© Mwà Véé/ADCK-CCT | www.adck.nc
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MOLALITES TECHNIQUES<br />
La réalisation de l'étoffe à partir d'une bra<strong>nc</strong>he de mûrier<br />
de chine ou d'une racine de banian est un travail de patie<strong>nc</strong>e<br />
et de délicatesse.<br />
La première étape consiste à trouver le bon banian et à en<br />
couper la racine nécessaire à la confection de l'étoffe.<br />
Dans la deuxième étape, il s'agit, à l'aide d'un sabre d'abatis<br />
ou autre outils, de faire disparaître la fine pellicule d'écorce<br />
de surface. Pour cela, ön comme<strong>nc</strong>e d'un côté de la<br />
bra<strong>nc</strong>he et, tout en la tournant sur elle-même, on tape légèrement<br />
avec la lame l'écorce. L'écorce est la partie superficielle<br />
et protectrice des tro<strong>nc</strong>s, bra<strong>nc</strong>hes et rameaux.<br />
On ava<strong>nc</strong>e ainsi progressivement jusqu'à couvrir toute la<br />
surface de la bra<strong>nc</strong>he. Le liber qui<br />
constituera l'étoffe est juste en dessous<br />
et il ne doit pas être coupé par la lame.<br />
Quand on a dégagé l'écorce de surface<br />
en décollant et raclant, le liber apparaît<br />
bla<strong>nc</strong>hâtre. Plus la tige sera fine plus le<br />
liber sera fin et do<strong>nc</strong>, fragile.<br />
La troisième étape consiste à décoller<br />
-. le liber du noyau dur de la bra<strong>nc</strong>he: pour<br />
cela, il faut procéder de la même manière,<br />
avec un brin de fermeté supplémentaire.<br />
La couche du liber se gonfle, et peu<br />
à peu, se décolle du noyau dur du bois.<br />
Le liber décollé, il ne reste plus qu'à<br />
sortir de ce fourreau le noyau dur du bois<br />
et vous avez en main la matière originelle<br />
de l'étoffe de tapa.<br />
La quatrième étape se résume au travail<br />
de battage: Il suffit de taper le tissu<br />
végétal replié sur lui-même avec un battoir<br />
en bois, afin d'en étirer les fibres. Le<br />
battage du liber permet d'obtenir un tissu<br />
végétal, plus ou moins fin, et dont la surface<br />
s'agrandit au fur et à mesure du battage.<br />
la minutie de cette opération<br />
consiste à ne pas déchirer les fibres et<br />
ainsi, créer des trous dans le tissu.<br />
L'écorce est tapée vers l'extérieur, toujours dans le même<br />
sens, à l'aide du chëixata, sorte de maillet en âbwia (bois de<br />
fer (Casuraina sp.)). Taillé d'une seule pièce en foiiiie d'épis<br />
de maIs, le chëixata est le battoir à tapa traditionnel. L'écorce<br />
d'un rejet de la taille d'un petit bambou, une fois martelée,<br />
fournit une bande d'environ 30 cn de large. La technique de<br />
martèlement varie selon que l'on veut obtenir de simples<br />
fibres écrasées ou de larges bandes de tissu.<br />
Pour le mûrier de chine, ce sont les rejets des arbres qui<br />
fournissent l'écorce la plus souple. Ils sont coupés au pied de<br />
l'arbre et l'écorce est enlevée d'un seul tenant à partir de la<br />
base. Elle est placée sur un tro<strong>nc</strong> couché dont l'une des<br />
extrémités est appointée, et ensuite battue selon le même procédé.<br />
MATIERES, FORMES ET COULEURS<br />
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Généralement les rejets étaient choisis en fo<strong>nc</strong>tion de la<br />
taille désirée du tissu, mais parfois les vieux assemblaient les<br />
bandes en les cousant avec de la cordelette pûxwâ-kûdu<br />
(barbe de fibres de cocotier)".<br />
Aux îles Fidji, l'écorce de mûrier de chine est pilonnée<br />
jusqu'à ce qu'elle n'ait plus que l'épaisseur d'une feuille de<br />
papier pelure. Ces feuilles sont ensuite superposées et rendues<br />
homogènes et feutrées par de nouveaux pilonnages.<br />
Il semble, après observation sur le terrain, que le faux<br />
mûrier n'est pas identique selon les régions. Certains donnent<br />
des mûres et d' autres pas, les feuilles auraient un aspect différent,<br />
mais ceci reste à vérifier et à confirmer par les botanistes.<br />
Récolte de lafibre de bourao<br />
dans le district de Wetr à Lifou<br />
1-3-2 LES FiBRES ET<br />
LE TEXTILE<br />
Les femmes kanak ont depuis<br />
bien longtemps abandonné le port<br />
de la jupe de fibre traditionnelle<br />
sous l'impulsion des missionnaires;<br />
mais, nous pouvons toujours les<br />
voir aujourd'hui lors des danses traditionnelles<br />
et en objets d' artisanat.<br />
Les jupes de fibres étaient généralement<br />
confectionnées en bourao.<br />
Patouillet signale l'utilisation de<br />
fibre d'un Pachyrhisus que les<br />
femmes font macérer dans l'eau<br />
puis bla<strong>nc</strong>hir à la rosée. L'écorce de<br />
bananier, longuement battue et<br />
ami<strong>nc</strong>ie, était aussi utilisée pour la<br />
confection des jupes. Les feuilles<br />
d'une Cordyline (Cordyline terminalis,<br />
Liliacées) servaient aussi à<br />
faire des jupes à Maré.<br />
La fabrication des jupes est réservée<br />
aux femmes, de préfére<strong>nc</strong>e aux<br />
plus âgées et aujourd'hui, les jupes<br />
destinées à la danse sont fabriquées<br />
sur toute la Calédonie. Les jupes en<br />
cône sont nommées mada jahî à<br />
Hienghène ou mada pobit à Pouebo.<br />
Quand cette jupe enroulée sous forme de cône est posée<br />
verticalement sur le tas d'étoffes, "cette présentation s'appelle<br />
gahnuûm (oreiller du tas d' offrande), dans certains cas on<br />
enserre à sa base, une monnaie de coquillage dans son étui.<br />
Présentée ainsi, la jupe prend le nom de la monnaie noire<br />
doon hwahwiik (feuille de bois de fer)". Avec la monnaie qui<br />
1' accompagne, elle a alors une valeur très forte.<br />
LE BOU RAO<br />
Le bourao (Hibiscus tiliacéus L., Malvacées) est appelé<br />
aussi hibiscus des plages et existe en deux variétés. Le bourao<br />
rouge ne diffère du bla<strong>nc</strong> que par la couleur des feuilles<br />
et les usages qui en sont fait.