Rapport mission dogon 2002 - Alain Gallay
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Les outils utilisés permettent dans une certaine<br />
mesure d’identifi er les différentes techniques de<br />
montage. Les instruments identifi és dans le cadre de<br />
la tradition C sont les suivants :<br />
Tesson-coupelle : gèmè<br />
Tesson-tournette : dugunu-gèmè, dungunu-gèmè<br />
Racloir recourbé métallique, parfois simple couteau à<br />
lame recourbée : sana<br />
Percuteur de pierre : toubou<br />
Rachis d’épi de maïs : megerè nyu mabaga<br />
Rachis d’épi de Blepharis sp. : nianga singeré,<br />
nianga sengeré<br />
Tresse : mini<br />
Demi-tige de mil : kéri, tiéri<br />
Lissoir en calebasse : kuakolo, kobételè<br />
Les tessons-coupelles (Cotes) sont employés comme<br />
supports indifféremment dans les trois traditions,<br />
mais cette utilisation reste néanmoins marginale dans<br />
la technique du fond retourné. On peut considérer<br />
cet instrument comme le meilleur marqueur de la<br />
tradition C.<br />
Le couteau à lame recourbée (RACL) se retrouve<br />
dans les trois techniques, mais son utilisation diffère<br />
de cas en cas. Dans la technique du fond retourné, cet<br />
instrument sert essentiellement à racler et à amincir<br />
l’intérieur de la panse des poteries. Dans le modelage<br />
et le montage en anneau, le même instrument sert à<br />
racler l’extérieur des poteries, notamment les fonds<br />
portant encore la marque du support.<br />
On observe également dans les trois techniques des<br />
décors d’impressions roulées obtenues avec un rachis<br />
d’épi de Blepharis sp. (plante qui avait été d’abord<br />
identifi ée comme Barleria linariifolia).<br />
Les dalles de pierre (Dalle), les percuteurs de pierre<br />
(P.PIER), les épis de maïs (MAIS), ainsi que les<br />
tresses et les cordelettes (TRE), ne se rencontrent<br />
habituellement qu’associés à la technique du fond<br />
retourné. Il semble en aller de même pour les<br />
tournettes façonnées dans de grands tessons de<br />
poteries (Ttes). Selon D. Arama (Maiga) (fi che 5612,<br />
Guilovéli : 13.2.<strong>2002</strong>, cet instrument n’intervient<br />
que dans la seconde phase du façonnage des poteries<br />
TRADITION C : LA POTERIE<br />
fabriquées sur fond retourné, lors du montage de la<br />
panse par colombins.<br />
Les racloirs faits d’une demi-tige de mil (TIG.MIL)<br />
sont utilisés à la place des racloirs métalliques dans<br />
les techniques du modelage et du montage en anneau,<br />
uniquement pour le raclage et le lissage externe.<br />
4. Identifi cation des techniques par les traces<br />
L’analyse des traces laissées sur les poteries par<br />
certaines opérations de montage de la céramique<br />
permet également de différencier les trois types de<br />
production. Les fonds grossièrement raclés signalent<br />
les techniques du modelage et du montage en anneau.<br />
Les fonds épais résultant du montage par modelage<br />
s’opposent aux fonds relativement minces présentant<br />
une dépression interne du montage en anneau. La<br />
sphéricité des fonds, le lissage au maïs ou le décor à<br />
la cordelette roulée, ainsi que des marques internes,<br />
signalant la jonction entre la panse et la zone montée<br />
au colombin sont caractéristiques de la technique du<br />
fond retourné.<br />
L’analyse des traces laissées sur les poteries par<br />
certaines opérations de montage de la céramique<br />
constitue l’une des approches les plus intéressantes<br />
de l’étude des poteries archéologiques (Huysecom<br />
1994). Les traces laissées sur les poteries permettent,<br />
dans le cas présent, d’identifi er facilement les trois<br />
techniques.<br />
Montage en anneau : on observe une légère<br />
dépression interne dans le fond de la poterie qui<br />
est relativement mince. L’extérieur de la panse est<br />
souvent simplement grossièrement raclé alors que<br />
le fond, relativement mince, peut être soigneusement<br />
lissé avec une demi-tige de mil.<br />
Modelage : le fond est épaissi et légèrement<br />
protubérant à l’extérieur surtout pour les poteries les<br />
plus grandes. Aucune dépression n’est observable à<br />
l’intérieur. La partie inférieure de la panse et le fond<br />
sont grossièrement raclés à l’aide d’une demi-tige de<br />
mil.<br />
Fond retourné : La poterie présente une forme<br />
arrondie régulière de la partie inférieure. Une légère<br />
dépression horizontale située à l’intérieur du récipient<br />
ETUDE ETHNOARCHEOLOGIQUE DES TRADITIONS CERAMIQUES DU PAYS DOGON