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Le caractère sanguinaire et irrévocable de la Révolution française est un leitmotiv de la correspondance de 1794, après<br />
l’évacuation de Toulon par Lord HOOD et les massacres de Lyon. Miles réitère sa conviction, déclarée dès août 1790, que la<br />
monarchie est détruite <strong>en</strong> France, et NEWENHAM se désespère : seules les diss<strong>en</strong>sions internes pourront arrêter les avancées des<br />
républicains, si la Suède, le Danemark et la Russie n’<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t pas dans la coalition (11 janvier 1794). Miles <strong>en</strong>courage François Noël<br />
dans la voie des ouvertures de paix et se met à la disposition de DANTON (14 janvier) ; il transmet à Pitt les assurances confid<strong>en</strong>tielles<br />
de Noël, puis objecte à celui-ci que la Conv<strong>en</strong>tion semble empêcher ces ouvertures ; il a déclaré dès février 1793 à Pierre-Victor<br />
MALOUET que si ses compatriotes ne s’égorgeai<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>tre eux, nul autre ne pourrait le faire (26 janvier). À la suite de désertions<br />
massives d’Anglais, et de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts d’une personne d’importance dans la République française [François Noël], Miles avise<br />
Long que la France est disposée à une paix séparée avantageuse à leur pays (30 janvier 1794) ; le l<strong>en</strong>demain, il exhorte Noël à<br />
interv<strong>en</strong>ir auprès de Danton et ROBESPIERRE, s’ils ont <strong>en</strong>core la confiance de la Nation, pour am<strong>en</strong>er cette fin, mais un mémorandum<br />
du 15 février fait état du vœu exprimé par PITT, que Miles cesse de lui <strong>en</strong>voyer des extraits de sa correspondance française, et même<br />
qu’il cesse cette correspondance… Noël écrit le 19 qu’il faut laisser de côté « ces vaines chicanes diplomatiques » : « maint<strong>en</strong>ant que<br />
l’énergie française a brisé ce colosse monstrueux qui voulait non seulem<strong>en</strong>t mettre <strong>en</strong> pièces la France, mais anéantir la liberté, et<br />
jusqu’au nom des republiques d’Europe et d’Amerique, la guerre n’est plus pour lui, ce me semble, un objet de nécessité, c’<strong>en</strong> est<br />
un de choix […] pour les rois et les Cours » (n° 32)… Comm<strong>en</strong>taires sur la disparition de DANTON et le caractère de ROBESPIERRE ;<br />
échos des progrès des Français dans les Pays-Bas… En juin 1794 Miles fait valoir à Pitt les occasions ratées au début de la guerre<br />
de rétablir une monarchie limitée <strong>en</strong> France… Échanges avec Charles STUART, commandant l’armée <strong>en</strong> Corse, à propos de leurs<br />
erreurs militaires et politiques : le refus d’une monarchie limitée a frappé la base de la monarchie partout <strong>en</strong> Europe… Mise au<br />
point avec LEEDS, <strong>en</strong> juillet 1794, concernant la protection de celui-ci à l’époque où Miles préconisait une république liégeoise et<br />
belge… Lettres alarmées de New<strong>en</strong>ham, à propos des conquêtes françaises : sauf interv<strong>en</strong>tion rapide des Russes, les Français feront<br />
la loi à toute l’Europe, et Robespierre devi<strong>en</strong>dra le dictateur de toutes les nations (29 juillet 1794)… Miles récapitule ses critiques<br />
contre la conduite politique et militaire de la guerre : il s’agit d’un conflit avec la nation française toute <strong>en</strong>tière, pour des opinions<br />
et principes, et sauf opposition vigoureuse de leur part, la monarchie disparaîtra de l’Angleterre, comme elle a presque disparu<br />
du contin<strong>en</strong>t (n° 33)…<br />
En janvier 1795 Miles écrit un discours pour un ami au Parlem<strong>en</strong>t [Charles STUART], sur l’opportunité de traiter de la paix (n°<br />
35). Il adresse plusieurs lettres au ministre de la République <strong>en</strong> Suisse, François BARTHÉLEMY, <strong>en</strong> faveur de l’union de leurs pays :<br />
« au nom de Dieu ne vous laissez pas éblouir par l’éclat passager de vos armes. Il y a un éclat infinim<strong>en</strong>t plus glorieux pour la<br />
France que pourront lui procurer les plus brillantes des victoires, la gloire monsieur d’avoir donné la paix à l’Europe après l’avoir<br />
vaincue ! » (3 février 1795) (n° 36). Une longue lettre à Lord FORTESCUE du 10 août 1795 déplore le réc<strong>en</strong>t traité franco-espagnol<br />
négocié par Barthélemy, et les fautes de PITT : Miles avait assez parlé avec lui, et vu ses mesures <strong>en</strong> 1787, pour se douter que Pitt