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actualités<br />

Georges Estève a fait don de sa veste de déporté aux Archives municipa<strong>le</strong>s<br />

L’horreur au quotidien dans<br />

<strong>le</strong> camp de Sachsenhausen<br />

Ancien résistant, Georges Estève a fait don de sa<br />

veste de déporté aux Archives municipa<strong>le</strong>s de<br />

Vannes. Agé de 83 ans, ce Vannetais d'adoption<br />

aura passé deux ans de sa vie au camp de Sachsenhausen,<br />

près de Berlin. Arrêté par <strong>le</strong>s Al<strong>le</strong>mands<br />

alors qu'il tentait de rejoindre l'Ang<strong>le</strong>terre,<br />

il y aura passé deux années d'une horreur<br />

indescriptib<strong>le</strong>.<br />

Georges Estève n'a pas eu la même<br />

démarche que beaucoup d'anciens<br />

déportés, qui souvent choisissent<br />

d'emporter <strong>le</strong>ur funeste<br />

tenue dans <strong>le</strong>ur tombe. Il a tenu à ce que<br />

sa veste soit exposée, pour témoigner de<br />

ce qui s'est passé dans <strong>le</strong>s camps de<br />

concentration pendant la seconde guerre<br />

mondia<strong>le</strong>. Membre de L'UNADIF<br />

FNDIR (l'Union nationa<strong>le</strong> des anciens<br />

déportés internés et <strong>le</strong>urs famil<strong>le</strong>s), il<br />

vient donc d'en faire don aux archives<br />

municipa<strong>le</strong>s. Ce geste a pourtant bien<br />

failli ne jamais être possib<strong>le</strong>. Prêtée dans<br />

<strong>le</strong> cadre d'une exposition itinérante, sa<br />

tenue complète - pantalon, veste et mützen,<br />

un calot strié de bandes blanches et<br />

b<strong>le</strong>u marine - avait en effet été volée à<br />

Marseil<strong>le</strong>. Un larcin qui n'était pas <strong>le</strong> fait<br />

d'un quelconque passionné d'histoire,<br />

mais plus simp<strong>le</strong>ment d'un sinistre margoulin<br />

qui tentera de revendre <strong>le</strong> vêtement<br />

à même la rue. « Une andouil<strong>le</strong> »,<br />

ainsi que <strong>le</strong> qualifie Georges Estève, dont<br />

<strong>le</strong> vocabulaire retrouve souvent <strong>le</strong>s accents<br />

du titi parisien qu'il a été dans sa jeunesse.<br />

« Ce vol, ça m'a plus qu'ennuyé, poursuitil.<br />

J'avais promis de remettre ma tenue au musée<br />

de Saint-Marcel, qui fina<strong>le</strong>ment en a obtenu<br />

une de quelqu'un d'autre. Moi je n'ai pu remettre<br />

la main que sur ma veste, <strong>le</strong> reste avait déjà<br />

été vendu ». Mais bien entendu, bien plus<br />

que la promesse faite au musée de la résistance,<br />

c'est un morceau de lui-même<br />

que Georges Estève<br />

perdait avec ce vol.<br />

Et parvenir à retrouver<br />

sa veste fut dans<br />

ce contexte un moindre<br />

mal. « Une veste<br />

comme ça, affectivement...<br />

C'est pas qu'el<strong>le</strong><br />

était très épaisse, mais<br />

el<strong>le</strong> nous protégeait<br />

quand même. Du froid,<br />

parce que l'hiver il faisait<br />

régulièrement - 5° -10°,<br />

et aussi des coups que<br />

l'on recevait sans cesse.<br />

Et puis vous savez,<br />

quand on n'a plus rien,<br />

on s'attache à la moindre<br />

des choses ».<br />

En 1939, lorsque <strong>le</strong><br />

conflit éclate, Georges<br />

Estève a 18 ans.<br />

L'âge de la jeunesse libre et insouciante. Il<br />

se destine à devenir dessinateur de vêtements<br />

pour femmes. Mais la guerre en décidera<br />

autrement. En 1942, il parvient à intégrer<br />

<strong>le</strong> groupe parisien de résistants<br />

dénommé « Martin's ». S'ensuivent diverses<br />

missions, dont certaines comportent<br />

<strong>le</strong>ur lot de dangers. Comme cel<strong>le</strong>, où avec<br />

plusieurs camarades, il espionne et répertorie<br />

<strong>le</strong>s faux terrains d'aviations al<strong>le</strong>mands<br />

(1). Une série d'arrestations au sein du<br />

groupe l'inclinera à prendre <strong>le</strong> chemin de<br />

l'Ang<strong>le</strong>terre, via l'Espagne. Et c'est à la<br />

© Photothèque Georges Estève<br />

Georges Estève en 1943, juste avant son arrestation.<br />

frontière française qu'il se fera arrêter, en<br />

février 1943, en compagnie de son passeur.<br />

Sachsenhausen dans<br />

un wagon à bestiaux<br />

La suite, ce sont <strong>le</strong>s prémices de ce qui<br />

va l'attendre plus tard en Al<strong>le</strong>magne. Incarcéré<br />

à Saint-Jean-Pied-de-Port, puis à<br />

Orthez, il arrive au fort du Hâ, dans <strong>le</strong><br />

centre de Bordeaux. « C'est là que j'ai subi<br />

mes premiers interrogatoires corsés ». Coups

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