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68<br />

145 147<br />

146. Philippe SOUPAULT. MANUSCRIT autographe, Préface ; 4 pages in-4 (tapuscrit joint). 500/600<br />

PRÉSENTATION DES CHANSONS DU POÈTE ET COMPOSITEUR HENRI-JACQUES DUPUY (qui prépara le volume Philippe Soupault de la<br />

collection « Poètes d’aujourd’hui » de Seghers <strong>en</strong> 1957).<br />

L’amour de la chanson est inné et indisp<strong>en</strong>sable : « Certes, malheur à ceux qui ne chant<strong>en</strong>t plus, malheur à ceux qui ont oublié<br />

les chansons de leur <strong>en</strong>fance, de leurs amours, les chansons de leur vie »… Lui-même a souv<strong>en</strong>t retourné la formule universelle<br />

« Chanter, c’est vivre »… Du reste les statistiques « permettrai<strong>en</strong>t peut-être de mesurer la puissance de cette passion de chanter qui<br />

dépasse de c<strong>en</strong>t coudées la passion sexuelle. On fait moins souv<strong>en</strong>t l’amour dans le monde qu’on ne chante l’amour »… Il déplore<br />

la vulgarité de la chanson contemporaine, mais reconnaît que chanter est une manière de se déclarer. « H<strong>en</strong>ri Jacques Dupuy aime<br />

la musique comme une sœur qu’il n’a jamais connue et je considère cep<strong>en</strong>dant que les chansons qu’il a écrites, <strong>en</strong> p<strong>en</strong>sant sans<br />

cesse à la musique qui les accompagne, sont libérées des <strong>en</strong>chantem<strong>en</strong>ts. Elles sont des chansons qui n’ont ni béquilles, ni chevilles,<br />

ni petites voitures. Elles sont ce que nous souhaitons, des chansons sur nos lèvres, des chansons qui nous tourm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, nous<br />

<strong>en</strong>courag<strong>en</strong>t, nous font rêver. Elles nous parl<strong>en</strong>t de la vie, de chaque jour, de l’av<strong>en</strong>ir et d’aujourd’hui. […] Tout est permis quand<br />

on chante. Tout est permis quand on vit »…<br />

147. Philippe SOUPAULT. MANUSCRIT autographe signé, [Pierre Reverdy], [novembre 1960] ; 6 pages in-4 à l’<strong>en</strong>cre<br />

violette, avec qqs ratures et corrections. 800/1.000<br />

BEL HOMMAGE À PIERRE REVERDY, décédé le 17 juin 1960, probablem<strong>en</strong>t pour une émission radiophonique.<br />

Soupault évoque la petite maison de Reverdy à Montmartre, son sourire et son regard. Il fonda la revue Nord-Sud « par<br />

amour de la poésie » ; il avait des réserves à l’égard d’Apollinaire ou Max Jacob. « À la compagnie des poètes il préférait celle des<br />

peintres : celle de Picasso, davantage celle de Georges Braque et surtout celle du sculpteur Laur<strong>en</strong>s. Je lui ai demandé la raison<br />

de ces prédilections. “Ils m<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t moins”, me répondit-il »… Il rappelle la relation privilégiée <strong>en</strong>tre Soupault et le poète chili<strong>en</strong><br />

Vinc<strong>en</strong>t Huidobro. Il raconte sa propre introduction auprès de Reverdy (grâce à Apollinaire), et livre des souv<strong>en</strong>irs de sa personne,<br />

sa parole, ses gestes, sa conversation tournée exclusivem<strong>en</strong>t vers la poésie. « C’est grâce à lui que j’ai admis que certains devai<strong>en</strong>t<br />

se vouer à la poésie. Et il m’imposa cette vocation alors que j’étais t<strong>en</strong>té de jouer au plus fin, d’acquérir de la puissance et de<br />

tricher comme beaucoup de mes contemporains. Il m’<strong>en</strong>seigna la pureté »… Et de comparer favorablem<strong>en</strong>t Reverdy à « l’homme<br />

qui se disait poète » et qui prononcerait à l’Académie « l’éloge de Pétain » [Paul Valéry]… Il évoque les rapports de confiance et<br />

d’admiration qu’Aragon, Breton et lui-même avai<strong>en</strong>t avec Reverdy, son désir « int<strong>en</strong>se » de solitude, sa sévérité sans méchanceté<br />

à l’égard des poèmes que ses amis lui prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t. « Reverdy, par son attitude, par sa dignité, par ses exig<strong>en</strong>ces, par sa fidélité à<br />

lui-même est un des rares hommes qu’on est fier d’avoir connu, d’avoir respecté, d’avoir aimé »…

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