19 Mars 1909 - Bibliothèque de Toulouse

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Vendredi 19 Mars 11 S #?!I NS LA PL DOM BOSCO PMRCE QUE ÏÀ SiULS E LIQUEURS ëôup d'envoi ne lut sifflé qu'à 4 lieures, poux permettre à, un puis grand nombre de sports- men d'y assister. L'équipe anglaise fait son entrée sur le ter- rain en maillot blanc strié de vert ; le Stade Toulousain est en rouge. On était curieux de voir comment nos hommes se tiendraient, après leur victoire de dimanche sur les Lyonnais. . Hé bien 1 ils n'ont pas fait trop mauvaise ligure, et hâtons-nous de déclam - que nos stadistes nous ont paru fort en progrès. Certes, les Anglais nous ont d'onné, au dié- tjat l'impression d'écraser les rouges, telle- ment leurs attaques étaient impétueuses, leurs charges rapides et irrésistibles. Ils°ont ainsi, dans la première mi-temps, marqué quatre essais, sans qu'il y ait eu moyen de les arrêter. Ah I le joli jeu ! comme ces quinze rugby- men sont des athlètes accomplis. Les passes .partaiest avec célérité eit pré- cision et arrivaient à tout instant sur les buts adverses. Nos trois-quarts ont été rude- mont à l'ouvrage, pour arrêter tant d'attaques et déjouer tant de menaces. Aussi n'y omit-Us pas toujours réussi ; mais -ce travail" fut du moins d'un heureux effet pour eux de constituer le plus salutaire en- traînement. Durant toute la première mi-temps le jeu Se maintint dans le camp toulousain, et les Anglais attaquèrent san6 cesse. On eut ïim- presston que les nôtres seraient écrasés et ne marqueraient pas. Les essais du Northamipton furent tous réus- sis, ri -] a suite de passes et de charges. Mais, à la deuxième mi-tempe, les Toulou- sains se ressaisirent et apposèrent une résis- tance plus vigoureuse qui ne tarda pas à^se changer en attaque. Le camp anglais fut souvent envahi et nous assistâmes à quelques belles charges des avants. A la suite de l'une d'elles, les Anglais furent débordés et Pujol, plaqué, permit à nos avants de recueillir' le bail ; deux d'entre eux s'effondrèrent sur la .ligue de but. L'essai était indiscutable.' Le public poussa une clameur. Le but, dif- ftçiîe 'à réussir, fut vainement tenté. Un , deuxième essai fut magnifiquement réussi par Ramondou, qui, Avejean ayant fait une trouée, peut prendre le ballon et aller le poser entre les poteaux. Séverat .réussit le but. Le troisième essai fut marqué par Léry sur passe de Fouohou et transformé par Séverat. Rouey, sérieusement marqué, aipprocho plu- sieurs fois des buts, mais ne put réussir à y déposer le bail En somme, les deux équipes ont donné hier satisfaction au public. Les Anglais nous plraissent meilleurs que les Pill-l-larriéra ; ils comprenaient dans leurs rangs des joueurs de Comté et l'on s'en est aperçu. Les avants, pour n'avoir point le poids des Toulousains, sont vigoureux, solides en mê- lée, excellents à la touche. Ils plaquent remarquablement et sont diffi- "des à plaquer eux-mêmes. Les demis jouent très rapidement, mais n'ont rien de sensationnel ; c'est peut-être te ooint faible de l'équipe. C'est les trois-quarts qu'il faut voir. Quelle étonnante homogénéité dans cette ligne ! Les deux ailiers sont d'un rapidité extraor- dinaire qui laisse sur place nos sprinters rou- ga^aifiBHSSfiHËSSBBHBBSÏ^-î* dont les Anglais sont les profflsseuirs et les Toulousains les élèves, en attendant le deuxiè- me match de dimanche avec la munie Iw- thampton R. F. C. . . La saison de rugby à Toulouse finira sans doute mieux qu'elle n'a commencé. A. C. AVIS DE WËUVAINE Madame, veuve RERTAL née CA7.AL et les familles DASTÉ, CRËMON et CAVARÈ prient leurs amis et connaissances de leur foire l'honneur d'assister à la messe de Régulent qui sera célébrée samedi 20 mars 1909, à dix heures et demie précises du matin, dans l'église oaroisslale de r,lmmaoulée-Concep- tion, faubourg Ronnefoy, pour le repos de l'âme et ne uvaine de Monsieur i'Abbs Henry CAZAL Ancien curé de Pinsuguet {Haute-Garonne). Cet avis tiendra lieu d'invitation. ========= INSTITUTRICE 39 a. pass. plus. ann. même famille, demande place préceptrice. S'adr. RcU(i*7WîiJ, Montauban. BOURSE OE FIR1S Du 18 Mars (par dépêche .télégraphique) FONDS D'ETAT cpt tme . .cp! .tme cpt .. .tme ....cpt .. .une ....cpt .. .tme COURS PUÉCêD. 9G 80 9: es 98 4> »S8 .. 81.., . 84 45 517 .. 98 50 105 3 ; 97 "S 87 82 Les autres jouent un jeu plaisant et varié à l'infini. Les passes se dessinent, se feintent, se redoublent, au milieu de la course des hom mes. On plaque le porteur dit bâillon'. Il ne l'a déjà plus et le voisin l'a recueilli. Ces trois-quarts sont décidément de la belle école, celle qui doit beaucoup nous appren- dre. • Mentionnons l'arrière, qui ressemble physi- quement à Martin, de Bordeaux " et qui joue aussi comme lui, avec les trois-quarts. C'eut un homme sûr, au coup de pied extrêmement puissant. Tous les hommes, du reste, en sont là- Ils possèdent un coup de pied précis et très fort. Les Toulousains, eux, ont. agréablement sur- pris le public. •Le jeu est bon, et prometteur d'une belle partie: pour La finale du Championnat de France. ' ' . Ce que nous remarquons surtout avec plaisir, c'est que les hommes suivent très bien le ballon et jouent avec ardeur. Ils sont en grands progrès. , Les avants jouent bien mieux la touche et dribblent avec assez dj3 dextérité, ce qui était assez curieux à observer aujourd'hui ; les Anglais ne dribblant jamais. Ils suivent aussi le ballon rapidement et nous ont paru plus sûrs dans les arrêts qu'il y a quelques semaines. Mais il leur manque encore de ramasser rapidement le bail, de se replier vite quand ils eont attaqués, et d'observer aussi avec plus d attention les tactiques que peuvent adopter quelques-uns d'entre eux. C'est ainsi que nous avons remarqué plu- sieurs « trucs » de Fonction, qui a remarquablement joué aujourd'hui, non suivis par la ligne. 11 en a été de même de quelques déplace mente de Pujol. Mais l'ensemble est bon. Les demis ont eu souvent le bail, car la mêlée nous était nare ment défavorable. Ils ont encore le défaut de ne point passer rapidement aux trois quarts. Ces derniers, eux-mêmes, c'est le reproche à leur faire, pratiquent la .passe., arrêtés, 'et l'attaque se ruine dans cette lenteur. Aussi, aujourd'hui n'avons-nous vu aucun essai des trois quarts ; les Anglais étalent sur l'homme avant le ballon. En revanche, les lignes arrières ont été ex cellentes dans :1a défense, rien ne passait vers ta fin, seulement nos hommes marquaient bien 4t vite les trois quarts adverses. L'arrière Séverat fut excellent, il eut des coups de pied heureux et des arrêts iarésisti Mes, surtout à la deuxième mi-temps où il fit. exécuter une fantastique cabriole à l'allier sprinter qui arrivait sur lui dans « un rush im presionnant ». On voit que nous pouvons espérer quelque chose de notre team stadi&te. D'autant plus que- les Anglais demeurent parmi nous vendredi et samedi, et que ces deux jours seront mis à profit pour entraîner nos hommes. Les Ponts-Jumeaux vont devenir pendant ces deux jours une école de rugby 105 Feuilleton du 19 mars 1909. Itmé ....taie cpt tme cpt tme cpt tme cpt tme cpt tme cpt tme cpt tme Cpt tme 103 21 103 .. 59 40 59 2.; 8-3 95 8.3 65 83 .. 8 .. 81 35 82 Ji 70 25 82 55 83 50 75 .0 i 68 20 ! 98 51 ï £9 85 j 73 5'J i 8i 95 I 487 50 ] 495 .* i 86 75 ! 3 3 °' 8 % Amortissable Dette ttmis. obi.- 3 % loi)-.. Consolidés anglais Consolidés anglais. Argentine 5 % 18,8,b--^:„, Autriche 4 % or lia flor).. Egypte unifiée. Espagnole ester Espagnole exter Hongrois 4 Italien Italien 5 -K. Portugal 3 % Portugal 3 %• Eusse 4 % 18G7-1S69.. i % 1880 4 % .1889... . % 1890... 4 % cons. 1" et 5* série.... 4 % 1901 3 % or 1891 i % or 1SS3 4 % or 1834. 5 1/2 % 1894.. S % 1896 5 % 1906 tout payé 4 1/2 % llbéTés Lettres de. gage 3 1/2. Dette ottomane uniâee Ottomanes p rie ri tée .. - Ottomanes 4 % cons.. Douanes ottomanes Lots du Congo. ACTIONS Banane cle France...... cpt ! «W Banque de France Banque Paris Comptoir d'Escompte Crédit Foncier Crédit Lyonnais. Crédit Lyonnais Société Générale. Banque ottomane.. Banque ottomane.. Bône-Guelma Bône-Guelma ... Est-Algérien Est-Algérien Est Est _ Pa ris-Lyon-Méditerranée Paris- Lyon-Méditerranée Midi Midi Nord Nord Orléans Ouest Ouest-Algérien Autrichien Lombards Nord-Espagns . Nord-Espagne- ». —tme aiî Portugais c. à 1 Jr. le kilo nStle ÎV**S£t - Blé, de 18 à 1 860; maïs, 13; seMe «©forge. 12; avoine, 10 50; pommes de terre.' de 4 50 à 5, le tout l'hectolitre Animaux conduits.au marché. - Bœufs, 450- va- J ^tm TOaux, 200; moutons et brebis, 1,200; ZaSk Se Prix moyens ; bœufs. 0 75; veaux 1 fr.; m-utonT'lU pe«». de 0 95 à 1 fr., le tout le talo; bœufs dé travaU, de 1,000 à 1,100 la paire. w uïïes - PÔuSets, 3 50; poules, 4 25; dindons, de lâ à 13; pigeons, l 75, le tout la paire; lapins privés, 1 40 l'un. Œuls, 0 70 !a douzaine. . Fnli);, _ pommes, de 3 à 3 50; noix, 12, le tout .riiectolitre. Boulogne. Foire du 10 mars. — Voici les cours pratiqués : Grains — Bilé, 18 fr. 50 les 80 kilos; avoine, 11 francs- maïs, 14 francs; seigle, 15 francs; orge, v> fr 50- paumelle, 14 francs; fôves, 16 francs ; lrari-ots du pays, ÎS francs; haricots tarbals, 28 I francs-, vesces, 18 francs; espareette, 11 frases-, sor- loii- I giho, 9 fr .50; petit maillet, 18 francs; Un, 32 flrancs; ares',' 25 M 1/2 à»»'l'/n BwanTll'Wàlié 7/32. oUanvre, 20 francs; pommes de terre, 4 fr. 50; le à couteau, rheoUjditre. Sons et larmes. WMTtoS. K Wki; torino de «al». * - Ito's""* ^ enone 20 francs le t^rtwaSe stères), aeswj *> w a « cgUataia mSSSavMi ta«t^ de anfce. *» traite?, le oont. . le tout l'hectolitre. Repasses. - Son gros 8 francs; repasse fine, 10 francs; germes de blé, 8 tr. 50, le tout les 50 talos. Fourrages. — Sainfoin, première qualité, de 4 n. à I fr. 50; qualité inférieure, de 3 fr. 50 a 3 fr. 75; naille de 2 francs à 2 fr. 25, le tout les 100 kilos. Place de l'Esplanade. — Volailles : Dindons gros, de 14 à 15 francs ; dindons moyens, de 10 à 11 f r. ; dindes do 10 à 19 francs; pintades, de 6 à 7 francs; chapons gros, de 8 à 9 francs; moyens, de 6 francs à 7 fr. 50; canards gros, de 5 à 7 francs; poule3 vieilles de 4 fr. 50 à 5 francs; poulets gros, de 3 fr 75 à 4 francs; pouiles et poulets moyens, do 3 francs à 3 fr. 50; pigeons tourriers, de 1 fr. 25 à 1 fr. 40; pigeons parisiens, de 1 fr. 50 à 2 francs, le tout 3a paire. S Les œufs, 70 centimes la -douzaine. Lapins domesticrues gros, de 1 fr. 75 â 2 francs; { moyens, de 1 fr. 10 à 1 fr. 30; petits, de 90 centimes à l franc la pièce. RWI..1ETIN mTEQROty»HUSj; STATIONS tliroM n»ai. ÉTAT OU atRI. M, Ui 1> ïlille u v.»*.jit? mai et,; \pu utiu au leste IJe vous cherchais et ne pouvais ! m,e - J*S autres, termina-t-il, pour re- vous trouver. Je crois que j'ai passé sur j Prendre haleine et en sortant la tête de dessous la bâche, ont renoncé à leur petite promenade d'agrément. — Brave Brien ! fit Henri d'Alreimpe en serrant à son tour la main du vieux matelot, tu nous as une fois de pius sauvé ia vie ! 11 v , e , ntre de deux ou trois de ces citoyens- KL Ils ont braillé comme des ânes. Vous y êtes ? Fouette, cocher 1 Et, il administra à ses deux bœufs un formidable coup de trique. Les bufflons ou zébus que l'on emploie comme attelage et comme moyen de transport sont des bœufs de petite taille, a la robe rosée et jaunâtre, qui sont très durs à la fatigue et qui trottent et galo- pent très vite. Sur le dos, signe caracté- ristique, ils portent une forte bosse M. de Blignac embrassait le vieil Yves Brien avec attendrissement et on repartait à une allure endiablée laissant loin derrière la meute enragée des fa- kirs. Voyez-vous, mon capitaine, disait, Brien, tout en émoustillant son attelage je me suis dit comme ça, en dégringolant . du haut de la cassine que nous ollio'is vait so résoudre à abandonner ainsi son I sûrement avoir ces diables do l'enfer à vieux matelot, I nos .«WSSCS, et que la carriole ferait 'pas —Est-ce que ça se compte entre nous ? Demain ce sera votre tour. Seulement, je vas vous dire, ça me semble tout drô- le, voila que je connais des bœufs bos- sus, actuellement. Il n'y a pas trois jours, jetais le cornac de oe pauvre Fiferlin. lout.es les bêtes de la création finissent par y passer. Toi, citron, tu verras au premier relaî comment c'est amarré, ces machines-lfc parce que les attelages, c'est ma partie : c'est sur celto du petit Maycux. {à tuiri*h Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés
LE MDMCRO5GEHTIH.ES Organe quotidien, de l>éf©».®e RÉDACTION ET ADMINISTRÂTÎO¥T Sociale et Religieuse Toulouse, Rue Roquelaine, 25 LE NUMÉBO 5 CENTIMES Trrii SU mutin tu an RATrmaARONNX KT DèTÀRTEMKNTa LIMITROPHES .... 6 (r. 44 fr. £0 fc DÉPARTEMENTS MON LIMITROPHES 7 . 43 - . ATRAHfîKM (Union poiUlo) _ - Mt «nllma. Lof, Aveyron, Corrèze, Cantal fars, Hlc,-Pyrén6es, Bassos-Py rénées, Landes T&rn-et-GaroHne, 4-ot-et-Garonno ÉDITIONS RÉGIONALES Tarn, Aude, Hérault, Pyrénées-Orientales Haute-Garonne, Ariègo Edition du matin soécial» a Touhim AKRONOB ai«i»B. s», & f«ulou&a, «t akaz tous aoa "rrrrflr~HMa'ay LtGRAPHIQUE SPECIAL Vendredi 19 Mars 1909. - 19 J Année - N° 5,977 DBEMX A PARIS : 26, BUE FEYDEAÎ Les Faits du Jour M. Due;, liquidateur des congrégations, a été révoqué pur le tribunal civil eî remplacé par fftftl. Beileguin et 0esn eu-Martin. ->— to sous-secrétariat lies postes avoue le chiffre tie 3.000 comme nombre des grévistes postiers â Paris ; mate on estime que ce nombre est d'au moins 8.000 ; les brigades de réserve, venues de province, se sont solidarisées aveo les grévistes j le service est de moins en moins assuré. Los ministres ont tenu deux réunions dans la journée ; M. Clemenceau fait démentir la démission de M. Simyan ; on assure que M. Barthou a été autorisé à révoquer en masse les grévistes. Au cours d'une collision avec la police à la suite d'une exhibition carnavalesque et anti- gouvernementale, six Camelots du Roi ont été arrêtés et écroués ; trois agents ont été bles- ses. --«— Edouard VII a visité a Pau l'aérodrome où M. Wright a effectué deux vols devant lui. —:- A la suite d'une épidémie de grippe, les éle- vés du « Borda » ont été licenciés. —>- Annacuin, déserteur du 1er génie, a été con. damné à trois ans de prison pour espionnage. —•i— On assure que l'Autriche, afin d'obliger la Serbie à venir à résipiscence, songerait à occu- per temporairement Belgrade. -if- Lire la dernière heure à la 3" page. III U La grève des P. T. T. offre ceci de par- ticulier et de nouveau dans une grève, c'est que les grévistes s'insurgent har- diment contre l'attitude aggressive et in- juste prise par le gouvernement à leur égard en raison de leurs « opinions politiques ou religieuses. » Ils ne se bornent pas à des revendica iâons d'ordre matériel touchant aux sa- laires ot à l'avancement. Ils font valoir l'ingérence et l'arbitraire diu Pouvoir «entrai dans les questions où il n'a riea à faire et rien à voir. Jusqu'ici, om n'avait entendu que les criailleries des gréviculteurs célèbres qui s'appellent Clemenceau, Briand et Viviani contre l'ingérence « patronale, capitaliste et cléricale ». Il nous semble encore les entendre vitupérer à Caf- maux où, sur des misères et des ruines ouvrières, ils furent jadis jeter les bases de leur fortwne politique. A cette heure, le décor a changé. Les faiseurs de grèves que nous vîmes se bourrer de foie gras — ô l'exquis pâté de chez Alary, disait Clemenceau 1 — ont forcé les salles à manger ministérielles Et entre deux digestions, ils font la jolie besogne que les employés des Postes, Télégraphes et Téléphones énumèrent dans leur appel au public. « Nous sommes livrés au bon plaisir, affirment-ils... Le déplacement d'office est pratiqué couramment pour raisons politiques ou religieuses... Nous sommes victimes de la plus intolérable tyrannie... » Et ils énumèrent leurs nom- breux griefs. Le plus caractéristique est celui motivé par l'odieux acharnement avec lequel on a persécuté la receveuse des postes de lTsle-en-Dodon. Lamalheu reuse femme a été frappée parce qu'elle a un fils prêtre t — Suivant leurs opinions ou leurs croyances, déclarait l'autre jour, devant la 11 e chambre correctionnelle 8 de la Seine, M 6 Thibault, avocat des grévistes, les agents des postes et télégraphes en- courent la faveur ou la défaveur admi nistrative. » Aux P. T. T., lo délégué à. la tyrannie s'appelle Simyan. Mais on se tromperait si l'on croyait qu'il est seul coupable. Sa culpabilité est partagée par tous les titulaires des portefeuilles ministériels dont l'ingérence et l'arbitraire sont jour- nellement dénoncés, non pas seulement par leurs subordonnés, mais par leurs maîtres, nous voulons dire par l'im- mense majorité des contribuables fran- çais lésés dans leurs droits les plus sa- crés. On entend bien que nous ne nous im miscions pas dans le fond même du dé- bat qui met aux prises M. Simyan et son personnel. Nous laissons de côté le 3 considérations purement techniques et professionnelles pour ne retenir que cel- les qui touchent aux atteintes faites à la liberté de conscience des grévistes. Et, sur oe point, il est clair comme le jour que tous les torts sont du côté du politi- cien hargneux chargé du maniement de la cravache elemenciste au sous-secréta- riat des postes et télégraphes. Les fonctionnaires si durement traités en raison de leurs « opinions poluiques ou religieuses », connaissent leur cons- titution et tous leurs auteurs républi- cains sur le bout ùu doigt ; ils n'ont ?u qu'à se baiser pour ramasser l'arme avec laquelle ils espèrent briser le joug gouvernemental. Leur protestation est d'une hardiesse qui provoque des plainte de la part des écrivains qui vont cher- cher le mot d'ordre au1 ministèrie de rh> térieur. Il ost déplorable, en eiffet, que parce qu'il plaît à un régime de persécuter des milliers de braves gens, la vie nationale soit paralysée dans quelques-uns de ses organes essentiels : la poste, le télégra- phe, le téléphone. Mais si quelque chose doit surpren- dre, c'est que le mouvement de protestation qui vient de se produire dans l'ad- ministration de M. Simyan ne s'étende pas à toutes! les administrations, à tous les ministères, à toutes les organisations, à tous les groupements, à toutes les clas- ses, c'est-à-dire à la nation française elle-même. Les P. T. T., dans leur appel au public, déclarent qu'ils sont livrés au bon plaisir, à l'injustice et à l'arbitraire. Mais quel est le fonctionnaire qui n'est pas autorisé à en dire autant ? Quel est le citoyen qui, actuellement, est libre d'avoir les : dées et de professer les croyances qui lui conviennent ? L'injustice et l'arbitraire si énergique- ment — et si justement — flétris par les P. T. T. nous les trouvons partout dans l'Etat jacobin et oppresseur. A l'inté- rieur, à la justice, aux finances, à la guerre, à la marine, à l'agriculture, au commerce, Simyan n'a que des compli- ces, lesquels, dans l'ordre de la Crava- che, occupent un grade plus élevé que lui, puisque Clemenceau, Briand, Cail- laux, Picard et les autres sont ministres, tandis qu'il n'est encore, lui, qu'un sim- ple sous-secrétaire d'Etat. Cette compli- cité, nous la voyons dans la décision prise par le conseil des ministres de soutenir jusqu'au bout le susdit Simyan dans la lutte qu'il a entreprise contre la conscience de ses subordonnés. Pour tes chevaliers de la Cravache, gouverner, c'est persécuter. Simyan mérite donc leur confiance et leur sympathie. Bien plus, en persécu- tant, dans « leurs opinions politiques ou religieuses » les P. T. T., qui ne sont qu'une minorité, il se signale à l'attention de la Secte qui l'appela rue de Gre- nelle, pour le j°our où, dans un départe- ment plus important, il devra s'en prendre à la majorité des citoyens français. Mais il ne faut pas jouer avec le feu, et il y a déjà longtemps que la Répu- blique y joue aux dépens dé la collecti- vité. Que les persécuteurs y prennent garde 1 Le geste des P. T. T. pourrait bien faire réfléchir les millions de citoyens victimes comme eux de « l'arbitraire et du bon; plaisir ». C'est la pre- mière fois que, dans une démonstration de la plus haute gravité, on incrimine le sectarisme féroce de la République. La grève actuelle pourrait bien eta inspirer une autre : celle de la nation dressée tout entière contre ses oppres- seurs. On commence à y songer... Victor LESPINEw de la Fondation Carnegie qu'un éetoanse de professeurs vient de s'oçvérer entae les Etate- Itais et la Prusse. Ce dernier pays expédiera cibaque animée des professeurs s'intitulwnt maî- tres d'allemand... et de français. Ces polyglottes voyageant aux fraie de tears universités, n'écoroherout crue notre tangue ; mais oeia suffit pour que nous signalions le fait aux jeunes Américaines qui ne tiennent pas à faine sourire dans les salons français avec leur jargon et surtout leur prononciation fxanco-tudesque et qui, en somme, peuvent se procurer en France des professeurs de fran- çais assez modiestes pour enseigner notre lan- gue seulement, même quand, ils en. savent ou croient en 6avoir d'autres. —€>— Mariage original. Le mariage civil devient une mascarade 1 C'était à prévoir. A Marnant, communie située* à dieux kilomè- tres de Tliizy, le maire vient de consacrer l'union d'un couple qui ne doit pas être enclin aux idées noires. Toute la noce, mariés, témoins et invités, était en travesti. Inutile de dire que le bal qui a suivi était, selon le cliché, paré et mas- qué. Les Causes flie Raiategratia De la Libre parole : On s'est beaucoup entretenu de la réin- tégration de l'amiral Germinet, décidée en conseil des ministres. On ne se gênait pas pour donner les vrais motifs de cette me- sure, qui sont d'ordre politique. — « Si le conseil a décidé cette réintégra- tion, disait un indépendant, oe n'est pas pour rendre justice au vaillant miraiu qu'est l'amiral Germinet, ce n'est pas pour rendre à la marine un chef vaillant et respecté. A la veuille du débat sur le bilan de la marine, et de l'interpeflatiioEi sur la- grève des postes, le ministère a simplement voulu donner une satisfaction aux éléments modérés et patriotes de la Chambre. » C'est toujours le système de la bascule cher à M. Clemenceau. Tantôt il tape sur les patriotes et sur les catholiques pour avoir sa majorité ra^icaile-soeialiste ; tan- tôt il fait des avances aux modérés, après avoir fait sentir sa poigne aux syndicalistes et aux unifiés. » Si M. Picard a signé la' réintégration de l'amiral Geirminet, sur l'ordre de M. Cle- menceau, c'est uniquement parce qu'il a été guidé par l'intérêt du ministère et dans l'espoir de retrouver, à droite, les voix que la grève des postiers lui faisait perdre à gauche. » La malice est cousue de fil blanc. » A force de jouer à la bascule, M. Clemen- ceau finira bien par se casser le nez. pour tour avancement réguiter, e* que ces ' garanties leur sont retirées, par des trucs de police qui tendent à restaurer oowtre eux le régime de la faveur lis disent que les proportions d'ancienneté et de choix, qui devaient être leur charte, ont été inappli- quées ou méconnues, depuis deux ans déjà, et qu'on ne leur a donné, en échange, qu'un surcroît de travail. Bref, ils ont des sujets de plainte. Comme on n© veut rien écouter en haut lieu, pas plus ces plaintes-là que les autres ; qu'on y est grisé par une lon- gue impunité et qu'on se fie à M. Lèpine, comme Néron se fiait à TigeflSin, et à la garde prétorienne, pour tout contenir et pour arranger à coups de poings tous les mécontenitemients, les agents des postes ont, sinon siaboté, du moins lâché (lie service... C'est bien f âcheux, laissurémnet, mais ont- core une fois, s'il est très ennuyeux d'avoir par hasard des lettres en retard et des té- légrammes en souffrance, *iQ est encore bien plus ennuyeux d'avoir sur le dos et à per- pétuité un gouvernement comme celui-là, qui ne peut même plus se faire respecter ni obéir de ses fonctionnaires. De sorte qu'au lieu de révoquer les fonctionnaires, on se demande si vraiment il ne serait pais plus pratique, plus court et plus profitable de révoquer ce gouvernement. D'ailleurs, tout le monde sait bien que cette République ne peut plus se maintenir, en face des servitudes effroyables qu'elle s'est créées et qui la débcrdenit. Au lieu de steppuyer logiquement, natu- rellement, sur la nation elle-même, elle a entrepris, surtout depuis 1899, de s'impo- ser, bon gré mai gré, contre le gros de la nation, par le moyen d'organismes de com- bat, instituteurs, fonctionnaires, débitante, comités, délégués, syndicats, etc. Or, ce sont précisément ces organes sur- ajoutés de renforcement ou de soutien qui sont aujourd'hui, sinon en révottte,du moins en humeur de révolte. lis ont pris conscience que, sans eux, tout serait par terre, et ils se font payer ce qu'ils valent. C'est bien clair. Toute l'oligarchie de pacotille qui cons- titue le régime actuel et qui se chiffre par quelques centaines d'individus, dont cha- cun se sait à la merci
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