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Erdemovic - Arrêt - Opinion individuelle et dissidente de M. le ... - TPIY

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pour c<strong>et</strong>te personne est faib<strong>le</strong>. On ne peut oublier que <strong>le</strong> concept même <strong>de</strong> l'armée est, dans une certaine<br />

mesure, coercitif. On doit obéir aux ordres. La question <strong>de</strong> choix moral se posera beaucoup moins dans <strong>le</strong><br />

cas d'un soldat <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième classe accusé <strong>de</strong> crime <strong>de</strong> guerre ou <strong>de</strong> crime contre l'humanité que dans <strong>le</strong> cas<br />

d'un général ou <strong>de</strong> tout autre officier <strong>de</strong> haut-rang". R. v. Finta, [1994] 1 S.C.R, p. 838. [Traduction non<br />

officiel<strong>le</strong>]<br />

108 - Le Procureur fit remarquer que <strong>le</strong>s cinq accusés étaient <strong>de</strong>s officiers <strong>de</strong> gra<strong>de</strong>s différents, qui avaient<br />

simp<strong>le</strong>ment mis en marche <strong>le</strong> mécanisme aboutissant à l'exécution <strong>de</strong> quatre prisonniers <strong>de</strong> guerre, même<br />

s'ils n'avaient pas eux-mêmes fait partie <strong>de</strong>s pelotons d'exécution. Il ajouta que, puisque <strong>le</strong>s soldats formant<br />

un peloton d'exécution ne peuvent pas être tenus pour responsab<strong>le</strong>s, la question était donc <strong>de</strong> savoir si <strong>le</strong>s<br />

officiers pouvaient être éga<strong>le</strong>ment péna<strong>le</strong>ment non-responsab<strong>le</strong>s. (Déclaration liminaire du Procureur, dans<br />

Feurstein <strong>et</strong> consorts, supra, note 15, dossier WO 235/525, p. 4).<br />

Cf. éga<strong>le</strong>ment "Report to the Presi<strong>de</strong>nt of June 6, 1945", dans Report of Robert H. Jackson, United States<br />

Representative to the International Conference on Military Trials, où il dit, à propos <strong>de</strong>s ordres émanant <strong>de</strong><br />

supérieurs : "Il existe sans aucun doute une sphère dans laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> moyen <strong>de</strong> défense <strong>de</strong> l'obéissance à <strong>de</strong>s<br />

ordres émanant <strong>de</strong> supérieurs <strong>de</strong>vrait prévaloir. Si un conscrit ou un soldat professionnel est affecté à un<br />

peloton d'exécution, il ne <strong>de</strong>vrait pas être tenu pour responsab<strong>le</strong> <strong>de</strong> la validité <strong>de</strong> la sentence qu'il exécute...<br />

Mais l'argument doit être largement reconsidéré lorsqu'un individu a un pouvoir discrétionnaire tenant à son<br />

rang ou à la latitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ordres reçus". [Non souligné dans l'original] [Traduction non officiel<strong>le</strong>]<br />

109 - Cf. l'affaire Einsatzgruppen, supra, note 10, p. 481.<br />

110 - On ne peut pas non plus affirmer que <strong>le</strong> prisonnier dans c<strong>et</strong> exemp<strong>le</strong> ne serait jamais traduit en justice.<br />

Il est vrai que, dans <strong>le</strong>s pays <strong>de</strong> common law où existe une doctrine <strong>de</strong> pouvoir discrétionnaire en matière <strong>de</strong><br />

poursuites, un procureur déci<strong>de</strong>ra généra<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> ne pas entamer <strong>de</strong> poursuites si <strong>le</strong>s éléments <strong>de</strong> preuve<br />

dont il dispose suggèrent fortement qu'il y a eu contrainte. Par conséquent, <strong>de</strong> nombreux cas dans <strong>le</strong>squels ce<br />

moyen <strong>de</strong> défense aurait été r<strong>et</strong>enu n'atteignent pas <strong>le</strong> sta<strong>de</strong> du procès. Mais ce point confirme, plutôt qu'il<br />

n'infirme, la proposition selon laquel<strong>le</strong> un individu se trouvant dans c<strong>et</strong>te situation <strong>et</strong> agissant sous la<br />

contrainte n'est pas un criminel dont la société exige qu'il soit poursuivi <strong>et</strong> puni.<br />

111 - American Law Institute, Mo<strong>de</strong>l Penal Co<strong>de</strong> (1985), commentaire 2.<br />

112 - Cf. art. 10 du Co<strong>de</strong> pénal <strong>de</strong> la République Fédérative Socialiste <strong>de</strong> Yougoslavie, tel qu'amendé en<br />

1990 <strong>et</strong> art. 10 i<strong>de</strong>ntique du Co<strong>de</strong> pénal <strong>de</strong> 1993 <strong>de</strong> la République Fédéra<strong>le</strong> <strong>de</strong> Yougoslavie (Serbie <strong>et</strong><br />

Monténégro).<br />

113 - Lors <strong>de</strong> sa comparution initia<strong>le</strong>, l'Appelant a ajouté à son plaidoyer <strong>de</strong> culpabilité la déclaration<br />

suivante : "Monsieur <strong>le</strong> Prési<strong>de</strong>nt, j'ai été contraint d'agir <strong>de</strong> la sorte, si j'avais refusé <strong>de</strong> <strong>le</strong> faire, on m'aurait<br />

tué en même temps que ces hommes. Lorsque j'ai refusé, on m'a dit : "Fais attention, si tu regr<strong>et</strong>tes, m<strong>et</strong>s-toi<br />

avec eux <strong>et</strong> on te tuera"... Je ne pouvais pas refuser parce qu'ils m'auraient tué". Cf. compte rendu d'audience,<br />

Le Procureur c/ Drazen <strong>Er<strong>de</strong>movic</strong>, affaire n° IT-96-22-T, 31 mai 1996, p. 9.<br />

114 - La situation s'est compliquée du fait que la Chambre <strong>de</strong> première instance saisie <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te affaire a<br />

procédé, après avoir entendu <strong>le</strong> plaidoyer <strong>de</strong> culpabilité <strong>de</strong> l'Appelant, à une sorte <strong>de</strong> procès, c'est-à-dire un<br />

ensemb<strong>le</strong> d'audiences au cours <strong>de</strong>squel<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s témoins, <strong>et</strong> l'Appelant, ont témoigné <strong>et</strong> qui ont débouché sur <strong>le</strong><br />

prononcé d'un jugement par la Chambre. Mais on ne peut considérer que ces audiences ont constitué un<br />

procès en bonne <strong>et</strong> due forme <strong>et</strong> ce pour <strong>de</strong>ux raisons : 1) el<strong>le</strong>s ont eu lieu alors que l'Appelant avait plaidé<br />

coupab<strong>le</strong>, ce qui signifie, en application du Règ<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> procédure <strong>et</strong> <strong>de</strong> preuve, qu'il n'y a pas <strong>de</strong> procès ;<br />

2) La Chambre <strong>de</strong> première instance n'a pas essayé d'obtenir <strong>de</strong>s preuves <strong>de</strong> culpabilité " au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> tout<br />

doute raisonnab<strong>le</strong>", ce à quoi l'accusé a droit s'il y a une possibilité qu'il ne soit pas coupab<strong>le</strong>.

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