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15 Août 1908 - Bibliothèque de Toulouse

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CENTIMES<br />

^.33 C&XST W KAXSlN^rB<br />

HAnTE-CM'ONNE ITT DÉPARTEMENTS LIMITROPHES<br />

DEP AflTEMSNTS NON LIMITROPHES ......<br />

ÉTRANGEU (UDIOQ postule)<br />

6 »<br />

7 -<br />

«O -<br />

Organe cji<br />

DfllNISTRATION : <strong>Toulouse</strong>, Rue Roquelaine, 25<br />

LE NUMÉRO 5 CENTIME<br />

« * ao<br />

«3 • 2*<br />

20 - »0 •<br />

k«ss AhonnemsntB partent <strong>de</strong>» 1» et «6 Ae chaque mots e« sont t>sy»,>>2es «'avance<br />

Toxtc. cS?.K«Z!-ruit ae aha*§ement d'adreué Hou itri aooampaanst a» (H* s^ntinît<br />

Lot, Âveyron, Corrèze, Gantai<br />

Qan HtM-PyrénéBS, Basses-Pyrénées, Lan<strong>de</strong>s<br />

7srn-et-Garonne, Lot-et-Garonns<br />

ÉDITIONS RÉGIONALES<br />

Tarn, Au<strong>de</strong>, Hérault, Pyrénées-Orientales<br />

Haute-Garonne Anège<br />

Edition du matin spéciale a <strong>Toulouse</strong><br />

IKSERTIOIWS<br />

41W0NCKS !«• fsfS) . ; . ; ..•»'•» U B|TM © D ec<br />

RÈCLAMB! - - 4 - S(<br />

RÉCLAME? (». — 3-»<br />

WOCALKS ~ 3 -t<br />

Les Annonce» ei Bfclsme» son» reçue» dans<br />

no» Bureaux, ru» Roquelalne, 26. à Tcuiouse, s» ciies tous nos Corresponà£>n*É<br />

Samedi <strong>15</strong> <strong>Août</strong> <strong>1908</strong>. 18° Année -- N° 5,763<br />

12»<br />

« a sous-préfet <strong>de</strong> Corte a été condamné à<br />

l.ôoo francs d'amen<strong>de</strong> pour tentative <strong>de</strong> cor-<br />

ruption électorale.<br />

La grève <strong>de</strong>s mineurs d'Osîrïcourt est ter-<br />

n*înée.<br />

-•î.—<br />

M. Cruppi a présenté au prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />

République son rapport sur la transformation<br />

jaes chasrjîîfes <strong>de</strong> commerce eî <strong>de</strong>s chambres<br />

consultatives <strong>de</strong>s arts et manufactures et le<br />

mo<strong>de</strong> d'élection <strong>de</strong> ces assemKées.<br />

—»>~<br />

te décès if un nouveau blessé <strong>de</strong> la « Cou-<br />

ronne » por?s à huit îe nombre <strong>de</strong>s morts.<br />

La reine cî'Ecpsgne, arrivée à Paris à huit<br />

heures du matin, est repartie à midi pour<br />

Lon«Jres viâ Calais.<br />

Aux Coinbalets, entre Albi et Valence, !e<br />

train c;épari}em.aital a tamponné une femme<br />

qui garc&tït <strong>de</strong>s oies eî qui a succomba à ia<br />

suite <strong>de</strong> lésions internes.<br />

^<br />

-ia palmeraie do Tidjikdja, ù Fort-Coptw-<br />

lani, a été envahie par <strong>de</strong>s Maures dissi<strong>de</strong>nts.<br />

A l'Exposition franco-britannique, tandis<br />

qu'on procédait au gonflement d'un bai)Ion,<br />

celui-ci s'est enflammé ; <strong>de</strong>ux personnes ont<br />

été brûlées eî six blessées.<br />

«In vient <strong>de</strong> faire à Boston <strong>de</strong>s essais d'une<br />

nouvelle torpilles qui ont donné <strong>de</strong>s résultats<br />

très satisfaisants.<br />

—•:•»—<br />

Burgess a tenté encore une fois ia traversée<br />

<strong>de</strong> la Manche à la nage, mais il a échoué<br />

dans sa tentative. —*>—<br />

- Vofr par ailleurs les nouvelles qui nous<br />

toni parvenues à la <strong>de</strong>rnière heure.<br />

Il y a toujours quelque perle à ré-<br />

volter dans les rapsodies du sieur Au-<br />

lard. Ce Pataud <strong>de</strong> Sorbonne abon<strong>de</strong> en<br />

•àphorismes non moins stupi<strong>de</strong>s que <strong>de</strong>s<br />

:ructeurs. En voici quelques-uns, ramas-<br />

sés dans un infâme rabâchage ayant<br />

i>our but <strong>de</strong> glorifier l'antipatriotisme<br />

obligatoire et laïque :<br />

« Nos instituteurs, comme tous les<br />

français qui pensent librement, ne<br />

M'oient généralement à aucun Dieu.<br />

i> Ils ne pratiquent généralement pas<br />

iucune (sic) <strong>de</strong>s religions actuellement<br />

existantes, tout en respectant la liberté<br />

ie ceux qui les pratiquent.<br />

» C'est un fait que la morale <strong>de</strong> la ma-<br />

fOrité <strong>de</strong>s Françaris éclairés n'est plus<br />

kmdée sur la croyance en Dieu<br />

» Le langage patriotique ne peut pas<br />

îlrc le même en temps <strong>de</strong> paix et en<br />

lemps <strong>de</strong> guerre. »<br />

Et cetera.<br />

Vous comprenez qu'ayant lu ces âne-<br />

ries dans la Dépêche, les lecteurs <strong>de</strong> ce<br />

tourna), animés du vif désir <strong>de</strong> passer<br />

5our <strong>de</strong>s esprits éclairés, s'empresseront<br />

d'affirmer qu'ils ne croient pas en Dieu.<br />

Ils y croiront tout <strong>de</strong> même, bien en<br />

iendu. Ils y croiront pour <strong>de</strong> multiples<br />

raisons dont la première est qu'il est<br />

MPOSSÎKLE à tout homme pourvu d'un<br />

terveau simplement moyen <strong>de</strong> ne pas<br />

M*oire en Dieu.<br />

On ne peut pas regar<strong>de</strong>r le ciel, on ne<br />

peut pas voir germer et fleurir une plan-<br />

te, on ne peut pas assister aux métamor-<br />

phoses d'un insecte sans admettre im-<br />

médiatement l'existence d'un Dieu créa-<br />

teur et tout-puissant.<br />

Quand je vois une montre, il faut<br />

bien, disait Voltaire, que j'admette l'hor<br />

toger.<br />

Aussi Voltaire croyait-il en Dieu. Vie<br />

ïor Hugo, le plus grand poète <strong>de</strong> notre<br />

époque, croyait en Dieu. Pasteur, le plus<br />

grand savant du mon<strong>de</strong> au xix" siècle<br />

.ïroyait en Dieu. A <strong>de</strong> rares exceptions<br />

près, tous ceux qui ont vraiment mar-<br />

qué dans les lettres, dans les arts, dans<br />

Ses sciences, croyaient en Dieu. Et<br />

croient en Dieu les trois quarts <strong>de</strong>s hom-<br />

mes vivants qui portent un nom popu-<br />

laire et connu.<br />

Il n'y a qu'Aulard et quelques autres<br />

penseurs <strong>de</strong> la même envergure à ne pas<br />

croire en Dieu. Cela no change rien à la<br />

marche du mon<strong>de</strong>. Les taupes et les clo-<br />

portes peuvent indifféremment croire ou<br />

ne pas croire en Dieu sans qu'il en ré-<br />

sulte le moindre inconvénient.<br />

Tout le mon<strong>de</strong>, hormis les individus<br />

mal conformés ou déformés, croit donc<br />

h Celui que Robespierre lui-même appe-<br />

lait l'Etre suprême. Les instituteurs<br />

comme les autres. Ils y croient tellement<br />

que tous ceux <strong>de</strong> leurs efforts qui ne sont<br />

pas consacrés à détruire le patriotisme<br />

chez nos enfants ont pour objet la lutte<br />

contre Dieu.<br />

Et c'est là. où les lecteurs <strong>de</strong> la Dépê-<br />

che, pour si naïfs et nigauds qu'ils<br />

soient, seront obli<br />

confiance dans la \<br />

lard.<br />

Car celui-ci mont, et ils le savent- par-<br />

faitement, lorsqu'il nous donne les mnî-<br />

tres d'école comme respectueux <strong>de</strong> la li-<br />

ber !é religieuse d'autrui.<br />

Les maîtres d'école <strong>de</strong> la République<br />

violent la liberté religieuse <strong>de</strong>s familles<br />

et celle <strong>de</strong>s enfants. Ils la violent d'une<br />

façon si flagrante et si répétée que la<br />

Cour d'appel <strong>de</strong> Dijon et le tribunal <strong>de</strong>s<br />

conflits n'ont pas hésité à encourager les<br />

parents à poursuivre en justice les ins-<br />

tituteurs, genre Morizot, qui outragent<br />

aux croyances <strong>de</strong> leurs élèves par <strong>de</strong>s<br />

propos ignoblement orduriers.<br />

Le siéur Aulard parle <strong>de</strong> faits. En<br />

voilà un qu'il ne pourra pas contester.<br />

Et un autre fait également incontestable<br />

est que l'enseignement laïque, fondé sur<br />

la guerre à Dieu, s'effondre en ce mo-<br />

ment, selon le témoignage autorisé du<br />

P.:. Buisson, grand ami d'Aulard, dans<br />

une lamentable faillite.<br />

Cela n'a rien d'étonnant. Quand on<br />

voit la manière dont le sieur Aulard,<br />

professeur en Sorbonne, écrit le fran-<br />

çais, on n'a, pas <strong>de</strong> peine à s'imaginer<br />

l'ignorance qui règne en maîtresse dans<br />

les écoles primaires <strong>de</strong> l'Etat.<br />

Mais il ne s'ensuit pas le moins du<br />

mon<strong>de</strong> que la morale <strong>de</strong> la majorité <strong>de</strong>s<br />

Français ait changé <strong>de</strong> base. La morale<br />

<strong>de</strong> la majorité <strong>de</strong>s Français, contraire-<br />

ment aux dires d'Aulard, repose tou-<br />

jours sur la croyance en Dieu.<br />

C'est même pour cela qu'il existe en-<br />

core une France et <strong>de</strong>s Français ; sans<br />

quoi l'on ne verrait plus chez nous qu'un<br />

repaire d'apaches. Or, nous ne nions pas<br />

que ces <strong>de</strong>rniers, élèves distingués d'Au-<br />

lard et <strong>de</strong> Buisson, ne soient beaucoup<br />

trop nombreux. Mais ils ne sont pas en-<br />

core, tant s'en faut et grâce à Dieu, la<br />

majorité.<br />

La majorité <strong>de</strong>s Français, c'est la foule<br />

immense <strong>de</strong>s bra,ves gens qui vivent <strong>de</strong><br />

la permanence <strong>de</strong> l'idée religieuse dans<br />

notre société. Ce sont ceux qui, se con-<br />

formant à la maxime profon<strong>de</strong> du phi-<br />

losophe : « on finit toujours par agir<br />

comme on pense », s'efforcent <strong>de</strong> bien<br />

penser en tout temps afin <strong>de</strong> bien agir,<br />

le moment venu.<br />

La majorité <strong>de</strong>s Français, nous la<br />

voyions hier en réduction ; elle témoi-<br />

gnait <strong>de</strong> ses qualités sur la Couronne au<br />

moment <strong>de</strong> la sinistre explosion due à<br />

l'impéritie du gouvernement qui salarie<br />

les blasphèmes d'Aulard. Pas un <strong>de</strong> ces<br />

vaillants, Bretons et croyants presque<br />

tous, n'a déserté son poste en cette heure<br />

d'épouvante et <strong>de</strong> mort.<br />

Chacun a fait spontanément et sim-<br />

plement son <strong>de</strong>voir. C'est qu'ils ne pen-<br />

saient pas, comme l'enseigne Aulard,<br />

qu'il y a <strong>de</strong>ux patriotismes, l'un pour le<br />

temps <strong>de</strong> paix, l'autre pour le temps <strong>de</strong><br />

guerre ; ils ne pensaient pas, comme le<br />

répètent à satiété les instituteurs d'Au-<br />

lard, que toute image <strong>de</strong> l'action guer-<br />

rière est la représentation d'un crime<br />

contre l'humanité, commis par <strong>de</strong>s bour-<br />

reaux et <strong>de</strong>s brutes.<br />

Ils pensaient que tout homme doit, à<br />

toute heure, <strong>de</strong> se tenir prêt à l'offensive<br />

aussi bien qu'à la défensive pour le salut<br />

ou la gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> son pays. Et pénétrés<br />

<strong>de</strong> cette idée, les marins <strong>de</strong> la Couronne<br />

se sont héroïquement comportés.<br />

C'est ainsi que pensent, c'est ainsi<br />

qu'agiront en majorité les Français le<br />

jour où viendra la gran<strong>de</strong> épreuve. Les<br />

autres agiront en temps <strong>de</strong> guerre com-<br />

me on les fait penser en temps <strong>de</strong> paix.<br />

Leurs maîtres en tête, ils nous tireront,<br />

à l'instar <strong>de</strong>s communards <strong>de</strong> 71, <strong>de</strong>s<br />

coups <strong>de</strong> fusil clans le dos. Mais quant à<br />

marcher à l'ennemi, ne le leur <strong>de</strong>ma-n<br />

<strong>de</strong>z pas. Toujours leurs intellectuels en<br />

tête, ils s'empresseraient <strong>de</strong> ficher le<br />

camp !...<br />

qu'ils<br />

liaient dut camp <strong>de</strong> Chambaraud par train<br />

spécial, pour rentrer dans leurs foyers.<br />

i Cantonnés à Gap et prétextant<br />

étaient libérés : d'autre part, énervés piar la<br />

chaleur, les réservistes <strong>de</strong>mandèrent aux<br />

officiers la permission <strong>de</strong> . ne pas 'coucher à la<br />

caserne. On la leur refusa. C'est alors qu ils<br />

se mirent à chanter VInternationale.<br />

» Plusieurs officiers, ayant à leur tête le<br />

colonel, réussirent à faire entendre raison<br />

aux mutins, qui allèrent se coucher.<br />

» L'inci<strong>de</strong>nt n'avait duré que dix minutes.<br />

» Le colonel donna, après enquête, une<br />

sanction à ces faits. Les .moiteurs, au .nombre<br />

<strong>de</strong> douze, furent punis <strong>de</strong> prison, trois sous-<br />

officiers furent cassés ; les autres réservistes,<br />

ont été libérés.<br />

» Le 217' <strong>de</strong> réserve est comiposé en partie<br />

<strong>de</strong>s cadres du 17* d'infanterie.<br />

» Quatre compagnies étaient à la caserne.<br />

Deux seutement prirent part à cette tentative<br />

<strong>de</strong> mutinerie, à l'exclusion <strong>de</strong> tout soldat <strong>de</strong><br />

l'active ».<br />

—©— Il y a une canne qui est célèbre au<br />

Parlement anglais, célèbre et respectée, crain-<br />

tivement respectée. C'est celle <strong>de</strong> M. Haidaire,<br />

le mini sire <strong>de</strong> la guerre.<br />

Sa gîoire date d'une inteirpe-llation qui eut<br />

lieu à la Chambre <strong>de</strong>s communes à nropos<br />

<strong>de</strong> la cordite, le nouvel explosif . Répondant<br />

à un. député qui avait exposé lës dangers do<br />

cette poudre, M. Haldane proclama qu'elle<br />

était,, lorsque sa. fabrication était soignée,<br />

parfaitement inoffensive. « Elle l'est à un tel<br />

point, ftéelara-t-il, que ma canne, qui est en<br />

co moment au vestiaire <strong>de</strong> la Chambre, est<br />

en cordite ». Et il ajouta : « Il n'y a en appa-<br />

rence rien qui puisse causer <strong>de</strong> l'appréhen-<br />

sion, mais elle a besoin d'être surveMee <strong>de</strong><br />

près ». L'homme d'Etat parlait évi<strong>de</strong>mment<br />

<strong>de</strong> la cordite, non <strong>de</strong> la canne. Sa déclaration<br />

n'en fit pas moins une profon<strong>de</strong> sensation<br />

dans l'auditoire.<br />

Et voilà comment une canne servit d'argu-<br />

ment, .et même d'argument frappant, dans<br />

un Parlement où les scènes <strong>de</strong> pugilat sont<br />

absolument inconnues !<br />

Dans tous les cas, personne ne s'avisera <strong>de</strong><br />

dérober à son propriétaire cette canne, oui<br />

avait si grand besoin d'être surveillée <strong>de</strong><br />

près.<br />

É B I<br />

1 IX<br />

éa <strong>de</strong> perdre toute<br />

racité du sieur Au-<br />

Da.ns les innuuAbrables requêtes adressées<br />

pan? <strong>de</strong>s prisonniers <strong>de</strong> la Terreur ù Fouquicr-<br />

Tiiwiilèo, et conservées aux Archives natio<br />

notes, un cheraheur a trouvé cette lettre<br />

curieuse où uni détenu, pour hâter s*a mise en<br />

jugement, commence par <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s à Fou<br />

qttieir-Tinvili'e <strong>de</strong>s nouvclilcs <strong>de</strong> sa santé I II<br />

tarit aiimabLomctnit « au citoyen Fonquicr <strong>de</strong><br />

Le contre-amiral Faubournet <strong>de</strong> Mont-<br />

ferrand fit avant-hier, nous disent les dépê-<br />

ches, une visite émouvante à bord ds la<br />

Couronne, aussitôt après la catastrophe. .<br />

Pour lui rendre les honneurs, tous les<br />

hommes étaient rassemblés sur le pont,<br />

dans une attitu<strong>de</strong> impassible, avec la tenue<br />

réglementaire. Rien en eux .ne décelait la<br />

moindre impression du terrible événement<br />

auquel ils venaient d'assister et qui aurait<br />

ffo'îeifts'wttèï là*vie. L'amiral a passé les<br />

hommes en revue «t l'est dirigé en, parti-<br />

culier.vers ceux qui manœuvraient la jJÏece<br />

qui a fait explosion. Il les a félicités, leur<br />

a fait entendre <strong>de</strong>s paroles d'encourage-<br />

ment et <strong>de</strong>s paroles d'adieu pour ceux qui<br />

venaient <strong>de</strong> mourir.<br />

C'est bien- Le préfet maritime intérimai-<br />

re fit son <strong>de</strong>voir comme l'équipage fit . le<br />

sien. L'impassibilité <strong>de</strong> l'ancien comman-<br />

dant du vaisseau éprouvé et l'énergie <strong>de</strong>s<br />

marins sont choses consolantes à ce mo-<br />

ment tragique.<br />

Mais <strong>de</strong> telles attitu<strong>de</strong>s, si elles sont, pour<br />

réconforter, ne sauraient fah-e oublier que<br />

tout malheur <strong>de</strong> ce genre a <strong>de</strong>s responsa<br />

bles et qu'il y aurait, dans noire armée et<br />

dans notre flotte, moins <strong>de</strong> catastrophes s'il<br />

y avait moins d'insouciance à la tête.<br />

Car enfin c'est la troisième fois , en<br />

moins <strong>de</strong> trois ans, qu'un acci<strong>de</strong>nt i<strong>de</strong>nti-<br />

que se produit à bord du même navire.<br />

Trois morts et vingt et un blessés le 20<br />

avril 1906, trois morts et six blessés le<br />

août 1907, sept morts et treize blessés le<br />

12 août <strong>1908</strong>, voilà une bie» funèbre liste.<br />

Ce qui rend cette répétition encore plus<br />

inquiétante, c'est que les trois fois c'est<br />

par le déculaasement d'une pièce que Facci<br />

<strong>de</strong>nt s'est produit.<br />

S'il est vrai que la déflagration sponta-<br />

née <strong>de</strong>s poudres instables est encore la<br />

cause <strong>de</strong> ces acci<strong>de</strong>nts, comme elle l'a été<br />

do l'explosion <strong>de</strong> Vléna, il n'est crue temps<br />

<strong>de</strong> couper court à un danger permanent<br />

qui n'a lait que trop <strong>de</strong> victimes.<br />

Le rapport sur Vléna date <strong>de</strong> plus d'une<br />

année. Il faisait le procès, éloquemment,<br />

<strong>de</strong> la poudre B vieillie ; il dressait un<br />

réquisitoire définitif ; il portait une con-<br />

damnation méritée, senable-t-il, motivée,<br />

sur les précisions d'une enquête conscien-<br />

cieuse, d'où il résultait, sans conteste, que<br />

la déflagration spontanée était la cause<br />

unique <strong>de</strong> cet irréparable désastre.<br />

Que fit-on, <strong>de</strong>puis, dans le département<br />

<strong>de</strong> la marine pour obvier à l'inconvénient ?<br />

C'est la question que se pose, à cette heure<br />

pénible, l'opinion publique. Le gouverne-<br />

ment responsable ne saurait esquiver cette<br />

question-là.<br />

;noï et sur la manifestation au palais du<br />

gouvernement :<br />

Hanoï, 3 juillet.<br />

Nous avons eu une véritable révolution à<br />

Hanoï ; le samedi 27 juin, on apprenait, vers<br />

sept heures et <strong>de</strong>mie du soir, que les soldats<br />

européens <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux batteries d'artillerie et ^e<br />

-<strong>de</strong>ux compagnies du 9' colonial avaient éiô<br />

empoisonnés ; c'était exact ; les coupab.es fo-<br />

rent découverts ; ils avaient employé 1© da-<br />

Zura. Le coup était bien, monté. Ou <strong>de</strong>vait<br />

s'emparer <strong>de</strong>s fusils et <strong>de</strong>s canons et bom-<br />

bar<strong>de</strong>r la ville avec l'apnul <strong>de</strong>s tiraille trs in-<br />

digènes.<br />

| » Les coupables étaient connus, voire mêrae<br />

iCmprisonnés, mais avec la rapidité <strong>de</strong>- la jus-<br />

tice hanoïenne et le système gouvernenaci-ral :<br />

pas d'histoire ! on les laissait tranquili-vs.<br />

* Tel n'a pas été l'avis <strong>de</strong> la majorité <strong>de</strong> la po-<br />

pulation, qui. dans une réunion publiq ie, te<br />

nue à Hanoï-Hôtel,, le mardi 30 juin, décida<br />

d'envoyer une délégation au gouverneur 36-<br />

'néral intérimaire, M. Bonhoure, et <strong>de</strong> sut /K<br />

cette délégation.<br />

Ce haut fonctionnaire, qui était en train <strong>de</strong><br />

jouer au billard, refusa <strong>de</strong> recevoir la déléga-<br />

tion (j'en faisais partie) ; il ignorait rm ii v<br />

avait quatre cents Français <strong>de</strong>rrière cette dé-<br />

légation.<br />

i Dès sa réponse connu?, grilles, portes et fe<br />

mètres furent vite brisées et le palais du t-,cu-<br />

, vemeur pris d'assaut.<br />

M. Bonhoure fut bousculé et malmené : il<br />

promit alors d'être énergique : mais il a fallu<br />

l'y obliger. Vous savez le reste.<br />

Le général Piel voulait mettre Hanoï en

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