Rapport mission dogon 2002 - Alain Gallay
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TRADITION C : LA POTERIE 59<br />
au niveau du diamètre maximum peut signaler la<br />
jonction entre la partie inférieure moulée et la partie<br />
supérieure montée au colombin. L’extérieur de la<br />
poterie, notamment le fond, peut porter des traces<br />
de lissage à l’épi de maïs ou un décor à la cordelette<br />
roulée.<br />
5. Eventail morphologique et décoratif<br />
L’éventail morphologique, formes spéciales mises<br />
à part, se répartit entre quelques grandes classes<br />
fonctionnelles morphométriquement distinctes :<br />
grandes jarres de stockage, jarres à conserver l’eau,<br />
jarres à transporter l’eau, marmites à cuire, jattes<br />
pour laver, bols pour les ablutions et bols pour<br />
servir la sauce. Les diagrammes typométriques<br />
obtenus, particulièrement pertinents, pourraient, à<br />
l’avenir, rendre de grands services dans l’analyse<br />
des corpus céramiques archéologiques locaux. Les<br />
principaux décors individualisés se retrouvent sur<br />
toutes les catégories fonctionnelles avec néanmoins<br />
quelques particularités. Les grandes jarres ne sont<br />
pas décorées. Les décors en chevrons tracés avec<br />
un brin de paille ne se retrouvent que sur les jarres<br />
à conserver et à transporter l’eau. Les quadrillages<br />
peints sont caractéristiques des bols à ablutions.<br />
Bien que la présente <strong>mission</strong> n’ait pas été pas<br />
orientée prioritairement sur la description stylistique<br />
de la céramique, nous pouvons néanmoins présenter<br />
un rapide tableau de la céramique de la tradition<br />
C1 (Plateau) basé sur un corpus d’environ 90<br />
récipients dessinés par Youssouf Kalapo, dont 70<br />
récipients pouvant faire l’objet d’une approche<br />
morphométrique. Nous avons joint à ce corpus les<br />
poteries enquêtées à Modjodjé-lé lors des <strong>mission</strong>s<br />
MAESAO, soit 19 exemplaires utilisables pour la<br />
typométrie dont les fonctions sont connues (fi g. 22<br />
et 23).<br />
Nous présenterons donc ici une première approche<br />
des catégories fonctionnelles de la céramique. Le<br />
classement proposé (formes spéciales exclues)<br />
est une typologie fondée sur les trois dimensions<br />
principales des récipients : diamètre maximum,<br />
hauteur et diamètre de l’ouverture (pris à l’extérieur<br />
de la lèvre) (cf. de Ceuninck 1992).<br />
On insistera ici que la partition proposée ne correspond<br />
pas obligatoirement aux catégories fonctionnelles<br />
indigènes sanctionnées par des noms particuliers.<br />
La typologie répond par contre à un objectif d’ordre<br />
ethnoarchéologique précis que l’on peut formuler en<br />
une question : est-il possible d’identifi er la fonction<br />
d’un récipient en se basant sur les seules trois mesures<br />
principales de ce dernier ?<br />
Pour cela, les données récoltées sont à notre avis<br />
suffi santes, bien que les fonctions des récipients<br />
n’aient pas été systématiquement recueillies. La<br />
combinaison : 1. des récipients d’usages connus<br />
situés dans un espace à trois dimension, 2. des<br />
regroupement opérés sur le plan typométrique<br />
dans ce même espace pour l’ensemble du corpus,<br />
permettent en effet de proposer des classes que l’on<br />
peut considérer comme homogènes à la fois sur le<br />
plan fonctionnel et sur le plan morphométrique.<br />
On pourra consulter les données de base de ce corpus<br />
dans le tableau de l’annexe 2.<br />
Approche typométrique générale<br />
Les diagrammes des fi gures 24 et 25 permettent<br />
de visualiser la structure typométrique du corpus<br />
céramique en mettant en évidence les rapports<br />
diamètre maximum/hauteur et diamètre maximum/<br />
diamètre de l’ouverture. La ségrégation des diverses<br />
catégories fonctionnelles est excellente, avec un<br />
avantage certain pour le rapport diamètre maximum/<br />
diamètre de l’ouverture.<br />
<strong>Rapport</strong> diamètre maximum/hauteur<br />
On observe globalement une corrélation très<br />
claire entre les deux variables, toutes catégories<br />
fonctionnelles confondues, situation qui témoigne<br />
d’un gabari général guidant la production. Une<br />
ségrégation claire apparaît, vers 43 cm de diamètre<br />
maximum, entre les grands récipients destinés au<br />
stockage (de l’eau ou d’autres denrées) et les autres<br />
catégories de récipients. Les poteries en relation avec<br />
le lavage sont clairement isolées du fait d’une hauteur<br />
signifi cativement plus faible. Les dimensions<br />
absolues permettent de décrire, du plus petit au<br />
plus grand, une séquence : servir les sauces, cuire,<br />
ETUDE ETHNOARCHEOLOGIQUE DES TRADITIONS CERAMIQUES DU PAYS DOGON