Rapport mission dogon 2002 - Alain Gallay
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TRADITION C : LA POTERIE 45<br />
motte classique par percussion des doigts raides<br />
serrés.<br />
Guiloveli (13.2.<strong>2002</strong>)<br />
On note une forte proportion de potières travaillant<br />
sur fond retourné, ce qui se marque par la fréquence<br />
des poteries décorées à la cordelette roulée et la<br />
fréquence des grands tessons-tournettes. Certaines<br />
potières pratiquent également le montage en anneau,<br />
mais non le modelage (fi g. 13).<br />
Diengo Fulbé (14.2.<strong>2002</strong>)<br />
Diengo Fulbé est un village aéré de type peul, dont le<br />
chef de village est un Peul. L’agglomération abrite des<br />
potières peul mabuubé et une famille de potières ton<br />
djèmè ne pratiquant que le fond retourné : une mère<br />
et ses deux fi lles. Le chef de famille se dit Samasseku.<br />
Nous ne pouvons obtenir son vrai patronyme.<br />
Koé-lé (15.2.<strong>2002</strong>)<br />
Les habitants de ce village proche de Modjodjé<br />
parlent également le peul malgré une occupation<br />
essentiellement <strong>dogon</strong>. On y trouve deux familles<br />
de Ton djèmè et une potière <strong>dogon</strong> de tradition<br />
A retraitée. Les potières de tradition C pratiquent<br />
le fond retourné et le montage en anneau. Dans<br />
une concession, grande jarre caractéristique de la<br />
tradition avec fond proéminent qui évoque celle dont<br />
nous avons observé la confection à Goundaka.<br />
Concession C1 : montage sur fond retourné. La<br />
plaque de terre est aplatie sur un couvercle de fût<br />
d’essence. Utilisation d’un percuteur de pierre<br />
parallélépipédique. Les fonds de poteries terminés<br />
sèchent sur des tessons-coupelles remplis d’un peu<br />
de sable.<br />
Concession C2. Montage en anneau à partir d’un<br />
colombin et non d’un anneau. La potière commence<br />
par pétrir une boule, puis modèle une dépression<br />
facilitant (?) la confection d’un gros colombin. Ce<br />
dernier est incurvé pour former un anneau qui est<br />
déposé dans un tesson-coupelle relativement concave,<br />
face inférieure écrasée.<br />
Tomikoro (16.2.<strong>2002</strong>)<br />
Toutes les femmes de la concession C1 pratiquent<br />
le montage en anneau. Les poteries témoignent<br />
clairement de cette pratique et présentent trois zones<br />
superposées, soit, de haut en bas : bande décorée à<br />
l’épi de Blepharis sp., zone lissée aux doigts, partie<br />
inférieure (y compris fond) raclée. Le montage<br />
en anneau peut s’identifi er en observant la légère<br />
dépression au bord raclé visible dans le fond du<br />
récipient.<br />
Wo (21.2.<strong>2002</strong>)<br />
Concession C1 : poteries moulées sur fond retourné<br />
très reconnaissables à leur fond lissé à l’épi de maïs.<br />
A l’intérieur, une zone supérieure irrégulièrement<br />
lissée se termine à mi-hauteur.<br />
Bodio (21.2.<strong>2002</strong>)<br />
Nous sommes hors de la zone de parler tomo. Le<br />
village parle le donnoso. La famille de forgerons est<br />
néanmoins une vraie famille de Ton djèmè parlant<br />
le tomokan. Le chef de famille se dit originaire de<br />
Simi et considère qu’il est la seule famille ton djèmè<br />
à exercer son métier en zone donnoso. La céramique<br />
est montée en anneau sur tesson-coupelle (fi g. 14 et<br />
15).<br />
Simi (22.2.<strong>2002</strong>)<br />
Montage en anneau sur tesson-coupelle parfaitement<br />
identifi able au niveau de la dépression affectant le<br />
fond des poteries. On notera la présence de poteries<br />
noires réduites, brillantes à l’état neuf (ce type<br />
de poterie est notamment vendu sur le marché de<br />
Bankas). La technique utilisée consiste à recouvrir<br />
les poteries chaudes de bale de mil, puis à les tremper<br />
dans une décoction végétale tirée des fruits d’un<br />
acacias dont on nous montre un spécimen près du<br />
village.<br />
2. Séquences de montage<br />
Trois techniques de montage sont utilisées sur le<br />
Plateau méridional par les femmes des Ton djèmè :<br />
le modelage, le montage en anneau avec adjonction<br />
secondaire du fond et le pilonnage sur forme convexe<br />
(fond retourné).<br />
ETUDE ETHNOARCHEOLOGIQUE DES TRADITIONS CERAMIQUES DU PAYS DOGON