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30 août 1905 - Bibliothèque de Toulouse

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li SOKEROOCEnTlMES RÉDACTION ET ADMINISTRATION : <strong>Toulouse</strong>, Rue Roquelaine, 25 LE NUHÎÉB<br />

«>•<br />

20 -<br />

«o-<br />

00*<br />

ÉDITIONS RÉGIONALES<br />

Lsî, Av&yron, Ccrrèze, Cantal<br />

Ht**-Pyrénéos, Basses-Pyrénées, Lento<br />

Taro-et-Garoano, Lot-et-Garcnom<br />

Tara, Au<strong>de</strong>, f/ératrft, r+yrênêss-OHeBW»*<br />

B&utô-Garonn*. AHèg»<br />

Edition do malin spéciale m Toaîoam<br />

EÉTJ-àMES _ • • fifw o »t. go<br />

- 4 - SO<br />

- a - .<br />

* - a - »<br />

i....... w«A»iw»cei et asf'.Rmes «ont reçues «uns<br />

SBrnw» jrm jwurirt»» sa. * Ewlnu... «» tous nL OarrssponUREÎJ,<br />

FIL T ËL ËG R fl P H1Q U E SPÉCIAL MERCREDI <strong>30</strong> AOUT <strong>1905</strong>. - W Année - AI 0 4.716,<br />

BUREAUX fl PARIS : 28, RUE FEYDEAU<br />

Hxl 1 ^•BP' HH W Bfe<br />

Je l'apercevais <strong>de</strong> loin, au sommet <strong>de</strong><br />

la montée.<br />

« Là, pensai-je,on me donnera à boire :<br />

<strong>de</strong> l'eau fraîche dans une tasse. Je trou-<br />

verai <strong>de</strong>s œufs, du lait, une grange plei-<br />

ne <strong>de</strong> bon foin séché. Et j'oublierai la<br />

chaleur et la fatigue. »<br />

A mesure que j'approchais, j'observais<br />

mieux le village pour choisir la porte où<br />

frapper et je cherchais quelque habitant<br />

auprès <strong>de</strong> qui me renseigner. Mais je ne<br />

découvris personne.<br />

« Les hommes sont aux champs. C'est<br />

la saison <strong>de</strong>s grands travaux. »<br />

Pourtant, je remarquai, non sans sur-<br />

prise, que d'aucun toit ne sortait cette<br />

petite fumée bleuâtre qui, à la fin dù<br />

jour, présage la bonne soupe, le retour,<br />

la réunion <strong>de</strong> famille, la paix.<br />

J'atteignis enfin les premières mai-<br />

sons. Je m'arrêtai pour regar<strong>de</strong>r, pour<br />

écouter. Aucune rumeur, aucune trace<br />

<strong>de</strong> vie. Le village était comme endormi<br />

au soleil couchant. Je frappai à la pre-<br />

mière porte : pas <strong>de</strong> réponse. Elle n'était<br />

pas fermée entièrement, j'entrai. Le mo-<br />

bilier avait été mis au pillage ; il ne res-<br />

tait qu'une ou <strong>de</strong>ux assiettes cassées à<br />

terre, et ces bois d'armoires qui servent<br />

<strong>de</strong> lit, trop vermoulus pour valoir un<br />

transport.<br />

« Cette maison est abandonnée.Voyons<br />

la suivante. »<br />

La suivante était pareillement déserte,<br />

et la suivante encore, et jusqu'à la <strong>de</strong>r-<br />

nière.<br />

11 me fallut une heure <strong>de</strong> marche pour<br />

atteindre le village prochain.<br />

Il n'y avait pas d'auberge. Je sonnai à<br />

la cure où l'on voulut bien me donner<br />

l'hospitalité. Et sans retard j'interrogeai<br />

le curé sur le hameau désert que j'avais<br />

traversé.<br />

— Les gens <strong>de</strong>s villes, disais-je, ne<br />

peuvent comprendre que <strong>de</strong> gaieté <strong>de</strong><br />

cœur on abandonne un si joli village.<br />

Et j'invoquai la grâce du paysage, la<br />

fraîcheur <strong>de</strong> la source, l'ombre <strong>de</strong>s bois,<br />

la molle inclinaison <strong>de</strong> la prairie, ce qui<br />

fit sourire, et enfin toutes les facilités <strong>de</strong><br />

vivre offertes à qui possè<strong>de</strong> un toit et<br />

quelques arpents <strong>de</strong> bonne terre.<br />

— Oui, me fut-il répondu, beaucoup<br />

d'arpents.<br />

— Beaucoup ? On doit subsister à si<br />

bon compte avec du laitage, les œufs <strong>de</strong><br />

ses poules, <strong>de</strong>s pommes <strong>de</strong> terre.... !<br />

— Plus du vin et <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong>.<br />

— Avec cet air vif et salubre on peut<br />

se contenter <strong>de</strong> peu.<br />

— Vous croyez ?<br />

Les paroles et le visage <strong>de</strong> mon inter-<br />

locuteur ne me livraient qu'une ironie<br />

aenante. Pour me concilier sa sympa-<br />

ren,^ 3 lui mani iester à plusieurs<br />

[eE l m0n , amour du so1 et ma prédi-<br />

S" p ra vie rurale. Brusquement<br />

tant JX E BL ? S , 6T JE ME SENTIS MENACÉ<br />

ÎP L „ étr r nte était ru<strong>de</strong> -Dès lors, je<br />

m nnp & Ue j eCOuter ' car 11 se rattrapait<br />

» Plus S ^ eauc 5 up - , Avec n °s loi<br />

Milité oL <strong>de</strong> n :f e 0 . yera tables. C'est 1 ins-<br />

plus «' q-V a î ld la s^ùriié était<br />

«haque rn„"t d aUrait <strong>de</strong> la vie rurale. A<br />

tinterai à h °" hr " ,i<strong>de</strong> ' Q uel héritage<br />

dlla tant d assauts?<br />

Cet homme <strong>de</strong> bien possè<strong>de</strong> environ six mil-<br />

liards. S'il consentait à en donner la moitié<br />

au Japon, la paix serait signée. Dès lors, n'é-<br />

coutant que sa générosité habituelle, notre<br />

confrère n'a pas hésité à « taper » M. Rocke-<br />

feller d'une somme un peu forte, mais que,<br />

évi<strong>de</strong>mment, celui-ci donnera avec empresse-<br />

ment.<br />

Ce n'est pas plus malin que cela. C'est sim-,<br />

pie, n'est-ce pas? Mais encore fallait-il trou-'<br />

ver le moyen.<br />

L'idée du Matin est grandiose et géniale, et<br />

en s'en inspirant par la suite, nous arrive-<br />

rions vite à l'extinction du paupérisme. C'est<br />

ainsi que, pour notre part, nous conseillons à<br />

M. <strong>de</strong> Rothschild <strong>de</strong> donner un milliard aux<br />

bureaux <strong>de</strong> bienfaisance.<br />

—o— L'éclipsé.<br />

Voici, pour quelques villes, les heures du<br />

début, du maximum et <strong>de</strong> la fia. <strong>de</strong> l'éclipsé ;<br />

elles sont fournies en temps moyen <strong>de</strong> Paris<br />

Lyon<br />

Bor<strong>de</strong>aux<br />

<strong>Toulouse</strong><br />

Marseille<br />

Alger<br />

Une éclipse<br />

midi<br />

midi »»<br />

. midi 4<br />

midi 121<br />

midi 14<br />

1 h. 26<br />

1 h. 20<br />

1 h. 24<br />

1 h. 31<br />

1 h. 37<br />

2 h. 40<br />

2 h. 36<br />

2 h. 40<br />

2 h. 45<br />

2 h. 54<br />

<strong>de</strong> soleil simplement partielle<br />

se prête à <strong>de</strong>s observations intéressantes et<br />

utiles. Sans aucun instrument coûteux, avec<br />

un verre fumé et une montre ordinaire à se-<br />

con<strong>de</strong>s, il est déjà possible <strong>de</strong> contrôler les<br />

heures et la durée assignées au phénomène<br />

par les astronomes dans leurs prédictions.<br />

Pendant l'éclipsé partielle, à mesure que le<br />

croissant lumineux diminue, les ombres <strong>de</strong>s<br />

objets terrestres <strong>de</strong>viennent parfois plus net-<br />

tes. Un phénomène bien connu, mais toujours<br />

assez curieux à observer, c'est la forme que<br />

prennent sur le sol les taches lumineuses par-<br />

semées à l'ombre <strong>de</strong>s arbres et formées par la<br />

lumière solaire passant à travers le feuillage :<br />

en temps ordinaire et tant que le disque du<br />

soleil paraît circulaire, ces taches lumineuses<br />

sont arrondies, elliptiques ; mais lorsque le<br />

disque solaire est en partie éclipsé, ces taches<br />

ont la forme d'ellipses échancrées comme le<br />

soleil, toutes du même côté et <strong>de</strong> la même<br />

quantité angulaire.<br />

Dès que la lumière du jour commence à<br />

baisser, l'atmosphère et les objets terrestres<br />

prennent une teinte cendrée, puis plombée,<br />

blafar<strong>de</strong>, livi<strong>de</strong>, qui s'accentue graduellement;<br />

en même temps, toute la nature présente un<br />

aspect solennel et triste. Dans les phases voi-<br />

sines <strong>de</strong> la totalité, cette teinte générale <strong>de</strong>-<br />

vient assez souvent olivâtre, les visages pren-<br />

nent un aspect cadavérique très prononcé, qui<br />

contribue à rendre plus saisissant l'ensemble<br />

du phénomène.<br />

—o— Les acheteurs <strong>de</strong> biens religieux.<br />

Mgr Foucault, évêque <strong>de</strong> Saint-Dié, vient<br />

d'ordonner la publication au prône, sans coin<br />

mentaires, du décret d'excommunication porté<br />

par le saint concile <strong>de</strong> Trente contre les ache<br />

teurs <strong>de</strong> biens religieux :<br />

« Nous, Alphonse-Gabriel Foucault, évêque<br />

<strong>de</strong> Saint-Dié, rappelons à tous les fidèles <strong>de</strong><br />

notre diocèse que, d'après le décret du saint<br />

Concile <strong>de</strong> Trente, session XXIT, ceux qui se<br />

'endraient acquéreurs <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong>s Congré-<br />

gations, sans y être autorisés par les supé<br />

rieurs légitimes et par le Souverain-Pontife,<br />

encourraient la peine <strong>de</strong> l'excommunication.<br />

» Nous rappelons, en outre, que les excom-<br />

muniés, étant séparés <strong>de</strong> l'Eglise, doivent être<br />

privés <strong>de</strong>s sacrements pendant leur vie et <strong>de</strong><br />

la sépulture ecclésiastique après leur mort. »<br />

tir à<br />

tente <strong>de</strong>venaient <strong>de</strong> plus en pins improbables,<br />

un <strong>de</strong> nos confrères parisiens a trouvé la solu-<br />

tion du problème.<br />

C'est encore le Matin, qui, une fois <strong>de</strong> plus<br />

intervient dans le conflit, et après avoir tout<br />

d'abord proposé son arbitrage, apporte<br />

jourd'hui la somme réclamée par le Japon<br />

La pierre d'achoppement ,a pensé le journal<br />

du spirituel Harduin, c'est la question d'in<br />

délimité. La paix n'est plus qu'une question<br />

d'argent. Or, que faut-il pour satisfaire le gou<br />

vernement du miltado ?Trois milliards,n'estrCS<br />

pas 7 Eh bien! prenons-les dans la poche <strong>de</strong><br />

M. lluuljj^iUuK.<br />

LA FRANCE VASSALE<br />

M. Rouvier a fait communiquer à la<br />

presse une courte note, que nous avons pu-<br />

bliée, et qui a surpris tout lie mond?<br />

Rappelons-en le texte :<br />

Toutes les informations relatives aux mesu-<br />

res que prendrait le gouvernement français au<br />

cas où le sultan du Maroc ne ferait pas droit<br />

à ses <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s concernant l'Algérien illéga-<br />

lement arrêté par les autorités marocaines,<br />

ne reposent pour le moment que sur <strong>de</strong>s sup-<br />

positions.<br />

Cette note marque une véritable recula-<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong> Rouvier quand on la compare à celle<br />

qu'il fit publier le 21 <strong>août</strong>, au len<strong>de</strong>main<br />

<strong>de</strong> l'arrestation <strong>de</strong> Bou-Mzian, et qui af-<br />

fectait une allure <strong>de</strong> décision, à laquelle,<br />

hélas ! nous ne sommes plus guère habi-<br />

tués :<br />

Dès qu'il a été informé <strong>de</strong> l'arrestation d'un<br />

<strong>de</strong> nos sujets algériens par le gouvernement<br />

marocain — disait ce communiqué officiel —<br />

le prési<strong>de</strong>nt du conseil a donné son entière<br />

approbation aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> satisfaction for-<br />

mulées par notre ministre <strong>de</strong> Fez auprès du<br />

maghzen.<br />

M. Rouvier vient <strong>de</strong> prescrire en outre à ses<br />

agents à l'étranger . <strong>de</strong> faire connaître l'inci-<br />

<strong>de</strong>nt aux puissances signataires <strong>de</strong> la conven-<br />

tion <strong>de</strong> Madrid.<br />

En même temps ils <strong>de</strong>vront déclarer que<br />

l'intention du gouvernement français est d'en<br />

exiger réparation.<br />

La question affecte, d'ailleurs, l'intérêt so-<br />

lidaire qu'ont toutes les nations en relations<br />

avec le Maroc <strong>de</strong> faire respecter les traités et<br />

les usages qui règlent la situation <strong>de</strong> leurs<br />

sujets ou ressortissants dans l'empire chéri,<br />

fien.<br />

Encore qu'il fût parfaitement inutile <strong>de</strong><br />

saisir les puissances étrangères d'un inci-<br />

<strong>de</strong>nt qui ne regardait que nous et le Maroc,<br />

l'attitu<strong>de</strong> que prenait M. Rouvier, en cette<br />

circonstance, pouvait passer pour digne,<br />

surtout quand on la rapprochait <strong>de</strong> ses per-<br />

pétuelles courbettes envers l'Allemagne et<br />

l'Angleterre.<br />

Comme on le voit, il ne <strong>de</strong>vait pas persis-<br />

ter dans la bonne voie.<br />

Pourquoi donc ce revirement, que nous<br />

ne saurions, malgré tout, qualifier d'inat-<br />

tendu, étant donné le personnage ?<br />

Il nous revient qu'il serait le résultat <strong>de</strong><br />

la conversation <strong>de</strong> samedi entre M. Rouvier<br />

et le prince Radolin.<br />

Celui-ci aurait prié M. Rouvier d'éviter<br />

toute contrainte à l'égard du maghzen pour<br />

ne pas gêner les préparatifs <strong>de</strong> la conféren-<br />

ce et lui aurait promis que l'Allemagne<br />

s'emploierait avec énergie près d'Abd-el-<br />

Aziz pour nous faire obtenir satisfaction.<br />

Et Rouvier aurait accepté cette combi-<br />

naison ! !<br />

LE DENIER DES EXPULSES<br />

Nouveaux envois reçus pour les pros-<br />

crits qui, n'ayant pas voulu rompre leurs<br />

serments monastiques, meurent <strong>de</strong> iaim h<br />

l'étranger :<br />

Un curé <strong>de</strong> la vallée du Thou 10 ><br />

L'Abbé J... (<strong>de</strong> L..., Au<strong>de</strong>) 10 »»<br />

En l'honneur <strong>de</strong> saint Antoine <strong>de</strong><br />

Padoue 10 »3<br />

Que Dieu bénisse l'Express, semeur du<br />

bon grain • 3 »»<br />

Une mère <strong>de</strong> famille (Auch) S »»<br />

g 10»»<br />

L'Abbé 'Salomon » _10^»»<br />

50 »»<br />

Envois précé<strong>de</strong>nts......... 1001 45<br />

Total 1057 45<br />

Ouverte le 8 février 1904 par la félonie<br />

<strong>de</strong>s Japonais qui, préalablement à toute dé-<br />

claration, torpillèrent la flotte russe ancrée<br />

dans la ra<strong>de</strong> <strong>de</strong> Port-Arthur, la guerre s'est<br />

terminée hier, 29 <strong>août</strong> <strong>1905</strong>, par la signa-<br />

ture d'une convention établissant l'accord<br />

entre la Russie et le Japon.<br />

Le Japon retire toutes ses prétentions.<br />

Il cè<strong>de</strong> sur la question <strong>de</strong> l'in<strong>de</strong>mnité, sur<br />

la question <strong>de</strong> la limitation <strong>de</strong> la puissance<br />

russe en Extrême-Orient, sur la question<br />

<strong>de</strong>s bâtiments internés dans les ports neu-<br />

tres. La moitié <strong>de</strong> Sakhaline, voilà tout son<br />

butin. La vérité est qu'il n'en pouvait plus.<br />

Ainsi donc, assaillie à la fois à l'intérieur<br />

par la Révo'ution, à l'extér'eur par le Ja<br />

pon, la Russie a fait face à ces <strong>de</strong>ux enne<br />

mis et sort <strong>de</strong> la lutte en dictant ses con-<br />

ditions . Elle maintient son honneur in-<br />

tact, et c'est à elle que reste le <strong>de</strong>snier mot.<br />

En Mandchourie elle a concentré une ar-<br />

mée égale aux forces japonaises ; sur son<br />

territoire, elle a atténué la virulence du<br />

foyer <strong>de</strong> rébellion, et <strong>de</strong>vant cette doubl<br />

preuve <strong>de</strong> puissance le Japon a dû s'incli-<br />

ner.<br />

Nous accueillons avec joie la fin <strong>de</strong> cette<br />

guerre sanglante qui a coûté à notre alliée<br />

<strong>de</strong>s torrents <strong>de</strong> sang, et notre sat sfaction<br />

est d'autant plus gran<strong>de</strong> que la Russie sort<br />

<strong>de</strong> cette épreuve non pas en subissant la<br />

volonté <strong>de</strong> son adversaire, mais en Im-<br />

posant au contraire son ultimatum et er<br />

obligeant le Japon à se contenter d'un mi-<br />

nimum qui, par rapport aux dépenses <strong>de</strong> la<br />

guerre, doit lui sembler singulièrement il-<br />

lusoire et décevant.<br />

Puisse maintenant l'Empire russe procé-<br />

<strong>de</strong>r sans troubles à l'œuvre <strong>de</strong> sa réorga-<br />

nisai ion militaire et à la réforme <strong>de</strong> ses<br />

Institutions, C'esl le vœu le plus ar<strong>de</strong>nt que<br />

puisse former notre patriotisme. Car le<br />

traité <strong>de</strong> Portsmouth a, dès aujourd'hui,<br />

sa répercussion sur notre frontière <strong>de</strong> l'Est.<br />

Et ce n'est pas seulement Sakhaline dont, le<br />

sort vient <strong>de</strong> se régler ; ce pourrait être<br />

aussi celui tlu Maroc.<br />

la mise en circulation <strong>de</strong>s habous, le crédit<br />

foncier, la main-d'œuvre française, l'amélio-<br />

ration du sort <strong>de</strong>s petits, etc., notre gouverne-<br />

ment nous lance dans les luttes politiques et<br />

religieuses et ne pense qu'à jeter, en guise <strong>de</strong><br />

gâteaux, aux cerbères qu'il a déchaînés et dont<br />

il a peur, <strong>de</strong>s écoles congréganistes et <strong>de</strong>s cu-<br />

res.<br />

Nouvel exemple <strong>de</strong> la criminelle politique<br />

républicaine, politique antipatriotique, an-<br />

tifrançaise, politique odieuse qui indigne à<br />

juste titre les colons <strong>de</strong> Tunisie et provoque<br />

leurs justes récriminations ; mais il faut<br />

que ces colons se fassent une raison : on<br />

ne peut pas tout avoir.<br />

La République est essentiellement un<br />

gouvernement antifrancais. Ses actes sont<br />

en train <strong>de</strong> rendre l'Alsace très alleman<strong>de</strong>;<br />

les mêmes actes accroîtront continuelle-<br />

ment l'influence italienne. Tout cela est<br />

dans la logique <strong>de</strong>s principes.<br />

Ce que la France perd, l'Italie le gagne.<br />

La République le sait bien, mais elle con-<br />

tinuera imperturbablement sa politique<br />

antireligieuse.<br />

« Périssent nos colonies plutôt que nos<br />

principes ! »<br />

Le gouvernement <strong>de</strong> M.Loubet reste dans<br />

les traditions <strong>de</strong>s Ancêtres.<br />

A mentionner aujourd'hui <strong>de</strong>ux faits qui<br />

prouvent, une fois <strong>de</strong> plus, que la politique<br />

républicaine travaille pour les pays étran-<br />

gers.<br />

Les congrégations qui ont quitté la Frace<br />

vont s'établir au <strong>de</strong>hors. Quelques-unes<br />

cherchent encore un siège définitif pour les<br />

associations ; d'autres ont fixé leur tente<br />

définitivement.<br />

Les missionnaires du Sacré-Cœur, qui<br />

avaient leur maison mère à Issoudun, ont<br />

espéré longtemps que leur qualité <strong>de</strong> mis-<br />

sionnaires les protégerait contre les persé-<br />

cutions républicaines. N'ayant plus d'es-<br />

poir, ils transportent en Italie leur mai-<br />

son mère.<br />

On man<strong>de</strong> <strong>de</strong> Rome :<br />

Lé chapitre général <strong>de</strong> la Congrégation <strong>de</strong>s<br />

missionnaires du Sacré-Cœur d'Issoudun s'est<br />

tenu près <strong>de</strong> Louvain.<br />

Le P. Meyer, Alsacien, a été élu général. Il<br />

était jusqu'ici assistant.<br />

Le P. Genocchi a été nommé premier assis-<br />

tant du supérieur général, et le P. Bene<strong>de</strong>tti,<br />

<strong>de</strong> la maison <strong>de</strong> Rome, procureur général <strong>de</strong><br />

l'ordre. „ _,. . , _ .<br />

La maison <strong>de</strong> Rome sera désormais la. mai-<br />

son généralice.<br />

Les missionnaires du Sacré-Cœur conti-<br />

nueront d'évangéliser les pays confiés à<br />

leur dévouement et qui sollicitent leur zèle,<br />

mais ils seront pénétrés <strong>de</strong> plus en plus par<br />

un sang étranger. Autrefois Français dans<br />

la gran<strong>de</strong> majorité, ils <strong>de</strong>viendront Italiens<br />

par la force <strong>de</strong>s circonstances, par l'infil-<br />

tration continue <strong>de</strong> sentiments d'où le pa-<br />

triotisme français sera forcément éliminé.<br />

Et l'Italie gagnera ce que perd la France.<br />

On signale <strong>de</strong> Tunis un autre fait qui est<br />

une nouvelle condamnation <strong>de</strong> la politique<br />

républicaine, qu'elle soit métropolitaine ou<br />

coloniale.<br />

On lit dans la « Tunisie française » :<br />

Il y avait à la Goulette une école <strong>de</strong> Frères<br />

<strong>de</strong> la doctrine chrétienne qui recevait plus <strong>de</strong><br />

trois cents enfants, en gran<strong>de</strong> majorité étran-<br />

gers. A côté d'elle l'école royale italienne<br />

comptait si peu d'élèves qu'il était sérieuse-<br />

ment question <strong>de</strong> la supprimer.<br />

On a fermé l'école <strong>de</strong>s Frères.<br />

Sa clientèle s'est partagée par moitié entre<br />

l'école laïque française et... l'école royale ita-<br />

lienne qui, trop petite, s'est vue dans l'obliga-<br />

tion d'aarandir ses locaux ! ..... ...<br />

Ft aujourd'hui, le gouvernement italien fait,<br />

au'mépris <strong>de</strong>s traités, construire un vaste bâ-<br />

timent pour loger une école à laquelle, sans<br />

la maladresse <strong>de</strong> nos laïcisateurs sectaires, il<br />

allait être contraint <strong>de</strong> renoncer faute d élèves.<br />

Vainement la France a adressé <strong>de</strong>s reprê-<br />

soni ,lions à l'Italie au sujet <strong>de</strong> cette construc-<br />

tion • I'«alie a répondu qu'elle ne créait n<br />

n' grandissait, qu'elle transformait seulement<br />

ses classes à un point <strong>de</strong> vue hygiénique. Et<br />

r t ll me, au moment du traité franco- italien, le<br />

résldïnt d'alors, M. Millet, a néglige <strong>de</strong> faire<br />

r-,i,'p l'inventaire <strong>de</strong>s écoles italiennes ne va.<br />

rietfa la diplomatie française, d'ailleurs trop<br />

roulante ,a été roulée une fois <strong>de</strong> plus par la<br />

dinlomatie italienne !<br />

ha va paraît-il, à la rentrée, commettre<br />

iiimnouvelle faute du même genre en fermant,<br />

\ Tunis, l'école <strong>de</strong>s Frères <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> la<br />

K-isb.tli Encore une clientèle qu'on va envoyer<br />

avx écoles royales italiennes,d'autant plus 'que<br />

les écoles laïques françaises, bondées, sont<br />

déià obligées <strong>de</strong> refuser <strong>de</strong>s élèves.<br />

Tous ceux qui ont <strong>de</strong>s intérêts en Tunisie<br />

voient, avec irritation qu'au lieu <strong>de</strong> s'occuper<br />

<strong>de</strong>s questions vitales telles que la colonisation,<br />

BONIMENTS HYPOCRITES<br />

Malgré la tristesse <strong>de</strong>s temps présents,<br />

il y a toujours un peu à rire. Rions donc,<br />

puisque la majoritéblocar<strong>de</strong> du conseil gé-<br />

néral <strong>de</strong> l'Aube veut bien nous amuser.<br />

Ayant délibéré, elle a émis un vœu si co-<br />

mique que tout le Ion peuple <strong>de</strong> France va<br />

s'esclaffer. Par ce vœu, elle invite le gou-<br />

vernement qui prési<strong>de</strong>ra aux prochaines<br />

élections, à s'abstenir complètement <strong>de</strong><br />

toute pression, apparente ou occulte, soit<br />

sur l'esprit <strong>de</strong>s fonctionnaires, soit sur ce-<br />

lui <strong>de</strong>s électeurs.<br />

Est-ce assez plaisant ! Nous aurions été<br />

curieux <strong>de</strong> contempler la physionomie du<br />

préfet quand ces gais farceurs l'invitèrent<br />

à trahir ses intérêts et son gouvernement.<br />

« Que signifie cette plaisanterie <strong>de</strong> mau-<br />

vais goût, aurait-il pu leur répondre ? Si<br />

c'est ma tête que vous voulez, autant vaut<br />

me la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r sans me gouailler. Mon<br />

dévouement à la République vous est donc<br />

bien suspect, que vous me supposiez capa-<br />

ble <strong>de</strong> manquer au plus sacré <strong>de</strong> mes <strong>de</strong>-<br />

voirs, en ne déployant pas un zèle dévorant<br />

pour écraser la réaction qui, sous la forme<br />

provocante <strong>de</strong> l'appel au pays essaierait <strong>de</strong><br />

bouleverser nos institutions et <strong>de</strong> me faire<br />

perdre ma place ? Je ne suis pas si sot que<br />

<strong>de</strong> me montrer impartial. Ce n'est pas<br />

quand le gouvernement a proscrit <strong>de</strong>s<br />

Français dont le crime était <strong>de</strong> se présenter<br />

aux élections avec succès ou <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>r<br />

l'estime et la confiance <strong>de</strong>s familles, que je<br />

vais sacrifier la raison d'Etat républicaine<br />

à <strong>de</strong> vagues sentimentalités libérales et à<br />

une fausse conception <strong>de</strong>s idées d'égalité et<br />

<strong>de</strong> tolérance. Vous seriez bien attrapés si<br />

je prenais votre vœu au sérieux. Que <strong>de</strong>-<br />

viendriez-vous, hommes inconséquents et<br />

imprévoyants, si je n'agissais sur les es-<br />

prits, si je ne falsifiais les scrutins, si je ne<br />

révoquais les hésitants, si je ne réchauf-<br />

fais les tiè<strong>de</strong>s, si je ne grattais les regis-<br />

tres, si je ne doublais les urnes, si je ne<br />

sabotais pas le pétrin électoral ? »<br />

Le préfet <strong>de</strong> l'Aube, s'il avait eu un peu<br />

<strong>de</strong> dignité et d'esprit, pouvait se moquer<br />

agréablement <strong>de</strong> ces élus radicaux et blo-<br />

cards, <strong>de</strong> ces conseillers généraux qui, tous<br />

bénéficiaires <strong>de</strong> la candidature officielle, se<br />

donnent <strong>de</strong>s airs indépendants et jouent la<br />

comédie <strong>de</strong> la liberté électorale.<br />

Ne serait-ce que par gratitu<strong>de</strong>, ils <strong>de</strong><br />

vraient se contenter <strong>de</strong> jouir en paix <strong>de</strong>s<br />

profits que leur valent la protection <strong>de</strong>s<br />

ministres et l'action <strong>de</strong>s préfets. Qui donc<br />

les oblige à se livrer à ces manifestations<br />

ridicules ? Ils sont les maîtres, qu'ils ré-<br />

gnent par la proscription, la corruption, la<br />

délation ; au'ils aient la franchise <strong>de</strong> leur<br />

<strong>de</strong>spotisme,' ce serait moins répugnant que<br />

tous ces boniments hypocrites et menson-<br />

gers. Ils ne trompent personne et excitent<br />

la risée publique.<br />

Par fil Spécial<br />

Trésorier, M. Hublet (Nord).<br />

M. Bruno, prési<strong>de</strong>nt du comité d'oream'sa-<br />

tion, n'a pas été élu. b lia<br />

Faisons remarquer en passant que M. Guérin<br />

nomme vice-prési<strong>de</strong>nt, est cet instituteur <strong>de</strong><br />

^e^t^t 1086116 qui fut Voh > et d'une nS<br />

sure disciplinaire au cours <strong>de</strong> l'affaire Thà<br />

SS-eî -qui , vien t d'être réintégré dans son<br />

poste a Liverdun ; <strong>de</strong> même M. Va<strong>de</strong>z chargé<br />

du rapport général, fut récemment déplacé<br />

pour <strong>de</strong>s raisons politiques ; ces élections don-<br />

mteurs 116 ^ tendance d'esprit <strong>de</strong>s insti-<br />

Après la séance, les congressistes ont été<br />

reçus a l'hôtel <strong>de</strong> ville, où fon a trinqué à la<br />

prospérité <strong>de</strong> l'école laïque et <strong>de</strong> la Républi-<br />

que sociale.<br />

Le congrès comprend 580 délégués et 600<br />

auditeurs ; 127 amicales sont représentées.<br />

arocaine<br />

TT . „ Paris, 29 <strong>août</strong>.<br />

Une note officieuse précise les instructions<br />

données a notre représentant à Fez, tout en<br />

laissant entendre que la mise en <strong>de</strong>meure<br />

signifiée au sultan du Maroc en ce qui touche<br />

1 arrestation <strong>de</strong> Bou-Mzian est <strong>de</strong> beaucoup<br />

moins comminatoire qu'on ne le croyait. ; en<br />

voici le texte :-<br />

' En raison du temps assez long qu'exigent<br />

les communications, ce n'est que <strong>de</strong>main ou<br />

anres-<strong>de</strong>mam que M. Saint-René Taillandier<br />

sera en mesure d'adresser ses <strong>de</strong>rnières som-<br />

mations au maghzen ; notre ministre doit s

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