PREMIERE

20
caise. Les lettres que nous avons déjà citees.en font foi.
Irie sejourna en France aux frais du gouvernement japonais, du moins pendant les premieres
annees. Neanmoins it n'a laisse que peu de chose.
Eh dehors de son journal "Memoires de mon voyage et mon sejour en Europe", nous posse-
dons des lettres, sans grande importance; parce que toutes ou presque sont administratives: it
etait president de 1'Association des etudiants japonais en France.
Dans une lettre adressee a Weuve, avant son depart pour la France, it demande a son maitre
de francais, interprete a 1'Ambassade de France, de lui corriger ses themes. De quels themes s'agit-
il? Nous l'ignorons, car jusqu'a present nous n'avons pas pu les retrouver.
Reste-t-il encore de lui quelque autre ouvrage? On serait tente de le croire. Irie avait en grande
estime le philosophe Auguste Comte. "Le Cercle du Savoir", manuscrit egalement introuvable, lui
serait attribue.
De plus, Irie fut traducteur des lettres et des memoires de la Mission Militaire Francaise, mais
nous ne lui connaissons aucun autre ecrit personnel. Il faut sans doute attribuer cette pauvrete
litteraire a sa mauvaise sante et a sa fin prematuree, car it mourut en 1878, a peine age de 44 ans.
c. Yamamoto.
Yamamoto fut avantage par la presence de Francais a Nagasaki, missionnaires ou officiels du
Consulat francais.
Il commenca a etudier le francais en 1865, deux ans apres l'arrivee des premiers missionnaires
francais, et jusqu'a sa mort it eut a proximite des Francais, puisqu'il ne quitta guere sa vine natale.
Yamamoto, contrairement a Irie, a laisse une oeuvre relativement abondante.
En dehors de son "dictionnaire allemand j aponais", nous avons mentionne ses trois lexiques:
1) Futsugo-sogaku: lexique japonais-francais,
2) Wafutsu-yakuno: lexique japonais-francais,
3) Futsuwa-yakuno: Lexique francais japonais.
Nous avons egalement parle plus haut deux de recueils de themes et du "Cahier de conversation".
Tous ces ouvrages sont des manuscrits. Yamamoto pensait sans doute publier un jour toutes
ces oeuvres, comme it l'avait fait pour le dictionnaire allemand japonais. Mais it ne disposait que de
ses ressources personnelles, et nous savons qu'il n'etait pas fortune.
I1 reste encore de lui beaucoup de notes manuscrites, eparses et inachevees. Maladif lui aussi,
it n'a pas pu donner le meilleur de sa jeunesse a une oeuvre qui lui semblait pourtant tenir a coeur.
Toutefois nous en connaissons suffisament pour porter sur lui un jugement equitable.
2) Tableau comparatif des activites des trois auteurs.
En confrontant Murakami, Irie et Yamamoto, it nous vient naturellement a l'esprit la question
sans doute secondaire, mais qui demeure pourtant dans la ligne de notre recherche: ces trois
auteurs se sont-ils rencontres un jour?
Donnons d'abord un tableau comparatif de leurs activites.