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566 (1999) 33 R.J.T. 537<br />

5. <strong>Les</strong> modalités de confection du contrat de<br />

consommation<br />

Un autre critère qui doit vraisemblablem<strong>en</strong>t être pris <strong>en</strong><br />

compte pour juger de l’arbitrabilité d’un contrat est la façon selon<br />

laquelle il est confectionné. À cet égard, il importe de remarquer<br />

qu’un contrat de « cyberconsommation » ne se fait pas de la même<br />

manière qu’un contrat de consommation sur support papier.<br />

Ainsi, un élém<strong>en</strong>t important distingue ces deux modes de communication<br />

: le caractère moindrem<strong>en</strong>t intrusif du premier. En<br />

effet, sauf exception 110 , le contrat de « cyberconsommation » exige<br />

une démarche active et « volontaire » d’un consommateur qui, <strong>en</strong><br />

se déplaçant d’un site à un autre, parvi<strong>en</strong>t à conclure un contrat<br />

sans avoir eu le même degré de sollicitation que l’on trouve, par<br />

exemple, lorsqu’on est <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’une v<strong>en</strong>te par téléphone 111 .<br />

L’ordre public de protection pourrait-il être différ<strong>en</strong>t selon le risque<br />

et la démarche active que le consommateur <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>d?<br />

Même si aucune jurisprud<strong>en</strong>ce n’a, à notre connaissance, expressém<strong>en</strong>t<br />

pris ce critère <strong>en</strong> compte, on peut imaginer une suspicion<br />

plus grande <strong>en</strong>vers une clause d’arbitrage qui aurait été<br />

imposée à la suite d’une sollicitation sout<strong>en</strong>ue du<br />

« cybermarchand ». Ce critère correspond <strong>en</strong> fait à une composante<br />

du rapport de force évoqué plus haut.<br />

6. La qualité du demandeur<br />

Un autre critère qui existe déjà dans l’arbitrage traditionnel<br />

est celui de la qualité du demandeur. À cet égard, le professeur<br />

Jarrosson propose qu’une modification du C.c.f. soit apportée, <strong>en</strong><br />

établissant que « [l]a clause compromissoire est valable. Toutefois,<br />

dans les contrats conclus <strong>en</strong>tre professionnels et nonprofessionnels<br />

et dans les contrats de travail, elle est réputée non<br />

écrite à la demande du non-professionnel ou du salarié » 112 .<br />

110 Quelques exceptions exist<strong>en</strong>t quant à la démarche active du « cyberconsommateur<br />

». La plus connue est ce qui s’appelle le « spamming » et qui<br />

correspond justem<strong>en</strong>t à une offre de services non sollicitée et <strong>en</strong> grand<br />

nombre, <strong>en</strong> utilisant notamm<strong>en</strong>t les groupes de discussion.<br />

111 À cet égard, voir les développem<strong>en</strong>ts sur la notion de « sollicitation » dans :<br />

V. GAUTRAIS et P.-E. MOYSE, loc. cit., note 62, 63 et suiv.<br />

112 Charles JARROSSON, « La clause compromissoire, (C. Civ., art. 2061),<br />

perspective d’évolution du droit français de l’arbitrage », Rev. arb. 1992.274.

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