15.07.2013 Views

© Mwà Véé/ADCK-CCT | www.adck.nc

© Mwà Véé/ADCK-CCT | www.adck.nc

© Mwà Véé/ADCK-CCT | www.adck.nc

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

MOLALITES TECHNIQUES<br />

La réalisation de l'étoffe à partir d'une bra<strong>nc</strong>he de mûrier<br />

de chine ou d'une racine de banian est un travail de patie<strong>nc</strong>e<br />

et de délicatesse.<br />

La première étape consiste à trouver le bon banian et à en<br />

couper la racine nécessaire à la confection de l'étoffe.<br />

Dans la deuxième étape, il s'agit, à l'aide d'un sabre d'abatis<br />

ou autre outils, de faire disparaître la fine pellicule d'écorce<br />

de surface. Pour cela, ön comme<strong>nc</strong>e d'un côté de la<br />

bra<strong>nc</strong>he et, tout en la tournant sur elle-même, on tape légèrement<br />

avec la lame l'écorce. L'écorce est la partie superficielle<br />

et protectrice des tro<strong>nc</strong>s, bra<strong>nc</strong>hes et rameaux.<br />

On ava<strong>nc</strong>e ainsi progressivement jusqu'à couvrir toute la<br />

surface de la bra<strong>nc</strong>he. Le liber qui<br />

constituera l'étoffe est juste en dessous<br />

et il ne doit pas être coupé par la lame.<br />

Quand on a dégagé l'écorce de surface<br />

en décollant et raclant, le liber apparaît<br />

bla<strong>nc</strong>hâtre. Plus la tige sera fine plus le<br />

liber sera fin et do<strong>nc</strong>, fragile.<br />

La troisième étape consiste à décoller<br />

-. le liber du noyau dur de la bra<strong>nc</strong>he: pour<br />

cela, il faut procéder de la même manière,<br />

avec un brin de fermeté supplémentaire.<br />

La couche du liber se gonfle, et peu<br />

à peu, se décolle du noyau dur du bois.<br />

Le liber décollé, il ne reste plus qu'à<br />

sortir de ce fourreau le noyau dur du bois<br />

et vous avez en main la matière originelle<br />

de l'étoffe de tapa.<br />

La quatrième étape se résume au travail<br />

de battage: Il suffit de taper le tissu<br />

végétal replié sur lui-même avec un battoir<br />

en bois, afin d'en étirer les fibres. Le<br />

battage du liber permet d'obtenir un tissu<br />

végétal, plus ou moins fin, et dont la surface<br />

s'agrandit au fur et à mesure du battage.<br />

la minutie de cette opération<br />

consiste à ne pas déchirer les fibres et<br />

ainsi, créer des trous dans le tissu.<br />

L'écorce est tapée vers l'extérieur, toujours dans le même<br />

sens, à l'aide du chëixata, sorte de maillet en âbwia (bois de<br />

fer (Casuraina sp.)). Taillé d'une seule pièce en foiiiie d'épis<br />

de maIs, le chëixata est le battoir à tapa traditionnel. L'écorce<br />

d'un rejet de la taille d'un petit bambou, une fois martelée,<br />

fournit une bande d'environ 30 cn de large. La technique de<br />

martèlement varie selon que l'on veut obtenir de simples<br />

fibres écrasées ou de larges bandes de tissu.<br />

Pour le mûrier de chine, ce sont les rejets des arbres qui<br />

fournissent l'écorce la plus souple. Ils sont coupés au pied de<br />

l'arbre et l'écorce est enlevée d'un seul tenant à partir de la<br />

base. Elle est placée sur un tro<strong>nc</strong> couché dont l'une des<br />

extrémités est appointée, et ensuite battue selon le même procédé.<br />

MATIERES, FORMES ET COULEURS<br />

<strong>©</strong> <strong>Mwà</strong> <strong>Véé</strong>/<strong>ADCK</strong>-<strong>CCT</strong> | <strong>www</strong>.<strong>adck</strong>.<strong>nc</strong><br />

Généralement les rejets étaient choisis en fo<strong>nc</strong>tion de la<br />

taille désirée du tissu, mais parfois les vieux assemblaient les<br />

bandes en les cousant avec de la cordelette pûxwâ-kûdu<br />

(barbe de fibres de cocotier)".<br />

Aux îles Fidji, l'écorce de mûrier de chine est pilonnée<br />

jusqu'à ce qu'elle n'ait plus que l'épaisseur d'une feuille de<br />

papier pelure. Ces feuilles sont ensuite superposées et rendues<br />

homogènes et feutrées par de nouveaux pilonnages.<br />

Il semble, après observation sur le terrain, que le faux<br />

mûrier n'est pas identique selon les régions. Certains donnent<br />

des mûres et d' autres pas, les feuilles auraient un aspect différent,<br />

mais ceci reste à vérifier et à confirmer par les botanistes.<br />

Récolte de lafibre de bourao<br />

dans le district de Wetr à Lifou<br />

1-3-2 LES FiBRES ET<br />

LE TEXTILE<br />

Les femmes kanak ont depuis<br />

bien longtemps abandonné le port<br />

de la jupe de fibre traditionnelle<br />

sous l'impulsion des missionnaires;<br />

mais, nous pouvons toujours les<br />

voir aujourd'hui lors des danses traditionnelles<br />

et en objets d' artisanat.<br />

Les jupes de fibres étaient généralement<br />

confectionnées en bourao.<br />

Patouillet signale l'utilisation de<br />

fibre d'un Pachyrhisus que les<br />

femmes font macérer dans l'eau<br />

puis bla<strong>nc</strong>hir à la rosée. L'écorce de<br />

bananier, longuement battue et<br />

ami<strong>nc</strong>ie, était aussi utilisée pour la<br />

confection des jupes. Les feuilles<br />

d'une Cordyline (Cordyline terminalis,<br />

Liliacées) servaient aussi à<br />

faire des jupes à Maré.<br />

La fabrication des jupes est réservée<br />

aux femmes, de préfére<strong>nc</strong>e aux<br />

plus âgées et aujourd'hui, les jupes<br />

destinées à la danse sont fabriquées<br />

sur toute la Calédonie. Les jupes en<br />

cône sont nommées mada jahî à<br />

Hienghène ou mada pobit à Pouebo.<br />

Quand cette jupe enroulée sous forme de cône est posée<br />

verticalement sur le tas d'étoffes, "cette présentation s'appelle<br />

gahnuûm (oreiller du tas d' offrande), dans certains cas on<br />

enserre à sa base, une monnaie de coquillage dans son étui.<br />

Présentée ainsi, la jupe prend le nom de la monnaie noire<br />

doon hwahwiik (feuille de bois de fer)". Avec la monnaie qui<br />

1' accompagne, elle a alors une valeur très forte.<br />

LE BOU RAO<br />

Le bourao (Hibiscus tiliacéus L., Malvacées) est appelé<br />

aussi hibiscus des plages et existe en deux variétés. Le bourao<br />

rouge ne diffère du bla<strong>nc</strong> que par la couleur des feuilles<br />

et les usages qui en sont fait.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!