10 Mai 1909 - Bibliothèque de Toulouse
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wmdî 19 <strong>Mai</strong> Î909<br />
F r 1<br />
Sroulut «n prendre possession, il trouva un<br />
corhiiLlard dépouillé <strong>de</strong> son tiimon et <strong>de</strong> ses<br />
ilentnres, et rendu ainsi inutilisable, Le curé,<br />
•puisque (le corbillard no <strong>de</strong>vait plus servir<br />
que <strong>de</strong> catafalque, qu'il constituait un objet<br />
servant à l'exercice du culte et <strong>de</strong>vant par<br />
conséquent ne point sortir do l'église, avait<br />
retiré le timon. Quant aux tentures, il les<br />
levait achetées <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>niers et pensait qu'à<br />
co titre elles <strong>de</strong>vaient être considérées comme<br />
Ba propriété.<br />
Furieux <strong>de</strong> cette nouvelle déconvenue, le<br />
maire imagina d'accuser le curé <strong>de</strong> vol et <strong>de</strong><br />
porter plainte contre lui. Acquitté par le tri-<br />
ibunal d'Oloron, puis par la cour <strong>de</strong> Pau. le<br />
ouré vit son cas déféré à la Couir do cassation<br />
igiar le /procureur général.<br />
La chambre criminelle <strong>de</strong> la Cour suprême<br />
Ment <strong>de</strong> rejeter co pourvoi, estimant comme<br />
Ses premiers juges qu'à défaut d'intention<br />
tfraudUleuse et d'appropriation par l'inculpé<br />
'jflie l'objet prétendument volé,il ne pouvait être<br />
itiuestion <strong>de</strong> délit.<br />
ni<br />
E<br />
Un raid <strong>de</strong> submersibles<br />
Cheribourg, 9 mai.<br />
Lo submersible Triton et le sous-marin Ai-<br />
grette ont quitté samedi la station pour en-<br />
treprendre le raid Cherbourg-Le Havre et re-<br />
tour. Ces bâtiments n'ont pas encore effectué<br />
Mes sorties sur longue distance.<br />
Un canon immobilisé<br />
Toulon, 9 mal.<br />
De cuirassé Carnot, en réparation dans l'ar-<br />
.tenal <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> longs mois, a un <strong>de</strong> ses ca<<br />
nons d© 305 avant immobilisé <strong>de</strong>puis quinze<br />
jours dans <strong>de</strong>s circonstances assez curieuses.<br />
Ce canon fut mis en place par la direction<br />
<strong>de</strong> l'artillerie dans jfi tourelle d'avant et on<br />
4e fit pivoter, puis il fut impossible <strong>de</strong> î<br />
(mouvoir.<br />
C'est à la suite d'une erreur <strong>de</strong> filetage du<br />
/fût-pivot que cet inci<strong>de</strong>nt s'est produit et tou6<br />
,'les efforts tentés jusqu'ici n'ont pas permis <strong>de</strong><br />
remuer le canon.<br />
PNISTRES ON VOYAGE<br />
M. Picard à Brest<br />
Brest, 9 mal.<br />
Au cours <strong>de</strong> son voyage à Brest, M. Picard,<br />
ministre <strong>de</strong> la marine, qui est rentré ce matin<br />
à Paris, a reçu MM. Charles, secrétaire, et<br />
Floeh, secrétaire adjoint du syndicat <strong>de</strong> l'ar-<br />
senal, qui lui ont 'présenté diverses revendIsa-<br />
.lions.<br />
M. Caillaux à Alx-on-Prcvence<br />
M. Caillaux, ministre <strong>de</strong>s finances, qui avait<br />
prononcé hier, au Cercle démocratique <strong>de</strong><br />
(Marseille, un discours sur l'impôt sur le re-<br />
venu «t SUT le syndicalisme, est venu en pro-<br />
noncer <strong>de</strong>ux ou trois autres aujourd'hui à<br />
,'Aix, où il est arrivé c© matin, vers 11 heures.<br />
La population, qui se montra récemment si<br />
l'dure pour M. Peiletan, son député <strong>de</strong>puis <strong>de</strong><br />
'longues années, fit au ministre <strong>de</strong> l'impôt sur<br />
le revenu un accueil plutôt froid. De la gare<br />
A la sous-préfecture, trajet fort court, on<br />
entendu <strong>de</strong>s propos discordants et <strong>de</strong>s coups<br />
'Je sifflet.<br />
Après un lunch à la sous-préfecture, M<br />
paillaux a reçu les fonctionnaires ; puis i<br />
test rendu à la mairie.<br />
-T.»<br />
les murs <strong>de</strong> Paris quefi-q-ues histoires scanda- '<br />
leuses <strong>de</strong> haute gabegie qui ne le cé<strong>de</strong>ront en<br />
rien à celles <strong>de</strong> la marine. Le coup sera terri-<br />
ble, non seulement pour le gouvernement,<br />
mais pour .les partis qui se préoccupent beau-<br />
coup plus <strong>de</strong> soutenir ce gouvernement que<br />
<strong>de</strong> le contrôler; et l'Alliance démocratique en-<br />
tre dans la lice. Elle supplie les postiers au<br />
nom <strong>de</strong> l'intérêt national, an nom <strong>de</strong> la pa-<br />
trie, <strong>de</strong> ne rien faire, <strong>de</strong> ne plus ouvrir la<br />
bouche. Silence I Silence l crient les signa-<br />
taires <strong>de</strong> cet appel à la raison I<br />
On compte sur l'importance <strong>de</strong>s signataires<br />
pour produire un gros effet. M. Carnot qui si-<br />
gne intentionnellement sans prénom ; M.<br />
Emile Loubet, qui rappelle malheureusement<br />
l'étouffement du scandale panomiste ; M. Ma-<br />
gnin enfin, le grand financier du Sénat ; mais<br />
les postiers paraissent ne pas vouloir se lais-<br />
ser attendrir. Leur affiche sur la gahegie sera<br />
collée ce soir même à côté du . manifeste<br />
éperdu <strong>de</strong> l'Alliance démocratique.<br />
D'autres révélations suivront dans d'autres<br />
affiches et dans <strong>de</strong>s articles <strong>de</strong> journaux le<br />
jour <strong>de</strong> la rentrée <strong>de</strong> la Chambre. En atten-<br />
dant, le manifeste do la Ligue <strong>de</strong>s Droits do<br />
l'Homme fait contrepoids au manifeste <strong>de</strong><br />
l'Alliance. Les camps se forment. La bataille<br />
est engagée et on persiste à croire, dans les<br />
milieux politiques, que M. Clemenceau et ses<br />
auxiliaires ne sont pas du tout certains <strong>de</strong><br />
vaincre.<br />
M. Sembat, député <strong>de</strong> la Saine, qui critiqua<br />
a plusieurs reprises, à la Chambre, et fort vi-<br />
vement, le sous-secrétaire d'Etat aux postes<br />
nous a fait les déclarations suivantes :<br />
— Ce qui me paraît grave, c'est l'impression<br />
bien nette qui se dégage <strong>de</strong> toutes les mesu-<br />
res prises contre les postiers. Le gouverne<br />
ment cherche une revanche ; son attitu<strong>de</strong> pro-<br />
vocatrice indique nettement qu'il veut la ba-<br />
taille. Ce qui est bien plus grave, c'est que le<br />
gouvernement a pris <strong>de</strong>s décisions en l'absen-<br />
ce <strong>de</strong> la Chambre, et je trouve sa façon d'agir<br />
déplorable. Je suis certain qu'un grand nom-<br />
bre <strong>de</strong> mes collègues pensent comme moi.<br />
Dès mardi matin, je pense, les groupes se<br />
réuniront dans les bureaux pour examiner la<br />
situation. C'est à ce moment que l'on déci<strong>de</strong>ra<br />
la conduite à tenir. Personnellement, je ne<br />
puis vous dire si j'interviendrai. Je préfère<br />
en causer avec mes collègues. Je suis d'ail-<br />
leurs peu partisan <strong>de</strong>s interpellations annon-<br />
cées pendant les vacances paifllomentaires. »<br />
r»eves<br />
Le personnel <strong>de</strong>s paquebots<br />
Nantes, 9 mai.<br />
En outre <strong>de</strong>s équipages <strong>de</strong>s paquebots Ver-<br />
'Milles, Touraine et Navarre, dont la grève a<br />
Jté annoncée hier, le mouvement s'est étendu<br />
fiu personnel du Congo.<br />
Marseille, 9 mai.<br />
Le paquebot Ville-d£-Tunis, courrier d'O-<br />
man, est toujours à quai. L'inci<strong>de</strong>nt qui s'est<br />
(produit n'est toujours pas réglé et le person-<br />
nel du navire refuse <strong>de</strong> monter à bord tant<br />
îjue la question du paiement du repos heb-<br />
domadaire n'aura pas été tranchée.<br />
Le personnel du restaurant du Charles-Roux<br />
a également déserté son bord. Ce paquebot<br />
la© partira très probablement pas aujour-<br />
d'hui pour Alger. Il en sera <strong>de</strong> même pour le<br />
courrier <strong>de</strong> Bastia.<br />
Marseille, 9 mal.<br />
Voici quelles sont les revendications du per-<br />
sonnel du restaurant du Chdrles-Roux qui a<br />
donné le signal d© la grève : 1" Reconnais-<br />
sance officielle du syndicat par la Compagnie;<br />
6° Unification <strong>de</strong>s sol<strong>de</strong>s ; 3" Repos hebdoma-<br />
'data© payé.<br />
Les délégués <strong>de</strong>s grévistes sont allés sou-<br />
mettre ces revendications à l'agent général <strong>de</strong><br />
la Compagnie. Celui-ci a répondu que la Com-<br />
ipagnie ayant mis en adjudication tout oe qui<br />
ïouchait au restaurant, les délégués <strong>de</strong>vaient<br />
{'entendre avec l'adjudicataire.<br />
Le paquebot Touraine, dont le personnel<br />
i&vait quitté le bord ce matin, a pu partir à<br />
midi 5, satisfaction ayant été donnée au per-<br />
jsonn-eil.<br />
Le Libéria, courrier <strong>de</strong> Eastia. est également<br />
parti à 1 h. 30, après un arrangement provi-<br />
soire.<br />
ES FÊTES 01 m un wm<br />
Le panégyrique cSs Jeanne d'Arc<br />
Paris, 9 mai.<br />
Mgr Latty, archevêque d'Avignon, faisait, à<br />
la fin <strong>de</strong> son panégyrique, une critique assez<br />
vive <strong>de</strong> l'état où se trouve la France actuelle.<br />
Voici, d'après le texte officiel, le passage <strong>de</strong><br />
fcetts partie du panégyrique :<br />
« En c© temps-là, le fond <strong>de</strong> la nation res-<br />
tait chrétien, i<strong>de</strong>ntique à lui-même et aux<br />
ivieil.I.es traditions <strong>de</strong> la race et, en dépit <strong>de</strong>s<br />
(bouleversements qui avaient changé la face<br />
jdu pays, on pouvait encore, sur ce fond en<br />
tore soli<strong>de</strong>, reconstituer la patrie.<br />
» Pouvons-nous diire qu'il y ait un fond uni-<br />
que toujours ferme dans la France d'aujour-<br />
d'hui, et s'il est, vrai que le pays <strong>de</strong> France<br />
<strong>de</strong>meure, qu'il y. a toujours <strong>de</strong>s Français et<br />
'<strong>de</strong>s Françaises dignes <strong>de</strong> leurs aïeux ?<br />
» Qu'est <strong>de</strong>venu ce qu'on appelle proprement<br />
2a nation, car, nous ne pouvons nous le dissi<br />
Conter les éléments essentiels en sont divisés<br />
ii l'infini. Il y a division dans les principes et<br />
;3ans les intérêts primordiaux, division d'hom-<br />
mes à hommes, <strong>de</strong> classe à classe, <strong>de</strong> parti à<br />
parti, division si réelle et si radical© qu'on<br />
peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si elle n'a pas atteint, en<br />
îamé, rompu le lien social lui-même.<br />
» Quel est le lien qui rassemble- et unit en-<br />
xo-re les diverses pièces <strong>de</strong> notre édifice na-<br />
tional ? Sur quoi portent ses fondations î<br />
Est-ce sur les institutions ? Beaucoup <strong>de</strong> Fran<br />
«sais leur sont opposés. Sur 1© régime économi-<br />
que V On l'attaque et on le bat en brèche tous<br />
les jours. Sur les traditions historiques, mo-<br />
rales, religieuses ? On les a tronquées ou re<br />
niées. Elles ont perdu publiquement leur va<br />
aeivr. Il n'y a ni une doctrine commune, ni une<br />
toi fondamentale où se rencontrent et s'ac-<br />
cor<strong>de</strong>nt sincèrement les esprits et les volon-<br />
tés. »<br />
La Situation Polltiaue<br />
kilt<br />
Paris, 9 mai.<br />
Le gouvernement ne paraît pas tout à fait<br />
'«•assuré concernant l'issue <strong>de</strong> la lutte avec les<br />
postiers que M. Clemenceau — personne n'en<br />
doute plus — a provoquée pour les réduire<br />
olus promptement ; mais les postiers ne s'é-<br />
'fcanit pas laissés emporter et ayant déclaré<br />
qu© s'il fallait faire grève ils la feraient à<br />
leur heure, le gouvernement multiplie les me-<br />
sures <strong>de</strong> précaution sans trop croire mainte-<br />
nant, dit-on, qu'elles seront efficaces contre<br />
Jine grève loi sJMILSïi* préparée.<br />
Les déclan âu *» M. Clemenceau et <strong>de</strong><br />
%. Simyan, -fiSe» fins récentes <strong>de</strong> M. Bar-<br />
(ftiou, n'ont pas rsssuré l'opinion. Mieux que<br />
;îela, M. Barthou, après le prési<strong>de</strong>nt du con-<br />
'eaiS. et son sous-secrétaire d'Etat aux postes,<br />
est mis directement en cause à la gran<strong>de</strong> joie<br />
">les pestiors et du public appelé à juger le<br />
'rôle étrange joué par l'ancien ministre du<br />
cabinet Méline.<br />
M. Barthou, aujourd'hui l'adversaire dé-<br />
claré <strong>de</strong>s syndicats <strong>de</strong> fonctionnaires, les pré-<br />
ionisait donc ar<strong>de</strong>mment autrefois !<br />
Un député nous a déclaré à ce sujet :<br />
— Une paireille situation pourrait gêner un<br />
Uutre que M. Barthou. Tout le inon<strong>de</strong> sait<br />
«.vec quelle désinvolture ce ministre sait re-<br />
aier ses opinions et ses relations <strong>de</strong> la veille<br />
fi on cherche à le mettre en contradiction<br />
Mec lui-même.<br />
» Dans Ha prochaine séance où sera Inter-<br />
pellé le gouvernement. M. Barthou s'en tirera<br />
;avec quelques phrases où 11 mêlera le péri<br />
iJerical et le péril syndicaliste. Attendons<br />
,ious à quelques subtilités très hypocrites sur<br />
{es différentes façons <strong>de</strong> comprendre le synd<br />
ifalisme. M. Barthou nous donnera ses vues<br />
2^me °i les sur 16 bon el <strong>10</strong> «cuvais syudi-<br />
„„Ç 18I) ?, l:l ' (J ' aT1 *' le gouvernement éprouve le ha-<br />
«01* d'appeler les Rroupes politloues a1Ï r ©s<br />
pousse. Il a fini par comprendre que i, ? f<br />
ïiers. avant âe recourir k la grève c^nlont<br />
raient pour leur^défenso à.ivàa moyens qui<br />
reiotariun- l'opinion on<br />
L'Agitation les FoECtionaaires<br />
CHEZ LES P. T. TT.<br />
Au comité: fédéral<br />
Paris, 9 mai.<br />
Une réunion secrète a été tenue dans la<br />
nuit par le Comité fédéral, en vue <strong>de</strong>s <strong>de</strong>r-<br />
nières dispositions à prendre.<br />
A quelle décision s'est-on arrêté ? Aucune<br />
indiscrétion ne s'étant produite, il serait dif-<br />
ficile d© le dire ; mais nous savons que la dis-<br />
cussion fut animée et se prolongea fort tard<br />
dans la nuit.<br />
Les précautions gouvernementales<br />
Paris, 9 mai.<br />
iA la suite d'instructions confi<strong>de</strong>ntielles<br />
émanant du ministère <strong>de</strong> l'intérieur, les pré-<br />
fets <strong>de</strong>s départements <strong>de</strong> Seine-et-Oise, Seine-<br />
et-Marne, Eure, Eure-et-Loir et départements<br />
voisins viennent d'arrêter avec leurs sous-<br />
préfets, les commissaires spéciaux et les of-<br />
ficiers <strong>de</strong> gendarmerie, une série <strong>de</strong> mesu-<br />
res pour assurer les transports postaux par<br />
automobile.<br />
Liïîe, 9 mai.<br />
Par crainte d'un sabotage, en a fait venir<br />
d'Arras à Lille les télégraphistes militaires<br />
du 3' géni©. Lille <strong>de</strong>viendrait, du reste, en<br />
cas <strong>de</strong> grève, le centre d'une organisation<br />
militaire importante. Des instructions spé-<br />
ciales sont renfermées dès maintenant dans<br />
<strong>de</strong>s plis à J'adresse <strong>de</strong>s chefs d© corps. Ces<br />
plis seront envoyés au moment voulu et, s'il<br />
y. a lieu, les postes <strong>de</strong> la place seraient ren-<br />
forcés et commandés par un officier. Enfin,<br />
a surveillance <strong>de</strong>s fils téléphoniques et té-<br />
légraphiques serait placée sous la surveillan-<br />
ce <strong>de</strong> la troupe. On dit même que <strong>de</strong>s cartou-<br />
ches sont prêtes à être distribuées aux mili-<br />
taires chargés <strong>de</strong> cette surveillance.<br />
Ba5mnne, 9 mai.<br />
Quatre torpilleurs et on contre-torpilleur<br />
sont arrivés au port <strong>de</strong> Bayonne, pour établir<br />
une correspondance entre l'Adour et la Sein©<br />
©n cas <strong>de</strong> grève <strong>de</strong>s postiers.<br />
Les scandales <strong>de</strong> radmïnl3tration<br />
Dans une réunion tenue vendredi soir, bou-<br />
levard <strong>de</strong> Grenelle, le secrétaire général <strong>de</strong>s<br />
ouvriers <strong>de</strong>s lignes laissait entendre qu'il se<br />
pourrait fort bien que le gouvernement fût<br />
beaucoup plus ennuyé par les divulgations<br />
que se proposaient <strong>de</strong> faire les nouveaux syn-<br />
diqués que par la grève générale <strong>de</strong>s services<br />
postaux et télégraphiques dont il était mena-<br />
cés.<br />
D'ailleurs, fort <strong>de</strong> confi<strong>de</strong>nces recueillies <strong>de</strong><br />
divers côtés, nous avons laissé entendre que<br />
les postiers allaient, à l'heur© voulue, déver<br />
ser un flot <strong>de</strong> boue sur le gouvernement.<br />
Quelqu'un ne nous avalt-11 pas dit : « Le<br />
scandale <strong>de</strong>s postes fera pendant au scandale<br />
<strong>de</strong> la marin© » ? Cette heure paraît avoir son-<br />
né. En effet, nous croyons savoir qu'en pré-<br />
sence <strong>de</strong>s mesures prises par le gouvernement<br />
qui, pour ne pas tenir ses promesses, frappe<br />
les postiers, ceux-ci veulent que le pays sache<br />
ce qu'on fait <strong>de</strong> son argent dans l'administra<br />
tion <strong>de</strong>s postes. Ils veulent même provoquer<br />
a oe sujet un débat <strong>de</strong>vant les Chambres.<br />
Voici quelques-uns <strong>de</strong>s faits visés :<br />
En province, lorsque les magasins régio-<br />
naux au service d© l'entretien <strong>de</strong>s lignes d©<br />
man<strong>de</strong>nt d'urgence un nombre d'appareils<br />
quelconque ou un nombre <strong>de</strong> fils <strong>de</strong> telle<br />
ou telle consistance, l'administration se fait<br />
un <strong>de</strong>voir d'envoyer exactement le contraire<br />
<strong>de</strong> ce qui est <strong>de</strong>mandé. Naturellement, il s'en-<br />
suit une perturbation considérable dans l'en-<br />
tretien <strong>de</strong>s lignes, et il est difficile aux ou-<br />
vriers d'accomplir leur mission. De plus, en<br />
<strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s scandaleux abus qui se passent en<br />
province, non seulement au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s<br />
fournitures générales, mais encore au point<br />
<strong>de</strong> vue i<strong>de</strong>s adjudications, <strong>de</strong>s marchés et <strong>de</strong>s<br />
crédits alloués à l'entretien du matériel, on<br />
dévoilerait ce qui s'est passé à Paris <strong>de</strong>puis<br />
le fameux incendie <strong>de</strong> Gutenberg ; mais il y a,<br />
paraît-il, encore bien d'autres choses sous ro<br />
che. Ces révélations, qui feront, paraît-il, plus<br />
<strong>de</strong> tort au gouvernement que la grève elle-<br />
même, seraient portées à la connaissance du<br />
public par voie d'affiche aujourd'hui ou <strong>de</strong><br />
main.<br />
Au reste, voici le texte <strong>de</strong> l'affiche rédigée<br />
par le Comité fédéral i<br />
Les raisons <strong>de</strong> l'ajournement d© la grève<br />
Nous disions, il y a <strong>de</strong>ux jours, que la<br />
grève était pîus prochaine qu'on ne le croyait,<br />
©t nous «avions, en effet, qu'elle avait été dé-<br />
cidée on principe pour hier samedi ; mais ce<br />
n'eût été alors qu'une simple grève <strong>de</strong>s agents<br />
<strong>de</strong>s P. T. T., et 1© but poursuivi par la Con-<br />
fédération générale du Travail, qui tient ab-<br />
solument à apporter son appui aux postiers,<br />
n'eût pas été atteint.<br />
M. Pataud avait, en effet, prévenu ses trou-<br />
pes do se tenir prêtes pour qu'au moment où<br />
nos lettres et nos dépêches auraient cessé <strong>de</strong><br />
circuler à travers Paris et le mon<strong>de</strong> entier, la<br />
'capital© fût plongé© dans les plus proion<strong>de</strong>s<br />
ténèbres.<br />
Tout ce projet a été bouleversé par le mee-<br />
ting tenu à la Bourse du Travail avant-hier<br />
soir, par les cheminots, qui ont décidé <strong>de</strong> se<br />
solidariser avec les postiers, et oomime les<br />
cheminots ne veulent se mettre en grève<br />
qu'après un référendum, il faut donc attendre<br />
les résultats <strong>de</strong> cette consultation général©<br />
pour qu© tous les intéressés marchent ensem-<br />
ble, c'est-à-dire pour que postiers, électriciens<br />
et travailleurs <strong>de</strong>s chemins do fer cessent en<br />
mémo temps leur travail.<br />
On pensait recevoir toutes les réponses lundi<br />
soir. La grève serait déclarée immédiatement;<br />
mais, d'autre part, il faudra compter avec un<br />
état d'esprit qui se manifeste chez plusieurs<br />
chafs du mouvement syndicaliste, qui esti-<br />
ment que les choses ont trop traîné et qu'agir<br />
actuellement serait courir a un échec. C'est<br />
aussi l'opinion <strong>de</strong> plusieurs membres d© la<br />
C. G. T. Ceux-ci voudraient que tout rentre<br />
dans le caitae, que l'agitation ait l'air <strong>de</strong> ces<br />
ser, puis on choisirait un moment particuliè-<br />
rement favorable pour déclarer la grève. Cela<br />
permettrait, en outre, d'entraîner d'autres cor-<br />
porations. On sait, du reste, que ia pratique<br />
actuelle <strong>de</strong> la C. G. T. est l'organisation lent©<br />
et -méthodique <strong>de</strong> la grève générale.<br />
La propagan<strong>de</strong> pour la grève<br />
Presque tous les membres dirigeants du co-<br />
mité fédéral, et parmi eux queiques-uns <strong>de</strong>s<br />
révoqués d'hier, sont partis en province, afin<br />
d© faire une active propagan<strong>de</strong>. Ils prendront<br />
la parole dans les meetings organisés par les<br />
différentes branches <strong>de</strong>s P. T. T. D'ailleurs,<br />
<strong>de</strong>puis longtemps déjà, .les militants exercent<br />
en province mie pression active en vue d'une<br />
nouvelle grève. LeuT action a eu une certaine<br />
influence dans les grands centres, Lyon, Bor-<br />
<strong>de</strong>aux, Marseille, <strong>Toulouse</strong>, par exemple. Les<br />
résultats obtenus dans les petites villes et la<br />
campagne sont beaucoup moindres. Ce n'est<br />
pas cependant faute <strong>de</strong> tactique ou <strong>de</strong> négli-<br />
gence. Il n'est point, en effet, <strong>de</strong> village <strong>de</strong> la<br />
-banlieue <strong>de</strong> Paris qui n'ait été visité par <strong>de</strong>s<br />
militants dévoués venus par le train ou môme<br />
à bicyclette.<br />
La défense du public<br />
Charte ville, 9 mai.<br />
La chambre <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong> Charleville et<br />
1© Syndicat industriel ar<strong>de</strong>nnai-s prennent, <strong>de</strong><br />
concert avec les autres chambres <strong>de</strong> com-<br />
merce, toutes les mesures nécessaires en vue<br />
d'assurer on cas <strong>de</strong> grève le service <strong>de</strong>s cor-<br />
respondances commerciales.<br />
Brest, 9 mai.<br />
La chambre <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong> Brest s'engage<br />
a mettre à la disposition <strong>de</strong> l'administration<br />
un service complet d'automobiles. Ce service<br />
assurerait le départ <strong>de</strong>s lettres et <strong>de</strong>s dépê-<br />
ches dans tous les centres du Finistère.<br />
La Rochelle, 9 mai.<br />
•La chambre <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong> La Rochelle a<br />
décidé que si la grève <strong>de</strong>s P. T. T. est déclarée,<br />
1© service <strong>de</strong>s correspondances postales <strong>de</strong>s<br />
commerçants et industriels pour Paris et au-<br />
<strong>de</strong>là sera immédiatement assuré dans les mê-<br />
mes conditions que durant la grève précé-<br />
<strong>de</strong>nte.<br />
en <strong>de</strong>hors d© leurs fonctions Je droit <strong>de</strong> lex-<br />
primer commun à tous les citoyen». En con-<br />
séquence, ils s'engagent à soutenir les cama-<br />
ra<strong>de</strong>s inquiétés par tous les moyens, même la<br />
^Les" sous-agents <strong>de</strong> la 19" section, réunis à<br />
la Villctte, ont voté également un ordre au<br />
jour par lequel ils .protestent énergiqueioent<br />
contre les salaires <strong>de</strong> famine donnés aux oc-<br />
butants jeunes facteurs et autres et contre les<br />
poursuites. Ils envoient l'expression <strong>de</strong> leur<br />
plus profond mépris au bureau <strong>de</strong> 1 Associa-<br />
tion générale <strong>de</strong>s sous-agents pour sa con-<br />
duite servile à l'égard du gouvernement, ain-<br />
si qu'aux <strong>de</strong>ux renégats qui siègent en son<br />
nom au conseil <strong>de</strong> discipline. Us se sol mari -<br />
sent entièrement avec les camara<strong>de</strong>s révo-<br />
qués pour délit d'opinion, dénoncent cette<br />
manœuvre qui tend à diviser l'organisation<br />
et indignés <strong>de</strong>s répressions gouvernementa-<br />
les s'engagent sur l'honneur a soutenir les<br />
camara<strong>de</strong>s frappés. Ils s'en remettent au Co-<br />
mité fédéral du soin d'agir en temps oppor-<br />
tU Lès ouvriers <strong>de</strong>s lignes ont enfin voté l'or-<br />
dre du jour suivant : « Le conseil syndical <strong>de</strong>s<br />
ouvriers <strong>de</strong>s P. T. T. déclare approuver en-<br />
tièrement les décisions prises par le cornue<br />
fédéral ; il s'engage à exécuter délibérément<br />
les ordres qui lui seront donnés par te comité,<br />
les syndicats <strong>de</strong> province ayant apporté 1 assu-<br />
rance formelle que toutes leurs sections mar-<br />
cheront comme un seul homme. »<br />
D'autre part, il est question, on le sait,<br />
d'avoir recours aux automobiles en cas <strong>de</strong><br />
grève <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer. On assure que le<br />
syndicat <strong>de</strong>s chauffeurs <strong>de</strong> la Seine va se<br />
réunir pour prendre une décision a ce sujet.<br />
On annonce également qu'un délègue <strong>de</strong> ia<br />
C G T. vient <strong>de</strong> rentrer <strong>de</strong> Bruxelles, d ou u<br />
semble avoir rapporté <strong>de</strong>s documents impor-<br />
tants, <strong>de</strong>s instructions et même <strong>de</strong>s valeurs.<br />
La question du syndicat<br />
Paris, 9 mai.<br />
C'est probablement lundi que le parquet<br />
prendra une décision visant la constitution<br />
illégal© du syndicat <strong>de</strong>s P. T. T.<br />
Il importe, en effet, la création du nouveau<br />
syndicat étant un fait absolument nouveau en<br />
droit administratif, <strong>de</strong> trancher une fois pour<br />
toutes la question <strong>de</strong>s syndicats <strong>de</strong> fonction-<br />
naires qui, comme les agents <strong>de</strong>s postes, ex-<br />
ploitent un monopole d© l'Etat.<br />
On se préoccupe en haut lieu <strong>de</strong> savoir si<br />
l'article 123 du co<strong>de</strong> pénal, relatif a la coali-<br />
tion <strong>de</strong>s fonctionnaires ne pourrait être ap-<br />
pliqué en l'espèce.<br />
Au central<br />
Journée très calme. D'ailleurs, un© discipli-<br />
ne sévère a été inaugurée ce matin. Les em-<br />
ployés connus comme militante n ont pas<br />
le droit <strong>de</strong> stationner dans une salle autre que<br />
celle à laquelle ils sont affectés. Ils sont invi-<br />
tés à circuler pas <strong>de</strong>s chefs <strong>de</strong> section. Des<br />
affiches manuscrites, rédigées par les mili-<br />
tants, invitent <strong>de</strong> plus en plus les camara<strong>de</strong>s<br />
-au calme. Elles sont immédiatement enlevées<br />
par les garçons d© bureau, par ordre supé<br />
rieur.<br />
Vers quatre heures, les télégraphistes li-<br />
sent avec curiosité les télégrammes donnant<br />
le compte-rendu du meeting du manège Saint-<br />
Paul.<br />
A la CliamRsre<br />
Mardi jour <strong>de</strong> la reprise <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> la<br />
Chambre, M. Georges Berry, député <strong>de</strong> Paris,<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra à la tribune que soit fixée la date<br />
<strong>de</strong> la discussion <strong>de</strong> son interpellation, an>e-<br />
rieurement déposée sur l'affiliation <strong>de</strong>s syndi-<br />
cats <strong>de</strong> fonctionnaires à la C. G. T.<br />
PETITES NOUVELLES<br />
_ Le mé<strong>de</strong>cin Inspecteur général du cadre Oe i*-<br />
Dujardin-Boaiunetz, STand officier (le la U-<br />
Paris.SvoTt : Donna^MaMle. IVrailly V i.<br />
^^-tte-iYlveilo^ -— Phoci<strong>de</strong>, Qnlst-Noyt -~ tÇ^'i<br />
^flSE^fl» ^2» U & à la m*<br />
la<br />
Dans l'a7)rès-midl<br />
ont été données en<br />
— L'inauguration du<br />
moire do Jules verne a eu lieu co matin, sous<br />
prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. Jules Çlarotie<br />
l'o pi - inik s fêle» aérostalHiues<br />
l'honneur M précurseur <strong>de</strong> la l.^o Ion arienne.<br />
-- on annonce la mort Ue M. P"*»?!'»<br />
cien député républicain do la Clwrente-Iulérlcuro.<br />
dôcédô a l 'ago do 80 ans.<br />
'W «sf^a<br />
LA GABEGIE<br />
pourraient peut-être<br />
{eur faveur.<br />
; M. Gtemenceau sait au'il* .vont alhclier sur<br />
A prix d'or, il a loué <strong>de</strong>s immeubles inuti-<br />
lisables, par exemple rue du Louvre. Après<br />
l'incendie <strong>de</strong> Gutenberg, il a acheté d'urgence<br />
à une maison suédoise pour 600.000 ou 700.000<br />
francs d'appareils actuellement abandonnés<br />
dans un sous-sol du bureau <strong>de</strong> Passy.<br />
» Des millions ont été inutilement englou-<br />
tis dans <strong>de</strong>s transformations continuelles,<br />
sans autre résultat que d'enrichir <strong>de</strong>ux mai-<br />
sons américaines, maîtresses du réseau télé-<br />
phonique <strong>de</strong> Paris.<br />
» D'un trait <strong>de</strong> plume, M. Simyan a exonéré<br />
un fournisseur ami (Société lyonnaise <strong>de</strong> la<br />
Buire] d'une retenue <strong>de</strong> plusieurs centaines<br />
<strong>de</strong> mile francs.<br />
» La liste serait trop longue <strong>de</strong>s malfaçons,<br />
<strong>de</strong>s marchés complaisants, <strong>de</strong>s adjudications<br />
truquées que nous pourrions énumérer ici, et<br />
dont il faudra bien parler quelquo jour. Com-<br />
me il faut couvrir toutes ces opérations, l'ar-<br />
gent <strong>de</strong>stiné à l'entretien <strong>de</strong>s lignes est dé-<br />
tourné <strong>de</strong> son affectation, si bien que le Té-<br />
seau général est aujourd'hui dans un état la-<br />
mentable <strong>de</strong> délabrement.<br />
» Le contrôle du Parlement est illusoire. Le<br />
budget qui lui est soumis n'offre aucune sin-<br />
cérité, comme celui <strong>de</strong> la rue Royale. La<br />
comptabilité <strong>de</strong> M. Simyan ressemble à celle<br />
d'un commerçant qui embrouille ses comptes<br />
à ia veille d'une banqueroute frauduleuse.<br />
» MM Sembat, Steeg, Noulens, Chautard,<br />
Doumer, tous ceux qui ont vainement tenté<br />
«l'explorer la caverne, réclament une enquête.<br />
Ils parlent dans le désert. Le personnel est<br />
las d'assister à ce spectacle écœurant. Il ne<br />
veut être ni complice ni victime. R dénonce<br />
<strong>de</strong> touto la force <strong>de</strong> son Indignation le trafic<br />
.scandaleux <strong>de</strong>s fournisseurs et <strong>de</strong>s courtiers<br />
ivàle" nS 'lui parlent, très haut rue do Gre-<br />
* L« Comm tédérai. i<br />
Le meeting dis la salle Saint-Paul<br />
La Fédération nationale <strong>de</strong>s P. T. T. avait<br />
organisé pour cette après-midi, au manège<br />
Saint-Paul, un grand meeting auquel étaient<br />
conviées toutes les catégories du personnel<br />
postal.<br />
Vers 3 heures et <strong>de</strong>mie, <strong>de</strong>ux mille person-<br />
nes se trouvent dans la sali©. M. Chastenet<br />
fait un appal pour les Syndicat <strong>de</strong>s agents<br />
<strong>de</strong>s P. T. T. Une liste d'adhésion a été dépo-<br />
sée à la porte et se couvre <strong>de</strong> signatures. Quel-<br />
ques instants après, M. Pauron fait son ap-<br />
parition à la tribune. U <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un nom<br />
comme prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> séance. M. Suchon <strong>de</strong><br />
Lyon, est proposé par l'assemblée et élu 'pré-<br />
si<strong>de</strong>nt. MM. Gallois, <strong>de</strong>s sous-,agents, Chaste-<br />
net, <strong>de</strong>s agents sé<strong>de</strong>ntaires, et Mlle Mascret,<br />
<strong>de</strong>s dames employées, sont désignés comme<br />
assesseurs.<br />
M. Suchon se lève- le premier, remercie l'as-<br />
sistance et donne la parole à M. Pérussie se-<br />
crétaire général <strong>de</strong> l'A. G., qui prononce un<br />
long réquisitoire contre M. Barthou qui, dit-il,<br />
a trompé uout son (personnel ; puis, arrivant<br />
à l'objet même <strong>de</strong> la réunion, il s'écrie :<br />
— Quand on s'appelle Clemenceau et qu'on<br />
est arrivé à son âge, on est surpris d'être<br />
battu par <strong>de</strong> simples fonctionnaires, et c'est<br />
pourquoi le gouvernement cherche sa revan-<br />
ohe. Nous l'attendons. Soyons disciplinés, ©t<br />
le jouir où le Comité fédéral qui a toute votre<br />
oonfiance. n'est-ce pas camara<strong>de</strong>s ? (Oui 1<br />
Oui ! dans la salle) eh ! bien, le jour où le<br />
Comité vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra <strong>de</strong> vous lever, vous<br />
serez <strong>de</strong>bout. »<br />
La salle applaudit.<br />
On donne tecture <strong>de</strong> l'ordre du jour <strong>de</strong> la<br />
2' briga<strong>de</strong> du Central qui, en service, félicita<br />
l'assistance et déclare se solidariser avec elle<br />
Après lecture d'un <strong>de</strong>uxième ordre du jour<br />
<strong>de</strong> félicitations <strong>de</strong> la <strong>10</strong>' section <strong>de</strong>s sous-<br />
gents, M. Pangrani prend la parole.<br />
L'orateur, qui est un sous-agent, débute en<br />
éclarant que l'énergie est indispensable pour<br />
soulever un mouvement insurrectionnel ; puis<br />
il rappelle les paroles <strong>de</strong> M. Clemenceau et<br />
aussi ses promesses.<br />
— Il ne s'agit plus <strong>de</strong> revendications, s'é-<br />
orie-t-il, on attente à nos droits. Cette seule<br />
considération doit nous faire aller <strong>de</strong> l'avant ;<br />
la- cause est trop juste. Je ne doute pas que<br />
vous ne soyez prêts à la bataille. »<br />
Ces paroles soulèvent une tempête d'applau-<br />
dissements dans la salle.<br />
M. Pauron monte à la tribune.<br />
— La grève, dit-il, n'est pas encore déclarée.<br />
Nous ne savons même pas si elle le sera ;<br />
mais ©e que nous savons bien, c'est que nous<br />
avons déoidé que lorsque le mouvement aura<br />
lieu, peut-être dans un jour très proche il<br />
n'aura pas lieu par à-coups, mais avec un en-<br />
semble imposant. Notre attitu<strong>de</strong> que l'on vou-<br />
drait interpréter comme une faiblesse, est au<br />
contraire une manœuvre très forte. Les révo-<br />
cations prononcées, nous nous en moquons<br />
comme <strong>de</strong> notre première chemise. M. Cle-<br />
menceau, en nous révoquant, fait notre jeu<br />
plus qu'il ne saurait le. croire, puisqu'il excite<br />
ainsi contre le gouvernement <strong>de</strong> nouveaux<br />
mécontents acquis <strong>de</strong> ce fait à la grève.<br />
M. Pauron, ensuite, faisant allusion à l'af-<br />
fiche « Gabegie », rappelle aux assistants<br />
ce que l'on y déclare, à savoir qu'il y a <strong>de</strong>s<br />
scandales dans l'administration <strong>de</strong>s p. T. T.,<br />
tout autant — si ce n'est plus — que dans l'a<br />
marine.<br />
Dans son discours très violent, il appelle<br />
M. Glemenceau <br />
Championnat do fond, <strong>10</strong>0 kilomètres <strong>de</strong>rrière mm<br />
tes - Les <strong>10</strong>0 kilomètres en 1 h. r 7" • lôr l'arenï<br />
2e llarragon à 14 tours; 3e Elcna. à 22 ours ^<br />
Arrivée du Championnat dé-<br />
tours.<br />
... France — ion kiln.<br />
mètres sur route : 1er Alavoine 2 h 41 '50"- rte 1<br />
» Touto la presse locallc s'est montré* V':'\ ï:<br />
raipêe d© l'i-inmlnence d© la décision du t/«£.<br />
SftU d'Etat, la iJépecjie ù'etot réveillé© eu»»»<br />
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