis sont<br />
d'accord. Aucune formation n'a<br />
apporté du nouveau à un<br />
discours politique qui<br />
s'uniformise, à <strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir<br />
« unique ». Certains ont cru<br />
innover <strong>en</strong> « important »<br />
certains slogans d'outre mer<br />
comme la fameuse<br />
« démocratie participative»,<br />
mais cela ne trompe personne.<br />
Même si cette campagne de<br />
vingt-et-un jours n'a pas<br />
suscité d'intérêt politique, elle<br />
est pour un bon nombre<br />
d'observateurs un spectacle<br />
amusant. Les petites phrases<br />
assassines, l'échange<br />
d'accusations <strong>en</strong>tre ténors et<br />
voire même les insultes ont<br />
amusé la galerie. Ce qui a<br />
amusé <strong>en</strong>core plus les<br />
citoy<strong>en</strong>s, c'est le passage des<br />
candidats à la télévision, digne<br />
d’un bébête-show.<br />
Le contribuable algéri<strong>en</strong> aura<br />
dép<strong>en</strong>sé plus de sept milliards<br />
de dinars pour le scrutin du<br />
29 novembre. Une question<br />
s'impose : Y aura-t-il un retour<br />
sur investissem<strong>en</strong>t ?<br />
Bilan des 21 jours de campagne électorale<br />
Dénigrem<strong>en</strong>t,<br />
démagogie et manque<br />
de propositions<br />
Des chefs de partis se sont retrouvés <strong>en</strong> train de prêcher sur la crise au Mali ou de critiquer<br />
le gouvernem<strong>en</strong>t lorsqu’ils ne font pas dans le discours démagogique relatant le parcours<br />
de l’<strong>Algérie</strong> de l’indép<strong>en</strong>dance à nos jours !<br />
Quel bilan politique tirer de la campagne<br />
électorale pour le double scrutin<br />
du 29 novembre, portant sur le<br />
r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t des assemblées<br />
populaires communales et celles de<br />
wilayas ? Pour l’<strong>en</strong>semble des 52 partis politiques<br />
et les indép<strong>en</strong>dants <strong>en</strong> lice, l’<strong>en</strong>jeu de la<br />
participation du citoy<strong>en</strong> est de taille puisqu’il<br />
s’agit pour certains de « préserver la nation »,<br />
de « barrer la route aux opportunistes », et/ou<br />
« d’éviter une interv<strong>en</strong>tion de l’OTAN », pour<br />
d’autres. Comme pour dire aux électeurs que<br />
vous devriez aller aux urnes, sans trop se<br />
demander ce qui changera dans leur vie quotidi<strong>en</strong>ne.<br />
En réalité, s’il y a bi<strong>en</strong> des <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts<br />
à tirer de ces trois semaines de campagne,<br />
on reti<strong>en</strong>dra sans doute le versem<strong>en</strong>t des<br />
chefs de partis et candidats à la conquête de<br />
voix, dans des généralités, sans pour autant<br />
proposer de solutions concrètes pour la gestion<br />
des affaires de la cité. Il parait que le remplacem<strong>en</strong>t<br />
du mot « législatives » par « municipales<br />
» pour faire la comparaison <strong>en</strong>tre les<br />
élections du 10 mai dernier et celles du 29<br />
novembre prochain n’a pas donné à réfléchir<br />
aux animateurs de la scène politique. Il y a<br />
vraim<strong>en</strong>t lieu de se poser la question de l’utilité<br />
d’une campagne électorale <strong>en</strong> <strong>Algérie</strong>.<br />
Faute de propositions,<br />
la contre-attaque<br />
Les appels au vote et à la participation massive<br />
fus<strong>en</strong>t de partout. Mais, très rares sont les<br />
candidats qui propos<strong>en</strong>t un vrai programme de<br />
gestion locale. Même dans leurs fiches ou<br />
dépliants distribués aux citoy<strong>en</strong>s n’importe où<br />
et n’importe comm<strong>en</strong>t, les partis politiques ont<br />
fait dans les promesses creuses et irréalisables<br />
ignorant les limites des pouvoirs attribués aux<br />
élus locaux. « Relancer », « <strong>en</strong>courager » et<br />
« créer » sont autant de mots qui revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à<br />
chaque fois. Mais aucun candidat ne vi<strong>en</strong>t<br />
expliquer la méthode avec laquelle il compte<br />
créer la richesse, <strong>en</strong>core moins les postes d’emploi<br />
promis. Sinon, pour les milliers de meetings<br />
et r<strong>en</strong>contres de proximité animés, les<br />
vieilles méthodes ont resurgi. Au mom<strong>en</strong>t où le<br />
citoy<strong>en</strong> algéri<strong>en</strong> s’att<strong>en</strong>dait à plus de civisme et<br />
d’éthique dans la pratique politique, des chefs<br />
de partis qui ne sont pas des moindres à l’instar<br />
du FLN, RND, PT et autres se sont adonnés à de<br />
médiocres attaques mutuelles, campagnes de<br />
dénigrem<strong>en</strong>t et critiques de l’administration.<br />
Apparemm<strong>en</strong>t, même les grosses pointures<br />
de la scène politique ne sont pas assez mûres<br />
pour être à la hauteur des att<strong>en</strong>tes, des aspirations<br />
et du niveau du citoy<strong>en</strong>.<br />
La crise au Mali, la démagogie<br />
et l’histoire comme discours<br />
Confrontés au désintérêt, à la démission et<br />
à l’indiffér<strong>en</strong>ce totale de l’électorat, les candidats,<br />
surtout ceux issus des partis politiques,<br />
ont misé sur leurs chefs pour remplir les salles.<br />
Ainsi, les leaders des formations politiques, <strong>en</strong><br />
tournées marathoni<strong>en</strong>nes, sont allés faire la<br />
promotion de leurs candidats. Alors que la règle<br />
fait qu’il est du ressort de ces derniers de<br />
convaincre, puisqu’ils auront à gérer les affaires<br />
des habitants de telle ou telle région. Résultats :<br />
les chefs de partis se retrouv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> train de prêcher<br />
sur la crise au Mali ou de critiquer le gouvernem<strong>en</strong>t,<br />
lorsqu’ils ne font pas dans le discours<br />
démagogique <strong>en</strong> relatant le parcours de<br />
ALGERIE NEWS Lundi 26 novembre 2012<br />
l’<strong>Algérie</strong> de l’indép<strong>en</strong>dance à nos jours. Aussi, et<br />
paradoxale que cela puisse paraître, des ministres<br />
chefs de partis appell<strong>en</strong>t, t<strong>en</strong>ez-vous bi<strong>en</strong>,<br />
au « changem<strong>en</strong>t », alors qu’ils sont à l’intérieur<br />
du gouvernem<strong>en</strong>t, ou tout juste sortis du<br />
palais !<br />
Vieilles méthodes…<br />
Par ailleurs, bi<strong>en</strong> qu’ils soi<strong>en</strong>t dans la peau<br />
des gagnants, le FLN et le RND, partis majoritaires<br />
au Parlem<strong>en</strong>t, ont m<strong>en</strong>é la campagne<br />
alors que des mouvem<strong>en</strong>ts de redressem<strong>en</strong>t<br />
continu<strong>en</strong>t toujours à miner leurs structures.<br />
Cela n’a pas influé pour autant le déroulem<strong>en</strong>t<br />
des « meetings-fêtes », où l’achat des voix, la<br />
mobilisation de « supporters » pour remplir les<br />
salles, n’est pas étranger à la pratique politique<br />
<strong>en</strong> <strong>Algérie</strong>. N’ayant pas recouru à ce g<strong>en</strong>re de<br />
procédés, des partis politiques <strong>en</strong> manque d’ancrage<br />
dans la société ont été contraints d’annuler<br />
des meetings, faute de public v<strong>en</strong>u écouter<br />
leurs discours.<br />
Côté organisation, il y a lieu de relever<br />
l’adoption du vote à bulletin unique par l’administration,<br />
comme voulu par la Cnisel de<br />
Seddiki qui, de son côté, n’a pas manqué de<br />
chambouler le cours des événem<strong>en</strong>ts par des<br />
m<strong>en</strong>aces de gel. Son objectif se limite à la question<br />
de prise <strong>en</strong> charge et les moy<strong>en</strong>s de<br />
confort.<br />
En somme, politiquem<strong>en</strong>t, la campagne<br />
électorale, qui s’est achevée hier à minuit, n’a<br />
ri<strong>en</strong> apporté de plus, par rapport à celle des<br />
législatives précéd<strong>en</strong>tes. Le spectre de l’abst<strong>en</strong>tion<br />
plane toujours et des partis, criant déjà à la<br />
fraude, particip<strong>en</strong>t tout de même au scrutin !<br />
Aïssa Moussi<br />
Amine B./D. News