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19 Mars 1909 - Bibliothèque de Toulouse

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LE NUMERO 5CENTIMES<br />

Organe quotidien, <strong>de</strong> Défense Sociale et Religieuse<br />

RÉDACTION ET ADMINISTRATION : <strong>Toulouse</strong>, Rue Roquelaine, 25<br />

LE HUMÉ<br />

BAtlTE-GARONNE ET DÉPARTEMENTS LIMITROPHES .<br />

DÉPARTEMENTS NON LIMITROPHES<br />

ÉTRANGER (Union postale)<br />

Trois moi»<br />

6 h.<br />

7 -<br />

10 -<br />

Six mol»<br />

44 Ir.<br />

43 -<br />

20 -<br />

Dn a»<br />

2-4-<br />

40 -<br />

1,68 Abonnements partent dos i" et 16 <strong>de</strong> chaque mois et sont payables d'avance<br />

rouie <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> cliangement d'adresse doit être accompagnée <strong>de</strong> 50 centimes.<br />

ÉDITIONS RÉGIONALES<br />

Lof, Aveyron, Corrèze, Cantal<br />

Gers, H^s-Pyrénées, Basses-Pyrénées, Lan<strong>de</strong>s<br />

Tarn-et-Garonne, Lot-et-Garonne<br />

Tarn, Au<strong>de</strong>, Hérault, Pyrénées-Orientales<br />

Haute-Garonne. Ariège<br />

Edition du matin spéciale a <strong>Toulouse</strong><br />

ANNONCES (t« ps^HJ -,<br />

RECLAMES —<br />

RÉCLAMES (3« ptge) .<br />

LOCALES. ....<br />

£8*9*6 i la ligne O fr. S(<br />

- 4 - 5€<br />

- 2 - »<br />

- 3 - •<br />

tes Annonces et Réclames sont reçues dans<br />

nos Bureaux, ruo Roquelaine. 25, à <strong>Toulouse</strong>, et chez tous nos OorreSDOndoctti<br />

TÉLÉGRAPHIQUE SPECiA Vendredi <strong>19</strong> <strong>Mars</strong> <strong>19</strong>09. ~ I9 ! Année -- N° 5,977<br />

iOREAOX fi PARIS : 28, RUE FEYDEAÎ<br />

Les Faits du Jour<br />

M. DUCÏ, liquidateur <strong>de</strong>s congrégations, a été<br />

révoqué par le tribunal civil et remplacé par<br />

MtVI. Beileguin et Desneu-Martin.<br />

—:—<br />

S-o sous-secrètarîaî <strong>de</strong>s postes avoue le oh if.<br />

fre cle 3.000 comme nombre <strong>de</strong>s grévistes pos-<br />

tiers a Paris ; mais on estime que ce nombre<br />

est d'au moins 8.0CD ; les briga<strong>de</strong>s <strong>de</strong> réserve,<br />

venues tie province, se sont solidarisées aveo<br />

les grévistes ; le service eet <strong>de</strong> moins en moins<br />

assuré.<br />

Los ministres ont tenu <strong>de</strong>ux réunions dans<br />

la journée ; M. Clemenceau fait démentir la<br />

démission do M. Simyan ; on assure que M.<br />

Barthou a élé autorisé à révoquer en masse<br />

les grévistes.<br />

—<br />

Au cours d'une collision avec la police à la<br />

suite d'une exhibition carnavalesque et anti-<br />

gouvernementale, six Camelots du Roi ont été<br />

arrêtés et écroués ; trois agents ont éîô bles-<br />

sés.<br />

Edouard VII a visité à Pau l'aérodrome où<br />

». Wright a effectué <strong>de</strong>ux vols <strong>de</strong>vant lui.<br />

A la suite d'une épidémie <strong>de</strong> grippe, les élè-<br />

ves du < Borda > ont été licenciés,<br />

—»!—<br />

Annequin, déserteur du 1er génie, a été eon.<br />

damné à trois ans <strong>de</strong> prison pour espionnage.<br />

On assure que l'Autriche, afin d'obliger la<br />

Serbie à venir à résipiscence, songerait à occu-<br />

per temporairement Belgra<strong>de</strong>.<br />

lire la <strong>de</strong>rnière heure à la 3° page\<br />

La grève <strong>de</strong>s P. T. T. offre ceci <strong>de</strong> par-<br />

ticulier et <strong>de</strong> nouveau dans une grève,<br />

c'est que les grévistes s'insurgent har-<br />

diment contre l'attitu<strong>de</strong> aggressive et in<br />

juste prise par le gouvernement à leur<br />

égard en raison <strong>de</strong> leurs « opinions poli<br />

tiques ou religieuses. »<br />

lis no se bornent pas à <strong>de</strong>s revendica-<br />

tions d'ordre matériel touchant aux sa-<br />

laires et à l'avancement. Ils font valoir<br />

l'ingérence et l'arbitraire du Pouvoir<br />

centrai dans les questions où il n'a rien<br />

à faire et rien à voir.<br />

Jusqu'ici, on n'avait entendu que les<br />

ûriailleries <strong>de</strong>s grérviculteurs célèbres<br />

CRB s'appellent Clemenceau, Briand et<br />

Vivi&ni contre l'ingérence « patronale,<br />

capitaliste et cléricale ». Il nous semble<br />

encore les entendre vitupérer à Car-<br />

maux où, sur <strong>de</strong>s misères et <strong>de</strong>s ruines<br />

ouvrières, ils furent jadis jeter les bases<br />

<strong>de</strong> leur fonnane politique.<br />

A cette heure, le décor a changé. Les<br />

faiseurs <strong>de</strong> grèves que nous vîmes se<br />

bourrer <strong>de</strong> foie gras — ô l'exquis pâté<br />

<strong>de</strong> chez Alary, disait Clemenceau ! — ont<br />

forcé les salles à manger ministérielles.<br />

Et entre <strong>de</strong>ux digestions, ils font la jolie<br />

besogne que les employés <strong>de</strong>s Postes,<br />

Télégraphes et Téléphones énumèrent<br />

dans leur appel au public.<br />

« Nous sommes livrés au bon plaisir,<br />

affirment-ils... Le déplacement d'office<br />

est pratiqué couramment pour raisons<br />

politiques ou religieuses... Nous sommes<br />

victimes <strong>de</strong> la plus intolérable tyran-<br />

nie... » Et ils énumèrent leurs nom-<br />

breux griefs. Le plus caractéristique est<br />

celui motivé par l'odieux acharnement<br />

avec lequel on a persécuté la receveuse<br />

<strong>de</strong>s postes <strong>de</strong> l'Isle-en-Dodon. Lamalheu-<br />

reuso femme a été frappée parce qu'elle<br />

a un fils prêtre !<br />

— Suivant leurs opinions ou leurs<br />

croyances, déclarait l'autre jour, <strong>de</strong>vant<br />

la 11° chambre correctionnelle 0 <strong>de</strong> la<br />

Seine, M e Thibault, avocat <strong>de</strong>s grévistes,<br />

les agents <strong>de</strong>s postes et télégraphes en<br />

courent la faveur ou la défaveur admi<br />

nistrative. »<br />

Aux P. T. T., le délégué à fa tyrannie<br />

s'appelle Simyan. Mais on se tromperait<br />

si l'on croyait qu'il est seul coupable.<br />

Sa culpabilité est partagée par tous les<br />

titulaires <strong>de</strong>s portefeuilles ministériels<br />

dont l'ingérence et l'arbitraire sont jour-<br />

nellement dénoncés, non pas seulement<br />

par leurs subordonnés, mais par leurs<br />

maîtres, nous voulons dire par l'im<br />

mense majorité <strong>de</strong>s contribuables fran-<br />

çais lésés dans leoirs droits les plus sa-<br />

crés.<br />

On entend bien que nous ne noms im-<br />

miscions pas dans le fond même du dé-<br />

bat qui met aux prises M. Simyan et<br />

son personnel. Nous laissons <strong>de</strong> côté le?<br />

considérations purement techniques et<br />

professionnelles pour ne retenir que cel-<br />

les qui touchent aux atteintes faites à îa<br />

liberté <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong>s grévistes. Et,<br />

sur ce point, il est clair comme le jour<br />

que tous les torts sont du côté du politi-<br />

cien hargneux chargé du maniement <strong>de</strong><br />

la cravache clemenciste au sous-secréta-<br />

riat <strong>de</strong>s postes et télégraphes.<br />

Les fonctionnaires si durement traités<br />

en raison <strong>de</strong> leurs « opinions politiques<br />

on religieuses », connaissent leur cons-<br />

titution et tous leurs auteurs républi-<br />

cains sur le bout du doigt ; ils n'ont ou<br />

QrU'a se baisser pour ramasser l'arme<br />

avec laquelle ils espèrent briser le joug<br />

gouvernemental. Leur protestation est<br />

d'une hardiesse qui provoque <strong>de</strong>s plain-<br />

tes <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s écrivains qui vont cher-<br />

cher le mot d'ordre au1 ministère <strong>de</strong> l'in-<br />

térieur.<br />

Il est, déplorable, en effet, que parce<br />

qu'il plaît à un régime <strong>de</strong> persécuter <strong>de</strong>s<br />

milliers <strong>de</strong> braves gens, la vie nationale<br />

soit paralysée dans quelques-uns <strong>de</strong> ses<br />

organes essentiels : la poste, le télégra-<br />

phe, le téléphone.<br />

Mais si quelque chose doit surpren-<br />

dre, c'est que le mouvement <strong>de</strong> protesta-<br />

tion qui vient <strong>de</strong> s© produire dans l'ad-<br />

ministration <strong>de</strong> M. Simyan ne s'éten<strong>de</strong><br />

pas à toutes les administrations, à tous<br />

les ministères, à toutes les organisations,<br />

à tous les groupements, à toutes les clas-<br />

ses, c'est-à-dire à la nation française<br />

elle-même.<br />

Les P. T. T., dans Iefur appel an pu-<br />

blic, déclarent qu'ils sont livrés au bon<br />

plaisir, à l'injustice et à l'arbitraire.<br />

Mais quel est le fonctionnaire qui n'est<br />

pas autorisé à en dire autant ? Quel est<br />

le citoyen qui, actuellement, est libre<br />

d'avoir les •'dées et <strong>de</strong> professer les<br />

croyances qui lui conviennent ?<br />

L'injustice et l'arbitraire si énergïque-<br />

ment —et si justement — flétris par las<br />

P. T. T. nous les trouvons partout dans<br />

l'Etat jacobin et oppresseur. A l'inté-<br />

rieur, à la justice, aux finances, à la<br />

guerre, à la marine, à l'agriculture, au<br />

coanimerce, Simyan n'a que <strong>de</strong>s compli-<br />

ces, lesquels, dans l'ordre <strong>de</strong> la Crava-<br />

che, occupent un gra<strong>de</strong> plus élevé que<br />

lui, puisque Clemenceau, Briand, Gail-<br />

laux, Picard et les autres sont ministres,<br />

tandis qu'il n'est encore, lui, qu'un sim-<br />

ple sous-secrétaire d'Etat. Cette compli-<br />

cité, nous la voyons dans la décision<br />

prise par le conseil <strong>de</strong>s ministres <strong>de</strong><br />

soutenir jusqu'au bout le susdit Simyan<br />

dans la lutte qu'il a entreprise contre la<br />

conscience <strong>de</strong> ses subordonnés.<br />

Pour les chevaliers d© la Cravache,<br />

gouverner, c'est persécuter.<br />

Simyan mérite donc leur confiance et<br />

leur sympathie. Bien plus, en persécu-<br />

tant, dans « leurs opinions politiques ou<br />

religieuses » les P. T. T., qui ne sont<br />

qu'une minorité, il se signale à l'atten-<br />

tion <strong>de</strong> la Secte qui l'appela rue <strong>de</strong> Gre-<br />

nelle, pour le j°our où, dans un départe-<br />

ment plus important, il <strong>de</strong>vra s'en pren-<br />

dre à la majorité <strong>de</strong>s citoyens français.<br />

Mais il ne faut pas jouer aveo le feu,<br />

et il y a déjà longtemps que la Répu-<br />

blique y joue aux dépens <strong>de</strong> la collecti-<br />

vité. Que les persécuteurs y prennent<br />

gar<strong>de</strong> 1 Le geste <strong>de</strong>s P. T. T. pourrait<br />

bien faire réfléchir les millions <strong>de</strong> ci-<br />

toyens victimes comme eux <strong>de</strong> « l'arbi-<br />

traire et du bon plaisir ». C'est la pre-<br />

mière fois que, dans une démonstration<br />

<strong>de</strong> la plus haute gravité, on incrimine<br />

le sectarisme féroce <strong>de</strong> la République.<br />

La grève actuelle pourrait bien en<br />

inspirer une autre : celle <strong>de</strong> la nation<br />

dressée tout entière contre ses oppres-<br />

seurs. On commence à y songer...<br />

Victor LESPINEJ<br />

<strong>de</strong> la Fondation Carnegie qu'un échange <strong>de</strong><br />

professeurs vient <strong>de</strong> s'opérer entre les Etats-<br />

Unis et la Prusse. Ce <strong>de</strong>rnier pays expédiera<br />

chaque année <strong>de</strong>s professeurs e'intitutant maî-<br />

tres d'allemand... et <strong>de</strong> français.<br />

Ces polyglottes voyageant aux frais -<strong>de</strong> lieras<br />

universités, n'écorcâieront que notre langue ;<br />

mais cela suffit pour que nous signaûions le<br />

fait aux jeunes Américaines qui ne tiennent<br />

pas à faire sourire dans les salons français<br />

avec tour jargon et surtout leur prononciation<br />

firamco-tudiesque et qui, en somme, peuvent s»<br />

procurer en France <strong>de</strong>s professeurs <strong>de</strong> fran-<br />

çais assez mo<strong>de</strong>stes pour enseigner notre lan-<br />

gue seulement, même quand Mis en. savent ou<br />

croient en savoir d'autres.<br />

—©— Mariage original.<br />

Le mariage civil <strong>de</strong>vient une mascara<strong>de</strong> !<br />

C'était à prévoir.<br />

A Marnant, communie située à dieux kilomè-<br />

tres <strong>de</strong> Tihizy, le maire vient <strong>de</strong> consacrer<br />

l'union d'un couple qui ne doit pas être enclin<br />

aux idées noires.<br />

Toute la noce, mariés, témoins et invités,<br />

était en travesti. Inutile <strong>de</strong> dire que ie bai<br />

qui a suivi était, selon le cliché, paré et mas-<br />

qué.<br />

Les Ganses fl'mîe RÉttetira<br />

De la Libre parole 1<br />

On s'est beaucoup entretenu <strong>de</strong> la réin-<br />

tégration <strong>de</strong> l'amiral Germinet, décidée e»<br />

conseil <strong>de</strong>s ministres. On ne se gênait pas<br />

pour donner les vrais motifs <strong>de</strong> ©eite me-<br />

sure, qui sont d'ordre politique.<br />

— « Si le conseil a décidé cette réintégra-<br />

tion, disait un indépendant, ce n'est pas<br />

pour rendre justice au vaillant mrata qu'est<br />

l'amiral Germinet, oe n'est pas pour rendre<br />

à-la marine un chef vaillant et respecté. A<br />

la veille- du débat sur le bilan <strong>de</strong> la marine,<br />

et <strong>de</strong> l'interpellation sur la grève <strong>de</strong>s pos-<br />

tas, le ministère a simplement voulu donner<br />

une satisfaction aux élémenits modérés et<br />

patriotes <strong>de</strong> la Chambre.<br />

» C'est toujours le système <strong>de</strong> la bascule<br />

cher à M. Clemenceau. Tantôt tt tape sur<br />

les patriotes et sur les catholiques pour<br />

avoir sa majorité radicale-socialiste ; tan-<br />

tôt il fait <strong>de</strong>s avances aux modérés, après<br />

avoir fait sentir sa poigne aux syndicalistes<br />

et aux unifiés.<br />

» Si M. Picard a signé la réintégration<br />

<strong>de</strong> l'amiral Germinet, SUT l'ordre <strong>de</strong> M. Cle<br />

monceau, c'est uniquement parce qu'il a été<br />

guidé par l'intérêt du ministère et dans<br />

l'espoir <strong>de</strong> retrouver, à droite, les voix que<br />

la grève <strong>de</strong>s postiers lui faisait perdre à<br />

gauche.<br />

» La malice est cousue <strong>de</strong> fil blanc. »<br />

A force <strong>de</strong> jouer à la bascule, M. Cleinen<br />

ceau finira bien par se casser le nez.<br />

ctualit<br />

pour leur avancesnes-t TêgrSfap, e* que ces '<br />

garanties leur sont retirées, pérr <strong>de</strong>s trucs<br />

<strong>de</strong> police qui tem<strong>de</strong>mt à resteutrer contre eux<br />

le régime <strong>de</strong> la faveur. Ils disent que les<br />

proportions d'ancienneté et <strong>de</strong> choix, qui<br />

<strong>de</strong>vaient être leur charte, ont été inappli-<br />

quées au méconnues, <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux ans déjà,<br />

et qu'on ne leur a donné, en échange, qu'un<br />

surcroît <strong>de</strong> travail. Bref, ils ont <strong>de</strong>s sujets<br />

<strong>de</strong> plainte. Comme on ne veut rien écouter<br />

en haut Heu, pas plus ces plaintes-là que<br />

les autres ; qu'on y est grisé par une lon-<br />

gue impunité et qu'on se fie à M. Lépine,<br />

comme Néron se fiait à Tigeflîin, et à la<br />

gar<strong>de</strong> prétorienne, pour tout contenir et<br />

pour arranger à coups <strong>de</strong> poings tous les<br />

mécontentements, les agents dies postes ont,<br />

sinon saboté, du moins lâché le service...<br />

C'est bien fâcheux, assurémnet, mais ent-<br />

core une fois, s'il est très ennuyeux d'avoir<br />

par hasard <strong>de</strong>s lettres en retard et <strong>de</strong>s té-<br />

légrammes en souffrance, É est encore bien<br />

plus ennuyeux d'avoir SUT le dos et à per-<br />

pétuité un gouvernement comme celui-là,<br />

qui ne peut même plus se faire respecter ni<br />

obéir <strong>de</strong> ses fonctionnaires. De sorte qu'au<br />

lieu <strong>de</strong> révoquer les foncttonnaireis, on se<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> si vraiment il ne semait pas plus<br />

pratique, plus court et plus profitable <strong>de</strong><br />

révoquer ce gouvernement.<br />

D'ailleurs, tout le mon<strong>de</strong> sait bien que<br />

oette République ne peut plus se maintenir,<br />

en face <strong>de</strong>s servitu<strong>de</strong>s effroyables qu'elle<br />

s'est créées et qui la débon<strong>de</strong>nt.<br />

Au lieu <strong>de</strong> s'appuyer logiquement, natu-<br />

reUement, sur la nation elle-naême, elle a<br />

entrepris, surtout <strong>de</strong>puis 1899, <strong>de</strong> s'impo-<br />

ser, bon gré mal gré, couine le gros <strong>de</strong> la<br />

nation, par le moyen d'organismes <strong>de</strong> com-<br />

bat, instituteurs, fonctionnaires, débitants,<br />

comités, délégués, syndicats, etc.<br />

Or, oe sont précisément ces organes sur-<br />

ajoutés <strong>de</strong> renforcement ou <strong>de</strong> soutien qui<br />

sont aujourd'hui, sinon en révolte,du moins<br />

en humeur <strong>de</strong> révolte. Ils ont pris cons-<br />

cience que, sans eux, "tout setrait par terre,<br />

et ils se font payer ce qu'ils valent. C'est<br />

bien clair.<br />

Toute l'odigaTtchie <strong>de</strong> pacotille qui cons-<br />

titue le régime actuel et qui se chiffre par<br />

quelques centaines d'indivridus, dont cha-<br />

cun se sait à la meirci <strong>de</strong> ce que je viens <strong>de</strong><br />

dire, est donc forcément <strong>de</strong>stinée â s'aplatir<br />

et à abdiqueT <strong>de</strong>vant les exigences croissan-<br />

tes <strong>de</strong> ceux-là mêmes qu'eille a érigés en ar-<br />

bitre <strong>de</strong> son pouvoir.<br />

Est-il un esprit sensé pour dire qu'une<br />

situation si anormale puisse durer ?<br />

Georges THIÉBAUD.<br />

n TooJi 1B UTOTate îraenste» a-t-ffl dît, â la<br />

GnwwMonpa. Ms.fe «n ne poorauit que les<br />

amis <strong>de</strong> M. Légit taras. Si. a uamwns on<br />

laissait fa-ire tout le mon<strong>de</strong>, on pourrait<br />

espérer que les frau<strong>de</strong>s s'équilibrent »<br />

Telles sont les mœurs pol itiques que noue<br />

laissons implarter dans nos colonies, telle<br />

eet, notre façon <strong>de</strong> coloniser !...<br />

Et l'on prétendra que les Français n'ont<br />

pas le génie colonisateur I...<br />

Comment nos intérêts colomiaiux ne sa-<br />

raient-ïls pas brillamment défendus, alors<br />

quo le choix <strong>de</strong>s personnalités qui les repré-<br />

sentent offre <strong>de</strong>s garanties aussi brillan-<br />

tes ?...<br />

— C'est un plaisir pour la patrie, que<br />

d'avoir <strong>de</strong> belles colonies /... Céda, se chante<br />

dans Chonchette.<br />

Mais la vérité est que ce n'est rien d'avoir<br />

<strong>de</strong> belles colonies ; — l'important, c'est uni-<br />

quement d'avoir <strong>de</strong> bons députés coloniaux.<br />

Or, ce ne serait pais îa peine d'être à la<br />

Gua<strong>de</strong>loupe, si l'on ne <strong>de</strong>vait user avec les<br />

électeurs d'un procédé colonial par excel-<br />

lence, et que, cependant, l'on ne dédaigne<br />

pas d'employer déjà dans la mère-patrie, où<br />

il produit les plus merveilleux résultats :<br />

— c'est le procédé du négrier.<br />

LES CONSEILS DE GUERRE<br />

L'ÈRE DES SÉDITIONS<br />

Après les instituteurs, les étudiants, les<br />

mé<strong>de</strong>cins, les é<strong>de</strong>otriciens, les inscrits ma-<br />

ritimes, après les contribuables du Midi et<br />

peut-être d'ailleurs, les soldats du 17 e , après<br />

tant d'autres rébellions, .dont le dénombre-<br />

ment détaillé tiendrait plus que la colonne,<br />

voici les postiers et les télégraphistes en<br />

révolte.<br />

C'est décidément l'ère <strong>de</strong>s séditions.<br />

Je n'irai pas jusqu'à prétendre qu'il nous<br />

soit bien agréable <strong>de</strong> ne pais recevoir nos<br />

lettres et <strong>de</strong> ne pas pouvoir expédier un<br />

télégramme, mais je sais beaucoup <strong>de</strong><br />

Français, cependant hommes d'ordre ©t <strong>de</strong><br />

bon sens, qui accepteraient <strong>de</strong> subir oe dé-<br />

sagrément pendant quelques jours, s'il <strong>de</strong>-<br />

vait avoir pour conséquence <strong>de</strong> nous débar-<br />

rasser <strong>de</strong> l'aimable oligaarchie qui nous<br />

gouverne.<br />

Si les agents <strong>de</strong>s postes, en révolte <strong>de</strong>puis<br />

trois jours, ont quelques torts dans la for-<br />

me, ils paraissent avoir raison au fond et<br />

leur mutinerie n'est pas sans motifs expli-<br />

cables.<br />

Le principal <strong>de</strong> ces motifs est celui qu'on<br />

rencontre aujourd'hui dans presque toutes<br />

tes séditions <strong>de</strong> petits fonettonnoires. C'est<br />

toujours le même, e'est-à-diré l'irritation<br />

causée par le favoritisme, qui sévit <strong>de</strong>puis<br />

dix ou douze ans avec une intensité qu'on<br />

n'avait jamais vue.<br />

Il faut avoir coudoyé si peu que ce soit<br />

notre mon<strong>de</strong> officiel, pour savoir ce qu'il<br />

est et se rendre compte que ce mon<strong>de</strong> est<br />

<strong>de</strong>venu une véritable caste, une espèce <strong>de</strong><br />

caste hindoue, superposée à tout un peu-<br />

ple. Quand on se rappelle le mécontentement<br />

populaire que provoquèrent, sous l'ancien<br />

régime, les faveurs accordées par la reino<br />

Marte-Antoinette à <strong>de</strong>s amies personnelles,<br />

comme Mmes <strong>de</strong> Lamballe et <strong>de</strong> Polignac,<br />

sous forme <strong>de</strong> pensions ou <strong>de</strong> dignités ho-<br />

norifiques, et. qu'on compare ces très peti<br />

tes choses au favoritisme illimité <strong>de</strong> main-<br />

tenant, à cette indécente et insatiable ruée<br />

<strong>de</strong> la chienlit officielle sur un. budget an<br />

nuel <strong>de</strong> quatre milliards, on se sent saisi<br />

d'inquiétu<strong>de</strong>, à la pensée du sort qui attend<br />

au dies irœ, dies Ula, la plupart <strong>de</strong>s uépu<br />

tés et <strong>de</strong>s sénateurs du « Bloc », s'ils doi-<br />

vent en être châtiés comme le furent Mme<br />

<strong>de</strong> Lamballe et Marie-Antoinette elle-même<br />

Ce régime est d'autant plus bête et im<br />

prévoyant d'en agir ainsi avec ses fonction<br />

nairee, qu'il sait, à n'en pas douter, que,<br />

isans eux, il ne pourrait pas tenir.<br />

Quand un gouvermeunent a pour sol les<br />

sympathies actives du pays, l'assentiment<br />

manifesté <strong>de</strong> la généralité <strong>de</strong>s citoyer s le<br />

dévouement et la fidélité <strong>de</strong>s forces publi-<br />

ques, le concours effectif <strong>de</strong> ce qu'on ap-<br />

pelle les Intérêts, bref, oe qui fait l'autorité<br />

ïïu Jour* le four<br />

C'est bien le ;;» le |*T-<br />

in. urnrii-<br />

III.MHI.UM K- >>-•» i ,, ',,.„ „.,,-t fi

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