Mise en page 1 - Algérie news quotidien national d'information

6 > A C T U
Différend Cojaal-ministère des Travaux publics
Les Japonais font plier
l’ANA
Le conflit entre le ministère des Travaux publics et l'entreprise japonaise chargé de la
réalisation du tronçon Est de l'autoroute Est-Ouest est-il réellement en phase de connaître
son épilogue ? Pour rappel, la partie japonaise avait menacé de recourir à la justice pour
faire valoir ses droits.
La rumeur était déjà dans
l’air, avant qu’un responsable
nippon ne
confirme sa véracité. Un
responsable japonais a affirmé à
Algérie News, lors du dernier
Salon international des travaux
publics, que le consortium Cojaal
a repris les travaux après un arrêt
lié à un differend financier avec le
ministére algérien des Travaux
publics. Un énorme retard a été
accusé, notamment dans la réalisation
des deux tunnels, dont
ceux de Djbel El-Ouahch et El-
Kentour. Le «manque» financier
pour achever les travaux s’élève à
88 milliards de DA, a-t-on indiqué.
La société japonaise à
réclamé son dû auprès du département
de Ghoul, qui a dédaigné
répondre favorablement. Pour
rappel, Algérie News avait révéle
que le ministre avait adressé une
demande à la Comission nationale
des marchés publics pour
solliciter une nouvelle enveloppe
financiére de deux cents millions
de dollars déstinée à des travaux
complementaires du projet de
l’autoroute. Les services de
Karim Djoudi avaient refusé la
requête suspectant une surévalusation
du coût de réalisation du
projet, d’autant plus que les travaux
présentés comme additionnels
étaient intégrés dans le
cahier des charges initial. En
effet, l'entreprise japonaise a rencontré
des travaux et coûts supplémentaires
à l'étude initiale.
Ces coûts sont liés à la réalisation
des tunnels, des ponts et des
échangeurs, de ce fait, elle a exigé
d’être indemnisée. Dans un premier
temps, le ministére des
Travaux publics n’avait donné
aucune suite à la demande japonaise.
Il semblerait que la décision
de payer Cojaal soit motivée
par des raisons politiques. Une
action en justice aurait nui à la
réputation de l’Algérie. Selon un
responsable au sein de Cojaal,
«les deux parties sont parvenues
à s’entendre, et les soucis se
règlent petit à petit avec le ministère.
D’ailleurs, nous avons
même signé des accords récemment,
avec le ministère».
Evoquant au même temps des
accords avec le ministère, notre
interlocuteur nie tout conflit avec
le département de Amar
Ghoul.Le responsable japonais,
qui souhaite garder l’anonymat,
nous a indiqué avec réticence que
«les travaux ne se sont jamais
arrêtés et se termineront dans
leurs délais».
En essayant de demander plus
d'éclaircissement sur le contenu
des accords convenus avec le
ministère, le responsable nous a
orientés vers l'Agence nationale
des autoroutes (ANA), refusant
tout commentaire. Ce qui nous a
laissé perplexe . Une autre per-
Autoroute Est-Ouest
Les gares de péage en 2013
Les travaux de réalisation des
gares de péage et aires de
repos prévues sur l’autoroute
Est-Ouest seront lancés
avant la fin du premier trimestre
2013, a indiqué hier, le directeur
de l’Algérienne de gestion des
autoroutes (AGA), Khelifaoui
Ali. "Les réponses à l’appel d’offres
pour la réalisation de 56
gares de péage, 76 aires de repos
et 22 centres d’entretien sur l’autoroute
Est-Ouest sont en phase
d’évaluation par l’AGA. Le meilleur
soumissionnaire devra commencer
les travaux durant le premier
trimestre 2013". La réalisation
de ces équipements complémentaires
qui permettront
d’achever l’autoroute Est-Ouest,
s’étalera de 18 à 20 mois, selon la
même source. Durant les travaux,
l’AGA se penchera sur
l’élaboration d’un cahier de
charges relatif à l’appel d’offres
international en vue de conclure
un accord avec une entreprise
étrangère qui sera chargée de la
cogestion de l’autoroute Est-
Ouest en partenariat avec l’établissement
algérien. "La gestion
de l’autoroute Est-Ouest, la première
du genre en Algérie, est
une tâche très compliquée pour
un établissement algérien. L’AGA
a besoin d’un partenaire étranger,
pour une durée qui sera
déterminée ultérieurement dans
le cahier des charges, avant de
prendre en charge toute seule
l’exploitation de cette importante
infrastructure selon les
standards internationaux",
ajoute Khelifaoui.
Ainsi, les deux prochaines
années seront consacrées à la réa-
lisation des unités de services
nécessaires sur l’autoroute Est-
Ouest. Entre-temps, un partenaire
étranger sera choisi parmi
les soumissionnaires à l’appel
d’offres. “Pour notre part, le défi
que nous nous sommes imposés,
consiste à mettre en oeuvre un
management de manière à
répondre aux exigences des usagers
en matière de mobilité des
personnes et des biens, de
confort et de sécurité. Sur l’autoroute
Est-Ouest, nos usagers disposeront
des services à la hauteur
de leurs attentes, et trouveront
confort et sécurité dans
leurs déplacements professionnels
ou familiaux”, a-t-il affirmé.
Il a justifié la décision d’imposer
le péage par l’effort d’investissement
"très important" que l’Etat
seul ne peut assumer, pour cou-
ALGERIE NEWS Lundi 26 novembre 2012
sonne, employée au sein de la
société japonaise, nous a précisé
que «le responsable doit avoir
l'accord de l'ANA pour pouvoir
accorder des déclarations à la
presse». «Celle-ci (l’ANA, ndlr)
est responsable de l’attribution
des marchés de l’autoroute. C’est
de ce fait notre partenaire. vous
comprenderez que nous ne voulons
pas avoir de problémes ou
de malentendus avec nos partenaires
», nous confie une gestionnaire
au sein de Cojaal. Pour rappel,
Cojaal a décroché récemment,
une convention avec
l’ANA portant sur la réalisation
d'un Centre national pour le
contrôle de la qualité et la formation
en matière de travaux
publics. Cela confirme que les
Japonais sont devenus l'un des
principaux partenaires dans la
réalisation des grands travaux
routiers en Algérie.
K. Litamine
vrir les frais de travaux de
construction de l’autoroute, ainsi
que les dépenses liées à son
exploitation, et l’entretien des
différents services rendus aux
usagers. L’AGA appliquera, pour
l’autoroute Est-Ouest, le système
"fermé" qui consiste à contrôler
le véhicule à son entrée et à sa
sortie de l’autoroute. Le montant
à payer sera calculé en fonction
du trajet parcouru et de la catégorie
du véhicule. Les catégories
des véhicules assujettis au péage
prennent en compte le nombre
d’essieux ainsi que la hauteur du
véhicule (hors chargement).Le
paiement du péage se fera en
espèces, par carte (par le biais des
cartes bancaires ou cartes spécialisées)
ou par l’utilisation d’un
télé badge.
Y. R.
Baba Ahmed veut
corriger les lacunes
des réformes
Benbouzid
Les syndicats
satisfaits mais…
Les syndicats autonomes du secteur
de l'éducation ont accueilli avec
satisfaction la déclaration du
nouveau ministre de l'Education,
Abdelatif Baba Ahmed, faite jeudi
dernier, devant la chambre haute du
Parlement, à propos d'une
«évaluation périodique »des
réformes engagées depuis 2003 par
son prédécesseur. «L'école n'a pas
retrouvé sa vocation sous le règne
de Benbouzid. Il faut rattraper ce qui
peut l'être», a affirmé le ministre. Il a
révélé que son département est déjà
à l'œuvre pour recadrer, voire
totalement corriger, les programmes
d'enseignement conçus par son
prédécesseur.
Meziane Mériane, coordinateur du
Syndicat national autonome de
l'enseignement secondaire et
technique (Snapest), a indiqué hier :
«Notre syndicat accueille avec un
grand soulagement la déclaration du
nouveau ministre. Nous sommes les
premiers à demander une évaluation
du système éducatif». M. Mériane a
affirmé qu'il y a beaucoup de choses
à revoir dans les réformes de
Benbouzid. Selon lui, les résultats
scolaires mitigés des élèves l'ont
prouvé à maintes reprises. Abordant
les lacunes du système éducatif,
Mériane a indiqué qu’«elles se
situent dans la capacité
intellectuelle de l'élève. Si on fait
une comparaison entre l'école
algérienne des années 1970 et 1980
et celle d'aujourd'hui, on remarque
que le niveau a trop régressé. Le
premier responsable du Snapest cite
comme exemple, la place des élèves
algériens aux Olympiades des
mathématiques, « les Algériens
occupaient les premières places
dans les années 1980, alors
qu'actuellement, on se retrouve
parmi les derniers ». Le syndicaliste
incombe aussi l'échec des réformes
à une «application partielle» des
réformes de la commission nationale
de réforme du système éducatif, dite
Commission Benzaghou. Selon lui,
les réformes doivent être appliquées
dans leur globalité. S'agissant de la
nouvelle commission ad hoc, qui
sera installée en janvier ou février
prochains, Mériane espère que les
syndicats autonomes y seront
conviés. Même son de cloche de côté
du Conseil national autonome des
professeurs de l'enseignement
secondaire et technique (Cnapest).
Joint hier, par téléphone, Nouar
Larbi, président de cette entité
syndicale, a indiqué qu'il y a des
anomalies et des lacunes dans les
réformes politiques de Benzaghou.
Selon lui, ces dernières se situent
dans le manque de formation des
enseignants pour leur permettre de
bien entamer les nouveaux
programmes et les nouvelles
méthodes, notamment l'approche
par compétence. Selon lui, il y a un
manque flagrant dans la formation
des enseignants. Et d'ajouter que
«les réformes politiques du secteur
de l'éducation n'ont pas été
appliquées à la lettre. «Il y a des
interférences administratives sur
l'autorité pédagogique», a souligné
Nouar Larbi. Selon lui, « c'est
l'autorité administrative qui est
derrière l'échec des réformes de
l'éducation». S'agissant de la
commission ad hoc, le coordinateur
du Cnapest estime que les syndicats
seront partie prenante dans cette
structure. Selon lui, la présence des
syndicats autonomes est une
crédibilité des résultats qui seront
mis en œuvre par la commission adhoc.
Mohammed Zerrouki