Notes iconographiques sur le Saint-Suaire de Besancon

Saint-Suaire qu'il livra, sans recourir au modèle, au P. Jacques
Prévost, premier recteur du collège de Besancon, au
P. Cochard, second recteur du même collège, enfin à un
ecclésiastique, Philippe Chifflet. Deux autres exemplaires
par lui présentés, au jour de l'Ascension 1608, aux chapelains
chargés de faire toucher au Saint-Suaire les objets de
piété appontés pat' le populaire, provoquèrent l'attention du
Chapitre; oritjnforrna l'archevêque et l'on retint provisoirement
les copies'uspcctes. Sur l'ordre de Ferdinand de
Rye, une enquête est ouverte. On va chercher dans sa maison,
a près de la nielle de la maison de ville, » Piérre d'Argent
auquel le procureur fiscal de l'archevêché, Pierre Chevroton,
prieur de Sirod, fait subir le minutieux interrogatoire
repr&duit plus loin et dont nous venons de résumer les
termes. Malgré la précaution prise pal' le peintre d'inscrire au
bas de ses copies la mention justificative EX 1'RO'EHOTYPO
BIslJr'rTJr(ENsI, le Chapitre ému de l'extension publique et
presque solennelle de ces copies qui se faisait « rière le diocèse
et lieux circonvoysins... eu chappellcs et maisons particulières
r, (notamment dans la chapelle du château de Saint-
Loup - les - Gray appartenant au comte de Saint - Amour),
ordonna la destruction du poncif conservé par Pierre d'Argent
et de toutes les copies par . lui faites qu'il serait possible
de recouvrer. Le jugement accepté par d'Argent, déclarant
formellement « que s'il oust pensé faire mal ou causer quelques
abus ou erreurs il n'eust faict iesd. exemplaires, pour
respect, proufit ou chose que ce soit , fut rendu le 6 juin
1608; le 19 août, eu présence de nombreux témoins et du
peintre qu'on indemnisa d'ailleurs, on procéda à la destruction
du poncif en papier et de trois copies sur toile préalablement
lavées et soigneusement effacées (t). Pierre d'Argent
s'était engagé à ne plus peindre de semblables images,
et si l'on eu retrouve quelqu'une sortie de son pinceau, soit
(1) V. Pièce justificative.