pdf - 5,75 Mo - Ville de Vincennes

Dans la lumière de Mogador…
Il aurait pu s’envoler, attraper
la grosse tête et prendre
l’arrogance des jeunes à qui
tout réussit. À vingt-cinq ans,
Étienne Ducamain a déjà
participé à trois comédies
musicales à succès, dansé
pour Maurice Béjart et rencontré
Angelin Preljocaj.
Pourtant, le jeune Vincennois
reste discret et modeste. La
rigueur des cours de danse n’y
est certainement pas étrangère.
Depuis octobre 2010, le
jeune Vincennois fait partie
de la troupe de Mamma Mia.
Danseur, chanteur et doublure
de l’un des rôles principaux
pour l’une des plus
grosses comédies musicales
de ces dix dernières années.
Mamma Mia, créée en 1999
en Angleterre, reprend les
grands tubes du groupe
ABBA. Une légende, qui
remplit chaque soir le mythique
théâtre de Mogador.
Pour plusieurs mois encore !
Dans les coulisses du show, à
quelques heures de la représentation,
Étienne Ducamain
affiche une belle sérénité. Sa
place dans Mamma Mia, il l’a gagnée il
y a plus d’un an, en décembre 2009, lors
des premiers castings. Un long chemin,
féroce pour les nerfs. « Les premières
répétitions n’ont débuté qu’en août 2010,
raconte le jeune homme. Pendant deux
mois, nous avons travaillé aux côtés de
l’équipe anglaise. Un vrai rêve et une
magnifique chance… »
La danse ? « Un sport de fille » !
Aujourd’hui, Étienne Ducamain est danseur
professionnel. Une sacrée évolution
pour celui qui a débuté la danse contraint
et forcé…! À douze ans, alors qu’il est
plutôt attiré par la gymnastique, le jeune
Vincennois répond aux aspirations de sa
mère en s’inscrivant en cours de danse, à
l’association Arts en mouvements. « Ma
mère voulait que je développe ma souplesse,
ma tenue. Mais la danse… Ce sport
de fille ?! Ça ne m’intéressait pas vraiment
! » Finalement, Étienne se rend à son
premier cours avec un copain, y rencontre
© Studio Plaire
Depuis octobre dernier,
Étienne Ducamain est à
l’affiche de l’une des plus
grosses comédies musicales
parisiennes. Tous les soirs,
le jeune Vincennois danse
sur les planches du théâtre
Mogador pour Mamma Mia…
Bio express
1985 : naissance à La Garenne-
Colombes
1997 : débute la danse, à Vincennes
2002 : bac option cinéma à Hector-
Berlioz
2002 : études à l’Académie
internationale de danse
2005 : première comédie musicale,
Salut Joe
PORTRAIT
Candice Schoëvaërt, la prof, et
se sent comme un coq en pâte,
« d’autant que nous étions à
l’époque les deux seuls garçons
! ». En sept ans, Étienne
Ducamain multiplie les progrès,
participe à ses premiers
spectacles, trouve sa voie et
consacre à la danse de plus
en plus de temps. « Au lycée,
les profs m’ont dit : il faut
choisir. La danse ou le bac…
Pendant quelques mois, j’ai
mis les bouchées doubles,
pour obtenir mon diplôme. »
Cette année-là, il suit l’option
cinéma. Et garde un souvenir
ému de ses deux professeurs,
Suzanne Dené et Gilles
Strauss.
Et puis, en juin 2002, son bac
en poche, il doit prendre la
grande décision. La danse
deviendra-t-elle son métier ?
« Je me suis lancé, pour ne
pas regretter plus tard. »
Plusieurs cordes à son arc
Le danseur entre alors à
l’Académie internationale
de danse, à Paris, où il réalise
régulièrement des petits
contrats. Pour de grands chorégraphes.
C’est ainsi qu’il se retrouve sur la scène
du théâtre du Châtelet, à danser pour
Maurice Béjart. « Un moment inoubliable…
» Lorsqu’il termine ses études
en 2005, Étienne rejoint la troupe de
Salut Joe, comédie musicale consacrée
à Joe Dassin, puis celle de Fame.
L’aventure dure trois ans et le danseur
découvre alors le chant. « J’ai saisi cette
opportunité car il faut être lucide. À
trente-cinq ans, la carrière de danseur
est terminée… » Travailleur et motivé,
il consacre toute son année 2009 à l’apprentissage
du chant, au conservatoire
de Levallois-Perret, aux côtés de
Jasmine Roy, coach vocale de la Star
Academy. Depuis le début de l’année,
Étienne Ducamain est élève du cours
Florent. Le soir, il est sur scène. La journée,
il apprend le métier d’acteur. Un
sacerdoce ? Une passion, plutôt. Ou comment
la danse peut permettre de trouver
sa… voix ! Céline Authemayou
Vincennes Février 2011 • 17