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Erdemovic - Arrêt - Opinion individuelle et dissidente de M. le ... - TPIY

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1943, à Kharkov. Les accusés, trois officiers al<strong>le</strong>mands <strong>et</strong> un chauffeur soviétique, avaient été accusés<br />

d'atrocités dans la vil<strong>le</strong> <strong>de</strong> Kharkov pendant l'occupation militaire al<strong>le</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te vil<strong>le</strong>. Dans <strong>le</strong>urs<br />

déclarations fina<strong>le</strong>s, tous <strong>le</strong>s accusés déclarèrent qu'ils avaient été obligés <strong>de</strong> comm<strong>et</strong>tre ces atrocités à cause<br />

<strong>de</strong> la nature généra<strong>le</strong> dictatoria<strong>le</strong> du régime nazi. S'ils avaient désobéi aux ordres, ils auraient été condamnés<br />

à mort (The Peop<strong>le</strong>'s Verdict. A full Report of the Proceedings at the Krasnodar and Kharkov Atrocity<br />

Trials, Londres-New York, sans date, p. 118-120). Cependant, bien que <strong>le</strong> Conseil <strong>de</strong> la défense ait <strong>de</strong>mandé<br />

que la vie <strong>de</strong>s accusés soit épargnée, dans son jugement, <strong>le</strong> Tribunal militaire a condamné tous <strong>le</strong>s accusés à<br />

la peine <strong>de</strong> mort par pendaison (ibid., p. 124).<br />

71 - Cf., par exemp<strong>le</strong>, l'affaire Wernicke <strong>et</strong> Wieczorek, décision <strong>de</strong> la Cour suprême <strong>de</strong> Berlin<br />

(Kammergericht) du 24 août 1946, dans Justiz und NS-Verbrechen, Sammlung Deutscher Strafurtei<strong>le</strong> wegen<br />

National-sozialistischer Tötungsverbrechen 1945-1966, vol. I, 1968, p. 42 ; l'affaire appelée Euthanasie,<br />

décision du Tribunal d'instance <strong>de</strong> Francfort s/Main du 21 déc. 1946, ibid., p. 158-159, confirmée par la<br />

Cour d'appel <strong>de</strong> Francfort s/Main par un arrêt du 17 août 1947, ibid., p. 179-180 ; l'affaire Kaufman G. <strong>et</strong><br />

consorts, décision du Tribunal d'instance <strong>de</strong> Francfort s/Main du 30 janvier 1947, ibid., p. 255-257,<br />

confirmée par l'arrêt <strong>de</strong> l'Oberlan<strong>de</strong>sgericht (Cour d'appel) du 16 avril 1948, ibid., p. 15 ; décision du<br />

Tribunal d'instance <strong>de</strong> Francfort s/Main du 21 mars 1947 dans l'affaire Adolf Wahlmann <strong>et</strong> consorts, ibid., p.<br />

352-355, confirmée par la Cour d'appel dans son arrêt du 20 octobre 1947, ibid., p. 373-374 ; décision du 5<br />

avril 1950 du Tribunal d'instance <strong>de</strong> Francfort s/Main dans l'affaire Heinrich Baab, ibid., vol. VI, p. 396 ;<br />

décision du 27 mai 1955 du Tribunal d'instance <strong>de</strong> Francfort s/Main dans l'affaire Dr Gerhard P., ibid., vol.<br />

XIII, p. 187 ; décision du 14 nov. 1955 du Tribunal d'instance <strong>de</strong> Wei<strong>de</strong>n/Opf. dans l'affaire Nies Adolf,<br />

ibid., p. 429 ; décision du Tribunal d'instance <strong>de</strong> Wei<strong>de</strong>n du 29 mai 1956 dans l'affaire Dr Fischer Hermann,<br />

ibid., p. 754-758; décision du Tribunal d'instance <strong>de</strong> Ulm du 29 août 1958 dans l'affaire Bernhard Fischer-<br />

Schwe<strong>de</strong>r <strong>et</strong> consorts, ibid., vol. XV, p. 246-251; décision du Tribunal d'instance <strong>de</strong> Berlin du 9 mars 1960,<br />

dans l'affaire Fritz Franz Hermann Knop <strong>et</strong> consorts, ibid., vol. XVI, p. 369-370 ; décision du 10 mai 1961<br />

du Tribunal d'instance <strong>de</strong> Tübingen dans l'affaire Hans Richard Wiechert <strong>et</strong> consorts, ibid., vol. XVII, p.<br />

395 ; décision du 22 décembre 1965 du Tribunal d'instance <strong>de</strong> D<strong>et</strong>mold dans l'affaire Karl Di<strong>et</strong>rich, ibid.,<br />

vol. XXII, p. 482-483.<br />

72 - Cf. l'affaire Sablic <strong>et</strong> consorts, dans laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> Tribunal militaire <strong>de</strong> Belgra<strong>de</strong> a statué <strong>le</strong> 26 juin 1992.<br />

L'un <strong>de</strong>s accusés, Cibaric, avait été accusé <strong>de</strong> crime <strong>de</strong> guerre perpétré à l'encontre <strong>de</strong> civils, en vertu <strong>de</strong><br />

l'artic<strong>le</strong> 142, para. 1, du Co<strong>de</strong> pénal yougoslave, au cours duquel il aurait tué quatre civils sur ordre d'un<br />

autre accusé, Sablic. Devant <strong>le</strong> Tribunal, <strong>le</strong> Conseil <strong>de</strong> la défense <strong>de</strong> Cibaric déclara: "[Cibaric] a exécuté <strong>le</strong><br />

coup<strong>le</strong> marié <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux femmes sur ordre <strong>de</strong> l'accusé Sablic <strong>et</strong> d'un policier militaire, qui l'avait menacé en lui<br />

disant qu'il <strong>de</strong>vait obéir à tous <strong>le</strong>s ordres qui lui avaient été donnés ou "tu vas te faire couper la tête" [texte<br />

non-publié ; traduction non officiel<strong>le</strong>, p. 37]. Le Tribunal, cependant, a, à la fois, rej<strong>et</strong>é <strong>le</strong> plaidoyer <strong>de</strong><br />

contrainte <strong>et</strong> condamné Cibari} à mort (ibid., p. 126, 130-131).<br />

73 - La Repubblica Socia<strong>le</strong> Italiana (RSI) a été créée <strong>le</strong> 1er décembre 1943 dans <strong>le</strong> nord <strong>et</strong> <strong>le</strong> centre <strong>de</strong><br />

l'Italie mais s'est progressivement réduite à la suite <strong>de</strong> l'élan victorieux <strong>de</strong>s Alliés <strong>et</strong> du mouvement <strong>de</strong><br />

résistance italien. La Repubblica a fini par ne conserver son autorité que dans <strong>le</strong> nord <strong>de</strong> l'Italie. El<strong>le</strong> a pris<br />

fin <strong>le</strong> 25 avril 1945. En droit international, la RSI peut être considérée comme un gouvernement <strong>de</strong> facto<br />

luttant contre <strong>le</strong> Gouvernement royal italien <strong>et</strong> <strong>le</strong> "Comité pour la libération nationa<strong>le</strong> <strong>de</strong> l'Italie du<br />

Nord" (CLNAI), qui rassemblait plusieurs groupes <strong>de</strong> partisans italiens <strong>et</strong> avait été reconnu par <strong>le</strong><br />

Gouvernement royal italien comme son représentant pour <strong>le</strong> nord <strong>de</strong> l'Italie. Ou bien, la RSI pourrait être<br />

considéré comme un gouvernement fantoche sous un contrô<strong>le</strong> militaire al<strong>le</strong>mand tel<strong>le</strong>ment strict que ces<br />

organes pouvaient apparaître comme agissant au nom <strong>de</strong> l'Al<strong>le</strong>magne. De même, on pourrait qualifier <strong>le</strong><br />

conflit armé entre <strong>le</strong> mouvement résistant <strong>et</strong> <strong>le</strong> Gouvernement royal, d'une part, <strong>et</strong> la RSI, d'autre part, <strong>de</strong><br />

guerre civi<strong>le</strong>, ou on pourrait lui préférer la qualification <strong>de</strong> conflit international entre <strong>le</strong> Gouvernement italien<br />

(rassemblant <strong>le</strong>s différents groupes <strong>de</strong> partisans) <strong>et</strong> <strong>le</strong>s Alliés, d'une part, <strong>et</strong> l'Al<strong>le</strong>magne <strong>et</strong> la RSI, <strong>de</strong> l'autre.<br />

Quoi qu'il en soit, ce qui nous importe ici (<strong>et</strong> cela est exposé par un éminent spécialiste, M.S. Giannini, dans<br />

Repubblica socia<strong>le</strong> italiana, Enciclopedia <strong>de</strong>l dirrito, vol. XXXIX, (1988) p. 901) est que <strong>le</strong>s autorités<br />

militaires en conflit ont procédé à un échange <strong>de</strong> notes afin que chacune <strong>de</strong>s parties considère <strong>le</strong>s unités<br />

militaires <strong>de</strong> l'autre comme <strong>de</strong>s combattants tombant sous <strong>le</strong>s lois <strong>de</strong> la guerre <strong>et</strong> appliquent en conséquence<br />

ces lois entre el<strong>le</strong>s.<br />

74 - C'est la Cour d'assises <strong>de</strong> Vercelli qui fut d'abord saisie <strong>de</strong> l'affaire <strong>et</strong> el<strong>le</strong> condamna <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux accusés à<br />

une peine <strong>de</strong> prison <strong>de</strong> 20 ans. En appel, la Cour <strong>de</strong> cassation cassa <strong>le</strong> jugement <strong>le</strong> 18 décembre 1946 pour<br />

vice <strong>de</strong> procédure ainsi que, dans <strong>le</strong> cas du Capitaine Bernardi, parce que la décision ne fournissait aucun<br />

élément sur la question <strong>de</strong> la contrainte (stato di necessità). L'affaire fut renvoyée <strong>de</strong>vant la Cour d'assises <strong>de</strong><br />

Turin qui, <strong>le</strong> 25 mars 1947, condamna <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux accusés à 16 ans <strong>de</strong> prison. Les accusés se pourvurent <strong>de</strong>vant<br />

la Cour <strong>de</strong> cassation, en avançant que, en se fondant sur <strong>le</strong>s faits prouvés par la Chambre d'instance, la Cour

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