dossier - La Ligue de l'Enseignement

Pourquoi faire appel à
un pro ?
Aujourd’hui, avec la démocratisation des appareils numériques, faire des photos
n’est-il pas à la portée de tous ? Bien sûr, c’est une réalité, et nombreuses sont les
personnes qui s’adonnent, parfois avec un réel talent, à la photographie. À quoi
sert-il alors de faire appel à un photographe professionnel ?
Un événement familial ou
d’entreprise, une inauguration,
un gala, un concert ou un festival,
une fête de village, un reportage,
un catalogue, un portrait de
famille ou simplement de soi, les
demandes peuvent être multiples.
Tout le monde a quelqu’un
dans son entourage qui sait prendre
des photos, qui dispose d’un
appareil de qualité et sait se débrouiller
sur les logiciels de retouche
; quelqu’un qui vous fournira
des clichés corrects... mais
pas professionnels.
Quelles diff érences ?
Les photos professionnelles
sont toujours plus nettes et plus
belles. Cela est dû en partie au
matériel utilisé : des capteurs de
haute qualité, des objectifs performants
et lumineux, qui permettent
de faire en intérieur des
photos sans flash, ce qui rend les
lumières plus belles. Les boîtiers
sont très rapides, tant à la prise de
vue que pour visualiser et trier les
images, ce qui permet d’effectuer
un premier tri pendant l’événement
et de gagner du temps par
après. Quant au flash, un flash
amateur doit attendre plusieurs
secondes avant d’être rechargé,
et ne dure que 100 à 200 photos
maximum. Le flash professionnel,
associé à une batterie, peut pren-
dre jusqu’à mille photos avec un
temps d’attente de moins d’une
seconde. Lors d’un événement,
les moments ne durent qu’une
fois ; si le flash est en train de recharger,
que l’appareil n’a plus
de batterie, ou qu’il faut 30 secondes
pour changer un objectif,
on rate beaucoup d’instants. Un
professionnel a l’habitude de disposer
de marges matérielles importantes
et est surtout habitué à
manipuler rapidement et à être
prêt en permanence. Cette rapidité
permet à la fois de ne pas
rater les moments importants et
de varier les prises de vues, car il
pourra prendre plusieurs clichés
sous différents angles pendant
qu’un amateur n’en prendra
qu’un seul au même endroit.
Pour autant, un appareil réflex
et du bon matériel, aussi sophistiqués
soient-il, ne suffisent pas à
faire de belles photos. Il ne faut
pas se laisser influencer par une
publicité qui essaierait de faire
croire le contraire. Gérer la netteté,
le cadrage, la profondeur
de champ, la vitesse, et ce, quelles
que soient les conditions de
lumière, mobilise des compétences
qui nécessitent une compréhension
technique et une
pratique photographique non
négligeable. Travailler avec un
photographe professionnel, c’est
en premier lieu faire appel à un
savoir-faire. Il maîtrise son flash,
ce qui lui permet d’éviter les yeux
rouges, les visages trop blancs ou
pas assez, les fonds trop sombres
ou trop clairs et les lumières écrasantes.
Il a l’habitude de choisir
rapidement les angles adaptés,
selon l’effet souhaité ; il connaît
la sémiologie des images, les
effets que produisent plongées,
contre-plongées, gros plans ou
angles lointains. Il connaît les différentes
focales et sait comment
les choisir, ce que cela change
dans la profondeur de champ, la
luminosité des fonds et la netteté.
Ces éléments sont déterminants
et souvent ignorés ou mal maîtrisés
par les amateurs, ce qui cause
beaucoup de photos ratées ou ne
donnant pas l’effet souhaité.
Ensuite, à l’ère du numérique,
une photo, aussi techniquement
parfaite qu’elle soit, nécessite un
petit coup de pouce pour être
sublimée. Demander l’aide d’un
photographe professionnel, c’est
aussi bénéficier d’une retouche
professionnelle ; en effet, même
sortant d’un appareil haut de
gamme, il est rare que le cliché
n’ait besoin d’aucune retouche.
Il ne s’agit pas ici de modifier la
réalité, mais plutôt de renforcer
l’impact visuel du cliché : certains
doivent être recadrés, d’autres
n° 87 | février 2012 éduquer 37