Notes iconographiques sur le Saint-Suaire de Besancon

interpréta naïvement dans deux gravures rarissimet décrites
en détail dans notre catalogue, et datées de 1634, qui furent
tirées sur toile et sur soie, eu couleur noire avec insertion
dans le linceul étendu et montré sur le premier plan par Joseph
et Nicodème, de l'image dit tirée en bistro sanguinolent.
Ce premier type, mis en circulation au début d'une guerre
terrible qui devait anéantir la prospérité de la Franche-Comté
et faire périr sept dixièmes de ses habitants, dut avoir grand
succès; son apparition précéda de bien peu la suppression
momentanée du pèlerinage, motivée par la crainte de contagion
ou de surprise qu'il aurait pu favoriser. Quand la
Guerre de Dix Ans eut cessé, quand le pèlerinage bisontin
vit revenir ses fidèles, Jean de Loisy, encore vivant en 1644,
avait succombé soit à la maladie, soit à la misère; mais son
fière cadet, Pierre de Loisy, dont le burin s'&tait assoupli
naguère en Italie, dont l'industrie avait durant les guerres
approvisionné de poudre et d'armes toutes les places fortes
de la province, reprit avec les occupations plus paisibles
d'orfèvre l'imagerie religieuse créée par son frère. Au lieu
de reproduire constamment dans les' cuivres, qu'il burina
pour le Saint-Suaire la scène du Sépulcre, qu'il grava cependant
Plusieurs fois avec une supériorité incontestable sui-
Jean de Loisy (I), il y traduisit naïvement la scène de l'ostension
solennelle de la Relique, montrée au peuple sur un
théâtre par l'archevêque de Besançon, assisté de deux chanoines.
Il représenta ces personnages, le prélat mitré, les
chanoines vêtus comme lui d'aubes et de chapes, debout sous
des draperies et sur un pavé de mosaïque, tenant étendu le
Suaire précédemment déployé par Joseph et Nicodème. Cette
idée, en germe dans une médaille du Saint-Suaire gravée
en 1627 et que nous reproduisons, sur laquelle tin prélat
mitré développait seul le linceul miraculeux, parut excel-
(L) N' S et 10 (le l'Iconographie.
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