30 août 1905 - Bibliothèque de Toulouse

uni ni 1 naiiHi
LE KRACH DES SUCRES
Paris, 29 août.
M Laguionie a pris possession ce matin de
ees nouvelles fonctions de gérant de la Société
des grands magasins du Printemps ; il a reçu
M Bourgeois, administrateur judiciaire pro-
visoire ; à l'issue de la conversation qu'il a eue
avec M. Bourgeois, il a fait à un de nos colla-
borateurs la déclaration suivante :
« Je me suis entretenu avec l'administrateur
judiciaire de la situation actuelle de la So-
ciété ; une de mes premières préoccupations
est l'achèvement des paiements aux guichets
du rayon d'épargne et la liquidation définitive
de tout ce qui faisait ressembler cette maison
à un établissement de crédit.
Le Printemps ne doit plus être désormais
qu'une maison de nouveautés. . . . .
Le Suicide de M. Cronier
Paris, 29 août.
Outre les désastres qu'il va nécessairement
causer, le krach Cronier fera verser beaucoup
d'encre ; les journaux épilogucnt tous, ce ma-
tin, sur ce suicide et donnent les informations
les plus diverses ; nous en reproduisons quel-
ques-unes à titre de curiosité.
Le ./minuit dit qu'il est question d'un passif
de 30 millions.
« Les perquisitions qui ont eu lieu hier soir,
au domicile de M. Cronier, dit-il, furent ion-
gut> et minutieuses ; elles amenèrent la saisie
de toute la correspondance de M. Cronier ainsi
que d'un volume* manuscrit ayant les dimen-
sions de deux Bottins mondains.
« Dans le gilet d'un domestique, on décou-
vrit une lettre déchirée qui fut également sai-
sie ainsi que diverses valeurs. »
Le Matin dit avoir interviewé l'homme de
confiance de M, Cronier, qui lui a déclaré que
la ruine du directeur de la raffinerie Say en
entraînera bien d'autres.
« Dans cette ruine va se trouver celle des fils
Say, de la fortune desquels M. Cronier était le
séquestre. Cette fortune est entièrement dévo-
rée.
« Plusieurs grands établissements finan-
ciers seraient intéressés dans la débâcle. Un
d'eux perdrait GO millions et deux autres 20
millions chacun.
« Dans l'entourage du défunt, on avoue une
perte de 40 millions ; le résultat des perquisi-
tions fait eu tout cas prévoir que les perses dé-
passeront vingt millions. »
VAurore annonce que le conseil des régents
de la Banque de France s'est réuni lundi pour
arrêter les mesures que comporte la situation ;
le conseil, des ministres, de son côté, doit se
réunir incessamment pour s'occuper des trou-
bles financiers que l'on prévoit.
Le Petit Parisien dit de son côté que les pla-
ces de Hambourg et de Londres subissent des
pertes très importantes ; les établissements
financiers intéressés seraient : la Société géné-
rale pour 60 millions, la Banque de France 20
millions, la Banque de Hambourg 20 millions ;
bien entendu, nous donnons ces renseigne-
ments pour ce qu'ils valent et à titre de curio-
sité.
Le bilan des pertes
Paris, 29 août.
De renseignements absolument vérifiés, il
résulte que le bilan des pertes de M. Cronier
s'établit de la façon suivante :
20 millions formant sa fortune person-
nelle,
25 millions détournés des raffineries d'E-
gypte sous forme de traites endossées par des
Su*!tiques privées ; cette Société subit donc un
désastre complet.
_!! millions détournés des caisses des raffi-
neries Say.
9 millions constituant les bénéfices acquis de
l'année en cours et 12 millions de la réserve
de l'année dernière, effectivement représentés
par des bons de caisse aujourd'hui sans va-
leur et dont l'acceptation par le conseil d'admi-
nistration reste à expliquer.
23 millions de la succession Say qui s'élevait
à 40 millions ; les héritiers n'ont touché que 17
millions, soit au total quatre-vingt-neuf mil-
lions.
A ces sommes payées s'ajouteront des diffé-
rences non encore soldées et qu'on ne saurait
évaluer exactement, car elles s'appliquent à
des opérations en cours sur les sucres.
D'après certaines personnalités on estime
que les différences restant à payer par Cronier
s'élèveraient à 35 millions.
On sait que le marché perd déjà «ne dou-
zaine de millions du chef de l'affaire Jaluzot
et autant- avec les spéculateurs de province,
soit un (iéilcit total pour le marché des sucres
•le m millions en chiffres ronds.
En dehors de ces sommes, la grosse perte
non encore chiffrée serait supportée par les
places de Hambourg et Magdebourg.
A la raffinerie Say
Paris, 29 août.
Le conseil d'administration de la Société des
raffineries et sucreries Say, communique la
note suivante :
« Le conseil d'administration tient à décla-
rer que le grand établissement n'est nullement
engagé pour son compte dans les spéculations
qui ont "amené la ruine et la mort de son pré-
sident : la liquidation Henri Say et C' 8 , don!
Cronier était le liquidateur avec les pouvoirs
les plus étendus, a emprunté à la raffinerie des
sommes très importantes ; en outre, la même
liquidation Henri Say a mis en circulation
pour une somme considérable de traites sur
la Société des raffineries d'Egypte, dont Cro-
nier était président.
» 11 est à noter eue les effets de commerce
qui ont pu être facilement escomptés à Paris ne
se trouvent dans aucun des grands établisse-
ments de crédit de la place.
» Dans quelle mesure la liquidation Henri
Say pourra-t-elle faire face à ses engagements,
il est impossible de le dire à l'heure actuelle ;
on a la certitude qu'il y aura un gros déficit,
mais la raffinerie Say est dès aujourd'hui en
état de faire face à ses échéances et le nom-
breux personnel ouvrier qu'elle occupe peut
être assuré que le travail ne sera pas inter-
rompu. »
Ajoutons, en effet, que les affaires et les tra-
vaux de la raffinerie Say se continuent comme
par le passé et que rien n'est changé dans la
marche et le fonctionnement de l'usine.
A la Bourse de commères
topsie a été pratiquée dans une chambre de
l'hôtel de la rue de Lisbonne ; l'opération à
duré une heure.
On a constaté que la main dont le désuni
s'est servi pour appuyer le revolver contre sa
poitrine avait deux doigts artificiels ; M. Cro-
nier, en effet, avait eu deux doigts coupés, il
y a une dizaine d'années, en procédant à la'
réparation d'un appareil mécanique.
Le docteur a trouvé dans la 12e vertèbre dor-
sale une balle de revolver divisée en deux
fragments ; le docteur Vibeit a également re-
cueilli dans l'estomac du mort une certaine
quantité de liquide dans lequel il a trouvé
des traces de cyanure de potassium: un échan-
tillon de ce liquide a été envoyé à la morgue
où il sera analysé.
Il a été. en effet constaté qu'avant de se
tirer un coup de revolver, M. Cronier avait
essayé de s'empoisonner avec du cyanure de
potassium, mais qu'il avait rejeté 'le liquide
que l'on a retrouvé dans une cuvette.
Il a été reconnu néanmoins que M. Cronier
avait succombé à la blessure qu'il s'est faite
en se tirant un coup de revolver dans le cœur.
A la suite de l'autopsie, le procès-verbal du
commissaire de police a été transmis avec le
permis d'inhumer à M. Ducasse,. juge d'ins-
truction, qui a contresigné ce permis.
Les obsèques sont fixées à demain mercredi;
l'inhumation sera faite dans une sépulture de
famille au cimetière Montparnasse.
Au tribunal da commères
Voici les déclarations de M. Soûler, prési-
dent du tribunal de commerce, au sujet des
mesures qu'il compte prendre par suite de la
mort de M. Cronier.
« Dès hier soir, j'ai commence a conférer
avec les personnes en état de me renseigner
d'une façon exacte sur là situation des
res personnelles de M. Cronier, sur cel
la raffinerie et sur le marche des sucres.
« Ces consultations se poursuivent aujour-
d'hui • un événement commercial comme le
krach des raffineries Say aurait des répercus-
sions considérables sur le marché; il importe
donc de procéder avec sang-froid et circons-
pection. » ,
A 11 heures le président du tribunal de corn,
merce s'est rendu au ministère de ta justice
où, en l'absence du garde des sceaux, il a
conféré avec son chef de cabinet; la eônversa-
11 fa i-
de
tion entre les marins des deux pays est, plus
que tout autre, le moyen propre à favoriser
les relations entre nos deux grandes mitions.»
L'amiral a terminé en demandant un hour-
rah formidable (sic; pour Swinemunde et pour
la flotte allemande.
Londres. 29 août.
Le correspondant du Daily Mail à Swine-
munde, raconte l'incident suivant dont il dit
avoir été le témoin oculaire.
Un grand vapeur d'excursion, VOdm, trans-
portait un millier de personnes au large pour
voir les deux flottes; il y avait à bord une dou-
zaine d'Américains que l'on aveu pris pour
des Anglais.
Quand VOdin passa près des cuirasses alle-
mands, les Américains saluèrent avec des cris
et des bravos; ils renouvelèrent, cette.manifes-
tation quelques instants plus tard en passant
devant les navires anglais; leurs voisins alle-
mands qui avaient accepté leurs hommages
aux cuirassés allemands prirent très mal leur
enthousiasme anglophile et cherchaient à
étouffer leurs applaudissements sous une bor-
dée de sifflets.
Les sifflets laissant les Américains insensi-
bles, ceux-ci furent apostrophés « Anglais ef-
frontés, honteux, des gens vulgaires comme
ils sont tous », furent quelques-unes des amé-
nités entendues; il y eut inème des Allemands
pour traiter les Américains d'agents provo-
cateurs. , „„
.Svinemunde, 29 août.
Ce matin, le grand-amiral de Koster a offert,
à bord du vaisseau-amiral Kaiser-Wilheliti
un déjeuner en l'honneur des officiers de la
nnrine anglaise ; les hauts fonctionnaires
civils et militaires de Svinemunde étaient au
nombre des invités.
Berlin, 29 août.
La nonveile que la flotte de guerre alleman-
de avait reçu l'ordre de rendfe les honneurs à
l'escadre anglaise devant Svinemunde a été
hle était Jacques Grandet, que lui et sa fem-
me étaient de Bruxelles ; nous laissant tons
à bord, il voulu! descendre seul à. terre, le
capitaine s'y opposa énergiquement.
» Nous repartîmes ; en mute, le baron de-
vint taciturne, puis il eut de longs concilia-
bules avec la baronne ; dans la Soirée, par-
fois, elle se mettait au piano pour accompa-
gner son prétendu mari oui chantait. Le 14,
nous fîmes escale à Saint-Vincent Ténériffe ;
personne ne descendit à terre ; chacun des
passagers mangeait séparément, sauf Gall sy
«t la Morelli, qui prenaient leurs repas ensem-
ble.
» le visitais Galley deux fois par jour ; il se
renfermait dans un mutisme presque com-
plet ; la Catarina arriva à Maceuo; le capitai-
ne refusa de descendre alléguant un accès de
fièvre et ordonna qu'on fil route immédiate-
ment pour Cainamu ; arrivés en ce port, Mme
Morelli, le baron et moi descendîmes à terre ;
la Catarina reprit sa marche et nous arri-
vâmes à Bahia le 24 courant, à midi.
» Le baron et la baronne quittèrent le bord
à 3 heures et furent immédiatement arrèiés
sur le remorqueur qui les conduisait à terre.
» Quand nous arrivâmes au bureau de po-
lice, le pseudo-baron, m'adressant la parole
en allemand, me proposa dix mille, puis vingt
mille frênes si je déchirais qu'il était réelle
ment Jacques Grandet : il ajouta que la police
de Bahia aurait peur de lui et le remettrait
en liberté. < Dites au capitaine qu'il peut
compter sur moi », dit-il encore ; je répondis
négativement, à ses propositions.
» Le lendemain, la police opéra une saisie
dans les bagages ; elle trouva 24 livres ster-
ling et doux bagues ornées de brillants : ma.
conviction formée au cours du voyage était
que Galley était un aventurier sa ' as „ ue Je
passé iQUtefais préciser son rôle.
» Le consul île i-'ranco, M. l'ommavrac, est
I un Parisien énergique; la police de Bahia est
non s e
A ta
le mut
de cet
roiongee insqu a iilidi.
• p du ministère, M. Solder a gardé
; le plus complet sur les résultats
M
A la banque sJe Francs
Pallain, directeur de la Banque de Fran-
ce, fait démentir de la façon la plus formelle
le bruit enregistré par certains journaux d'a-
près lequel la Banque se trouverait engagée
pour 20 millions.
U déclare, en outre, que non seulement la
Banque n'a eu a prendre aucun engagement
à raison des spéculations de M. Cronier, mais
encore n'a pas eu à refuser d'escompter du
papier portant sa signature par la bonne rai-
son qu'on ne lui en a pas présenté.
une surprise même pour les cercles oiilciels de i charmante ; détail piquant : le yacht a
Berlin, cet ordre étant en complet désaccord
avec les dispositions qui avaient été prises
jusqu'alors dans les cercles de la cour.
On prétend que cette volte-face de l'empe-
reur est le résultat des efforts de s'a sœur, la
duchesse de Sparte, qui aurait profité de son
dernier séjour à la cour de Londres et de sa
Visité actuelle an couple impérial allemand
potir opérer une réconciliation entre Edotta*d
VU et Guillaume IL
La réception de la flotte anglaisé nar les na-
vires de guerre allemands serait un symptôme
que l'intervention de la duchesse n'aurait pas
été vaine.
L'ÉCLIPSÉ 00 30 A0U
Madr â, 23 août.
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Ses com-
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Alphonse XIII est arrivé
à Bjjrgos, y a été chaleureusement acclamé
par la population et a reçu, à l'hôtel de ville,
les astronomes étrangers venus pour observer
l'éclipsé de soleil de demain.
La ville était pavoisêe ; le maire de Burgôs
a souhaité la bienvenue aux savants étran-
gers ; M. Payet, directeur de l'Observatoire de
Bordeaux, a répondu : le roi a prononcé en-
suite quelques paroles pleines de bonne grâce.
La famille royale et le président dut conseil
ont quitté Saint-Sébastien ce matin, pour Bur-
gos.
A Castellon ,de nombreuses commissions
scientifiques continuent à arriver ; des fêtes
sont organisées en l'honneur des étrangers ;
l'astronome Janssen est toujours dans un état
de santé délicat ; des paysans l'ont conduit en
chaise à porteurs jusqu'aux observatoires.
a son arrivée à Bahia pour un navire de
guerre et le capitaine de vaisseau, en grande
tenue, vint saluer le baron qui le reçut et 'ui
offrit une bouteille de ce Champagne qu'il n'a-
vait pas payé. »
Eruption du Stromboll
Ile Stromboli, 29 août.
Ce m a lui a eu lieu, à l'île Stromboli, une
très forte expmsion du volcan accompagnée
d un lancement de grosses pierres incandes-
centes.
Une colonne très dense de fumée noire
haute d'environ 400 mètres cache file entière;
un fort ébranlement d'air a ouvert avec vio-
lence les fenêtres des maisons, causant une
panique parmi les habitants.
L'AGITATH ÎUSSIE
29 août.
Herald "publie une dépêche
montant qu'un représentant
"vé ; on croit qu'il
dUcutter les ques-
lesqùelîes dépendent i.a paix.
Portsmoufh,
in
itte. pou:
Paris, 29 août.
Le marché des sucres à la Bourse du com-
merce a présenté, du moins au débit i, une
grande tranquillité ; les affaires y sont peu im-
portantes, elles ne se sont pas relevées en-
core du coup que leur a porté la chute Jules
Jaluzot, mais le suicide Cronier n'y a pas
causé l'agitation qu'on pouvait craindre.
A î h. 1/2, aucune maison de la place n'a-
vait demandé le bénéfice des cours de compen-
sation ; ces demandes se produisent à l'ordi-
naire avant l'ouverture du marché.
Le marché n'a pas été très ému par l'événe-
ment qui vient de se produire ; les cours n'ont
baissé que de peu ; sur les places étrangères la
baisse a également été faible.
A la Bourse des valeurs
Les actions de la raffinerie Say, qui avaient
fini à 950, ont. débuté hier à 709 francs et son'
tombées presque immédiatement à 580 francs.
Des ventes effectuées samedi, mais qui n'a-
vaient pas attiré l'attention, l'ampleur de
l'écart entre les derniers cours de samedi et
la première cote d'hier, ont permis de p>
que la situation de Cronier avait été déjà
nue de quelques personnalités.
Aujourd'hui, la raffinerie Say a été encore
très mouvementée de 580 à 600 et, 540 contre
580 ; les sucreries d'Egypte ont fait au plus bas
80 et clôturent à 83 contre 105.
A la Société générale
M. Dorizon, directeur de la Société générale
cl administrateur de la Société anonyme des
raffineries et sucreries Say, a fait à un ivdac-
letir du Temps, qui lui demandait s'il est
ex. ; i, comme le bruit en avait couru, que
l'établissement de crédit qu'il dirige eût en-
gagé avec Cronier une soixantaine de millions
ni.!, les opérations sucrières, la déclaration
suivante :
c Vous pouvez démentir de la façon la plus
catégorique ce bruit ; ni la Société générale
ni d'ailleurs aucun des grands établissements
de crédit n'a pour un centime de papier por-
tant la signature de Cronier ; personnellement
je n'ai aucun engagement non plus avec Cro-
nier qui a commis des opérations tout à fait
r ipréhenslbïes en mettant à la disposition de
la Société Say et G 10 , dont il était'lo liquida-
teur des sommes empruntées à la Société ano-
nyme qu'il présidait.
Je ne vous forais pas une pareille déclara-
tion M elle n était pas absolument conforme à
la vérité ; H est, en effet, possible qu'on soit
oblige d établir, de produire la situation de la
raffinerie d'Egypte, auquel cas on verra bien
quels sont les créanciers. »
Les opérations judiciaires
Sur ordonnance de M. Ducasse, juge «l'ins-
truction, le docteur Vibert, qaédeein légiste, a.
procédé ce malin, à 9 heures, en présence de
il. Daltroff, commissaire de police, a l'au-
topsie du corps de M. Cronier.
de Portsmotith 1
de M. Rockefcll
vient voir M. V
lions financières
Le correspondant du Times
télégraphie le 28 août :
« D'après un haut personnage russe, le pré-
sident Boosevelt a demandé trois fois au tsar
de modifier son attitude ; le tsar s'est refusé
nettement h consentir rien de plus que la
cession de Sakhaline sans indemnité. »
Plusieurs journaux publient la dépêche sui-
vante de Saint-Pétersbourg, 28 soir :
« On croit que le tsar lancera demain un
important manifeste au sujet de ia continua-
tion de la guerre en Extrême-Orient. »
On télégraphie de Portsmotith à VAmerican
Press Telegravh Co :
« Le télégramme tant attendu de ïokio a
été reçu, hier après-midi ; il renferme la déci-
sion prise par ie conseil de l'empire après de
longues délibérations ; le Japon se serait dé-
cidé à faire de nouvelles concessions et à
rédiger une nom elle proposition modifiant
celle, qui avait déjà été faite -ouï l'achat
d'une partie de l'Ile Sakhaline.
» Le chiffre proposé m-imh ivement était de
3 milliards de francs ; ou ne connaît pas le
nouveau chiffre fixé par le Japon, mais il se-
rait considérablement inférieur et on croit
que la demande serait faite dans des termes
ne la Russie pourrait accepter sans déroger
à. sa dignité. »
Une autre dépêche de Portsmotith confirme
cette information et ajoute que la nouvelle
proposition sera soumise à la séance d'aujour-
d'hui.
Elle aurait trait à la nomination d'une com-
mission mixte pour la fixation de l'indemnité.
New-York, 29 août.
Une dépêche de Pottsmoutli annonce l'arri-
vée d'instructions pour le baron Komurs: on
croit que ces instructions prescrivent aux re-
présentants du Japon d'abandonner tonte de.
mande d'indemnité ou de remboursement des
frais de guerre.
La nouvelle, proposition japonaise sera sou-
mise à la séance d'aujourd'hui et l'on croit
qu'elle assurera la paix: elle consiste à pro-
poser que le prix payé par la Russie pour la
moitié septenlronaïe «e Sakhaline soit débattu
par une commission mixte; cela résulterait
des instructions reçues de Tokio à la suite de
la réunion des mihistr.es et anciens hommes
d'Etat tenue hier.
New-York, 29 août.
Un télégramme de Portsmouth an World
annonce que la séance d'aujourd'hui sera pro-
bablement ajournée de façon à permettre aux
Russes de communiquer' avec Saint-Péters-
bourg.
LA PAIX
Paris, .29 août.
L'Agence Havas publie la dépêche que
voici :
«, * —
La Coupe des Pyrénées
La voiture Darracq dix chevaux deux cylin-
dres double allumage, modèle -906, est la seu-
le de sa catégorie qui ait accompli les deux
premières étapes du concours, Toulouse, Car-
cassonne, Béziers, Perpignan, Montlouis.Puy-
rnorens, Ax et Foix, soit 470 kilomètres en 13
heures 23 minutes, ce qui représente une mo-
yenne de 35 kiî. 500 à l'heure, sur un parcours
accidenté et avec quatre personnes.
Cette voiture est visible, 4 bis. boulevard
Carnot, à Toulouse, à la succursale de la mai-
son Darracq.
-IESEIIIIII"
des chants du moyen-âge dont l'écoi»
chanteurs de âaint-Gervais a ressuscité **£>
beautés. Wle lcg
Hommes et femmes, 250 choristes accn,
sur la place donnent l'illusion de tout ,,„ Ur anj
pie célébrant l'été le temps des fêtes r 'i Peu.
commence avec l'entrée de I'abbesse Air; ctio a
Mlle Charbonnel, qui veut rappeler la élVs
aux préceptes de Rome. Sa belle voix rt o l0u l8
tralto est universellement appréciée' Lv î.0tl-
chef des jongleurs, intervient avec le' cornI l:,s -
ballet pour offrir au vicomte Roger et 4 C,!J
vassaux, de nombreux divertissements ^*
sou an.
vicomte
Le ténor Duc est très applaudi dès
paru ion, en son brillant costume de
de lie/.iers.
Le légat du Pape, M. Vallier, a vu se ron,
vêler le succès obtenu par lui dans la u u"
et cette fois ce sont des milliers de spectaten» e
qui 1 écoutent avec un plaisir manifeste 8
Mlle Straty, avec une voix d'une fraîch»-
toute juvénile, un timbra agréable, tm. iT
sonore et un sentiment qui fait d'elle une e,
pressive tragédienne, a rendu dans BAO,
sende la femme héroïque dont l'âme \ù!f,\
tour ù tour contre la foi et l'amour
ule
Mlie Mazarin, Dapliné idéale, chanteuse u
gère, fut une charmante passante orréo it
toute a séduction dont poète et coamosL !
voulurent la parer. '-uositeur
Et Mlle Charbonnel, contralto de nohio ^
lure, faisait dire que notre Mécène avStwJÏÏ"
m les trois grâces pour les « Hérétiques »
Le ballet qui termine le 2' acte tut V ni.
complet et le mieux ordonné.
vms
La joyeuse entrée des jongleurs, le nas s*
Unal, curé de Millau ; après eux, les !'?-".
d'Angers reconnaissantes au raaar» u - f-r
et te os v* u J
.inage -—
évoque d'Angers, Lo préside. ^ , c »
AU Rosaire, l'animation «s, ttès