Une guerre perdue d'avance ? - Autosphere
Une guerre perdue d'avance ? - Autosphere
Une guerre perdue d'avance ? - Autosphere
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Les salons de l’auto (suite de la une)<br />
Votre déplacement en vaut-il la peine ?<br />
Ce n’est toutefois pas au Salon international<br />
de l’auto de Montréal que les gens signent<br />
un contrat de vente. Considérant ce fait,<br />
demandez-vous si votre concession a quelque<br />
chose à gagner à déléguer quelques-uns de<br />
ses représentants au Salon pour quelques<br />
jours ? Peut-être, au contraire, en sortez-vous<br />
gagnants dans les semaines et les mois<br />
qui suivent ?<br />
DANIEL RUFIANGE<br />
Chaque bannière automobile ne perçoit pas le<br />
SIAM de la même façon. Si certains souhaitent<br />
en profi ter pour réaliser quelques ventes, il en<br />
va tout autrement pour les marques de prestige. Pour<br />
elles, l’exercice en est un de visibilité, quoique…<br />
Le rêve<br />
« L’an dernier, nous avons vendu une voiture »,<br />
s’empresse de nous confi er Kelly Strong, directeur<br />
chez Lamborghini Montréal, fi liale de John Scotti<br />
Automotive Ltée. « Ça fait 31 ans que je viens au<br />
Salon et j’adore ça. C’est certain que ca représente<br />
beaucoup de travail, ne serait-ce que pour la logistique<br />
du transport des véhicules, mais il est agréable<br />
de rencontrer les gens. Dans notre milieu, nous<br />
connaissons plusieurs futurs clients, mais il y a toujours<br />
un acheteur que nous ne connaissons pas. Si<br />
notre présence nous permet de vendre un seul véhicule,<br />
ici ou ailleurs, elle devient plus que rentable »,<br />
conclut Kelly Strong.<br />
Le discours diffère chez Ferrari. Ce n’est pas<br />
qu’on remet en question la pertinence d’une présence<br />
au Salon, mais plutôt qu’on y voit des avantages<br />
différents. Pour Richard Gaglewicz, directeur<br />
des Ventes chez Maserati, « il est très rare que nous<br />
réalisions une vente sur place. Nous ne sommes pas<br />
ici pour cela. Habituellement, nos futurs clients sont<br />
déjà en contact avec nous. Cette année toutefois, un<br />
client de l’extérieur nous a contactés et doit venir<br />
nous rencontrer au salon. »<br />
En étant présente au SIAM chaque année,<br />
Ferrari/Maserati s’offre une vitrine. « Ça permet<br />
aux gens de savoir que notre bannière est présente<br />
ici même à Montréal. C’est une belle visibilité pour<br />
nous », d’ajouter Richard Gaglewicz.<br />
Il n’y a pas que les grandes marques qui profi -<br />
tent de la visibilité du SIAM. Pour Luc Chartrand,<br />
l’homme derrière HTT Technologies, une entreprise<br />
québécoise, faut-il le rappeler, la présence au SIAM<br />
est inestimable. « Lors de notre première présence,<br />
en 2007, les retombées médiatiques ont été incroyables;<br />
nous nous sommes fait connaître sur toute la<br />
planète. Aujourd’hui, les gens viennent nous voir et<br />
savent qui nous sommes. »<br />
Les grandes marques<br />
Le SIAM est une immense salle d’exposition pour<br />
les constructeurs et une occasion unique pour les<br />
consommateurs de voir tous les modèles réunis.<br />
Mais comment se retrouve-t-on dans cette jungle ?<br />
Pour Sabine Laurent, conseillères aux Ventes chez Hyundai<br />
Longueuil, le Salon représente une occasion unique de développer<br />
un lien affectif avec la clientèle.<br />
« Je dois avouer que j’étais un peu perdu ce matin.<br />
Je me demandais si ma présence allait être utile »,<br />
avoue candidement Christian Landry, de Park<br />
Avenue Volkswagen, à Brossard. « C’est mon premier<br />
salon. C’était tranquille ce matin. Mais quand<br />
les gens ont commencé à entrer; il y a eu de l’action.<br />
Je réalise qu’ils viennent nous poser des questions,<br />
et que c’est une excellente occasion pour établir un<br />
premier contact. Il n’y a pas de pression. C’est à eux<br />
de décider de la suite des choses. »<br />
Jérôme Frenette, conseiller aux Ventes chez<br />
Chartrand Ford, à Laval, abonde dans le même sens.<br />
« Le client n’est pas stressé. Il vient jaser du produit,<br />
et nous sommes là pour l’informer correctement.<br />
J’ajouterais que c’est le contexte idéal; nous pouvons<br />
nous concentrer sur le produit sans penser aux<br />
objectifs de ventes. Et cette approche rapporte. Au<br />
cours des deux dernières années, sept ventes directes<br />
ont découlé de ma présence au SIAM. »<br />
Ce lien de confi ance créé avec le client au SIAM<br />
semble faire l’unanimité chez les gens que nous<br />
avons rencontrés. Pour Sabine Laurent, conseillère<br />
aux Ventes chez Hyundai Longueuil, ça va plus<br />
loin. « Oui, le Salon se prête bien au recrutement de<br />
futurs clients, mais c’est surtout l’occasion d’établir<br />
un premier contact. Les gens savent que nous<br />
La très attendue Fiat 500 attirait bien des curieux<br />
lors de notre passage au SIAM.<br />
ne sommes pas là pour leur vendre une voiture. Le<br />
processus d’achat d’une automobile est une affaire<br />
très émotive, et c’est ce lien affectif que j’aime bâtir<br />
avec eux. Le Salon se prête bien à cela. Quand ils<br />
se sentent en confi ance, ça facilite le travail. Ce qui<br />
est intéressant, c’est la présence de plusieurs couples.<br />
La dynamique est différente quand l’homme et la<br />
femme sont ensemble; c’est intéressant à observer. »<br />
Le travail d’équipe<br />
<strong>Une</strong> fois le premier contact établi, rien ne dit que le<br />
client retournera voir le même conseiller aux ventes<br />
qui a répondu à ses questions.<br />
C’est là que l’esprit d’équipe intervient, comme<br />
notre entretien avec Marc-André Masson et Daniel<br />
Safadi, respectivement de Mazda 2-20 de Pincourt<br />
et de MÉTRO Mazda Montréal, nous a permis de<br />
constater. Ces derniers confi rment aussi qu’il s’agit<br />
d’une excellente occasion pour rencontrer les gens,<br />
mais qu’il ne faut pas s’imaginer que ces derniers<br />
reviendront nous voir par la suite. « L’important,<br />
c’est qu’ils retournent dans une concession Mazda,<br />
peu importe laquelle. À ce chapitre, il faut avoir une<br />
vision plus globale et penser à l’entreprise. »<br />
Cette philosophie rejoint la façon de faire de<br />
Honda. Dans leur espace, on ne retrouve aucun<br />
conseiller aux Ventes. « On veut éviter que le client<br />
ressente de la pression », mentionne Nadia Mereb,<br />
responsable des Communications avec les médias<br />
pour le Québec. « Nous agissons de la sorte depuis<br />
quelques années », ajoute Pierre Langevin, directeur<br />
général de la zone du Québec pour Honda Canada.<br />
« Nous avons des jeunes sur place qui ont été formés<br />
pour répondre aux questions des gens. Ce sont bien<br />
souvent de jeunes universitaires qui étudient pour<br />
faire carrière dans le domaine de l’automobile. »<br />
Cette approche permet une diffusion plus uniforme<br />
de l’information. « Les gens ne proviennent<br />
pas tous des mêmes régions. Ils ont des besoins différents<br />
», d’ajouter Pierre Langevin. « Les jeunes sont<br />
là pour les référer aux bons concessionnaires. » À<br />
noter qu’un représentant de Honda Canada est toujours<br />
sur place.<br />
16 Janvier-février 2011 • Auto Journal