\ i [ V ' M l K E T r a m p Mike Tramp est de retour avec un album * I ■ v " superbe, aux sonorités ! j-'* authentiques et aux textes cinglants. L’ex- <strong>le</strong>ader de White Lion fait <strong>le</strong> point sur dix ans de carrière avec ses hauts et ses bas, mais il s'est surtout déplacé <strong>pour</strong> nous en dire plus sur «Capri- corn», son premier album solo. Morceaux choisis. pa r W es B alandret
Te voilà de retour en France, quel effet ça te fait de te retrouver sur <strong>le</strong> «vieux continent» ? Tu sais en ce moment, je suis en promo <strong>pour</strong> l'album et je n'ai guère <strong>le</strong> temps de flâner dans <strong>le</strong>s rues, j ’aim erais tel<strong>le</strong>ment <strong>pour</strong>tant. Je sais que Lyon est une très bel<strong>le</strong> vil<strong>le</strong>, parce que j'ai pu au cours de plusieurs tournées voir des choses par petits bouts. J'aim e l'histoire de l’Europe, ce sont mes racines, je suis originaire du Danemark. Tu sais, je me rends compte d'une chose depuis quelque temps que je suis en Europe, c'est que la nouvel<strong>le</strong> génération est en train de prendre <strong>le</strong> pouvoir et de prendre des décisions importantes au niveau culturel et c ’est très bien ainsi. Je me rends compte que <strong>le</strong> monde entier est en p<strong>le</strong>ine évolution et ça part dans tous <strong>le</strong>s sens. Depuis ta dernière visite en France avec Freak of Nature, quels sont <strong>le</strong>s événements qui t ’on marqués ? Et bien tu vois, c’est la première fois que je suis seul à faire de la m usique, sans groupe fixe, et ça, c'est très important <strong>pour</strong> moi, c'est surtout nouveau. M ais jusqu'à m aintenant, c ’était une volonté de faire partie d'un groupe. Après la séparation de Freak Of Nature, je voulais revenir à quelque chose de basic, de rock n'roll. Tu sais, c'était vraim ent très dur à la fin de Freak Of Nature, car <strong>le</strong>s m ecs n'étaient plus motivés et ils se plaignaient souvent. J' en avais vraim ent marre. Ce nouvel album, tu l’as donc composé tout seul ? A 1 0 0 % . Je crois que j'ai m is mon âm e dans cet album . La première chose qui m’a frappée, c ’est l ’aspect pessimiste des textes.... C'est vrai, je suis très pessim iste. Je crois que j'ai grandi dans la vie. Ca paraît un peu stupide de dire ça, mais c'est vrai. Quand je suis arrivé aux States, tout n’était que de la poudre aux yeux, tout se devait d'être spectac<strong>le</strong>. Quand j ’ai écrit des morceaux forts avec White Lion ou Freak Of Nature, je crois que j'étais quelque part à la recherche de m oi-m êm e. J ’étais éga<strong>le</strong>m ent en p<strong>le</strong>ine contradiction avec moi-même éga<strong>le</strong>ment et ça juste parce que je voulais dire plus de choses dans mes chansons. J ’étais imprégné ACTUALITE par Freddy Mercury, David <strong>le</strong>e Roth ou David Bowie. Mais en ce qui concerne mes textes, j'étais plus attiré vers Bob Dylan ou Neil Young. J'ai toujours été plus inspiré par la dou<strong>le</strong>ur que par la joie. Aujourd'hui, il m'est possib<strong>le</strong> d'écrire sur ce que je vis ou sur mon âme car même si j'ai toujours écrit <strong>le</strong>s textes des groupes, je ne voulais pas trop apporter d'effets personnels d ans <strong>le</strong>s différents groupes. Ce que je fais aujourd'hui, c'est exactement ce que je faisais avant White Lion. C'est ce que j'ai apporté au groupe qui a ensuite été réarrangé par Vitto, <strong>pour</strong> ensuite donner vie aux morceaux de White Lion. J'ai toujours représenté la mélodie, même dans <strong>le</strong>s passages bastons de Freak Of Nature, je posais quelque chose de mélodique. N o u s avons g agné b e au co u p J ’argent, et lui est resté h a b ite r chez sa m ère, il d o rt d an s la m ê m e c h a m b re que lorsqu’il éta it a d o <strong>le</strong>scen t. (V ito Brata, guitariste de W h ite L ion) Le choix du titre de l’album «Capricorn» est, encore une fois, dirigé vers toi.... Oui, c'est vrai, je suis "Capricorne" mais c’est aussi parce que je ne voulais pas donner un nom d'album , alors j'ai choisi mon signe astrologique. Crois-tu en l'astrologie ? Je ne suis pas un passionné d'astrologie, m ais je crois plus en l’astrologie qu'en la Bib<strong>le</strong>. Juste parce que la manière avec laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s am éricains utilisent la Bib<strong>le</strong> est tel<strong>le</strong>ment contradictoire que ça n'a plus aucune signification <strong>pour</strong> moi. A ton arrivée aux Etats-Unis, tu étais gonflé de ce que l’on appel<strong>le</strong> «Le rêve américain» ? Bien sûr. Je suis né au Danemark, et la seu<strong>le</strong> chose qui m'intéressait, c'était d’avoir <strong>le</strong>s cheveux longs et d'être une rock-star. C'est tout. Mais il m'a fallu très longtemps avant de savoir exactement ce que je voulais. Je suis resté dans la rue pendant plusieurs semaines mais je m'en foutais, j'étais heureux. Quels enseignements gardes-tu de l'expérience «White Lion» ? W hite Lion était un peu comme une tab<strong>le</strong> avec plusieurs plats inconnus où l'on t'invite à déguster ces plats. Nous avons essayé beaucoup de choses <strong>pour</strong>, la plupart du tem ps, revenir à l'idée origina<strong>le</strong>. Si White Lion se reformait aujourd'hui, je suis à peu près certain que l'on ferait <strong>le</strong> même genre m usique tout en essayant de ne pas perdre <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> du groupe. Tu ne peux pas toujours em pêcher <strong>le</strong>s influences d'entrer dans ta m usique, et je crois que je serai plus vigilant avec ma carrière solo, que je ne l'ai été avec W hite Lion. Après l’album «Pride», nous som m es partis 18 mois sur la route, nous avons joué dans des stades, on vendait des m illions d'album s. Pour «Capricorn», j'ai écrit environ une centaine de morceaux et <strong>le</strong>s premiers sont très approximatifs car j'en étais à chercher une direction. Et fina<strong>le</strong>m ent, <strong>le</strong>s morceaux m'ont dicté la démarche à suivre. En fait, il y a beaucoup de choses avec <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s j'ai grandi au Danemark au début des années 7 0 . As-tu gardé contact avec <strong>le</strong>s membres de White Lion ? Oui, j ’ai gardé contact avec tout <strong>le</strong> monde, sauf avec <strong>le</strong> batteur. Les m eil<strong>le</strong>urs relations que j ’ai gardées sont cel<strong>le</strong>s avec Vito. Je ne l’ai pas revu depuis <strong>le</strong> dernier concert de W hite Lion <strong>le</strong> 2 septembre 91 à Boston. C'est vrai que je suis parti vers L.A et lui vers New-York. J'ai l’impression que c’était hier la dernière fois que nous avons joué ensemb<strong>le</strong>. Je lui ai proposé de venir jouer sur l'album, de nous remettre à écrire quelques morceau x......... Il ne sort pas de chez lui. Il possède un ta<strong>le</strong>nt énorme, m ais je suis <strong>le</strong> moteur de ses compositions, sans moi, il ne fera rien. Il n'a d'ail<strong>le</strong>urs rien fait depuis White Lion. Tu sais, nous avons gagné beaucoup d'argent, et lui est resté habité chez sa mère, il dort dans la même cham bre que lorsqu'il était ado<strong>le</strong>scent. Ma porte lui restera toujours ouverte, il <strong>le</strong> sait. Je sais pertinemment que sans lui je n’en serais pas là aujourd'hui. Bi Hiver 97 ^