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Dossier documentaire et pédagogique du service éducatif

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Jacqueline Pagnol est plutôt convaincante dans son interprétation de Brigitte, jeune fille que l’on découvre par<br />

les yeux de Franz Schubert. On la trouve d’abord jolie <strong>et</strong> insouciante (<strong>et</strong> là le charme espiègle de Jacqueline<br />

Pagnol opère à plein) mais on découvre p<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it qu’elle est mue par un arrivisme forcené qui lui fera<br />

préférer un fade nobliau, coureur de jupons invétéré mais prêt à la couvrir d’or. Le pouvoir contre l’art, les<br />

apparences contre la sincérité, autant de thèmes qui parcourent l’œuvre de Pagnol. Rétrospectivement, on<br />

comprend que le fait que Brigitte se fiance avec le musicien n’est qu’un moyen pour elle de quitter le village <strong>et</strong><br />

de découvrir la grande ville, la grande vie. Elle l’annonce d’ailleurs dès sa première rencontre avec Schubert, lui<br />

répondant lorsqu’il lui demande si elle a un amoureux : « Je n’ai pas de fiancé ! Si je n’avais plus qu’un<br />

amoureux, les autres ne me donneraient plus rien ! » Elle butine d’homme en homme, apprécie leurs cadeaux,<br />

les p<strong>et</strong>its bijoux de pacotille qu’ils lui offrent. De l’inconstance sans conséquence pense t-on au départ, avant<br />

de se rendre compte que la jeun<strong>et</strong>te a construit toute sa vie là-dessus <strong>et</strong> qu’elle est désormais prisonnière de<br />

son rôle.<br />

La Belle meunière n’est certes pas un grand film de Marcel Pagnol. C’est une p<strong>et</strong>ite fable, très classique dans<br />

son fond, très superficielle dans sa forme. Mais il se dégage un certain charme de ce p<strong>et</strong>it film. Il y a ce Tyrol<br />

d’opér<strong>et</strong>te reconstitué dans le sud de la France, il y a l’accent corse de Tino Rossi qui contredit à chaque parole<br />

l’origine viennoise de son personnage. Il y a ensuite de beaux passages, drôles ou émouvants, des dialogues<br />

savoureux que l’on r<strong>et</strong>rouve d’ailleurs pour la plupart dans la bouche <strong>du</strong> meunier, personnage tout droit sorti<br />

de l’univers de Pagnol. Il faut l’entendre par exemple parler de ses amour<strong>et</strong>tes dans le moulin, passage dont les<br />

dialogues ouvertement grivois surprennent dans une pro<strong>du</strong>ction de l’époque ! Une curiosité qui témoigne de<br />

l’envie toujours présente de Pagnol d’arpenter de nouveaux chemins, de s’essayer à des paris techniques<br />

impossibles quitte, parfois, à louper le coche.<br />

Par Olivier Bitoun - le 28 novembre 2008<br />

Année : 1948<br />

Pays : France<br />

Genres : Comedie, Musical<br />

Réalisé par : Marcel Pagnol<br />

Avec : Tino Rossi, Jacqueline Pagnol, Raoul Marco, Lilia V<strong>et</strong>ti, Raphaël Patorni, Emma Lyonel, Suzanne<br />

Desprès, Roger Monteaux, Christian Bertola, Jean-Paul Coquelin, Pierr<strong>et</strong>te Rossi, Gustave Hamilton,<br />

Edouard Hemme, Jules Dorpe<br />

Musique : Vincent Scotto<br />

Durée : 99 min<br />

Format d'image : 1.37:1<br />

Couleur : Couleur<br />

http://www.dvdclassik.com/critique/la-belle-meuniere-pagnol<br />

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