dossier - La Ligue de l'Enseignement
dossier - La Ligue de l'Enseignement
dossier - La Ligue de l'Enseignement
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
prendre : il cherche si un visage est présent<br />
dans l’image et à quelle distance les formes<br />
détectées se trouvent, essayant <strong>de</strong> <strong>de</strong>viner<br />
tout seul s’il doit passer en mo<strong>de</strong> « portrait »,<br />
« paysage » ou « macro » par exemple. Une<br />
option d’ai<strong>de</strong> au cadrage pourrait aussi un<br />
jour être techniquement intégrée au mo<strong>de</strong><br />
automatique intelligent. L’appareil vous<br />
conseillerait <strong>de</strong> vous décaler à droite ou à<br />
gauche en fonction du type d’image que<br />
vous voulez réaliser.<br />
Priorité au sourire<br />
Les fabricants ne peuvent bien sûr pas<br />
maîtriser le moment où l’on va avoir envie<br />
<strong>de</strong> sortir notre compact. Pour le reste, une<br />
fois notre décision prise, certains appareils<br />
choisissent le moment <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong> vue<br />
à notre place. De nombreux fabricants ont<br />
ainsi mis au point un « détecteur <strong>de</strong> sourire<br />
» : l’appareil peut automatiquement prendre<br />
la photo dès que les sujets sourient. Sur<br />
les compacts <strong>de</strong> Nikon, on peut aussi faire<br />
mémoriser plusieurs visages à l’appareil et<br />
lui dire quel visage est une priorité dans une<br />
photo <strong>de</strong> groupe. Ce qui signifie que si l’on<br />
réalise, par exemple, <strong>de</strong>s photos <strong>de</strong> mariage,<br />
la photo ne sera pas prise tant que la mariée<br />
ne sourit pas.<br />
Sony est allé encore plus loin avec son<br />
« Party Shot », un socle tournant sur lequel<br />
on pose son appareil numérique, qui passera<br />
ensuite la soirée à prendre, tout seul,<br />
<strong>de</strong>s photos. Il reconnait tout seul le type <strong>de</strong><br />
scènes qu’il est en train <strong>de</strong> photographier,<br />
et ajuste ses paramètres en fonction, ce qui<br />
permet à l’hôte <strong>de</strong> la fête <strong>de</strong> ne pas passer<br />
sa soirée <strong>de</strong>rrière son appareil. Le risque encouru<br />
est évi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong> se retrouver avec<br />
<strong>de</strong>s photos qui ne mettent pas en valeur leur<br />
sujet, sans compter que <strong>de</strong>s photos, il y en<br />
aura beaucoup, et qu’elles se ressembleront<br />
toutes, à moins <strong>de</strong> changer constamment le<br />
socle <strong>de</strong> place.<br />
L’avenir du mo<strong>de</strong> automatique rési<strong>de</strong> notamment<br />
dans la reconnaissance <strong>de</strong> davantage<br />
<strong>de</strong> scènes. Après les visages, certains<br />
compacts reconnaissent déjà, par exemple,<br />
les animaux <strong>de</strong> compagnie : l’appareil se déclenche<br />
automatiquement quand le chien<br />
ou le chat fait face au viseur. Les avancées<br />
et automatismes ne sont toutefois pas parfaits<br />
: les compacts ont toujours, pour l’instant,<br />
un temps <strong>de</strong> décalage entre le moment<br />
où l’on appuie sur le bouton et le moment<br />
où l’image est capturée. Mais là encore, ce<br />
n’est qu’une question <strong>de</strong> temps, donc <strong>de</strong><br />
patience, et <strong>de</strong> processeurs plus puissants,<br />
pour que ces mécanismes s’améliorent.<br />
<strong>La</strong> photo parfaite<br />
Le paroxysme <strong>de</strong> l’automatisme photographique,<br />
où le photographe n’est plus qu’un<br />
appuyeur <strong>de</strong> bouton, avait été évoqué par<br />
un étudiant en <strong>de</strong>sign d’une école alleman<strong>de</strong>.<br />
En 2010, Andrew Kupresanin avait mis<br />
au point « Nadia », un appareil photo bien<br />
particulier. Quand son utilisateur appuyait<br />
à moitié sur le déclencheur, une capture<br />
<strong>de</strong> l’image était envoyée sur une base<br />
<strong>de</strong> données <strong>de</strong> l’esthétisme en ligne. Ce<br />
n’est pas l’image qui s’affichait alors sur<br />
l’écran <strong>de</strong> l’appareil, mais son pourcentage<br />
d’esthétisme, calculé<br />
par le site selon <strong>de</strong>s critères<br />
bien précis et évoluant<br />
à chaque recadrage.<br />
En inventant Nadia,<br />
l’étudiant cherchait<br />
à dire qu’on<br />
n’a pas besoin<br />
<strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r<br />
la photo<br />
qu’on est<br />
en train <strong>de</strong><br />
prendre, juste<br />
<strong>de</strong> savoir si<br />
c’est une bonne<br />
photo ou pas.<br />
Nadia est un prototypefonctionnel,<br />
mais son but<br />
n’était absolument<br />
pas la commercialisation.<br />
Celle-ci serait<br />
probablement un échec,<br />
car les gens ne cherchent en<br />
général pas à faire <strong>de</strong>s œuvres<br />
d’art, simplement <strong>de</strong>s photos qui<br />
leur plaisent, et qu’ils peuvent<br />
partager.<br />
Ce <strong>de</strong>uxième critère est<br />
aujourd’hui incontournable. Outre<br />
l’automatisme <strong>de</strong> plus en plus intelligent,<br />
le fait qu’une photo soit partageable<br />
ou pas détermine son <strong>de</strong>gré<br />
<strong>de</strong> réussite. En matière <strong>de</strong> photo grand<br />
public, les usages sociaux priment même<br />
sur les qualités esthétiques d’une image.<br />
C’est pourquoi certains fabricants travaillent<br />
désormais à <strong>de</strong>s appareils permettant <strong>de</strong><br />
mettre en ligne ou envoyer <strong>de</strong>s photos aussi<br />
facilement que le font les smartphones. ■<br />
n° 87 | février 2012 éduquer 25