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Le présent document se veut une contribution à un travail ... - EuroSAE

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<strong>Le</strong>s autres composants<br />

Mais il n’y a pas que les circuits intégrés. L’électronique des armées repo<strong>se</strong><br />

aussi sur d’autres composants : les <strong>se</strong>mi-conducteurs discrets, les tubes électroniques<br />

et les composants passifs ; enfin les composants divers – car il y a<br />

toujours <strong><strong>un</strong>e</strong> catégorie « divers ».<br />

<strong>Le</strong>s <strong>se</strong>mi-conducteurs discrets (c’est-<strong>à</strong>-dire tous les <strong>se</strong>mi-conducteurs sauf<br />

les circuits intégrés) étaient soutenus, au cours des années cinquante, avant<br />

l’arrivée des circuits intégrés. <strong>Le</strong>s armées ont ensuite préféré le silicium, qui<br />

devait finalement remplacer totalement le germanium, grâce <strong>à</strong> <strong>se</strong>s qualités de<br />

tenue en température. <strong>Le</strong>s normes militaires exigeaient en effet <strong>un</strong> fonctionnement<br />

jusqu’<strong>à</strong> 125° C, ce que le germanium ne pouvait faire. Il est ironique de<br />

constater que ce n’est pas pour cette raison que le silicium a supplanté le germanium,<br />

mais parce que les propriétés physiques de l’oxyde SiO2 ont permis le<br />

développement de la technologie planar, riche en promes<strong>se</strong>s (tenues) de densité,<br />

de fiabilité et de faible coût.<br />

Ensuite, au cours des années soixante, les armées ont lancé les études<br />

permettant d’atteindre des puissances plus fortes et des fréquences plus élevées,<br />

et donc de remplacer progressivement les tubes électroniques, chers,<br />

volumineux et fragiles, dans <strong>un</strong> nombre de plus en plus grand d’applications.<br />

Par exemple, le STTA soutint en 1963 <strong><strong>un</strong>e</strong> étude de transistor au silicium capable<br />

de fournir 1 watt <strong>à</strong> la fréquence de 250 MHz. Des études de thyristors<br />

(commutateurs de puissance) et de diodes t<strong>un</strong>nel, dont on espérait qu’elles<br />

permettent de réali<strong>se</strong>r des mémoires, furent également soutenues. L’ambiance<br />

était celle d’<strong><strong>un</strong>e</strong> « chas<strong>se</strong> au tube » dont le prix, le volume et la mauvai<strong>se</strong> fiabilité<br />

limitaient les performances des matériels, qui devaient <strong>travail</strong>ler <strong>à</strong> haute fréquence<br />

pour des raisons de flux d’information transmi<strong>se</strong> et de transparence de<br />

l’atmosphère. C’était l’époque où les fabricants de matériels, de matériels de<br />

mesure par exemple, axaient leur publicité sur le « tout état solide », identique<br />

au « sans tube ».<br />

<strong>Le</strong>s tubes électroniques toutefois restaient incontestés pour les grandes<br />

puissances, c’est-<strong>à</strong>-dire pour les radars : le magnétron (le premier des tubes<br />

hyperfréquences), le klystron 7 et le carcinotron 8 étaient au catalogue de CSF et<br />

de Thomson, puis de Thomson-CSF, en partie grâce au soutien des armées et,<br />

pour la partie que je connais mieux, du STTA. En partie aussi grâce aux Américains,<br />

qui avaient passé, <strong>à</strong> CSF en particulier, des contrats pour le carcinotron.<br />

La CSF créa d’ailleurs <strong><strong>un</strong>e</strong> filiale aux États-Unis, la Warnecke Inc., du nom de<br />

l’ingénieur qui était responsable du tube. <strong>Le</strong> succès de la CSF dans ce domaine<br />

est <strong>un</strong> modèle de réussite, et de réussite durable, de l’industrie électronique<br />

françai<strong>se</strong> d’après-guerre. C’est aussi <strong>un</strong> exemple significatif de ce que les Américains<br />

étaient prêts <strong>à</strong> accepter pour que l’Europe <strong>se</strong> relève techniquement et<br />

devienne <strong>un</strong> allié fort, plutôt qu’<strong>un</strong> boulet <strong>à</strong> traîner. À côté de cette réussite, il<br />

convient aussi de signaler que les tubes eurent leurs défen<strong>se</strong>urs au-del<strong>à</strong> du<br />

7 Tube électronique qui produit des ondes aux fréquences de la gamme dite des hyperfréquences,<br />

caractéristiques des radars. Dans certains radars, on lui préférait le magnétron ou le carcinotron.<br />

8 Du grec karkinos (crabe), car l’onde <strong>se</strong> déplace en <strong>se</strong>ns inver<strong>se</strong> du <strong>se</strong>ns habituel dans le tube.<br />

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