20 juillet 1910 - Bibliothèque de Toulouse

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2° JUILLET 1940 APÉRITIF TONIQUE VIN GÉNÉREUX ET QUINVUlhA Mélangé d'eau ordinaire ou d'eau-.de-seltz, il rafraîchit sans débiliter. Avoines. — Courant, 19 45; prociiain, 19; juillet- ao&t 18 15; 4 derniers, 13 90; tendance, came. Lin. — Disponible en cuves â nu, 89 50; courant, 80 50; prochain, 88; juillet-août, 86; 4 derniers, SI; tendance, ferme. Colza. — DiaponiWe en cuves à nu, 60; courant, 80; prochain, 60 25; juillet-août, 61 25; 4 derniers, 63 7&; tendance, ferme. Alcools. — DiapooiiitAe, 61 15; courant, 62; prochain, 62 75; juillet-août, 56 25; 4 derniers, 49 50; 3 d'octobre, 47 50; tendance, ferme ; stock, 35 37o; circulation, 550. Sucres. — Disponible, 46 875; courant, 4G 25; prochain, 32 375; juillet-août, 35 875 ; 4 d'octobre, 35; tendance, ferme; roux cuites, 42 50; autres jets, 42 25; raffinés, 76 50. MAiltCltE DE XA VMAETTE DU 20 juillet. Veaux. — Amenés, 136; vendus, 136. Viande- nette : Ire qualité, 2 10; 2*, 1 90; 3M1 70. Prix extrêmes ; 1 50à-2 20. Poids vif ; ire qualité, 1 30; 2*, 1 14; 3*, 0 97. Prix extrêmes : 0 82 à 1 36. Vente facile. MARCHE DE BORDEAUX Du 20 juillet. Blés. — 20 25 à 20 50 l'hecto pour les blés du jnyis. Farines. — Fleurs à cylindre, 35 50 a 36 fr. ; Cen- tre, 32 à 32 75 les 100 Kilos. Sons et repasses. — FaiMes. Sons gros, 15 75; ordinaire, 14 fr. ; Plata, 12 26; refasses fines, 16 fr.; ordinaire, 14 fr. ; Plata, 12 fr. logées. , Mais. — Roux Plata, 17 50-, logés; Clnquantmi, 20 50 logés en magasin. Avoines. — Grises Poitou, 19 25 à 19 50; noires, 18 25; Bretagne grises, 18 50; noires 18 75. Seigles. — 1S francs. Orges. — 16 fr. les 1C0 kilos. HAUTE-GARONNE Sain t-Sutpice - sur-Lèze . Foire de juillet. — Bladettes et blés supéne-ure, de 20 à 20 25; Wé, bonne quallilé, 19 50; blés oilu- naires, 10 fr. ; le tout les 80 kilos; avoine, de 10 a M, fr. les 50 kilos; haricots, dé 26 à 28 fr. ; mais, de t4 50 à 15 50, le tout l'hectolitre. Marché à la volaille. — Poules, de 5 50 à 6 U. ; ptsuSœreles, de 4 à 4 50; poulets, de 3 à 5 50; pintades de 5 à 6 fr.; canards, de 4 à 5 fr. ; canetons, de 1 50 à 1 60; oisons, de 2 75 à 4 50; dindonneaux, de 8 à 12 fr. ; oies a»ur égccger, de 8 à 12 50; pigeons, de l 80 à 2 20; le fc*nt là paire ; œufs, 0 85 à 0 90 la douzaine. Marché aux cochons. — îLes porcelets de deux a trois mois se sont vendus de 15 à 25 fr. ; ceux de quatre à cinq mois, de 28 â 36 fr., le tout la -pièce Foir.i,iil aux bestiaux. — Bœufs de travail, de 1,100 à 1,460 fr. -, vaches de 0 70 A 0 75-, agneaux, 1 fr. pores de ctiarcutenie, de 0 90 à 1 10; moutons, 1 05 veaux de.-boucherie, de 0 90 à 1 fr., le tout le kilo, poids vif. Marché aux brebis. -— Les brebis et moutons de troumeau se sont vendus de 28 a 35 fr. et les mou tons de reproduction, de 38 à 44 fr., le tout l'unité Comestibles. — Lard, de 1 50 à 1 60; jambon S fr. ; saindoux, 1 50; saucisson, 5 lr., le tout le kilo. Foi rail aux cheivaux. — Les dhevaux de boucherie se sont vendus de 1C5 à 260 fr. ; les ânes, de 40 à 80 fr. ; le tout l'unité. A cette foire tous les marchés ont été bien appro- visionnés; beaucoup de monde. De nombreuses transactions ont été traitées. HAUTES PYRÉNÉES Castelnau-Magaoac Marché du 16 juillet. — Voici les cours prati qués : Blé, 20 fr. ; avoine, 11 50; orge, 12 fr.; fèves, 10 50 le tout l'iiectolitre. Poules, 5 fr. ; poulets, 4 50; canards, 6 fr. ; pin tades, 5 25; pigeons, 1 05, -le tout la paire. Œufs, 0 90 la douzaine. Les codions s-o vendent toujours à de bas prix Transactions nombreuses à la place des bêtes à cor nés. TARN-ET-GARONNE Molières. Foire du 16 juillet. — Les cultivateurs étant occu pés aux travaux do la moisson, cette foire n'a pas eu l'importance habitueSJe, Voici les cours prati iiUé» : Halle aux grains. — B.lé, de 19 à 19 50 les 80 kilos; fèves et maïs, 16 50; seigle, 15 50; orge, 14 50; sor- cpm, 13 fr. ; avoine, il fr. ; vesces, 25 fr. ; haricots, 30 fr. ; le tout l'hectolitre-, son, 7 25; repasses, 8 50 les 50 kilos Jterchô aux bestiaux, très peu garni; (porcelets, de 15 à SO fr. l'un. Place à la voSaille. — Bien garnie et hausse sen- BîWe; -pintades, 1 40; .poulets, 1 20; poules et canards 0 75; dindons, 0 70, le tout lo demi-kilo-; lapins, d .1 sa A 3 fr. l'un; oisons, de 5 à 8 fr. ; pigeons, de 1 fr. à 1 50 la paire ; œufs, 0 95 la douzaine. Beaumont. Maraiié du 10 juillet. — Cours pratiqués : Blé, 19 50; aivoine, 10 à 10 50; maïs, 16 à 17 fr. ; le tout l'hectolitre. Poulets, 4 a G 50; poules, S à 7 fr.; canards, 4 à 5 50: pigeons, 1 à 1 50; dindonneaux, 12 à 13 fr., la faire. Œufs, o 80 'la douzaine. GERS Valen ce-su r- Baïse . Foiro de juillet. — Très peu de monde à notre foire, vente à peu près nulle. Voici les cours prati- qués ; Foirai! aux bœufs. — Bœufs do travail, de 1.1C0 à 1,200 fr.; breaux, de 6C0 à 900 fr.; vacilles e tta- vaii, de 050 à 9C0 fr.; génisses, de 3*0 à 5C0 ir.; Veaux de quatre à cinq mois, de 350 â £00 fr. Folrail des veaux. — Veaux de boucherie, de 1 95 i .1 Ir. le kilo, poids vif. Foira.il des moutons. — Moutons, de 25 à 30 fr. ; Drebis, de 28 A 35 fr.; agneaux, de 18 à 2 1 » fr., le tout la pièce. Folrail des cochons. — Cochons gras, de 47 à 50 fr. les =0 kilos poids vif; cochons de lait, de 15 à 25 fr., .le tout la pièce. .Marché do ia volaille. — Poules grasses, de 5 à. 6 fr. ; poulardes, de 4 à 5 fr. ; poulets, de 3 75 à 4 50; pintades, de 5 à 6 fr. ; dindons, de 12 à 15 fr. : pigeons, de l 50 à l 75; canards, de 5 à 6 fr. ; le tout la paire; canetons et oisillons, de l A l 50 la pièce; lapins domestiques, de i 50 à 1 75; œufs, 0 75 la douzaine. Lectoure. Marché de vendredi. — Peu de monde au marché •fle vendredi. Cours pratiqués : rouies, do 5 à 5 50; poulets, de 4 à 4 50; dindonneaux, de 9 à 10 fr. ; dindes, de 10 à 12 fr.; canards, 'de 5 à 6 fr. ; pintades, 7 fr.; pigeons, 2 fr., le tout la paire. I-ainins, de 2 à 2 50 pièce. Œufs, 0 80 la douzaine. Biié, 50 fr. ; .-woine, de 9 50 A 10 fr.; maïs, 16 fr. ; fèves, 12 fr. ; haricots, 18 fr., le tout l'hectolitre. Plaisance. Marché dm 1-4 juillet. — Notre marché n'a pas eu l'iimpcartance habituelle. Voici les principaux tours : Vo.aille. — Poules, de 5 à 6 fr. ; poulets, de 4 à 5 50; dindons, de MA 15 fr.; dindes, de 3 à 12 fr. ; aanarids, de •', 50 à 5 fr., le tout Ta paire; laroins domestiques, de l 50 à l 75 lia pièce; œufs, o 75 la douzaine. Marché aux grains. — (Bdé, de 19 50 A 20 fr. ; aivoine, de 11 50 à 12 fr. ; maïs, de 16 50 A 17 fr. ; pommes do terre vieilles, do 6 A 7 fr. le tout l'hectolitre. LOT-ET-GARONNE ViMeneuve-sur-Lot. Marché du 16 juillet. — Cours -pratiqués : Artichauts, 1 A 1 50; chicorée, 0 '50; romaine, 0 60; carottes, 0 50; radis, 0 50; oignons, 1 50, le tout la douzaine. Asperges, 0 60 .la -botte; (pommes de terre, 14 fr.; amandes vertes, 40 fr. ; haricots Ans, 50 fr.; moyens, 30 fr. ; guins, 60 fr. ; aibricots, 70 f r. ; poires Saint- Jean, 20 fr.; pèches grosses, 160 fr. ; moyennes, 120 fr. ; le tout les 100 kilos. BQé, les «o kdos, 19 50 A 20 fr. : maïs, ies 75 kilos 15 à 17 fr. ; seigle, les 75 kilos 12 50 A 13 lr.; avoine, les 50 kilos, 9 50 à 10 fr. Nérae. Marché du 16 juillet. — Cours pratiqués ; iHHé, de 20 A 31 *** « LA VIE HEUREUSE » Il faut lire la Vie Heureuse du 15 juillet si l'on veut voir l'actuaUtté vivre sous ses yeux. Au moment où uno Chambre nouvelle vient de se réunir, où M. le sénateur Lannelongue proposa une loi pour lo salut de la famille, où les sports de l'air dominent tous les autres, M"' Jane Misme, dont on sait le zèCe pour la cause féministe, dit dans la Vie Heureuse les espoirs politiques des femmes et la sympathie qu'elles peuvent attendre des « grands de la terre »; M. Henry Bkl-ou y montre, les enfants unis au. foyer pour protéger les parents contre le découragement et le mal; le subtil et vigoureux écrivain Cktude Farrère y révèle ses sensations de voyage en ballon. Et l'on peut voir encore, représentée dans la Vie Heureuse, une leçon de danse chez M"* la Duchesse d'Estissac, l'un des événements mondains de cette fin de saison; les plus célèbres joueuses de golf du la Botilie; les « fa.vori.s » du concours du Conser- vatoire; le Tout-Paris mondain, artistique et litté- raire, dînant sur les toits à l'Hôtel Maurice. C'est le Adèle miroir de la vie d'aujourd'hui, pittores- que, diverse et animée. Les Livres Nouveaux LES VACANCES DE SUZETTE pour 1910, 1 volume in-12 broché 1 franc, relié 1 fr. 50 (0 fr. 20 en plus pour le port). Librairie Henri Gautier, 55, quai des Grands-AugusUns, Paris. Voici le meilleur compR.giiicn que puissent avoir les rillettes et leurs frère* .pendant l'heureux temps où cours et pensionnats sont fermés. Dans ses 190 pages, ce joli volume réunit tout ce qui peut asnu- ser et distraire intelligemment des enfants. On y troun'C de désopilantes comédies à jouer en famille, des monologues, des histoires gracieuses et gaies, des jeux de p'ein air et d'appartement, des travaux manuels récréatifs. Tous les articles sont ré- digés par les auteuis les plus aimés de la jeunesse et' sont illustrés de plus de 120 dessins par R. de la Nézière, Pinchon, Avelot, etc. C'est assez dire avec quel soin, malgré son prix très bas, a été édité le livre des vacances. Il donnera A ses gentils lecteurs joie de l'esprit et joie des yeux. Envoi franco contre mandat.peete ou timbres français (non coloniaux), A l'adresse de M. Henri Gautier, éditeur, 55, quai des Grands-Augustins, Paris. Cet ouvrage se trouve aussi chez les principaux libraires et notamment chez MM. Brun, Arnauné, Privât et Sistac, libraires à Toulouse. Une nouvelle édition de « LA FORCE », une des meilleures œuvres du maitre romancier Paul Adam, vient de paraître dans l'iaeci;:fl!Wioltiè Changes. — Espagne, les 100 pesetas as' ut. rw. dres, 26 18 à 26 21; Berlin, 123 i/i6 à 123 15/16 PÈLEBIMâGE DE LAj^FRAIIOE RBOÊ A l'occasion du 25' anniversaire de la fondation des Pèlerinages à Home du 5 au 10 septembre Sur tes divers points de la France des traîna se forment pour ce pèlerinage jubilaire. Celui qui intéresse notre région, le TRAIN SEMI-CIRCULAIRE Bordeaux -^- TOULOUSE — Marseille est en pleine organisation et s'annonce sous les m.eiM-eurs auspices. Partis de ces' difîéresnt.es villes le lundi S septembre, de Toulouse vers midi, les pèlerins- - y 6ieromit de retour le vendredi 16 septembre» -après avoir visité Gênes, Pise, Florence, As- sise «t avoir séjourné six jours pleins à Rome. Voioi les prix : Commission romaine de Marseille de Toulouse de Bordeaux 156 fr. f79 fr. 191 fr. 191 fr. 221 fr. 241 fr. 231 fr. 276 fr. 306 fr. Hôtels de Marseille de Toulouse de Bordeaux 215 fr. 2i,0 fr. 253 fr. 247 fr. 282 fr. 302 !r. 288 fr. 338 fr. 368 fr. t Ces prix comprenaMint le transport aller et retour, la nourriture, le logement, les voitures durant trois jours pour la visite de Home ainsi qu'à l'arrivée et au départ des villes où l'on s'arrête. ... , On peut demander le programme détaillé à Monsieur le curé de Saint-Pierre, à Toulouse, M. l'abbé L. Abadie, dui fournira tous les ren- seignements utiles et recevra également tes inscriptions. Aucune inscription ne devant être acceptée après le 15 août, les futurs pèlerins ont in- térêt à se renseigner et à se faire inscrire; sans retard. 3' classe 2* classe E r " classe 3* classe 2' classe l r * classe H ËE5 40 ANS DE SUCCÈS Spécifique infaillible de la Goutte, Rhumatisme, Seiatique, etc. Le flacon 5 lr. contre mandat-poste. DEPOUZIER, pharm. 3i. Bd Madeleine, MaiseiUe. LA REVUE FRANÇAISE hebdomadaire illustrée, politique et Uttéraire, 17, me Cassette, Paris. Bicyclette SANS RIVALE LA PLUS ÉLÉGANTE Garantie contre tout vice de Fabrication. 115 Feuilleton du 20 juillet 1190 00 uiiiuittr Georg'cs PAB PRADEL DEUXIEME PARTIE ROMAN D'UNE MINE D'OR — Mes amiis sonib pewt-être perdus, ainsi que voua Y&îQ/rmea, mais ce que j'affirme aussi, de mon côté, c'est que vous, êtes le. dernier des înisérables... Un bandit ne méritant pas la oorde pour le pondie... Eriibendeiî-vous ? Oîlion Moallay eut un impcroeptiMe mouvement d'épaules, comme pour gérant : Amédéo BESSOS. ON DEMANDE de suite un jardinier seul, coonuissant la culture de la vigne et les soins des chevaux. Bonnes réïerian;- ces. Bons gages. S'adresser -au bureau die 1' « Express du Midi », Tou- louse. Mais non... c'est de l'histoire ancienne... Et je ne crois pas que la. haine à laquelle je fais allusion vienne jamais se mettre en: travers de ma route... En tout cas, jo ne puis m'exrliquer la conduits de .ce misérafoile. — Enfin, — fit .le due, — nous sommes cernés... Il me l'a affirmé du -moins... Il nous faut prendre un parti... — Celui de déjeuner d'abord ; quant au reste, mon cher ami, le paiii pris, bien pris, et cette fois de façon- irrévo- cable. ' — Lequel ? — demanda. M. d'Almeyra., s mains crispées, en proie à une anxiété violents. — Pas d'enfantillage ! moni cher duc. d'Alreimina est entièrement do mon avis.. Voue pensez bien que no-us avoïts regardé fréquemment ensemble cette dé- sagu'éaM© éventualité... N'est-ce pas... nous samimes pris, bien pris cette fois... H n'y a pais à y revenir. Vous voudrez nousi défendre, refuser de nous livrer... armer vos cowboys, qui ne demanderaient lias mieux, j'en suis sûr, paace que ce sont de braves garçons, et que" vous avez réussi à nous faire ai- mer d'eux... Tout cela serait parfaitement vain... Vous vous perdriez inutile- ment, en pure perte vous ruineriez les énormes intérêts que vous représentez, tout cela pour rien, absolument pour rien I... Donc, je vous prie de- conclure vous-même. Tout cela était rigoureusement exact et présenté avec ce sang-froid pilacide qui était l'une des qualités maîtresses du marquas d'Auriannes. M. dÂlaneyra-, cependant, ne pouvait mvvenir a se rendra maître do l'exaspé- ration qui 1© dominait oue^vais 'vSr ^ cmire ©ourtaht que je vais vous livrer, moi... duc d'A*- meyra., marquis de Persac... à cette ban- de de Yankees, pour quais vous pendent ! — D'accord !... ils ne nous pendront pas... C'est moi .qui vous L'affirme. Moi ! le marquis Guy d'Auriannes... Ensuite, ce n'est pas vous qui nous livrerez... Vous n'y êtes absolument pour rien. — Mais... " — Il n'y a pas de mais... Quand nous allons avoir fini de déjeuner, car ce quartier d'antilope est tout .ce qu'il y a de .plus succulent... vous nous donnerez des chevaux... Un pour Alexis, l'autre pour moi... Nous avons nos winches- ters, nos revolvers. Nous vous embrasse- rons de toute .notre âme, vous remerciant de tout cœur de ce que v-3us avez fait pour-nouâ... Et nous sortirons... Ensuite a Dieu vat !... comme disent les marins ' bi on nous tombe dessus... nous nous dé- lenacons, vous pouvez le croire nous tuerons de cette canaille le plus que nous pourrons, soyez-en sûr. Ensuite., dame on ne peut rien, savoir. Ce que je puis vous assurer, c'est que nous ne tombe- rons_pas vivants dans les mains de ces gredins... et que s'ils nous pendent... ce ne sera qu'après notre mort !... Le duc avait les larntes aux yeux, des larmes de raige et à la fois de douleur !... — Et vous croyez que. je vais assister à cet épouvantable drame les bras croi- sés, sans vous tondre, la main... sans vous porter secours !... — Je pense, -— répliqua froidement Guy d'Auriannes, -— que vous ne nous forcerez pas, à cette heure suprême, d'en arriver à regretter d'avoir eu recours h votre si notre hospitalité. Je suis certain qu'Alexis m'a compris, et qu'il devine très bien le seul moyen qui reste à notre portée de vous débarrasser sur l'heure de notre funeste présenjoe. — Parfaitement, — fit Alexis d'Al- reampe avec un calme en tous points semblable à celui do son ami, — dans le cas où vous ne voudriez pas entendre raison, mon cher duc, vous nous met- triez dans la fâcheuse nécessité de nous l'aire sauter la tête devant vous... De telle façon qu'en arrivant ici, les shérifs et leur aimable séquelle n'auraient plus " mettre la main que sur nos cadavres. — ) Quels enragés ! — gromimela, le duc — c. est qu'ils le feraient tout comme ils disent. — Vous pouvez y compter, — fit Alexis qui avait très bien entendu la phrase du gentilhomme bien qu'elle eût été pro- noncée u voix basse. — donc terminons vue notre déjeuner, et... en route. c est pour le grand et dernier voyage, nous le saurons avant peu !... Apréii tout on ne meurt qu'une, fois — Bien ! Aileixis ! — appuya d'Aurian- nes — voila la Vraie bravoure. Une teinte rosée, colora le visage fémi- nin d Alexis. Le. jeune homme se sentait, tout rier de cet éloge, car le marquis était loin de les prodiguer. — Au moins, vous afiez prendre de 1 argent ! — Penh ! nous n'eu avons guère be- soin... mais nous avons nos économies, depuis trois mois nous n'avons pas dé- pensé un rouge liard. Enfin ,nous accep- terons chacun cinquante louis.... Après tout, ces misérables peuvent nous rater... On ne sait jamais rien de ce qui peut arriver... coinquante louis chacun, mais pas un centime de plus. — Parce que ?... demanda le duc. — Parce que, Alexis et moi, nous n'a- vons, plus aucune fortune, et que nous ne pourrions vous rendre cet argent — Bien ! fit lo duc dompté. — ij' m sera ce que vous voulez. ' — Merci... vous n'avez déjà que trop fait pour nous... Le déjeuner était terminé. Sur un ordre du duc, deux chevaux des écuries, types admirables de coureurs, étaient amenés tout sellés. Ils étaient garnis d'un manteau ser- vant également de couverture, les win- chesters étaient accrochés à la seiMe. — Je vais vous accompagner, — fit le duo, en proie à une émotion indicible. — Jusqu'à la grille, soit... mais pas un centimètre en dehors... — Ils s'omibrassèrent !... Chaleureuse, suprême étreinte !... Le duo d'Almeyra, était convaincu que ses deux amis mar- chaient au-devant d'une mort certaine. Ceux-ci en étaient persuadés également, mais pas un. muscle do leur visage v* trahissait une crainte, une faiblesse. — Allons I en selio I... et... axïiieu i Lèspiiècès dfâ for cru.i fermaient les bar- rières tournaient sur eliles-rnemes et les deux amis franehissaient le .seuil hospi- talier derrière lequel, durant de longues semaines, ils avaient si bien trouvé paix et asile. Ils allaient baissant la tête et piquant des deux, se ançaient en raso campa- gue, lorsque le duc se jeta à la tete dhJ cheval de d'Auriannes, et tte f-Ti^ i nr- voter sur ses pointes : ^ — Vous ne pouvez partir - dit il — d est trop tard... Ton** f VwSi'i Et,
2 Lt NUMÉRO 5CENTIMES Organe quotidien de I>éïense Sociale et Religieuse RÉDACTION ET ADMINISTRATION : Toulouse, Rue Roquelaine, 25 LE NUMÉRO 5 CENTiM ABOiaiVKIVQrNTS •SAUTE-GARONNE ET DÉPARTEMENTS LIMITROPHES , JÉPARTEMENTS NON LIMITROPHES ÉTRANGER (Unioo postale) .... Trois mois 6tr. 7- 40 SU mois D» ta 44 t. 20 fr- 13- 24- 20 - «O - Le» Abonnements partent des 1» et 10 de chaque mois et sont payables d'avance 7e -M rf«ma»H« (M thAngement 4'aintn don ttr* accompagnée de 60 centime*. ÉDITIONS REGIONALES Lot, Aveymn, Corrèze, Cantal Gers, Hle'-Pyrénées, Basses-Pyrénées, Landes Jarn-et-Garonne, Lot-et-Garonne Tarn, Aude, Hérault, Pyrénées-Orientales Haute-Garonne Ariège Edition du matin spéciale a Toulouse S35Ti*: :TTTT: :::::: bU r ?!SS RÉCLAMES flf ptft) _ O - » UlUiiS. '*! "!!*' - 3 - * Les Annpnoes et Réclames sont reçues dans nos SUJ-IWUI. rue Roquei&ule. Zô. » Toulouse e< ciiez tous nos Correspondant» Mercredi 20 Juillet i910. - 20 9 Année N w 6,453. IÎS M. Barthou a remis à la questure de la Chambre la série rte documents relatifs à f af- faira Roehette et réclames par la commission d'enquête. Deux véritables batailles se sont livrées, à Benneviliiers, entre maraîchers grévistes et « renards » ; il y a plusieurs blessés. La police parisienne a arrêté, près de la rue Aubry-le-Boucher, un apache et deux filles qui avaient attaqué les agents » pour venger Lia- beuf a ; au cours d'une rafle dans le quartier, elle a procédé à une centaine d'arrestations. Les rapports diplomatiques entre l'Autriche et l'Italie se tendent de plus en plus. Un général russe et le colonel Clotoff ont été arrêtés à Saint-Pétersbourg sous l'incul- pation de concussion. Lapiza a gagné l'étape Perpignan-Luchon du Tour de France Cycliste, 2° Ceorget, 3° Fa- •>er. Comprenez-vous quelque chose a.ux tripotages qui ont précédé et suivi l'arrestation de Roehette ? Pour nous faire comprendre, la Cham- bre a nomtmé uue Commission de trente- trois '•membres. Cette Commission a déjà tenu plusieurs réunions, mais c'est en vain qu'on cherche le moindre rayon de cotte éblouissante lumière qui devait nous éclairer sur le dernier Panama poli- tico-judiciaire. Il en sera de cette Commission d'en- ,quête comme de ses devancières. Les justiciers pour rire du Parlement n'ont pas du tout envie, quoi qu'ils en disent, de rendre la justice. De la lumière, ils s'en moquent comme de leur premier chèque. Une fois de plus, l'Epargne française a été roulée et volée. Qu'est-ce que vous voulez que ça fasse à des gens dont la majorité a. déjà solutionné cette question : « Que peut bien gagner la République à un' nouveau scandale ? » Rien, évidem- ment ; elle ne peut que perdre le pieu de considération qui lui reste. Dans ces conditions, on ne peut pas prendre au sérieux la besogne des commissaires qui, après avoir entendu le procureur de la République, M. Yves Durand, directeur du cabinet du préfet de police, et le pré- fet de police lui-nième, devront chercher à résoudre les devinettes et les mots de la lin qu'il plaît à M. Clemenceau de rédiger, à leur intention, à onze mille six cent quarante-neuf kilomètres de dis- tance de Paris. On se croirait revenu aux beaux jours des Cent Quatre, avec cette différence pourtant que ce n'est plus Arton qui donne à manger aux pigeons de Venise. C'est un ancien .président du conseil qui, de Buenos-Ayres, envoie des bouts de câblogr-ammes aux bons pigeons de- France... Le préfet de polies a nettement dé- daré, au sujet de la plainte portée par M. Pichereau contre le financier Ro- ehette, qu'il assumait la responsabilité de ses actes. M. Lépine n'est pas dépourvu de crâ- nea'ie. La situation qu'il occupe dans la République lui permet de parler haut et de. regarder son monde en face. A cela crue répond celui-là même qui, hier encore, était le chef hiérarchique de M. Lé- pine ? Que dit M. Clemenceau ? Ceci : « Je n'ai rien à ajouter aux déclarations de M. Lépine. » Eh ! bien, comprenez-vous, mainte- nant ? Vous ne comprenez pas ? Attendez un peu. Voici un nouveau càblogramme de Buenos-Ayres. Personne, affirme M, Clemenceau, ne lui parla jamais de Ro chette. Il faut citer textuellement : « Ja mais, sous mon ministère, je n'ai vu un mot de l'affaire Roehette et jamais je n'ai eu une communication quelconque à son sujet m avec le Parquet (?) ni avec quiconque. » (??) Quiconque, qui est-ce ? Admettons pour la facilité du casse tête gouvernemental que ce soit le préfet do police ! Or, M. Lépine ne nie pas avoir agi sur les ordres de M. Clemenceau. Pour lui, la question est « oiseuse ». Seulement, mi nouveau càblogramme nous montre M. Clemenceau en train de découvrir son préfet de police et de s'infliger un démenti à lui-même : « Averti des bruits de pression, a-t-il déclaré, s'exerçant pour empêcher l'action du Parquet concernant Roehette, je dis à M. Lépine de suivre strictement te Parquet sans tenir compte d'aucun* considération. » Pour un homme distrait, M. Clemen- au est un homme distrait. Il n'a jamais entendu parler de Roehette I II le jure rZt* m,l!ll0rs (fc kilomètres qui le sépa- ZZ ^ la Commission d'en- juôto. Roehette ? Ce nom ne lui dit rien. se souvient toutefois en avoir parlé non pas avec « quiconque », mais avec son préf et de police 1!! Et ce bon M. Lépine qui s'étonne qu'on ait attendu le départ d'un bateau pour Buenos-Ayres pour marcher de l'avant 1 Il faut le déplorer, en effet ; car si M. Clemenceau était à Paris, les membres de la Commission d'enquête — s'ils sont curieux comme nous nous plaisons à le supposer, — pourraient lui demander de s'expliquer sur ses nombre uses et trop faciles contradictions. Nous ne disons pas, certes, que tes ténèbres seraient moins épaisses et que l'on connaîtrait tous les dessous malpro- pres que cache le mandat d'arrêt décerné contre Roehette. Mais on risquerait de provoquer d'autres contradictions qui permettraient d'aboutir à une conclu- sion. Pour le quart d'heure, il y en a une qui se dégage de tout ce fatras de dépê- ches, de câblogrammes, de lettres, d'in- terviews et de dépositions : c'est que pour les besoins d'une cause dont les chefs restent prudemment dans la cou- lisse, des agents du gouvernement ont déniché le sieur Pichereau et, avec trois actions Hella, lui ont donné le mandat de déposer une plainte contre Roehette. Pichereau n'avait aucun intérêt à jouer un rôle dans cette affaire. Mais en lui fournissant les éléments d'une plainte, la Préfecture de police servait les inté- rêts de ceux qui, vingt-quatre heures après l'arrestation de Roehette, faisaient d'heureuses « réalisations » avec les manchons Hella... Pichereau fut dans cette affaire un instrument, — l'instrument de qui ? Voilà ce qu'il faudrait savoir. Eh ! bien, c'est cela qu'il ne faut pas que nous sachions et que nous ne saurons jamais. Nous sommes en présence d'un crime de prévarication. Plus nous irons, plus on parlera, plus M. Clemen- ceau câblera, plus le crime apparaîtra irudiscutable. Mais ce sont les crimi- nels qui demeureront insaisissables. On pourra atteindre de minuscules compar- ses. Mais les grosses, les véritables res- ponsabilités ne seront pas découvertes. Ou du moins elles ne seront pas livrées à la Justice républicaine qui sortira de l'aventure un peu plus ridiculisée, un peu plus décriée, un peu plus désho- norée. Toutes les Commissions parlementai- res d'enquête se ressemblent. Celle à qui M. Clemenceau fait en ce moment des pieds de nez ne déparera pas la collec- tion. C'est une bouteille à l'encre au fond de laquelle les infortunées victimes de la petite épargne trouveront non pas l'argent qu'on leur a volé, mais de la boue... Victor LESPi déjà été commis dans la région, par les quatre cent cinquante grévistes. La « cl]^;f e aux renards » était pratiquée avec ardeur, et des sabotages ont été commis dans ae* usines. . Samedi matin, à 5 h. 40, quatre ouviiers de l'usine Richard, MM. François le L-a- bec, Godard, Chamoreau. Michel Saget, descendant du train de la Grande-Ceinture pour aller prendre leur travail, furent en- tourés par une dizaine de briquetiers ert grève. Appréhendés brutalement par de vi- goureuses poignes, les quatre travailleurs, furent conduits à la permanence de grève. Frappés et même menacés de mort, les prisonniers n'osèrent pas crier ni se révolter. Les grévistes liment enfermés toute la. journée Les « jaunes », les forçant à nettoyer le local, à éplucher les légumes. Aucune nourriture ne leur fut donnée. On ttta mê- me à l'un d'entre eus le panier contenant, son déjeuner. Non contents de retenir arbitrairement': les quatre ouvriers de M. Richard, les gré- vistes décidèrent de les « saboter » : une main inhabile, année Je ciseaux, coupa des mèches de cheveux à trous d'entre eux ; 1* quatrième eut l'élégance de ses moustaches abolie par un figaro improvisé. Ravis de cette « bonne farce », effectuée au milieu des rires et des sarcasmes, les: grévistes jugèrent prudent de remettre- leurs prisonniers en liberté. A six heures et demie du soir, on les ren-. voya de la permanence. A la sortie, ils fu-, rent assaillis par un groupe de vingt gré- vistes et fraonés avec une violence inouïe à coups de poing et à coup de pied. M. Cha- moreau, étourdi par un coup asséné sur la tête, tomba à terre. Ses agresseurs l'aban- donnèrent ,pour s'acharner sur ses trois: compagnons qui s'enfuyaient. Des agents, accoururent. A leur vue les grévistes dispa- rurent prudemment. Le visage ensanglanté, perdant le sang en abondance, MM. Le Cabec, Godard et Saget se firent panser à l'hospice de Bicêtre et regagnèrent leur domicile. Seul M. Cha- moreau avaiit pu se relever. Affolé, il s'était sauvé à travers champs pour rentrer chez lui et se soigner. Il y a quelque temps, M. Chamoreau, frappé par des grévistes, avait dû interrompre son travail pendant huit jours. Le commissaire de police de Gentilly a ouvert une enquête pour découvrir les au- teurs de la séquestration et des violences subies par les quatre briquetiers. Deux grévistes, dont le cuisinier des sou- pes communistes, ont été arrêtés. M. Chamoreau a raconté qu'on les avait obligés, à vider leurs poches, et qu'on leur avait pris leur argent et leur tabac. A chaque instant, ils recevaient un horion, un coup de poing ou un coup de gourdin. Doux pays 1 u jour le JouÂ' Les FF.:, dans nos colonies. Gomme on le sait, le gouvernement vient de nommer le successeur du F.:. Augagneur à Madagascar. Pour l'avenir de notre grande colonie africaine, il est à souhaiter qu'il ne montre pas le même anticléricalisme et ia même haine pour lee missionnaires que l'ancien farouche proconsul. On sait l'œuvre accomplie par les religieux à Madagascar, en faveur de l'influence ti-àn- eaise. Pour les en remercier, l'ancien maire de Lyon ne trouva rien de mieux que de pro- mulguer au Journal officiel de la colonie une circulaire où il assimilait le culte catholique aux pratiques de la sorcellerie malgache les croyances professées par près de quarante millions de Français à de grossières supers- titions de sauvages. < Le délit de sorcellerie écrivait-il, m'a paru devoir d.isparaitne de notre législation.. II serait inique de poursuivre im indigène promettant la guérison d'une maladie, le succès d'une entreprise, la tran- quillité des ancêtres morts, par l'usage d'un breuvage mystérieux, par la remise d'un pré- sent au sorcier, ou un peler mage vers un lieu sacré, quand les représentants européens ou indigènes de certaines doctrines ont licence d.e se livrer aux mêmes pratiques sans être iinouiétes... » Le sieur Augagneur a bien mérité des lo ges 1 —©— Le mariage solitaire et unilatéral Miss Mabel F. S., de Atchinson, dans le Kansas, riche héritière des Etats-Unis fait annoncer qu'elle se marie. On lui demande quel est l'homme qu'elle épouse : — Aucun, répond-elle. Je me marie seule Je n'ai pas de fiancé. En envoyant mes billets de faire-part, je n'ai pas eu d'autre mteiiUon que celle de recevoir des cadeaux. Q v a an»? longtemps que j'en fais à tous les amis nui m marient ; c'est bien le moins qu'ils m'erilnZ sent à. mon tour. Puisqu'il le faut absolument, je renonce au célibat ; mais pourquoi prendrais-je un mari ? Qu'est-ce qu'un homme, je vous le demande ? Si j'installais am- ie prie-Dieu de l'église un mannequin en Lers vernis, en frac et cravate blanche personne ne s'apercevrait de la différence • eh I bien., je ne veux même pas me donner'cette petneJa. J ai toujours marché seule clans la vie ; je saurais bien aller seule devant le prê- tre et sa bénédiction me fera autant d'effet que si favafc un homme à côté de moi Je ne connais pas les intentions de mon père mais je pense qu'il n'hésitera pas à me doter et a faire les choses largement ; il doit être «ntenl. car il a de la chance : il marie sa mue sans avoir ni ménage à nourrir ni gen- dre à/importer. Quand mon mariage m'aura donne les satisfactions que j'en attends, j'an- noncerai que je suis veuve et peut-être re c.ueiilerai-je alors de nouveaux témoignages de sympathie ». Ainsi parle miss Mabel F. S., prouvant ainsi une fois de plus, que l'Amérique est le pays de toutes les originalités. LE SABOTAGE Voici le récit d'une scène qui s'est passée à Parts et qui éclairera les esprits mieux que bien des discours sur le sabotage : Depuis le 20 juin, une grève de briquetiers sévit dans- les usines du Knmilin-Itirè- itre «t de Villejuif. De nombreux dégâts ont J9L lOXiO-IIOI Le jury de la Seine a prononcé l'acquitte ment des seize signataires de l'affiche anti militariste qui fut apposée, il y a trois mois, sur les murs de toutes les grandes villes de France. Cette affiche constituait un appel cynique à la désertion, ainsi qu'à l'assas- sinat des officiers et des gradés. Mais les avocats des seize accusés n'ont eu qu'à reprendre l'argument qui toujours servit en semblable circonstance. « Ces hommes, ont-ils dit aux jurés, sont accusés d'avoir émis des idées. Or, l'idée ne saurait être coupable ; vous ne pouvez frapper l'idée, sinon la liberté de la presse n'existe rait plus et la loi de 1881 serait déchirée. Au surplus, pourriez-vous condamner nos clients pour avoir prêché la désertion et le meurtre des officiers, alors que ces mêmes doctrines ont porté l'un de leurs protago- nistes au ministère de la justice, et plus tard à la présidence du conseil ? » L'un des principaux témoins fut un pu bliciste (de race juive me dit-on) qui crut devoir renouveler devant la Cour d'assises tme partie des récits horrifiques qu'H avait précédemment produits dans un journal du matin. C'est un médecin militaire, dit-il, qui l'aurait engagé à entamer, une campagne pour la suppression des compagnies de discipline. Il paraît que « ce médecin en était arrivé à se demander, lorsqu'on lui apportait un disciplinaire qui n'était plus qu'une loque humaine, s'il devait abandon- ner le moribond à son destin et le laisser trouver la paix ou l'oubli dans la mort, ou- au contraire, lui donner de nouvelles' for' ces, une nouvelle vie, le vouant ainsi à de nouvelles souffrances » ! De ce récit mélodramatique se dégage une odeur d'exagération juive et ce médecin fantastique eût pu figuier avantageusement dans la- pièce scandaleuse jouée l'an dernier au théâtre Montparnasse. On Voyait dans cette pièce, des sous-officiers jouer aux cartes pour désigner celui d'entre eux auquel incomberait le soin de faine tourner un disciplinaire, c'est-à-dire de le pousser à bout pour l'amener à commettre une faute passible du conseil de guerre et fournir ainsi aux témoins l'occasion d'aller faire un tour à la grande ville. Notre publiciste reprit à son compte cette sinistre légende et, pour corser davantage sa conférence, raconta comment un jour étant de passage à Douéra, il entendit les hurlements de détresse d'un disciplinaire que des gradés mettaient aux fers. Ces cris cessèrent subitement et le témoin sut neîi après, qu'on avait bâillonné l'homme — Il peut arriver, et il arrive, qu'on soit obligé de passer les fers ou la camisole de force à "un condamné en état d'ivresse ou do fureur qui devient dangereux pour les autres ou pour lui-même. Mais cette opération n'est, pas un supplice et ne cause aucune souf- france à celui qui la subit sans se débattre Ne voyons-nous pas journellement, dans les postes de police ou les couloirs du Pa- lais de Justice, des agents ou des gardes passer les fers aux poignets de leurs prisonniers ? Quoi qu'il en soit, il ne s'agissait point, dans ce cas, d'un disciplinaire. Douéra n'est pas le siège d'une compagnie do discipline, mais celui d'un pénitencier militaire. Beau- coup de personnes confondent, les divers corps de troupe disciplinaires et les établis- sements pénitentiaires de l'armée ou les en- globent tous sous le vieux surnom de Bi- ribi. Or, ces corps et établissements com- prennent actuellement : Les bataillons (l'infanterie légère d'Afrique, Les compagnies de discipline, Les pénitenciers militaires, Les ateliers de travaux public», Les prisons militaires, Le dépôt des sections d'exclus (à Mers-ei- Kébir), Les bataillons d'infanterie légère d'Afri- que reçoivent : 1° les hommes ayant en- couru, avant leur appel sous les drapeaux, certaines condamnations qui ne les excluent pas du service militaire, mais ne leur per- mettent pas de servir dans les corps de troupe ordinaires ; 2° les militaires con- damnés par les conseils de guerre et qui vont dans ces bataillons, à l'expiration de leur peine, pour achever le temps de service qu'ils doivent à l'Etat. Les soldats des bataillons d'infanterie légère sont donc tous d'anciens condamnés. La vieille armée d'Afrique les appelait les Zéphyrs ; eux-mê- mes se' sont surnommés les Joyeux. Quant aux gradés, la plupart proviennent des régiments de France et sont venus aux bataillons d'infanterie légère, sur leur demande, pour le plaisir de faire campagne. Un très petit nombre de caporaux et tout à fait exceptionnellement quelques sergents (nommés à la suite d'actions de guerre) proviennent des rangs des 'Zéphyrs. De tels éléments sont défectueux, certes, mais non point inutilisables et les Joyeux ont écrit, non pas sur leur drapeau, car ils n'en possèdent pas mais dans leur histoire, quelques beaux noms de batailles où leur rôle fut glorieux : Mazagran Zaatcha, en Algérie ; Ky-Lua, au Tonkin, etc. Personnellement, j'ai servi, comme lieu- tenant, dans un bataillon d'infanterie lé- gère d'Afrique au Tonkin, et j'ai éprouvé que, même chez les Joyeux les plus endur- cis, l'amour-propre demeurait un ressont sur lequel on n'appuyait jamais en vain Toute mission capable de relever ces hommes à leurs propres yeux et aux yeux de leurs chefs trouvait des volontaires, si dan- gereUse qu'elle fût. Aux compagnies de discipline sont en- voyés, par ordre ministériel : 1° les hommes qui auraient commis une faute exceptionnellement grave, par exemple ceux qui auraient pris part à un acte collectif d'in- discipline ; 2° les soldats qui, après avoir été successivement frappés de toutes les pu- nitions réglementaires, persisteraient à être un objet de scandale, par leur conduite et leurs exemples ; 3° enfin, ceux qui se mu- tilent volontairement ou s'obstinent à si- muler des infirmités, -pour échapper au service. En résumé, les compagnies de discipline, auxquelles appartient en propre le surnom de Biribi, reçoivent les soldats qui, sans avoir commis aucun crime ou délit justi- ciable des conseils de guerre, se sont ren- dus coupables de fautes pour lesquelles les répressions, disciplinaires communes sont insuffisantes ou inefficaces. L'un des témoins, au cours du procès des Seize, se plaignait que les hommes des bataillons d'infanterie légère d'Afrique, tous anciens condamnés, fussent traités en soldats, alors que les disciplinaires, dont beau coup n'ont subi aucune condamnation, sont soumis à un règlement particulier et em- ployés à des travaux d'utilité publique. Mais il faut observer que les zéphprs ont purgé leur peine et payé leur dette. Ces hommes sontenvoyés aux bataillons d'Afri que, non pour y subir une punition non velle, mais pour accomplir leur temps de service légal, sans contaminer les honnêtes gens des régiments de France. L'envoi aux compagnies de discipline constitue, au contraire, une punition qui doit être plus sévère que toutes les autres Il est donc juste que les disciplinaires soient soumis à un règlement spécialement rigoureux. Il existe quatre compagnies de discipline, placées à Kairouan (Tunisie'! à Biskra (Constantine), à Méchéria (Oran) et à Au- male (Alger). En outre, le dépôt des disciplinaires coloniaux est installé dans l'île d'Oléron. A.ux pénitenciers militaires sont envoyés les militaires condamnés par les conseils de guerre à une peine de prison supérieure à un an. Ces pénitenciers, au nombre de cinq, sont établis à Fort-Gassion (Nord), Albert ville (Savoie). Bossuet (Oran' 1 Douéra (Al ger) et Aïn-Béïda (Constantine). Les prisons militaires reçoivent les hom mes condamnés à une peine de un an de prison et au-dessous. Il existe une prison militaire au chef-lieu de chaque corps d'ar- mée en France, une au chef-lieu de chaque division en Algérie-Tunisie. Les ateliers de travaux publics (pour les condamnés à cette peine militaire) sont ins- tallés à Orléansville et Bougie (Algérie) et q,. Teboursouk (Tunisie). On sait que le ministre de la guerre a pro- posé la suppression des compagnies de discipline et leur remplacement par des sections spéciales d'amendement. Une seule de ces sections serait maintenue en Afrique, dans l'île de Tabartia, pour les mauvais sujets du 19 e corps. Les autres occune- raieiit : dans la Manche, les îles Tahihou et. Cézembre ; dans l'Océan, l'île d'Oléron, l'îlot Madame et peuit-être l'île d'Yen ; dans la Méditerranée, les îles Porquerolles, Sainte-Marguerite, et en Corse, Corte. En- fin, d'autres sections seraient installées à Villefranche (Pyrénées-Orientales), au Por- talet (Basses-Pyrénées), à Fort-Saint-Vin- cent (Hautes-Alpes), et peut-être à Sisteron (Basses-Alpes). Quant aux bataillons d'infanterie légère d'Afrique, les trois premiers bataillons, qui ne* comptent que six compagnies, vont être probablement portés à sept compagnies (comme les 4 e et 5° bataillons) afin de pou- voir incorporer, au 1 er octobre prochain, le surcroît de condamnés que leur attribue la loi du 11 avril 1910. C'est que, dans la France républicaine, si la natalité, et par suite les contingents, di- mimient rapidement, la criminalité ne cesse de croître, comme un fruit naturel du re- commandant DUBLAIX. hles, je suis officier de réserve, et il est in- sensé qu'on puisse exercer son esprit ou ses rancunes ayee une pareille légèreté et une absence de preuves aussi manifeste. Je tiens à remettre les choses au point, Lorsque j'ai déposé ma plainte contre Ro- ehette, j'étais porteur de 232 actions Nerva et de 3 Manchons Hella. Je n'ai versé à ce moment aucun borde- reau, et on ne m'a demandé aucune justifica- tion. En. fait, j'étais bien propriétaire des actions Nerva, et j'avais le moyen d'en être proprié- taire. Quant aux trois Manchons Hella, ils m'a- vaient été fournis, sur la demande expresse à\e la préfecture, qui trouvait ma plainte in- complète. Comment n'aurais-je pas cédé quand on me faisait valoir que je rendais à l'épargne fran- çaise un service signalé ? C'est dans ces conditions — et dans ces conditions seules — que j'ai « consenti » à ajouter à ma plainte concernant les Nerva qui m'appartenaient, un. post-scriplum concernant trois Manchons Hella, qui me furent remis à cet effet, et qu'on savait ne pas m'ap- partenir. Voilà toute la vérité. Je me réserve d'en apporter à la commission d'enquête la preuve irréfutable. Mais dès aujourd'hui, je proteste contre le rôle qu'on voudrait me faire jouer. Je veux bien accepter la responsabilité de mes actes, mais il serait bon tout de même que les autres acceptent la responsabilité des leurs. Je vous prie, etc. — PICHEREAU. Ainsi donc, Pichereau offre à la commission d'enquête de faire la preuve irréfuta- ble que les représentants du gouvernement lui ont mis entre les mains trois actions des Manchons Hella, pour corser sa plainte, trouvée incomplète. C'est donc la confirmation absolue et in- déniable du premier grand rôle joué dans itoute cette affaire scandaleuse par le gouvernement. Pour protéger l'épargne française (?), on a inventé Pichereau, on lui a garni les. poches malgré lui dans l'intérêt général. ît Pichereau trompé, de bonne foi. entraîna l'épargne française dans une nouvelle ruine. H est vrai de dire qu'en l'occurrence l'épargne française n'était point représen- tée par de petits actionnaires — de ceux-là on n'avait cure — mais par de gros capi- talistes. A ceux-là, il fallait fournir l'occasion de réaliser en monnaies sonnantes et trébu- chantes, de bons « bedits bénéfices ». On n'y manqua point. Dame, au vingtième siècle, sous la Répu blique, ...les affaires sont les affaires. . i , ©©© LA FRANCE QUI MEURT Le Scandale Roehette Dans une lettre qu'il adresse au Journal, M Pichereau proteste contre les accusa- f-mis portées contre lui. Elle est trop sug- Resiive pour ne pas être reproduite intégra- lement. La voici : Monsieur le directeur, je tiens à protester lormeMmeiit contre les accusations portées contre moi à la tribune de en ambre, et que vous avez reproduites Aans votre journal. , n est ahsolunient faux que j'aie jamais eu araire en justice. 11 l'est non moins que j'aie jamais du un centime à mes fournisseurs et à mon propriétaire. j f apuailbeuiis. &. uu« laaniile des plue honora- Les pressentiments sinistres s'accumulent sur l'avenir du pays. La France présente l'étrange spectacle d'un peuple qui s'effondre en pleine prospérité matérielle. La dé- cadence morale offre le plus étonnant et le plus douloureux contraste avec l'essor, en apparence si brillant, des affaires, du com- merce et surtout de l'industrie. Le pays a l'air de vivre plus que jamais, et il meurt. Il meurt d'épuisement ; il meurt du mal lent et profond qui le mine. Nombreuses sont les causes de la maladie. Il suffit de dire que la France, en voulant vivre en dehors de ses traditions, en répudiant son passé, sa religion, ses anciennes mœurs, s'est tuée elle-même. Le tempérament natio- nal a. été profondément atteint. Le pays a perdu sa force, sa vigueur ; il va fatalement à la mort. Le signe certain de son épuisement, c'est la décroissance progressive et continue de la population. A peine, cependant, le re- marque-t-on ; à peine v attache-t-on quelque petite importance. On s'habitue, comme à tout le reste, à entendre dire que la France se dépeuple, mais on ne sait pas à quel point et on ne réfléchit pas assez aux conséquences de ce dépeuplement continu. Le mal, assurément, date de loin. Déjà, il y a un demi-siècle, on constatait un arrêt de plus en plus accentuée dans le développe- ment normal de la nonulation. Les chiffres prouvaient déjà à cette époque que, avant 1789, avec une population qui ne dépassait pas 25 millions d'habitants, raccroissememt périodique de cette population était numé- riquement égal à la progression constatée par les dernières statistiques de 1868 et 1869, pour une population de 38 millions d'habitants. Ainsi donc. 38 millions de vies humaines, en 1868, n'avaient rien donné de plus, comme développement politique de la race française, que les 25 millions des an- nées 1787 et 1788 ! Dès lors, la natalité s'était déjà affaiblie dans une proportion singulièrement inquié- tante pour l'avenir. Cet appajuvrissement de la fécondité nationale n'a fait que s'aggra- ver avec le temps. Ce qui frappe dans les statistiques ac tuelles, ce n'est nas seulement l'excédent des décès sur les naissances, comme cela s'est produit l'an dernier, c'est aussi et sur tout la diminution progressive des naissances elles-mêmes. Les rapports sont renver ,sés ici. Ce n'est pas la mortalité qui augmente, comme il pourrait arriver par suite d'épidémies, de fléaux publics, d'accidents quotidiens ; au contraire, elle est en baisse, par l'effet des progrès de la médecin© et de l'hygiène ; ce qui augmente, ce sont les causes morales qui influent sur l'affaiblissement de la natalité. H n'y a pas excédent de décès sur les naissances, parce que 'e nombre des morts a augmenté, c'est parce que celui des naissances tend à diminuer de plus en plus. Poux se rendre compte de toute 1 étendue du mal, il faut consulter les statistiques. Depuis quarante ans surtout, il a progressé d'une manière effrayante. Sous l'Empire, le nombre des naissances en France atteignait à peu près le million B se chiffrait donc : 1.000.000. Après la guerre de 1870, le nombre des naissances était tombé à 950.000, pour s'abaisser gra- duellement pendant quinze ans. A partir de 1886. U descendit à 800.000, pour être en baisse constante pendant vingt ans. Depuis 1907, il est tombé à 700.000. et la descente continue. Jusqu'où ira cette diminution progressive de la population ? Au train actuel, ce serait l'extinction totale de la race, de la nation française elle-même dans un siècle d'ici. Y a-t-il rien de plus saisissant que ce ta- bleau de l'abaissement graduel de la nata- lité en France ? N'est-ce pas là comme le graphique de notre décadence? Cette ré duction de 1.000.000 à 700.000 naissances par an, dans l'espace de quarante années c est le signe matériel de la chute d'un peiv pie que la vie abandonne et dont les forces défaillent de jour en jour. On constate, il est vrai, que ce mouvement de décroissance de la natalité est gé- néral en Europe ; mais dans aucun autre pays il n'est plus .sensible que chez nous. Tous les autres Etats ont une avance con- sidérable sur la France, et l'effet de cette décrossance, beaucoup moins accentuée d'ailleurs, chez eux que chez nous, ne sè fera pas sentir d'une manière marquée avant bien longtemps d'ici. En France hélas ! la descente est rapide; on va, comme par bonds, à l'abîme. De 700.000 naissances on dégringolera bien vite à 600.000, et ainsi de suite, jusqu'à ce que la nation, réduite à rien s'effondre et dis- paraisse. Le nombre des mariages n'est pas même de la moitié de celui des naissances. Et sur ces mariages, il y en a, en moyenne, un tiers de stériles, un autre tiers qui ne don- nent pas plus d'un enfant. Toutes les eau- iSes d'extinction de la race se réunissent, Di. minution croissante de la natalité, excédent des décès sur les naissances, ou équivalence à peine des uns et des autres, stérilité vo- lontaire ou involontaire d'une partie des mariages, infécondité volutive des autres ; C'est de -moi faire périr un peuple à breî délai. Et cherche-t-on des remèdes sérieux à ca mal ? Essaie-t-on d'arrêter le fléau de la dépopulation ? Non : ni la politique, ni la morale laïque ne s'en préoccupent. Loin de là. L'une et l'autre continuent à multiplier et à accroître les causes de l'affaiblissement de la natalité ; l'une et l'autre continuent à détruire l'esprit chrétien et à ruiner l'influence religieuse au sein des masses ; l'une et l'autre concourent à favoriser l'immora- lité publique, à pervertir la jeunesse par l'école sans Dieu et toutes les suggestions du mal, à propager partout les mauvaises doctrines, les mauvais exemples, à abrutir le peuple d'alcool et de mauvais journaux dans les cabarets électoraux, à dégrader les consciences et les corps à la faveur d'une licence générale du vice. A côté de cela, des législateurs imbéciles, des patriotes naïfs, proposeront les moyens les plus ridicules, les palliatifs les plus inu- tiles pour essayer de relever le niveau de la population ; ils parleront de dégrèvements d'impôts de quelques francs et d'autres fa- veurs aussi insignifiantes pour les familles nombreuses ; ils offriront des primes déri- soires de natalité, croyant que c'est par de tels moyens qu'on peut refaire un peuple qui s'épuise, qui périt. Le relèvement de la race dépend d© la réforme générale du pays. Il * faudra d'autres lois, d'autres moeurs que les nôtres. Tout a concouru au dépérissement de la nation française : c'est une réaction générale qui est nécessaire. Plus les particuliers y auront part, plus le résultat s'en fera heu- reusement sentir. Il y a encore en France assez de familles chrétiennes pour donner l'exemple ; il y a encore assez de familles nombreuses pour maintenir un certain niveau de population si la loi sait les favoriser par des moyens sérieux ; il y a encore assez de vertus, assez de religion, pour servir de base à une restauration, morale de la nation. Avec l'action des lois, l'influence des exemples, avec tous les moyens du bien, avec des efforts communs, il serait temps encore d'arrêter la chut© vers laquelle le pays marche fatalement. A. L. Par jFi! S^éelaî le LA PERSECUTION Les cloches pour un suicidé Paris, 19 juillet. Le maire de Breurey-les-Faverney a, 28 mars 1909, à midi, fait sonner les cloches de l'église pour annoncer le décès d'un ha- bitant de la commune qui s'était suicidé. La question de la légalité d'une décision de ce genre a été, à la suite d© cet incident, por- tée devant le conseil d'Etat, Le commissaire du gouvernement Pichat a fait observer que la loi du 9 décembre 1905, en renvoyant à un règilement d'administration publique le soin de déterminer les conditions et les cas dans lesquels les sonneries civiles pourraient avoir lieu, a entendu maintenir aux sonneries des cloches leur affecta- tion principale au service du culte. Aux termes de ce règlement, les cloches peuvent être employées aux sonneries civiles dans les cas de péril commun qui exigent un prompt secours et, en outre, être utilisées dans des circonstances où cet emploi est pres- crit par les dispositions des lois ou règle- ments ou autorisés par les usages locaux. Mais M. Pichat a fait remarquer qu'il ne' peut y avoir d'usage local faisant de la sonnerie des morts une sonnerie civile, car cet usage serait invraisemblable et contraire à toutes les traditions. . D'ailleurs, permettre de faire sonner les cloches d'une église pour annoncer un décès que- l'on veut laisser en dehors de tout concours religieux, reviendrait à désaffecter les cloches et à violer la loi de 1905. Le conseil d'Etat, dans l'arrêt qu'il vient da rendre, constate, en effet, que les usages locaux auxquels se réfère le règJement visent exclusivement les sonmeries d'ordre civil et, il ajoute que te maire rte rtieuney ne justifie» d'aucun uf&ge local antérieur a la loi de. se> paration en vertu duquel les sonneries, a 1 o& oasion des décès, auraient ce caractère. iLa décision du maire de Dreurey a donc été- annulée. Les Elections du 24 Juillet Paris, W juillet. Le renouvellement par moitié des conseils généraux et des conseils d'arrondissement doit avoir lieu dimandhe prochain. 24 juillet, et, en exceptant la Seine et l'Algérie qui ne votent pas avec les -autres départements, on constate qu'il y a environ 1.450 conseillers gé- néraux et 1.700 conseillers d'aiTondissement à élire. Pannii les conseillers généraux sortants se trouvent MIM. Amtondn Dnbost, président du Sénat (Isère) ; deux ministres, MM. Pichon (Jura) et M. Cooliery (Loiret), et un sous-se- crétaire d'Etat, M. Diijaniiii Beaannctz (Aude). 17 anciens ministres sont conseillers géné- raux sortante, savoir : 2 ancien» i>r«*i
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20 juillet 1910 - Bibliothèque de Toulouse

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