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13 Janvier 1909 - Bibliothèque de Toulouse

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LE HUHIÊRO 5 CENTIMES<br />

m 1<br />

OB"$>5*.M<br />

1 'autorité patenwUe, <strong>de</strong> sa-<br />

bes taillées sur le modèle du Foyer ne'<br />

sçient pas <strong>de</strong>s brandons <strong>de</strong> haine et <strong>de</strong><br />

discor<strong>de</strong>, c'est-à-dire précisément la sub-<br />

version <strong>de</strong> l'ordre au sens même le plus<br />

banal, le plus général et le plus plat du<br />

rr.oL<br />

Par conséquent, ce n'est pas Gaucher<br />

qui troublait l'ordre, hier soir, à la Co-<br />

médie française ; ni Pujo à la Sorbonne;<br />

ni Réal <strong>de</strong>l Sarte à la Cour <strong>de</strong> cassation.<br />

Ils lo rétablissaient, au contraire, dans la<br />

mesure <strong>de</strong> leurs forces, au plutôt ils em-<br />

pêchaient qu'on ne le troublât par un at-<br />

tentat, nouveau. Ce n'est pas leur faute<br />

si les émeutier .3 sont au gouvernement,<br />

les souteneurs sous la simarre, les anar-<br />

chistes dans la chaire ; ce n'est pas leur<br />

faute si les gardiens <strong>de</strong> la paix et les<br />

appariteurs ont pour consigne '<strong>de</strong> soutenir<br />

et <strong>de</strong> défendre le désordre ; et ce n'est<br />

donc pas leur faute si, quand ils remet-<br />

tent les choses h leur place, il y a du va-<br />

carme, <strong>de</strong>s mêlées, <strong>de</strong>s arrestations.Tout<br />

est conçu <strong>de</strong> telle sorte aujourd'hui, tout<br />

repose sur un tel bouleversement <strong>de</strong>s<br />

notions <strong>de</strong> droit, <strong>de</strong> justice, <strong>de</strong> vérité,<br />

que ce n'est pas quand on fait du bruit<br />

qu'il y a désordre ; c'est quand on n'en<br />

fait pas que le désordre est souverain.<br />

Gardons-nous,gardons-nous bien <strong>de</strong> je-<br />

ter la pierre aux braves jeunes gens qui,<br />

loin <strong>de</strong> mettre à mal la paix publique,<br />

sont en train <strong>de</strong> la restaurer. Il y eut,<br />

sous la première révolution, une époque<br />

où l'on n'entendait plus ni protestation<br />

ni murmure ; tous les matins cependant<br />

on coupait <strong>de</strong>s têtes, et l'on donnait aux<br />

exécutions ce motif que les condamnés<br />

avaient peut-être murmuré dans leur<br />

for intérieur.<br />

Or, ce régime durerait encore s'il ne<br />

s'était trouvé quelques gaillards pour<br />

s'armer <strong>de</strong> forts gourdins, voire même<br />

<strong>de</strong> bons pistolets, damier la chasse aux<br />

jacobins, les rosser ou les occire avec<br />

une suprême élégance et, finalement,<br />

en faire disparaître l'espèce.<br />

Les muscadins du Directoire tapaient<br />

fort et letirs contemporains leur an. ont<br />

su un gré infini. Ne soyons pas ingrats<br />

envers les nôtres ; souhaitons plutôt que<br />

le. nombre s'en accroisse immensément<br />

Honnêtes bourgeois, nous avons hor-<br />

reur <strong>de</strong>s révolutions * eh bien, mettons<br />

notre morale en action et pour commen<br />

cer, envoyons nos plus chaleureux corn<br />

pliments aux ligueurs <strong>de</strong> l'Action Fran<br />

çaisc. Car ils ne font pas la révolution<br />

je vous en réponds ! Tout au contraire<br />

ce sont eux qui la défont !...<br />

Yves GRIMONT.<br />

pour subventionner ta pêche du corail. Fauta<br />

do solliciteurs et faute <strong>de</strong> pécheurs, <strong>de</strong>puis<br />

ltXH, lo gouvernement n'avait pas eu 1 occa-<br />

sion <strong>de</strong> l'employer. Ma in tenant que le plon-<br />

eur a relevé l'industrie et qu'il, l'exerce sans<br />

concurrence, il a droit, chaque armée, à »,00u<br />

francs <strong>de</strong> rente qui forment le .plus clair béné-<br />

fice <strong>de</strong> sa production.<br />

Les Mûnchner Nachrichten,nu\ content ce no<br />

historiette, ajoutent que chez nous le cas<br />

n'est pas unique : « 11 y a en France, disent-<br />

elles, <strong>de</strong>s subventions que personne ne récla-<br />

me, iparce que personne ne les connaît. Mais<br />

qu'un ami, bin placé dans un ministère, voas<br />

donne le « fin tuyau », voilà une industrie qui<br />

renaît, un hanjlba heureux et un crédit qui<br />

retrouve son emploi ».<br />

—©— Jugement extravagant.<br />

Il existe à Fougères une société <strong>de</strong> secours<br />

mutuels dont la «ran<strong>de</strong> majorité dos membres<br />

pénal <strong>de</strong> Lacroix,doit entrer prochainement<br />

dans le cadre do réserve. C'est le générai!<br />

Riche] qui le remplacera. Tous les militai-<br />

res espéraient quo l'emploi serait confié au<br />

^éaiéral Trémeau. l.es 'manœuvres <strong>de</strong> l'a ti-<br />

teinne, <strong>de</strong>ntier ont, vous le savez, mis en<br />

relief les très gran<strong>de</strong>s qualités <strong>de</strong> ce géné-<br />

ral que tous ses compagnons d'armes con-<br />

Sidèrent,a bon droit,comuie leur supérieur.<br />

Mail heureusement pour lui, le général Tré-<br />

tjneau n'a point l'âme d'un courtisan : c'est<br />

un Osprit primesautier, un caractère indé-<br />

pendant, une âme ar<strong>de</strong>nte, incapable <strong>de</strong> se<br />

BWer aux intrigues d'antichambre. Clenien-<br />

dëau l'a donc écarté du comman<strong>de</strong>ment su-<br />

firème. Plus facile, plus simple, moins<br />

fpre, le général Michel a déjà reçu, dit-on,<br />

la lettre qui lui confère le magistère do<br />

<strong>de</strong> la marine ? Et puis, à quoi bon une ma-<br />

rine, une flotte, <strong>de</strong>s porte <strong>de</strong> guerre ? La Ré-<br />

publique n'en a plus besoin <strong>de</strong>puis quelle<br />

est la vassale <strong>de</strong> l'Angleterre. La Hotte bri-<br />

tannique suffit.<br />

Ajoutons qu'à l'iieure actuelle nous<br />

sommes tellement distancés par l'Allema-<br />

gne et par les autres peuples qu'il est im-<br />

possible <strong>de</strong> reconquérir l'avance perdue.<br />

11 est assez probable que M. Picard,<br />

après avoir crié, finira par capituler. C'est<br />

son habitu<strong>de</strong>. Depuis que ie ministre <strong>de</strong> la<br />

marine a livré à Clemenceau l'amiral Ger-<br />

minot, noire ingénieur ne compte plus. Il<br />

est déshonoré. ,<br />

ALÇUE<br />

est catholique ; elle est placée sous lo vocable I Tjarméo française en cas <strong>de</strong> guerr<br />

<strong>de</strong> Saint-Joseph. . M Comme je vous l'ai déjà dit, l'entourage<br />

doit<br />

aées. Et vous aurez bran fabriquer <strong>de</strong>s<br />

ur nei<br />

souille,.<br />

rt o. bafo<br />

tfeVn t0n ?m " ls (1" spiritualisme ot<br />

Miaîlrosïn? ' V ""' "' 1 ,MS "" r V{ "<br />

o.]Yj,.,<br />

m,; uiies soient l'incarnation d'un<br />

| e n«icleoii(nio. Von ; no fore/, pas quo<br />

J r W«»Seurs préixwésà la dé-figuration<br />

!l 'a mutilation do noire histoire ne<br />

m"<br />

1<br />

"!' ,M, " ! ii.|"et Vie "i rie que l'avisé ploiiRonr se<br />

propose (l'exploiter !>..•• ce budget, figure,<br />

<strong>de</strong> temps MUniciiioriaJ, un crédit do i,000 francs<br />

Les statuts <strong>de</strong> cette association très<br />

. osnère, approuvée par la "préfecture d'ille-<br />

et-Vilaine, prescrivent, aux obsèques d'un so-<br />

ciétaire, l'assistance <strong>de</strong> cent membres. Lo dé-<br />

légué qui so soustrait à cette obligation est<br />

passible d'une amen<strong>de</strong>.<br />

Cinq; délégués (dont un socialiste) se dis-<br />

pensèrent, ii l'entcnremeiit d'un <strong>de</strong> leurs ca-<br />

mara<strong>de</strong>s, d'assister à la partie religieuse <strong>de</strong>s<br />

obsèques. Il leur fut infligé une amen<strong>de</strong>,<br />

puisqu'ils ne s'étaient pas conformés aux sta-<br />

tuts exigeant la présence <strong>de</strong>s délégués à toute<br />

la cérémonie funèbre.<br />

Les cinq délégués refusèrent <strong>de</strong> payer l'a-<br />

men<strong>de</strong> et, au bout <strong>de</strong> trois mois, ils furent<br />

exclus <strong>de</strong> la société Saint-Joseph. Ils firent<br />

appel <strong>de</strong> cette décision <strong>de</strong>vant 1© juge <strong>de</strong> paix.<br />

Celui-ci s'étant déclaré incompétant, l'affaire<br />

fut portée <strong>de</strong>vant le tribunal civil <strong>de</strong> Fougè-<br />

res, qui a ordonné... la réintégration <strong>de</strong>s cinq<br />

dissi<strong>de</strong>nts.<br />

Voilà, certes, un jugement un peu extrava-<br />

gant 1 Quand on entre dans une société, c'est<br />

qu'on en accepte les statuts. Sinon, pourquoi<br />

y entrer? Et le jour où on ne les respecte plus,<br />

on n'a plus qu'à en sortir.<br />

—G— L'élevage <strong>de</strong>s serpents.<br />

Il n'y a pas <strong>de</strong> sot métier. C'est ainsi qu'un<br />

Américain ingénieux s'est avisé d'élever <strong>de</strong>s<br />

serpents à sonnettes, à l'usage <strong>de</strong>s muséums,<br />

<strong>de</strong>s foires et <strong>de</strong>s cirques d'Amérique. C'est au<br />

Texas qu'il a installé son élevage. Lorsque les<br />

reptiles atteignent loge <strong>de</strong> l'exhibition, notre<br />

Américain les expédie à ses correspondants<br />

qui, à leur tour, les ven<strong>de</strong>nt aux barnums. 11<br />

parait même que le serpent à sonnettes est<br />

•très recherché cette année, et qu'un <strong>de</strong>s ba-<br />

teaux chargés' du transport entre Galveston<br />

et les ports <strong>de</strong> l'Amérique du Nord emporta,<br />

l'autre jour, dans un eeui chargemerït, quatre<br />

tonnes <strong>de</strong> reptiles<br />

Et l'on s'imagine la tête du douanier qui.<br />

<strong>de</strong>mandant au voyageur s'il n'a « rien ù dé-<br />

clarer », reçoit cette terrifiante réponse :<br />

— Quatre 'mille kilos <strong>de</strong> serpents à sonnet-<br />

tes I<br />

Quel OaTilicB-I<br />

L'Éloquence <strong>de</strong>s Muets<br />

De notre confrère Franc-Nohain (<br />

U est vraiment fâcheux que les listes <strong>de</strong><br />

classement <strong>de</strong>s officiers, teilles qu'elles sont<br />

dressées par les commandants <strong>de</strong> corps,- ne<br />

puissent Être publiées à la suite du tableau<br />

d'avancement paru, ces jours <strong>de</strong>rniers,<br />

comme chaque année, à VOfficicl.<br />

La comparaison entre ces documents.ne<br />

manquerait pas d'être souvent instructive,<br />

Un commandant <strong>de</strong> corps classe, bien en<br />

tendu, ses officiers d'après leur valeur pro<br />

fessionnelle, d'après les services rendus par<br />

eux, antérieurement, et qu'ils lui semblent,<br />

en conséquence, susceptibles <strong>de</strong> rendre<br />

dans le gra<strong>de</strong> supérieur,<br />

On ne voit donc pas bien, <strong>de</strong> pTime abord,<br />

quels sont les éléments nouveaux d'infor-<br />

mation qui pourraient permettre au minis-<br />

tre <strong>de</strong> modifier, parfois si profondément,<br />

pour son tableau d'avancement, le classe<br />

ment établi par les commandants <strong>de</strong> corps.<br />

Mais c'est quo vous n'avez pas l'air do<br />

vous douter du courrier volumineux, qui,<br />

principalement au moment <strong>de</strong>s inscrip<br />

tions au tableau, parvient au cabinet d'un<br />

ministre <strong>de</strong> la guerre ; — vous n'avez pas<br />

l'air <strong>de</strong> vous douter du nombre <strong>de</strong> députés<br />

<strong>de</strong> sénateurs, et d'autres personnages in-<br />

fluents, qui imposent leur collaboration au<br />

ministre pour l'établissement <strong>de</strong> ce fameux<br />

tableau.<br />

Que viennent-ils dire, c*s , petsoimof'os in<br />

fluents, qui soit <strong>de</strong> nature à balancer l'ap<br />

préciation d'un commandant <strong>de</strong> corps ?<br />

Viennent-ils déclarer — mais alors à<br />

quel titre : •— Ce capitaine fera un excel<br />

lent chef do bafaillon ? Ce chef <strong>de</strong> bataillon<br />

a toutes les qualités requises pour passer<br />

lieutenant-colonel ?<br />

La vérité est qu'en fait <strong>de</strong> qualités ils<br />

n'en peuvent connaître, et n'en reconnais-<br />

sent qu'une, • qu'ils intitulent pompeuse-<br />

ment : le loyalisme.<br />

4a Clemenceau ne dissimule pas que leur<br />

À patron » veut la revanche et se dispose à<br />

toarcher, dès le printemps prochain, sous<br />

Içs ordres <strong>de</strong> S. M. Edouard VIL Une acti-<br />

vité insolite règne dans les bureaux du mi-<br />

Ustère <strong>de</strong> la guerre. On s'occupe du pre-<br />

mier choc auquel <strong>de</strong>vront faire face nos<br />

troupes. Jusqu'à présent, on croyait que,<br />

Conformément à la tradition classique, les<br />

Allemands essaieraient <strong>de</strong> pénétrer cher,<br />

flous par la vallée <strong>de</strong> la Marne et la vallée<br />

4e la Seine. Il était déjà convenu qu'on<br />

laisserait pénétrer les envahisseurs à<br />

NaTfcy et que la première bataille serait li-<br />

vrée dans les plaines <strong>de</strong> la Champagne, en-<br />

tre Châlons et la capitale <strong>de</strong> la Lorraine.<br />

Les Biens «Tabou «<br />

Le Journal officiel a, publié, et YLJnivcrs<br />

Israélite enregistre le décret portant at-<br />

tribution à l'Association Zadoc-Kahn<br />

<strong>de</strong> bien grevés d'une affectation étrangère<br />

à 1'exerciee du culte, lesquels biens étaient<br />

administrés avant la séparation <strong>de</strong>s Egli-<br />

; ses et do l'Etat en partie par le Consitoire<br />

central, en partie par le Consistoire <strong>de</strong> Fa-<br />

ris.<br />

A en juger par l'énumération <strong>de</strong>s valeurs<br />

quo comporte le décret, c'est plusieurs cen-<br />

taines <strong>de</strong> mille francs qui passent <strong>de</strong> la<br />

caisse du Consistoire dans celle <strong>de</strong> l'Asso-<br />

ciation juive, sans qu'aucun liquidateur ait<br />

Aujourd'hui, tout est changé et toutes les,' songé à opérer le moindre prélèvement,<br />

prévisions sont bouleversées. L'état-major Jolies étrenmes pour Israël ! •<br />

estime quo l'Allemagne essaiera <strong>de</strong> s'ache- Il suffit <strong>de</strong> comparer ces procédés à ceux<br />

miner sur Paris par la vaMée <strong>de</strong> l'Oise. dont on use envers les catholiques, qui<br />

Ce ne serait plus en Champagne que se<br />

remontreraient les Allemands et les Fran-<br />

çais, mais en Belgique, autour <strong>de</strong> Bruxel-<br />

les. Les plaines <strong>de</strong> Waterloo <strong>de</strong>viendraient<br />

le théâtre d'une nouvelle bataille. La Hol-<br />

lan<strong>de</strong> et la Belgique s'atten<strong>de</strong>nt à être en-<br />

vahies : c'est -pourquoi les gouvernements<br />

<strong>de</strong> Bruxelles et.<strong>de</strong> La Haye s'agitent beau-<br />

coup en ce moment, votent <strong>de</strong>s subsi<strong>de</strong>s et<br />

prennent <strong>de</strong>s mesures pour parer au péril.<br />

Cette modification <strong>de</strong>s pJans d'attaque<br />

4e l'Allemagne impose à notre état-major<br />

un surcroît <strong>de</strong> besogne. Nous sommes obli-<br />

gés <strong>de</strong> remanier nous-mêmes nos plans <strong>de</strong><br />

mobilisation, et plus d'un général regrette<br />

aujourd'hui les décrets qui, naguère, dé-<br />

elasisèrent la plupart <strong>de</strong>s places fortes du<br />

Nord. De quelle utilité ne seraient pas <strong>de</strong>-<br />

main pour nous ces cita<strong>de</strong>lles trop tôt sup-<br />

primées 1<br />

Que la guerre s'engage au mois <strong>de</strong> mars<br />

ou au mois d'avril, ce n'est pas nous qui le<br />

<strong>de</strong>mandons, mais nos adversaires. Les pro-<br />

nostics <strong>de</strong> la camarilla clémenciste se réa-<br />

liseront-ils ? Je l'ignore, mais nous ferions<br />

bien d'agir comme si <strong>de</strong> graves événements<br />

pouvaient surgir d'un moment à l'autre.<br />

Au commencement du siècle <strong>de</strong>rnier nos<br />

<strong>de</strong>vanciers furent au <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s événe-<br />

ments ; ils se disciplinèrent et s'organisè-<br />

rent en vue <strong>de</strong> la vacance possible du pou-<br />

voir.<br />

M. <strong>de</strong> Villèle raconte dans le tome I <strong>de</strong><br />

ses Mémoires qu'à fa fin <strong>de</strong> 1812 un membre<br />

<strong>de</strong> la famille <strong>de</strong> Montmorency vint dans le<br />

pays <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> et y groupa les royalis-<br />

tes dans une association d'apparenco phi-<br />

lanthropique, mais secrètement résolue à<br />

tout tenter pour rétablir les Bourbons sur<br />

fe trône. C'est <strong>de</strong> Paris que venait la direc-<br />

tion. Un comité occulte, où siégeaient les<br />

Polignac, les Montmorency, les Rivière,<br />

etc., etc., se ramifiait dans toutes les pro-<br />

vinces et dans toutes les villes. C'est à l'ac-<br />

tion <strong>de</strong> ce groupement, dit <strong>de</strong> Villèle, qu'il<br />

faut attribuer les démonstrations royalis-<br />

tes qui éclatèrent, en 1814, à Bor<strong>de</strong>aux, à<br />

<strong>Toulouse</strong>, à Montauban, à Marseille, à<br />

Troyes, à Nancy, à Paris, lors <strong>de</strong> l'occupa-<br />

tion, au moment où la plupart <strong>de</strong> ces villes<br />

furent occupées par les alliés.<br />

I Quand l'armée d'invasion pénétra daais<br />

fiotne pays, les souverains qui la comman-<br />

daient n'avaient nullement l'intention <strong>de</strong><br />

restaurer la race capétienne. I/es uns son-<br />

geaient à Berna<strong>de</strong>tte et les autres au roi<br />

<strong>de</strong> Rouie. D'autre part, les populations<br />

avaient complètement perdu <strong>de</strong> vue les<br />

princes qui, <strong>de</strong>puis vingt-quatre ans, vi-<br />

faient dans l'exil. Sur cent Français, on<br />

n'en comptait pas dieux qm soupçonnaient<br />

^existence du comte <strong>de</strong> Provence et du<br />

t^omto d'Artois. Beaucoup croyaient queda<br />

dynastie était éteinte.<br />

Si les royalistes étaient restés inertes' et<br />

passifs, la royauté traditionnelle n'aurait<br />

jamais été restaurée. Il faut donc dédai-<br />

gner les brocards et les quolibets <strong>de</strong>s poli-<br />

ticiens en chambre qui se moquent <strong>de</strong> la<br />

n'ont que le tort d'être l'immense majorité<br />

dans ce pays, pour avoir un aperçu <strong>de</strong> la<br />

justice distribut ive du Bloc.<br />

On objectera certainement que les Juifs<br />

bénéficient là <strong>de</strong> leur soumission à la loi<br />

<strong>de</strong> séparation, <strong>de</strong> la constitution <strong>de</strong>s Asso-<br />

ciations cultuelles.<br />

Parbleu ! le Juif GTùnebaum, rédacteur<br />

pour Briand <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> séparation, ayant<br />

calqué l'organisation à imposer aux catho-<br />

liques sur l'organisation consistorialé, il<br />

eût été étrange que les Juifs se rebellassent<br />

contre cette loi.<br />

C'est toujours la même hypocrisie : « Ma<br />

loi est la loi. dit le Juif, et qui n'obéit pas<br />

à la loi est factieux. »<br />

En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> ces considérations, il serait<br />

intéressant do savoir comment ces biens<br />

conslstoriaux ont pu être légitimement at-<br />

tribués par le décret prési<strong>de</strong>ntiel à une As-<br />

sociation exclusivement juive.<br />

Qu'on les ait attribués à <strong>de</strong>s Associations"<br />

<strong>de</strong> bienfaisance, soit ; mais pourquoi à une<br />

Société juive ?<br />

Est-ce que la distinction <strong>de</strong>s races va en-<br />

trer dans les actes officiels ?<br />

Mais qu'est-ce que ce « loyalisme K, que<br />

les règlements militaires seraient fort en ] campagne qu'engagent <strong>de</strong>puis six semaines<br />

peine <strong>de</strong> définir, et qui, cependant, doit pri- | les jeunes étudiants hostiles à Thalama.s.<br />

mer toutes les vertus militaires ?<br />

Comment co député, comment ce séna<br />

tour, aura-t-il été si bien renseigné sur le<br />

« loyalisme » <strong>de</strong> l'officier qu'il protôg<br />

puisque le premier <strong>de</strong>voir d'un officier est<br />

<strong>de</strong> n'avoir pas d'opinions politiques, ou,<br />

LES MYSTÉRIEUX VAGABONDS<br />

Si les chroniqueurs n'écoutaient que leur<br />

principale préoccupation, ils écriraient<br />

tous sur le même sujet. On se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mê-<br />

me comment, lorsqu'il survient un cataclys-<br />

me tel qùe celui <strong>de</strong> Messine, tous les jour-<br />

naux n'y consacrent pas les trois quarts <strong>de</strong><br />

leurs colonnes. Qu'est le pauvre mystère <strong>de</strong><br />

l'impasse Ronsin à côté <strong>de</strong> ces cent cin-<br />

quante mille cadavres, <strong>de</strong>, ces ruines, <strong>de</strong> ces<br />

<strong>de</strong>uils, <strong>de</strong> ces cris <strong>de</strong> blessés ? Qu'est-ce le<br />

succès d'une vilaine petite comédie où l'on<br />

enseigne la lâcheté aux jeunes filles et où<br />

l'an prône la révolte bête, en face <strong>de</strong> ce<br />

grand frisson <strong>de</strong> la terre ? Quel intérêt<br />

peut-on doner à quelque médiocre cambrio-<br />

leur, à un vulgaire acci<strong>de</strong>nt d'auto, aux<br />

« balayeurs » <strong>de</strong> Paris, à la sextuple candi-<br />

dature académique <strong>de</strong> Caliban, aux aven-<br />

tures du grossier in.^:/lteur <strong>de</strong> Jeanne d'Arc,<br />

quand, à vingt-quatre heures <strong>de</strong> France,<br />

tout um pays est plongé dans la terreur et<br />

la désolation ?...<br />

Et, cependant, c'est parfois le rôle du<br />

chroniqueur <strong>de</strong> distraire le public <strong>de</strong>s an-<br />

goisses dont l'actualité le torture.<br />

Laissons donc, un moment, l'Europe sou-<br />

levée <strong>de</strong> pitié et « chantons un plus petit<br />

j sujet »...<br />

On a présenté, ces jours-ci, à la Cham-<br />

bre, un projet <strong>de</strong> loi réglementant la circu-<br />

lation <strong>de</strong>s ambulants. S'il, est <strong>de</strong>s gens dont<br />

il semble naturel qu'on se préoccupe au<br />

point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la circulation, c'est bien<br />

ceux dont toute la vie se passe à circuler,<br />

dont c'est, pour ainsi dire, la raison d'être.<br />

Et, malgré cela, jusqu'à ce jour, on s'est<br />

contenté d'interdire leur séjour dans tous<br />

la draperie <strong>de</strong> l'entrée et lance <strong>de</strong>hors do<br />

grands édredons rouges ; ce sont les lits do<br />

la famille qu on aère. Un romanichel ne se<br />

déshabille pas.<br />

Mais il se lave. Au-<strong>de</strong>ssus d'une vaste<br />

bassine <strong>de</strong> cuivre, un grand garçon se pen-<br />

che et se nettoie le visage et les mains avec<br />

une eau savonneuse ; une fillette lui tend,<br />

dans une énorme cuiller à pot.<strong>de</strong> l'eau fraî-<br />

che o.vec laquelle il se rince.<br />

Une femme enduit <strong>de</strong> graisse une bcl'e<br />

paire <strong>de</strong> bottes. Uno autre, un filet au bras<br />

part pour le marché. Une gran<strong>de</strong> fille les<br />

aunin.s aux hanches, la poitrine en Victoire<br />

<strong>de</strong> Samofhrace, s'en va lire dans la main<br />

<strong>de</strong>s passants <strong>de</strong> bonne volonté.<br />

Un homme enfin se montre ; il a la barbe<br />

noire et les yeux graves. On remarque sur<br />

sa blouse <strong>de</strong> couleur les boutons du com-<br />

man<strong>de</strong>ment qui ont la forme d'œufs <strong>de</strong><br />

poule. Il s'enfonce dans lo camp, en tour-<br />

née d'in-spection...<br />

Quand je revins l'après-midi, avec les<br />

miens, pour franchir le seuil, cette fois<br />

nous fûmes aussitôt entourés par toute une<br />

troupe enfantine :<br />

« Si tu veux entrer, c'est <strong>de</strong>ux sous. »<br />

Sur l'herbe battue, nous rencontrâmes<br />

l'enfant à la cuiller. Sitôt qu'elle me vit,<br />

e e fut <strong>de</strong>bout et, ne sachant point, parler,<br />

elle tendit sa petite main sale. C'est le pre-<br />

mier geste <strong>de</strong>s jeunes vagabonds.<br />

Sous les tentes, on travaille. Des piles do<br />

gigantesques chaudrons atten<strong>de</strong>nt leur<br />

tour <strong>de</strong> rétamage. Des femmes assises à<br />

terre s'inclinent à droite, puis à gauche,<br />

appuyant tantôt une main et tantôt l'au-<br />

tre sur <strong>de</strong>s sortes <strong>de</strong> ballons <strong>de</strong> cuir for-<br />

mant soufflet et actionnent le feu <strong>de</strong>s for-<br />

ges.<br />

D'autres femmes épluchent <strong>de</strong>s légumes<br />

ou cousent, Personne n'est inactif, sauf<br />

cette femme, cependant, qu'une vieille,<br />

sans ûter sa pipe <strong>de</strong> ses lèvres, nous mon-<br />

tre. C'est une jeune mère <strong>de</strong> quatre jours.<br />

La vieille est catégorique t<br />

« Des sous pour elle ! Si tu ne veux pas<br />

donner <strong>de</strong>s sous à celle qui est mala<strong>de</strong>,<br />

va-t'en t »<br />

Et la vieille à la pipe, accroupie sous les<br />

icônes dorées qui ornent la tente, lance <strong>de</strong>s<br />

regards si autoritaires que notre petite<br />

troupe, après une heureuse distribution <strong>de</strong><br />

cigarettes, bat en retraite.<br />

Cependant, malgré cotte sorte <strong>de</strong> mendi-<br />

cité, ces femmes restent fières et dignes ct<br />

c'est notre' curiosité qui nous semble vul-<br />

gaire et mesquine. _<br />

Les hommes ne parlent pas. On dirait<br />

qu'ils ne nous voient même pas. Un beau<br />

garçon <strong>de</strong> seize ans paraît plus sociable :<br />

a Combien êtes-vous ici î<br />

— Cinquante.<br />

— D*où venez-vous ?<br />

— De partout.<br />

— Combien savez-vous <strong>de</strong> langues ?<br />

• — Quatorze. »<br />

Ce ne sont pas là <strong>de</strong> vulgaires chemi-<br />

neaux. Us louent les champs sur lesquels<br />

ils s'arrêtent. Ils ont un métier. On prétend<br />

même qu'ils sont riches. Ils ont <strong>de</strong> l'or au-<br />

tour <strong>de</strong> leur ceinture, et les chefs, <strong>de</strong>s titres<br />

dans les banques. Ils n'en restent pas<br />

moins d'irréductibles vagabonds. Il y a <strong>de</strong>s<br />

coureurs <strong>de</strong> grands chemins qui s'arrêtent<br />

après fortune faite, plus ou moins honnête-<br />

ment. Ils achètent un toit et se griment en<br />

bons bourgeois, qui se reposent. Ixs roma-<br />

nichels ne se reposent jamais. Dès qu'ils se<br />

sentant pris par un pays, par quelque com-<br />

modité, à la merci d'une habitu<strong>de</strong> contraire<br />

à leurs mœurs ancestrales, ils lèvent le<br />

camp et s'en vont, tantôt vers le midi, tan-<br />

tôt vers le couchant... Personne ne mur-<br />

nuire, personne ne reste en arrière. Ces li-<br />

bérés savent obéir.<br />

Où qu'ils passent, Ils sont toujours, pour<br />

nous, <strong>de</strong>s étrangers. Us gar<strong>de</strong>nt leurs cos-<br />

tumes et leurs lois. Mais pour eux, au con-<br />

traire, la terre entière est leur pays.<br />

Partout, ils sont chez eux.<br />

Quand ils auront, dans leur poche leur<br />

'« carnet d'i<strong>de</strong>ntité », quand en saura 'exac-<br />

tement d'où ils arrivent, et comment ils

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