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30 août 1905 - Bibliothèque de Toulouse

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Causerie (Agricole<br />

1037<br />

L'assimilation<br />

J'ignore à quel personnage historique ou<br />

gastronomique il faut attribuer le mot si<br />

véridiquc : « L'on ne vit pas <strong>de</strong> ce que l'on<br />

mange, mais <strong>de</strong> ce que l'on digère.» Trans-<br />

porté dans le mon<strong>de</strong> végétal, ce mot a sa<br />

contre-partie : « La plante ne se développe<br />

pas suivant ce qu'on lui fournit, mais sui-<br />

vant l'assimilation <strong>de</strong> ses aliments. » Dans<br />

l'agriculture mo<strong>de</strong>rne, on peut ajouter<br />

<strong>de</strong>ux mots: « le plus rapi<strong>de</strong>ment possible.»<br />

mal à mon aise pour en rendre compte. I e<br />

journal d'Agriculture pratique et le Bulle-<br />

tin du Syndicat central et du Syndicat <strong>de</strong><br />

la Haute-Garonne ont donné à leurs lec-<br />

teurs le rapport complet <strong>de</strong> ces expériences.<br />

Voilà près <strong>de</strong> dix mille lecteurs qui ont ce<br />

rapport fait par un spécialiste, M. le capi-<br />

taine du génie Davasse. Je paraîtrais un<br />

ignorant si je voulais résumer cela, car tout<br />

y est scientifiquement décrit. Je dois donc<br />

m'en tenir au côté purement pratique.<br />

La maison Traboul, <strong>de</strong> la rue Bavard,<br />

toujours fournie en toutes choses, avait<br />

bien voulu donner à la commission un dy-<br />

namomètre enregistreur, grâce auquel en<br />

a pu tracer et numéroter tous les efforts<br />

<strong>de</strong>s attelages.<br />

En "agriculture, " en effet, comme un peu Ces tracés ne mentent pas. Toutefois, il<br />

nartout le temps est <strong>de</strong> l'argent et la ré- faut aussi voir le réglage <strong>de</strong>s charrues, le<br />

coite prochaine est plus importante que la mo<strong>de</strong> d'attelage, etc.<br />

suivante quoique celle-ci doive être prépa- Je serais trop long si j'entrais ici dans<br />

tous les détails <strong>de</strong>s expériences auxquelles<br />

se sont livrés MM. les concurrents et les<br />

membres du jury pour tout apprécier.<br />

Il est certain que les charrues ont <strong>de</strong>ux<br />

divisions indiquées, celles <strong>de</strong>s labours d'hi-<br />

ver, <strong>de</strong>mi-défonceuses allant à <strong>30</strong> et 35 cen-<br />

timètres dont le type sera toujours le dou-<br />

ble Brabant et là "charrue usuelle (je ne<br />

parle pas <strong>de</strong>s vigneronnes). Mais ici une se-<br />

fniicher et cependant un peu partout l'on con<strong>de</strong> division se présentait et, dans les<br />

n <strong>de</strong>s faucheuses et <strong>de</strong>s moissonneuses, <strong>de</strong>ux catégories, c'était la question du ver<br />

Nous avons été gênés dans le travail <strong>de</strong>s soir.<br />

moissonneuses par les blés couchés, et déjà L'antique araire à <strong>de</strong>ux ailes (que l'on<br />

une maison vient <strong>de</strong> créer un instrument emploie encore dans le centre <strong>de</strong> la France)<br />

«mécial pour les blés en ce cas-là. De Tarai- avait été remplacé par la forme à hélice<br />

tronquée. L'on s'appuyait pour cela sur<br />

l'hélice <strong>de</strong>s vaisseaux fendant l'eau comme<br />

Bien que déjà les comportes s apprêtent,<br />

nous sortirons <strong>de</strong>s vignes pour nous occu-<br />

per <strong>de</strong>s labours et <strong>de</strong>s premières fumures.<br />

P La gran<strong>de</strong> culture (il n'y a pas a se dissi-<br />

muler le fait) sera toujours le ble. Seule-<br />

ment l'on se dit un peu trop : « Les vieux<br />

gbouWs connaissent leur métier. » Oui,<br />

comme les bons faucheurs savent encore<br />

.-""i.--* „„r. 0nrinnt. un peu partout l'on<br />

BOURSE DE PARIS<br />

Du 29 <strong>août</strong> (dépècne télégraphique)<br />

AU COMPTANT<br />

:courts \ cocas<br />

OU JOUR PnÉCÉD .<br />

FONDS D'ÉTAT<br />

3*<br />

re antique à la charrue usuelle, il y a une<br />

distance énorme ; eh bien ! là encore <strong>de</strong>vait<br />

s'accomplir un progrès dont nous allons<br />

Tjcirlfîr.<br />

Cela rentre dans le titre <strong>de</strong> mon sujet<br />

car ameublir le sol, l'exposer à l'air à <strong>de</strong>s<br />

moments opportuns, c'est rendre assimila-<br />

bles soit <strong>de</strong>s parties minérales, soit <strong>de</strong> l'hu<br />

mus nui seraient encore restés inutilisables<br />

pendant plusieurs années. De plus, c'est<br />

- donner à la plante la possibilité d'absorber<br />

pour son développement telle et telle partie<br />

<strong>de</strong> l'engrais donné qu'elle laisserait inutile<br />

sans cela. Il est, en effet, nécessaire, sur-<br />

tout si vous employez les scories Thomas,<br />

qui sont le plus énergique engrais pour le<br />

blé, que vous n'en fassiez pas cet emploi<br />

à l'a <strong>de</strong>rnière heure. C'est aux labours <strong>de</strong><br />

septembre qu'il faut s'en servir pour qu'el-<br />

les soient remuées, mélangées à l'air, etc..<br />

en un mot, le plus rapi<strong>de</strong>ment prises par le<br />

blé pour résister à l'hiver. Vous savez com-<br />

me moi que les sols argileux, compacts, et<br />

d'un autre côté toutes les arènes, boulbè-<br />

nes froi<strong>de</strong>s, argilo-silices, etc.. sont les sols<br />

oi le blé souffre le plus <strong>de</strong> l'humidité hiver<br />

nale, et surtout <strong>de</strong>s alternatives cle gel ou<br />

dégel. Autant par le phosphore que par la<br />

chaux active qu'elles contiennent, les sco<br />

Ties Thomas, c'est-à-dire les scories sorties<br />

du four Bessemer, seront du plus grand se<br />

•cours à nos blés, qu'il ne faut jamais lais<br />

ser s'anémier.<br />

Je ne sais pourquoi ce mot d'anémie, que<br />

l'on peut rapporter à tant <strong>de</strong> cas, me remet<br />

ËXI mémoire une conversation que j'avais<br />

cette semaine avec un grand propriétaire<br />

qui élève <strong>de</strong>s chevaux en même temps qu'il<br />

en fatigue beaucoup. « Songez à donner<br />

toujours une nourriture assimilable à vos<br />

chevaux et appropriez-la au jeune âge et à<br />

la vieillesse. Pour les jeunes, il faut formel-<br />

le plus vite possible l'ossature ; pour les<br />

vieux, prolonger leur résistance ou plutôt<br />

leur vie par un soutien donné à leur mus-<br />

culature et à leurs poumons. Il faut arrê-<br />

ter la pousse et l'anémie. Pour cela, en <strong>de</strong>-<br />

hors <strong>de</strong> l'avoine ou du foin, <strong>de</strong>s aliments<br />

hydrocarbonés et phosphorés. La bettera-<br />

ve est appelée à jouer un grand rôle, au-<br />

tant pour le cheval que pour le Détail à cor-<br />

nes. J'y ajoute toujours, me dit-il, une piu-<br />

ri'e très digestible dont vous avez déjà rar-<br />

lé. mais saris en connaître aussi bien que<br />

moi ses effets ; c'est la phospho-azotine que<br />

vous avez en dépôt à votre Syndicat, 63,<br />

boulevard Carnot, à <strong>Toulouse</strong>, mais qui<br />

existe en bien d'autres endroits. Seulement<br />

l'on s'en sert mal très souvent. Il faut la<br />

donner dans un barbottage <strong>de</strong> son. Mêlée<br />

ainsi à une substance protéique, son effet<br />

est <strong>de</strong>s plus rapi<strong>de</strong>s. »<br />

Le mélange, qu'il s'agisse <strong>de</strong>s animaux<br />

comme <strong>de</strong>s plantes, joue un rôle énorme ;<br />

ainsi pour les scories, que l'on <strong>de</strong>vrait tou-<br />

jours mélanger avec <strong>de</strong> l'humus ou <strong>de</strong>s ter-<br />

reaux quelconques. On crée par là <strong>de</strong>s hu-<br />

mâtes calcaires ou mieux du nitrate <strong>de</strong><br />

chaux qui est d'un effet nutritif <strong>de</strong>s plus ac-<br />

tifs.<br />

Je n'ai parlé que <strong>de</strong> phosphore et d'a-<br />

zote, mais il est un autre élément qui est<br />

ën quantité suffisante dans le sol et qui doit<br />

Jouer sort rôle, à condition qu'on le ren<strong>de</strong><br />

assimilable, c'est la potasse. Dans tout le<br />

bassin <strong>de</strong> la Garonne, elle est engagée avec<br />

l'argile débris <strong>de</strong> feldspath <strong>de</strong>s Pyrénées,<br />

•sous la forme <strong>de</strong> silicate d'alumine et <strong>de</strong><br />

petasse.<br />

Plus cette roche est réduite en parcelles<br />

impalpables et plus les suçoirs <strong>de</strong>s radicel-<br />

les sous l'effet <strong>de</strong>s agents atmosphériques<br />

pourront absorber la potasse dégagée <strong>de</strong><br />

l'alumine. C'est l'œuvre <strong>de</strong>s labours. Si la<br />

potasse, tout en étant nécessaire aux céréa<br />

les, n'est pour elles qu'un agent secondaire<br />

auprès <strong>de</strong> l'azote et du phosphore, elle <strong>de</strong>-<br />

vient une nourriture <strong>de</strong> premier ordre dans<br />

les légumineuses et à peu près toutes les<br />

cultures sarclées qui suivent les blés, bette<br />

raves, pommes <strong>de</strong> terre, etc.<br />

Le labour que vous faites aujourd'hui<br />

vous sera utile pour Je blé d'abord et pour<br />

îa récolte qui le suivra.<br />

A ce sujet, il me faut parler du grand<br />

concours <strong>de</strong> charrues qui eut lieu près <strong>de</strong><br />

<strong>Toulouse</strong> au printemps <strong>de</strong>rnier, sous les<br />

auspices <strong>de</strong> la Société d'agriculture <strong>de</strong> la<br />

Haute-Garonne. Je suis, je l'avoue, as<br />

la charrue doit fendre la terre. Mais il nous<br />

arrive d'Amérique (qui l'avait prise à un<br />

constructeur dédaigné en France) une nou-<br />

velle forme. C'est la forme dite cylindri-<br />

que, bien que ce ne soit pas un cylindre<br />

proprement dit,<br />

L'on a appliqué cette forme autant au<br />

versoir <strong>de</strong> la grosse charrue que <strong>de</strong> la char-<br />

rue usuelle. Grâce au dynamomètre, l'on<br />

s'est aperçu qu'avec quelques détails <strong>de</strong> ré-<br />

glage elle <strong>de</strong>mandait un tiers <strong>de</strong> moins<br />

d'effort aux bœufs et aux chevaux. C'est là,<br />

on en conviendra, un résultat très considé-<br />

rable. Mieux encore, elle pulvérisait plus<br />

finement la terre. Cette forme ne coûte pas<br />

plus cher que notre charrue à hélice tron-<br />

quée, seulement, ce que n'a pas prévu M.<br />

Davasse, c'est qu'il faudra y accoutumer<br />

nos laboureurs.<br />

L'on sait toute la peine que l'on a eue à<br />

faire accepter la charrue en fer au lieu <strong>de</strong><br />

la charrue en bois.<br />

En serait-il <strong>de</strong> même aujourd'hui ? Je ne<br />

le pense pas.<br />

D'abord, la position <strong>de</strong> la main est la mô-<br />

me, c'est plutôt une question <strong>de</strong> réglage.<br />

Puis, la routine du paysan a été fort ébran-<br />

lée par les batteuses et les faucheuses. Il<br />

croit à l'amélioration <strong>de</strong>s instruments.<br />

Ensuite, MM. les dépositaires <strong>de</strong> ces nou-<br />

veaux instruments ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt pas<br />

mieux que d'être <strong>de</strong>s initiateurs. J'ai vu à<br />

l'œuvre MM. Traboul et M. Carolis ; ils<br />

peuvent en remontrer à tous nos labou-<br />

reurs. Précisément, le jour <strong>de</strong>s expériences<br />

<strong>de</strong> la commission, l'un <strong>de</strong>s membres s'ex-<br />

clama en disant que M. Traboul faisait<br />

presque trop bien valoir ses instruments.<br />

Il y a là une leçon à donner à nos campa-<br />

gnes, non seulement pour les charrues qui<br />

doivent rendre nos terres fécon<strong>de</strong>s, mais<br />

aussi pour toutes ces formes nouvelles <strong>de</strong><br />

herses et d'extirpateurs qui encombrent les<br />

recueils et brochures mais que la pratique<br />

n'a pas su encore généraliser. MM. les dé<br />

tent'eurs d'instruments agricoles ont là un<br />

rôle vraiment patriotique d'éducateurs à<br />

jouer. Je serais, pour ma part, très heu-<br />

reux <strong>de</strong> les y ai<strong>de</strong>r.<br />

L. <strong>de</strong> MALAFOSSE.<br />

(Labora).<br />

% amortissable<br />

Dette tunisienne<br />

Russe 4 % 1667 et 1869<br />

— » % 1SS0<br />

— » % or ié-SS<br />

— , i % or 1890<br />

— » % or 1893<br />

— » % or 1894<br />

Consolidé 4 % 1" et 5" séries....<br />

— 4 % 1901<br />

— 3 % or 1891<br />

— S % or 1896<br />

— 3 i % or 1894<br />

Lettres <strong>de</strong> gage 3 i<br />

Italien 5 %<br />

Espagne extérieure (cours <strong>30</strong> p.)..<br />

Autriche or 4 %<br />

Hongrois 4 % -<br />

Egypte uniflée<br />

Argentine (Répub.) S «, 1889<br />

Portugal 3<br />

ACTIONS<br />

Banque ae France<br />

Crédit Foncier<br />

Crédit Lyonnais<br />

Banque <strong>de</strong> Paris<br />

Comptoir d'Escompte<br />

Société Géntralc<br />

Banque Ottomane<br />

Midi<br />

Orléans<br />

Paris-Lyon-Méditerranée<br />

Nord<br />

Ouest ,<br />

Est<br />

Est-Algérien<br />

Ouest-Algérien ,<br />

Bône-Guelma<br />

Autrichiens<br />

Lombards ,<br />

Nord-Espagne<br />

Saragosse<br />

Chemins <strong>de</strong> 1er Portugais<br />

Carmaux<br />

Îhomson-Houston<br />

Compagnie Parisienne du Gaz<br />

Messageries Maritimes<br />

Compagnie Transatlantique<br />

OBLIGATIONS<br />

nue <strong>de</strong> Paris 1865<br />

1663<br />

1671<br />

1875<br />

1878<br />

1892<br />

1894-1896<br />

1898<br />

1899<br />

Foncières 1879<br />

1883<br />

188»<br />

1895<br />

1903<br />

Communales 1879<br />

1S80 ,<br />

1891 -,<br />

18B2<br />

1899<br />

Midi 3 % anciennes<br />

Orléans 3 % anciennes<br />

Lyon S % fusion anciennes<br />

Nord 3 % anciennes<br />

Ouest 3 % anciennes<br />

Est 3 % anciennes<br />

Est-Algérien :<br />

Ouest-Algérien<br />

Bône-Guelma<br />

Saragosse<br />

Nord-Espagne<br />

Portugais<br />

Autrichiens 3 % 1" hypothèque...<br />

Lombar<strong>de</strong>s anciennes<br />

Suez<br />

Panama lots 1889<br />

Panama lots libérés<br />

Lots Congo<br />

Ottomanes 4 % consolidées<br />

Douanes Ottomanes<br />

Priorités ottomanes<br />

A TERME<br />

99 00 89 75 )<br />

90 <strong>30</strong> :'.) 40<br />

*S1 .. ISO-..<br />

89 <strong>30</strong><br />

88 50<br />

8à àr, 89 <strong>30</strong><br />

88 85<br />

88 25<br />

8-< 60<br />

89 50<br />

8S 50 8d 40<br />

88 23<br />

88 50<br />

88 tO 8J .<br />

89 .. 89 00<br />

74 :0<br />

73 Là 7:t 75<br />

7 i 93<br />

77 50 78<br />

105 25 105 15<br />

91 50 91 60<br />

10! 90<br />

98 <strong>30</strong> 97 80<br />

107 70 107 50<br />

5H<br />

69 60 '09 50<br />

3.; Paris-Lyon- Me-'<br />

ûlierranée, 139.2..; Nord, 1810; Midi 1213 .: Orléans<br />

1513 ..; Ouest, 915..; Saragosse, 28 3 . ; Nord-Espa-<br />

gne 157 75.<br />

Obligations diverses. — Moulin du Bazaclo, 317..;<br />

Société d'Electricité, ... ; Ville <strong>de</strong> Paris 1385,<br />

559 50:1869, . ..; 1871, 413 00 ; Communales 1879<br />

494 ,.; 1880, EOS 00; 1892, 4 r ,0 .; Foncières 1879, 516 ..<br />

1883, ... .; 18S5. 490 50; Est ancienne, nouvelle,<br />

468 50; Midi ancienne, M'.> réel, confiée?*<br />

MM., Dames. Travaux suivi et<br />

pavé. Réclame, Bd St-Mar-<br />

CHIEN PERDU chien lévrier,<br />

<strong>de</strong> pelage fauvo, répondant au<br />

nom <strong>de</strong> Elût, et portant un col-<br />

lier où est Inscrit le nom du<br />

propriétaire i: Monsieur Dons<br />

sau, lieutenant au 78' d'infan-<br />

terie. Prière d'avertir an cas.<br />

teau cle Bazignan. par Llgar<strong>de</strong>s<br />

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répondra à lettres donnant dé-<br />

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M , » , 1<br />

<strong>de</strong>meurant à rt . A<br />

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Le soussigné s'engage à payer la somme <strong>de</strong><br />

- â dater fa<br />

contre as<br />

mandat qui sera recouvré par les soins <strong>de</strong> l'Administration <strong>de</strong>s Postes quelques jours aprèë<br />

'H souscription. Signature <strong>de</strong> l'abonna.<br />

203 Feuilleton du <strong>30</strong> <strong>août</strong> <strong>1905</strong><br />

PAU<br />

Raoul <strong>de</strong> Navery<br />

TROISIEME PARTIE<br />

«TESjQuOSr Oj3k.TXT-t3».Xî^.<br />

— Oh ! ne prononcez point <strong>de</strong> sembla-<br />

bles paroles, dit Nadie, le Seigneur a dû<br />

vous accor<strong>de</strong>r la force <strong>de</strong> pardonner...<br />

— Non ! non ! dit la mère en tordant<br />

ses bras, j'ai supplié Dieu <strong>de</strong> me donner<br />

ce courage, mais je ne peux pas ! je ne<br />

peux pas ! Il est <strong>de</strong>s hommes plus cruels<br />

que les panthères <strong>de</strong> nos bois, <strong>de</strong>s hom-<br />

mes qui boiraient goutte à goutte le sang<br />

<strong>de</strong> nos veines, et qui se délectent <strong>de</strong> nos<br />

larmes... Vous avez perdu votre mère !<br />

mais qu'est la séparation qui vous fait<br />

souffrir auprès <strong>de</strong> celle qui me déses-<br />

père... Lucie, ma Lucie, a votre âge, vo-<br />

tre beauté, il me semble à vous voir<br />

Si compatissante et si douce que vous lui<br />

ressemblez... Cet ange <strong>de</strong> piété, cette<br />

sainte, on me l'a prise, on me l'a volée<br />

on l'a jetée dans une prison...<br />

— Pourquoi ? mon Dieu 1 pourquoi ?<br />

<strong>de</strong>manda Nadie. Que lui reproche-t-on.<br />

La fille d'une mère telle que vous ne<br />

peut être coupable.<br />

— La persécution est la persécution,<br />

dit la veuve. Le Canada est catholique et<br />

l'Angleterre est protestante, voilà... C'est<br />

une raison, n'est-ce pas l<br />

— Et vous n'avez pas <strong>de</strong>mandé jus-<br />

tice ?<br />

•— Moi I à genoux, le front dans la<br />

poussière... offrant ma vie, ma liberté,<br />

en échange <strong>de</strong> sa liberté et <strong>de</strong> sa vie.<br />

— Pauvre mère ! murmura Nadie.<br />

— Savez-vous quel marché l'on m'a<br />

offert.<br />

— Une trahison sans doute ?<br />

— Plus que cela, une apostasie.<br />

— Et vous avez refusé ?<br />

— J'en ai appelé à Dieu !<br />

— C'est beau, c'est grand, dit Nadie,.<br />

et le Seigneur ne peut manquer <strong>de</strong> vous<br />

bénir... il vous éprouve cruellement,<br />

mais croyez-le, il vous rendra votre<br />

fille.<br />

— Si vous saviez avec quelle prévoyan-<br />

ce j'ai veillé sur elle.Lucie était une fleur<br />

sans tache, les misérables l'ont en enfer-<br />

mée avec la lie <strong>de</strong> la société, avec les<br />

femmes qui sont l'opprobre <strong>de</strong> notre<br />

sexe... avec <strong>de</strong>s voleuses...<br />

— Mon Dieu ! mon Dieu ! ce que vous<br />

m'apprenez est affreux ! dit Nadie, et<br />

partout, partout on vous a repoussée ?<br />

— Un seul homme m'a promis sa pro-<br />

tection ; celui-là est l'appui <strong>de</strong> tous ceux<br />

qui souffrent.<br />

—- Jean Canada ? <strong>de</strong>manda vivement<br />

Nadie.<br />

— Oui, Jean Canada m'a dit d'atten-<br />

dre... Mais puis-je attendre, quand Lucie<br />

souffre et m'appelle, quand je la sais<br />

clans ce lieu <strong>de</strong> honte et <strong>de</strong> perdition,<br />

quand je redoute <strong>de</strong> succomber à mon<br />

désespoir avant <strong>de</strong> l'avoir sauvée...<br />

— Avez-vous essayé <strong>de</strong> la visiter à la<br />

prison ?<br />

— On m'a refusé cette consolation.<br />

— Vous avez dit votre nom sans doute?<br />

— Il le fallait bien... On me l'a <strong>de</strong>man-<br />

dé... Les misérables espèrent triompher<br />

<strong>de</strong> moi par l'excès <strong>de</strong> la douleur. Ils pen-<br />

sent qu'en prolongeant mon martyre, ils<br />

arriveront à vaincre ma résistance.<br />

— Croyez-vous que vous pourrez avoir<br />

confiance en moi ? <strong>de</strong>manda Nadie.<br />

— Oui, oui, répondit l'infortunée.<br />

— Me permettez-vous <strong>de</strong> voir votre<br />

fille ?<br />

— Faites cela ! oui, faites cela ! je vous<br />

bénirai.<br />

— J'essaierai, du moins ; ce que ma ti-<br />

midité m'interdirait <strong>de</strong> tenter pour moi,<br />

je le risquerai pour vous... votre fille se<br />

nomme ?<br />

— Lucie David.<br />

— Je retiendrai ce nom ; et vous ?...<br />

— Je m'appelle Amy.<br />

— Ecoutez, dit Nadie d'une voix tou-<br />

chante, le Seigneur ne fait rien en vain ;<br />

il m'a placée sur votre route pour vous<br />

venir en ai<strong>de</strong>... Tout ce que je pourrai,<br />

je le réaliserai... Dès que j'aurai, non pas<br />

même <strong>de</strong>s nouvelles,mais une espérance,<br />

si lointaine qu'elle soit-, je viendrai vous<br />

la communiquer... Il se fait tard, mon<br />

père va rentrer ; il pourrait être mécon-<br />

tent ou inquiet <strong>de</strong> me savoir absente à<br />

une heure aussi tardive... Embrassez-<br />

moi, je porterai ce baiser à votre fille.<br />

Amy David attira Nadie dans ses bras.<br />

— Dieu m'a envoyé son ange ! dit-elle.<br />

La jeune fille quitta le logis <strong>de</strong> la veu-<br />

ve, et se mit à courir. La plupart <strong>de</strong>s<br />

rues étaient plongées dans l'obscurité,<br />

elle, perdit plus d'une fois son chemin :<br />

la hâte d'arriver, la crainte d'encourir<br />

une grave répriman<strong>de</strong>, si son père était<br />

rentré avant elle, tout contribuait à l'ef-<br />

frayer.<br />

Comme elle approchait d'une ruelle<br />

noire, elle entendit sortir d!une taverne<br />

<strong>de</strong>s chants et <strong>de</strong>s rires grossiers ; pres-<br />

l sant le pas, elle allait dépasser le caba-<br />

, ret, quand trois buveurs, titubants, lui<br />

i barrèrent la route. Elle poussa un cri<br />

d'angoisse et se recula contre la muraille<br />

qui lui faisait face, mais ses terreurs ne<br />

firent qu'animer et réjouir ceux qui se<br />

faisaient un jeu <strong>de</strong> sa frayeur, et que<br />

leur ivresse pouvait rendre redoutables.<br />

L'appel <strong>de</strong> Nadie était parvenu aux<br />

oreilles d'un passant dans la direction<br />

opposée. Il comprit quelle scène se pas-<br />

sait, arriva droit à Nadie, et, repoussant<br />

les misérables ivrognes, il <strong>de</strong>manda<br />

d'une voix tonnante :<br />

— Qui ose maltraiter ma sœur ?<br />

L'attitu<strong>de</strong> du jeune homme, la fermeté<br />

<strong>de</strong> son accent, imposèrent aux buveurs ;<br />

ils reculèrent en formulait <strong>de</strong> vagues ex-<br />

cuses, et le défenseur <strong>de</strong> Nadie, prenant<br />

le bras <strong>de</strong> la jeune fille, s'éloigna rapi<strong>de</strong>-<br />

ment avec elle.<br />

— Où <strong>de</strong>meurez-vous, Ma<strong>de</strong>moiselle ?<br />

lui <strong>de</strong>manda-t-il ; permettez-moi <strong>de</strong> vous<br />

reconduire jusque chez vous.<br />

Nadie donna son adresse, puis tout en<br />

marchant appuyée sur son protecteur<br />

elle lui dit d'une voix émue :<br />

— Je ne sais sans vous ce que je serais<br />

<strong>de</strong>venue, Monsieur, mon père sera bien<br />

heureux <strong>de</strong> vous remercier... S'il est re-<br />

venu avant moi à la maison, il se désole<br />

sans aucun doute... Je suis sortie pour al-<br />

ler à l'église, une gran<strong>de</strong> douleur s'est<br />

révélée à moi, et je me suis attardée...<br />

Une telle can<strong>de</strong>ur rayonnait sur le vi-<br />

sage <strong>de</strong> Nadie, son accent avait un tim-<br />

bre si pur que son compagnon pensa<br />

qu'il serait doux <strong>de</strong> lui inspirer <strong>de</strong> la re-<br />

connaissance.<br />

Tous <strong>de</strong>ux marchèrent silencieuse-<br />

ment ; le jeune homme sentait encore le<br />

tremblement du bras <strong>de</strong> Nadie ; la<br />

frayeur ressentie par cette enfant le tou-<br />

chait sans qu'il expliquât sa brusque<br />

.sympathie pour cette jeune fille.<br />

—Vous êtes Française, Ma<strong>de</strong>moiselle ?<br />

lui <strong>de</strong>manda-t-jl.<br />

— Ma mère était Acadienne, Mon-<br />

sieur.<br />

— Française et martyre, alors...<br />

— Oui, répondit la jeune fille d'une<br />

voix dans laquelle se confondaient le re-<br />

gret et l'admiration.<br />

— Et votre père ?<br />

— Je prie pour lui, répondit Nadie.<br />

Le jeune homme comprit la délicatesse<br />

<strong>de</strong> cette rétieence ; en même temps il <strong>de</strong>-<br />

vina la douleur secrète <strong>de</strong> Nadie. Il res-<br />

pecta sa réserve et dès lors tous <strong>de</strong>ux<br />

marchèrent silencieux.<br />

La petite maison <strong>de</strong> l'impasse était en-<br />

core plongée dans les ténèbres ; Jeffs n'é-<br />

tait pas rentré. La jeune fille retira len-<br />

tement sa main posée sur le bras du<br />

jeune homme, et lui dit en désignant son<br />

humble <strong>de</strong>meure :<br />

— Je vous remercie, Monsieur, que le<br />

ciel donne du bonheur à votre mère.<br />

— Je suis seul au mon<strong>de</strong>, Ma<strong>de</strong>moi-<br />

selle, tout seul, et je trouverais la vie<br />

bien amère si je ne combattais pour une<br />

gran<strong>de</strong> idée, si mes aspirations ne ten-<br />

daient vers ùn noble but.'<br />

— Vous aussi, vous espérez <strong>de</strong> meil-<br />

leurs jours ?<br />

. —- Je me nomme Georges Malo, dit le<br />

jeune homme avec une sorte d'orgueil.<br />

— Alors, soyez <strong>de</strong>ux fois béni 1 Quoi-<br />

que mon père me juge encore une en-<br />

fant, je sais que les Français rêvent d'ar-<br />

racher notre patrie à ses envahisseurs et<br />

<strong>de</strong> déterrer l'épée <strong>de</strong> Montcalm ; je sais<br />

que vous êtes l'ami <strong>de</strong> Jean Canada. Dé-<br />

sormais en priant pour mon pays, je<br />

n'orblierai pas votre nom.<br />

Nodie salua son protecteur d'un <strong>de</strong>r-<br />

nier signe <strong>de</strong> tête et ouvrit la porte <strong>de</strong> la<br />

maison.<br />

Qi and Georges Malo vit sa protégée en<br />

sûrtlé il s'éloigna avec lenteur, mais no i<br />

sans avoir gravé dans son souvenir la U»-<br />

pogiaphie <strong>de</strong> ce quartier désert. U ,u |'<br />

semblait entendre la voix <strong>de</strong> Dieu lui<br />

dire que quelque jour il reviendrait dan»<br />

cette maison.<br />

La jeune fille reprit son travail, m» 1 »<br />

la distraction fit plus d'une fois tomben<br />

la toile sur ses genoux. Jamais pendant<br />

sa jeune vie tant d'événements ne s c<br />

taient passés en une heure. Elle se sou 4<br />

vint d'Amy David sanglotant au pied oé<br />

la croix, <strong>de</strong> la terreur qui s'était emparés<br />

d'elle au moment où les buveurs <strong>de</strong> 1»<br />

taverne lui barrèrent le passage ; enfin*<br />

elle songea à Georges Malo, dont le noirt<br />

était répété par les jeunes Canadiens<br />

avec l'accent <strong>de</strong> l'espérance, et que l'01*<br />

associait'à celui <strong>de</strong> Jean Canada.<br />

Une heure environ après le retour da<br />

Nadie, Jeffs rentra. Il semblait plei"<br />

d'entrain et <strong>de</strong> gaieté, et vint embrassen<br />

sa fille avec une tendresse qui la toucii*<br />

d'autant plus qu'elle se sentait l'âme pr

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