Rapport 2009 de l'Observatoire de la Microfinance - Réseau ...
Rapport 2009 de l'Observatoire de la Microfinance - Réseau ...
Rapport 2009 de l'Observatoire de la Microfinance - Réseau ...
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
<strong>2009</strong><br />
r a p p o r t a n n u e l<br />
<strong>de</strong> l’observatoire<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance<br />
107–<strong>2009</strong>
Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance<br />
Co<strong>de</strong> courrier : 03-1035<br />
31 rue Croix-<strong>de</strong>s-Petits-Champs<br />
75049 Paris ce<strong>de</strong>x 01<br />
Courriel : observatoiremicrofinance@banque-france.fr
<strong>Rapport</strong> annuel <strong>2009</strong><br />
<strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance<br />
adressé à<br />
Christian Noyer,<br />
gouverneur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France<br />
par<br />
Michel Cam<strong>de</strong>ssus,<br />
prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance
Le rapport <strong>2009</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France est le fruit<br />
d’une col<strong>la</strong>boration étroite entre <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations et <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France.<br />
Je tiens à remercier tout particulièrement Jean-Marc Maury, Marylène Via<strong>la</strong>-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong>, Guil<strong>la</strong>ume<br />
Couarraze, Pascal Pouzet et leurs collègues du département Développement économique et<br />
Économie sociale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Caisse, ainsi que mes collègues <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France, Éric Lemarchand<br />
et Annabelle Rincon, pour leur contribution à <strong>la</strong> rédaction et à <strong>la</strong> collecte <strong>de</strong>s données du présent<br />
rapport.<br />
Ma gratitu<strong>de</strong> va aussi à Béatrice Raoult-Texier (Banque <strong>de</strong> France) pour son ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> révision<br />
finale du document.<br />
Je salue <strong>la</strong> patience et l’appui <strong>de</strong> nos collègues du Service <strong>de</strong>s publications économiques.<br />
Je remercie les différentes banques, organismes et associations qui ont répondu à nos sollicitations<br />
et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> documents ou d’explications.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Paul Loridant<br />
Secrétaire général<br />
<strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance
Le <strong>de</strong>uxième rapport annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance met en relief <strong>de</strong>s évolutions<br />
notables.<br />
Il souligne l’intérêt croissant que suscite <strong>la</strong> microfinance dans notre pays. De nombreuses<br />
étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s rapports ont été produits sur le sujet, et le légis<strong>la</strong>teur a introduit <strong>de</strong> nouveaux<br />
dispositifs, au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années, pour faciliter le financement <strong>de</strong> <strong>la</strong> petite entreprise<br />
et l’accès <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions les plus démunies au crédit. D’autres mesures ont également<br />
été prises pour orienter l’épargne <strong>de</strong>s ménages vers <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>cements à vocation éthique et<br />
socialement responsable.<br />
Une prise <strong>de</strong> conscience semble également se faire jour au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> profession bancaire pour<br />
favoriser l’accès au crédit. Les engagements <strong>de</strong>s banques en <strong>la</strong> matière doivent cependant<br />
déboucher sur <strong>de</strong>s résultats tangibles et ne pas rester lettre morte. Cette inflexion <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique<br />
<strong>de</strong>s banques doit leur permettre <strong>de</strong> contribuer davantage à l’intérêt général. Par ailleurs, un<br />
accès accru au crédit et aux services bancaires se justifie également par les facilités dont a<br />
bénéficié récemment <strong>la</strong> profession bancaire, notamment en ce qui concerne l’extension à<br />
tous les établissements <strong>de</strong> <strong>la</strong> faculté <strong>de</strong> proposer à leurs clients <strong>de</strong>s livrets A dont les intérêts<br />
jouissent d’un traitement fiscal avantageux.<br />
En France, <strong>la</strong> puissance publique continue <strong>de</strong> jouer un rôle majeur dans <strong>la</strong> promotion du<br />
microcrédit, notamment par l’intermédiaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations,<br />
gestionnaire du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale. Ainsi se met en p<strong>la</strong>ce un modèle, finalement assez<br />
original, d’incitations, notamment pour faciliter <strong>la</strong> reprise d’un emploi par les chômeurs. Devenu<br />
ainsi instrument <strong>de</strong> politique publique, le microcrédit relève à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong> l’action économique et<br />
<strong>de</strong> l’action sociale, et cette double dimension en renforce l’utilité et <strong>la</strong> légitimité.<br />
Une autre évolution, également positive, affecte les comportements d’épargne. La sensibilisation<br />
<strong>de</strong>s investisseurs sur <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s projets qu’ils financent semble être <strong>de</strong> plus en plus forte.<br />
Cette tendance, visant à donner « du sens à son épargne », se manifeste par l’apparition d’acteurs<br />
proposant <strong>de</strong>s produits « <strong>la</strong>bélisés » aux épargnants qui sont à même désormais <strong>de</strong> choisir<br />
l’usage <strong>de</strong> leurs fonds. Le financement <strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong> microfinance dans les pays émergents<br />
provient ainsi souvent, pour une partie significative, <strong>de</strong> fonds collectés par ce biais dans les pays<br />
développés.<br />
Le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance, en Europe et dans le mon<strong>de</strong>, va d’ailleurs <strong>de</strong> pair avec<br />
l’apparition <strong>de</strong> nouveaux risques inhérents à ce secteur. Ici comme ailleurs, un renforcement<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion est indispensable. À cet égard, <strong>la</strong> publication récente par le Comité <strong>de</strong> Bâle<br />
<strong>de</strong> principes <strong>de</strong> supervision adaptés au secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance est une initiative louable.<br />
Ces développements positifs offrent cependant un contraste saisissant avec le volume encore<br />
minime <strong>de</strong>s prêts consentis. On en connaît les raisons : lenteur <strong>de</strong>s évolutions réglementaires<br />
et culturelles, d’une part, insuffisance <strong>de</strong>s disponibilités <strong>de</strong> financement, d’autre part.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
AvAnt-propos
Les premières sont en cours <strong>de</strong> correction. Il s’agit <strong>de</strong> hâter l’augmentation <strong>de</strong>s secon<strong>de</strong>s,<br />
alors que <strong>de</strong> sévères contraintes budgétaires pèsent sur les engagements <strong>de</strong> l’État.<br />
Ceci confère une importance particulière aux suggestions faites dans <strong>la</strong> quatrième partie du<br />
rapport pour que l’attention <strong>de</strong>s différents réseaux bancaires soit appelée sur l’importance<br />
<strong>de</strong> leur contribution au microcrédit et à son financement. Cette contribution peut revêtir <strong>de</strong>s<br />
formes très diverses suivant <strong>la</strong> nature et <strong>la</strong> clientèle <strong>de</strong>s différents réseaux. Elle <strong>de</strong>meure une<br />
<strong>de</strong>s clés d’un véritable décol<strong>la</strong>ge du microcrédit dans notre pays.<br />
Michel Cam<strong>de</strong>ssus<br />
Prési<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance
introduction 1<br />
le microcrédit 3<br />
1 caractéristiques et cadre légal 3<br />
2 contexte historique 8<br />
3 le microcrédit : un objet d’attention croissante 10<br />
4 les travaux <strong>de</strong> définition du microcrédit 12<br />
5 les acteurs 14<br />
6 microcrédit en france : les statistiques du fonds <strong>de</strong> cohésion sociale 35<br />
<strong>la</strong> finance solidaire<br />
ou comment donner du sens à son épargne 47<br />
1 l’épargne solidaire ou éthique 47<br />
2 <strong>la</strong> finance solidaire 54<br />
<strong>la</strong> microassurance 59<br />
1 fonctionnement 59<br />
2 historique 59<br />
3 <strong>la</strong> microassurance en france 59<br />
réflexions sur <strong>la</strong> microfinance 69<br />
1 <strong>la</strong> transposition au « nord » d’un modèle du « sud » 69<br />
2 les bénéfices sociaux du microcrédit 69<br />
3 <strong>la</strong> rentabilité et le modèle économique du microcrédit 71<br />
4 <strong>la</strong> microfinance en recherche constante d’amélioration <strong>de</strong> ses pratiques 74<br />
5 accessibilité bancaire : <strong>de</strong>s initiatives à suivre 77<br />
6 pédagogie : accélérer l’éducation financière pour favoriser l’inclusion 80<br />
7 <strong>la</strong> microfinance et le secret bancaire 81<br />
annexes<br />
sommaire 83<br />
divers<br />
liste <strong>de</strong>s illustrations d3<br />
liste <strong>de</strong>s abréviations d5<br />
documentation et références d7<br />
Encadrés<br />
1 La démarche d’habilitation <strong>de</strong>s associations 5<br />
2 La Charte du microcrédit personnel 7<br />
3 Les onze principes essentiels <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance 9<br />
4 Le microcrédit : Conclusions d’une mission <strong>de</strong> l’Inspection générale <strong>de</strong>s Finances 11<br />
5 Le Conseil national <strong>de</strong> l’information statistique : un dispositif au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> statistique publique 13<br />
.../...<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Sommaire
6 Le groupe Oséo 19<br />
7 La Caisse nationale d’allocations familiales : un microprêteur particulier 21<br />
8 Initiative collective <strong>de</strong>s banques en faveur du microcrédit personnel accompagné 23<br />
9 Finances et pédagogie 27<br />
10 La fondation Nantik Lum 40<br />
11 Le <strong>Réseau</strong> européen <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance 42<br />
12 La distinction entre l’investissement socialement responsable et l’épargne solidaire 47<br />
13 Quelques exemples <strong>de</strong> financements et d’établissements <strong>la</strong>bellisés 49<br />
14 Un fonds solidaire à <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France 50<br />
15 Avis du Conseil consultatif du secteur financier re<strong>la</strong>tif au développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> microassurance 60<br />
16 Le partenariat P<strong>la</strong>Net Guarantee, BNP Paribas Assurance, Ma<strong>la</strong>koff Médéric, Finaréa et Hannover Re 61<br />
17 Manifeste du Secours catholique pour l’accessibilité bancaire et l’inclusion financière 78<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Le <strong>de</strong>uxième rapport <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France confirme<br />
l’instal<strong>la</strong>tion durable du microcrédit et <strong>de</strong> l’épargne solidaire dans le paysage bancaire national.<br />
Certes, en termes d’encours <strong>de</strong> crédit et <strong>de</strong> volume <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cements, les lignes sont mo<strong>de</strong>stes en<br />
regard <strong>de</strong> celles <strong>de</strong> <strong>la</strong> finance c<strong>la</strong>ssique.<br />
Néanmoins, <strong>la</strong> récente crise bancaire et financière a mis en exergue le souhait d’un certain nombre<br />
<strong>de</strong> ménages <strong>de</strong> « donner du sens » à leur épargne et <strong>la</strong> volonté d’autres acteurs économiques<br />
aux moyens mo<strong>de</strong>stes <strong>de</strong> créer leur propre emploi ou une petite entreprise, via <strong>la</strong> souscription<br />
d’un microcrédit. L’accroissement du nombre d’autoentrepreneurs en est un indice révé<strong>la</strong>teur.<br />
De leur côté, les pouvoirs publics ont confirmé, en <strong>2009</strong>-2010, leur intérêt pour ce domaine <strong>de</strong><br />
l’activité financière. Ainsi, à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> Madame Lagar<strong>de</strong>, ministre <strong>de</strong> l’économie, <strong>de</strong> l’Industrie<br />
et <strong>de</strong> l’Emploi, l’Inspection générale <strong>de</strong>s Finances a produit, fin <strong>2009</strong>, <strong>de</strong>ux rapports : l’un sur le<br />
microcrédit, l’autre sur <strong>la</strong> phi<strong>la</strong>nthropie orientée vers l’ai<strong>de</strong> au développement. Le Parlement a adopté<br />
<strong>la</strong> loi portant réforme du crédit à <strong>la</strong> consommation, en incluant <strong>de</strong>s dispositions qui confortent le<br />
rôle du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale et donnent <strong>de</strong>s facilités nouvelles d’actions aux associations<br />
dédiées au microcrédit. La Fédération bancaire française, <strong>de</strong> son côté, invite ses adhérents à<br />
s’impliquer plus avant dans <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong> microcrédits personnels au titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> responsabilité<br />
sociétale <strong>de</strong> l’entreprise (RSE). Par ailleurs, divers colloques et conférences ont été organisés sur<br />
<strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> Paris au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers mois sur le thème <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance (Caisse <strong>de</strong>s dépôts<br />
et consignations, Convergences, Finansol, Université, P<strong>la</strong>Net Finance…).<br />
Enfin, le réseau associatif, qui s’investit régulièrement dans l’accompagnement social <strong>de</strong>s<br />
microemprunteurs, a engagé une série d’échanges avec le mon<strong>de</strong> bancaire pour une bonne<br />
compréhension mutuelle, gage d’un développement harmonieux du microcrédit personnel. À cet<br />
égard, le Secours catholique vient <strong>de</strong> publier <strong>de</strong>s propositions en faveur d’une meilleure accessibilité<br />
bancaire qui ont été soumises à l’examen <strong>de</strong>s pouvoirs publics. Le Comité consultatif du secteur<br />
financier a également publié une étu<strong>de</strong> sur ce thème.<br />
Tout récemment, le Comité <strong>de</strong> Bâle a fait <strong>de</strong>s recommandations pour promouvoir et harmoniser<br />
une régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> ce secteur financier, dans le prolongement <strong>de</strong>s travaux du G8 <strong>de</strong> 2004.<br />
Le constat est bien que <strong>la</strong> microfinance et ses sujets connexes sont plus que jamais d’actualité.<br />
Le présent rapport comporte aussi un premier regard, sans doute incomplet, sur <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s<br />
différents pays européens par rapport à <strong>la</strong> microfinance. L’approche est différente d’un pays à<br />
l’autre et leur harmonisation reste encore un objectif à réaliser. Ce thème mérite certainement un<br />
regard plus approfondi et <strong>de</strong>vrait occuper, dans l’année à venir, une p<strong>la</strong>ce plus importante dans<br />
les travaux <strong>de</strong> l’Observatoire.<br />
Il met aussi en évi<strong>de</strong>nce les différences entre les pays du Nord et ceux du Sud, dans <strong>la</strong> distribution<br />
<strong>de</strong>s microcrédits.<br />
Enfin, le parti a été pris <strong>de</strong> mettre en avant quelques-unes <strong>de</strong>s observations et critiques relevées<br />
dans <strong>la</strong> presse ou parmi les acteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance et <strong>de</strong> nourrir ainsi le débat sur les pratiques<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
IntroductIon<br />
1
1| Caractéristiques<br />
et cadre légal<br />
1|1 Caractéristiques<br />
Comme l’indiquait le premier rapport <strong>de</strong><br />
l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance, publié<br />
en <strong>2009</strong>, il n’existe pas <strong>de</strong> définition explicite<br />
du microcrédit en France et il importe dans un<br />
premier temps d’en présenter les principales<br />
caractéristiques 1 .<br />
Le microcrédit est en premier lieu une opération<br />
<strong>de</strong> crédit. Il suppose évi<strong>de</strong>mment <strong>la</strong> présence<br />
d’un prêteur et d’un emprunteur c<strong>la</strong>irement<br />
i<strong>de</strong>ntifiés et liés par un contrat écrit. Aussi,<br />
suite au versement du capital, le bénéficiaire<br />
doit assurer le remboursement du crédit selon<br />
un échéancier préétabli et s’acquitter du<br />
paiement d’un intérêt. Dans le cas où un taux<br />
d’intérêt nul s’applique, <strong>la</strong> convention doit le<br />
mentionner explicitement et l’opération <strong>de</strong><br />
crédit est, dans ce cas, généralement qualifiée<br />
<strong>de</strong> prêt d’honneur. à cet égard, le microcrédit<br />
se distingue c<strong>la</strong>irement d’une problématique<br />
<strong>de</strong> subvention ou d’ai<strong>de</strong> sociale : son principe<br />
est <strong>de</strong> substituer un mécanisme financier<br />
permettant <strong>de</strong> réinsérer le bénéficiaire dans<br />
les circuits bancaires c<strong>la</strong>ssiques à une logique<br />
d’assistanat.<br />
Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux acteurs incontournables<br />
que sont le prêteur et l’emprunteur, d’autres<br />
parties peuvent intervenir pour :<br />
– apporter une garantie, accompagner<br />
les emprunteurs (travailleurs sociaux,<br />
associations…) ;<br />
– bonifier les taux d’intérêt ;<br />
– subventionner ou prendre en charge tout<br />
ou partie <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> dossier (État, Caisse <strong>de</strong>s<br />
dépôts et consignations (CDC), collectivités<br />
locales, centres communaux d’action sociale<br />
(CCAS)…) ;<br />
– assurer <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s référents sociaux<br />
professionnels, bénévoles ou associatifs.<br />
La présence <strong>de</strong> ces différents acteurs<br />
intervenant en support <strong>de</strong> l’opération <strong>de</strong> crédit<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Le microcrédit<br />
est un important facteur <strong>de</strong> différenciation<br />
du microcrédit et leur prise en compte est<br />
primordiale pour l’observation, l’analyse du<br />
microcrédit et l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> statistiques<br />
fiables.<br />
Le microcrédit a pour vocation <strong>de</strong> jouer un rôle<br />
<strong>de</strong> levier qui peut prendre <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> prêts<br />
dits c<strong>la</strong>ssiques (ne <strong>de</strong>vant pas être considérés<br />
comme <strong>de</strong>s microcrédits) ou encore d’ai<strong>de</strong>s ou<br />
<strong>de</strong> subventions, octroyées notamment par les<br />
collectivités locales (régions ou départements…).<br />
Le microcrédit présente normalement un<br />
caractère temporaire, dans <strong>la</strong> mesure où les<br />
bénéficiaires ont vocation à intégrer le cadre<br />
commun <strong>de</strong>s ménages bancarisés ; pour cette<br />
raison, il convient d’en prévoir son terme, le<br />
cas échéant après une reconduction ou un<br />
étalement dans le temps du remboursement.<br />
Cette finalité justifie d’ailleurs <strong>la</strong> règle selon<br />
<strong>la</strong>quelle le « microemprunteur » doit faire<br />
l’objet d’un suivi par un accompagnateur<br />
social, bénévole ou associatif.<br />
De façon générale, le microcrédit a vocation<br />
à être pratiqué par les établissements<br />
agréés pour les opérations <strong>de</strong> crédit. Ses<br />
caractéristiques propres font cependant qu’il<br />
s’adresse très souvent à <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions qui<br />
n’ont pas accès directement au financement<br />
bancaire, ce qui explique <strong>la</strong> nécessité qu’il<br />
y a eu d’insérer dans le droit français <strong>la</strong><br />
faculté pour <strong>de</strong> nouveaux acteurs <strong>de</strong> prêter<br />
à certaines popu<strong>la</strong>tions ciblées.<br />
1|2 Le cadre légal<br />
En France, l’activité <strong>de</strong> crédit est régie par les<br />
dispositions du Co<strong>de</strong> monétaire et financier (CMF)<br />
dont l’article L. 511-5 précise qu’il est interdit<br />
à toute personne autre qu’un établissement<br />
<strong>de</strong> crédit d’effectuer <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> banque<br />
à titre habituel. L’article L. 511-6 énumère<br />
cependant une liste d’exceptions à ce monopole,<br />
concernant notamment les associations sans but<br />
lucratif faisant <strong>de</strong>s prêts à certaines catégories<br />
<strong>de</strong> personnes.<br />
1 Cet essai <strong>de</strong> définition exclut, <strong>de</strong> fait, diverses pratiques telles que le découvert en compte, l’avance sur sa<strong>la</strong>ire, le prêt familial, ou le prêt par<br />
<strong>de</strong>s associations sur leurs fonds propres. Ces opérations seraient, au <strong>de</strong>meurant, extrêmement difficiles à recenser statistiquement <strong>de</strong> façon<br />
exhaustive et cohérente.<br />
3
4<br />
Le microcrédit<br />
Le développement du microcrédit a coïncidé<br />
avec les efforts visant à favoriser <strong>la</strong> création<br />
d’entreprise par <strong>de</strong>s personnes qui n’avaient<br />
pas accès au financement bancaire. Le<br />
légis<strong>la</strong>teur a sensiblement assoupli les<br />
dérogations au monopole bancaire et é<strong>la</strong>rgi<br />
le cadre <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> ces associations.<br />
Afin <strong>de</strong> normaliser leur cadre d’exercice,<br />
l’ordonnance n° 2010-76 du 21 janvier 2010<br />
(article 1) les a p<strong>la</strong>cées sous <strong>la</strong> compétence<br />
<strong>de</strong> l’Autorité <strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel (ACP).<br />
Il est également apparu nécessaire <strong>de</strong><br />
faciliter le financement <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation<br />
afin d’améliorer les conditions <strong>de</strong> vie du<br />
bénéficiaire.<br />
Le microcrédit en France présente<br />
actuellement <strong>de</strong>ux formes : le microcrédit<br />
professionnel et le microcrédit personnel.<br />
1|2|1 Le microcrédit professionnel<br />
Le microcrédit professionnel a pour objet<br />
<strong>de</strong> financer <strong>la</strong> création, le rachat ou <strong>la</strong><br />
consolidation d’une petite entreprise artisanale<br />
ou commerciale permettant à son dirigeant <strong>de</strong><br />
créer ou conforter son propre emploi. Une<br />
définition européenne fixe le p<strong>la</strong>fond d’un<br />
microcrédit professionnel à 25 000 euros.<br />
L’observation <strong>de</strong>s prêts accordés en France<br />
fait ressortir un montant moyen <strong>de</strong> 5 000 euros<br />
pour une durée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans à trois ans.<br />
Voyons quelles ont été les lois ayant contribué<br />
à l’évolution du microcrédit et facilité l’accès<br />
au crédit.<br />
La loi sur les nouvelles régu<strong>la</strong>tions économiques <strong>de</strong> 2001<br />
La loi n° 2001-420 du 15 mai 2001 sur les<br />
nouvelles régu<strong>la</strong>tions économiques (dite<br />
loi NRE) a instauré <strong>la</strong> possibilité pour les<br />
associations sans but lucratif <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s prêts<br />
d’un montant maximum <strong>de</strong> 10 000 euros 2<br />
afin <strong>de</strong> financer <strong>la</strong> création d’entreprise par<br />
<strong>de</strong>s chômeurs ou <strong>de</strong>s titu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> minima<br />
sociaux. Cette loi a été complétée par un décret<br />
d’application du 30 avril 2002 créant un comité<br />
2 Art. R 518-62 du CMF<br />
d’habilitation <strong>de</strong>s associations délivrant<br />
<strong>de</strong>s prêts dans le cadre d’une dérogation<br />
au monopole bancaire (article L 511-6 5<br />
du CMF). Les associations habilitées par ce<br />
Comité sont autorisées à financer les prêts<br />
professionnels par recours à <strong>de</strong>s emprunts<br />
auprès d’établissements <strong>de</strong> crédit et non plus<br />
exclusivement sur fonds propres. Cette faculté<br />
pour les associations dûment habilitées à<br />
effectuer <strong>de</strong> l’intermédiation financière<br />
constitue une avancée très importante en<br />
termes <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s prêts et <strong>de</strong> réduction<br />
<strong>de</strong>s dé<strong>la</strong>is <strong>de</strong> décaissement et d’information<br />
sur les remboursements. Le légis<strong>la</strong>teur a<br />
cependant fixé une limitation du montant<br />
<strong>de</strong>s prêts susceptibles d’être octroyés (encours<br />
limité à 6 000 euros par participant au projet,<br />
sans pouvoir excé<strong>de</strong>r 10 000 euros pour une<br />
même entreprise).<br />
La loi <strong>de</strong> programmation<br />
pour <strong>la</strong> cohésion sociale n° 2005-32<br />
La loi n° 2005-32 <strong>de</strong> programmation sociale<br />
(dite loi Borloo), qui avait pour objectif<br />
principal <strong>la</strong> mise en œuvre d’un p<strong>la</strong>n <strong>de</strong><br />
développement <strong>de</strong>s services à <strong>la</strong> personne, a<br />
marqué une nouvelle étape via, principalement,<br />
<strong>la</strong> création du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale<br />
(FCS) dont le rôle est d’apporter sa garantie<br />
sur les prêts octroyés aux chômeurs et aux<br />
bénéficiaires <strong>de</strong> minima sociaux pour créer<br />
une entreprise. Le FCS est géré par <strong>la</strong> CDC.<br />
La loi Borloo a, par ailleurs, instauré une<br />
réduction d’impôt pour les contribuables<br />
qui ai<strong>de</strong>nt le microentrepreneur à créer son<br />
entreprise et une exonération <strong>de</strong> cotisations<br />
sociales pendant trois ans à <strong>la</strong> condition que<br />
les revenus du microentrepreneur <strong>de</strong>meurent<br />
inférieurs au SMIC.<br />
La loi <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> l’économie (2008)<br />
De nouvelles dispositions ont été introduites<br />
par <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> l’économie<br />
n° 2008-776 du 4 août 2008 (dite LME).<br />
Cette <strong>de</strong>rnière vise, notamment, à favoriser le<br />
développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> microentreprise à travers<br />
différentes mesures telles que <strong>la</strong> création du<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
statut d’autoentrepreneur, <strong>la</strong> protection du<br />
patrimoine <strong>de</strong>s petits entrepreneurs ou <strong>la</strong><br />
création d’un tarif social <strong>de</strong> téléphonie mobile.<br />
Le microcrédit professionnel ou personnel est<br />
accessible à l’autoentrepreneur pour faciliter<br />
le <strong>la</strong>ncement <strong>de</strong> son activité. Les structures<br />
spécialisées dans <strong>la</strong> microfinance, mais aussi<br />
Encadré 1<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
les banques, ont été invitées à examiner<br />
les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> financement émanant <strong>de</strong><br />
microentrepreneurs.<br />
Par ailleurs, <strong>la</strong> loi LME :<br />
<strong>la</strong> démarche d’habilitation <strong>de</strong>s associations<br />
• é<strong>la</strong>rgit aux fondations d’utilité publique <strong>la</strong><br />
possibilité <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s prêts pour <strong>la</strong> création et<br />
Les associations qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt l’habilitation (auprès du secrétariat du comité assuré par les services du<br />
ministre <strong>de</strong> l’Économie, <strong>de</strong> l’Industrie et <strong>de</strong> l’Emploi) doivent remplir les conditions suivantes :<br />
– une ancienneté d’au moins trois ans dans l’activité d’accompagnement <strong>de</strong> projets financés par <strong>de</strong>s prêts<br />
d’honneur consentis par elles ou par <strong>de</strong>s crédits bancaires ;<br />
– le traitement, à ce titre, d’un nombre minimum <strong>de</strong> dossiers par an, fixé par arrêté du ministre chargé <strong>de</strong><br />
l’économie ;<br />
– <strong>la</strong> compétence requise appréciée par le comité au vu, notamment, <strong>de</strong>s réalisations passées, <strong>de</strong>s résultats<br />
<strong>de</strong> l’activité d’accompagnement, du taux <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong>s crédits et <strong>de</strong> l’aptitu<strong>de</strong> à contrôler les risques<br />
et <strong>la</strong> gestion ;<br />
– l’adhésion à <strong>la</strong> charte <strong>de</strong> qualité du Conseil national <strong>de</strong> <strong>la</strong> création d’entreprise et l’engagement d’adopter<br />
les indicateurs <strong>de</strong> performance définis par le comité ;<br />
– <strong>la</strong> signature d’une convention <strong>de</strong> garantie appropriée <strong>de</strong>s emprunts contractés par l’association ;<br />
– les dirigeants <strong>de</strong> l’association doivent possé<strong>de</strong>r l’honorabilité, <strong>la</strong> compétence et l’expérience nécessaires à<br />
l’exercice <strong>de</strong> leurs fonctions.<br />
Pour leur part, les opérations <strong>de</strong> prêts effectuées par les associations doivent répondre aux caractéristiques<br />
suivantes :<br />
– les prêts sont effectués à titre onéreux ;<br />
– les prêts ne peuvent être alloués aux entreprises créées ou développées que durant les cinq premières<br />
années suivant leur création ou leur reprise ;<br />
– sauf décision exceptionnelle <strong>de</strong> rééchelonnement dûment motivée, tous les prêts accordés à un même<br />
bénéficiaire sont remboursables et les intérêts payables dans un dé<strong>la</strong>i maximum <strong>de</strong> cinq ans à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> date<br />
<strong>de</strong> premier décaissement <strong>de</strong>s fonds versés ;<br />
– pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> cinq ans précitée, l’association ne peut consentir un nouveau prêt à l’entreprise<br />
bénéficiaire, en application <strong>de</strong> <strong>la</strong> présente section, que si l’échéancier <strong>de</strong> remboursement du ou <strong>de</strong>s prêts<br />
précé<strong>de</strong>mment alloués, éventuellement rééchelonnés est respecté (cf. supra) ;<br />
– le montant total <strong>de</strong> l’encours <strong>de</strong>s prêts alloués, en application <strong>de</strong> <strong>la</strong> présente section, est p<strong>la</strong>fonné à 6 000 euros<br />
par participant au projet, sans pouvoir excé<strong>de</strong>r 10 000 euros pour une même entreprise ;<br />
– les prêts accordés doivent faire l’objet d’un suivi financier pendant leur durée ;<br />
– les prêts doivent bénéficier d’une garantie apportée par un fonds <strong>de</strong> garantie ou <strong>de</strong> cautionnement agréé<br />
ou par un établissement <strong>de</strong> crédit.<br />
Le microcrédit<br />
5
6<br />
Le microcrédit<br />
le développement <strong>de</strong>s très petites entreprises<br />
(TPE) ainsi que pour les réalisations <strong>de</strong> projets<br />
d’insertion <strong>de</strong> personnes physiques ;<br />
• étend le public éligible aux prêts <strong>de</strong>s<br />
associations sans but lucratif et <strong>de</strong>s fondations<br />
d’utilité publique, en visant non plus seulement<br />
les chômeurs et bénéficiaires <strong>de</strong>s minima<br />
sociaux, mais également tout microentrepreneur<br />
à <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> financement ;<br />
• conditionne <strong>la</strong> possibilité pour les<br />
associations et fondations d’emprunter<br />
aux banques pour effectuer <strong>de</strong>s prêts, à<br />
une habilitation ministérielle prévue par<br />
l’article R.518-59 du CMF (cf. encadré 1).<br />
Un Comité p<strong>la</strong>cé auprès du ministre chargé<br />
<strong>de</strong> l’Économie suit l’activité <strong>de</strong>s associations<br />
sans but lucratif et est chargé <strong>de</strong> délivrer <strong>de</strong>s<br />
agréments en ayant recours, le cas échéant, à<br />
<strong>de</strong>s experts, y compris du secrétariat général<br />
<strong>de</strong> l’ACP ;<br />
• crée également les fonds <strong>de</strong> dotation qui<br />
permettent <strong>de</strong> recevoir <strong>de</strong>s dons susceptibles<br />
d’être utilisés à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> microfinancement :<br />
« Le fonds <strong>de</strong> dotation est une personne<br />
morale (association, fondation, syndicat<br />
professionnel, société civile…) <strong>de</strong> droit<br />
privé à but non lucratif qui reçoit et gère,<br />
en les capitalisant, <strong>de</strong>s biens et droits <strong>de</strong><br />
toute nature qui lui sont apportés à titre<br />
gratuit et irrévocable et utilise les revenus<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> capitalisation en vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation<br />
d’une œuvre ou d’une mission d’intérêt<br />
général ou les redistribue pour assister une<br />
personne morale à but non lucratif dans<br />
l’accomplissement <strong>de</strong> ses œuvres et <strong>de</strong> ses<br />
missions d’intérêt général ».<br />
1|2|2 Le microcrédit personnel<br />
Le microcrédit personnel est <strong>de</strong>stiné au<br />
financement <strong>de</strong> projets <strong>de</strong> vie. Il a pour objet<br />
<strong>de</strong> permettre aux ménages exclus du crédit<br />
c<strong>la</strong>ssique, <strong>de</strong> bénéficier d’un accompagnement<br />
spécifique, différence fondamentale qui le<br />
distingue d’un crédit à <strong>la</strong> consommation.<br />
La création du FCS a été un acte fondateur<br />
pour le microcrédit social en France. Le FCS<br />
a, entre autres missions, comme vocation <strong>de</strong><br />
financer <strong>la</strong> garantie du microcrédit social<br />
et a <strong>la</strong>ncé un appel à <strong>la</strong> profession bancaire<br />
en proposant aux banques <strong>de</strong> passer une<br />
convention pour garantir 50 % <strong>de</strong>s prêts.<br />
Dans un premier temps, seules les banques<br />
mutualistes ont répondu : groupes <strong>de</strong>s<br />
caisses d’épargne, du Crédit mutuel, du<br />
Crédit coopératif, <strong>de</strong>s banques popu<strong>la</strong>ires<br />
puis du Crédit agricole. Dans <strong>la</strong> mesure où<br />
chaque caisse régionale dispose d’un <strong>de</strong>gré<br />
d’autonomie plus ou moins important, il a fallu<br />
que <strong>de</strong>s partenariats soient noués avec <strong>de</strong>s<br />
réseaux spécialisés dans l’accompagnement<br />
<strong>de</strong>s personnes à faibles revenus. La Caisse<br />
d’épargne a ainsi créé sa propre association<br />
dédiée à l’accompagnement <strong>de</strong>s personnes<br />
en difficulté (Créa-Sol) 3 .<br />
La contribution du FCS a rendu possible<br />
<strong>la</strong> garantie d’un nombre total <strong>de</strong> plus<br />
<strong>de</strong> 11 500 microcrédits personnels au<br />
31 décembre <strong>2009</strong> auxquels s’ajoutent les<br />
prêts « jeunes avenir » (PJA) distribués par <strong>la</strong><br />
Société générale sur une dotation spécifique<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Caisse nationale d’allocations familiales<br />
(CNAF).<br />
Le développement du microcrédit personnel<br />
passe, comme pour le microcrédit<br />
professionnel, par <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> binômes<br />
banques-acteurs sociaux permettant un<br />
mail<strong>la</strong>ge étroit du territoire.<br />
1|2|3 La loi portant réforme du crédit<br />
à <strong>la</strong> consommation<br />
La loi n° 2010-737 du 1 er juillet 2010 portant<br />
réforme du crédit à <strong>la</strong> consommation a été<br />
définitivement adoptée le 21 juin 2010 après<br />
plusieurs mois <strong>de</strong> débats parlementaires.<br />
3 Créa-Sol est un comptoir dédié au microcrédit créé par <strong>la</strong> caisse d’épargne Provence-Alpes-Corse et Côte d’Azur.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Encadré 2<br />
Ce texte, dont les décrets d’application sont<br />
en cours <strong>de</strong> préparation, a introduit <strong>de</strong>s<br />
évolutions importantes en matière <strong>de</strong> crédit,<br />
concernant notamment :<br />
• le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fixation du taux <strong>de</strong> l’usure ;<br />
• le droit du contrat du crédit consommation<br />
et du crédit renouve<strong>la</strong>ble ;<br />
<strong>la</strong> charte du microcrédit personnel<br />
Le Comité d’orientation et <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> l’emploi <strong>de</strong>s fonds (Cosef) du fonds <strong>de</strong> cohésion sociale, géré par <strong>la</strong><br />
Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations (CDC), a adopté, le 29 avril <strong>2009</strong> les principes suivants :<br />
– le microcrédit personnel garanti est un prêt bancaire accordé à une personne physique n’ayant pas accès<br />
au crédit bancaire, par une banque ou par une association ou une fondation habilitée en application du Co<strong>de</strong><br />
monétaire et financier (article L511-6 5). Le microcrédit permet <strong>de</strong> financer un projet [<strong>de</strong> vie] porté par une<br />
personne qui dispose d’une capacité <strong>de</strong> remboursement. Les dispositions légis<strong>la</strong>tives et réglementaires re<strong>la</strong>tives<br />
au prêt à <strong>la</strong> consommation s’appliquent à ce crédit ;<br />
– l’emprunteur est obligatoirement accompagné par un acteur social ou associatif, qui évalue le projet <strong>de</strong><br />
l’emprunteur et s’assure <strong>de</strong> <strong>la</strong> bonne marche <strong>de</strong> ce projet. La décision d’octroyer le prêt relève <strong>de</strong> <strong>la</strong> responsabilité<br />
du prêteur. Les modalités d’accompagnement du prêteur doivent être adaptées à chaque cas, et déterminées<br />
au moment <strong>de</strong> l’octroi du prêt. Si une personne bénéficie <strong>de</strong> plusieurs accompagnements, un référent unique<br />
doit être désigné pour l’accompagnement du prêt, qu’il assure alors avec les divers accompagnants ;<br />
– le prêt est à taux fixe, remboursable par mensualités constantes et non renouve<strong>la</strong>bles. Les p<strong>la</strong>fonds <strong>de</strong><br />
durée, <strong>de</strong> montant sont déterminés par le Cosef qui a accordé <strong>de</strong>s dérogations (<strong>de</strong> durée et <strong>de</strong> montant) dans<br />
le cadre d’expérimentations ;<br />
– les personnes en suren<strong>de</strong>ttement ne sont actuellement pas éligibles au microcrédit personnel garanti, à<br />
l’exception <strong>de</strong> l’expérimentation autorisée par le Cosef, qui sera évaluée fin 2010 ;<br />
– pour l’octroi du microcrédit personnel, il est préférable d’éviter <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> caution, sauf si elle contribue<br />
substantiellement à <strong>la</strong> solvabilité <strong>de</strong> l’emprunteur ;<br />
– s’agissant du recouvrement, le prélèvement automatique sur un compte bancaire est encouragé car il<br />
contribue à une meilleure bancarisation. Le remboursement par octroi <strong>de</strong> découvert bancaire est exclu ;<br />
– en cas d’inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> paiement et dès le premier impayé, le prêteur prend contact avec l’emprunteur et informe<br />
l’accompagnant dans les plus brefs dé<strong>la</strong>is afin que celui-ci puisse analyser <strong>la</strong> situation <strong>de</strong> l’emprunteur. Cette<br />
analyse peut conduire, s’il y a lieu, à une proposition d’aménagement <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> remboursement du prêt ;<br />
– sauf mauvaise foi évi<strong>de</strong>nte, le prêteur est invité à ne pas appliquer <strong>de</strong> pénalité <strong>de</strong> retard ;<br />
– les collectivités locales sont invitées à faire porter particulièrement leur effort en matière <strong>de</strong> microcrédit sur<br />
le financement <strong>de</strong> l’accompagnement ;<br />
– les prêts et l’accompagnement font l’objet <strong>de</strong> rapports permettant d’analyser l’activité, son développement<br />
et ses évolutions.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
• les procédures <strong>de</strong> traitement du<br />
suren<strong>de</strong>ttement (dont le rétablissement<br />
personnel) ;<br />
• l’adaptation du fichier <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong><br />
remboursement <strong>de</strong>s crédits aux particuliers (FICP) ;<br />
• <strong>la</strong> création d’un comité temporaire en<br />
charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> préfiguration d’un registre<br />
Le microcrédit<br />
7
8<br />
Le microcrédit<br />
national <strong>de</strong>s crédits aux particuliers, p<strong>la</strong>cé<br />
sous <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France<br />
(« fichier positif »). L’arrêté du 17 août 2010<br />
portant composition du comité est reproduit<br />
en annexe 10.<br />
En outre, <strong>de</strong>s dispositions particulières en<br />
faveur du microcrédit ont été adoptées sous<br />
forme <strong>de</strong> trois articles (articles 23, 24 et 25) :<br />
• le fonds <strong>de</strong> cohésion sociale, issu <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
loi Borloo, est pérennisé et conforté dans son<br />
rôle <strong>de</strong> garant partiel auprès <strong>de</strong>s prêteurs<br />
et <strong>de</strong> financeur <strong>de</strong> l’accompagnement du<br />
microcrédit ;<br />
• l’obligation pour les établissements<br />
prêteurs <strong>de</strong> faire explicitement figurer<br />
dans leur rapport annuel le montant et les<br />
caractéristiques <strong>de</strong>s microcrédits distribués<br />
sous leur timbre ;<br />
• <strong>la</strong> possibilité nouvelle offerte aux fondations<br />
et associations dédiées au microcrédit,<br />
d’emprunter <strong>de</strong>s fonds auprès <strong>de</strong> personnes<br />
physiques pour financer en France <strong>de</strong>s prêts<br />
à <strong>de</strong>s créateurs ou repreneurs d’entreprise ou<br />
pour réaliser <strong>de</strong>s projets d’insertion.<br />
2| Contexte historique<br />
Le microcrédit a commencé à susciter un fort<br />
intérêt en France dans les années quatre-vingt-dix<br />
à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong> <strong>la</strong> Grameen Bank au<br />
Bang<strong>la</strong><strong>de</strong>sh. Les organisations internationales<br />
ont également essayé au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières<br />
années <strong>de</strong> promouvoir cet instrument pouvant<br />
contribuer au développement et à <strong>la</strong> croissance<br />
économique ; <strong>de</strong>s initiatives dans ce domaine<br />
se sont, par ailleurs, multipliées.<br />
2|1 Une origine lointaine<br />
Le microcrédit n’est pas né avec <strong>la</strong> Grameen<br />
Bank. En effet, dès le quinzième siècle, en<br />
Europe, les monts-<strong>de</strong>-piété créés par les<br />
Franciscains peuvent être considérés comme<br />
4 Cf. <strong>Rapport</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance 2008, encadré 3<br />
exerçant une activité <strong>de</strong> microcrédit (cf. l’article<br />
d’Emmanuel <strong>de</strong> Lutzel dont un <strong>la</strong>rge extrait<br />
est repris en annexe 7). En 1653, un financier<br />
italien, Lorenzo Tonti, crée en France une<br />
nouvelle formule d’épargne sous <strong>la</strong> forme<br />
d’une association d’épargnants, qui donnera<br />
son nom à <strong>la</strong> tontine. Au dix-neuvième siècle,<br />
<strong>de</strong>s institutions nouvelles apparaissent afin<br />
<strong>de</strong> satisfaire les besoins <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions les<br />
plus démunies. Le développement <strong>de</strong>s banques<br />
s’effectuait, jusqu’alors, uniquement au profit<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> bourgeoisie et <strong>de</strong>s milieux d’affaires mais<br />
pas <strong>de</strong> <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion constituée<br />
pour l’essentiel d’ouvriers, <strong>de</strong> paysans, <strong>de</strong><br />
boutiquiers, d’artisans, d’employés ou <strong>de</strong><br />
domestiques.<br />
C’est en Allemagne que le mouvement<br />
mutualiste prend son impulsion notamment<br />
grâce à Friedrich Wilhelm Raiffeisen qui fon<strong>de</strong><br />
en Rhénanie <strong>la</strong> première coopérative <strong>de</strong> crédit<br />
mutuel adaptée aux besoins <strong>de</strong>s paysans.<br />
Hors d’Europe, au Canada, un phi<strong>la</strong>nthrope<br />
catholique, Alphonse Desjardins, constitue,<br />
entre 1900 et 1920, un réseau <strong>de</strong> coopératives<br />
<strong>de</strong> crédit qui s’installent aussi bien dans<br />
les villes que dans les communes rurales,<br />
afin <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s services financiers aux<br />
popu<strong>la</strong>tions ouvrières et rurales exclues du<br />
système bancaire c<strong>la</strong>ssique.<br />
Organisées sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> coopératives<br />
d’épargne et <strong>de</strong> crédit, ces institutions ont<br />
été les précurseurs du mouvement mutualiste<br />
qui a favorisé, dans les pays occi<strong>de</strong>ntaux,<br />
l’émergence d’un système bancaire accessible<br />
à tous 4 .<br />
2|2 L’action fondatrice<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Grameen bank<br />
L’attribution du prix Nobel <strong>de</strong> <strong>la</strong> paix à<br />
Muhammad Yunus, en 2006, a consacré<br />
son action en faveur <strong>de</strong>s plus pauvres par le<br />
biais du microcrédit. Le professeur Yunus<br />
est le fondateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Grameen bank<br />
qui, <strong>de</strong>puis 1976, exerce son activité au<br />
Bang<strong>la</strong><strong>de</strong>sh au profit <strong>de</strong> personnes vivant<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
sous un certain seuil <strong>de</strong> pauvreté. Les crédits<br />
sont, en principe, accordés pour une durée<br />
d’une année et l’originalité du système vient<br />
<strong>de</strong> ce que le débiteur doit appartenir à un<br />
petit groupe en principe <strong>de</strong> cinq personnes<br />
qui vont se porter garantes du remboursement<br />
Encadré 3<br />
les onze principes essentiels <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance<br />
Présentation abrégée<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
du crédit. La solidarité <strong>de</strong>s membres du<br />
groupe permet <strong>de</strong> mettre en p<strong>la</strong>ce un cadre<br />
<strong>de</strong> responsabilité collective qui permet<br />
d’atteindre <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> remboursement<br />
extrêmement satisfaisants. Notons que <strong>la</strong><br />
Grameen Bank favorise une clientèle presque<br />
1. Les pauvres ont besoin <strong>de</strong> toute une gamme <strong>de</strong> services financiers et non pas seulement <strong>de</strong> prêts. Outre le<br />
crédit, ils désirent disposer <strong>de</strong>s produits d’épargne, d’assurance, <strong>de</strong> transfert.<br />
2. La microfinance est un instrument puissant <strong>de</strong> lutte contre <strong>la</strong> pauvreté. Les ménages pauvres utilisent les<br />
services financiers pour augmenter leurs revenus, accumuler <strong>de</strong>s biens et se prémunir contre les chocs extérieurs.<br />
3. La microfinance consiste à mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s systèmes financiers au service <strong>de</strong>s pauvres. La microfinance<br />
ne pourra optimiser son potentiel que si elle est intégrée au cœur du système financier en général d’un pays.<br />
4. Il est possible et nécessaire d’assurer <strong>la</strong> viabilité financière <strong>de</strong>s opérations pour pouvoir toucher un grand<br />
nombre <strong>de</strong> pauvres. à moins d’adopter une politique tarifaire leur permettant <strong>de</strong> couvrir leurs coûts, les<br />
prestataires <strong>de</strong> microfinance seront toujours limités par <strong>la</strong> précarité <strong>de</strong>s subventions offertes par les bailleurs<br />
<strong>de</strong> fonds et les gouvernements.<br />
5. La microfinance implique <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’institutions financières locales permanentes capables d’attirer<br />
<strong>de</strong>s dépôts locaux, <strong>de</strong> les recycler en prêts et <strong>de</strong> fournir d’autres services financiers.<br />
6. Le microcrédit n’est pas toujours <strong>la</strong> solution unique. D’autres types d’assistance peuvent être plus appropriés<br />
pour les popu<strong>la</strong>tions qui sont si démunies qu’elles ne disposent pas <strong>de</strong> revenus ni <strong>de</strong> capacité <strong>de</strong> remboursement.<br />
7. Le p<strong>la</strong>fonnement <strong>de</strong>s taux d’intérêt est néfaste pour les pauvres à qui il rend plus ardu l’accès au crédit. Il est<br />
plus coûteux d’accor<strong>de</strong>r un grand nombre <strong>de</strong> prêts <strong>de</strong> faible montant que quelques gros prêts. Le p<strong>la</strong>fonnement<br />
<strong>de</strong>s taux d’intérêt empêche les institutions <strong>de</strong> microfinance <strong>de</strong> couvrir leurs coûts et, en conséquence, réduit<br />
l’offre <strong>de</strong> crédits disponible pour les pauvres.<br />
8. Les Pouvoirs publics doivent faciliter <strong>la</strong> prestation <strong>de</strong> services financiers, mais non les fournir directement.<br />
Ils ne sont jamais <strong>de</strong> bons prêteurs, mais ils peuvent créer un environnement décisionnel propice.<br />
9. Les financements <strong>de</strong>s bailleurs <strong>de</strong> fonds doivent compléter les capitaux privés, ils ne doivent pas les remp<strong>la</strong>cer.<br />
Ils <strong>de</strong>vraient être une assistance temporaire au démarrage d’une institution jusqu’au moment où elle peut faire<br />
appel à <strong>de</strong>s sources privées <strong>de</strong> financement, telles que les dépôts.<br />
10. Le manque <strong>de</strong> capacités institutionnelles et humaines constitue le principal obstacle. Les bailleurs <strong>de</strong> fonds<br />
<strong>de</strong>vraient consacrer leur assistance au renforcement <strong>de</strong>s capacités.<br />
11. La microfinance obtient ses résultats les meilleurs lorsqu’elle mesure et publie ses résultats. La publication<br />
<strong>de</strong>s états financiers permet aux intervenants d’évaluer les coûts et les bénéfices d’une institution et à celle-ci<br />
d’améliorer sa performance. Il est nécessaire que les IMF publient <strong>de</strong>s rapports exacts et comparables au<br />
sujet <strong>de</strong> leur performance financière (taux <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong>s prêts et <strong>de</strong> recouvrement <strong>de</strong>s coûts) et au<br />
sujet <strong>de</strong> leurs résultats sur le p<strong>la</strong>n social (importance et niveau <strong>de</strong> pauvreté <strong>de</strong> <strong>la</strong> clientèle pauvre <strong>de</strong>sservie).<br />
Note : Texte préparé par le Consutative Group to Assist the Poor (CGAP) et adopté par le G8 en 2004<br />
Le microcrédit<br />
9
10<br />
Le microcrédit<br />
essentiellement féminine (plus <strong>de</strong> 90 %),<br />
plus sensible à <strong>la</strong> promotion du cadre <strong>de</strong><br />
vie <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille. Au préa<strong>la</strong>ble à l’octroi du<br />
crédit, les candidats doivent mémoriser les<br />
règles qu’ils s’engagent à suivre auprès <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> Grameen Bank, parmi lesquelles figurent<br />
<strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification familiale, l’éducation <strong>de</strong>s<br />
enfants et l’interdiction <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ou <strong>de</strong><br />
recevoir une dot en cas <strong>de</strong> mariage 5 .<br />
2|3 Des expériences multiples<br />
à travers le mon<strong>de</strong><br />
Le développement du microcrédit ne se limite<br />
pas toutefois au Bang<strong>la</strong><strong>de</strong>sh et les initiatives<br />
se sont ainsi multipliées à travers le mon<strong>de</strong>.<br />
Dès les années soixante-dix, <strong>de</strong>s mutuelles<br />
d’épargne et <strong>de</strong> crédit sont créées dans les pays<br />
en développement après l’échec <strong>de</strong>s banques<br />
financées par l’ai<strong>de</strong> internationale et les<br />
États. D’autres programmes <strong>de</strong> microcrédits<br />
expérimentaux consentis à <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong><br />
femmes pauvres sont <strong>la</strong>ncés en In<strong>de</strong> (Selfemployed<br />
women’s association, SEWA) ou au<br />
Brésil (ACCION international).<br />
En France, est créée en 1989 l’Association<br />
pour le droit à l’initiative économique (Adie)<br />
par Maria Nowak. Les efforts en faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
promotion du microcrédit se sont renforcés<br />
au cours <strong>de</strong>s dix <strong>de</strong>rnières années.<br />
Suite au premier sommet mondial du<br />
microcrédit <strong>de</strong> Washington en 1997 en<br />
présence du prési<strong>de</strong>nt américain Bill Clinton,<br />
<strong>de</strong> nombreuses initiatives ont été <strong>la</strong>ncées au<br />
p<strong>la</strong>n international. Le Consultative Group<br />
to Assist the Poor (CGAP), qui fédère <strong>de</strong>s<br />
agences <strong>de</strong> développement internationales<br />
et opère à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque mondiale, a<br />
énoncé les onze principes <strong>de</strong>vant prési<strong>de</strong>r<br />
au fonctionnement <strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong><br />
microfinance (cf. encadré 3). Ces principes<br />
ont été approuvés par les pays du G8 lors<br />
du sommet <strong>de</strong> Sea Is<strong>la</strong>nd en juin 2004 dans<br />
le cadre <strong>de</strong> l’adoption d’un p<strong>la</strong>n plus <strong>la</strong>rge<br />
5 Cf. <strong>Rapport</strong> <strong>de</strong> l’observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance <strong>2009</strong>, encadré 5<br />
visant à mobiliser l’entrepreneuriat en vue<br />
d’éradiquer <strong>la</strong> pauvreté.<br />
Les années suivantes ont été primordiales<br />
pour le développement du microcrédit :<br />
• en 2005, avec <strong>la</strong> proc<strong>la</strong>mation par les<br />
Nations unies <strong>de</strong> l’« année internationale<br />
du microcrédit » avec l’objectif <strong>de</strong> mettre en<br />
p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s secteurs financiers participatifs<br />
pour atteindre les Objectifs du millénaire pour<br />
le développement.<br />
• puis, en 2006, <strong>la</strong> désignation <strong>de</strong><br />
Muhammad Yunus en tant que prix Nobel<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Paix.<br />
En effet, ces <strong>de</strong>ux événements internationaux<br />
majeurs, ont donné un écho considérable<br />
et une reconnaissance internationale au<br />
microcrédit. Le <strong>la</strong>ncement <strong>de</strong> multiples<br />
expériences à travers le mon<strong>de</strong> fait désormais<br />
l’objet d’un assez <strong>la</strong>rge consensus.<br />
3| Le microcrédit : un objet<br />
d’attention croissante<br />
Le microcrédit et <strong>la</strong> microfinance font l’objet<br />
d’un intérêt croissant attesté par le très grand<br />
nombre <strong>de</strong> rapports et <strong>de</strong> colloques ayant<br />
trait à ce thème. Parmi les contributions<br />
d’importance, il faut d’abord citer <strong>la</strong> mission<br />
sur le développement du microcrédit en France<br />
effectuée par l’Inspection générale <strong>de</strong>s Finances<br />
(IGF) à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du ministre <strong>de</strong> l’Économie,<br />
<strong>de</strong> l’Industrie et <strong>de</strong> l’Emploi qui a donné lieu<br />
à <strong>la</strong> publication d’un rapport au début <strong>de</strong><br />
l’année 2010. Le Conseil économique et social<br />
a également réalisé un rapport sur le même<br />
thème. Parmi les manifestations organisées,<br />
on peut citer le forum Convergences dont <strong>la</strong><br />
troisième session a eu lieu en mai 2010 et<br />
a rassemblé plus <strong>de</strong> mille experts qui ont<br />
principalement débattu <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance dans<br />
le mon<strong>de</strong>. à cette occasion, <strong>la</strong> première livraison<br />
d’un « baromètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance » a été<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Encadré 4<br />
le microcrédit :<br />
conclusions d’une mission <strong>de</strong> l’inspection générale <strong>de</strong>s finances<br />
Le ministre <strong>de</strong> l’Économie, <strong>de</strong> l’Industrie et <strong>de</strong> l’Emploi a chargé le 19 août <strong>2009</strong> l’Inspection générale <strong>de</strong>s Finances<br />
(IGF) d’une évaluation <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> l’économie solidaire. Les conclusions <strong>de</strong> ce rapport, remises en décembre <strong>2009</strong>,<br />
ont notamment servi <strong>de</strong> support aux discussions à l’Assemblée nationale re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> loi sur le crédit à <strong>la</strong><br />
consommation. Focalisé sur le microcrédit et <strong>la</strong> microfinance, le rapport débouche sur cinq constats majeurs :<br />
– il n’existe aucune définition légale ou réglementaire du terme « microcrédit » qui est parfois utilisé <strong>de</strong><br />
façon impropre dès lors que sont octroyés <strong>de</strong> petits crédits à vocation plus ou moins sociale. En France, l’État<br />
donne une définition implicite du microcrédit en fixant les conditions que doivent remplir les associations qui<br />
le distribuent et en définissant les règles <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>s fonds qui le garantissent ;<br />
– l’activité s’est développée sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> dispositifs locaux, publics ou privés.<br />
Ce foisonnement d’initiatives, certes justifié par l’urgence sociale, a débouché sur une situation d’ensemble<br />
peu lisible d’autant que l’information sur l’offre apparaît assez mal structurée ;<br />
– <strong>de</strong>s modèles économiques différents coexistent. Certes, l’impossibilité d’atteindre l’équilibre financier<br />
dans le cas <strong>de</strong>s activités d’accompagnement et <strong>de</strong> prêt d’honneur, qui ne dégagent aucun produit, est un<br />
sentiment partagé. En revanche, l’association pour le droit à l’initiative (Adie), principal acteur du secteur, vise<br />
l’équilibre <strong>de</strong> son activité <strong>de</strong> crédit, hors accompagnement, à partir <strong>de</strong> 2013. D’autres institutions (Créa-Sol 1 ,<br />
CSDL) estiment, au contraire, que l’atteinte du point mort est impossible s’agissant d’une activité à vocation<br />
principalement sociale. Pour leur part, les banques n’isolent pas ce segment <strong>de</strong> clientèle et aucun suivi particulier<br />
en termes <strong>de</strong> rentabilité n’est effectué. Ces approches différentes ont <strong>de</strong>s répercussions importantes sur les<br />
taux pratiqués puisque l’Adie applique <strong>de</strong>s taux compatibles, peu ou prou, avec l’équilibre financier alors que<br />
d’autres associations affichent <strong>de</strong>s taux faibles en privilégiant une approche sociale, voire morale ;<br />
– <strong>la</strong> distribution du « microcrédit personnel » n’est pas c<strong>la</strong>irement encadrée. Initialement conçu comme un<br />
crédit <strong>de</strong>stiné à trouver une activité ou à se maintenir en situation d’employabilité, il finance également <strong>de</strong>s<br />
dépenses diverses (domaine médical, équipements ménagers), certes justifiables, mais qui éten<strong>de</strong>nt sensiblement<br />
le champ initial ;<br />
– <strong>la</strong> légitimité du secteur du microcrédit professionnel et personnel est avérée. D’une taille infime, l’utilité<br />
sociale et économique <strong>de</strong> l’outil est remarquable en termes <strong>de</strong> création ou <strong>de</strong> maintien d’emploi.<br />
Partant du principe que <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> microcrédits va s’accroître, l’IGF a formulé diverses recommandations.<br />
La première consiste à mettre au point <strong>de</strong>s indicateurs d’activité et outils d’évaluation afin d’appréhen<strong>de</strong>r<br />
correctement le développement <strong>de</strong> l’activité au niveau national. Ensuite, l’IGF, dans le cas du microcrédit personnel,<br />
propose que les opérateurs veillent à ce que le crédit alloué améliore effectivement « le reste pour vivre » pour<br />
éviter tout suren<strong>de</strong>ttement. Ensuite, il importe d’accroitre <strong>la</strong> lisibilité <strong>de</strong>s dispositifs d’accompagnement par<br />
le bénéficiaire, notamment en coordonnant l’action <strong>de</strong>s différents réseaux et aussi <strong>de</strong> simplifier le système<br />
organisant les fonds <strong>de</strong> garantie.<br />
Enfin, il apparaît nécessaire <strong>de</strong> rechercher une implication supérieure <strong>de</strong>s banques qui connaissent assez<br />
mal les réseaux accompagnants et les bénéficiaires potentiels <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> crédits. Pour ce<strong>la</strong>, les banques<br />
pourraient être amenées à fournir <strong>de</strong>s indicateurs d’activité concernant le public concerné par le microcrédit<br />
professionnel ou personnel. à terme, l’objectif doit être <strong>de</strong> favoriser <strong>la</strong> bancarisation <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions pour<br />
l’instant exclues <strong>de</strong> l’accès au crédit.<br />
1 Créa-Sol est un comptoir dédié au microcrédit créé par <strong>la</strong> caisse d’épargne Provence-Alpes-Corse et Côte d’Azur.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Le microcrédit<br />
11
12<br />
Le microcrédit<br />
réalisée ; il a vocation à évaluer et contribuer<br />
à <strong>la</strong> notoriété <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance en France.<br />
4| Les travaux <strong>de</strong> définition<br />
du microcrédit<br />
4|1 Les enjeux<br />
L’absence <strong>de</strong> définition précise du microcrédit<br />
en France ne permet pas un recensement<br />
normalisé ni une mesure précise <strong>de</strong>s encours<br />
et <strong>de</strong> <strong>la</strong> production <strong>de</strong> microcrédits, en<br />
particulier ceux émanant du secteur bancaire.<br />
En outre, <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce du statut <strong>de</strong><br />
l’autoentrepreneur suite à <strong>la</strong> loi LME et le<br />
développement progressif du microcrédit ont<br />
justifié <strong>de</strong> disposer d’une vision statistique<br />
d’ensemble puisque, à l’heure actuelle, seule<br />
<strong>la</strong> CDC recense les microcrédits faisant l’objet<br />
d’une garantie par le FCS.<br />
Conscient <strong>de</strong>s <strong>la</strong>cunes existantes, le Conseil<br />
national <strong>de</strong> l’information statistique (CNIS,<br />
cf. encadré 5) a mis en p<strong>la</strong>ce un groupe <strong>de</strong><br />
travail en septembre <strong>2009</strong>, au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
commission Système financier et financement<br />
<strong>de</strong> l’économie. Il regroupe <strong>de</strong>s représentants<br />
<strong>de</strong>s banques, <strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong> microfinance,<br />
<strong>de</strong>s associations, <strong>de</strong> <strong>la</strong> CDC, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong><br />
France, <strong>de</strong> <strong>la</strong> direction générale du Trésor<br />
et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Politique économique (DGTPE) et<br />
<strong>de</strong> l’Institut national <strong>de</strong> <strong>la</strong> statistique et <strong>de</strong>s<br />
étu<strong>de</strong>s économiques (INSEE) et s’est vu fixer<br />
les objectifs suivants :<br />
• l’é<strong>la</strong>boration d’une définition c<strong>la</strong>ire et<br />
opérationnelle du microcrédit, à caractère<br />
professionnel et personnel lorsqu’il favorise<br />
l’employabilité ;<br />
• <strong>la</strong> constitution d’une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> collecte<br />
permettant le recensement <strong>de</strong> l’information<br />
statistique sur le microcrédit ;<br />
• l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s microentreprises et notamment<br />
<strong>de</strong>s autoentrepreneurs.<br />
La contribution <strong>de</strong> ce groupe <strong>de</strong> travail<br />
pourrait être précieuse pour parvenir à une<br />
définition stabilisée du microcrédit en France,<br />
souhaitée par tous les acteurs concernés,<br />
et facilitant l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> statistiques<br />
homogènes. Même si <strong>de</strong>s éléments provisoires<br />
<strong>de</strong> définition distinguant le microcrédit<br />
professionnel du microcrédit personnel, ont<br />
été adoptés dès mars 2010, certains points<br />
sont à finaliser :<br />
• au p<strong>la</strong>n européen, le microcrédit est<br />
notamment défini comme un concours<br />
inférieur à 25 000 euros accordé à <strong>de</strong>s<br />
entreprises employant moins <strong>de</strong> dix sa<strong>la</strong>riés.<br />
Cette définition n’inclut pas <strong>la</strong> notion<br />
d’accompagnement, qui est pourtant<br />
reconnue comme essentielle en France ;<br />
• les prêts d’honneur ne sont pas<br />
unanimement considérés comme <strong>de</strong>s<br />
opérations <strong>de</strong> microcrédits. Le groupe <strong>de</strong><br />
travail du CNIS fait d’ailleurs face à <strong>de</strong>s<br />
difficultés pour trouver un terme idoine pour<br />
qualifier les prêts faits aux entrepreneurs à<br />
titre gratuit ;<br />
• le fait qu’existent fréquemment <strong>de</strong>s<br />
financements complémentaires aux<br />
microcrédits est également une source <strong>de</strong><br />
difficulté pour délimiter leurs champs exacts.<br />
4|2 Définition du microcrédit<br />
proposée par le groupe <strong>de</strong> travail<br />
Le groupe <strong>de</strong> travail du CNIS a proposé<br />
trois définitions au microcrédit en distinguant<br />
les approches personnelle et professionnelle.<br />
4|2|1 Le microcrédit professionnel<br />
Deux types <strong>de</strong> microcrédits professionnels<br />
ont été i<strong>de</strong>ntifiés, à savoir les microcrédits<br />
professionnels à « caractère général » et ceux<br />
ayant un « caractère <strong>de</strong> fonds propres ».<br />
Le microcrédit professionnel doit respecter un<br />
certain nombre <strong>de</strong> critères tant sur le crédit<br />
en lui-même que sur <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> <strong>la</strong> société<br />
qui le sollicite.<br />
Ainsi, le microcrédit doit, avant tout, être<br />
un crédit échéancé d’un montant inférieur<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
à 25 000 euros, accordé à titre onéreux par<br />
un établissement <strong>de</strong> crédit ou une association<br />
spécialisée. Une <strong>de</strong>s composantes essentielles<br />
du microcrédit est l’accompagnement.<br />
Concernant les caractéristiques propres<br />
à l’entreprise, celle-ci doit avoir moins <strong>de</strong><br />
cinq ans d’existence, être constituée <strong>de</strong> moins<br />
<strong>de</strong> dix sa<strong>la</strong>riés et son chiffre d’affaires (ou total<br />
<strong>de</strong> bi<strong>la</strong>n) doit être inférieur à 2 millions d’euros.<br />
En outre, une catégorie spécifique a été<br />
introduite pour traiter les prêts d’honneur,<br />
dénommés « microcrédits à caractère <strong>de</strong><br />
Encadré 5<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
fonds propres ». Ces <strong>de</strong>rniers disposent <strong>de</strong>s<br />
mêmes caractéristiques que les microcrédits<br />
c<strong>la</strong>ssiques, à ceci près qu’ils peuvent être<br />
accordés à titre gratuit et qu’ils sont<br />
conditionnés à l’obtention d’un financement<br />
bancaire complémentaire.<br />
L’accompagnement <strong>de</strong>s microcrédits<br />
professionnels peut être mené par<br />
l’association qui accor<strong>de</strong> le crédit ou apporte<br />
sa garantie (ex : l’Adie) ou un autre « opérateur<br />
d’accompagnement » (comme France Initiative,<br />
les boutiques <strong>de</strong> gestion, le réseau Entreprendre,<br />
France Active, ou les chambres <strong>de</strong>s métiers…).<br />
le conseil national <strong>de</strong> l’information statistique :<br />
un dispositif au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> statistique publique<br />
Le Conseil national <strong>de</strong> l’information statistique (CNIS) est l’une <strong>de</strong>s trois institutions <strong>de</strong> <strong>la</strong> statistique publique,<br />
dont le cadre institutionnel a été re<strong>de</strong>ssiné par <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> l’Économie du 4 août 2008 et <strong>de</strong>ux<br />
décrets d’application en <strong>2009</strong>. La statistique publique comprend désormais trois organes :<br />
– le Service statistique public (SSP),<br />
– l’Autorité <strong>de</strong> <strong>la</strong> statistique publique,<br />
– le CNIS.<br />
Le service statistique public regroupe l’Institut national <strong>de</strong> <strong>la</strong> statistique et <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s économiques (INSEE)<br />
et les services statistiques ministériels. D’après <strong>la</strong> loi, les statistiques publiques sont les informations issues<br />
d’enquêtes statistiques dont <strong>la</strong> liste paraît chaque année au Journal officiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> République française. Il s’agit<br />
également <strong>de</strong>s informations issues <strong>de</strong> l’exploitation, à <strong>de</strong>s fins d’information générale, <strong>de</strong> données collectées<br />
à d’autres fins par <strong>de</strong>s administrations, <strong>de</strong>s organismes publics ou <strong>de</strong>s organismes privés chargés d’une<br />
mission <strong>de</strong> service public.<br />
L’Autorité <strong>de</strong> <strong>la</strong> statistique publique, <strong>de</strong>rnière instance créée, répond à <strong>la</strong> préoccupation d’asseoir l’indépendance<br />
<strong>de</strong>s statisticiens publics, affirmée dans <strong>la</strong> loi, à l’exemple <strong>de</strong> ce qui existait déjà dans certains pays européens.<br />
Elle a pour mission <strong>de</strong> veiller à l’application <strong>de</strong>s principes inscrits dans le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> bonnes pratiques <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> statistique européenne édicté en 2005. Elle s’assure en particulier que les principes d’indépendance<br />
professionnelle, d’objectivité, d’impartialité, <strong>de</strong> pertinence et <strong>de</strong> qualité sont respectés dans chacune <strong>de</strong>s étapes<br />
<strong>de</strong> conception, <strong>de</strong> production et <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong> <strong>la</strong> statistique publique.<br />
Le CNIS a pour rôle d’organiser <strong>la</strong> concertation entre les producteurs et les utilisateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> statistique publique,<br />
<strong>de</strong>s problématiques à traiter jusqu’au bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s enquêtes réalisées. Le CNIS produit chaque année un rapport<br />
d’activité présentant non seulement le bi<strong>la</strong>n détaillé du suivi <strong>de</strong>s avis formulés l’année précé<strong>de</strong>nte, mais aussi<br />
le bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong> l’exécution par les services producteurs <strong>de</strong> leur programme <strong>de</strong> travail annuel.<br />
Le microcrédit<br />
13
14<br />
Le microcrédit<br />
4|2|2 Le microcrédit personnel (ou social)<br />
Le microcrédit personnel est défini comme un<br />
crédit échéancé, à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s personnes<br />
accédant difficilement au financement. Il doit<br />
faciliter l’employabilité ou l’insertion sociale.<br />
Le crédit, accordé par un établissement <strong>de</strong><br />
crédit ou une association spécialisée, doit être<br />
d’un montant inférieur à 3 000 euros et porter<br />
sur une durée inférieure à trente-six mois.<br />
Le microcrédit personnel peut être accordé à titre<br />
onéreux ou non, cependant l’accompagnement<br />
est une caractéristique essentielle.<br />
4|2|3 Collecte <strong>de</strong> l’information statistique<br />
Il a été préconisé <strong>de</strong> collecter <strong>de</strong>s données<br />
spécifiques au microcrédit, en se servant <strong>de</strong><br />
l’enquête trimestrielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France<br />
menée auprès <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit.<br />
Ainsi, cette enquête <strong>de</strong>vrait être complétée<br />
par <strong>de</strong>s interrogations spécifiques concernant<br />
par exemple <strong>la</strong> garantie, l’accompagnement,<br />
<strong>la</strong> date <strong>de</strong> création <strong>de</strong> l’entreprise, le<br />
chiffre d’affaires, le sexe, l’âge, <strong>la</strong> situation<br />
matrimoniale et professionnelle, le type <strong>de</strong><br />
logement. Cette enquête spécifique serait<br />
effectuée sur un échantillon <strong>de</strong> banques<br />
étalonné une fois par an et étendue aux<br />
associations accordant <strong>de</strong>s microcrédits.<br />
5| Les acteurs<br />
Le microcrédit extrabancaire est le seul<br />
à faire l’objet d’une définition légis<strong>la</strong>tive<br />
et réglementaire en France qui permet<br />
<strong>de</strong> délimiter le champ d’intervention <strong>de</strong>s<br />
associations habilitées. En revanche,<br />
au niveau européen, le microcrédit est<br />
défini comme un concours, d’un montant<br />
maximal <strong>de</strong> 25 000 euros, <strong>de</strong>stiné soit à<br />
<strong>de</strong>s microentreprises (c’est-à-dire moins<br />
<strong>de</strong> dix sa<strong>la</strong>riés) soit à <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions<br />
défavorisées souhaitant travailler pour leur<br />
propre compte mais qui n’ont pas accès aux<br />
services bancaires traditionnels.<br />
En France le seul seuil cité est celui du<br />
décret du 30 avril 2002 repris dans le<br />
décret n° <strong>2009</strong>-682 du 12 juin <strong>2009</strong> portant<br />
extension <strong>de</strong> l’habilitation <strong>de</strong>s associations<br />
et <strong>de</strong>s fondations à pratiquer certaines<br />
opérations <strong>de</strong> crédit. Ce <strong>de</strong>rnier prévoit un<br />
p<strong>la</strong>fonnement à 10 000 euros par participant<br />
ou par entreprise pour un projet <strong>de</strong> création ou<br />
<strong>de</strong> développement d’entreprises dont <strong>la</strong> taille<br />
n’excè<strong>de</strong> pas trois sa<strong>la</strong>riés ou à 3 000 euros<br />
par personne physique pour <strong>la</strong> réalisation<br />
d’un projet d’insertion. Ces dispositions ne<br />
qualifient en rien les seuils <strong>de</strong>s microcrédits<br />
octroyés par les réseaux bancaires.<br />
5|1 Les acteurs institutionnels<br />
5|1|1 L’action <strong>de</strong> l’État<br />
La puissance publique soutient les différents<br />
acteurs du microcrédit, notamment par le<br />
versement <strong>de</strong> subventions permettant d’assurer<br />
le fonctionnement <strong>de</strong>s différents réseaux<br />
d’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> création d’entreprise, notamment<br />
l’Adie, France Active et France Initiative<br />
(cf. tableau 1). Ces financements sont globaux et<br />
s’inscrivent dans le cadre <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s à <strong>la</strong> création<br />
d’entreprise ; aussi ne peuvent-ils être une<br />
mesure <strong>de</strong> l’intervention publique au bénéfice<br />
<strong>de</strong>s acteurs du microcrédit. Une partie <strong>de</strong> ces<br />
ai<strong>de</strong>s provient <strong>de</strong> l’Union européenne à travers<br />
le Fonds social européen (FSE). à l’avenir, cette<br />
dotation FSE <strong>de</strong>vrait être réduite.<br />
L’apport <strong>de</strong> l’État vient <strong>de</strong> canaux variés<br />
puisqu’il existe <strong>de</strong> multiples conventions<br />
<strong>de</strong> financement avec les principaux réseaux<br />
<strong>de</strong> financement ou d’accompagnement à<br />
Tableau 1<br />
Soutien <strong>de</strong> l’État et <strong>de</strong>s établissements<br />
publics aux acteurs du microcrédit<br />
(en millions d’euros)<br />
2006 2007 2008<br />
Adie<br />
France<br />
4,35 4,69 4,03<br />
Active<br />
France<br />
3,8 3,52 4,1<br />
Initiative<br />
<strong>Réseau</strong> <strong>de</strong>s<br />
6,99 7,1 6,21<br />
Boutiques<br />
<strong>de</strong> gestion<br />
6,99 6,54 7,8<br />
Total 22,13 22,88 22,14<br />
Source : <strong>Rapport</strong> <strong>de</strong> l’Inspection générale <strong>de</strong>s Finances (<strong>2009</strong>),<br />
Le microcrédit<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Schéma 1<br />
Système <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong> l’État<br />
Secours catholique<br />
Parcours confiance<br />
Expérimentations<br />
État<br />
Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale<br />
Fogefi<br />
FGIE<br />
FGIF<br />
FGAP<br />
FGES<br />
France Active<br />
<strong>la</strong> création d’entreprise (cf. schéma 1). Le<br />
dispositif principal est constitué par Nacre<br />
(nouvel accompagnement pour <strong>la</strong> création<br />
et <strong>la</strong> reprise d’entreprises) piloté par le<br />
ministère en charge <strong>de</strong> l’Emploi et qui s’est<br />
substitué <strong>de</strong>puis le 1 er janvier <strong>2009</strong> aux ai<strong>de</strong>s<br />
E<strong>de</strong>n (encouragement au développement<br />
d’entreprises nouvelles). Il permet l’accès aux<br />
conseils d’organismes <strong>la</strong>bellisés par l’État et<br />
<strong>la</strong> CDC dans chaque région. Ces organismes et<br />
le créateur-repreneur d’entreprise concluent<br />
un contrat qui peut prévoir :<br />
• <strong>la</strong> possibilité d’acheter <strong>de</strong>s expertises<br />
spécialisées avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’État, afin<br />
d’optimiser <strong>la</strong> préparation et le développement<br />
<strong>de</strong> l’entreprise ;<br />
• un appui systématique pour obtenir un<br />
partenariat avec une banque ;<br />
• un prêt à taux zéro qui peut être accordé<br />
pour favoriser <strong>la</strong> création ou <strong>la</strong> reprise d’une<br />
entreprise. Ce prêt, pouvant aller jusqu’à<br />
10 000 euros, est combiné avec un prêt<br />
bancaire.<br />
Nacre vise à renforcer <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong><br />
l’accompagnement <strong>de</strong>s créateurs-repreneurs<br />
d’entreprise. Il est <strong>de</strong>stiné à ai<strong>de</strong>r<br />
20 000 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emploi et bénéficiaires<br />
<strong>de</strong> minima sociaux par an.<br />
Fonds Gal<strong>la</strong>nd 1<br />
Fonds Gal<strong>la</strong>nd 2<br />
Fonds Gal<strong>la</strong>nd ...<br />
Source : <strong>Rapport</strong> <strong>de</strong> l’Inspection générale <strong>de</strong>s Finances (<strong>2009</strong>), Le microcrédit<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Oséo Garantie<br />
Garantie prêts à <strong>la</strong> création<br />
d'entreprise<br />
Garantie prêt d'honneur<br />
Garantie très petites entreprises<br />
Contregarantie<br />
Les pouvoirs publics interviennent également<br />
dans l’abon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> prêts<br />
d’honneur qui permettent <strong>de</strong> mobiliser<br />
<strong>de</strong>s prêts bancaires. L’État intervient assez<br />
marginalement dans ce domaine dans<br />
lequel <strong>la</strong> CDC et les collectivités locales<br />
sont en première ligne en ce qui concerne le<br />
financement <strong>de</strong>s prêts d’honneur (accordés<br />
par exemple par France Initiative). Les fonds<br />
<strong>de</strong> prêt d’honneur sont également abondés<br />
par l’Europe, les chambres <strong>de</strong> commerce<br />
et les partenaires privés. à cet égard, les<br />
établissements financiers, notamment les<br />
caisses d’épargne, ont une part significative<br />
(un tiers environ) du fonds géré par l’Adie,<br />
mais beaucoup plus faible au niveau <strong>de</strong><br />
France Initiative.<br />
L’offre <strong>de</strong> garanties publiques a été décisive<br />
dans le développement du microcrédit en<br />
France, notamment à travers le FCS. Celui-ci<br />
a trois volets d’action :<br />
• le microcrédit professionnel par <strong>la</strong> garantie<br />
<strong>de</strong> prêts à <strong>de</strong>s chômeurs ou titu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong><br />
minima sociaux créant leur entreprise ;<br />
• le microcrédit personnel par <strong>la</strong> garantie <strong>de</strong>s<br />
prêts à <strong>de</strong>s personnes physiques et morales à<br />
<strong>de</strong>s fins sociales ;<br />
• l’accompagnement <strong>de</strong>s bénéficiaires.<br />
Le microcrédit<br />
15
16<br />
Le microcrédit<br />
Le microcrédit personnel s’est déployé sous<br />
l’impulsion du FCS qui a repris un dispositif<br />
se fondant sur une logique partenariale<br />
entre les associations d’accompagnants et<br />
les banques. Le FCS intervient en garantie<br />
<strong>de</strong>s prêts délivrés par <strong>de</strong>s établissements<br />
financiers qui bénéficient d’un agrément<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> CDC.<br />
5|1|2 Le rôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s dépôts<br />
et consignations<br />
La CDC tient un rôle essentiel dans le<br />
paysage du microcrédit en France. Sur <strong>la</strong><br />
pério<strong>de</strong> 2008-2012, l’intervention <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
CDC a été formalisée par <strong>la</strong> signature <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
convention Agir pour l’emploi avec l’État en<br />
mars 2008. La coopération se matérialise<br />
par <strong>la</strong> mise en œuvre du dispositif Nacre et<br />
par un soutien financier et un appui aux<br />
réseaux d’ai<strong>de</strong>s aux créateurs. Bien que<br />
n’octroyant pas directement <strong>de</strong> concours, elle<br />
gère le FCS pour le compte <strong>de</strong> l’État et, par ce<br />
biais, apporte sa garantie aux établissements<br />
financiers et aux associations agréées qui<br />
accor<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s microfinancements. La CDC<br />
subventionne, par ailleurs, les associations<br />
accompagnantes et assure le financement<br />
<strong>de</strong>s acteurs sociaux ; enfin elle abon<strong>de</strong>, sur<br />
ses fonds propres, le financement <strong>de</strong> diverses<br />
actions dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance.<br />
L’engagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> CDC auprès <strong>de</strong>s acteurs<br />
du microcrédit et <strong>de</strong> <strong>la</strong> création d’entreprise<br />
date <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> vingt ans. Elle est un acteur<br />
incontournable du secteur tant par les<br />
financements qu’elle octroie que par sa<br />
connaissance <strong>de</strong>s acteurs. En particulier, <strong>la</strong><br />
direction du Développement territorial et du<br />
réseau (DDTR), au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> CDC, a pour mission<br />
<strong>de</strong> contribuer à <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> développement<br />
<strong>de</strong>s territoires, en accompagnement <strong>de</strong>s acteurs<br />
publics (État, collectivités).<br />
Financement <strong>de</strong>s entreprises<br />
Les actions engagées en faveur du<br />
développement <strong>de</strong>s TPE et PME relèvent,<br />
notamment <strong>de</strong>s engagements envers l’État<br />
qui sont inscrits dans <strong>la</strong> convention Agir pour<br />
l’emploi. La CDC accompagne, sur ses fonds<br />
propres (environ 40 millions d’euros par an),<br />
<strong>la</strong> création-transmission <strong>de</strong> TPE ainsi que les<br />
initiatives locales créatrices d’emplois dans<br />
le domaine <strong>de</strong> l’économie sociale. Elle le fait<br />
sous <strong>de</strong>ux formes complémentaires :<br />
• en appor tant <strong>de</strong> s re s source s<br />
d’investissement aux grands réseaux d’ai<strong>de</strong><br />
à <strong>la</strong> création d’entreprise et <strong>de</strong> l’économie<br />
sociale et solidaire ;<br />
• en contribuant à <strong>la</strong> professionnalisation,<br />
à <strong>la</strong> qualification et au développement <strong>de</strong> ces<br />
réseaux, notamment dans les territoires en<br />
difficulté, en accompagnement <strong>de</strong>s politiques<br />
publiques.<br />
Appui à <strong>la</strong> création d’entreprise<br />
La CDC est le partenaire privilégié <strong>de</strong>s grands<br />
réseaux associatifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> création d’entreprise<br />
intervenant en accompagnement (boutiques<br />
<strong>de</strong> gestion) et-ou en financement sous forme<br />
<strong>de</strong> prêts d’honneur (France Initiative,<br />
Adie et réseau Entreprendre). Ces réseaux<br />
ont connu une croissance <strong>de</strong> leur activité<br />
en <strong>2009</strong>, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 8 % (en termes <strong>de</strong><br />
nombre <strong>de</strong> créations d’entreprise). Au total,<br />
le soutien financier <strong>de</strong> <strong>la</strong> CDC a contribué à<br />
<strong>la</strong> création <strong>de</strong> 25 000 entreprises, totalisant<br />
45 600 emplois. En 2010, les prévisions<br />
tablent sur une croissance plus faible du<br />
nombre d’entreprises accompagnées.<br />
Appui à l’économie sociale et solidaire<br />
L’économie sociale et solidaire représente, en<br />
moyenne, 10 % <strong>de</strong> l’emploi sa<strong>la</strong>rié national<br />
peu « délocalisable » et très impliqué dans<br />
les logiques <strong>de</strong> développement territorial.<br />
Ce secteur, notamment le milieu associatif,<br />
le secteur du handicap et l’insertion par<br />
l’économie, intéresse tout particulièrement<br />
<strong>la</strong> CDC, en raison <strong>de</strong> son potentiel <strong>de</strong> création<br />
ou <strong>de</strong> maintien <strong>de</strong> l’emploi. En <strong>2009</strong>,<br />
<strong>la</strong> CDC a ainsi soutenu <strong>la</strong> consolidation<br />
économique et financière du secteur à travers<br />
<strong>de</strong>ux dispositifs :<br />
• le réseau <strong>de</strong>s cent quatre dispositifs locaux<br />
d’accompagnement (DLA) qui apportent,<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
chaque année, un diagnostic <strong>de</strong> situation ainsi<br />
qu’une expertise spécialisée et professionnelle<br />
à près <strong>de</strong> 7 000 associations.<br />
• Les outils financiers mis en p<strong>la</strong>ce par France<br />
Active et son réseau <strong>de</strong> trente neuf fonds<br />
présents sur l’ensemble du territoire qui ont<br />
contribué à <strong>la</strong> création ou à <strong>la</strong> consolidation <strong>de</strong><br />
18 000 emplois en <strong>2009</strong> : 34 millions d’euros<br />
<strong>de</strong> garanties d’emprunt bancaire apportées à<br />
2 500 microentreprises, 19 millions d’euros<br />
d’apport en quasi-fonds propres à<br />
575 structures <strong>de</strong> l’économie sociale.<br />
Déploiement <strong>de</strong> p<strong>la</strong>tes-formes régionales CDC-Oséo<br />
Les directions régionales <strong>de</strong> <strong>la</strong> CDC ont<br />
pour objectif <strong>de</strong> créer, en partenariat avec<br />
Oséo, <strong>de</strong>s « p<strong>la</strong>tes-formes <strong>de</strong> financement ».<br />
Ces structures informelles ont pour mission<br />
d’orienter les entreprises en recherche <strong>de</strong> fonds<br />
vers les outils adéquats et d’assurer un suivi<br />
<strong>de</strong> ces <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s. Ces dispositifs réunissent<br />
localement les acteurs du développement<br />
économique (Oséo, conseils régionaux, CDC<br />
Entreprise et autres acteurs en p<strong>la</strong>ce…). Déjà<br />
huit p<strong>la</strong>tes-formes ont été <strong>la</strong>ncées et <strong>de</strong>s<br />
initiatives simi<strong>la</strong>ires sont en cours <strong>de</strong> mise<br />
en p<strong>la</strong>ce dans toutes les autres régions.<br />
Gestion du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale<br />
Le FCS a été créé par <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> programmation<br />
pour <strong>la</strong> cohésion sociale du 18 janvier 2005<br />
(article 80-III) pour « garantir à <strong>de</strong>s fins<br />
sociales <strong>de</strong>s prêts à <strong>de</strong>s personnes physiques<br />
ou morales et <strong>de</strong>s prêts à <strong>de</strong>s chômeurs ou<br />
titu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong>s minima sociaux créant leur<br />
entreprise ». L’État a confié <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong><br />
ce fonds à <strong>la</strong> CDC, par convention signée le<br />
5 avril 2005.<br />
Le microcrédit professionnel<br />
Sur le compartiment « professionnel », le<br />
FCS intervient essentiellement en dotation<br />
<strong>de</strong> fonds <strong>de</strong> garantie préexistants, qu’il<br />
s’agisse <strong>de</strong>s trois fonds <strong>de</strong> garantie d’État dit<br />
du Fonds <strong>de</strong> garantie pour l’entrepreneuriat<br />
féminin et l’insertion (Fogefi) : Fonds<br />
<strong>de</strong> garantie pour les femmes créatrices<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
d’entreprises — FGIF, Fonds <strong>de</strong> garantie<br />
pour les associations intermédiaires et<br />
les entreprises d’insertion — FGIE, Fonds<br />
<strong>de</strong> garantie pour le développement <strong>de</strong>s<br />
ateliers protégés employant <strong>de</strong>s personnes<br />
handicapées — FGAP, ou <strong>de</strong>s fonds régionaux<br />
bénéficiant <strong>de</strong> codotations <strong>de</strong>s collectivités<br />
locales (fonds « loi Gal<strong>la</strong>nd »).<br />
La dotation du FCS aux fins d’assurer <strong>la</strong><br />
montée en puissance <strong>de</strong> ces dispositifs s’est<br />
élevée en <strong>2009</strong> à 8,6 millions d’euros (contre<br />
12 millions d’euros l’année précé<strong>de</strong>nte),<br />
auxquels il faut ajouter 750 000 euros<br />
dédiés aux fonctions d’accompagnement et<br />
<strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s personnels <strong>de</strong>s réseaux<br />
distributeurs. Par ailleurs, une première<br />
enveloppe <strong>de</strong> 8 millions d’euros a été mise<br />
en réserve pour garantir <strong>la</strong> couverture <strong>de</strong>s<br />
prêts Nacre.<br />
Cette moindre dotation ne reflète en rien<br />
le rythme d’activité <strong>de</strong>s fonds, ainsi qu’en<br />
témoignent les chiffres relevés par France<br />
Active Garantie qui estime à plus <strong>de</strong> 17 000<br />
(soit une progression <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 15 %)<br />
le nombre <strong>de</strong> projets ayant bénéficié <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
garantie du FCS en <strong>2009</strong>. En montant, <strong>la</strong><br />
croissance est plus significative encore :<br />
l’effort <strong>de</strong> garantie approche les 70 millions<br />
d’euros (+ 30 %), pour un effet <strong>de</strong> levier<br />
toujours significatif sur les prêts bancaires<br />
ou extra-bancaires (Adie notamment) : près<br />
<strong>de</strong> 130 millions d’euros <strong>de</strong> financements aux<br />
microentrepreneurs et entreprises solidaires.<br />
La mise en œuvre du dispositif « Nacre » dans<br />
le courant <strong>de</strong> l’année <strong>2009</strong> est bien entendu<br />
un facteur qui explique partiellement un<br />
tel niveau <strong>de</strong> croissance. Au 31 décembre,<br />
21 756 créateurs-repreneurs étaient<br />
ainsi entrés dans le dispositif. Au total,<br />
7 621 porteurs <strong>de</strong> projet s’étaient ainsi vus<br />
accor<strong>de</strong>r un prêt Nacre pour un montant total<br />
<strong>de</strong> 40 millions d’euros. L’impact, en termes<br />
d’emplois, <strong>de</strong> l’action du FCS est fortement<br />
concentré sur les microentrepreneurs. Sur les<br />
quelque 26 000 emplois créés ou consolidés<br />
par l’intervention du FCS en <strong>2009</strong> (13 % <strong>de</strong> plus<br />
qu’en 2008), <strong>de</strong>ux tiers environ concernent <strong>la</strong><br />
création d’emploi par les microentrepreneurs,<br />
Le microcrédit<br />
17
18<br />
Le microcrédit<br />
alors que le développement <strong>de</strong>s entreprises<br />
solidaires contribue à hauteur du reste à cet<br />
effort.<br />
Selon <strong>la</strong> CDC, en 2010, les prévisions tablent<br />
sur un niveau <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 20 %<br />
en montant garanti.<br />
Le microcrédit personnel<br />
Le FCS garantit le microcrédit personnel<br />
<strong>de</strong>stiné au financement <strong>de</strong> projets <strong>de</strong> vie.<br />
Le microcrédit personnel a pour objectif <strong>de</strong><br />
permettre aux ménages exclus <strong>de</strong> l’accès au<br />
crédit d’être réinsérés en bénéficiant d’un<br />
accompagnement spécifique qui représente<br />
l’une <strong>de</strong>s différences fondamentales avec<br />
le crédit à <strong>la</strong> consommation. Ce suivi joue<br />
un rôle primordial et a prouvé son efficacité<br />
puisque, pour l’année <strong>2009</strong>, le taux <strong>de</strong><br />
sinistralité observé est inférieur à 2,3 %.<br />
La contribution du FCS (900 000 euros) a<br />
rendu possible <strong>la</strong> garantie d’un nombre total<br />
<strong>de</strong> 11 519 microcrédits personnels <strong>de</strong> l’origine du<br />
FCS au 31 décembre <strong>2009</strong>, dont 5 520 nouveaux<br />
prêts octroyés sur l’exercice <strong>2009</strong>. à ceci, s’ajoutent<br />
1 748 prêts « jeunes avenir » (PJA) distribués par <strong>la</strong><br />
Société générale sur une dotation spécifique <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF).<br />
Afin <strong>de</strong> rendre les points d’accès du<br />
microcrédit personnel plus visibles, le site<br />
www.francemicrocredit.org a été ouvert,<br />
permettant aux usagers potentiels d’accé<strong>de</strong>r<br />
aux coordonnées <strong>de</strong>s réseaux accompagnants<br />
impliqués dans le dispositif. Ce site a<br />
également pour objectif <strong>de</strong> permettre aux<br />
structures accompagnantes, soutenues<br />
financièrement par <strong>la</strong> CDC, <strong>la</strong> mise à<br />
disposition régulière <strong>de</strong> comptes rendus<br />
assortis d’éléments qualitatifs d’analyse ainsi<br />
que <strong>la</strong> remontée <strong>de</strong>s évaluations quantitatives<br />
<strong>de</strong>s partenaires financiers.<br />
5|1|3 Oséo<br />
Oséo est un organisme particulièrement<br />
impliqué dans le microcrédit, via notamment<br />
<strong>de</strong>s partenariats avec <strong>de</strong>s associations<br />
spécifiques ou <strong>de</strong>s réseaux d’accompagnement<br />
<strong>de</strong>s créations (Adie, boutiques <strong>de</strong><br />
gestion, France Initiative, Entreprendre,<br />
France Active…). Oséo intervient à titre<br />
complémentaire : une association consent un<br />
microcrédit professionnel (inférieur ou égal<br />
à 2 500 euros), pouvant être complété par Oséo<br />
via un prêt à <strong>la</strong> création d’entreprise (PCE)<br />
<strong>de</strong> 2 000 euros à 7 000 euros, en fonction<br />
du financement <strong>de</strong> <strong>la</strong> banque partenaire.<br />
Véritable « microcrédit mezzanine », le PCE<br />
est pleinement impliqué dans le financement<br />
à <strong>la</strong> création. Il permet <strong>de</strong> rétablir le lien entre<br />
les fonds propres apportés par le créateur<br />
et le financement par crédit bancaire <strong>de</strong>s<br />
investissements corporels. Lancé fin 2000,<br />
afin <strong>de</strong> faciliter l’instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> nouveaux<br />
entrepreneurs, le PCE, a permis en <strong>2009</strong>,<br />
à plus <strong>de</strong> 19 000 créateurs d’entreprise <strong>de</strong><br />
financer leurs investissements à hauteur<br />
<strong>de</strong> 99 millions d’euros d’investissements<br />
contre 132 millions en 2008 6 .<br />
Le PCE s’adresse aux entreprises en phase<br />
<strong>de</strong> création ou aux PME créées <strong>de</strong>puis<br />
moins <strong>de</strong> trois ans qui ont un programme<br />
d’investissements inférieur à 45 000 euros.<br />
Il s’agit d’un prêt compris entre 2 000 euros<br />
et 7 000 euros. Sont notamment concernés<br />
le financement <strong>de</strong> <strong>la</strong> trésorerie initiale, <strong>de</strong>s<br />
investissements immatériels (honoraires,<br />
frais commerciaux et <strong>de</strong> communication…)<br />
ainsi que <strong>de</strong>s aléas propres à tout projet <strong>de</strong><br />
création. Il est accompagné systématiquement<br />
d’un concours bancaire (financement du<br />
matériel, véhicule) <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans<br />
et d’un montant au moins équivalent au<br />
double du PCE, qui, par ailleurs, peut être<br />
garanti par Oséo jusqu’à 70 % pour limiter<br />
le risque bancaire. La durée du prêt est <strong>de</strong><br />
cinq ans avec une franchise <strong>de</strong> six mois <strong>de</strong><br />
différé d’amortissement du capital et <strong>de</strong><br />
paiement <strong>de</strong>s intérêts. Il est accordé sans<br />
nécessité d’apporter une caution personnelle<br />
ou <strong>de</strong> constituer une garantie. Dans les zones<br />
urbaines sensibles (ZUS) et les départements<br />
d’outre-mer, les conditions d’octroi sont, par<br />
ailleurs, simplifiées.<br />
6 Cette diminution résulte notamment du p<strong>la</strong>fonnement <strong>de</strong>s dépenses du programme éligible à 45 000 euros, en vigueur <strong>de</strong>puis mai 2008.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Encadré 6<br />
le groupe oséo<br />
Le groupe Oséo, a été créé en 2005 et résulte du regroupement <strong>de</strong>s agences nationales <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
recherche (ANVAR), <strong>de</strong> l’agence <strong>de</strong> l’innovation industrielle (AII), <strong>de</strong>s banques <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s petites<br />
et moyennes entreprises (BDPME) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société française d’assurance-risque (SOFARIS). à ce titre, il joue<br />
un rôle particulier dans le financement <strong>de</strong> <strong>la</strong> création d’entreprise à travers le prêt à <strong>la</strong> création d’entreprise<br />
(PCE) ou <strong>la</strong> garantie <strong>de</strong> concours bancaire. Créé en 2000, le PCE peut venir en complément d’un microcrédit<br />
professionnel accordé par une association habilitée, ou d’un prêt bancaire.<br />
Oséo est un établissement public à caractère industriel et commercial, p<strong>la</strong>cé sur <strong>la</strong> tutelle du ministère <strong>de</strong><br />
l’Économie, <strong>de</strong> l’Industrie et <strong>de</strong> l’Emploi, ainsi que du ministère <strong>de</strong> l’Enseignement supérieur et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Recherche.<br />
Sa mission est <strong>de</strong> soutenir <strong>la</strong> croissance <strong>de</strong>s PME en France à travers trois types d’actions : l’ai<strong>de</strong> à l’innovation,<br />
<strong>la</strong> garantie <strong>de</strong>s concours bancaires et <strong>de</strong>s investisseurs en fonds propres et le financement en partenariat.<br />
Ces trois métiers correspon<strong>de</strong>nt au savoir-faire historique <strong>de</strong>s sociétés ayant conduit à <strong>la</strong> création du groupe Oséo.<br />
En <strong>2009</strong>, l’activité d’Oséo a été marquée par son rôle confié par les Pouvoirs publics dans le cadre du p<strong>la</strong>n <strong>de</strong><br />
re<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> l’économie française.<br />
L’ai<strong>de</strong> à L’innovation<br />
Oséo qui regroupe l’ANVAR et l’AII, a pour objet <strong>de</strong> promouvoir et <strong>de</strong> soutenir le développement industriel et<br />
<strong>la</strong> croissance par l’innovation, notamment technologique. Son budget est constitué d’une dotation <strong>de</strong> l’État et<br />
<strong>de</strong> dotations complémentaires confiées par les régions, les ministères ou l’Union européenne. Dans le cadre<br />
<strong>de</strong> ses activités, Oséo intervient dans les projets d’investissement risqués, ne pouvant être couverts par les<br />
financements privés ou nécessitant un partage <strong>de</strong>s risques avec d’autres investisseurs.<br />
La garantie <strong>de</strong>s concours bancaires et <strong>de</strong>s investissements en fonds propres<br />
La garantie permet <strong>de</strong> partager ou <strong>de</strong> réduire le risque pris par les établissements <strong>de</strong> crédit (<strong>de</strong> 40 % à 70 %<br />
selon les opérations couvertes), grâce à :<br />
– <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> garantie bénéficiant d’abon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s collectivités territoriales, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s<br />
dépôts et consignations (CDC) et <strong>de</strong> l’Union européenne ;<br />
– <strong>de</strong>s investissements liés à l’exportation et à l’imp<strong>la</strong>ntation à l’étranger, ainsi qu’au crédit documentaire<br />
import (jusqu’à 60 %) ;<br />
– du financement en fonds propres <strong>de</strong>s PME (jusqu’à 70 %) engagé par les investisseurs institutionnels et<br />
les réseaux <strong>de</strong> business angels, via le fonds France Investissement Garantie, abondé par <strong>la</strong> CDC, et le Fonds<br />
<strong>de</strong> garantie <strong>de</strong> fonds propres, abondé par l’État et dédié aux Fonds communs <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cement innovation (FCPI).<br />
Le financement <strong>de</strong>s investissements et du cycLe d’expLoitation en partenariat avec Les étabLissements bancaires<br />
Oséo peut effectuer <strong>de</strong>s financements spécifiques afin d’apporter aux entrepreneurs <strong>de</strong>s solutions pour démarrer<br />
ou développer leurs activités et assurer un cofinancement avec les partenaires bancaires. Le partage du risque<br />
permet d’accroître le volume <strong>de</strong> crédits accordés par les banques. Les ai<strong>de</strong>s apportées peuvent prendre <strong>la</strong> forme<br />
<strong>de</strong> PCE, <strong>de</strong> prêt participatif <strong>de</strong> développement (dans les zones sensibles), <strong>de</strong> prêts à moyen ou long termes<br />
(besoins <strong>de</strong> développement, extension, achats immobiliers ou fonciers…), ou <strong>de</strong> crédit-bail mobilier ou immobilier.<br />
Le financement à court terme s’effectue surtout sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> mobilisation <strong>de</strong>s créances professionnelles, mais<br />
également <strong>de</strong> cautions sur projet innovant ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> mobilisation d’une créance re<strong>la</strong>tive au crédit d’impôt recherche.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Le microcrédit<br />
19
20<br />
Le microcrédit<br />
5|1|4 Les caisses d’allocations<br />
familiales : un acteur inédit<br />
du microcrédit personnel<br />
Rarement citées comme prêteuses, les caisses<br />
d’allocations familiales (CAF, cf. encadré 7)<br />
sont en réalité le premier <strong>de</strong>s acteurs en matière<br />
<strong>de</strong> distribution du microcrédit social. Le<br />
paradoxe est qu’elles n’en ont pas elles-mêmes<br />
une c<strong>la</strong>ire conscience et ne se présentent pas<br />
comme telles. Les statistiques é<strong>la</strong>borées par<br />
<strong>la</strong> Caisse nationale <strong>de</strong>s allocations familiales<br />
(CNAF) sont très éc<strong>la</strong>irantes.<br />
Chaque caisse départementale dispose d’une<br />
ligne budgétaire appelée dotations d’action<br />
sociale (fonds propres <strong>de</strong>s CAF) sur <strong>la</strong>quelle<br />
elle distribue, selon <strong>de</strong>s règles définies par son<br />
conseil d’administration, <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s directes<br />
dénommées « ai<strong>de</strong>s financières individuelles »<br />
(AFI) à ses allocataires sous forme soit <strong>de</strong><br />
subventions, soit <strong>de</strong> prêts sans intérêt. Dans<br />
le <strong>de</strong>rnier cas, le remboursement est opéré<br />
par prélèvement sur les prestations servies<br />
aux familles, ce qui limite… les impayés<br />
d’échéance. En général, les familles aidées<br />
sont suivies par <strong>de</strong>s travailleurs sociaux.<br />
Les principaux motifs <strong>de</strong> prêts sont :<br />
– l’équipement mobilier et ménager,<br />
– les frais d’instal<strong>la</strong>tion ou l’amélioration<br />
du logement,<br />
– les difficultés passagères <strong>de</strong>s familles,<br />
– les projets d’insertion sociale et<br />
professionnelle <strong>de</strong>s familles et <strong>de</strong>s jeunes,<br />
– l’achat <strong>de</strong> caravanes (gens du voyage).<br />
En <strong>2009</strong>, <strong>la</strong> somme totale <strong>de</strong>s AFI versées (flux)<br />
a été <strong>de</strong> 372 millions d’euros, dont environ<br />
97 millions sous forme <strong>de</strong> prêts, ce qui, en<br />
volume, fait <strong>de</strong>s CAF le premier prêteur <strong>de</strong><br />
microcrédit personnel en France.<br />
La popu<strong>la</strong>tion bénéficiaire <strong>de</strong>s AFI est une<br />
popu<strong>la</strong>tion plutôt précaire, majoritairement<br />
composée <strong>de</strong> familles monoparentales. La moitié<br />
perçoit les allocations logement sous condition <strong>de</strong><br />
ressources et environ un tiers le RMI. Le montant<br />
moyen d’une AFI logement en 2008 est, selon <strong>la</strong><br />
CMAF, <strong>de</strong> 691 euros et le montant médian est<br />
<strong>de</strong> 550 euros (source CNAF 2008).<br />
Certains acteurs du microcrédit contestent <strong>la</strong><br />
qualification <strong>de</strong> microcrédit aux AFI octroyées<br />
sous forme <strong>de</strong> prêt, par les CAF, au motif :<br />
– qu’il n’y a pas d’intérêt,<br />
– et que le prélèvement <strong>de</strong>s remboursements<br />
se fait en amont.<br />
Toutefois, au regard <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> définition<br />
retenus dans le présent rapport, on constate<br />
que toutes les caractéristiques du microcrédit<br />
personnel sont réunies puisque :<br />
– il y a bien un prêteur et un emprunteur,<br />
– <strong>de</strong>s échéances fixes sont établies avec un<br />
calendrier,<br />
– le prêt est limité dans le temps,<br />
– le bénéficiaire a <strong>de</strong>s ressources mo<strong>de</strong>stes,<br />
mais une petite capacité <strong>de</strong> remboursement,<br />
– l’emprunteur peut faire l’objet d’un<br />
accompagnement social.<br />
5|2 Les banques et les établissements<br />
financiers spécialisés<br />
Les établissements <strong>de</strong> crédit interviennent <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux manières, soit en tant que distributeurs,<br />
soit en tant que soutiens financiers <strong>de</strong>s<br />
opérateurs <strong>de</strong> microcrédit. Ils interviennent<br />
également dans le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
microfinance à l’étranger (cf. annexe 5).<br />
Parmi les établissements <strong>de</strong> crédit, les groupes<br />
les plus actifs dans le microcrédit sont les<br />
mutualistes et les institutions publiques :<br />
Caisses d’Épargne, Crédit mutuel, Crédit<br />
coopératif, Crédit agricole, La Banque<br />
Postale. Pour leur part, BNP Paribas, via<br />
ses filiales Cetelem et Laser Cofinoga, et<br />
<strong>la</strong> Société générale via les PJA, ont engagé<br />
<strong>de</strong> récentes initiatives dans ce domaine.<br />
Les crédits municipaux sont également<br />
investis directement dans les opérations<br />
<strong>de</strong> microcrédit personnel. Celui <strong>de</strong> Paris a<br />
créé une p<strong>la</strong>te-forme qui, après examen du<br />
dossier <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, le transmet à celle <strong>de</strong>s<br />
quatre banques partenaires qui octroiera<br />
le prêt.<br />
Les établissements bancaires interviennent<br />
également en tant que soutien financier <strong>de</strong>s<br />
opérateurs <strong>de</strong> microcrédit. L’Adie bénéficie<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Encadré 7<br />
<strong>la</strong> caisse nationale d’allocations familiales :<br />
un microprêteur particulier<br />
Le rapport <strong>de</strong> l’Inspection générale <strong>de</strong>s Finances (IGF) n’a pas reconnu, comme « microcrédit », les prêts accordés<br />
par les caisses départementales à ses allocataires. Néanmoins, à l’analyse, ils ont toutes les caractéristiques<br />
d’un crédit à taux zéro accordé à <strong>de</strong>s familles mo<strong>de</strong>stes, dont le remboursement est précompté sur les<br />
prestations familiales.<br />
Les ai<strong>de</strong>s financières individueLLes<br />
L’arrêté du 3 octobre 2001, re<strong>la</strong>tif à l’action sociale <strong>de</strong>s caisses d’allocations familiales (CAF) prévoit <strong>la</strong> nature<br />
<strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s financières individuelles (AFI), leur condition d’attribution. Les bénéficiaires sont définis dans les<br />
règlements intérieurs d’action sociale adoptés par les conseils d’administration <strong>de</strong>s CAF. Seules les ai<strong>de</strong>s<br />
versées directement aux familles relèvent <strong>de</strong> <strong>la</strong> dénomination AFI.<br />
Les décisions d’attributions<br />
Les caisses départementales d’allocations familiales disposent d’une totale liberté quant à l’attribution et <strong>la</strong><br />
distribution <strong>de</strong>s AFI, assimilées à <strong>de</strong>s prêts, versées aux familles et dont le montant du remboursement est<br />
retenu sur les prestations sociales. Lesdites ai<strong>de</strong>s sont financées sur leur dotation d’action sociale, les caisses<br />
en gar<strong>de</strong>nt donc <strong>la</strong> totale maîtrise financière.<br />
nature <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s financières individueLLes<br />
Les ai<strong>de</strong>s financières individuelles peuvent être distribuées sous forme <strong>de</strong> prêts ou <strong>de</strong> subventions. Les seuls<br />
prêts consentis directement aux allocataires et remboursables par ces <strong>de</strong>rniers seront abordés ici. Ces prêts sont<br />
distribués, principalement, pour ai<strong>de</strong>r à l’équipement et à l’instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s familles. Ils peuvent également financer<br />
<strong>de</strong>s améliorations à l’habitat. à taux zéro, ils sont accordés pour une durée comprise entre un an et quatre ans.<br />
statistiques<br />
Montant total <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s individuelles versées<br />
La CAF a versé en <strong>2009</strong> près <strong>de</strong> 372 millions d’euros<br />
au titre <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s individuelles aux familles. Si le<br />
montant est important, il subit une tendance baissière,<br />
tant en niveau (cf. graphique) qu’en part <strong>de</strong>s dépenses<br />
totales d’action sociale. Cette <strong>de</strong>rnière, ne représente<br />
plus en effet que 9,4 % <strong>de</strong>s dépenses totales d’action<br />
sociale <strong>de</strong>s CAF, contre 10,2 % en 2007 et 18,8 %<br />
en 2001.<br />
Cette évolution est en faveur <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s aux partenaires<br />
notamment (79,6 % <strong>de</strong>s dépenses d’action sociale<br />
en <strong>2009</strong> contre 64.6 % en 2001)<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Graphique<br />
Dépenses d’action sociale<br />
<strong>de</strong>s caisses d’allocations familiales<br />
(en millions d’euros)<br />
3 500<br />
3 000<br />
2 500<br />
2 000<br />
1 500<br />
1 000<br />
500<br />
0<br />
Ai<strong>de</strong>s financières<br />
aux familles<br />
Source : CNAF<br />
Ai<strong>de</strong>s<br />
aux partenaires<br />
1999 <strong>2009</strong><br />
Services <strong>de</strong> <strong>la</strong> caisse<br />
d’allocations familiales<br />
.../...<br />
Le microcrédit<br />
21
22<br />
Le microcrédit<br />
Montant <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s financières individuelles<br />
accordées sous forme <strong>de</strong> prêt<br />
Dans cette perspective, il convient <strong>de</strong> s’intéresser<br />
au montant global <strong>de</strong>s AFI accordées sous forme <strong>de</strong><br />
prêts. En <strong>2009</strong>, <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> 372 millions d’euros<br />
correspondant au montant <strong>de</strong>s AFI inclut les prêts<br />
et subventions. Le montant global <strong>de</strong>s prêts est <strong>de</strong><br />
97 millions, parmi lesquels 83,8 millions sous forme<br />
<strong>de</strong> prêt au titre du logement et <strong>de</strong> l’habitat (cf. schéma<br />
ci-<strong>de</strong>ssous).<br />
Lesdits prêts au titre du logement et <strong>de</strong> l’habitat se<br />
répartissent, pour l’essentiel, entre ceux consacrés<br />
à l’équipement et à l’instal<strong>la</strong>tion (76 millions d’euros,<br />
cf. tableau ci-contre) et ceux pour l’amélioration <strong>de</strong><br />
l’habitat (4 millions).<br />
Tableau<br />
Ai<strong>de</strong>s financières individuelles accordées<br />
par <strong>la</strong> Caisse nationale d’allocations familiales<br />
sous forme <strong>de</strong> prêts au titre <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong><br />
à l’équipement et à l’instal<strong>la</strong>tion<br />
par types d’ai<strong>de</strong><br />
(montant en millions d’euros, part en %)<br />
2007 2008 <strong>2009</strong><br />
Montant Montant Montant Part<br />
Ai<strong>de</strong>s à<br />
l’équipement<br />
mobilier<br />
Ai<strong>de</strong>s à<br />
l’équipement<br />
24,9 25,1 29,21 38,42<br />
ménager<br />
Ai<strong>de</strong>s à<br />
38,2 35,8 33,25 43,74<br />
l’instal<strong>la</strong>tion<br />
Autres<br />
ai<strong>de</strong>s à<br />
l’équipement<br />
et à<br />
8,8 8,0 8,37 11,01<br />
l’instal<strong>la</strong>tion 4,4 5,2 5,19 6,83<br />
Total 76,3 74,1 76,0 100<br />
Source : CNAF<br />
Schéma<br />
Dépenses d’action sociale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Caisse nationale d’allocations familiales en <strong>2009</strong><br />
Source : CNAF<br />
Prêts : 97 millions d’euros<br />
Prêts logement et habitat : 83,8 millions d’euros<br />
Ai<strong>de</strong> à<br />
l’équipement<br />
et à l’instal<strong>la</strong>tion :<br />
76 millions<br />
d’euros<br />
Ai<strong>de</strong>s financières individuelles : 372 millions d’euros<br />
Ai<strong>de</strong> à<br />
l’amélioration<br />
<strong>de</strong> l’habitat :<br />
4 millions<br />
d’euros<br />
<strong>de</strong> différents appuis du secteur bancaire<br />
sous forme <strong>de</strong> subventions. Les six agences<br />
Adigo bénéficient du soutien <strong>de</strong> BNP Paribas,<br />
du Crédit coopératif, <strong>de</strong> <strong>la</strong> BPCE (organe<br />
central commun aux caisses d’épargne<br />
et aux banques popu<strong>la</strong>ires), et du Crédit<br />
agricole. Créa-Sol bénéficie du soutien <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> Caisse d’épargne, notamment par <strong>la</strong> mise<br />
Dépenses d’action sociale : 3,965 milliards d’euros<br />
à disposition <strong>de</strong> personnels. Différentes<br />
initiatives engagées récemment sont<br />
présentées dans les développements suivants<br />
lesquels ne préten<strong>de</strong>nt pas à l’exhaustivité,<br />
mais témoignent d’un certain dynamisme<br />
dans ce domaine. En particulier, <strong>la</strong> FBF a<br />
pris, début 2010, l’engagement <strong>de</strong> développer<br />
le microcrédit personnel.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
5|2|1 Initiative <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédération bancaire<br />
française<br />
En janvier 2010, <strong>la</strong> FBF, association<br />
professionnelle qui regroupe l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit, a invité ses<br />
adhérents à développer le microcrédit<br />
personnel sur l’ensemble du territoire et a<br />
désigné en son sein un correspondant dédié<br />
à cette promotion (cf. encadré 8). En outre, <strong>la</strong><br />
FBF reconnaît un rôle important aux acteurs<br />
Encadré 8<br />
initiative collective <strong>de</strong>s banques en faveur du microcrédit personnel accompagné<br />
Communiqué <strong>de</strong> presse <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédération bancaire française en date du 25 janvier 2010<br />
Les banques françaises considèrent que l’accès au crédit est un élément important <strong>de</strong> l’insertion sociale. Elles<br />
se mobilisent collectivement pour développer le microcrédit personnel accompagné, en l’étendant à tout le<br />
territoire. Cette démarche concrète qui va se mettre progressivement en p<strong>la</strong>ce d’ici juin 2010 permettra <strong>de</strong><br />
proposer un microcrédit aux personnes qui ont <strong>de</strong>s difficultés à accé<strong>de</strong>r à un financement c<strong>la</strong>ssique.<br />
Le microcrédit accompagné (MCA) vise à financer <strong>de</strong>s projets permettant l’accès ou le maintien à l’emploi ou<br />
contribuant à l’insertion sociale. Les emprunteurs <strong>de</strong>vront bénéficier d’un accompagnement social pendant<br />
toute <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> l’opération car l’accompagnement est <strong>la</strong> clé du succès comme l’ont montré les expériences<br />
individuelles menées par les banques.<br />
L’objectif est que, en juin 2010, au moins un groupe bancaire dans chaque département soit en mesure<br />
<strong>de</strong> proposer, en liaison avec les acteurs sociaux locaux une offre <strong>de</strong> microcrédit accompagné. En 2008,<br />
3 500 nouveaux dossiers <strong>de</strong> microcrédit personnel ont été traités. Avec ce nouveau dispositif <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce, qui<br />
permettra <strong>de</strong> favoriser <strong>la</strong> généralisation <strong>de</strong> bonnes pratiques <strong>de</strong> microcrédit dans tous les groupes bancaires<br />
et dans toute <strong>la</strong> France, les banques espèrent traiter au moins 7 000 dossiers en 2010, et 10 000 dossiers à<br />
15 000 dossiers en 2011.<br />
La fédération bancaire française a étabLi Les principes interbancaires du microcrédit accompagné…<br />
Afin <strong>de</strong> structurer <strong>la</strong> démarche, <strong>la</strong> FBF a é<strong>la</strong>boré les principes interbancaires du microcrédit accompagné auxquels<br />
adhèrent tous les grands groupes bancaires et qu’elle va proposer aux acteurs sociaux (associations ou secteur<br />
public). Ces principes définissent le fonctionnement <strong>de</strong> cette nouvelle offre (cible, rôle <strong>de</strong> l’accompagnement,<br />
mise en œuvre…), fondée sur une appréhension <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation budgétaire <strong>de</strong> l’emprunteur et sur un suivi<br />
tout au long du prêt.<br />
… et recrute un « monsieur microcrédit accompagné »<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
sociaux avec lesquels elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux<br />
banques <strong>de</strong> coopérer pour l’accompagnement<br />
<strong>de</strong> l’emprunteur. Cette initiative <strong>de</strong>vrait<br />
favoriser le développement du microcrédit<br />
personnel dans les prochaines années.<br />
Cette évolution s’est traduite par <strong>de</strong>s<br />
rencontres régulières entre <strong>de</strong>s représentants<br />
du mon<strong>de</strong> bancaire et <strong>de</strong>s associations<br />
ou organismes à vocation sociale. Elles<br />
débouchent sur <strong>de</strong>s réflexions portant sur les<br />
La FBF vient <strong>de</strong> recruter une personne qui sera spécialement chargée <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce pratique <strong>de</strong> ce<br />
dispositif en coordination avec les groupes bancaires et les acteurs sociaux. Preuve <strong>de</strong> leur mobilisation, les<br />
groupes bancaires ont chacun désigné un « Monsieur microcrédit accompagné » (MCA), correspondant qui<br />
participera aux travaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> profession et définira <strong>la</strong> politique et l’offre <strong>de</strong> son établissement.<br />
.../...<br />
Le microcrédit<br />
23
24<br />
Le microcrédit<br />
une coopération indispensabLe avec Les acteurs sociaux<br />
Depuis 2006, <strong>la</strong> FBF s’est engagée dans <strong>la</strong> voie d’une col<strong>la</strong>boration plus étroite avec les acteurs sociaux. Dans<br />
le cadre <strong>de</strong> son programme pédagogique « les clés <strong>de</strong> <strong>la</strong> banque », elle a, notamment, ouvert en <strong>2009</strong> un site<br />
internet spécifique apportant aux acteurs sociaux sur le terrain <strong>de</strong>s informations sur <strong>la</strong> réglementation et les<br />
pratiques bancaires utiles dans leurs activités quotidiennes.<br />
Les principes du microcrédit accompagné<br />
1. Le MCA doit permettre <strong>de</strong> financer un projet, un besoin ponctuel dans une perspective d’accès, <strong>de</strong> maintien<br />
ou <strong>de</strong> retour à l’emploi ou pour <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> projet d’insertion.<br />
2. L’accompagnement est obligatoire dès le départ et pendant toute <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> remboursement. Il est assuré<br />
par un organisme ou une structure à but non lucratif.<br />
– La proximité entre le client, l’accompagnant et <strong>la</strong> banque est <strong>la</strong> clé du succès comme l’ont montré les<br />
expériences passées.<br />
– La bancarisation <strong>de</strong> l’emprunteur (accès au compte <strong>de</strong> dépôt et aux moyens <strong>de</strong> paiement) est également<br />
un élément <strong>de</strong> succès <strong>de</strong> l’intégration sociale.<br />
3. La décision finale d’octroyer le crédit est prise par <strong>la</strong> banque, mais toujours sur proposition du réseau social<br />
qui monte le dossier et le présente à <strong>la</strong> banque.<br />
4. Le prêt est consenti à un client solvable ou qui le <strong>de</strong>viendra grâce au MCA et qui est non éligible à un<br />
financement c<strong>la</strong>ssique. Il ne s’agit pas d’un substitut <strong>de</strong> revenu ou d’ai<strong>de</strong> sociale.<br />
5. Si le client ne peut pas rembourser le microcrédit et si sa bonne foi est confirmée par le réseau accompagnant,<br />
<strong>de</strong>s aménagements pouvant aller jusqu’à l’effacement <strong>de</strong> <strong>la</strong> créance seront proposés.<br />
6. Le taux d’intérêt est un taux personnalisé ; il est déterminé par <strong>la</strong> banque en fonction du projet, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
situation et du profil du client, conformément à <strong>la</strong> politique tarifaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> banque. Les frais <strong>de</strong> dossier sont pris<br />
en charge par <strong>la</strong> banque.<br />
7. Banque et acteur social accor<strong>de</strong>nt leur confiance à l’emprunteur qui prend l’engagement d’accepter et <strong>de</strong><br />
suivre l’accompagnement social. Le remboursement <strong>de</strong> son prêt permettra en effet à <strong>la</strong> banque <strong>de</strong> consentir<br />
in fine <strong>de</strong> nouveaux prêts.<br />
procédures, l’information-communication, le<br />
mail<strong>la</strong>ge territorial et le modèle économique.<br />
Une meilleure connaissance mutuelle <strong>de</strong>s<br />
acteurs sociaux et du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> banque<br />
est un <strong>de</strong>s vecteurs <strong>de</strong> l’inclusion financière<br />
<strong>de</strong>s ménages mo<strong>de</strong>stes.<br />
5|2|2 La Banque Postale<br />
et le microcrédit personnel<br />
Créée le 1 er janvier 2006, La Banque Postale<br />
a été agréée pour distribuer <strong>de</strong>s microcrédits<br />
personnels garantis en 2007.<br />
Depuis cette date, elle a conclu 71 partenariats<br />
avec <strong>de</strong>s associations d’accompagnement<br />
et mis en p<strong>la</strong>ce 55 référents bancaires<br />
susceptibles d’intervenir sur le terrain dans<br />
44 départements. Le nombre cumulé <strong>de</strong><br />
microcrédits accordés est <strong>de</strong> 627 pour un<br />
encours <strong>de</strong> 1,44 million d’euros.<br />
De fait, La Banque Postale constitue une<br />
référence dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> banque<br />
sociale, au service du plus grand nombre :<br />
elle compte 1,6 million <strong>de</strong> clients plus ou<br />
moins en situation <strong>de</strong> fragilité et estime<br />
que <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>s bénéficiaires <strong>de</strong>s minima<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Schéma 2<br />
Principe <strong>de</strong> cohérence du modèle économique actuel <strong>de</strong> microcrédit personnel<br />
Volonté <strong>de</strong><br />
développement maîtrisé<br />
<strong>de</strong>s volumes<br />
(a) Pour les banques notamment au titre <strong>de</strong> leur RSE<br />
Source : La Banque Postale<br />
Outil « sur mesure » :<br />
Coût soutenable<br />
pour les partenaires (a)<br />
sociaux en France sont ses clients. Elle assure<br />
en outre un mail<strong>la</strong>ge serré du territoire et<br />
une bonne accessibilité tarifaire sur une<br />
gamme simple et transparente <strong>de</strong> produits<br />
et services. Le contrat <strong>de</strong> service public,<br />
conclu entre <strong>la</strong> Poste et l’État lui confie une<br />
mission d’accessibilité bancaire assurée<br />
par La Banque Postale qui participe <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
politique <strong>de</strong> cohésion sociale au service <strong>de</strong>s<br />
personnes les plus vulnérables, notamment<br />
par le biais du livret A.<br />
Tout en reconnaissant le souhait <strong>de</strong> développer<br />
le microcrédit personnel, La Banque Postale<br />
insiste sur le développement <strong>de</strong> partenariats<br />
avec les organismes d’accompagnement social<br />
pour répondre à leurs sollicitations et en faire un<br />
outil au service d’une politique d’insertion ou<br />
<strong>de</strong> réinsertion sociale. C’est plus une démarche<br />
basée sur <strong>la</strong> qualité que sur <strong>la</strong> quantité.<br />
Le microcrédit personnel porte une ambition<br />
pédagogique : l’apprentissage du crédit à<br />
<strong>de</strong>s personnes solvables, exclues du crédit<br />
c<strong>la</strong>ssique, mais il ne doit pas pour autant<br />
<strong>de</strong>venir le « crédit du pauvre », dans lequel ces<br />
personnes resteraient cantonnées à jamais.<br />
L’inclusion bancaire par accès à <strong>la</strong> gamme<br />
<strong>de</strong>s produits bancaires banalisés, y compris<br />
à un prêt « c<strong>la</strong>ssique », est donc un objectif<br />
central pour La Banque Postale.<br />
- accompagnement personnalisé<br />
- prescription à bon escient (ne pas « mal en<strong>de</strong>tter »)<br />
- supplétif par rapport aux dispositifs existants (en « bout <strong>de</strong> panoplie »)<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Volumes modérés<br />
5|2|3 L’approche du Crédit municipal<br />
<strong>de</strong> Paris pour le crédit personnel<br />
Le Crédit municipal <strong>de</strong> Paris (CMP) dont <strong>la</strong><br />
Ville est l’unique actionnaire, a développé<br />
un modèle original <strong>de</strong> distribution du<br />
microcrédit personnel. Il a en effet fait le choix<br />
<strong>de</strong> promouvoir le microcrédit personnel, mais<br />
sans en assurer directement <strong>la</strong> distribution.<br />
Le CMP a passé une convention avec<br />
quatre établissements (La Banque Postale,<br />
<strong>la</strong> Caisse d’épargne d’Île <strong>de</strong> France, le Crédit<br />
coopératif, Laser Cofinoga) prévoyant le<br />
dispositif exposé ci-après.<br />
Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs s’adressent à une p<strong>la</strong>te-forme<br />
téléphonique sise au CMP et assurée par <strong>de</strong>s<br />
retraités bénévoles. Ces <strong>de</strong>rniers organisent<br />
ensuite un ren<strong>de</strong>z-vous pour instruire <strong>la</strong><br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> prêt et préparer le dossier à<br />
présenter au Comité. Le montant maximum<br />
du prêt est fixé à 3 000 euros, amortissables<br />
sur trente-six mois au plus, et le taux d’intérêt<br />
s’établit à 4 %. Après étu<strong>de</strong> du dossier du<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur et examen en comité <strong>de</strong> crédit,<br />
présidé par le représentant du CMP, une <strong>de</strong>s<br />
banques se porte volontaire pour accor<strong>de</strong>r le<br />
prêt si le dossier est accepté. La ville <strong>de</strong> Paris<br />
et les départements d’Île <strong>de</strong> France partenaires<br />
du CMP (Essonne, Seine-et-Marne, Val d’Oise,<br />
Seine-Saint-Denis…) remboursent in fine<br />
à l’emprunteur <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>s intérêts payés<br />
Le microcrédit<br />
25
26<br />
Le microcrédit<br />
Tableau 2<br />
Crédit municipal <strong>de</strong> Paris<br />
Quelques chiffres au 31 décembre <strong>2009</strong><br />
Nombre d’appels 9 272<br />
Nombre <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>z-vous pris 1 649<br />
Nombre <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>z-vous honorés 896<br />
Nombre <strong>de</strong> dossiers instruits<br />
Nombre dossiers présentés en comité<br />
995<br />
(43 % <strong>de</strong>s dossiers instruits)<br />
Avis donnés en comité<br />
423<br />
favorables 378<br />
ajournements 39<br />
défavorables<br />
Répartition <strong>de</strong>s dossiers par banque<br />
26<br />
Crédit coopératif 34 %<br />
La Banque Postale 27 %<br />
Laser Cofinoga 25 %<br />
Caisse d’épargne IDF<br />
Typologie <strong>de</strong>s prêts<br />
14 %<br />
Montant moyen 2 054 euros<br />
Durée moyenne 31 mois<br />
Montant moyen <strong>de</strong>s mensualités<br />
Suivi <strong>de</strong>s prêts<br />
95 % <strong>de</strong>s prêts sont sans contentieux<br />
Aucun prêt n’a été passé en perte<br />
Deux prêts soldés<br />
Source : Crédit municipal <strong>de</strong> Paris<br />
68 euros<br />
(cf. tableau 2). Les centres communaux d’action<br />
sociale (CCAS) <strong>de</strong>s villes ayant signé une<br />
convention <strong>de</strong> partenariat remboursent l’autre<br />
moitié dans les mêmes conditions, <strong>de</strong> sorte que<br />
le prêt peut être à coût nul pour l’emprunteur<br />
qui a tenu sans accroc ses échéances.<br />
Le CMP est également en re<strong>la</strong>tion avec diverses<br />
associations et services sociaux qui assurent<br />
l’accompagnement en amont et en aval <strong>de</strong>s<br />
emprunteurs par un suivi personnalisé.<br />
5|2|4 Parcours Confiance : une initiative<br />
originale <strong>de</strong>s caisses d’épargne<br />
L’initiative <strong>de</strong>s caisses d’épargne : Parcours<br />
Confiance prend <strong>la</strong> forme d’un réseau<br />
d’associations fondées par les caisses<br />
d’épargne et constitue une sorte d’agence<br />
dédiée aux personnes confrontées à <strong>de</strong>s<br />
difficultés bancaires. Chaque caisse d’épargne,<br />
crée sa propre association Parcours Confiance,<br />
dans <strong>la</strong>quelle elle détache <strong>de</strong>s conseillers<br />
formés pour accueillir et accompagner les<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs. De nombreux partenariats sont<br />
également noués avec <strong>de</strong>s associations et <strong>de</strong>s<br />
collectivités locales afin <strong>de</strong> mieux couvrir<br />
l’ensemble du territoire.<br />
Les personnes accueillies dans les<br />
antennes Parcours Confiance, ne sont pas<br />
nécessairement clientes <strong>de</strong>s caisses d’épargne,<br />
mais ont en commun d’être en proie à<br />
<strong>de</strong>s difficultés bancaires ou personnelles<br />
(acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, faibles ressources, manque<br />
d’autonomie). Sont également concernés les<br />
futurs entrepreneurs porteurs <strong>de</strong> projets, ne<br />
disposant pas <strong>de</strong>s garanties suffisantes pour<br />
recourir à un financement bancaire c<strong>la</strong>ssique.<br />
Parcours Confiance est à même <strong>de</strong> proposer :<br />
• un suivi personnalisé, qui consiste à<br />
faire le point sur <strong>la</strong> situation financière du<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur et lui proposer un suivi bancaire<br />
personnalisé ;<br />
• une offre bancaire adaptée à <strong>la</strong> situation<br />
<strong>de</strong> chacun en termes <strong>de</strong> services proposés et<br />
<strong>de</strong> tarifs (compte <strong>de</strong> dépôt, carte <strong>de</strong> paiement,<br />
livret d’épargne, forfait à moitié prix…) ;<br />
• <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> souscrire à un microcrédit,<br />
afin <strong>de</strong> financer un projet :<br />
– pour les particuliers : le microcrédit consiste<br />
en un montant compris entre 300 euros et<br />
3 000 euros (12 000 euros sous dérogation),<br />
à un taux proche du livret A, sans frais<br />
<strong>de</strong> dossier, remboursable sur une pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> 6 mois à 36 mois (60 mois sous dérogation),<br />
sans <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> garantie personnelle ni <strong>de</strong><br />
gage sur véhicule et 100 % garantis pour<br />
l’emprunteur (50 % par le FCS et 50 % par<br />
<strong>la</strong> Caisse d’Épargne) ;<br />
– pour les entrepreneurs : un crédit <strong>de</strong>stiné à <strong>la</strong><br />
création et à <strong>la</strong> reprise d’entreprise d’un montant<br />
compris entre 1 000 euros et 50 000 euros,<br />
à taux préférentiel, remboursable jusqu’à<br />
quatre-vingt-quatre mois et sans <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
garantie personnelle car garanti à 100 % par<br />
France Active et <strong>la</strong> Caisse d’Épargne ;<br />
• un soutien pédagogique dispensé par<br />
l’association Finances et Pédagogie, qui<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Encadré 9<br />
finances et pédagogie<br />
Finances et Pédagogie est une association sans but lucratif, créée en 1957 par les caisses d’épargne. Elle met<br />
en œuvre <strong>de</strong>s actions collectives <strong>de</strong> formation pour favoriser, au quotidien, le bon usage <strong>de</strong>s mécanismes<br />
bancaires et budgétaires afin <strong>de</strong> contribuer à favoriser l’inclusion financière, au côté notamment du dispositif<br />
<strong>de</strong> microcrédit « Parcours Confiance ».<br />
Les formations Finances et Pédagogie s’adressent à tout type <strong>de</strong> public (actifs ou non, sa<strong>la</strong>riés, indépendants,<br />
porteurs <strong>de</strong> projet, handicapés, personnes illettrées, gens du voyage…), mais aussi <strong>de</strong> tout âge (jeunes, adultes,<br />
seniors – lesquels sont <strong>de</strong> plus en plus vulnérables financièrement).<br />
Les interventions <strong>de</strong> Finances et Pédagogie sont menées soit <strong>de</strong> façon directe auprès <strong>de</strong>s usagers, soit auprès<br />
<strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> l’action sociale pour, notamment, leur permettre <strong>de</strong> mieux accompagner les familles en<br />
situation <strong>de</strong> suren<strong>de</strong>ttement.<br />
L’association s’appuie également sur <strong>de</strong> nombreux partenaires (associations, structures d’insertion, collectivités<br />
locales, centres sociaux, organismes caritatifs, établissements sco<strong>la</strong>ires, centres professionnels, organismes <strong>de</strong><br />
retraite, certaines entreprises publiques et privées), avec lesquels <strong>de</strong>s dispositifs d’information et <strong>de</strong> formation<br />
ont été mis en p<strong>la</strong>ce.<br />
Les thèmes abordés lors <strong>de</strong>s formations sont les suivants : re<strong>la</strong>tions à l’argent et budget, accompagnement<br />
<strong>de</strong>s bénéficiaires du microcrédit, banque-épargne-crédit, préparation à <strong>la</strong> retraite, transmission du patrimoine,<br />
assurance <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille…<br />
En <strong>2009</strong>, Finances et Pédagogie a dispensé 3 840 interventions pédagogiques, auprès <strong>de</strong> 54 831 personnes<br />
dont 25 % <strong>de</strong> jeunes, et comptait 1 600 partenaires.<br />
propose <strong>de</strong>s ateliers <strong>de</strong> formation sur <strong>la</strong><br />
gestion budgétaire, le crédit ou encore <strong>la</strong><br />
re<strong>la</strong>tion à <strong>la</strong> banque (cf. encadré 9) ;<br />
• les services <strong>de</strong> partenaires spécialisés :<br />
l’action <strong>de</strong>s associations Parcours Confiance<br />
est complétée par celle <strong>de</strong>s acteurs sociaux<br />
partenaires (unions départementales <strong>de</strong>s<br />
affaires familiales, CCAS, Restaurants du<br />
Cœur…) et <strong>de</strong>s réseaux d’accompagnement à<br />
<strong>la</strong> création d’entreprise (France Active, France<br />
Initiative, boutiques <strong>de</strong> gestion, Fondation<br />
2 e Chance et réseau Entreprendre).<br />
Positionnement<br />
Les caisses d’épargne, par l’intermédiaire <strong>de</strong><br />
Parcours Confiance, se positionnent comme<br />
<strong>la</strong> première banque <strong>de</strong> microcrédit personnel,<br />
puisque leur part <strong>de</strong> marché représente<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
désormais 40 % <strong>de</strong>s microcrédits personnels<br />
garantis par le FCS.<br />
Graphique 1<br />
Nombre <strong>de</strong> microcrédits accordés dans le<br />
cadre du Parcours Confiance<br />
hors France Active<br />
3 500<br />
3 000<br />
2 500<br />
2 000<br />
1 500<br />
1 000<br />
500<br />
0<br />
Microcrédit<br />
personnel<br />
2006 <strong>2009</strong><br />
Microcrédit<br />
professionnel<br />
Le microcrédit<br />
27
28<br />
Le microcrédit<br />
Graphiques 2<br />
Parcours Confiance<br />
Activité en <strong>2009</strong><br />
(en %)<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
50<br />
45<br />
40<br />
35<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
A – Répartition en nombre <strong>de</strong> dossiers<br />
18 %<br />
B – Répartition par objets<br />
5<br />
0<br />
Emploi<br />
et<br />
mobilité<br />
Sans<br />
emploi<br />
Microcrédit professionnel<br />
Microcrédit personnel<br />
Création<br />
d’entreprise<br />
Contrat<br />
à durée<br />
indéterminée<br />
temps plein<br />
82 %<br />
En outre, sur le secteur professionnel, Parcours<br />
Confiance correspond à 50 % <strong>de</strong>s encours <strong>de</strong><br />
microcrédit professionnel garanti par France<br />
Active (hors FGIE), ce qui correspond à<br />
1 200 microcrédits supplémentaires accordés<br />
en <strong>2009</strong>.<br />
Le montant moyen <strong>de</strong>s microcrédits accordés<br />
est <strong>de</strong>, respectivement, 2 000 euros pour les<br />
microcrédits personnels et 10 000 euros pour<br />
les professionnels.<br />
Quelques chiffres<br />
Le nombre <strong>de</strong> microcrédits distribués en <strong>2009</strong> a<br />
augmenté <strong>de</strong> 40 % par rapport à 2008, passant<br />
<strong>de</strong> 2 500 à 3 600 et portant le nombre <strong>de</strong><br />
Équipement Logement Éducation<br />
et formation<br />
Autres<br />
C – Répartition selon <strong>la</strong> situation professionnelle antérieure <strong>de</strong> l’emprunteur<br />
Contrat<br />
à durée<br />
déterminée<br />
Rachat<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ttes<br />
Autres Indépendants Contrat<br />
à durée<br />
indéterminée<br />
temps partiel<br />
Retraités<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
personnes accompagnées à 8 000 <strong>de</strong>puis 2006<br />
(cf. graphique 1).<br />
Les soixante conseillers Parcours Confiance et<br />
Créa-Sol interviennent dans 90 départements,<br />
en direct ou par l’intermédiaire <strong>de</strong><br />
partenaires — union départementale <strong>de</strong>s<br />
associations familiales (Udaf), CCAS, France<br />
Active ou les boutiques <strong>de</strong> gestion).<br />
5|3 Les collectivités territoriales<br />
Les collectivités territoriales (régions,<br />
départements, communes) sont également<br />
impliquées à plusieurs titres dans <strong>la</strong><br />
distribution et <strong>la</strong> diffusion du microcrédit<br />
tant professionnel que personnel. Elles<br />
interviennent principalement par une<br />
politique <strong>de</strong> subvention auprès <strong>de</strong>s<br />
acteurs initiateurs ou accompagnants <strong>de</strong>s<br />
emprunteurs en microcrédit. Une prise<br />
<strong>de</strong> conscience, toutefois, semble émerger<br />
qui <strong>la</strong>isse présager pour l’avenir une plus<br />
gran<strong>de</strong> implication directe <strong>de</strong> leur part.<br />
Le microcrédit accompagné constitue un<br />
instrument d’ai<strong>de</strong> à l’insertion sociale et à<br />
<strong>la</strong> responsabilisation <strong>de</strong>s familles.<br />
5|3|1 Le microcrédit professionnel<br />
Les collectivités territoriales ne<br />
peuvent subventionner directement les<br />
microentreprises et apportent éventuellement<br />
<strong>de</strong>s prestations en nature du type pépinière<br />
et/ou hôtel d’entreprises. En revanche, les<br />
collectivités peuvent avoir <strong>de</strong>s conventions<br />
<strong>de</strong> partenariat avec <strong>de</strong>s organismes qui<br />
accompagnent <strong>de</strong>s créateurs d’entreprise et<br />
distribuent <strong>de</strong>s microcrédits professionnels.<br />
Ainsi, l’Adie, France Active et les p<strong>la</strong>tes-formes<br />
<strong>de</strong> France Initiative bénéficient souvent <strong>de</strong><br />
subventions <strong>de</strong> leurs parts (par exemple, les<br />
collectivités locales représentent le premier<br />
contributeur <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> prêt d’honneur <strong>de</strong><br />
France Initiative).<br />
5|3|2 Le microcrédit personnel<br />
Les collectivités, sauf exceptions notables, se<br />
sont encore re<strong>la</strong>tivement peu impliquées à ce<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
jour dans le développement du microcrédit<br />
personnel. Elles sont pourtant concernées<br />
au premier chef.<br />
Les personnels <strong>de</strong>s CCAS (centres communaux<br />
d’action sociale) ou <strong>de</strong>s services sociaux<br />
départementaux sont en contact direct avec<br />
le public à faibles ressources qui pourrait<br />
bénéficier <strong>de</strong> microcrédit personnel. Ils<br />
sont donc les mieux p<strong>la</strong>cés pour apprécier<br />
et sélectionner les bénéficiaires potentiels,<br />
c’est-à-dire ceux qui, tout en ayant une<br />
petite capacité <strong>de</strong> remboursement, n’ont<br />
pas accès au crédit c<strong>la</strong>ssique. La formation<br />
<strong>de</strong>s conseillers en économie familiale et<br />
<strong>de</strong>s assistants sociaux, aux mécanismes<br />
du microcrédit est donc cruciale. Leur<br />
réticence au crédit renouve<strong>la</strong>ble, source <strong>de</strong><br />
suren<strong>de</strong>ttement <strong>de</strong> nombreuses familles, est<br />
fréquente. Le microcrédit personnel à taux et<br />
échéances fixes est plus adapté à leur public<br />
et <strong>de</strong>vrait retenir, à l’avenir, leur attention,<br />
d’autant plus qu’il représente un instrument<br />
complémentaire à <strong>la</strong> palette <strong>de</strong>s diverses ai<strong>de</strong>s<br />
sociales (RMI, RSA, ai<strong>de</strong>s directes, ai<strong>de</strong>s<br />
médicales…).<br />
Les collectivités peuvent passer <strong>de</strong>s conventions<br />
avec <strong>de</strong>s associations spécialisées pour assurer<br />
l’instruction <strong>de</strong>s dossiers <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> crédit<br />
et surtout l’accompagnement <strong>de</strong>s familles<br />
pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> remboursement. Ces<br />
associations sont diverses : UDAF, Crésus,<br />
Secours catholique, Emmaüs, Familles<br />
rurales, missions locales, Restaurants du<br />
Cœur…<br />
Des collectivités passent aussi <strong>de</strong>s conventions<br />
avec certaines banques qui assurent <strong>la</strong><br />
distribution <strong>de</strong> microcrédits personnels (ou<br />
sociaux). Elles contribuent à l’abaissement du<br />
coût du microcrédit en remboursant, in fine,<br />
aux familles tout ou partie <strong>de</strong>s intérêts payés<br />
par les familles ou en abondant directement<br />
<strong>la</strong> banque prêteuse pour diminuer les taux<br />
d’intérêts payés par l’emprunteur.<br />
En outre, certaines collectivités apportent<br />
leur garantie (50 % du capital du prêt) à <strong>de</strong>s<br />
emprunteurs inscrits au FICP et <strong>de</strong> ce fait<br />
exclus <strong>de</strong> celle du FCS, géré par <strong>la</strong> CDC.<br />
Le microcrédit<br />
29
30<br />
Le microcrédit<br />
5|4 Les associations<br />
Trois associations (l’Adie, France Active<br />
et France Initiative) sont au cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
distribution du microcrédit professionnel.<br />
Toutes trois sont partenaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> CDC et<br />
ont un rôle essentiel dans le paysage du<br />
microcrédit en France, parce qu’elles sont<br />
en contact direct avec les microemprunteurs.<br />
Elles détectent les candidats potentiels à une<br />
création ou reprise d’entreprise, les ai<strong>de</strong>nt à<br />
monter leur dossier, les accompagnent dans<br />
les premiers mois <strong>de</strong> gestion sous forme d’un<br />
parrainage et parfois leur octroient en sus, <strong>de</strong>s<br />
prêts d’honneur sans intérêt, en complément<br />
<strong>de</strong>s financements bancaires. Chacune d’entre<br />
elles dispose d’un mo<strong>de</strong> d’intervention<br />
spécifique et elles apparaissent au final<br />
re<strong>la</strong>tivement complémentaires.<br />
L’Adie vient principalement en appui à <strong>de</strong>s<br />
personnes qui créent leur emploi. Elle s’est<br />
orientée vers un public particulièrement<br />
précaire. France Active et France Initiative<br />
ai<strong>de</strong>nt plutôt <strong>de</strong>s personnes qui créent <strong>de</strong><br />
(très) petites entreprises et sont plus proches<br />
<strong>de</strong>s banques avec qui elles nouent <strong>de</strong>s<br />
partenariats.<br />
Plus récemment, l’Adie s’est engagée dans <strong>la</strong><br />
voie du microcrédit personnel, exclusivement<br />
<strong>de</strong>stiné à l’emploi. De même, l’association<br />
Créa-Sol, a pour objectif <strong>de</strong> lutter contre<br />
l’exclusion bancaire en répondant au besoin<br />
<strong>de</strong> personnes ne trouvant pas (ou plus) <strong>de</strong><br />
réponse dans le circuit bancaire c<strong>la</strong>ssique.<br />
5|4|1 L’Association pour le droit<br />
à l’initiative économique<br />
L’Adie a été créée en France en décembre 1988<br />
par Maria Nowak dans le but d’adapter le<br />
système du microcrédit au contexte français.<br />
Sa mission est <strong>de</strong> financer et <strong>de</strong> soutenir<br />
<strong>de</strong>s personnes sans emploi qui souhaitent<br />
créer leur propre entreprise mais ne sont pas<br />
admissibles à un prêt bancaire.<br />
L’association bénéficie du soutien <strong>de</strong><br />
trois types <strong>de</strong> partenaires :<br />
• les partenaires prescripteurs : agence<br />
national pour l’emploi (ANPE), chambres<br />
<strong>de</strong> commerce et d’industrie, chambres <strong>de</strong>s<br />
métiers et les boutiques <strong>de</strong> gestion ;<br />
• les partenaires bancaires : BNP Paribas,<br />
Crédit mutuel, Caisse d’épargne, Banque<br />
popu<strong>la</strong>ire, Crédit coopératif, Crédit agricole,<br />
Société générale, HSBC et quelques crédits<br />
municipaux ;<br />
• les partenaires privés ou publics :<br />
<strong>la</strong> CDC est partenaire <strong>de</strong> l’Adie <strong>de</strong>puis <strong>la</strong><br />
création <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière en 1989 et contribue<br />
financièrement à son développement sous<br />
différentes formes.<br />
L’Adie emploie, en <strong>2009</strong>, plus <strong>de</strong><br />
400 employés dans ses dix-huit délégations<br />
régionales, 130 antennes et 380 permanences,<br />
réparties sur le territoire français et dans<br />
les départements et territoires d’outre-mer.<br />
En outre, plus <strong>de</strong> 1 240 bénévoles ai<strong>de</strong>nt les<br />
entrepreneurs <strong>de</strong> l’Adie. Depuis 2003, elle<br />
est autorisée grâce à l’habilitation reçue du<br />
ministère <strong>de</strong>s Finances, <strong>de</strong> l’Industrie et <strong>de</strong><br />
l’Emploi à emprunter <strong>de</strong>s ressources dans le<br />
but <strong>de</strong> consentir <strong>de</strong>s prêts. Chaque année près<br />
<strong>de</strong> 50 000 personnes contactent l’Adie qui<br />
intervient aussi bien à <strong>la</strong> sollicitation directe<br />
du <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur ou d’un prescripteur que<br />
par <strong>la</strong> prospection <strong>de</strong> ses équipes en charge<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> clientèle. En <strong>2009</strong>, l’Adie a octroyé<br />
près <strong>de</strong> 14 581 prêts dont 584 microcrédits<br />
personnels et gérait un encours <strong>de</strong> crédit <strong>de</strong><br />
48 millions d’euros au 31 décembre <strong>2009</strong>.<br />
Depuis sa création en 1989, l’association a<br />
accordé 81 000 microcrédits, a financé plus<br />
<strong>de</strong> 65 500 nouvelles entreprises et créé plus <strong>de</strong><br />
78 000 emplois. Le taux <strong>de</strong> survie <strong>de</strong>s nouvelles<br />
entreprises financées par l’Adie après trois<br />
ans est <strong>de</strong> 57 %, ce qui est égal à <strong>la</strong> moyenne<br />
nationale, et 80 % <strong>de</strong>s personnes soutenues<br />
par l’Adie au cours <strong>de</strong>s cinq <strong>de</strong>rnières années<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
ont quitté le système d’ai<strong>de</strong> sociale et se sont<br />
réintégrées au marché du travail.<br />
L’Adie octroie <strong>de</strong>s prêts au taux du marché<br />
jusqu’à 5 500 euros, <strong>de</strong>s prêts subventionnés<br />
pour <strong>la</strong> création <strong>de</strong> nouvelles entreprises<br />
financés par le gouvernement ou par les<br />
collectivités locales et <strong>de</strong>s prêts subventionnés<br />
à taux zéro. L’association octroie environ 85 %<br />
<strong>de</strong> ses prêts aux nouvelles entreprises et 15 %<br />
à <strong>de</strong>s entreprises existantes. Les financements<br />
individuels ne dépassent généralement pas<br />
10 000 euros. L’Adie fournit également un<br />
appui à <strong>la</strong> création pré et post-prêt tout au<br />
long <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> du remboursement <strong>de</strong><br />
l’emprunt, qui est, en moyenne, <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans.<br />
Elle a mis en p<strong>la</strong>ce un p<strong>la</strong>n stratégique pour <strong>la</strong><br />
pério<strong>de</strong> 2007-<strong>2009</strong> afin <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s services<br />
<strong>de</strong> haute qualité et <strong>de</strong> les diffuser <strong>de</strong> manière<br />
homogène. En outre, les volontaires forment<br />
les entrepreneurs au sein <strong>de</strong>s « cercles <strong>de</strong>s<br />
créateurs » qui, en même temps, fournissent<br />
un espace pour l’échange d’expériences.<br />
Des partenariats techniques avec certaines<br />
entreprises ont également été développés.<br />
Une majorité <strong>de</strong>s projets approuvés concerne<br />
<strong>de</strong>s microentreprises dans les secteurs du<br />
commerce et <strong>de</strong>s services : développeurs<br />
internet, décorateurs d’intérieur, fleuristes,<br />
magasins d’alimentation, électriciens,<br />
artisans, bars et restaurants, architectes,<br />
photographes, exploitations agricoles…<br />
L’Adie a <strong>la</strong>ncé différents projets au cours <strong>de</strong>s<br />
années récentes :<br />
• CréaJeunes : <strong>la</strong>ncé fin 2007, il s’agit<br />
d’accompagner 2 000 jeunes issus <strong>de</strong>s<br />
quartiers défavorisés, avec pour objectif<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong>ncer <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong> ce public dans<br />
l’entrepreneuriat. Le programme prévoit un<br />
accompagnement en amont <strong>de</strong> 2 mois à 6 mois<br />
<strong>de</strong>stiné à <strong>la</strong> préparation du projet avec <strong>de</strong>s<br />
partenaires externes, un accompagnement<br />
post-création d’une durée moyenne <strong>de</strong><br />
dix-huit mois et <strong>la</strong> possibilité d’obtenir un<br />
financement ;<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
• Adigo : une expérimentation <strong>de</strong> nouvelles<br />
métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> microcrédits groupés à <strong>de</strong>stination<br />
<strong>de</strong>s publics <strong>de</strong>s quartiers défavorisés. Les<br />
agences proposent <strong>de</strong>s microcrédits <strong>de</strong> groupe.<br />
Une personne souhaitant emprunter doit réunir<br />
trois autres personnes qui ont chacune une<br />
activité indépendante et un besoin d’accès au<br />
crédit. Ainsi constitués en groupe, les clients<br />
obtiennent chacun un crédit et sont solidaires<br />
du remboursement du prêt <strong>de</strong>s autres membres.<br />
Les règles internes précisent que les microcrédits<br />
doivent être accordés à <strong>de</strong>s personnes :<br />
– n’ayant pas accès au crédit bancaire et sans<br />
alternative en termes d’ai<strong>de</strong>s publiques pour<br />
le microcrédit personnel ;<br />
– éventuellement inscrites au FICP ou au<br />
FCC, à condition que le nombre d’inci<strong>de</strong>nts<br />
ne caractérise pas un risque futur d’impayé ;<br />
– éventuellement en situation <strong>de</strong><br />
suren<strong>de</strong>ttement, sous réserve <strong>de</strong> l’accord<br />
écrit du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission <strong>de</strong><br />
suren<strong>de</strong>ttement, en situation régulière sur<br />
le territoire et sans interdiction <strong>de</strong> gérer pour<br />
le microcrédit professionnel.<br />
• l’Adie a également créé un fonds <strong>de</strong> dotation<br />
pour récolter, sous forme <strong>de</strong> dons, <strong>de</strong>s sommes<br />
<strong>de</strong>stinées à financer l’accompagnement<br />
<strong>de</strong>s chômeurs créateurs d’entreprise et à<br />
promouvoir l’entrepreneuriat popu<strong>la</strong>ire et<br />
le microcrédit en France.<br />
5|4|2 France Active<br />
France Active est une association loi 1901,<br />
créée en 1988 par <strong>la</strong> CDC, <strong>la</strong> Fondation <strong>de</strong><br />
France, le Crédit coopératif, <strong>la</strong> Fondation<br />
Macif et l’Agence nationale pour <strong>la</strong> création<br />
d’entreprise. Cette association solidaire est<br />
actuellement dirigée par Christian Sautter<br />
et dispose <strong>de</strong> 39 structures <strong>de</strong> proximité :<br />
les « fonds territoriaux », répartis sur tout le<br />
territoire et d’environ 350 sa<strong>la</strong>riés auxquels<br />
il convient d’ajouter 850 bénévoles.<br />
L’objectif est <strong>de</strong> faciliter l’accès au crédit<br />
bancaire pour les créateurs d’entreprise par<br />
Le microcrédit<br />
31
32<br />
Le microcrédit<br />
<strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> garanties bancaires et<br />
<strong>de</strong> financer en fonds propres <strong>de</strong>s entreprises<br />
solidaires.<br />
Le public visé par France Active se compose<br />
prioritairement <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emploi et<br />
<strong>de</strong> bénéficiaires <strong>de</strong> minima sociaux. Parmi<br />
eux, les personnes handicapées, les jeunes, en<br />
particulier dans les banlieues ; les femmes et<br />
les seniors. L’orientation du porteur <strong>de</strong> projet<br />
vers un fonds territorial <strong>de</strong> France Active<br />
s’effectue après un premier accueil, par une<br />
banque ou par un réseau accompagnant du<br />
type boutiques <strong>de</strong> gestion qui a déjà examiné<br />
le projet d’entreprise. Le fonds procè<strong>de</strong><br />
ensuite à l’analyse du dossier puis sollicite,<br />
le cas échéant, les établissements <strong>de</strong> crédit au<br />
p<strong>la</strong>n local sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> l’é<strong>la</strong>boration d’un<br />
p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> financement. Une fois le partenariat<br />
bancaire établi, l’octroi <strong>de</strong> <strong>la</strong> garantie est<br />
validé dans le cadre <strong>de</strong> comités locaux<br />
d’engagement puis transmis au siège. Le<br />
taux d’acceptation <strong>de</strong>s projets proposés par<br />
les fonds territoriaux <strong>de</strong> France Active était<br />
<strong>de</strong> 73 % en 2008. Les réseaux coopératifs<br />
et mutualistes représentent l’essentiel <strong>de</strong><br />
l’activité <strong>de</strong> garantie octroyée aux TPE<br />
(caisses d’épargne, banques popu<strong>la</strong>ires,<br />
Crédit agricole, Crédit mutuel).<br />
En <strong>2009</strong>, France Active et son réseau <strong>de</strong><br />
trente-neuf fonds présents sur l’ensemble<br />
du territoire, ont contribué à <strong>la</strong> création ou<br />
à <strong>la</strong> consolidation <strong>de</strong> 19 973 emplois. Au<br />
cours <strong>de</strong> l’année, 18 147 porteurs <strong>de</strong> projets<br />
ont été accueillis, 10 023 projets expertisés,<br />
5 141 concours financiers mis en p<strong>la</strong>ce<br />
représentant un total <strong>de</strong> 125 millions d’euros<br />
mobilisés (garanties bancaires et apports en<br />
quasi-fonds propres).<br />
5|4|3 France Initiative<br />
Créée en 1985, France Initiative est un réseau<br />
<strong>de</strong> financement et d’accompagnement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
création-reprise d’entreprise qui regroupe<br />
<strong>de</strong>s associations locales indépendantes.<br />
Cette fédération <strong>de</strong> p<strong>la</strong>tes-formes, présidée<br />
par Bernard Brunhes, a pour objet principal<br />
d’octroyer <strong>de</strong>s prêts d’honneur au bénéfice <strong>de</strong><br />
créateurs-repreneurs d’entreprise dans le but <strong>de</strong><br />
faciliter l’accès à <strong>de</strong>s financements bancaires.<br />
France Initiative s’adresse à toutes les personnes<br />
porteuses d’un projet économique et n’ayant<br />
pas accès au système financier. Deux tiers<br />
<strong>de</strong>s créateurs-repreneurs sont <strong>de</strong>s chômeurs.<br />
Un tiers <strong>de</strong>s entrepreneurs financés sont <strong>de</strong>s<br />
femmes. Un quart <strong>de</strong>s créateurs-repreneurs<br />
sont âgés <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 30 ans.<br />
Les 245 p<strong>la</strong>tes-formes qui composent France<br />
Initiative proposent aux bénéficiaires :<br />
– une ai<strong>de</strong> financière sous forme <strong>de</strong> prêts<br />
d’honneur, sans intérêt et sans garantie<br />
personnelle, à rembourser sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
trois ans à cinq ans (montant moyen national<br />
d’un prêt d’honneur en <strong>2009</strong> : 7 800 euros) ;<br />
– un accompagnement jusqu’à <strong>la</strong> réussite<br />
économique du projet.<br />
Chaque p<strong>la</strong>te-forme gère <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> prêts<br />
d’honneur abondés par les collectivités<br />
locales, <strong>la</strong> CDC, <strong>de</strong>s entreprises ou<br />
établissements partenaires. Annuellement,<br />
45 000 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s sont reçues et traitées<br />
dont 15 000 sont examinées dans <strong>la</strong> perspective<br />
d’un financement (le taux d’acceptation<br />
est <strong>de</strong> 82 %). Les p<strong>la</strong>tes-formes <strong>de</strong> France<br />
Initiative sont susceptibles <strong>de</strong> financer tous<br />
les types <strong>de</strong> projets économiques, mais les<br />
quatre principaux domaines d’intervention<br />
sont le commerce, les services aux particuliers,<br />
<strong>la</strong> construction et les hôtels-cafés-restaurants.<br />
Le fonds <strong>de</strong> prêt d’honneur est principalement<br />
abondé par les collectivités locales et <strong>la</strong> CDC,<br />
tandis que l’accompagnement est intégralement<br />
financé par les subventions publiques.<br />
En <strong>2009</strong>, France Initiative a financé <strong>la</strong><br />
création-reprise <strong>de</strong> 15 000 entreprises<br />
(+ 10 % par rapport à 2008) qui ont généré<br />
33 450 emplois. Le réseau <strong>de</strong>s associations <strong>de</strong><br />
France Initiative a accordé un montant total<br />
<strong>de</strong> 133 millions d’euros <strong>de</strong> prêts d’honneur<br />
qui ont débouché sur l’octroi <strong>de</strong> 798 millions<br />
d’euros <strong>de</strong> prêts bancaires associés aux<br />
interventions <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>tes-formes. Le taux <strong>de</strong><br />
recouvrement <strong>de</strong>s prêts est <strong>de</strong> 96,6 % et le taux<br />
<strong>de</strong> pérennité à trois ans <strong>de</strong>s entreprises aidées<br />
est <strong>de</strong> 86 %. Actuellement, 8 200 parrainages<br />
sont en cours.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
5|4|4 Créa-Sol<br />
L’institut <strong>de</strong> microfinance Créa-Sol, contraction<br />
<strong>de</strong>s termes « crédit », « accompagnement » et<br />
« solidarité » a été créé en 2005 par <strong>la</strong> caisse<br />
d’épargne Provence-Alpes-Corse et Côte d’Azur.<br />
Son objectif est <strong>de</strong> lutter contre l’exclusion<br />
bancaire et <strong>de</strong> contribuer au développement<br />
économique <strong>de</strong> son territoire en répondant au<br />
besoin <strong>de</strong> personnes ne trouvant pas ou plus <strong>de</strong><br />
réponse dans le circuit bancaire c<strong>la</strong>ssique. Son<br />
activité consiste à délivrer <strong>de</strong>s microcrédits<br />
tant aux créateurs <strong>de</strong> microentreprises qu’aux<br />
personnes désirant s’insérer dans <strong>la</strong> vie active<br />
par le biais d’un emploi et <strong>de</strong> favoriser ainsi<br />
l’insertion bancaire.<br />
Créa-Sol est organisée comme une<br />
microbanque, mais avec une spécificité<br />
sociale. Elle a <strong>la</strong> forme d’une association<br />
habilitée par le ministère <strong>de</strong> l’Économie,<br />
<strong>de</strong> l’Industrie et <strong>de</strong> l’Emploi pour octroyer<br />
<strong>de</strong>s microcrédits sur fonds d’emprunts.<br />
Deux produits sont proposés :<br />
– un microcrédit personnel avec un taux<br />
proche <strong>de</strong> celui du livret A, sur une durée<br />
<strong>de</strong> trente-six mois maximum délivré dans<br />
l’objectif <strong>de</strong> favoriser l’employabilité ;<br />
– un microcrédit professionnel proche<br />
<strong>de</strong>s taux du marché sur une durée <strong>de</strong><br />
soixante mois maximum.<br />
Les frais <strong>de</strong> fonctionnement sont pris en<br />
charge par <strong>la</strong> Caisse d’épargne Provence-<br />
Alpes-Côte d’Azur et <strong>la</strong> CDC qui fournissent<br />
également les ressources d’emprunt. Le FCS<br />
pour les crédits accordés aux particuliers<br />
et France Active Garantie pour les crédits<br />
accordés aux créateurs <strong>de</strong> microentreprises<br />
garantissent une partie du risque. En termes<br />
d’activité, à fin septembre <strong>2009</strong>, environ<br />
700 microcrédits avaient été distribués<br />
<strong>de</strong>puis 2005 pour un encours <strong>de</strong> 6,5 millions<br />
d’euros. Créa-Sol estime ainsi avoir contribué<br />
à <strong>la</strong> création <strong>de</strong> 411 emplois.<br />
5|5 Les accompagnants<br />
La notion d’accompagnement est essentielle<br />
pour tous les acteurs et les observateurs du<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
microcrédit en France. Cette composante est<br />
un gage <strong>de</strong> <strong>la</strong> réussite du microcrédit et doit<br />
permettre <strong>de</strong> compenser les handicaps du<br />
débiteur, en termes <strong>de</strong> solvabilité, qui l’ont<br />
conduit à ne pas pouvoir accé<strong>de</strong>r aux services<br />
bancaires c<strong>la</strong>ssiques. Ces accompagnements<br />
étant par nature personnalisés, il convient<br />
<strong>de</strong> distinguer ceux dédiés au microcrédit<br />
personnel et ceux au microcrédit professionnel.<br />
5|5|1 Le microcrédit personnel<br />
Les microcrédits personnels garantis par le FCS<br />
et octroyés par <strong>de</strong>s établissements financiers<br />
sont conditionnés à un accompagnement<br />
budgétaire et social effectué, notamment,<br />
par <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> solidarité ayant signé<br />
<strong>la</strong> charte <strong>de</strong> partenariat avec l’organisme<br />
prêteur. L’articu<strong>la</strong>tion entre les organismes<br />
prêteurs et les accompagnants est novatrice<br />
en France et a nécessité d’amorcer une<br />
réflexion sur les modalités <strong>de</strong> <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration<br />
entre ces <strong>de</strong>ux types d’acteurs. Dans ce but,<br />
les associations ont mis en p<strong>la</strong>ce différents<br />
groupes <strong>de</strong> travail, <strong>de</strong>stinés notamment à<br />
définir <strong>la</strong> nature et le contenu <strong>de</strong>s actions<br />
d’accompagnement ainsi que les re<strong>la</strong>tions<br />
entre les accompagnateurs et les organismes<br />
prêteurs. Au-<strong>de</strong>là, un enjeu important est <strong>de</strong><br />
sensibiliser les personnes exerçant <strong>de</strong>s fonctions<br />
au sein <strong>de</strong>s réseaux sociaux et associatifs aux<br />
problématiques financières qui, par le passé, ne<br />
constituaient pas le cœur <strong>de</strong> leurs actions et <strong>de</strong><br />
leurs préoccupations. Ce<strong>la</strong> nécessite <strong>de</strong>s efforts<br />
<strong>de</strong> formation et d’information importants.<br />
Les têtes <strong>de</strong> réseaux<br />
Les grands réseaux accompagnants sont <strong>de</strong>s<br />
acteurs sociaux et associatifs en contact avec<br />
les personnes en difficulté :<br />
• le Comité national <strong>de</strong> liaison <strong>de</strong>s régies<br />
<strong>de</strong> quartier (quarante-cinq structures<br />
proposent <strong>de</strong>s microcrédits). Une <strong>de</strong>s missions<br />
essentielles d’une régie <strong>de</strong> quartier est<br />
d’accompagner les habitants en difficulté vers<br />
une réelle insertion sociale et professionnelle ;<br />
• <strong>la</strong> Fédération <strong>de</strong>s familles rurales<br />
(quinze délégations proposent <strong>de</strong>s<br />
Le microcrédit<br />
33
34<br />
Le microcrédit<br />
microcrédits). Les principales missions <strong>de</strong><br />
Familles rurales sont <strong>de</strong> répondre aux besoins<br />
<strong>de</strong>s familles, <strong>de</strong> défendre leurs intérêts,<br />
d’accompagner les parents dans leur mission<br />
d’éducation et <strong>de</strong> participer à l’animation<br />
<strong>de</strong>s territoires ruraux ;<br />
• l’Union nationale <strong>de</strong>s CCAS (UNCCAS) :<br />
50 CCAS propose <strong>de</strong>s microcrédits.<br />
L’UNCCAS participe à <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s grands<br />
débats nationaux pour promouvoir une<br />
meilleure politique d’action sociale ;<br />
• le Secours catholique (trente-six délégations<br />
départementales proposent <strong>de</strong>s microcrédits).<br />
Le Secours catholique lutte contre toutes les<br />
formes <strong>de</strong> pauvreté et d’exclusion et cherche<br />
à promouvoir <strong>la</strong> justice sociale ;<br />
• <strong>la</strong> Fédération française <strong>de</strong>s associations<br />
Crésus (sept associations proposent <strong>de</strong>s<br />
microcrédits). Crésus s’est engagé en<br />
partenariat avec Laser Cofinoga et agit pour<br />
l’accès au microcrédit et l’accompagnement<br />
<strong>de</strong>s microcrédits sociaux ;<br />
• les Restaurants du Cœur (onze associations<br />
départementales proposent <strong>de</strong>s microcrédits).<br />
Association loi <strong>de</strong> 1901, reconnue d’utilité<br />
publique, les Restaurants du Cœur ont pour but<br />
d’ai<strong>de</strong>r et d’apporter une assistance bénévole<br />
aux personnes démunies par <strong>la</strong> participation<br />
à leur insertion sociale et économique ;<br />
• l’Union nationale <strong>de</strong>s associations<br />
familiales (Unaf) et trente unions<br />
départementales proposent <strong>de</strong>s microcrédits.<br />
L’Unaf est une institution nationale chargée<br />
<strong>de</strong> promouvoir, <strong>de</strong> défendre et <strong>de</strong> représenter<br />
les intérêts <strong>de</strong> toutes les familles ;<br />
• <strong>la</strong> Croix-Rouge française (quinze délégations<br />
proposent <strong>de</strong>s microcrédits). La Croix-Rouge<br />
accompagne une dynamique d’insertion avec<br />
les personnes suivies pour leur permettre <strong>de</strong><br />
s’impliquer dans <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> leur projet, <strong>de</strong><br />
se responsabiliser, <strong>de</strong> développer autonomie et<br />
confiance en soi et <strong>de</strong> se projeter dans l’avenir ;<br />
• l’Association nationale <strong>de</strong>s directeurs <strong>de</strong><br />
missions locales : quarante-cinq missions<br />
locales proposent <strong>de</strong>s microcrédits.<br />
Les missions locales sont <strong>de</strong>s lieux d’accueil,<br />
d’information, d’orientation professionnelle<br />
et d’ai<strong>de</strong> active pour ai<strong>de</strong>r les jeunes à<br />
construire un projet professionnel ;<br />
• <strong>la</strong> Fédération nationale <strong>de</strong>s associations <strong>de</strong><br />
réinsertion sociale (FNARS) : douze fédérations<br />
proposent <strong>de</strong>s microcrédits). Créée en 1956,<br />
<strong>la</strong> FNARS est un réseau généraliste <strong>de</strong> lutte<br />
contre les exclusions ;<br />
• l’Adie, déjà citée, a pour caractéristique d’être,<br />
pour le microcrédit personnel, à <strong>la</strong> fois prêteur et<br />
accompagnant sur vingt-cinq <strong>de</strong> ses sites.<br />
Les initiatives locales<br />
En marge <strong>de</strong> ces grands réseaux,<br />
l’accompagnement peut également être<br />
effectué par <strong>de</strong> multiples accompagnateurs<br />
locaux <strong>de</strong> proximité, autonomes, intervenants<br />
dans le milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> solidarité.<br />
Autres types d’accompagnement<br />
Dans certains cas, un accompagnement est<br />
effectué par l’établissement prêteur. C’est le<br />
cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> Caisse d’épargne avec « Parcours<br />
Confiance » et du Crédit agricole avec<br />
« Passerelle ». Ce <strong>de</strong>rnier accompagnement<br />
se limite, néanmoins, à l’analyse budgétaire.<br />
5|5|2 Le microcrédit professionnel<br />
L’accompagnement du microcrédit<br />
professionnel est effectué par les associations<br />
qui interviennent déjà à d’autres étapes du<br />
microcrédit professionnel. L’accompagnement<br />
est ainsi effectué par les organismes suivants :<br />
– L’Adie, qui regroupe 380 permanences,<br />
est une association qui ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s personnes<br />
exclues du marché du travail et du système<br />
bancaire c<strong>la</strong>ssique à créer leur entreprise<br />
et leur propre emploi grâce au microcrédit.<br />
L’association accompagne le porteur <strong>de</strong> projet<br />
avant et après sa création ;<br />
– France Initiative (245 p<strong>la</strong>tes-formes)<br />
propose <strong>de</strong>s prêts d’honneur sans garantie<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
personnelle avec un accompagnement<br />
en amont et un suivi après <strong>la</strong> création.<br />
Cet accompagnement s’effectue pendant<br />
toute <strong>la</strong> durée du remboursement du prêt.<br />
Un parrainage par un chef d’entreprise ou<br />
un cadre expérimenté est également proposé ;<br />
– France Active (trente-neuf fonds territoriaux)<br />
est un réseau <strong>de</strong> proximité qui ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis<br />
vingt ans les personnes en difficulté à créer<br />
leur entreprise individuelle. France Active<br />
facilite l’accès au crédit bancaire pour les<br />
créateurs et repreneurs d’entreprise en leur<br />
apportant sa garantie. France Active propose<br />
également, pour les créateurs d’entreprises,<br />
un accompagnement, un suivi spécifique<br />
ainsi qu’une mise en re<strong>la</strong>tion avec un réseau<br />
local <strong>de</strong> professionnels, facilitant ainsi le<br />
démarrage <strong>de</strong> l’activité.<br />
Le <strong>Réseau</strong> <strong>de</strong>s boutiques <strong>de</strong> gestion<br />
(400 imp<strong>la</strong>ntations) intervient essentiellement<br />
en support. Les boutiques <strong>de</strong> gestion<br />
soutiennent <strong>la</strong> création et le développement<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
<strong>de</strong> petites entreprises en accompagnant<br />
les créateurs tout au long <strong>de</strong> leur projet,<br />
en conseil<strong>la</strong>nt les chefs d’entreprise et en<br />
proposant <strong>de</strong>s formations adaptées.<br />
6| Microcrédit en France :<br />
les statistiques du Fonds<br />
<strong>de</strong> cohésion sociale<br />
Le FCS a été créé à l’initiative <strong>de</strong> l’État par<br />
<strong>la</strong> loi du 18 janvier 2005 : c’est un fonds sans<br />
personnalité morale. Il est <strong>de</strong>stiné à garantir<br />
<strong>de</strong>s prêts accordés par <strong>de</strong>s établissements<br />
bancaires et <strong>de</strong>s établissements financiers<br />
dans <strong>de</strong>ux domaines :<br />
– les microcrédits personnels garantis : prêts<br />
accordés à <strong>de</strong>s personnes à faibles revenus,<br />
habituellement exclues du système bancaire<br />
traditionnel, pour <strong>de</strong>s projets permettant leur<br />
insertion sociale et professionnelle ;<br />
– les microcrédits professionnels solidaires :<br />
prêts accordés à <strong>de</strong>s personnes en difficulté<br />
créant ou reprenant une entreprise.<br />
Tableau 3<br />
Microcrédits personnels garantis par le Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale à fin décembre<br />
Répartition par établissements partenaires<br />
(en unités, part <strong>de</strong> marché en %)<br />
2005/2006 2007 2008 <strong>2009</strong> Total Part <strong>de</strong><br />
marché<br />
au<br />
31/12/<strong>2009</strong><br />
Part <strong>de</strong><br />
marché<br />
au<br />
31/12/2008<br />
Groupe Caisse d'Épargne 115 569 1 560 2 443 4 687 40,69 37,41<br />
Groupe Crédit coopératif 140 536 811 1052 2 539 22,04 24,79<br />
Groupe Crédit mutuel 118 305 566 751 1 740 15,11 16,48<br />
Laser Cofinoga 72 258 110 148 588 5,10 7,34<br />
Crédit municipal <strong>de</strong> Nantes 11 194 172 159 536 4,65 6,28<br />
La Banque Postale 5 50 313 368 3,19 0,92<br />
Crédit agricole 18 73 181 272 2,36 1,52<br />
Cetelem 21 72 71 164 1,42 1,55<br />
Crédit municipal <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux 1 35 54 70 160 1,39 1,50<br />
Adie 131 131 1,14 0,00<br />
Crédit municipal <strong>de</strong> Lyon 16 12 70 98 0,85 0,47<br />
Cofidis 6 35 39 80 0,69 0,68<br />
Crédit municipal <strong>de</strong> Toulouse 44 44 0,38 0,00<br />
Crédit municipal <strong>de</strong> Dijon 1 20 22 43 0,37 0,35<br />
BNP Guyane 23 15 38 0,33 0,38<br />
Crédit municipal <strong>de</strong> Boulogne-sur-Mer 4 4 10 18 0,16 0,13<br />
Crédit municipal <strong>de</strong> Roubaix 11 1 1 13 0,11 0,20<br />
Total<br />
Source : Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />
457 1 979 3 563 5 520 11 519<br />
Le microcrédit<br />
35
36<br />
Le microcrédit<br />
Sa gestion est confiée à <strong>la</strong> CDC par convention<br />
du 5 avril 2005. Il est doté <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux instances<br />
<strong>de</strong> gouvernance :<br />
– le Comité d’orientation et <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong><br />
l’emploi <strong>de</strong>s fonds (Cosef)<br />
– le Comité d’agrément du FCS (CAFCS).<br />
6|1 Le microcrédit personnel<br />
6|1|1 Les établissements<br />
financiers partenaires<br />
Depuis <strong>la</strong> création du FCS, le CAFCS a apporté<br />
<strong>la</strong> garantie du FCS au profit d’un nombre<br />
croissant d’établissements <strong>de</strong> crédit sous<br />
<strong>la</strong> forme <strong>de</strong> dotation à un fonds <strong>de</strong> garantie<br />
ad hoc ou majoritairement sous <strong>la</strong> forme<br />
<strong>de</strong> cautionnement solidaire. Le tableau 3<br />
indique l’évolution du nombre <strong>de</strong> microcrédits<br />
personnels octroyés par les établissements <strong>de</strong><br />
crédits partenaires.<br />
Ainsi, au 31 décembre <strong>2009</strong>,<br />
11 519 microcrédits personnels garantis ont<br />
été distribués par les établissements bancaires<br />
et financiers partenaires (hors PJA), pour un<br />
montant total en nominal <strong>de</strong> 26,06 millions<br />
d’euros, soit un montant moyen par prêt <strong>de</strong><br />
2 263 euros.<br />
Graphique 3<br />
Microcrédit personnel garanti<br />
et prêt « jeunes avenir »<br />
(évolution annuelle, en millions d’euros)<br />
6 000<br />
5 000<br />
4 000<br />
3 000<br />
2 000<br />
1 000<br />
0<br />
2006 2007 2008 <strong>2009</strong><br />
Microcrédit personnel garanti<br />
Prêt « jeunes avenir » distribués<br />
par <strong>la</strong> Société générale <strong>de</strong>puis 2007<br />
Source : Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />
6|1|2 Évolution <strong>de</strong>s microcrédits<br />
personnels garantis distribués<br />
Au 31 décembre <strong>2009</strong>, sur les 26,06 millions<br />
d’euros <strong>de</strong> microcrédits personnels octroyés<br />
par les établissements bancaires et financiers<br />
partenaires, le FCS a accordé une garantie<br />
<strong>de</strong> 4,5 millions d’euros sous forme <strong>de</strong> caution<br />
solidaire ou <strong>de</strong> dotation à <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong><br />
garantie. Les graphiques 3 et 4 renseignent<br />
sur l’évolution croissante <strong>de</strong>s microcrédits<br />
personnels garantis distribués, tant en annuel<br />
qu’en séquence trimestrielle.<br />
Objet <strong>de</strong>s microcrédits<br />
Concernant l’objet <strong>de</strong>s prêts, on note <strong>la</strong><br />
prépondérance du financement <strong>de</strong> <strong>la</strong> mobilité<br />
(70 %), notamment pour l’achat d’un véhicule<br />
(scooter, automobile…) ou le financement du<br />
permis <strong>de</strong> conduire.<br />
L’accès ou le maintien dans le logement concerne<br />
près <strong>de</strong> 14 % <strong>de</strong>s prêts. Une troisième catégorie<br />
regroupe le financement <strong>de</strong> dépenses diverses,<br />
pour près <strong>de</strong> 10 %. Depuis le 1 er octobre <strong>2009</strong>,<br />
un nouvel objet est apparu : celui <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
santé. Jusqu’à maintenant, il existait, mais<br />
n’était pas i<strong>de</strong>ntifié. Il apparaissait dans le<br />
financement <strong>de</strong> dépenses diverses. La CDC<br />
Graphique 4<br />
Microcrédit personnel garanti<br />
(évolution trimestrielle, en millions d’euros)<br />
2 000<br />
1 800<br />
1 600<br />
1 400<br />
1 200<br />
1 000<br />
800<br />
600<br />
400<br />
200<br />
0<br />
2006 2007 2008 <strong>2009</strong><br />
Premier trimestre<br />
Deuxième trimestre<br />
Troisième trimestre<br />
Quatrième trimestre<br />
Source : Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Tableau 4<br />
Garanties du Fonds solidaire <strong>de</strong> garantie pour l’entrepreunariat féminin et l’insertion (Fogefi)<br />
(montant en millions d’euros, variation en %)<br />
2005 2006 2007 2008 <strong>2009</strong><br />
Nombre <strong>de</strong> garanties 5 296 6 418 9 600 13 563 18 500<br />
Variation nombre <strong>de</strong> garanties + 21 % + 50 % + 41 % + 36 %<br />
Montant garanti 12,8 18,3 26,8 37,9 45,8<br />
Variation montant garanti<br />
Source : Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />
+ 43 % + 47 % + 41 % + 21 %<br />
a sollicité les établissements bancaires et<br />
financiers partenaires pour en assurer un suivi<br />
spécifique. En effet, il semble que cet objet<br />
prenne <strong>de</strong> l’importance d’année en année. à<br />
noter, <strong>la</strong> quasi-stabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> répartition par<br />
objet <strong>de</strong>s microcrédits.<br />
Bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s appels en garantie<br />
Depuis le démarrage du dispositif,<br />
261 appels en garantie ont été comptabilisés,<br />
représentant seulement 2,27 % du nombre<br />
total <strong>de</strong> prêts octroyés, pour un montant total<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>tte impayée <strong>de</strong> 347 312 euros. 50 % <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> <strong>de</strong>tte impayée étant à <strong>la</strong> charge du FCS,<br />
173 656 euros ont été remboursés aux prêteurs.<br />
Les appels en garantie ont, par conséquent<br />
représenté moins <strong>de</strong> 1 % du capital initial<br />
<strong>de</strong>s prêts en défaut, soit un montant moyen<br />
<strong>de</strong> perte définitif <strong>de</strong> 1 331 euros par prêt.<br />
6|2 Le microcrédit professionnel<br />
Le soutien du FCS sur le segment du crédit<br />
professionnel solidaire, se traduit par une<br />
mobilisation en faveur <strong>de</strong> quatre types <strong>de</strong><br />
mécanismes :<br />
• <strong>la</strong> dotation <strong>de</strong> fonds d’État préexistants<br />
regroupés au sein du Fogefi ;<br />
• le soutien à l’activité <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong>s fonds<br />
territoriaux « loi Gal<strong>la</strong>nd » <strong>de</strong> France Active ;<br />
• le développement <strong>de</strong> dispositifs <strong>de</strong> garantie<br />
en faveur <strong>de</strong> l’insertion et <strong>de</strong> <strong>la</strong> création<br />
d’emploi ;<br />
• le soutien <strong>de</strong>s réseaux d’accompagnement<br />
à <strong>la</strong> création d’entreprise.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
6|2|1 Le bi<strong>la</strong>n du Fogefi<br />
Afin d’encourager <strong>la</strong> création, <strong>la</strong> reprise ou le<br />
développement d’entreprise, l’État a regroupé<br />
au sein du Fogefi, trois lignes <strong>de</strong> garantie<br />
visant chacune un public précis, à savoir<br />
(cf. graphiques 5 A, B et C) :<br />
– le FGIF,<br />
– le FGIE,<br />
– le FGAP.<br />
Les bénéficiaires peuvent donc être <strong>de</strong>s<br />
personnes physiques en difficulté souhaitant<br />
créer leur entreprise ou <strong>de</strong>s personnes morales<br />
dont l’objet est <strong>de</strong> permettre l’insertion <strong>de</strong><br />
personnes en situation d’exclusion.<br />
Si on constate une implication croissante du<br />
Fogefi, tant en nombre <strong>de</strong> garanties qu’en montant<br />
garanti, les évolutions apparaissent néanmoins<br />
plus diversifiées selon les lignes <strong>de</strong> garanties.<br />
FGIF<br />
L’activité s’est nettement développée en <strong>2009</strong>,<br />
après une stagnation en 2008. 1 078 garanties<br />
ont été mises en p<strong>la</strong>ce pour un montant <strong>de</strong><br />
15,5 millions d’euros.<br />
L’extension <strong>de</strong>s délégations FGIF à plusieurs<br />
fonds territoriaux France Active importants<br />
non encore délégataires en 2008 (Provence-<br />
Alpes-Côte-d’Azur, Languedoc-Roussillon,<br />
Lorraine) a contribué à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>nce du dispositif.<br />
FGAP<br />
Le FGAP, quant à lui, témoigne d’une activité<br />
<strong>de</strong> garantie très fluctuante selon les années,<br />
sur une base qui reste marginale à l’échelle<br />
du Fogefi.<br />
Le microcrédit<br />
37
38<br />
Le microcrédit<br />
Graphique 5<br />
Bi<strong>la</strong>n du Fogefi<br />
A – FGIF<br />
(en unités) (en millions d’euros)<br />
1 200<br />
1 000<br />
800<br />
600<br />
400<br />
200<br />
0<br />
B – FGAP<br />
2005 2006 2007 2008 <strong>2009</strong><br />
Montant garanti (échelle <strong>de</strong> droite)<br />
Nombre garanties (échelle <strong>de</strong> gauche)<br />
(en unités) (en millions d’euros)<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
C – FGIE<br />
2005 2006 2007 2008 <strong>2009</strong><br />
Montant garanti (échelle <strong>de</strong> droite)<br />
Nombre garanties (échelle <strong>de</strong> gauche)<br />
(en unités) (en millions d’euros)<br />
20 000<br />
18 000<br />
16 000<br />
14 000<br />
12 000<br />
10 000<br />
8 000<br />
6 000<br />
4 000<br />
2 000<br />
0<br />
2005 2006 2007 2008 <strong>2009</strong><br />
Montant garanti (échelle <strong>de</strong> droite)<br />
Nombre garanties (échelle <strong>de</strong> gauche)<br />
Source : Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />
18<br />
15<br />
12<br />
9<br />
6<br />
3<br />
0<br />
0,9<br />
0,7<br />
0,5<br />
0,3<br />
0,1<br />
35<br />
31<br />
28<br />
24<br />
21<br />
17<br />
14<br />
10<br />
7<br />
3<br />
0<br />
0<br />
Graphique 6<br />
Nombre et montant <strong>de</strong>s garanties<br />
<strong>de</strong>s fonds loi Gal<strong>la</strong>nd<br />
(en millions d’euros) (en unités)<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
2005 2006 2007 2008 <strong>2009</strong><br />
Montant garanti (échelle <strong>de</strong> gauche)<br />
Nombre <strong>de</strong> garanties mises en p<strong>la</strong>ce<br />
(échelle <strong>de</strong> droite)<br />
Source : Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />
2 000<br />
1 600<br />
1 200<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
800<br />
400<br />
Graphique 7<br />
Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale<br />
(en nombre) (en millions d’euros)<br />
25 000<br />
20 000<br />
15 000<br />
10 000<br />
5 000<br />
0<br />
2005 2006 2007 2008 <strong>2009</strong><br />
Montant garanti (échelle <strong>de</strong> droite)<br />
Nombre <strong>de</strong> garanties (échelle <strong>de</strong> gauche)<br />
Source : Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />
Graphique 8<br />
Impact du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale<br />
sur <strong>la</strong> création-consolidation d’emploi<br />
(en unités)<br />
25 000<br />
20 000<br />
15 000<br />
10 000<br />
5 000<br />
0<br />
2005 2006 2007 2008 <strong>2009</strong><br />
Microcrédits bancaires<br />
Microcrédits extrabancaires<br />
Entreprises solidaires<br />
Source : Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />
80<br />
64<br />
48<br />
32<br />
16<br />
0<br />
0
FGIE<br />
A contrario, le FGIE, composante majeure du<br />
Fogefi (94 % en termes <strong>de</strong> nombre <strong>de</strong> garantie<br />
et <strong>de</strong> 63 % en montant garanti), connaît un<br />
accroissement significatif <strong>de</strong> son activité.<br />
L’effet <strong>de</strong> levier sur <strong>la</strong> mobilisation <strong>de</strong> prêts<br />
bancaires est re<strong>la</strong>tivement significatif, avec<br />
plus <strong>de</strong> 47 millions d’euros.<br />
La garantie <strong>de</strong> portefeuille <strong>de</strong>s prêts mis<br />
en œuvre par l’Adie subsiste comme <strong>la</strong><br />
composante principale du FGIE, avec près<br />
<strong>de</strong> 24,6 millions d’euros sur l’année <strong>2009</strong>, soit<br />
83 % du total <strong>de</strong>s garanties. La croissance <strong>de</strong><br />
17 % (en montant) sur cette seule ligne explique<br />
donc <strong>la</strong> majeure partie <strong>de</strong> l’augmentation du<br />
FGIE sur <strong>2009</strong>.<br />
La couverture par le FGIE <strong>de</strong>s prêts<br />
participatifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société d’investissement<br />
France en faveur <strong>de</strong>s entreprises solidaires,<br />
occupe <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième p<strong>la</strong>ce dans <strong>la</strong> contribution<br />
totale du FGIE (2,7 millions d’euros <strong>de</strong><br />
garanties), avec une croissance significative<br />
(12 %), bien que nettement en retrait par<br />
rapport à l’exercice précé<strong>de</strong>nt (doublement<br />
<strong>de</strong> l’activité entre 2007 et 2008).<br />
Les autres lignes (entreprises d’insertion,<br />
Caisse sociale <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux, caisses d’épargne)<br />
s’inscrivent en stagnation, voire en léger<br />
retrait par rapport à 2008.<br />
Tableau 5<br />
Garanties « loi Gal<strong>la</strong>nd »<br />
(en milliers d’euros)<br />
2006 2007 2008 <strong>2009</strong><br />
Variation<br />
<strong>2009</strong>/2008<br />
Nombre <strong>de</strong> garanties mises en p<strong>la</strong>ce 697 790 1 029 1 726 + 68 %<br />
Montant <strong>de</strong>s garanties 8 283 9 350 13 392 22 955 + 21 %<br />
Montant <strong>de</strong>s prêts garantis<br />
Source : Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />
16 667 18 625 28 459 49 876 + 75 %<br />
Tableau 6<br />
Garanties accordées par le Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale<br />
(montant en millions d’euros, variation en %)<br />
2005 2006 2007 2008 <strong>2009</strong><br />
variation variation variation variation<br />
Nombre <strong>de</strong> garanties 5 861 7 115 21 10 390 46 14 670 41 20 384 39<br />
Montant garanti 19,3 26,5 38 36,2 36 52,0 44 70,4 35<br />
Source : Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
6|2|2 La garantie <strong>de</strong>s fonds<br />
« Loi Gal<strong>la</strong>nd »<br />
L’intervention du FCS sur ce champ, consiste à<br />
abon<strong>de</strong>r les fonds <strong>de</strong> garantie créés localement<br />
par les associations membres du réseau<br />
France Active et bénéficiant dans le cadre <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> loi Gal<strong>la</strong>nd, <strong>de</strong> dotations <strong>de</strong>s collectivités<br />
locales, dans <strong>la</strong> mesure où <strong>la</strong> cible <strong>de</strong> ces fonds<br />
est en adéquation avec celle du FCS.<br />
Sur <strong>2009</strong>, l’activité <strong>de</strong>s fonds Gal<strong>la</strong>nd a porté<br />
sur <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> 1 726 garanties, pour un<br />
montant <strong>de</strong> 23 millions d’euros, concourant à<br />
<strong>la</strong> mobilisation <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 50 millions d’euros<br />
<strong>de</strong> crédits bancaires (cf. tableau 5).<br />
En <strong>2009</strong>, <strong>la</strong> croissance <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> garantie<br />
<strong>de</strong>s fonds Loi Gal<strong>la</strong>nd a été extrêmement forte<br />
(68 % à 75 % selon les indicateurs) comme le<br />
montrent le tableau 5 et le graphique 6.<br />
Les fonds <strong>de</strong> Bretagne, <strong>de</strong>s Pays <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loire<br />
(Fon<strong>de</strong>s) restent très actifs sur ce dispositif. Mais<br />
on peut noter le développement <strong>de</strong> l’activité sur<br />
<strong>de</strong>s régions comme le Languedoc-Roussillon<br />
(Airdie), le Pas-<strong>de</strong>-Ca<strong>la</strong>is (Interaction 62), et<br />
les croissances <strong>de</strong> l’activité sur le Nord, le<br />
Midi-Pyrénées, le Rhône (RDI), Paris, le Val<br />
d’Oise (Prisme 95) ou encore <strong>la</strong> Franche-Comté.<br />
L’activité s’est donc développée <strong>de</strong> façon assez<br />
homogène sur le territoire.<br />
Le microcrédit<br />
39
40<br />
Le microcrédit<br />
Tableau 7<br />
Impact du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale sur <strong>la</strong> création-consolidation d’emploi<br />
(Nombre d’emplois créés)<br />
2005 2006 2007 2008 <strong>2009</strong><br />
Très petites entreprises 6 107 7 324 10 440 14 954 20 384<br />
dont : Microcrédits bancaires 1 118 1 480 1 688 2 455 3 346<br />
Microcrédits extrabancaires 4 989 5 844 8 752 12 499 17 069<br />
Entreprises solidaires 2 891 3 295 7 415 8 112 9 834<br />
Total<br />
Source : Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />
8 998 10 619 17 855 23 066 30 249<br />
6|2|3 La garantie <strong>de</strong>s fonds totale<br />
du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale<br />
L’activité garantie <strong>de</strong>s fonds assurée par le<br />
FCS, agrégeant l’activité du Fogefi et <strong>de</strong>s Fonds<br />
loi Gal<strong>la</strong>nd, présente une évolution continue<br />
tant en nombre <strong>de</strong> garanties qu’en montant<br />
(cf. tableau 6 et graphique 7).<br />
6|2|4 Impact sur l’emploi<br />
Le FCS a permis <strong>la</strong> création et <strong>la</strong> consolidation<br />
d’un nombre très significatif d’emplois pour<br />
les personnes les plus en difficulté. Ainsi,<br />
en <strong>2009</strong>, plus <strong>de</strong> 20 000 emplois ont été<br />
créés au sein <strong>de</strong>s TPE et près <strong>de</strong> 10 000 au<br />
sein <strong>de</strong>s entreprises solidaires. Le nombre<br />
d’emplois créés a progressé <strong>de</strong> manière<br />
croissante au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années et<br />
est principalement le fait <strong>de</strong>s microcrédits<br />
extrabancaires (cf. tableau 7 et graphique 8).<br />
Encadré 10<br />
7| Le microcrédit en Europe<br />
7|1 Les disparités européennes<br />
Dès 2006, <strong>la</strong> Commission européenne a<br />
encouragé les États membres <strong>de</strong> l’Union<br />
européenne à adopter <strong>de</strong>s légis<strong>la</strong>tions incitant<br />
au développement <strong>de</strong>s microcrédits. Ainsi,<br />
s’il existe une définition européenne du<br />
microcrédit et <strong>de</strong> <strong>la</strong> microentreprise, chaque<br />
pays dispose cependant, dans <strong>la</strong> pratique,<br />
d’un cadre légal particulier et les IMF<br />
exercent leur activité opérationnelle selon<br />
<strong>de</strong>s modalités spécifiques.<br />
7|1|1 Définitions européennes<br />
La microentreprise<br />
<strong>la</strong> fondation nantik lum<br />
La Commission européenne a adopté<br />
une définition <strong>de</strong>s microentreprises,<br />
Nantik Lum est une fondation espagnole, créée en 2003 par <strong>de</strong>s entrepreneurs afin d’agir contre les inégalités sociales et<br />
d’améliorer le niveau <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s personnes démunies dans les pays en développement et dans les régions défavorisées.<br />
Les objectifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> fondation sont <strong>de</strong> plusieurs types :<br />
– promouvoir les microentreprises en stimu<strong>la</strong>nt l’auto-emploi et <strong>la</strong> génération <strong>de</strong> revenus pour les groupes<br />
défavorisés ;<br />
– promouvoir le microcrédit en tant qu’instrument <strong>de</strong> développement et <strong>de</strong> financement ;<br />
– fournir aux individus <strong>de</strong>s qualifications dans les techniques <strong>de</strong> production, commercialisation, distribution,<br />
administration et gestion ;<br />
– fournir l’appui initial nécessaire pour <strong>la</strong> recherche dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance en Espagne et<br />
promouvoir celle-ci en tant qu’instrument pour réduire <strong>la</strong> pauvreté et l’exclusion sociale.<br />
Afin d’atteindre ces objectifs et faire usage <strong>de</strong> l’expérience entrepreneuriale <strong>de</strong> ses membres, <strong>la</strong> fondation<br />
soutient <strong>de</strong>s projets économiquement productifs reposant sur le développement durable. Elle vise également<br />
à promouvoir <strong>la</strong> recherche et <strong>la</strong> discussion sur <strong>la</strong> microfinance ainsi que <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong>s bonnes pratiques.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Encadré 11<br />
le 1 er janvier 2005, les définissant comme<br />
toute entreprise ayant moins <strong>de</strong> dix sa<strong>la</strong>riés<br />
et moins <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux millions d’euros <strong>de</strong> chiffre<br />
d’affaires (ou <strong>de</strong> total au bi<strong>la</strong>n).<br />
Le microcrédit<br />
L’initiative européenne <strong>la</strong>ncée en 2007 pour le<br />
développement du microcrédit en faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
croissance et <strong>de</strong> l’emploi, définit le microcrédit<br />
comme un prêt inférieur à 25 000 euros<br />
<strong>de</strong>stiné aux microentreprises (91 % <strong>de</strong>s<br />
entreprises européennes), aux chômeurs ou<br />
aux personnes inactives qui souhaitent créer<br />
leur propre emploi mais qui n’ont pas accès<br />
aux services bancaires traditionnels.<br />
7|1|2 Cadre légal spécifique<br />
à chaque pays<br />
Bien que <strong>de</strong> nombreux pays européens mettent<br />
en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s programmes d’incitations au<br />
développement du microcrédit, <strong>la</strong> Roumanie<br />
est, avec <strong>la</strong> France, un <strong>de</strong>s rares pays<br />
européens à disposer d’un cadre légal pour<br />
<strong>la</strong> microfinance. La loi du 240/205 adoptée<br />
par le Parlement Roumain en juillet 2005,<br />
fixe un cadre favorable au développement<br />
<strong>de</strong>s Institutions <strong>de</strong> microfinance. En outre,<br />
une ordonnance gouvernementale, entrée en<br />
vigueur en janvier 2006, précise les conditions<br />
que les organismes bancaires doivent remplir<br />
pour pouvoir octroyer <strong>de</strong>s crédits. La banque<br />
centrale <strong>de</strong> Roumanie, quant à elle, est<br />
chargée <strong>de</strong> délivrer un agrément aux IMF<br />
le réseau européen <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance<br />
Ce réseau a été créé en avril 2003 avec le soutien financier <strong>de</strong> l’Union européenne et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s dépôts<br />
et consignations (CDC). Ses membres fondateurs sont en France l’Adie (Association pour le droit à l’initiative<br />
économique), au Royaume-Uni <strong>la</strong> nef (new economics foundation) et en Allemagne EVERS&JUNG. Le REM<br />
a le statut d’association loi 1901 et a été officiellement enregistré à <strong>la</strong> préfecture <strong>de</strong> Paris le 23 mai 2003.<br />
Aujourd’hui, le réseau REM compte 87 membres répartis dans 21 pays d’Europe.<br />
L’objectif visé est <strong>de</strong> promouvoir <strong>la</strong> microfinance dans l’Union européenne en tant qu’outil <strong>de</strong> lutte contre le<br />
chômage et l’exclusion sociale via <strong>la</strong> création <strong>de</strong> microentreprises et l’auto-emploi.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
pour exercer leur activité et exige <strong>la</strong> détention<br />
d’un capital minimum <strong>de</strong> 200 000 euros.<br />
D’autres pays se sont attachés à mettre en p<strong>la</strong>ce<br />
<strong>de</strong>s dispositifs qui limitent le niveau <strong>de</strong>s taux<br />
d’intérêt en instaurant une réglementation sur<br />
l’usure. En Espagne, <strong>la</strong> loi du 23 juillet 2008<br />
sur <strong>la</strong> répression <strong>de</strong> l’usure énonce que les<br />
taux pratiqués ne doivent pas être « nettement<br />
supérieurs au taux normal », et les taux sont<br />
fixés par les tribunaux. En Italie, selon le même<br />
modèle qu’en France, le taux d’usure est réévalué<br />
chaque trimestre selon <strong>la</strong> loi du 07 mars 1996.<br />
En Allemagne, le taux d’usure est défini par<br />
le Co<strong>de</strong> civil comme étant <strong>de</strong>ux fois plus élevé que<br />
le taux d’intérêt du marché. En outre, un taux<br />
d’usure re<strong>la</strong>tif aux crédits à <strong>la</strong> consommation<br />
est défini en Belgique et en Pologne.<br />
7|1|3 Pratiques propres à chaque IMF<br />
à défaut <strong>de</strong> cadre légal précis au niveau<br />
national ou européen, les IMF ont adopté<br />
leurs propres règles <strong>de</strong> gestion et mo<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> fonctionnement, chacune d’entre elles,<br />
ayant sa propre définition pratique du<br />
microcrédit. La structure <strong>de</strong>s organisations<br />
<strong>de</strong> microcrédit est en effet extrêmement<br />
diverse : IMF adossées à <strong>de</strong> grands groupes<br />
bancaires, petites organisations vivant <strong>de</strong> dons<br />
d’entrepreneurs, associations, fondations…<br />
Ces différentes pratiques ne permettent pas<br />
facilement une appréhension globale du secteur et<br />
les microcrédits accordés par certaines institutions<br />
Le microcrédit<br />
41
42<br />
Le microcrédit<br />
Tableau 8<br />
Nombre <strong>de</strong> prêts accordés par les institutions <strong>de</strong> microfinance ayant répondu à l’enquête<br />
(montant en millions d’euros)<br />
2005 2006 2007 2008 <strong>2009</strong><br />
Croissance<br />
2008-<strong>2009</strong><br />
IMF ayant répondu 109 94 94 170 170<br />
Nombre <strong>de</strong> prêts accordés 27 000 35 553 42 750 90 605 84 523 – 7 %<br />
Montant <strong>de</strong>s prêts accordés 210 295 394 802 828 + 3 %<br />
Source : Enquête menée pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2008-<strong>2009</strong> par <strong>la</strong> Fondation nantik Lum et l’European Finance Network<br />
en Europe s’apparenteraient davantage à un<br />
crédit c<strong>la</strong>ssique qu’à un crédit bénéficiant à<br />
une clientèle exclue du système bancaire. La<br />
notion d’accompagnement apparaît elle aussi<br />
extrêmement variable selon les organisations 7 .<br />
7|2 Le microcrédit en Europe<br />
en chiffres<br />
à défaut d’une base harmonisée au niveau<br />
européen, ou tout du moins d’une définition<br />
homogène permettant sa collecte, cette partie<br />
a été rédigée sur <strong>la</strong> base d’une enquête menée<br />
sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2008-<strong>2009</strong>, par <strong>la</strong> Fondation<br />
Nantik Lum (cf. encadré 10) et le réseau<br />
européen <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance (cf. encadré 11).<br />
Cette étu<strong>de</strong>, a permis d’analyser les évolutions<br />
et <strong>de</strong> déterminer les caractéristiques globales<br />
du secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance en Europe<br />
(portée <strong>de</strong>s microcrédits, performance<br />
financière, sources <strong>de</strong> financement, impact…) ;<br />
en outre, ont été intégrées <strong>de</strong>s questions<br />
d’actualité, ayant trait, notamment, à<br />
Tableau 9<br />
Nombre et du montant <strong>de</strong>s prêts accordés<br />
au sein <strong>de</strong>s 58 institutions <strong>de</strong> microfinance<br />
ayant répondu à l’enquête<br />
sur les quatre années<br />
(montant en millions d’euros)<br />
2006 2007 2008 <strong>2009</strong><br />
Prêts accordés<br />
Nombre 33 462 36 936 45 401 37 714<br />
Montant 282 357 375 353<br />
Source : <strong>Réseau</strong> européen <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance<br />
l’impact <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise financière et économique,<br />
aux technologies <strong>de</strong> l’information, ou à <strong>la</strong><br />
performance sociale. Les données disponibles<br />
sont néanmoins partielles et leur analyse doit<br />
être menée avec pru<strong>de</strong>nce.<br />
Cette enquête, qui constitue <strong>la</strong> quatrième<br />
édition <strong>de</strong> cet exercice 8 , a permis <strong>de</strong> collecter<br />
les données <strong>de</strong> 170 acteurs <strong>de</strong> microfinance<br />
installés dans vingt pays <strong>de</strong> l’Union<br />
européenne, et <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong> libre échange<br />
européen (EFTA) 9 auxquels il faut ajouter<br />
<strong>la</strong> Croatie. La définition <strong>de</strong> microcrédit<br />
retenue dans cette étu<strong>de</strong> est celle d’un prêt <strong>de</strong><br />
25 000 euros au plus, accordé à <strong>de</strong>s entreprises<br />
ou microentreprises <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> dix sa<strong>la</strong>riés ;<br />
il faut cependant souligner que certains pays<br />
ont déc<strong>la</strong>ré <strong>de</strong>s prêts d’un montant supérieur,<br />
qui ont été également pris en compte.<br />
7|2|1 Analyse <strong>de</strong>s réponses<br />
Sur 432 IMF européennes interrogées réparties<br />
dans vingt-huit pays, seules les 170 IMF <strong>de</strong><br />
Tableau 10<br />
Montant moyen<br />
(en euros)<br />
2008 <strong>2009</strong><br />
Montant moyen en euros 8 782 10 012<br />
Source : Enquête menée pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2008-<strong>2009</strong> par<br />
<strong>la</strong> Fondation Nantik Lum et l’European Finance Network<br />
7 Néanmoins, selon l’enquête réalisée par l’European <strong>Microfinance</strong> Network, détaillée dans <strong>la</strong> partie 7.2, <strong>la</strong> majeure partie (65,6 %) <strong>de</strong>s microcrédits<br />
en Europe, sont distribués à une clientèle non bancarisée. Par ailleurs, l’accompagnement est proposé par 81 % <strong>de</strong>s organismes <strong>de</strong> microfinance,<br />
dont 54 % en interne. Les organismes, qui ne disposent pas <strong>de</strong>s ressources au sein <strong>de</strong> leur organisation, réorientent pour <strong>la</strong> plupart les clients<br />
vers <strong>de</strong>s organisations d’accompagnement, seuls 19 % <strong>de</strong>s Institutions <strong>de</strong> microfinance européennes (ayant répondu à l’enquête).<br />
8 Les précé<strong>de</strong>nts ayant été menés en 2005, 2006 et 2007<br />
9 L’enquête a été envoyée à 432 IMF dans 28 pays européens ; ainsi l’absence d’information au sein d’un pays, ne signifie pas qu’il n’y a pas <strong>de</strong><br />
microcrédit, mais que les IMF <strong>de</strong> ce pays n’ont pas répondu.<br />
10 Ces 58 IMF sont réparties dans treize pays : <strong>la</strong> Belgique, <strong>la</strong> Bulgarie, <strong>la</strong> Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, <strong>la</strong> France, l’Allemagne, <strong>la</strong> Hongrie, l’Italie, les Pays-Bas, le<br />
Portugal, <strong>la</strong> Roumanie, l’Espagne, <strong>la</strong> Suisse et <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong>-Bretagne.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Graphique 9<br />
Institutions <strong>de</strong> microfinance contactées ayant répondu à l’enquête par pays<br />
100<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
21 pays ont répondu, soit un taux <strong>de</strong> réponse <strong>de</strong><br />
39 % qui apparaît re<strong>la</strong>tivement bas pour tirer<br />
<strong>de</strong>s conclusions générales. Parmi ces 170 IMF,<br />
58 10 avaient déjà répondu lors <strong>de</strong> l’enquête<br />
2006-2007, 15 lors d’enquêtes antérieures et<br />
97 répondaient pour <strong>la</strong> première fois.<br />
Dans <strong>la</strong> suite <strong>de</strong>s développements, nous<br />
présenterons les chiffres dans leur globalité,<br />
mais également pour les 58 IMF répondant<br />
<strong>de</strong> manière récurrente (cf. graphique 9).<br />
7|2|2 Les acteurs<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
On constate une gran<strong>de</strong> disparité en ce qui<br />
concerne <strong>la</strong> concentration et <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s<br />
IMF en Europe. L’Italie est le pays comptant<br />
le nombre le plus important d’acteurs 11 ,<br />
essentiellement constitués <strong>de</strong> petites structures<br />
<strong>de</strong> microcrédit personnel et d’associations<br />
<strong>de</strong> lutte contre l’usure. Viennent ensuite<br />
en taille, <strong>la</strong> Bulgarie 12 où <strong>de</strong> nombreuses<br />
coopératives <strong>de</strong> crédit sont actives dans le<br />
Graphique 10<br />
Microcrédits accordés par les institutions <strong>de</strong> microfinance ayant répondu à l’enquête par pays<br />
(en nombre <strong>de</strong> prêts)<br />
35 000<br />
30 000<br />
25 000<br />
20 000<br />
15 000<br />
10 000<br />
5 000<br />
0<br />
DE AT BE BG CY HR DK ES EE FI FR UK HU IE IT MK NL LV LT LU NO PL PT CZ RO SK SE CH<br />
Contactés<br />
Ayant répondu<br />
Note : La correspondance <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s pays utilisés est reprise à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s sigles et abréviations du présent volume.<br />
Source : Enquête menée pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2008-<strong>2009</strong> par <strong>la</strong> Fondation Nantik Lum et l’European Finance Network<br />
FR PL<br />
2008<br />
<strong>2009</strong><br />
HU DE ES RO FI BU IT UK SE BE NL PT HR LV IE CH NO<br />
Note : La correspondance <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s pays utilisés est reprise à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s sigles et abréviations du présent volume.<br />
Source : Enquête menée pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2008-<strong>2009</strong> par <strong>la</strong> Fondation Nantik Lum et l’European Finance Network<br />
11 94 IMF contactés et 33 ayant répondu à l’enquête<br />
12 66 IMF contactés et 16 ayant répondu<br />
Le microcrédit<br />
43
44<br />
Le microcrédit<br />
Graphique 11<br />
Microcrédits accordés par les institutions <strong>de</strong> microfinance ayant répondu à l’enquête par pays<br />
(en valeur, en milliers d’euros)<br />
200 000<br />
180 000<br />
160 000<br />
140 000<br />
120 000<br />
100 000<br />
80 000<br />
60 000<br />
40 000<br />
20 000<br />
0<br />
secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance et <strong>la</strong> Hongrie 13 ,<br />
qui se caractérise par l’imp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong><br />
nombreuses coopératives d’épargne (savings<br />
cooperatives) et un réseau national d’agences<br />
d’entreprises locales (LEA).<br />
La vitalité du microcrédit en Espagne<br />
provient <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong>s caisses d’épargne 14<br />
(Caixa-Microbank, Caja Sol..), <strong>de</strong> fondations<br />
et <strong>de</strong> petites structures. Le secteur public<br />
espagnol a, par ailleurs, mis en p<strong>la</strong>ce certains<br />
programmes afin <strong>de</strong> faciliter le développement<br />
du microcrédit, comme le programme ICO<br />
(Instituto <strong>de</strong> Crédito Official) en 2001, ou<br />
le programme pour l’entrepreunariat <strong>de</strong>s<br />
femmes ou celui dédié aux jeunes en 2007.<br />
Graphique 12<br />
Microcrédits accordés par les institutions <strong>de</strong> microfinance ayant répondu à l’enquête par pays<br />
(encours moyen, en euros)<br />
25 000<br />
20 000<br />
15 000<br />
10 000<br />
5 000<br />
0<br />
FR PL<br />
2008<br />
<strong>2009</strong><br />
HU DE ES RO FI BU IT UK SE BE NL PT HR LV IE CH NO<br />
Note : La correspondance <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s pays utilisés est reprise à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s sigles et abréviations du présent volume.<br />
Source : Enquête menée pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2008-<strong>2009</strong> par <strong>la</strong> Fondation Nantik Lum et l’European Finance Network<br />
FR PL<br />
2008<br />
<strong>2009</strong><br />
HU DE ES RO FI BU IT UK SE BE NL PT HR LV IE CH NO<br />
Notes : En <strong>2009</strong>, certaines institutions, notamment en Bulgarie, ont communiqué <strong>de</strong>s données concernant <strong>la</strong> valeur mais pas le<br />
volume <strong>de</strong>s prêts octroyés, ces données n’ont donc pas été intégrées dans le calcul du montant moyen. La correspondance <strong>de</strong>s<br />
co<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s pays utilisés est reprise à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s sigles et abréviations du présent volume.<br />
Source : Enquête menée pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2008-<strong>2009</strong> par <strong>la</strong> Fondation Nantik Lum et l’European Finance Network<br />
13 55 contactés et 21 ayant répondu<br />
14 À partir <strong>de</strong> 2001, les œuvres sociales (Obra Sociale) <strong>de</strong>s Caisses d’épargne, fonctionnant grâce à 25 % <strong>de</strong>s profits <strong>de</strong>sdites Caisses, permettaient<br />
<strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> programmes sociaux tels que les microcrédits.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
7|2|3 Prêts distribués en Europe<br />
En <strong>2009</strong>, les organisations interrogées 15<br />
et ayant répondu 16 , ont distribué au total<br />
84 523 microcrédits pour un montant <strong>de</strong><br />
828 millions d’euros. Malgré les difficultés<br />
méthodologiques existantes pour comparer<br />
les données d’une année sur l’autre, du fait<br />
notamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> non continuité du périmètre,<br />
le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance en Europe, ne<br />
cesse <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong> l’importance en termes<br />
d’encours consentis (cf. tableau 8).<br />
Sur les cinquante-huit IMF ayant répondu<br />
lors <strong>de</strong>s sondages couvrant les pério<strong>de</strong>s 2006-<br />
2007 et 2008-<strong>2009</strong>, on peut constater une<br />
croissance constante <strong>de</strong> 2006 à 2008, tant en<br />
termes <strong>de</strong> nombre <strong>de</strong> prêts accordés qu’en<br />
valeur. Cependant ces <strong>de</strong>ux indicateurs<br />
décroissent sensiblement (respectivement<br />
– 17 % en volume et – 6 % en valeur) entre<br />
2008 et <strong>2009</strong> ce qui pourrait traduire<br />
les conséquences <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise économique<br />
(cf. tableau 9).<br />
7|2|4 Répartition <strong>de</strong>s prêts<br />
Nonobstant les réserves méthodologiques<br />
précé<strong>de</strong>mment évoquées, <strong>la</strong> répartition en<br />
nombre <strong>de</strong> prêts distribués par pays, fait<br />
apparaître <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> France,<br />
avec 28 863 prêts en <strong>2009</strong> dont 14 050 prêts<br />
sont accordés, à taux zéro, en complément<br />
d’un prêt bancaire (cf. graphique 10).<br />
En termes <strong>de</strong> montant, on remarque que certains<br />
pays comme <strong>la</strong> Lettonie, les Pays-Bas ou <strong>la</strong> Suè<strong>de</strong><br />
ont connu un développement très dynamique<br />
entre 2008 et <strong>2009</strong> (cf. graphique 11).<br />
Alors que <strong>la</strong> France est le premier distributeur <strong>de</strong><br />
microcrédits en termes <strong>de</strong> nombre <strong>de</strong> prêts, c’est<br />
<strong>la</strong> Hongrie qui l’est en montant, avec 182 millions<br />
d’euros <strong>de</strong> prêts accordés en <strong>2009</strong> du fait d’un<br />
encours moyen plus important (17 487 euros).<br />
à cet égard, il faut souligner les disparités<br />
importantes <strong>de</strong>s encours moyens <strong>de</strong> prêts<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Graphique 13<br />
Prêts accordés en <strong>2009</strong><br />
par les institutions <strong>de</strong> microfinance<br />
ayant répondu à l’enquête en termes <strong>de</strong> durée<br />
5 ans<br />
21,0 %<br />
4 ans<br />
16,0 %<br />
7 ans<br />
8 ans ou plus<br />
0,6 %<br />
1,2 %<br />
6 ans<br />
5,6 %<br />
1 an ou moins<br />
6,2 %<br />
2 ans<br />
14,8 %<br />
3 ans<br />
34,6 %<br />
Source : Enquête menée pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2008-<strong>2009</strong> par <strong>la</strong><br />
Fondation Nantik Lum et l’European Finance Network<br />
accordés qui varient, en <strong>2009</strong>, <strong>de</strong> 3 157 euros<br />
pour <strong>la</strong> Bulgarie à 21 736 euros pour <strong>la</strong><br />
Suè<strong>de</strong>. Cet écart pourrait s’expliquer par le<br />
fait que dans certains pays, sont accordés<br />
<strong>de</strong> nombreux microcrédits personnels d’un<br />
montant peu élevé (cf. graphique 12).<br />
Au total, le montant moyen <strong>de</strong>s prêts accordés<br />
en Europe, progresse nettement et s’établit<br />
à 10 012 euros en <strong>2009</strong> (cf. tableau 10).<br />
7|2|5 Typologie <strong>de</strong>s prêts<br />
Les conditions offertes en termes <strong>de</strong> microcrédits<br />
au sein <strong>de</strong>s pays européens sont très diversifiées.<br />
Nous nous intéresserons ici, plus spécifiquement<br />
aux durées et aux taux d’intérêt pour lesquelles<br />
le microcrédit est accordé.<br />
162 IMF, sur les 170, ont répondu aux<br />
questions concernant <strong>la</strong> durée <strong>de</strong>s<br />
microcrédits. Ces <strong>de</strong>rniers s’étalent <strong>de</strong> 6 mois<br />
à 8 ans, avec une légère prépondérance (35 %)<br />
pour <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> 3 ans (cf. graphique 13).<br />
15 Les données <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fundusz Micro, IMF Polonaise, ont été intégrées, puisqu’elles étaient disponibles.<br />
16 138 IMF répartis sur 19 pays ont répondu à ces questions pour l’année <strong>2009</strong> et 118 IMF pour l’année 2008.<br />
Le microcrédit<br />
45
46<br />
Le microcrédit<br />
Graphique 14<br />
Taux d’intérêt en Europe en <strong>2009</strong><br />
(en %)<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
4,90<br />
17<br />
10,70<br />
3,20<br />
6,90<br />
0<br />
FR PL HU DE ES RO FI BG IT UK SE BE NL PT HR LV IE CH NO EE LT<br />
Notes : Le taux d’intérêt pondéré du Royaume-Uni est très probablement en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité car seules 10 <strong>de</strong>s 22 organisations<br />
participantes ont indiqué le taux d’intérêt pratiqué. En outre plusieurs d’entre elles, proposant un taux d’intérêt élevé, n’ont pas<br />
indiqué leur nombre <strong>de</strong> prêts déboursés. Ainsi, le niveau médian <strong>de</strong>s prêts a été utilisé pour calculer le taux d’intérêt pondéré <strong>de</strong>s<br />
ces organismes. Ce qui sous-estime très probablement <strong>la</strong> réalité. La correspondance <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s pays utilisés est reprise à <strong>la</strong><br />
fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s sigles et abréviations du présent volume.<br />
Source : Enquête menée pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2008-<strong>2009</strong> par <strong>la</strong> Fondation Nantik Lum et l’European Finance Network<br />
En ce qui concerne les taux d’intérêt,<br />
133 IMF répartis sur 21 pays, ont répondu<br />
à cette question et le taux d’intérêt moyen<br />
pour les microcrédits en Europe s’établirait<br />
à 9 %, en <strong>2009</strong>. Là aussi, les disparités<br />
sont importantes puisque <strong>la</strong> fourchette <strong>de</strong>s<br />
taux d’intérêt est comprise entre 2 % pour<br />
<strong>la</strong> Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> et 19,2 % pour <strong>la</strong> Roumanie.<br />
Les différences constatées sur les taux d’intérêt<br />
s’expliquent également sans aucun doute par<br />
l’existence au sein <strong>de</strong>s légis<strong>la</strong>tions nationales<br />
<strong>de</strong> lois sur l’usure (cf. graphique 14).<br />
19,20<br />
2,00<br />
17,30<br />
4,90<br />
7,80<br />
5,00 4,70<br />
8,90<br />
3,00<br />
11,00<br />
Au final, il existe un vrai besoin <strong>de</strong> recensement<br />
<strong>de</strong>s pratiques nationales du microcrédit<br />
en Europe et plus particulièrement au sein<br />
<strong>de</strong> l’Union européenne. L’initiative <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Commission européenne <strong>la</strong>ncée en 2007 doit<br />
ainsi être complétée <strong>de</strong> mesures d’évaluation<br />
au sein <strong>de</strong>s pays membres notamment afin<br />
d’appréhen<strong>de</strong>r <strong>la</strong> situation en matière <strong>de</strong><br />
financement <strong>de</strong>s microentreprises. En première<br />
analyse, <strong>la</strong> France semble être en avance dans<br />
ce domaine notamment par le fait qu’elle a mis<br />
en p<strong>la</strong>ce parallèlement aux circuits bancaires<br />
traditionnels <strong>de</strong>s dispositifs en vue <strong>de</strong> favoriser<br />
le financement <strong>de</strong>s entreprises.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
7,00<br />
9,00<br />
4,00<br />
6,00<br />
7,00<br />
7,00
La finance soLidaire ou comment donner du sens à son épargne<br />
Le <strong>de</strong>uxième volet <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance, originellement composé <strong>de</strong> l’épargne éthique et solidaire,<br />
s’est trouvé, cette année, enrichi <strong>de</strong> nouvelles initiatives proposées aux épargnants afin <strong>de</strong> donner du sens<br />
à leur épargne, dont notamment l’économie <strong>de</strong> <strong>la</strong> phi<strong>la</strong>nthropie.<br />
1| L’épargne solidaire<br />
ou éthique<br />
Au vu <strong>de</strong> <strong>la</strong> multiplication <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>cements<br />
incitant les épargnants à faire preuve <strong>de</strong><br />
citoyenneté, il convient donc au préa<strong>la</strong>ble<br />
<strong>de</strong> faire <strong>la</strong> distinction entre les p<strong>la</strong>cements<br />
dits éthiques et solidaires.<br />
1|1 Définitions<br />
1|1|1 L’épargne éthique<br />
Traditionnellement basée sur <strong>de</strong>s critères<br />
essentiellement financiers, <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s<br />
valeurs boursières tend aujourd’hui à<br />
retenir <strong>de</strong>s critères extrafinanciers, c’est ce<br />
qu’on appelle l’épargne éthique. Ainsi, il<br />
existe différentes catégories <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cements<br />
permettant aux particuliers d’adopter,<br />
pour leur investissement, une approche<br />
responsable.<br />
L’investissement socialement responsable<br />
L’investissement socialement responsable<br />
(ISR) désigne l’ensemble <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>cements<br />
réalisés en fonction d’un arbitrage fondé non<br />
seulement sur <strong>la</strong> performance financière <strong>de</strong>s<br />
sociétés, mais aussi sur les comportements<br />
humains, sociaux, écologiques ou<br />
environnementaux <strong>de</strong>sdites sociétés.<br />
Les fonds éthiques<br />
La politique d’investissement <strong>de</strong> ces fonds repose<br />
sur <strong>de</strong>s critères financiers, mais aussi sur une<br />
approche d’ordre moral ; ainsi les gestionnaires<br />
sous-pondèrent ou excluent les valeurs investies<br />
dans <strong>de</strong>s secteurs sensibles, tels que l’armement,<br />
le tabac, l’alcool.<br />
Les fonds <strong>de</strong> développement durable<br />
La sélection <strong>de</strong>s valeurs présentes dans ces<br />
fonds n’exclut, a priori, aucun secteur ; ce sont<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
les comportements <strong>de</strong>s sociétés vis-à-vis <strong>de</strong><br />
l’environnement, <strong>de</strong> leur politique sociale<br />
et <strong>de</strong> leurs re<strong>la</strong>tions avec leurs fournisseurs,<br />
notamment, qui sont analysés.<br />
1|1|2 L’épargne solidaire<br />
Fondée sur le principe <strong>de</strong> responsabilité et <strong>de</strong><br />
fraternité, l’épargne solidaire se caractérise par<br />
le choix que fait l’épargnant <strong>de</strong> mobiliser son<br />
épargne au bénéfice d’activités ayant une utilité<br />
sociale.<br />
Cette démarche s’appuie soit sur <strong>de</strong>s<br />
p<strong>la</strong>cements d’épargne dont tout ou partie<br />
<strong>de</strong>s actifs est investi dans <strong>de</strong>s entreprises<br />
ayant une forte utilité sociale (investissements<br />
solidaires), soit sur <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>cements d’épargne<br />
dont tout ou partie <strong>de</strong>s revenus est donné à<br />
une œuvre d’intérêt général (p<strong>la</strong>cements <strong>de</strong><br />
partage) (cf. schéma 3).<br />
Encadré 12<br />
<strong>la</strong> distinction entre l’investissement<br />
socialement responsable<br />
et l’épargne solidaire<br />
L’investissement socialement responsable<br />
(ISR) consiste en <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong> critères<br />
sociaux et environnementaux, en complément<br />
<strong>de</strong>s critères d’investissement c<strong>la</strong>ssique ; ainsi les<br />
sociétés sélectionnées au sein d’un portefeuille<br />
socialement responsable, doivent s’engager à<br />
adopter un comportement respectueux vis‑à‑vis<br />
<strong>de</strong> leurs employés, <strong>de</strong>s actionnaires, <strong>de</strong>s individus<br />
en général et <strong>de</strong> l’environnement. En règle générale,<br />
lesdites sociétés sont cotées en bourse.<br />
L’épargne solidaire repose quant à elle sur un <strong>de</strong>gré<br />
plus important d’engagement <strong>de</strong> l’épargnant que<br />
dans l’ISR. Les entreprises ou les œuvres bénéficiaires<br />
<strong>de</strong> cette épargne ne sont pas cotées en bourse et<br />
exercent <strong>de</strong>s activités à forte utilité sociale.<br />
47
48<br />
La finance soLidaire ou comment donner du sens à son épargne<br />
Schéma 3<br />
Les <strong>de</strong>ux types d’épargne solidaire<br />
Produits<br />
d’investissement<br />
solidaire<br />
Produits<br />
<strong>de</strong> partage<br />
Source : Finansol<br />
L’épargne solidaire constitue donc un compromis<br />
entre l’épargne et le don, puisque l’investisseur<br />
renonce en partie à son espoir <strong>de</strong> gain au profit<br />
d’une organisation non gouvernementale<br />
(ONG) ou d’une entreprise solidaire.<br />
L’épargne solidaire permet donc à <strong>de</strong>s<br />
chômeurs <strong>de</strong> longue durée, ou à <strong>de</strong>s<br />
bénéficiaires <strong>de</strong> minima sociaux <strong>de</strong> créer<br />
leur entreprise ou leur propre emploi, à <strong>de</strong>s<br />
familles en situation précaire <strong>de</strong> se loger, ou<br />
à <strong>de</strong>s projets environnementaux ou dans les<br />
pays du Sud <strong>de</strong> voir le jour.<br />
1|2 L’épargne solidaire<br />
1|2|1 Finansol<br />
Sur 1 000 euros que<br />
l’épargnant veut p<strong>la</strong>cer<br />
en économie solidaire...<br />
L’épargnant choisit<br />
<strong>de</strong> p<strong>la</strong>cer <strong>la</strong> totalité<br />
<strong>de</strong> ses 1 000 euros...<br />
Fondée en 1995, Finansol est une<br />
association professionnelle ayant pour<br />
mission <strong>de</strong> développer <strong>la</strong> solidarité dans<br />
l’épargne et <strong>la</strong> finance. Afin <strong>de</strong> réaliser sa<br />
mission, Finansol a développé un <strong>la</strong>bel<br />
permettant à l’investisseur <strong>de</strong> distinguer<br />
l’ensemble <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>cements solidaires, que<br />
ceux-ci soient proposés directement auprès<br />
d’un investisseur solidaire, ou via un<br />
établissement financier.<br />
au moins 100 euros<br />
sont confiés<br />
à un financeur solidaire<br />
... dans <strong>de</strong>s investissements<br />
socialement responsables...<br />
€<br />
<br />
... qui les investit<br />
dans le financement<br />
d’une petite entreprise<br />
d’insertion qui emploie<br />
<strong>de</strong>s « exclus ».<br />
€<br />
<br />
... qui rapporteront<br />
environ 20 euros<br />
d’intérêt l’an.<br />
Si l’entreprise fait<br />
<strong>de</strong>s bénéfices, elle en<br />
reversera une partie<br />
à l’épargnant.<br />
Sur ces 20 euros, au moins<br />
5 euros sont donnés<br />
à <strong>de</strong>s organismes ou<br />
associations solidaires<br />
choisis par l’épargnant.<br />
Le <strong>la</strong>bel Finansol est attribué par un comité<br />
composé <strong>de</strong> personnalités indépendantes<br />
et repose sur <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> solidarité et<br />
<strong>de</strong> transparence (quelques exemples <strong>de</strong><br />
financements et d’établissement <strong>la</strong>bellisés<br />
sont décrits dans l’encadré 13).<br />
Le <strong>la</strong>bel Finansol atteste que l’épargne :<br />
• contribue au financement d’activités<br />
génératrices d’une forte utilité sociale ;<br />
• fournit une information fiable, régulière<br />
et c<strong>la</strong>ire à l’investisseur.<br />
En contrepartie, l’organisme gérant verse une<br />
re<strong>de</strong>vance annuelle à Finansol.<br />
Par ailleurs, l’association Finansol publie<br />
<strong>de</strong>puis 2003, un Baromètre annuel <strong>de</strong>s<br />
finances solidaires en partenariat avec La<br />
Croix, qui mesure les principales évolutions en<br />
France. Il présente en particulier <strong>la</strong> situation<br />
<strong>de</strong> l’épargne solidaire et l’utilisation qui en<br />
est faite. Avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’institut <strong>de</strong> sondage<br />
Ipsos, il mesure également <strong>la</strong> notoriété <strong>de</strong><br />
cette épargne et l’intérêt que lui portent les<br />
Français. Ce sont les résultats <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong><br />
qui vont être développés dans cette partie.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
€<br />
<br />
€
Encadré 13<br />
quelques exemples <strong>de</strong> financements<br />
et d’établissements <strong>la</strong>bélisés par finansol<br />
Les financeurs solidaires investissent dans <strong>de</strong>s<br />
activités solidaires en accompagnant notamment<br />
les entrepreneurs <strong>de</strong> ces activités :<br />
• insertion pour l’emploi : Adie, Autonomie et<br />
solidarité, Caisse solidaire <strong>de</strong> Franche‑Comté,<br />
Fédération <strong>de</strong>s cigales, France Active/SIFA, France<br />
initiative, Garrigue, La Nef, Racines… ;<br />
• insertion par le logement : Entreprendre pour<br />
humaniser <strong>la</strong> dépendance, ESIS, Finantoit, Habitat<br />
et Humanisme, Habitats solidaires ;<br />
• développement durable : La Nef, Terre <strong>de</strong> liens ;<br />
• solidarité internationale : Cofi<strong>de</strong>s Nord‑Sud,<br />
Eci<strong>de</strong>c, Garrigue, Oïkocrédit…<br />
Les établissements financiers <strong>la</strong>bélisés proposent<br />
différents types <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cements d’épargne solidaire :<br />
• p<strong>la</strong>cements d’investissement solidaire :<br />
Avip, Banques popu<strong>la</strong>ires, BNp paribas, caisses<br />
d’épargne, Covea finance, Crédit agricole, LCL,<br />
Crédit coopératif, Macif, Natixis ;<br />
• épargne sa<strong>la</strong>riale solidaire : AG2R – La Mondiale,<br />
BNp paribas AM, Crédit agricole AM, Fongepar, Inter<br />
Expansion, Natixis Interépargne… ;<br />
• p<strong>la</strong>cements d’épargne <strong>de</strong> partage : Carac, Crédit<br />
agricole, LCL, Crédit coopératif, Crédit municipal <strong>de</strong><br />
Nantes, Crédit mutuel, La Banque postale, Meeschaert.<br />
1|3 La fiscalité <strong>de</strong> l’épargne<br />
solidaire<br />
Les particuliers ou les personnes morales, via<br />
leur épargne solidaire, peuvent bénéficier <strong>de</strong><br />
diverses réductions d’impôt ou aménagements<br />
fiscaux.<br />
1|3|1 L’avantage « Ma<strong>de</strong>lin »<br />
L’épargne solidaire investie dans <strong>de</strong>s actions<br />
non cotées donne droit à une réduction<br />
d’impôt sur le revenu équivalente à 25 % <strong>de</strong><br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
La finance soLidaire ou comment donner du sens à son épargne<br />
l’investissement réalisé pour les actions non<br />
cotées, dans <strong>la</strong> limite annuelle <strong>de</strong> 20 000 euros<br />
pour un célibataire et <strong>de</strong> 40 000 euros pour<br />
un couple sous réserve <strong>de</strong> conserver les titres<br />
au moins cinq ans. Cet avantage représente<br />
l’équivalent d’une performance annuelle<br />
garantie <strong>de</strong> 5 % par an, pendant cinq ans,<br />
nette d’impôt.<br />
1|3|2 La loi Travail, Emploi et Pouvoir d’achat<br />
Un contribuable soumis à l’impôt sur <strong>la</strong><br />
fortune (ISF), souscrivant un p<strong>la</strong>cement<br />
solidaire sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> parts <strong>de</strong> capital<br />
d’une petite et moyenne entreprise non cotée<br />
(ou d’une coopérative) peut déduire <strong>de</strong> l’ISF<br />
75 % du montant <strong>de</strong> sa souscription, dans<br />
une limite annuelle <strong>de</strong> 50 000 euros, sous<br />
réserve que ces titres soient bloqués au moins<br />
cinq ans. Les titres souscrits entre le 16 juin<br />
<strong>de</strong> l’année N-1 et le 15 juin <strong>de</strong> l’année N<br />
rentrent dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong><br />
revenus N+1. Les avantages procurés par<br />
<strong>la</strong> loi Travail, Emploi et Pouvoir d’achat<br />
(TEPA) ne sont pas cumu<strong>la</strong>bles, avec ceux<br />
mis en p<strong>la</strong>ce dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi Ma<strong>de</strong>lin.<br />
1|3|3 Le don<br />
Les p<strong>la</strong>cements solidaires <strong>de</strong> partage ouvrent<br />
droit à une déduction <strong>de</strong> l’impôt sur le revenu<br />
à hauteur <strong>de</strong> 66 % <strong>de</strong>s montants d’épargne<br />
solidaire donnés, dans <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> 20 % du<br />
revenu imposable pour les particuliers . Pour<br />
les entreprises, <strong>la</strong> réduction d’impôt est égale<br />
à 60 % du montant du don effectué, dans <strong>la</strong><br />
limite <strong>de</strong> 5 pour mille du chiffre d’affaire.<br />
La déduction d’impôt s’élève à 75 % pour les<br />
dons aux associations offrant ai<strong>de</strong> alimentaire,<br />
soins et hébergement aux démunis.<br />
1|3|4 L’amen<strong>de</strong>ment Finansol<br />
Les p<strong>la</strong>cements solidaires <strong>de</strong> partage ouvrent<br />
droit à un prélèvement libératoire à taux<br />
réduit <strong>de</strong> 5 % (au lieu <strong>de</strong> 18 %) hors cotisation<br />
sociale généralisée (CSG) sur le montant <strong>de</strong>s<br />
intérêts ou divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s donnés à une ONG.<br />
49
50<br />
La finance soLidaire ou comment donner du sens à son épargne<br />
Encadré 14<br />
1|3|5 P<strong>la</strong>n d’épargne sa<strong>la</strong>riale<br />
L’épargne sa<strong>la</strong>riale investie dans les fonds<br />
communs <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cement (FCP) d’entreprises<br />
solidaires est exonérée d’impôt sur le revenu<br />
tant pour les revenus que pour les plus-values<br />
éventuelles. Pour bénéficier <strong>de</strong> ce dispositif,<br />
l’épargne doit être bloquée au moins cinq ans pour<br />
un p<strong>la</strong>n d’épargne entreprise (PEE) et jusqu’à <strong>la</strong><br />
retraite pour les p<strong>la</strong>ns d’épargne retraite collectif<br />
(PERCO) (cf. l’exemple du fonds solidaire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Banque <strong>de</strong> France dans l’encadré 14).<br />
1|4 Bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong> l’épargne solidaire<br />
Le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> finance solidaire a<br />
enregistré, en <strong>2009</strong>, une nouvelle progression<br />
un fonds solidaire à <strong>la</strong> banque <strong>de</strong> france<br />
La Banque <strong>de</strong> France a introduit dans le p<strong>la</strong>n épargne entreprise (pEE) réservé à ses sa<strong>la</strong>riés un fonds diversifié<br />
« solidaire ».<br />
BDF Gestion, société <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> portefeuille filiale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France, a créé un FCpE solidaire le<br />
13 janvier 2010 (fonds « S »). Ce FCpE est investi dans <strong>de</strong>s entreprises solidaires à hauteur <strong>de</strong> 5 % à 10 % <strong>de</strong><br />
son encours. Les entreprises solidaires sont agréées par l’état. Il s’agit d’entreprises d’insertion par l’activité<br />
économique, employant <strong>de</strong>s personnes handicapées, ayant un certain nombre d’emplois aidés ou encore<br />
d’entreprises dont l’actif est principalement composé d’investissements solidaires.<br />
La totalité <strong>de</strong> <strong>la</strong> part « solidaire » <strong>de</strong>s sommes versées par les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France sur ce fonds<br />
a été affectée à <strong>la</strong> souscription <strong>de</strong> parts <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société d’investissement <strong>de</strong> France Active (SIFA) qui contribue<br />
au financement <strong>de</strong> <strong>la</strong> création <strong>de</strong> petites entreprises par apport <strong>de</strong> fonds propres et <strong>de</strong> garanties bancaires.<br />
Les autres c<strong>la</strong>sses d’actifs présents dans le fonds se répartissent, à parts égales, en obligations <strong>de</strong> maturité<br />
5 ans à 7 ans, en obligations in<strong>de</strong>xées sur l’inf<strong>la</strong>tion et en actions <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone euro.<br />
Six mois après sa création, l’encours du fonds est d’environ 1,8 million d’euros. Les sommes recueillies<br />
proviennent, pour moitié, d’arbitrages entre les fonds traditionnels et le fonds solidaire. L’autre moitié est<br />
constituée par <strong>de</strong> l’épargne nouvelle. De janvier à juin 2010, le nombre <strong>de</strong> souscripteurs du fonds S est <strong>de</strong><br />
1 340 à rapporter au chiffre <strong>de</strong> 20 478 sa<strong>la</strong>riés et retraités épargnants du pEE <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France.<br />
spectacu<strong>la</strong>ire 17 (cf. graphique 15). En effet,<br />
l’encours d’épargne solidaire s’est établi à<br />
près <strong>de</strong> 2,4 milliards d’euros, soit une hausse<br />
<strong>de</strong> 47 %, par rapport à l’année précé<strong>de</strong>nte.<br />
Toutes les familles <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cement ont enregistré<br />
<strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> croissance proches <strong>de</strong> 20 %, c’est<br />
l’épargne sa<strong>la</strong>riale qui a le plus progressé<br />
avec un taux <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> 109 %. De<br />
ce fait, l’épargne sa<strong>la</strong>riale est <strong>de</strong>venue le<br />
principal contributeur <strong>de</strong> l’épargne solidaire,<br />
au détriment <strong>de</strong>s sociétés d’investissement à<br />
capital variable (Sicav) et FCP.<br />
En <strong>2009</strong>, l’épargne solidaire est constituée<br />
<strong>de</strong> produits d’investissements solidaires pour<br />
près <strong>de</strong> 692 millions d’euros, mais également<br />
d’épargne sa<strong>la</strong>riale, pour 1 012 millions, et <strong>de</strong><br />
produits <strong>de</strong> partage, pour 457 millions.<br />
17 Données chiffrées et graphiques issus du Baromètre <strong>de</strong>s finances solidaires, <strong>2009</strong>‑2010 – huitième édition – Finansol–La Croix–Ipsos.<br />
Les données ont été collectées via un sondage réalisé pour Finansol, par Ipsos, les 12 et 13 mars 2010, auprès d’un échantillon national<br />
représentatif <strong>de</strong> 946 personnes âgées <strong>de</strong> 18 ans et plus, interrogées par téléphone.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Graphique 15<br />
Encours <strong>de</strong> l’épargne solidaire<br />
(en millions d’euros)<br />
3 000<br />
2 500<br />
2 000<br />
1 500<br />
1 000<br />
500<br />
0<br />
Actions non cotées<br />
et comptes à terme<br />
2003<br />
Livrets bancaires Sicav<br />
et fonds communs<br />
<strong>de</strong> p<strong>la</strong>cement<br />
<strong>2009</strong><br />
Source : Baromètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Finance solidaire (2010) Finansol-La Croix-Ipsos, 8 e édition<br />
1|4|1 Le circuit du financement solidaire<br />
L’épargne solidaire investie par les ménages,<br />
s’effectue soit <strong>de</strong> façon directe auprès d’un<br />
financeur solidaire, soit <strong>de</strong> façon indirecte,<br />
Schéma 4<br />
Les re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> <strong>la</strong> finance solidaire<br />
(en millions d’euros)<br />
Épargnants : 2 401<br />
Épargne<br />
<strong>de</strong> partage<br />
457<br />
Dons<br />
5,4<br />
Activités solidaires<br />
ONG,<br />
associations<br />
Épargne<br />
d’investissement<br />
solidaire<br />
692<br />
Établissements financiers<br />
Part <strong>de</strong> l’épargne<br />
dans les titres cotés<br />
Autres ressources<br />
Épargnants : 2 401<br />
Épargne<br />
sa<strong>la</strong>riale<br />
solidaire<br />
1 012<br />
Part solidaire<br />
<strong>de</strong> l’épargne<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
328<br />
Source : Baromètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Finance solidaire (2010) Finansol-La Croix-Ipsos, 8 e édition<br />
La finance soLidaire ou comment donner du sens à son épargne<br />
Epargne sa<strong>la</strong>riale<br />
solidaire<br />
Total<br />
et pour <strong>la</strong> majeure partie, auprès d’un<br />
établissement financier. C’est par ce biais que <strong>la</strong><br />
majeure partie <strong>de</strong> l’épargne solidaire est investie.<br />
Autres<br />
ressources<br />
(effet<br />
<strong>de</strong> levier)<br />
Accompagnement<br />
Actionnariat<br />
solidaire<br />
Financeurs solidaires<br />
Entreprises solidaires<br />
Solidarité internationale : 6 %<br />
Emploi : 26 %<br />
Environnement : 32 %<br />
Logement et social : 36 %<br />
240<br />
Fonds propres/Garantie<br />
Prêt/Microcrédit<br />
Foncier/Immobilier<br />
507<br />
51
52<br />
La finance soLidaire ou comment donner du sens à son épargne<br />
Graphique 16<br />
Les collecteurs <strong>de</strong> l’épargne solidaire en <strong>2009</strong><br />
(en millions d’euros)<br />
600<br />
500<br />
400<br />
300<br />
200<br />
100<br />
0<br />
Natixis<br />
Interépargne<br />
L’épargne solidaire, dont le circuit du<br />
financement est explicité dans le schéma 5,<br />
a permis <strong>de</strong> financer en <strong>2009</strong>, près <strong>de</strong><br />
507 millions d’euros d’investissements dans<br />
<strong>de</strong>s activités solidaires, soit une nouvelle<br />
hausse annuelle significative <strong>de</strong> 34 %<br />
(+ 128 millions). L’écart entre l’encours<br />
<strong>de</strong> l’épargne collectée et le montant <strong>de</strong>s<br />
investissements correspond, d’une part, à <strong>la</strong><br />
constitution <strong>de</strong> garanties assurant <strong>la</strong> liquidité<br />
<strong>de</strong> l’épargne et permettant un effet <strong>de</strong> levier<br />
pour mobiliser d’autres ressources et d’autre<br />
part, pour les FCP, à l’obligation légale <strong>de</strong> ne<br />
pas excé<strong>de</strong>r 10 % d’actions non cotées.<br />
1|4|2 Collecteurs d’épargne<br />
Crédit coopératif Caisses<br />
d’épargne<br />
Partage Investissement<br />
solidaire<br />
Concernant les principaux collecteurs <strong>de</strong><br />
l’épargne solidaire, Natixis Interépargne<br />
(groupe BPCE), est le premier réseau <strong>de</strong><br />
collecte avec 560 millions d’euros, grâce à<br />
l’essor <strong>de</strong> l’épargne sa<strong>la</strong>riale. Le Crédit<br />
coopératif est le <strong>de</strong>uxième réseau <strong>de</strong> collecte,<br />
avec 477 millions d’euros. Les caisses<br />
d’épargne, quant à elles, restent lea<strong>de</strong>rs dans<br />
les p<strong>la</strong>cements d’investissement solidaire,<br />
avec 320 millions d’euros. Les sommes<br />
collectées par les financeurs solidaires<br />
(<strong>la</strong> Nef, Habitat et Humanisme, France Active,<br />
Sidi/Comité catholique contre <strong>la</strong> faim et<br />
Financeurs<br />
solidaires<br />
Financement<br />
solidaire<br />
Groupe<br />
Crédit agricole<br />
Source : Baromètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Finance solidaire (2010) Finansol-La Croix-Ipsos, 8 e édition<br />
Épargne<br />
sa<strong>la</strong>riale<br />
BNP Paribas Inter Expansion<br />
pour le développement (CCFD), Oikocrédit,<br />
Garrigue…) atteignent 240 millions d’euros<br />
(cf. graphique 16).<br />
Avec un total <strong>de</strong> 507 millions d’euros à<br />
fin <strong>2009</strong> (cf. graphique 17), les investissements<br />
solidaires ont permis le financement <strong>de</strong> quatre<br />
secteurs d’activité principaux suivants : le<br />
logement social, l’emploi, l’environnement<br />
et <strong>la</strong> solidarité internationale. Si le logement<br />
social <strong>de</strong>meure <strong>la</strong> principale composante, les<br />
activités environnementales enregistrent une<br />
Graphique 17<br />
Investissements réalisés<br />
par les financeurs solidaires<br />
(en millions d’euros)<br />
600<br />
500<br />
400<br />
300<br />
200<br />
100<br />
0<br />
2006 2007 2008 <strong>2009</strong><br />
Source : Baromètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Finance solidaire (2010) Finansol-La<br />
Croix-Ipsos, 8e édition<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
progression plus forte que les <strong>de</strong>ux autres<br />
secteurs d’investissement. L’émergence <strong>de</strong><br />
nouveaux acteurs (Terre <strong>de</strong> liens, FinanCités,<br />
Babyloans, Veecus…) complète l’activité à<br />
forte utilité sociale <strong>de</strong>s réseaux historiques<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> finance solidaire déjà bien imp<strong>la</strong>ntés<br />
(Habitat et Humanisme, <strong>la</strong> Nef, France<br />
Active, Adie, Sidi, Garrigue…)<br />
1|4|3 Performance solidaire <strong>de</strong>s produits<br />
d’épargne <strong>la</strong>bellisés Finansol<br />
Le baromètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> solidarité, nouvel<br />
indicateur mis en p<strong>la</strong>ce par Finansol,<br />
permet <strong>de</strong> mesurer le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> solidarité <strong>de</strong><br />
chaque p<strong>la</strong>cement. Il rapporte le montant<br />
<strong>de</strong>s investissements solidaires (ou dons)<br />
à l’encours (ou total <strong>de</strong> bi<strong>la</strong>n). Les livrets<br />
bancaires (entre 25 % et 100 % <strong>de</strong> leurs<br />
encours), ainsi que les actions non cotées et<br />
comptes à terme (CAT) (dont <strong>la</strong> part solidaire<br />
se situe entre 14 % et 100 %) restent les<br />
produits les plus solidaires en <strong>2009</strong>.<br />
Les fonds « 90-10 » ont un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> solidarité<br />
compris entre 5,5 % et 9,1 %, alors que<br />
l’épargne sa<strong>la</strong>riale, principale <strong>de</strong>stination<br />
<strong>de</strong> l’épargne solidaire, se situe légèrement<br />
en <strong>de</strong>çà, entre 5,1 % et 8,6 %.<br />
1|4|4 Des performances financières<br />
contrastées<br />
Le tableau 11 présente l’échelle <strong>de</strong><br />
rémunération proposée par les p<strong>la</strong>cements<br />
solidaires en <strong>2009</strong>. La performance financière<br />
est dans l’ensemble satisfaisante, notamment<br />
pour l’épargne sa<strong>la</strong>riale solidaire, composante<br />
majeure <strong>de</strong> l’épargne solidaire. Les actions<br />
non cotées et les livrets solidaires sont,<br />
quant à eux, plus sécuritaires. À l’inverse,<br />
<strong>la</strong> composante organismes <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cement<br />
collectif en valeurs mobilières (OPCVM) et<br />
assurance-vie solidaire est soumise à une plus<br />
forte vo<strong>la</strong>tilité <strong>de</strong> ses performances.<br />
1|4|5 Les dons<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
La finance soLidaire ou comment donner du sens à son épargne<br />
Tableau 11<br />
Performance financière <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>cements solidaires<br />
en <strong>2009</strong><br />
(en %)<br />
Les dons issus <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>cements <strong>de</strong> partage, sont<br />
en légère diminution : 5,4 millions d’euros<br />
en <strong>2009</strong>, après 5,8 millions en 2008<br />
(cf. graphique 18). La baisse <strong>de</strong>s taux d’intérêt<br />
sur les livrets bancaires en est principalement<br />
<strong>la</strong> cause.<br />
Graphique 18<br />
Dons issus <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>cements <strong>de</strong> partage<br />
(en millions d’euros)<br />
3,5<br />
3,0<br />
2,5<br />
2,0<br />
1,5<br />
1,0<br />
0,5<br />
0<br />
Actions non cotées Livrets bancaires<br />
et comptes à terme<br />
2006<br />
<strong>2009</strong><br />
→<br />
Performance<br />
Minimale Maximale<br />
Actions non cotées<br />
et comptes à termes 0,00 5,00<br />
Livrets solidaires<br />
Organismes <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cement<br />
<strong>de</strong> valeurs mobilières<br />
1,00 2,92<br />
et assurance‑vie solidaires<br />
Épargne sa<strong>la</strong>riale<br />
– 0,97 24,02<br />
solidaire <strong>la</strong>bellisée 3,42 26,66<br />
Source : Baromètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Finance solidaire (2010) Finansol-<br />
La Croix-Ipsos, 8e édition<br />
OPCVM<br />
Note : OPCVM : organismes <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cement collectif en valeurs<br />
mobilières<br />
Source : Baromètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Finance solidaire (2010) Finansol-<br />
La Croix-Ipsos, 8e édition<br />
53
54<br />
La finance soLidaire ou comment donner du sens à son épargne<br />
2| La finance solidaire<br />
2|1 La Nouvelle économie fraternelle<br />
La Nouvelle économie fraternelle (Nef) est<br />
une société coopérative <strong>de</strong> finance solidaire<br />
regroupant 26 000 sociétaires. Depuis<br />
sa création en 1988, <strong>la</strong> Nef, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> sa<br />
fonction d’intermédiaire financier, a cherché<br />
à promouvoir certaines valeurs comme le<br />
développement humain et social ainsi que<br />
certains principes visant, notamment, à ce<br />
que <strong>la</strong> production et <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong> richesse<br />
soient fondées sur <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> solidarité<br />
et <strong>de</strong> responsabilité vis-à-vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> société.<br />
La Nef intervient ainsi <strong>de</strong> façon prioritaire<br />
dans les secteurs <strong>de</strong> l’agriculture biologique,<br />
du commerce « bio » et du développement<br />
durable et, plus généralement, encourage<br />
<strong>la</strong> création et le développement d’activités<br />
professionnelles et associatives à <strong>de</strong>s fins<br />
d’utilité sociale et environnementale.<br />
En 2001, elle a rejoint le groupe <strong>de</strong>s fondateurs<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédération européenne <strong>de</strong> finances et<br />
banques éthiques et alternatives (Febéa) qui<br />
rassemble <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> même nature<br />
comme <strong>la</strong> Banca Etica en Italie, <strong>la</strong> Charity<br />
Bank au Royaume-Uni, <strong>la</strong> Cooperative Bank<br />
für Sozialwirtschaft en Allemagne et <strong>la</strong> Tise<br />
en Pologne.<br />
Employant une cinquantaine <strong>de</strong> personnes,<br />
<strong>la</strong> Nef a connu un développement soutenu <strong>de</strong><br />
son activité et gère un encours <strong>de</strong> 72 millions<br />
d’euros au 31 décembre <strong>2009</strong>. Elle a adopté<br />
un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement qui privilégie <strong>la</strong><br />
transparence en publiant, par exemple, <strong>la</strong> liste<br />
complète <strong>de</strong>s crédits qu’elle a octroyés avec les<br />
coordonnées <strong>de</strong>s emprunteurs, <strong>la</strong> nature, le<br />
montant et <strong>la</strong> durée <strong>de</strong>s prêts affectés.<br />
La Nef est <strong>de</strong> longue date engagée dans<br />
une re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> partenariat avec le Crédit<br />
coopératif qui lui assure un soutien logistique<br />
et apporte certaines garanties. En termes <strong>de</strong><br />
collecte <strong>de</strong> ressources, l’agrément <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nef<br />
ne lui permet pas <strong>la</strong> collecte <strong>de</strong> dépôts à vue.<br />
En revanche, elle peut recevoir <strong>de</strong>s dépôts<br />
à terme <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans et est éligible<br />
au fonds d’épargne solidaire <strong>de</strong>s entreprises<br />
(habilitation d’entreprise solidaire).<br />
Depuis <strong>de</strong>ux ans, <strong>la</strong> Nef s’est engagée dans<br />
un projet visant à créer à partir <strong>de</strong> 2011 une<br />
banque éthique européenne qui aurait un<br />
statut <strong>de</strong> société coopérative <strong>de</strong> droit européen<br />
et son siège à Padoue en Italie. Cette nouvelle<br />
institution résulterait <strong>de</strong> <strong>la</strong> fusion <strong>de</strong> trois<br />
établissements à vocation solidaire : <strong>la</strong> société<br />
financière <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nef en France, <strong>la</strong> Banca Etica<br />
en Italie et <strong>la</strong> Fiare en Espagne.<br />
2|2 Le capital-risque solidaire<br />
De façon complémentaire au crédit, le<br />
financement par fonds propres par <strong>de</strong>s<br />
organismes spécialisés est une possibilité<br />
offerte pour assurer le développement<br />
d’entreprises solidaires, dont voici ci-<strong>de</strong>ssous,<br />
certains exemples.<br />
Garrigue, qui a été créée en 1985, prend <strong>de</strong>s<br />
participations minoritaires dans <strong>de</strong>s sociétés<br />
à forte plus-value sociale, notamment dans les<br />
secteurs du commerce équitable, <strong>de</strong>s énergies<br />
renouve<strong>la</strong>bles, <strong>de</strong> l’agriculture biologique,<br />
du développement local et <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte contre<br />
l’exclusion. Cette institution permet <strong>la</strong><br />
création et le développement d’entreprises<br />
solidaires par <strong>de</strong>s investisseurs désireux<br />
<strong>de</strong> donner une affectation « utile » à leur<br />
épargne. Garrigue p<strong>la</strong>ce l’argent reçu <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
souscription <strong>de</strong>s parts sociales d’une valeur<br />
<strong>de</strong> 77 euros en fonds propres d’entreprise<br />
sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> prises <strong>de</strong> participations<br />
minoritaires (en général comprise entre<br />
5 % et 30 % ) dans <strong>de</strong>s sociétés en cours <strong>de</strong><br />
création ou <strong>de</strong> développement. Garrigue peut<br />
également effectuer un apport en comptes<br />
courants d’associés. La prise <strong>de</strong> participation<br />
s’effectue dans <strong>de</strong>s très petites et moyennes<br />
entreprises <strong>de</strong> formes juridiques variées et<br />
<strong>la</strong> durée d’intervention <strong>de</strong> Garrigue est fixée<br />
à 5 ans. À l’issue <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong>, l’objectif<br />
<strong>de</strong> Garrigue est <strong>de</strong> revendre sa participation<br />
dans <strong>la</strong> société, totalement ou partiellement,<br />
par exemple aux sa<strong>la</strong>riés.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Les cigales ou « club d’investisseurs locaux<br />
pour une gestion alternative et locale <strong>de</strong><br />
l’épargne solidaire » rassemblent, en général,<br />
une dizaine <strong>de</strong> personnes qui mutualisent<br />
leur épargne en vue d’investir dans <strong>de</strong>s projets<br />
locaux d’économie sociale et solidaire 18 .<br />
Selon le rapport annuel 2008 <strong>de</strong> l’association<br />
régionale, on comptait par exemple 18 cigales<br />
actives en Ile <strong>de</strong> France où 32 projets avaient<br />
été présentés, 10 entreprises financées pour<br />
un total <strong>de</strong> 41 668 euros ayant permis <strong>de</strong> créer<br />
ou <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r 22,5 emplois.<br />
Le fonds <strong>de</strong> capital-risque Équisol (pour<br />
équité-solidarité), doté <strong>de</strong> 1,75 million d’euros,<br />
a été mis en p<strong>la</strong>ce en septembre <strong>2009</strong> par <strong>la</strong><br />
région île-<strong>de</strong>-France. Dédié aux entreprises<br />
<strong>de</strong> l’économie sociale et solidaire, sa vocation<br />
est <strong>de</strong> doter en fonds propres les initiatives<br />
économiquement viables, mais hors du champ<br />
<strong>de</strong>s investisseurs « c<strong>la</strong>ssiques ». L’objectif<br />
est, dans un premier temps, <strong>de</strong> financer une<br />
dizaine <strong>de</strong> dossiers par an puis d’organiser<br />
une montée en charge progressive <strong>de</strong><br />
l’activité. Pour être éligibles au financement,<br />
les entreprises doivent notamment bénéficier<br />
d’un agrément d’entreprises solidaires<br />
(35 % <strong>de</strong>s actifs investis dans les entreprises<br />
solidaires) et le montant du soutien peut<br />
s’élever entre 10 000 euros et 100 000 euros<br />
sur une durée <strong>de</strong> cinq à dix ans. La région<br />
s’appuie sur les réseaux existants (comme<br />
Garrigue, les cigales ou les boutiques <strong>de</strong><br />
gestion) qui détectent les projets et procè<strong>de</strong>nt<br />
à une pré-instruction <strong>de</strong>s dossiers. Ce fonds<br />
complète <strong>la</strong> gamme <strong>de</strong>s interventions <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
région dans le domaine du financement <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> microentreprise et <strong>de</strong> l’économie sociale<br />
et solidaire.<br />
Pour conclure, le capital-risque solidaire est<br />
un outil encore assez peu développé mais<br />
qui peut constituer une forme assez aboutie<br />
<strong>de</strong> « l’épargne utile ». Le modèle <strong>de</strong>s Cigales<br />
bâti sur celui <strong>de</strong>s clubs d’investissement,<br />
s’en distingue cependant par sa finalité <strong>de</strong><br />
solidarité. Il est un exemple éc<strong>la</strong>irant <strong>de</strong> cette<br />
démarche visant à « donner du sens » à son<br />
épargne.<br />
18 Cf. <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance (2008), encadré 13<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
La finance soLidaire ou comment donner du sens à son épargne<br />
2|3 Le développement<br />
<strong>de</strong> l’investissement<br />
socialement responsable<br />
Un axe <strong>de</strong> développement pourrait rési<strong>de</strong>r<br />
dans <strong>la</strong> mise à disposition <strong>de</strong>s gestionnaires<br />
<strong>de</strong> fonds (asset managers) <strong>de</strong> produits adossés<br />
à <strong>de</strong>s actifs <strong>de</strong> microfinance. Certaines<br />
réflexions sont ainsi en cours sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<br />
<strong>de</strong> Paris en vue <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s entités à même<br />
<strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s titres obligataires dont <strong>la</strong><br />
qualité et <strong>la</strong> performance résulteraient <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
mutualisation <strong>de</strong> concours accordés à <strong>de</strong>s IMF.<br />
Davantage que par le financement bancaire<br />
c<strong>la</strong>ssique, c’est donc par <strong>la</strong> construction<br />
<strong>de</strong> produits d’épargne que les banques<br />
françaises pourraient développer leurs<br />
activités <strong>de</strong> microfinance. Les débouchés <strong>de</strong><br />
ces <strong>de</strong>rnières sont, en effet, potentiellement<br />
très importants en raison, par exemple,<br />
<strong>de</strong> l’obligation d’investir 10 % <strong>de</strong>s actifs<br />
dans <strong>de</strong>s produits solidaires pour le P<strong>la</strong>n<br />
d’épargne pour <strong>la</strong> retraite collectif (Perco) et<br />
le P<strong>la</strong>n d’épargne retraite popu<strong>la</strong>ire (Perp).<br />
Cette démarche dans notre pays se justifie<br />
également par le fait qu’il existe 104 fonds<br />
<strong>de</strong> microfinance dans le mon<strong>de</strong>, gérant un<br />
total <strong>de</strong> 6 milliards <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs en 2008 (source<br />
CGAP Banque mondiale). Ces fonds financent<br />
environ 500 institutions <strong>de</strong> microfinance<br />
(IMF) et parviennent à atteindre une<br />
diversification élevée du risque en matière<br />
<strong>de</strong> pays et d’emprunteurs. Dans ce secteur, le<br />
Luxembourg tient 30 % du marché, avec une<br />
légis<strong>la</strong>tion adaptée en 2002 à <strong>la</strong> microfinance,<br />
alors que <strong>la</strong> France représente moins <strong>de</strong> 1 %<br />
<strong>de</strong>s actifs <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> microfinance.<br />
Alors qu’en France, <strong>la</strong> distribution au<br />
public n’est possible qu’à travers <strong>de</strong>s fonds<br />
dilués (10 % maximum <strong>de</strong> microfinance),<br />
une proposition est <strong>de</strong> créer une nouvelle<br />
catégorie <strong>de</strong> fonds <strong>de</strong>stinés à financer <strong>la</strong><br />
<strong>de</strong>tte <strong>de</strong>s IMF qui permettrait <strong>de</strong> créer une<br />
nouvelle catégorie d’épargne longue solidaire<br />
et un pôle d’expertise en France autour<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance (asset management,<br />
custody) valorisant l’expertise existante<br />
<strong>de</strong>s banques françaises dans ce domaine.<br />
55
56<br />
La finance soLidaire ou comment donner du sens à son épargne<br />
Dans cette optique, lors <strong>de</strong>s rencontres<br />
<strong>de</strong> Paris Europ<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> juillet 2010,<br />
Nyse Euronext et Microfis ont annoncé prévoir<br />
le <strong>la</strong>ncement au <strong>de</strong>rnier trimestre 2010 d’un<br />
segment <strong>de</strong> marché dédié à <strong>la</strong> thématique<br />
<strong>de</strong> l’investissement en finance responsable.<br />
Microfis, qui doit cependant obtenir au<br />
préa<strong>la</strong>ble l’accord <strong>de</strong>s autorités <strong>de</strong> contrôle,<br />
serait en mesure <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s obligations<br />
ayant comme sous-jacents <strong>de</strong>s créances sur<br />
<strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong> microfinance ou <strong>de</strong>s<br />
entités solidaires.<br />
2|4 L’économie <strong>de</strong> <strong>la</strong> phi<strong>la</strong>nthropie<br />
2|4|1 La phi<strong>la</strong>nthropie entrepreneuriale<br />
Au croisement du don et du capital-risque,<br />
existe un champ d’activité encore peu<br />
développé en France, <strong>la</strong> phi<strong>la</strong>nthropie<br />
entrepreneuriale (venture phi<strong>la</strong>nthropy),<br />
définie par l’European Venture Phi<strong>la</strong>nthropy<br />
Association, comme étant l’application <strong>de</strong>s<br />
modèles du capital investissement (private<br />
equity) et du capital risque (venture capital)<br />
au secteur non marchand.<br />
Elle consiste en un mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong> dons, <strong>de</strong><br />
prêts et du transfert <strong>de</strong> compétences à <strong>de</strong>s<br />
structures c<strong>la</strong>irement sélectionnées sur<br />
<strong>la</strong> base <strong>de</strong> projets ayant un impact social<br />
mesurable. L’objectif étant d’établir un<br />
réel partenariat actif entre l’investisseur<br />
et les entrepreneurs, associant <strong>la</strong> notion <strong>de</strong><br />
projet phi<strong>la</strong>nthropique social ou solidaire<br />
à <strong>la</strong> possibilité d’une plus-value financière<br />
ou sociale.<br />
2|4|2 Les produits <strong>de</strong> partage<br />
L’assurance-vie<br />
Il existe huit contrats d’assurance-vie <strong>de</strong><br />
partage, recensés, proposant <strong>de</strong>s dispositions<br />
diverses comme le legs d’une partie du capital,<br />
le prélèvement sur les versements, ou le partage<br />
<strong>de</strong>s plus-values au profit d’une association ou<br />
d’une fondation. Les dons qui seraient générés<br />
Tableau 12<br />
Marché <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong> partage en France<br />
(encours et dons, en millions d’euros)<br />
Nombre Encours Dons<br />
générés<br />
en <strong>2009</strong><br />
Livrets 9 159 3,1<br />
Assurance‑vie 10 (a) 34 (b) nc<br />
Fonds, Sicav 42 (a) 800 3,4 (b)<br />
Cartes bancaires 4 (a) ns 0,300<br />
Services <strong>de</strong> partage 3 (a) nd 0,300 (a)<br />
Total<br />
nc : non communiqué<br />
nd : non disponible<br />
ns : non significatif<br />
≈ 70 ≈ 1 000 7<br />
(a) Source Axylia Conseil<br />
(b) Pour les <strong>de</strong>ux contrats <strong>la</strong>bélisés Finansol, pour les<br />
huit autres les assureurs ne communiquent pas les chiffres.<br />
Source : Finansol<br />
par ces contrats d’assurance-vie, s’établiraient<br />
à plusieurs centaines <strong>de</strong> millions d’euros.<br />
Les produits et services bancaires<br />
Les produits et services bancaires dédiés<br />
au partage, sont presque exclusivement<br />
constitués <strong>de</strong>s livrets bancaires <strong>de</strong> partage,<br />
lesquels proposent au souscripteur <strong>de</strong> verser<br />
une part <strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong> leur épargne à une<br />
association. Il existe actuellement, sur le<br />
marché français six livrets solidaires.<br />
D’autres produits bancaires, proposent à <strong>de</strong>s<br />
clients sous mandat <strong>de</strong> gestion, <strong>de</strong> rétrocé<strong>de</strong>r<br />
tout ou partie <strong>de</strong>s revenus générés par<br />
certaines <strong>de</strong> leurs SICAV à une association.<br />
Un autre dispositif permet au détenteur du<br />
compte courant <strong>de</strong> donner chaque mois les<br />
centimes du sol<strong>de</strong> ainsi qu’un petit montant<br />
(<strong>de</strong> 1 euro à 50 euros) à l’association ou <strong>la</strong><br />
fondation <strong>de</strong> son choix.<br />
Les fonds <strong>de</strong> partage<br />
Le fonds <strong>de</strong> partage, créé il y a 25 ans, est <strong>la</strong><br />
solution financière solidaire <strong>la</strong> plus répandue ;<br />
en effet <strong>la</strong> quarantaine d’OPCVM <strong>de</strong> partage<br />
qui composent ce marché (sur les 8 000 OPCVM<br />
généralistes existant en France), auraient versé<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
près <strong>de</strong> 2,9 millions d’euros à ses bénéficiaires<br />
en <strong>2009</strong> 19 . Initialement fondé sur un partage<br />
<strong>de</strong>s intérêts par le souscripteur, <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong>s<br />
taux et le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> responsabilité<br />
sociétale au sein <strong>de</strong>s établissements financiers,<br />
ont fait naître une nouvelle catégorie <strong>de</strong> fonds<br />
basés sur le partage <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> gestion par<br />
le gestionnaire.<br />
Les cartes bancaires<br />
Les cartes bancaires <strong>de</strong> partage ou affinitaires,<br />
permettent <strong>de</strong> générer du don, non grâce<br />
à l’épargne, mais à <strong>la</strong> consommation, lui<br />
donnant ainsi un caractère plus responsable.<br />
Plusieurs mécanismes existent. Ainsi<br />
certaines cartes, permettent au client, à <strong>la</strong><br />
souscription, <strong>de</strong> verser un don <strong>de</strong> 3 euros à<br />
l’association <strong>de</strong> son choix (selon celles qui<br />
sont proposées par l’établissement financier)<br />
19 Source : Axylia Conseil, « Patrimoine et Solidarité : <strong>de</strong> <strong>la</strong> générosité à <strong>la</strong> phi<strong>la</strong>nthropie active », juin 2010<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
La finance soLidaire ou comment donner du sens à son épargne<br />
et <strong>la</strong> banque verse 6 centimes d’euros <strong>de</strong> don,<br />
à chaque retrait effectué au distributeur.<br />
La possibilité est également offerte au<br />
détenteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> carte <strong>de</strong> verser un don, à<br />
chaque paiement ou retrait.<br />
D’autres établissements proposent une<br />
collection <strong>de</strong> cartes aux couleurs <strong>de</strong><br />
l’association choisie, et à chaque paiement<br />
effectué par son client, l’établissement verse<br />
5 centimes <strong>de</strong> don à <strong>la</strong>dite association.<br />
Cette pratique, encore peu répandue en<br />
France, a cependant rencontré un vif succès aux<br />
États-Unis notamment. Deux banques<br />
françaises proposent actuellement <strong>de</strong>s<br />
cartes bancaires affinitaires ou <strong>de</strong> partage,<br />
50 000 clients en sont désormais pourvus et<br />
200 000 euros <strong>de</strong> dons ont été ainsi générés<br />
en <strong>2009</strong>.<br />
57
1| Fonctionnement<br />
Les personnes à faibles revenus étant<br />
plus vulnérables aux conséquences<br />
engendrées par les risques d’exploitation,<br />
l’assurance professionnelle est un facteur<br />
essentiel à <strong>la</strong> pérennisation <strong>de</strong> leur activité.<br />
La microassurance professionnelle propose<br />
une solution adaptée en termes <strong>de</strong> garantie,<br />
d’accessibilité, <strong>de</strong> dé<strong>la</strong>is <strong>de</strong> paiement et <strong>de</strong><br />
prix, et s’adresse, <strong>de</strong> fait, à une popu<strong>la</strong>tion<br />
différente <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s assureurs traditionnels.<br />
2| Historique<br />
Le premier produit <strong>de</strong> microassurance<br />
(« Grameen Bima ») a été créé, en 1988,<br />
au Bang<strong>la</strong><strong>de</strong>sh, par Delta Life Insurer à<br />
<strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions rurales pauvres.<br />
En 2007, une étu<strong>de</strong> 20 , évaluait à 78 millions les<br />
personnes couvertes par <strong>la</strong> microassurance dans<br />
le mon<strong>de</strong>, dont 67,2 millions en Asie, 7,8 millions<br />
en Amérique du Sud et 3,5 millions en Afrique.<br />
En termes <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong><br />
microassurance vendus à travers le mon<strong>de</strong>,<br />
ce sont les assurances couvrant le risque <strong>de</strong><br />
décès du microemprunteur qui prédominent.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
La microassurance<br />
La microassurance est c<strong>la</strong>ssiquement définie comme une assurance<br />
à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions à faibles revenus, exclues du système financier c<strong>la</strong>ssique.<br />
Alors que, en France, on assiste aux prémices <strong>de</strong> <strong>la</strong> microassurance, exclusivement limitée aux créateurs d’entreprise,<br />
dans les pays émergents, celle-ci se répand à l’ensemble <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>sses moyennes.<br />
Force est <strong>de</strong> constater que le nombre <strong>de</strong> produits<br />
est bien supérieur au nombre d’assurés, car<br />
un même assuré peut adhérer à plusieurs<br />
assurances, lesquelles peuvent comporter<br />
différents types <strong>de</strong> couverture (cf. tableau 13).<br />
3| La microassurance<br />
en France<br />
La microassurance en France reste<br />
encore re<strong>la</strong>tivement peu développée,<br />
malgré <strong>de</strong> notables avancées <strong>de</strong>puis trois ans<br />
3|1 Origines<br />
Les entrepreneurs français, comme dans <strong>la</strong><br />
plupart <strong>de</strong>s pays développés, ne disposent pas<br />
d’une couverture intégrale contre <strong>de</strong>s risques<br />
liés à l’exercice <strong>de</strong> leur activité professionnelle.<br />
Néanmoins, l’assurance constitue un facteur<br />
essentiel à <strong>la</strong> réussite d’une entreprise. En effet,<br />
14 % <strong>de</strong>s entrepreneurs en France cesseraient<br />
leur activité, avant <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> leur cinquième<br />
exercice, non pour <strong>de</strong>s raisons économiques,<br />
mais plutôt suite à <strong>de</strong>s conséquences liées à<br />
<strong>de</strong>s sinistres (acci<strong>de</strong>nt, vol) ou à <strong>de</strong>s problèmes<br />
<strong>de</strong> santé du dirigeant 21 .<br />
Tableau 13<br />
Répartition <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> microassurance vendus dans le mon<strong>de</strong> par types <strong>de</strong> couverture<br />
(en nombre <strong>de</strong> contrats)<br />
Région Vie et décès Santé Acci<strong>de</strong>nts<br />
et incapacité<br />
Habitation<br />
et risques<br />
climatiques<br />
Amérique 7 545 057 445 876 105 000 600<br />
Afrique 2 036 141 3 053 778 1 603 000 1 600 000<br />
Asie 54 158 332 31 697 038 39 180 508 34 557 434<br />
Total<br />
Source : Microinsurance Centre LLC<br />
63 739 530 35 196 692 40 888 508 36 158 034<br />
20 MicroInsurance Centre UC (2007) : The <strong>la</strong>ndscape of microinsurance in tne world’s 100 poorest countries, avril<br />
21 <strong>Rapport</strong> annuel d’activité 2007 – Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité<br />
59
60<br />
La microassurance<br />
Encadré 15<br />
avis du comité consultatif du secteur financier re<strong>la</strong>tif au développement<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> microassurance<br />
Juillet 2008<br />
Le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) a fait le point, lors <strong>de</strong> sa réunion du 15 avril 2008, sur le<br />
développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> microassurance à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> présentation <strong>de</strong>s expériences en cours initiées par <strong>la</strong><br />
Fondation « Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité » et l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) avec leurs<br />
partenaires assureurs.<br />
La microassurance est <strong>de</strong>stinée aux créateurs d’entreprise qui n’ont pas les moyens ou ne voient pas l’intérêt<br />
<strong>de</strong> s’assurer pour couvrir les aléas susceptibles <strong>de</strong> naître à l’occasion <strong>de</strong> leur nouvelle activité professionnelle.<br />
Il leur est ainsi proposé, dans le cadre <strong>de</strong> partenariats association-assureurs, et souvent en complément d’un<br />
financement par microcrédit, <strong>de</strong>s formules d’assurance spécialement étudiées (assurance <strong>de</strong>s locaux et <strong>de</strong>s<br />
marchandises, responsabilité civile professionnelle, couverture arrêt ou réduction d’activité, véhicule, santé…)<br />
à <strong>de</strong>s tarifs très compétitifs.<br />
Le CCSF a ainsi adopté l’avis suivant :<br />
– le CCSF se félicite <strong>de</strong>s heureuses initiatives engagées par plusieurs structures associatives, avec l’appui<br />
décisif <strong>de</strong> différents assureurs, pour développer <strong>la</strong> microassurance professionnelle. Celle-ci constitue, en effet,<br />
une démarche exemp<strong>la</strong>ire au p<strong>la</strong>n social et économique pour favoriser l’emploi, l’insertion professionnelle, <strong>la</strong><br />
création d’entreprise, l’accès à l’assurance <strong>de</strong>s créateurs d’entreprise et l’éducation financière ;<br />
– le Comité observe avec le plus grand intérêt les premiers résultats déjà très encourageants <strong>de</strong> <strong>la</strong> microassurance<br />
qui s’inscrit à <strong>la</strong> suite et souvent dans le cadre du développement du microcrédit professionnel ;<br />
– le CCSF insiste sur le rôle tant <strong>de</strong>s structures associatives et du bénévo<strong>la</strong>t engagés dans <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong>s<br />
offres <strong>de</strong> microassurance que du partenariat apporté par les professionnels <strong>de</strong> l’assurance pour faire fonctionner<br />
le dispositif <strong>de</strong> façon exemp<strong>la</strong>ire, dans une démarche d’accompagnement sérieuse et globale vis-à-vis <strong>de</strong>s<br />
nouveaux assurés ;<br />
– le Comité note également le caractère nécessairement temporaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> couverture assurantielle proposée par<br />
les associations dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> microassurance ; il s’agit que les microentreprises ainsi créées reviennent<br />
à une assurance <strong>de</strong> marché au bout d’une durée qui ne saurait excé<strong>de</strong>r <strong>de</strong>ux ans à trois ans ;<br />
– le CCSF souligne également l’intérêt et l’importance pour les clients <strong>de</strong>s microentreprises d’avoir ainsi affaire,<br />
grâce à <strong>la</strong> microassurance, à <strong>de</strong>s entreprises assurées ;<br />
– le Comité relève le souci permanent d’adaptation <strong>de</strong> <strong>la</strong> microassurance aux besoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion concernée<br />
avec <strong>de</strong>s produits innovants et <strong>de</strong>s cotisations modérées ;<br />
– le CCSF souligne l’importance d’actions <strong>de</strong> communication <strong>de</strong> qualité pour promouvoir <strong>la</strong> microassurance<br />
auprès <strong>de</strong>s créateurs d’entreprise ou <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> projet concernés.<br />
– Le CCSF établira un bi<strong>la</strong>n périodique <strong>de</strong> <strong>la</strong> microassurance.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Une étu<strong>de</strong> menée en 2006 par l’Adie en<br />
col<strong>la</strong>boration avec <strong>la</strong> chaire entrepreneuriale<br />
<strong>de</strong> l’Essec, auprès <strong>de</strong> 600 créateurs d’entreprise<br />
ayant bénéficié d’un microcrédit <strong>de</strong> l’Adie, a<br />
permis <strong>de</strong> constater que près <strong>de</strong> 60 % <strong>de</strong> ces<br />
microentrepreneurs disposaient <strong>de</strong> contrats<br />
d’assurance inadaptés à leur activité ne les<br />
protégeant donc que partiellement contre les<br />
risques inhérents à <strong>la</strong>dite activité.<br />
Les défauts <strong>de</strong> couverture ou <strong>de</strong> non-adhésion<br />
recensés, se répartissent comme suit :<br />
– dans 21 % <strong>de</strong>s cas, les créateurs n’ont pas ou<br />
pu accé<strong>de</strong>r financièrement à une couverture<br />
d’assurance,<br />
– dans 41 % <strong>de</strong>s cas, les créateurs n’ont pas<br />
pensé à s’assurer ou n’ont pas jugé ce<strong>la</strong> utile,<br />
– et dans 38 % <strong>de</strong>s cas restants, les créateurs<br />
avaient souscrit un contrat sans savoir s’il<br />
correspondait réellement à leurs besoins.<br />
Cette étu<strong>de</strong>, en cib<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s<br />
microentrepreneurs (pour <strong>la</strong> plupart anciens<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emploi ou allocataires du<br />
revenu minimum d’insertion (RMI) se trouvant<br />
souvent en situation <strong>de</strong> précarité), a permis <strong>de</strong><br />
justifier l’imp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong> <strong>la</strong> microassurance<br />
en France.<br />
Encadré 16<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
L’importance démontrée <strong>de</strong> l’assurance<br />
dans <strong>la</strong> pérennité d’une entreprise et le fort<br />
coût financier <strong>de</strong>s contrats c<strong>la</strong>ssiques dans<br />
le budget limité d’un microentrepreneur,<br />
a suscité l’intérêt pour <strong>la</strong> microassurance<br />
en France et incité les partenaires du<br />
microcrédit et les assureurs à proposer <strong>de</strong>s<br />
produits plus adaptés au budget limité d’un<br />
microentrepreneur.<br />
3|2 L’offre<br />
Il existe actuellement trois offres <strong>de</strong><br />
microassurance, permettant <strong>de</strong> contribuer<br />
à <strong>la</strong> lutte contre l’exclusion en protégeant les<br />
microentrepreneurs et en pérennisant leur<br />
entreprise grâce à un système solidaire <strong>de</strong><br />
protection <strong>de</strong>s risques :<br />
• <strong>la</strong> « Trousse première assurance » développée<br />
par <strong>la</strong> fondation Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité,<br />
reconnue d’utilité publique, et distribuée<br />
par l’association <strong>de</strong>s Assurés du même nom,<br />
<strong>de</strong>puis décembre 2006 ;<br />
• un partenariat entre l’Adie, Axa et <strong>la</strong> Macif,<br />
dans l’ensemble du territoire français, après<br />
le partenariat p<strong>la</strong>net guarantee, bnp paribas assurance, ma<strong>la</strong>koff médéric,<br />
finaréa et hannover re<br />
Créée en 2007 par P<strong>la</strong>Net Finance, P<strong>la</strong>Net Guarantee est une société par action simplifiée (SAS) dédiée à <strong>la</strong><br />
microassurance. En <strong>2009</strong>, elle a procédé à une augmentation <strong>de</strong> son capital <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 3 millions d’euros, lui<br />
permettant :<br />
– d’étendre à l’international <strong>la</strong> couverture géographique <strong>de</strong> ses programmes et d’apporter <strong>de</strong>s solutions d’assurance<br />
aux popu<strong>la</strong>tions exclues <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> protection, en s’appuyant sur les 41 imp<strong>la</strong>ntations <strong>de</strong> BNP Paribas assurance ;<br />
– <strong>de</strong> développer en France, avec son partenaire Ma<strong>la</strong>koff Médéric, <strong>de</strong> nouvelles solutions <strong>de</strong> prévoyance et <strong>de</strong><br />
santé adaptées aux personnes et aux autoentrepreneurs exclus du système <strong>de</strong> protection sociale.<br />
Le fonds d’investissement Finaréa, apportera son savoir-faire et son expérience dans l’accompagnement et <strong>la</strong> gestion<br />
<strong>de</strong>s entreprises nouvellement créées.<br />
Le réassureur Hannover Re confortera les compagnies d’assurance sur ces nouveaux marchés en mutualisant<br />
les risques.<br />
La microassurance<br />
61
62<br />
La microassurance<br />
une expérimentation initiée en 2007 sur<br />
cinq régions pilotes ;<br />
• un partenariat entre P<strong>la</strong>net Guarantee,<br />
BNP Paribas Assurance, Ma<strong>la</strong>koff Médéric,<br />
Finaréa et Hannover Re (cf. encadré 16).<br />
3|2|1 Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité<br />
La Fondation<br />
Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité est une fondation<br />
reconnue d’utilité publique par décret du<br />
19 décembre 2008. De par sa nature, elle a<br />
permis <strong>de</strong> regrouper dans un but social et<br />
solidaire les associations d’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> création<br />
d’entreprise et les assureurs.<br />
Les membres fondateurs sont : AG2R, April<br />
Group, La Banque Postale, La Caisse <strong>de</strong>s<br />
Dépôts, CFDP Assurances, CNP Assurances,<br />
MATMUT et La Mondiale.<br />
La fondation Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité a noué<br />
<strong>de</strong>s partenariats avec différents organismes<br />
<strong>de</strong> soutien à <strong>la</strong> création d’entreprise : Adie,<br />
Agefiph, les cigales, France Active, France<br />
Initiative, le réseau <strong>de</strong>s boutiques <strong>de</strong> gestion,<br />
P<strong>la</strong>Net Finance, <strong>la</strong> Fondation <strong>de</strong> <strong>la</strong> 2 e chance<br />
et les chambres <strong>de</strong> commerce et d’industrie<br />
Entreprendre en France, les caisses sociales<br />
<strong>de</strong> développement local, Créa-Sol.<br />
Les activités<br />
La fondation Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité, exerce<br />
différentes activités :<br />
• <strong>la</strong> distribution d’une solution <strong>de</strong><br />
microassurance protégeant <strong>la</strong> santé et les<br />
biens du microentrepreneur ;<br />
• <strong>la</strong> sensibilisation <strong>de</strong>s entrepreneurs à <strong>la</strong><br />
gestion et à <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong>s risques ;<br />
• <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s réseaux prescripteurs d’ai<strong>de</strong><br />
à <strong>la</strong> création d’entreprise, à l’assurance et à<br />
<strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s risques.<br />
Le réseau<br />
Après une pério<strong>de</strong> d’expérimentation en<br />
région Rhône-Alpes en 2007, le réseau s’est<br />
ensuite étendu, à sept nouvelles régions<br />
(le Nord–Pas-<strong>de</strong>-Ca<strong>la</strong>is, l’Île-<strong>de</strong>-France,<br />
les Pays-<strong>de</strong>-<strong>la</strong>-Loire, l’Auvergne,<br />
l’Aquitaine, le Languedoc-Roussillon,<br />
<strong>la</strong> région Provence-Alpes-Côte d’Azur) et<br />
s’est, <strong>de</strong>puis 2008, déployé sur l’ensemble<br />
du territoire français. En outre, 38 % <strong>de</strong>s<br />
prospects proviennent encore <strong>de</strong> <strong>la</strong> région<br />
Rhône-Alpes.<br />
Les principes développés<br />
L’offre <strong>de</strong> microassurance proposée tient aux<br />
principes suivants :<br />
• une garantie, certes limitée par rapport<br />
aux contrats c<strong>la</strong>ssiques, mais mieux adaptée<br />
aux besoins et à <strong>la</strong> fragilité spécifiques <strong>de</strong>s<br />
microentrepreneurs ;<br />
• une protection transitoire, limitée à<br />
quatre ans, le but n’étant pas <strong>de</strong> se substituer<br />
<strong>de</strong> façon permanente à l’assurance c<strong>la</strong>ssique ;<br />
• un prix abordable, d’environ un euro<br />
par jour ;<br />
• un accompagnement du créateur par <strong>de</strong>s<br />
professionnels bénévoles <strong>de</strong> l’assurance,<br />
afin <strong>de</strong> les sensibiliser et <strong>de</strong> les éduquer aux<br />
risques ;<br />
• une gestion rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s règlements en<br />
cas <strong>de</strong> sinistre afin <strong>de</strong> ne pas pénaliser <strong>la</strong><br />
microentreprise.<br />
Le public éligible<br />
Les entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité propose une offre<br />
<strong>de</strong>stinée aux :<br />
– entrepreneurs bénéficiant d’un financement<br />
<strong>de</strong> l’Adie, <strong>de</strong> France Active, <strong>de</strong> France Initiative,<br />
d’une subvention, d’un prêt bancaire ou d’un<br />
prêt Nacre ;<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Tableau 14<br />
La « Trousse première assurance » proposée et gérée par les Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité<br />
Couverture Pour qui Couverture risque Prix par mois Garanties<br />
RC exploitation, RC après livraison<br />
En cas d’incendie ou <strong>de</strong> dégâts <strong>de</strong>s eaux,<br />
bâtiment assuré sans limitation <strong>de</strong> montant.<br />
Prix selon <strong>la</strong> garantie : Le contenu professionnel est assuré<br />
Multirisques<br />
professionnels<br />
L’entreprise Axeria<br />
15 euros<br />
à hauteur <strong>de</strong> :<br />
• 2 500 euros vol–dégât <strong>de</strong>s eaux<br />
5 000 euros incendie<br />
19 euros • 5 000 euros vol–dégât <strong>de</strong>s eaux<br />
10 000 euros incendie<br />
24 euros • 10 000 euros vol–dégât <strong>de</strong>s eaux<br />
20 000 euros incendie<br />
Prévoyance L’entrepreneur La mondiale – CNP<br />
6,92 euros Versement d’une in<strong>de</strong>mnité journalière<br />
en cas d’arrêt <strong>de</strong> travail :<br />
• 30 euros du 11e au 90e 18,35 euros<br />
jour<br />
Santé<br />
L’entrepreneur<br />
et sa famille<br />
Primamut – AG2R<br />
pour un adulte,<br />
10,49 euros<br />
pour un enfant<br />
(gratuit à partir du 3e enfant)<br />
Source : Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité<br />
– entrepreneurs bénéficiant d’un<br />
accompagnement par ces organismes , les<br />
boutiques <strong>de</strong> gestion, P<strong>la</strong>Net Finance ou les<br />
chambres <strong>de</strong> commerce ;<br />
– entreprises <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> trois sa<strong>la</strong>riés, moins<br />
<strong>de</strong> trois ans d’existence, et ayant un local <strong>de</strong><br />
moins <strong>de</strong> 100 m² ;<br />
– à tous les secteurs d’activité (sauf au<br />
bâtiment, puisque ce secteur nécessite<br />
<strong>de</strong>s garanties décennales spécifiques)<br />
(cf. graphique 19 A).<br />
L’offre<br />
La « Trousse première assurance » proposée<br />
par les Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité fournit une<br />
offre adaptée aux besoins <strong>de</strong> ces nouveaux<br />
entrepreneurs dans les domaines <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
prévoyance, <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé, <strong>de</strong>s risques professionnels<br />
et <strong>de</strong> l’accompagnement juridique, et ce sur une<br />
durée transitoire <strong>de</strong> quatre ans (cf. tableau 14).<br />
Le prix est lui aussi adapté, avec une cotisation<br />
modérée à partir <strong>de</strong> 21,92 euros par mois<br />
(hors santé), soit moins d’un euro par jour,<br />
hors complémentaire santé.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
La partie prévoyance, propose, en cas d’arrêt<br />
<strong>de</strong> travail du créateur, le versement d’une<br />
in<strong>de</strong>mnité forfaitaire lui permettant <strong>de</strong> couvrir<br />
certains frais professionnels.<br />
L’assurance multirisque professionnelle<br />
couvre les dommages causés au local<br />
professionnel et à son contenu en cas <strong>de</strong><br />
sinistre (incendie, dégâts <strong>de</strong>s eaux, vol, bris<br />
<strong>de</strong> g<strong>la</strong>ce…), mais également les dommages<br />
causés à autrui lors <strong>de</strong> l’exercice <strong>de</strong> l’activité<br />
via une responsabilité civile, que ce soit du<br />
fait <strong>de</strong> l’exploitation du local ou <strong>de</strong> produits<br />
ayant été livrés.<br />
Si le dirigeant ne bénéficie pas ou plus <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> couverture ma<strong>la</strong>die universelle (CMU)<br />
complémentaire, <strong>la</strong> microassurance complète<br />
les remboursements du régime obligatoire en<br />
cas d’hospitalisation, <strong>de</strong> consultations ou <strong>de</strong><br />
soins <strong>de</strong>ntaires.<br />
C haq ue a s s u r é b é n é f ic ie d ’ u n<br />
accompagnement personnalisé et d’une<br />
protection juridique.<br />
La microassurance<br />
63
64<br />
La microassurance<br />
Graphique 19<br />
Répartition <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> microassurance établis par les Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité<br />
(en %)<br />
A – Par secteurs d’activité B – Par types d’assurance<br />
35<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
Commerce Artisanat Services Hôtels-<br />
Chiffres-clés<br />
Typologie <strong>de</strong>s assurés<br />
restaurants<br />
Bâtiment Activités<br />
informatiques<br />
À fin <strong>2009</strong>, les Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité<br />
disposaient <strong>de</strong> 1 000 assurés dont 451<br />
nouveaux assurés sur l’année et d’un vivier <strong>de</strong><br />
3 000 prospects potentiels (cf. graphique 19 A<br />
pour <strong>la</strong> répartition par secteurs d’activité).<br />
Le public est essentiellement masculin (57 %<br />
<strong>de</strong>s assurés). Les souscripteurs ont opté pour<br />
les contrats suivants (cf. graphique 19 B) :<br />
– 79 % <strong>de</strong>s assurés ont souscrit une assurance<br />
multirisque professionnelle,<br />
– 52,1 % ont également souscrit une garantie<br />
prévoyance et<br />
– 33,5 % <strong>de</strong>s assurés ont adopté l’assurance<br />
complémentaire santé.<br />
Le public <strong>de</strong>s Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité, est<br />
d’un niveau sco<strong>la</strong>ire assez hétérogène, avec<br />
90<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
cependant une nette prédominance, pour les<br />
titu<strong>la</strong>ires d’un Brevet d’étu<strong>de</strong>s professionnelles<br />
(BEP) ou d’un Certificat d’aptitu<strong>de</strong><br />
professionnelle (CAP) (cf. graphique 19 C).<br />
Les assurés étaient, avant <strong>la</strong> création <strong>de</strong><br />
leur microentreprise, essentiellement <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emploi (cf. graphique 19 D).<br />
Sinistres<br />
Multirisque<br />
professionnelle<br />
Prévoyance Complémentaire<br />
C – Selon le niveau d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’assuré D – Selon <strong>la</strong> situation professionnelle antérieure <strong>de</strong> l’assuré<br />
35<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
Sans<br />
Brevet BEP–CAP BAC BAC+2 BAC+3 BAC+5<br />
diplôme<br />
Note : RMI : revenu minimum d’insertion ; RSA : revenu <strong>de</strong> solidarité active<br />
Source : Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité<br />
80<br />
70<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
Deman<strong>de</strong>urs<br />
d’emploi<br />
Bénéciaires<br />
du RMI – RSA<br />
En 2007 et 2008, 6,5 % <strong>de</strong>s assurés avaient<br />
déc<strong>la</strong>ré un sinistre sans déplorer aucune<br />
cessation d’activité pour ce motif, grâce à un<br />
exercice rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> garantie.<br />
En <strong>2009</strong>, 97 sinistres ont été déc<strong>la</strong>rés, soit<br />
10,5 % <strong>de</strong>s créateurs assurés, se répartissant<br />
en :<br />
– 37 sinistres en prévoyance,<br />
– 60 en multirisque professionnelle.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
santé<br />
Sa<strong>la</strong>riés Donnée non<br />
communiquée
Résiliation<br />
Parmi les assurés qui résilient leur(s) contrat(s)<br />
pour cessation d’activité, on constate que cette<br />
<strong>de</strong>rnière intervient, dans 71 % <strong>de</strong>s cas, avant <strong>la</strong> fin<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> première année d’activité.<br />
3|2|2 Adie–Axa–Macif<br />
Le réseau<br />
La Macif et Axa se sont associés en mai 2007,<br />
en partenariat avec l’Adie pour <strong>la</strong>ncer une<br />
offre <strong>de</strong> microassurance, sur trois régions<br />
pilotes (Île-<strong>de</strong>-France, Poitou-Charentes<br />
et Midi-Pyrénées). En 2008, cette<br />
expérimentation s’est étendue à l’Aquitaine<br />
et au Limousin et, en <strong>2009</strong>, l’offre s’est<br />
déployée dans neuf nouvelles régions,<br />
l’objectif étant <strong>la</strong> couverture <strong>de</strong> l’ensemble<br />
du territoire.<br />
L’offre<br />
L’offre proposée par <strong>la</strong> Macif et Axa via l’Adie<br />
comprend <strong>de</strong>ux formules :<br />
• le pack « J’ai un local » <strong>de</strong>stiné à ceux qui<br />
occupent un local professionnel. Ce module<br />
prévoit une couverture multirisque<br />
professionnelle, <strong>la</strong> responsabilité civile<br />
professionnelle et d’exploitation, ainsi que<br />
<strong>la</strong> couverture <strong>de</strong>s arrêts <strong>de</strong> travail ;<br />
• le pack « Je démarre <strong>de</strong> chez moi »,<br />
dédié à ceux qui travaillent chez eux ou<br />
qui y stockent leurs biens professionnels,<br />
comprend une assurance multirisque<br />
risque habitation, <strong>la</strong> responsabilité civile<br />
professionnelle et privée ainsi que <strong>la</strong><br />
couverture <strong>de</strong>s arrêts ma<strong>la</strong>die.<br />
Ces <strong>de</strong>ux packs permettent donc, au<br />
souscripteur <strong>de</strong> protéger son activité pour<br />
moins d’un euro par jour, avec un prix<br />
variant entre 200 et 300 euros par an.<br />
À ces formules, peuvent s’ajouter <strong>de</strong>ux garanties<br />
complémentaires selon <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> l’activité :<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
• Une assurance automobile professionnelle<br />
incluant, pour 150 euros par an, <strong>la</strong> couverture<br />
<strong>de</strong>s marchandises transportées et <strong>la</strong><br />
responsabilité civile automobile obligatoire.<br />
• Pour les entreprises, qui se <strong>la</strong>ncent dans le<br />
bâtiment, <strong>de</strong>s garanties spécifiques peuvent<br />
être mises en p<strong>la</strong>ce :<br />
– <strong>la</strong> responsabilité décennale obligatoire,<br />
– <strong>la</strong> responsabilité civile non obligatoire<br />
ainsi que<br />
– <strong>la</strong> couverture <strong>de</strong>s dommages sur chantier<br />
pour un coût avoisinant les 1 000 à<br />
1 500 euros par an.<br />
L’offre <strong>de</strong> microassurance, est limitée à<br />
trois ans. À l’issue <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong>, les<br />
microentrepreneurs doivent se tourner vers<br />
une assurance c<strong>la</strong>ssique.<br />
Typologie <strong>de</strong>s assurés (situation à fin juin <strong>2009</strong>)<br />
Le public souscripteur <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong><br />
microassurance Adie-Axa-Macif est plus<br />
jeune que le public traditionnel <strong>de</strong> l’Adie<br />
(cf. graphique 20 A), mais aussi plus féminin<br />
(48 % <strong>de</strong> femmes) dont 65 % ont un enfant et<br />
23 % en ont au moins trois.<br />
Les assurés du partenariat Axa-Macif-Adie<br />
étaient, avant <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce du microcrédit,<br />
dans une situation financière très précaire<br />
(cf. graphique 20 B).<br />
Les microassurés sont, essentiellement, <strong>de</strong>s<br />
commerçants (53 %) et <strong>de</strong>s prestataires <strong>de</strong><br />
services (18 %). Les activités <strong>de</strong> commerce,<br />
représentées, sont, principalement, réparties<br />
entre vente ambu<strong>la</strong>nte (51 %), et vente<br />
sé<strong>de</strong>ntaire (49 %) (cf. graphique 20 C).<br />
Il faut cependant tenir compte du fait que<br />
l’analyse <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>s assurés est biaisée, par<br />
l’exclusion à l’adhésion <strong>de</strong> certaines professions,<br />
pourtant bénéficiaires d’un microcrédit. Ainsi,<br />
les gens du voyage, les professions du bâtiment,<br />
ainsi que les activités liées aux transports,<br />
à l’informatique et au gardiennage, ne sont<br />
pas éligibles à <strong>la</strong> microassurance.<br />
La microassurance<br />
65
66<br />
La microassurance<br />
Graphique 20<br />
Répartition <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> microassurance établis par l’Adie, Axa et <strong>la</strong> Macif<br />
(en %)<br />
A – Par tranches d’âge B – Selon leur situation financière antérieure<br />
50<br />
40<br />
45<br />
35<br />
40<br />
35<br />
30<br />
30<br />
25<br />
25<br />
20<br />
20<br />
15<br />
10<br />
15<br />
10<br />
5<br />
5<br />
0<br />
18-30 ans 30-45 ans 45-65 ans<br />
0<br />
Allocation Ai<strong>de</strong> au Allocation Revenu Autre<br />
parent isolé retour à solidarité minimum<br />
l’emploi spécique d’insertion<br />
C – Selon le secteur d’activité exercée par l’assuré D – Selon le niveau d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s assurés<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
Commerce Bâtiment Prestation Service à Artisanat Restauration<br />
<strong>de</strong> services <strong>la</strong> personne<br />
(a) Niveau <strong>de</strong> base : lire, écrire, compter<br />
Source : Adie<br />
En ce qui concerne, le niveau d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s<br />
microassurés, il est très différent <strong>de</strong> celui du<br />
public traditionnel <strong>de</strong> l’Adie.<br />
Les personnes ayant un niveau BEP-CAP et<br />
Bacca<strong>la</strong>uréat (BAC) sont les plus sensibles<br />
à <strong>la</strong> microassurance. Ainsi, les titu<strong>la</strong>ires<br />
d’un BEP-CAP représentent 37 % du public<br />
traditionnel <strong>de</strong> l’Adie, contre 41 % pour <strong>la</strong><br />
microassurance (cf. graphique 20 D).<br />
Les personnes faiblement qualifiées (24 % <strong>de</strong>s<br />
clients <strong>de</strong> l’Adie) ne représentent que 14 % <strong>de</strong>s<br />
souscripteurs et sont donc moins sensibles<br />
aux risques.<br />
Les clients ayant un niveau d’étu<strong>de</strong>s supérieur<br />
sont, eux aussi, moins sensibles, ce qui<br />
s’explique par le fait qu’ayant une meilleure<br />
45<br />
40<br />
35<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
Niveau<br />
supérieur<br />
compréhension <strong>de</strong>s offres d’assurance du<br />
marché c<strong>la</strong>ssique ils ne passent pas par <strong>la</strong><br />
microassurance.<br />
Chiffres-clés<br />
Aucune<br />
BAC + 2 BAC BEP–CAP Niveau<br />
<strong>de</strong> base (a)<br />
Dès <strong>la</strong> première année, plus <strong>de</strong> 300 contrats<br />
ont été souscrits permettant d’assurer, sur les<br />
régions concernées par l’expérimentation, un<br />
créateur financé par l’Adie sur cinq.<br />
En 2007, <strong>la</strong> vente <strong>de</strong>s contrats se répartissait<br />
comme suit (cf. graphique 21 A) :<br />
– 18 % pour l’assurance automobile,<br />
– 52 % pour le pack « Je m’installe » (<strong>de</strong>stiné aux<br />
créateurs débutant leur activité dans un local<br />
dédié),<br />
– 30 % pour le pack « Je me <strong>la</strong>nce » (<strong>de</strong>stiné aux<br />
créateurs débutant leur activité à leur domicile).<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Graphique 21<br />
Répartition <strong>de</strong>s souscriptions <strong>de</strong> contrat par types d’assurance en 2007 et 2008<br />
(en %) (en %)<br />
A – En 2007 B – En <strong>2009</strong><br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
Automobile Je m’installe Je me <strong>la</strong>nce<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
60<br />
20<br />
10<br />
0<br />
Décennale Automobile J’ai un local Je démarre<br />
<strong>de</strong> chez moi<br />
Note : Les offres « J’ai un local » et « Je m’installe » sont équivalentes ainsi que celles « Je me <strong>la</strong>nce » et « Je démarre <strong>de</strong> chez moi ».<br />
Source : Adie<br />
En 2008, cette offre <strong>de</strong> microassurance a<br />
connu un bi<strong>la</strong>n très positif avec <strong>la</strong> souscription<br />
<strong>de</strong> 549 contrats.<br />
En <strong>2009</strong>, 503 nouveaux contrats ont été<br />
souscrits et le partenariat a vu <strong>la</strong> signature<br />
du millième contrat d’assurance, sachant que<br />
850 clients sont, à ce jour, actifs.<br />
50<br />
40<br />
30<br />
À fin juin <strong>2009</strong>, les contrats se répartissaient<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> façon suivante (cf. graphique 21 B) :<br />
– 1 % pour l’assurance décennale,<br />
– 21 % pour l’assurance automobile,<br />
– 30 % pour le pack « J’ai un local »,<br />
– 48 % pour le pack « Je démarre <strong>de</strong> chez moi ».<br />
La microassurance<br />
67
1| La transposition au « Nord »<br />
d’un modèle du « Sud »<br />
La notoriété <strong>de</strong> <strong>la</strong> Grameen Bank dans les années<br />
quatre‑vingt‑dix a débouché sur <strong>de</strong>s tentatives<br />
<strong>de</strong> transposition du modèle caractérisé par <strong>de</strong>s<br />
prêts à <strong>de</strong>s groupes solidaires. La microfinance<br />
n’est pas facile à qualifier et elle peut tout<br />
aussi bien relever d’une inspiration libérale<br />
que d’une conception dirigiste <strong>de</strong> l’économie.<br />
En France, dès les années soixante‑dix, dans<br />
le contexte d’apparition d’un chômage massif,<br />
<strong>de</strong>s initiatives ont été prises pour stimuler<br />
l’insertion économique par l’entrepreneuriat.<br />
De fait, <strong>la</strong> microfinance relève <strong>de</strong> conceptions<br />
parfois radicalement opposées :<br />
• certains rattachent <strong>la</strong> finance solidaire<br />
à <strong>la</strong> tradition <strong>de</strong> l’économie sociale qui<br />
considère que les pauvres peuvent améliorer<br />
leur condition en se regroupant suivant <strong>la</strong><br />
logique <strong>de</strong>s mutuelles ou <strong>de</strong>s coopératives ;<br />
• au contraire, d’autres voient le prolongement<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> pensée néo‑libérale, <strong>la</strong> microfinance<br />
visant à permettre à chacun <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir son<br />
propre entrepreneur ;<br />
• d’autres considèrent que c’est un<br />
prolongement <strong>de</strong>s politiques publiques et une<br />
modalité <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> l’emploi consistant<br />
à encourager les chômeurs à créer leur propre<br />
activité économique ;<br />
• enfin, on peut considérer que <strong>la</strong> finance<br />
solidaire est un concept totalement nouveau qui<br />
participe à une transformation <strong>de</strong>s mentalités et<br />
à une révolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> finance et <strong>de</strong> l’économie.<br />
Il est aussi possible <strong>de</strong> soutenir que <strong>la</strong><br />
microfinance relève en partie <strong>de</strong> chacune<br />
<strong>de</strong> ces logiques et qu’il n’existe pas dans ce<br />
domaine <strong>de</strong> modèle universel susceptible<br />
d’être transposé dans tous les pays. En France,<br />
il apparaît ainsi que <strong>la</strong> transposition <strong>de</strong>s<br />
expériences étrangères n’est pas aisée surtout<br />
dans un domaine où le rôle <strong>de</strong>s structures<br />
sociales est essentiel. Ainsi, l’Adie au démarrage<br />
<strong>de</strong> son activité avait commencé par constituer<br />
<strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> chômeurs et <strong>de</strong> titu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong>s<br />
22 Cf. <strong>Rapport</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance 2008, encadré 4<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Réflexions suR <strong>la</strong> micRofinance<br />
minima sociaux afin qu’ils coopèrent entre<br />
eux et développent <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> solidarité,<br />
y compris sur le p<strong>la</strong>n financier. L’expérience<br />
a été rapi<strong>de</strong>ment abandonnée. La solidarité<br />
<strong>de</strong>s membres d’une collectivité, si elle peut<br />
exister dans certains contextes (pas tous)<br />
<strong>de</strong>s pays du Sud, n’émerge pas aisément<br />
dans les pays développés dont les structures<br />
sociales sont très différentes. Dans une optique<br />
différente, il faut également constater que<br />
les tentatives <strong>de</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> systèmes<br />
d’échanges locaux (SEL) reposant sur le<br />
concept d’un échange sans argent n’ont pas<br />
pris une ampleur significative et sont restées,<br />
à ce jour, re<strong>la</strong>tivement marginales.<br />
En revanche, il apparaît que les expériences<br />
<strong>de</strong> type Grameen ont radicalement changé les<br />
conceptions en matière <strong>de</strong> développement et<br />
d’attitu<strong>de</strong> vis‑à‑vis <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions pauvres,<br />
puisqu’elles ont remis en question le principe<br />
<strong>de</strong> l’assistanat comme unique solution pour<br />
appréhen<strong>de</strong>r le traitement <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté.<br />
à cet égard, le développement du microcrédit a<br />
permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce que le soutien à <strong>la</strong><br />
microentreprise constituait un levier important<br />
pour atteindre l’autonomie économique.<br />
Une autre différence d’importance rési<strong>de</strong> dans<br />
le poids <strong>de</strong>s coûts fixes dans les pays développés.<br />
Dans les pays du Sud, l’exercice d’activités<br />
informelles comme <strong>la</strong> revente à l’unité <strong>de</strong>s<br />
cigarettes ou le fait <strong>de</strong> cirer <strong>de</strong>s chaussures<br />
ne nécessitent pas <strong>de</strong> démarche préa<strong>la</strong>ble<br />
en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’avance <strong>de</strong> capital nécessaire<br />
(achat du paquet <strong>de</strong> cigarettes ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> brosse<br />
à chaussures). Dans un pays comme <strong>la</strong> France,<br />
<strong>la</strong> création d’une entreprise est une démarche<br />
complexe et sa mise en œuvre opérationnelle<br />
suppose un investissement initial à <strong>la</strong> fois<br />
financier et personnel, même si l’adoption<br />
récente d’un statut d’autoentrepreneur 22 a<br />
simplifié les procédures.<br />
2| Les bénéfices sociaux<br />
du microcrédit<br />
Les années récentes ont marqué un tournant<br />
pour les pouvoirs publics qui ont vu dans<br />
69
70<br />
Réflexions suR <strong>la</strong> micRofinance<br />
<strong>la</strong> microfinance un moyen <strong>de</strong> lutte contre<br />
l’exclusion sociale et <strong>de</strong> politique <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville,<br />
à <strong>la</strong> suite, notamment, <strong>de</strong>s événements<br />
survenus dans les banlieues en novembre 2005.<br />
La création du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale<br />
(FCS) et l’apparition du microcrédit social<br />
participent <strong>de</strong> <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> donner une<br />
impulsion nouvelle à <strong>la</strong> microfinance capable<br />
<strong>de</strong> ramener certaines franges <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />
dans le circuit bancaire c<strong>la</strong>ssique. Certaines<br />
critiques sont d’ailleurs émises sur le fait<br />
que certains dispositifs peuvent inciter à<br />
l’en<strong>de</strong>ttement <strong>de</strong>s ménages, surtout dans<br />
le cas <strong>de</strong> financement <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation.<br />
L’intervention d’acteurs périphériques doit<br />
justement permettre d’éviter <strong>de</strong>s dérapages et<br />
les conduites excessives dans ce domaine et il<br />
faut gar<strong>de</strong>r à l’esprit que <strong>la</strong> consommation est<br />
une caractéristique dominante <strong>de</strong> nos sociétés<br />
et constitue aussi un facteur d’intégration.<br />
La microfinance est souvent présentée comme<br />
un moyen <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté et <strong>de</strong><br />
lutte contre l’exclusion. En contribuant à <strong>la</strong><br />
couverture <strong>de</strong>s risques économiques, <strong>de</strong> santé<br />
et plus généralement <strong>de</strong>s aléas <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, elle est<br />
susceptible <strong>de</strong> réduire <strong>la</strong> précarité, même si <strong>la</strong><br />
lutte contre l’exclusion bancaire n’est qu’une<br />
composante parmi d’autres <strong>de</strong>s mesures à<br />
engager pour lutter contre <strong>la</strong> pauvreté et que<br />
le rôle <strong>de</strong>s politiques structurelles en matière<br />
d’éducation, d’emploi et <strong>de</strong> protection sociale<br />
est essentiel.<br />
En France, <strong>la</strong> microfinance s’est focalisée sur<br />
les personnes à faibles revenus souhaitant créer<br />
leur entreprise et qui n’avaient pas accès au<br />
financement bancaire. Si on estime à 20 000 le<br />
nombre d’entreprises créées par <strong>de</strong>s chômeurs<br />
ou RMIstes, il faut rappeler que <strong>la</strong> France<br />
compte plus <strong>de</strong> 2,5 millions <strong>de</strong> chômeurs et<br />
que le nombre total <strong>de</strong> créations d’entreprise<br />
s’établit annuellement à environ 200 000.<br />
Le sa<strong>la</strong>riat reste le modèle dominant d’exercice<br />
<strong>de</strong> l’activité économique, spécialement dans<br />
les pays développés même si l’émergence<br />
<strong>de</strong> nouveaux types <strong>de</strong> services peut générer<br />
une certaine dynamique du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail<br />
entrepreneurial. Par ailleurs, il faut souligner que<br />
le microcrédit ne s’adresse pas aux personnes les<br />
plus pauvres et vise <strong>de</strong>s personnes susceptibles<br />
<strong>de</strong> démarrer une activité économique ou<br />
d’accé<strong>de</strong>r au financement bancaire.<br />
Au‑<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> performance<br />
économique <strong>de</strong>s acteurs, il faut toutefois<br />
insister sur le fait que le microcrédit est au<br />
carrefour <strong>de</strong> plusieurs politiques publiques,<br />
notamment celles <strong>de</strong> l’emploi et <strong>de</strong> <strong>la</strong> création<br />
d’entreprises. Il est ainsi utile, même si ce<strong>la</strong><br />
pose <strong>de</strong>s problèmes méthodologiques difficiles<br />
à résoudre <strong>de</strong> comparer le coût par emploi créé<br />
par le microcrédit avec le coût <strong>de</strong> l’inactivité<br />
ou d’un emploi aidé. L’annexe IV du rapport<br />
<strong>de</strong> l’Inspection générale <strong>de</strong>s finances (IGF)<br />
tente <strong>de</strong> répondre à cette question.<br />
Le premier constat est celui <strong>de</strong> l’existence<br />
<strong>de</strong> dispositifs nombreux d’intervention<br />
publique concourant à <strong>la</strong> création d’entreprise<br />
(accompagnement, prêt d’honneur <strong>de</strong> type<br />
Nacre ou France Initiative, garantie, prêt à <strong>la</strong><br />
création d’entreprise, exonération <strong>de</strong> charges<br />
sociales, maintien éventuel <strong>de</strong>s minima sociaux).<br />
Sachant que le nombre <strong>de</strong> combinaisons entre<br />
ces différents dispositifs est immense, <strong>la</strong> mise<br />
en œuvre d’une analyse coûts/avantages<br />
est extrêmement complexe. Il apparaît<br />
cependant évi<strong>de</strong>nt que les coûts initiaux pour<br />
<strong>la</strong> collectivité sont amortis, s’il y a maintien<br />
<strong>de</strong> l’activité, en moins <strong>de</strong> trois ans grâce aux<br />
gains sur les versements <strong>de</strong> minima sociaux et<br />
d’assurance‑chômage. Même en prenant en<br />
compte <strong>la</strong> sinistralité observée, il semble que<br />
les gains obtenus sur les entreprises pérennes<br />
couvrent les charges sur les entreprises en échec.<br />
La comparaison entre le coût <strong>de</strong> gestion d’un<br />
microcrédit et celui d’un emploi aidé est encore<br />
plus délicate, notamment du fait que les<br />
contrats aidés s’appliquent aux sa<strong>la</strong>riés alors<br />
que le microcrédit bénéficie aux indépendants<br />
et que l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’état sur certains contrats<br />
aidés est déclinée au niveau régional par les<br />
préfets. Toutefois, ainsi que le souligne le<br />
rapport <strong>de</strong> l’IGF, il est probable que le coût<br />
d’un microcrédit accompagné finançant un<br />
créateur d’entreprise soit moins élevé que<br />
celui d’un contrat aidé.<br />
Au final, l’utilité sociale du microcrédit ne<br />
fait pas <strong>de</strong> doute et justifie l’intervention<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
<strong>de</strong> <strong>la</strong> puissance publique pour inciter à son<br />
développement. L’atteinte d’un <strong>de</strong>gré supérieur<br />
d’efficacité passe cependant par l’existence<br />
<strong>de</strong> re<strong>la</strong>is, notamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> part du secteur<br />
bancaire qui, en s’impliquant davantage<br />
dans le financement <strong>de</strong> <strong>la</strong> microentreprise<br />
et en favorisant l’accès au crédit personnel,<br />
doit permettre à <strong>la</strong> fois le développement<br />
économique et l’accès du plus grand nombre<br />
aux services financiers.<br />
3| La rentabilité et le modèle<br />
économique du microcrédit<br />
Cette question <strong>de</strong> l’existence et <strong>de</strong> <strong>la</strong> pertinence<br />
d’un modèle économique est souvent posée<br />
par les observateurs <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
microfinance et débouche souvent sur <strong>de</strong>s<br />
réponses ambivalentes. Dans ce domaine, il<br />
convient <strong>de</strong> distinguer le microcrédit dans les<br />
pays du Nord et dans ceux du Sud.<br />
3|1 Le microcrédit<br />
dans les pays du Sud<br />
Dans le contexte <strong>de</strong>s pays « pauvres », sous<br />
réserve d’une gestion saine et d’un suivi attentif<br />
du remboursement <strong>de</strong>s emprunteurs, les<br />
institutions <strong>de</strong> microfinance (IMF) réunissent<br />
les conditions d’une exploitation équilibrée<br />
<strong>de</strong> leur activité. En effet, faute d’une offre<br />
<strong>de</strong> crédit diversifiée, les popu<strong>la</strong>tions pauvres<br />
sont enclines à accepter <strong>de</strong> forts taux d’intérêt<br />
compte tenu du ren<strong>de</strong>ment élevé du capital<br />
dans le cas <strong>de</strong>s petites entreprises <strong>de</strong> commerce<br />
ou <strong>de</strong> manufacture. Les étu<strong>de</strong>s empiriques<br />
menées dans ce domaine montrent que les<br />
popu<strong>la</strong>tions concernées sont re<strong>la</strong>tivement peu<br />
sensibles aux variations <strong>de</strong>s taux d’intérêt,<br />
compte tenu <strong>de</strong> l’absolue nécessité d’obtenir<br />
<strong>de</strong>s fonds et, quelquefois du <strong>de</strong>gré insuffisant<br />
<strong>de</strong> compréhension, par les emprunteurs <strong>de</strong>s<br />
taux d’intérêt proposés.<br />
Aussi apparaît‑il que les IMF facturent <strong>de</strong>s taux<br />
en général importants au regard <strong>de</strong>s standards<br />
<strong>de</strong>s pays développés. On estime que les taux<br />
annuels moyens pratiqués sont <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong><br />
30 %. Concernant le refinancement, il s’effectue<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
soit par <strong>la</strong> collecte <strong>de</strong> dépôts locaux, soit par le<br />
recours à <strong>de</strong>s financements externes émanant<br />
d’organisations non gouvernementales (ONG)<br />
ou d’établissements bancaires et financiers<br />
(fonds d’investissement par exemple) <strong>de</strong>s pays<br />
du Nord. Ces <strong>de</strong>rniers prêtent notamment<br />
les ressources d’épargne solidaire collectées<br />
moyennant une rémunération <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong><br />
10 % l’an ou dressent facturation <strong>de</strong> frais <strong>de</strong><br />
gestion selon un barème par paliers <strong>de</strong>s lignes<br />
d’encours <strong>de</strong> prêts. Dans ces conditions, <strong>la</strong><br />
marge d’intermédiation apparaît appréciable<br />
et doit être en mesure <strong>de</strong> couvrir les frais <strong>de</strong><br />
structure et <strong>de</strong> gestion ainsi que le coût du risque.<br />
Les opérations <strong>de</strong> crédit dans les pays en voie <strong>de</strong><br />
développement sont fréquemment présentées<br />
comme risquées, en raison <strong>de</strong>s asymétries<br />
d’information importantes existant entre<br />
prêteurs et emprunteurs. Les aléas <strong>de</strong>s affaires,<br />
conjugués à <strong>la</strong> faible surface financière <strong>de</strong>s<br />
débiteurs ainsi que <strong>la</strong> difficulté à disposer <strong>de</strong><br />
garanties réelles ou personnelles appropriées<br />
peuvent rendre aléatoire l’atteinte d’un taux<br />
<strong>de</strong> remboursement compatible avec l’équilibre<br />
financier <strong>de</strong>s IMF. Pour pallier ce danger, le<br />
secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance a mis en p<strong>la</strong>ce<br />
différents dispositifs <strong>de</strong>stinés à assurer <strong>la</strong><br />
maîtrise du risque <strong>de</strong> crédit. Parmi eux, il<br />
est possible <strong>de</strong> citer :<br />
• <strong>la</strong> focalisation sur un public <strong>de</strong> femmes<br />
dont il est observé qu’il honore davantage<br />
ses obligations financières ;<br />
• <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> remboursements selon<br />
<strong>de</strong>s fréquences rapprochées (échéancier<br />
hebdomadaire par exemple) ;<br />
• <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’une responsabilité<br />
solidaire dans le cas <strong>de</strong> prêt à <strong>de</strong>s groupes ;<br />
• <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong> réunions régulières<br />
permettant l’échange d’informations<br />
entre les prêteurs et les emprunteurs,<br />
et l’instauration d’un suivi rapproché ;<br />
• <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’incitations comme<br />
l’augmentation du montant <strong>de</strong>s prêts au fil<br />
du temps ou encore l’adoption par les IMF <strong>de</strong><br />
systèmes <strong>de</strong> rémunération pour les employés,<br />
Réflexions suR <strong>la</strong> micRofinance<br />
71
72<br />
Réflexions suR <strong>la</strong> micRofinance<br />
prévoyant une part variable importante<br />
dépendant <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> remboursement constatés.<br />
Le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance a ainsi prouvé<br />
qu’il pouvait être viable au prix, certes, <strong>de</strong> taux<br />
d’intérêt parfois élevés au regard <strong>de</strong> ce qui est<br />
observé dans les pays riches. Dans certains cas<br />
toutefois, les taux, quand ils atteignent 100 % l’an<br />
par exemple, apparaissent excessifs. Muhammad<br />
Yunus a ainsi critiqué les institutions pratiquant<br />
les taux les plus élevés assimi<strong>la</strong>nt ces pratiques<br />
à celles <strong>de</strong>s usuriers que <strong>la</strong> microfinance est<br />
censée remp<strong>la</strong>cer. Il est cependant également<br />
possible <strong>de</strong> répondre que les opérations <strong>de</strong> prêts,<br />
fût‑ce à <strong>de</strong>s taux élevés, correspon<strong>de</strong>nt à une<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s emprunteurs qui y trouvent une<br />
justification économique certaine. Les années<br />
prochaines et l’atteinte par les IMF d’un <strong>de</strong>gré<br />
<strong>de</strong> maturité supérieur ainsi que <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce<br />
d’une régu<strong>la</strong>tion adaptée à ces institutions<br />
(voir annexe 9, Les activités <strong>de</strong> microfinance et<br />
l’application <strong>de</strong>s principes fondamentaux pour<br />
un contrôle bancaire efficace) permettront sans<br />
doute <strong>de</strong> c<strong>la</strong>rifier ce débat.<br />
3|2 Le microcrédit<br />
dans les pays du Nord<br />
3|2|1 Il est important <strong>de</strong> distinguer<br />
les différentes activités<br />
Le contexte <strong>de</strong> distribution du microcrédit<br />
en France est radicalement différent <strong>de</strong> celui<br />
<strong>de</strong>s pays du Sud, en raison <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong><br />
cadres légaux et réglementaires en matière<br />
sociale et financière. Théoriquement, les<br />
coûts <strong>de</strong> production d’un microcrédit doivent<br />
logiquement intégrer divers éléments qui<br />
viennent majorer son prix <strong>de</strong> revient et,<br />
in fine les taux d’intérêt. Outre le coût <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> ressource, les frais <strong>de</strong> constitution <strong>de</strong><br />
dossier, <strong>de</strong> gestion informatique <strong>de</strong>s lignes<br />
d’encours et autres charges (notamment <strong>de</strong><br />
personnel), il conviendrait d’y ajouter les<br />
frais d’accompagnement <strong>de</strong> l’emprunteur<br />
assurés par <strong>de</strong>s associations, <strong>de</strong>s bénévoles<br />
ou <strong>de</strong>s travailleurs sociaux. <strong>Rapport</strong>és à <strong>la</strong><br />
modicité du capital prêté, ces coûts entraînent<br />
un taux d’intérêt d’équilibre qui dépasse<br />
potentiellement <strong>la</strong>rgement le taux <strong>de</strong> l’usure.<br />
Par ailleurs, s’agissant <strong>de</strong> crédits personnels<br />
pour une clientèle en difficulté, les associations<br />
accompagnantes <strong>de</strong>s microemprunteurs<br />
contestent l’application <strong>de</strong> taux d’intérêt<br />
par trop différents <strong>de</strong> ceux appliqués à <strong>la</strong><br />
clientèle normale. Les différents acteurs du<br />
microcrédit ont donc admis que les frais<br />
liés à l’accompagnement relèvent donc <strong>de</strong><br />
subventions ou <strong>de</strong> dons provenant <strong>de</strong>s Pouvoirs<br />
publics (état, collectivités territoriales…) ou <strong>de</strong><br />
structures privées (entreprises, particuliers).<br />
De fait, l’état apporte déjà 50 % <strong>de</strong> garantie<br />
sur le capital prêté au travers du FCS et les<br />
collectivités territoriales complètent souvent<br />
par une garantie supplémentaire.<br />
Pour mieux analyser <strong>la</strong> problématique <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> rentabilité du microcrédit, il convient <strong>de</strong><br />
distinguer les différentes prestations effectuées<br />
à savoir :<br />
– l’accompagnement,<br />
– l’octroi <strong>de</strong> prêts d’honneur,<br />
– l’octroi <strong>de</strong> garanties,<br />
– <strong>la</strong> gestion et le traitement <strong>de</strong>s opérations<br />
<strong>de</strong> crédit.<br />
L’activité d’accompagnement, qui s’inscrit<br />
également dans <strong>la</strong> politique d’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> création<br />
d’entreprise, ne génère aucune recette et ne<br />
peut exister sans subvention, don ou bénévo<strong>la</strong>t.<br />
Le constat vaut pour toutes les formes<br />
d’accompagnement qui sont extrêmement<br />
diverses dans le microcrédit tant professionnel<br />
(réseau <strong>de</strong>s boutiques <strong>de</strong> gestion, France Active,<br />
Adie…) que personnel — Secours catholique,<br />
unions départementales <strong>de</strong>s associations<br />
familiales (UDAF), centres communaux<br />
d’action sociale (CCAS). Il apparaît donc<br />
que <strong>la</strong> prestation d’accompagnement par les<br />
acteurs périphériques n’a pas vocation à être<br />
équilibrée sur le p<strong>la</strong>n financier.<br />
Les associations <strong>de</strong> prêt d’honneur comme<br />
France Initiative ou le réseau Entreprendre<br />
dépen<strong>de</strong>nt elles aussi, tout naturellement,<br />
<strong>de</strong>s subventions pour exercer leurs activités.<br />
L’activité <strong>de</strong> garantie couvre ses coûts <strong>de</strong> gestion,<br />
mais pas les sinistres. Les activités <strong>de</strong> garanties<br />
du microcrédit sont principalement le fait <strong>de</strong><br />
France Active Garantie (FAG) qui gère à <strong>la</strong> fois<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
les fonds d’état et les fonds Gal<strong>la</strong>nd abondés<br />
par les collectivités locales. Les ressources<br />
proviennent <strong>de</strong> <strong>la</strong> facturation <strong>de</strong>s garanties<br />
(entre 2 % et 2,5 % selon le fonds considéré), <strong>de</strong>s<br />
frais <strong>de</strong> dossiers et d’une partie <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong><br />
p<strong>la</strong>cements <strong>de</strong>s fonds qui couvrent les frais <strong>de</strong><br />
structure (personnels et frais <strong>de</strong> fonctionnement<br />
du siège). Les sinistres ne sont pas assumés par<br />
le gestionnaire et le fonds <strong>de</strong> garantie ne peut<br />
d’ailleurs s’équilibrer vu le taux <strong>de</strong> sinistralité.<br />
Les opérateurs <strong>de</strong> crédit sont constitués,<br />
d’une part, par les associations dédiées<br />
spécifiquement au microcrédit et, d’autre<br />
part, par les réseaux bancaires. L’approche<br />
en termes économiques <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux types<br />
d’opérateurs est sensiblement dissemb<strong>la</strong>ble.<br />
S’il apparaît que les opérateurs <strong>de</strong> crédit<br />
peuvent parvenir à couvrir leurs coûts, ceci<br />
suppose un ensemble <strong>de</strong> conditions qui ne<br />
sont pas observées en France pour le moment.<br />
Les coûts <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s dossiers apparaissent,<br />
en effet, re<strong>la</strong>tivement importants ce qui peut<br />
s’expliquer par les faibles volumes produits. S’il<br />
existe potentiellement <strong>de</strong>s gains <strong>de</strong> productivité,<br />
il ne faut cependant pas croire qu’ils sont<br />
infinis et gar<strong>de</strong>r à l’esprit que l’atteinte du<br />
seuil <strong>de</strong> rentabilité est un objectif louable, mais<br />
difficilement atteignable, pour le microcrédit<br />
tant professionnel que personnel.<br />
Pour <strong>la</strong> France, l’IGF suggère plutôt <strong>de</strong><br />
comparer le coût <strong>de</strong>s crédits accordés à ceux<br />
<strong>de</strong>s emplois aidés ou à ceux <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>mnisation<br />
du chômage. C’est dans cette perspective que<br />
les ai<strong>de</strong>s, notamment publiques, prennent<br />
tout leur sens et vali<strong>de</strong>nt son utilité sociale.<br />
Cette perspective ne remet nullement en cause<br />
l’intérêt du développement du microcrédit.<br />
3|2|2 Aucune institution <strong>de</strong> microfinance<br />
ne parvient à couvrir ses coûts<br />
L’association Créa‑Sol cherche à atteindre un<br />
« petit équilibre » correspondant à <strong>la</strong> couverture<br />
<strong>de</strong>s charges <strong>de</strong> refinancement et du coût du risque<br />
par les intérêts perçus. Cet équilibre est assorti<br />
d’une subvention <strong>de</strong> 700 000 euros par an <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
part <strong>de</strong>s caisses d’épargne Provence‑Alpes‑Corse<br />
et Côte d’Azur couvrant les charges <strong>de</strong> personnel<br />
et <strong>de</strong> fonctionnement courant.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
La Caisse sociale <strong>de</strong> développement local<br />
(CSDL) <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux ne cherche pas à équilibrer<br />
son activité qu’elle conçoit dans une optique<br />
sociale. Les taux pratiqués sont délibérément<br />
bas et les charges sont couvertes par <strong>de</strong>s<br />
subventions <strong>de</strong>s collectivités locales et <strong>la</strong><br />
mise à disposition <strong>de</strong> personnels <strong>de</strong> <strong>la</strong> Caisse<br />
d’épargne.<br />
L’Adie recherche l’autosuffisance <strong>de</strong> son activité<br />
<strong>de</strong> crédit hors accompagnement. La couverture<br />
<strong>de</strong>s charges par les produits issus <strong>de</strong>s crédits<br />
est d’environ un tiers. Ce taux, insuffisant<br />
mais déjà significatif, est rendu possible par<br />
une politique <strong>de</strong> taux d’intérêt élevé autour <strong>de</strong><br />
10 %. La pratique <strong>de</strong>s taux délibérément élevés<br />
est justifiée par l’Adie au motif que les prêts<br />
étant <strong>de</strong> courte durée, les intérêts n’imposent<br />
qu’une charge acceptable aux bénéficiaires.<br />
Selon les calculs <strong>de</strong> l’IGF, sans tenir compte<br />
du coût <strong>de</strong> l’accompagnement, l’atteinte du<br />
point mort supposerait l’application <strong>de</strong> taux<br />
<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 30 % ce qui, selon les dirigeants<br />
<strong>de</strong> l’Adie, n’est pas envisageable (le seuil <strong>de</strong><br />
10 % parait difficilement pouvoir être dépassé).<br />
Cet exemple démontre que <strong>la</strong> rentabilité <strong>de</strong>s<br />
opérations <strong>de</strong> microcrédit n’est pas évi<strong>de</strong>nte<br />
en France, notamment du fait <strong>de</strong>s limites à<br />
l’accroissement <strong>de</strong>s taux pratiqués à l’égard<br />
<strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tions par nature défavorisées. Dans<br />
ce contexte, l’Adie dispose <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux leviers<br />
constitués par :<br />
– l’augmentation du montant moyen <strong>de</strong>s prêts,<br />
– <strong>la</strong> diminution du coût <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s<br />
dossiers par <strong>de</strong>s gains <strong>de</strong> productivité.<br />
Dans le cas <strong>de</strong> l’Adie, l’atteinte <strong>de</strong> l’équilibre<br />
économique complet parait toutefois<br />
difficilement atteignable compte tenu du<br />
positionnement <strong>de</strong> l’association (montant<br />
faible <strong>de</strong>s prêts, activités <strong>de</strong> prospection,<br />
vocation d’inclusion bancaire impliquant à<br />
terme le départ du client).<br />
3|2|3 L’impact du microcrédit<br />
sur <strong>la</strong> rentabilité <strong>de</strong>s réseaux<br />
bancaires est faible<br />
Pour leur part, les réseaux bancaires n’isolent<br />
pas dans leur activité <strong>de</strong> prêts <strong>de</strong> petits montants<br />
ceux qui seraient susceptibles <strong>de</strong> rentrer<br />
Réflexions suR <strong>la</strong> micRofinance<br />
73
74<br />
Réflexions suR <strong>la</strong> micRofinance<br />
dans <strong>la</strong> catégorie du microcrédit personnel<br />
et professionnel. Toutefois, <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s<br />
réseaux bancaires, au regard <strong>de</strong> l’équilibre<br />
financier <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> microfinance, est<br />
différente :<br />
• le partenariat avec un réseau accompagnant<br />
limite les coûts <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s dossiers<br />
supportés par les banques ;<br />
• les banques peuvent abor<strong>de</strong>r <strong>la</strong> question<br />
en termes <strong>de</strong> coût marginal et non <strong>de</strong> coût<br />
complet (les coûts d’infrastructure ne sont<br />
pas intégrés dans <strong>la</strong> mesure effectuée) ;<br />
• le montant octroyé par les banques est<br />
supérieur à celui observé dans les institutions<br />
<strong>de</strong> microfinance et les coûts sont ainsi<br />
proportionnellement moins élevés.<br />
Pour ces raisons, l’atteinte du point mort<br />
pour les banques est certainement plus<br />
facilement réalisable. D’après <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s<br />
dépôts et consignations (CDC), le taux d’intérêt<br />
d’équilibre pour les banques partenaires du<br />
microcrédit personnel serait compris entre 12 %<br />
et 14 %. Ces chiffres, dans certains cas, peuvent<br />
être ramenés à 10,5 % proche du taux <strong>de</strong> l’usure<br />
pour les crédits amortissables supérieurs à<br />
1 524 euros. Au total, il apparaît que le coût<br />
du microcrédit personnel est re<strong>la</strong>tivement<br />
modéré dans les réseaux bancaires constitués.<br />
Dans le cas du crédit professionnel, on peut<br />
faire une analyse semb<strong>la</strong>ble d’autant que le<br />
montant unitaire est en général plus élevé.<br />
En outre, <strong>la</strong> présence d’un accompagnement<br />
extérieur, qu’il soit bénévole ou financé par<br />
<strong>de</strong>s fonds publics, permet <strong>de</strong> limiter les coûts<br />
administratifs et d’infrastructures.<br />
Dans ce contexte, <strong>la</strong> profession bancaire, au<br />
travers <strong>de</strong> son organisation professionnelle, <strong>la</strong><br />
Fédération bancaire française (FBF) a invité<br />
ses adhérents, en janvier 2010, à favoriser<br />
l’accès au microcrédit personnel avec un objectif<br />
<strong>de</strong> 10 000 à 15 000 prêts en 2011 en garantissant<br />
au moins un point d’accès par département.<br />
Sachant que les taux appliqués seraient entre 3 %<br />
et 6 %, <strong>la</strong> profession renonce en pratique, dans<br />
l’immédiat, à un équilibre économique, <strong>de</strong> cette<br />
activité <strong>de</strong> microcrédits personnels.<br />
L’industrie bancaire revendique le <strong>la</strong>ncement<br />
dans cette activité par ses adhérents au titre <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> responsabilité sociétale <strong>de</strong> l’entreprise (RSE)<br />
et les invite ainsi à inscrire l’inclusion bancaire<br />
dans un enjeu économique <strong>de</strong> long terme.<br />
Cette orientation nouvelle est également une<br />
façon <strong>de</strong> pallier le déficit d’image <strong>de</strong>s banques<br />
et <strong>de</strong>s institutions financières apparu suite<br />
aux différents épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise financière<br />
<strong>de</strong>puis 2007.<br />
Au final, le microcrédit, dans les pays du<br />
Nord, apparaît sûrement davantage fondé sur<br />
un modèle social, plutôt que sur un modèle<br />
économique.<br />
4| La microfinance :<br />
en recherche constante<br />
d’amélioration<br />
<strong>de</strong> ses pratiques<br />
Au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière décennie, <strong>la</strong> microfinance<br />
a connu un incontestable essor dans le mon<strong>de</strong><br />
entier. Corol<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> ce développement, qui<br />
a permis fut‑ce mo<strong>de</strong>stement <strong>de</strong> réduire <strong>la</strong><br />
pauvreté et <strong>de</strong> favoriser l’accès à un plus<br />
grand nombre aux services bancaires, certains<br />
dysfonctionnements sont apparus liés,<br />
notamment, à l’apparition <strong>de</strong> comportements<br />
frauduleux et parfois d’une recherche excessive<br />
<strong>de</strong> profit.<br />
Un taux <strong>de</strong> remboursement élevé constitue‑t‑il<br />
un gage <strong>de</strong> succès ?<br />
Le taux <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong>s microcrédits<br />
est <strong>de</strong>puis longtemps un indicateur privilégié<br />
<strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong>s politiques menées par les<br />
IMF. Il apparaît cependant que l’accent mis sur<br />
le recouvrement peut avoir <strong>de</strong>s effets pervers<br />
et, en particulier, un regain d’activité <strong>de</strong>s<br />
usuriers comme le montre l’exemple suivant.<br />
En In<strong>de</strong>, les IMF octroient c<strong>la</strong>ssiquement <strong>de</strong>s<br />
microcrédits aux femmes <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges afin <strong>de</strong> les<br />
ai<strong>de</strong>r à démarrer leur activité professionnelle<br />
(confection <strong>de</strong> saris, culture du coton ou du<br />
riz, tissage <strong>de</strong> couvertures d’hiver…). Chaque<br />
semaine, un <strong>de</strong> leurs représentants se rend au<br />
centre <strong>de</strong> microcrédit du vil<strong>la</strong>ge pour recouvrer<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
les remboursements auprès <strong>de</strong> leurs clientes.<br />
Si l’une d’entre elles n’est pas en mesure<br />
<strong>de</strong> rembourser sa <strong>de</strong>tte, ce sont les autres<br />
entrepreneurs qui lui avancent <strong>la</strong> somme<br />
en tant que caution solidaire. Ce système <strong>de</strong><br />
remboursement hebdomadaire est <strong>de</strong>venu une<br />
opportunité pour les usuriers. En effet, ces<br />
<strong>de</strong>rniers proposent aux femmes ne pouvant<br />
pas rembourser leurs <strong>de</strong>ttes, <strong>de</strong> l’argent liqui<strong>de</strong><br />
(entre 200 et 400 roupies : <strong>de</strong> 3,30 à 6,60 euros)<br />
moyennant une forte commission ou le paiement<br />
d’un fort taux d’intérêt et d’un remboursement<br />
rapi<strong>de</strong> (moins d’une semaine). Cette pratique<br />
est d’autant plus favorisée que les réunions avec<br />
les IMF, ne se clôturent qu’une fois l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s traites remboursées. Ainsi <strong>la</strong> pression sociale<br />
entre les membres du groupe peut s’avérer<br />
forte et entraîner une incitation importante<br />
à recourir aux usuriers, en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> perte<br />
potentielle <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> travail.<br />
Il est très difficile d’évaluer l’impact du<br />
rôle joué par les usuriers sur les taux <strong>de</strong><br />
remboursement élevés affichés par les IMF,<br />
mais cet exemple montre que l’évaluation<br />
qu’on peut faire du microcrédit ne doit pas se<br />
limiter à <strong>la</strong> prise en compte d’un critère unique<br />
d’appréciation. En outre, il paraît paradoxal<br />
que <strong>la</strong> microfinance qui avait, initialement,<br />
été créée pour ai<strong>de</strong>r les popu<strong>la</strong>tions fragilisées<br />
à se libérer <strong>de</strong> l’obligation <strong>de</strong> recourir<br />
aux usuriers pour subsister, ne fasse en<br />
définitive, dans certains cas, qu’accentuer<br />
cette dépendance, du fait <strong>de</strong> sa structure<br />
<strong>de</strong> fonctionnement et <strong>de</strong> <strong>la</strong> solidarité entre<br />
ces membres qu’elle tente d’instituer.<br />
Outre ces dysfonctionnements, il est également<br />
<strong>de</strong>s pratiques abusives ayant cours <strong>de</strong> façon<br />
délibérée.<br />
Une pratique controversée : l’épargne forcée<br />
Au Nigeria, les pratiques intervenues au sein<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> principale institution <strong>de</strong> microfinance<br />
du pays, <strong>la</strong> Lift Above Poverty Organisation<br />
(LAPO) ont fait l’objet <strong>de</strong> sévères critiques.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
La LAPO, financée par <strong>de</strong>s investisseurs<br />
internationaux, pratique l’épargne dite<br />
« forcée » qui consiste à conserver bloquée<br />
une partie du prêt dans le but d’apprendre à<br />
l’emprunteur à économiser. La critique porte<br />
sur le fait que le calcul <strong>de</strong>s intérêts s’effectue<br />
sur <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong> <strong>la</strong> somme empruntée alors<br />
que l’emprunteur ne dispose pas <strong>de</strong>s fonds.<br />
De plus, <strong>la</strong> majeure partie <strong>de</strong>s organismes<br />
qui pratiquent l’épargne forcée, ne dispose<br />
pas <strong>de</strong>s autorisations légales nécessaires<br />
pour <strong>la</strong> collecter.<br />
Sous <strong>la</strong> pression extérieure, <strong>la</strong> LAPO a<br />
annoncé, en <strong>2009</strong>, une baisse <strong>de</strong> ses<br />
taux d’intérêt mensuels, mais il semble<br />
que, simultanément, <strong>la</strong> part <strong>de</strong> l’épargne<br />
obligatoire se soit accrue passant, selon<br />
P<strong>la</strong>net Rating, <strong>de</strong> 10 % à 20 %. Par ce biais, le<br />
taux d’intérêt effectif atteindrait parfois <strong>de</strong>s<br />
niveaux proches <strong>de</strong> 120 % et, en moyenne,<br />
<strong>de</strong> 74 %.<br />
Ainsi, l’épargne associée au microcrédit, si<br />
elle semble dans <strong>la</strong> pratique mal utilisée,<br />
pourrait être repensée, afin <strong>de</strong> renouer avec<br />
son utilité première, à savoir l’éducation<br />
financière <strong>de</strong>s emprunteurs 23 .<br />
Le marché lucratif du microcrédit<br />
constitue‑t‑il un paradoxe ?<br />
Alors que le microcrédit connait une croissance<br />
extrêmement dynamique, certaines institutions<br />
<strong>de</strong> microfinance se voit reprocher le niveau très<br />
élevé <strong>de</strong>s taux d’intérêt, lesquels dépassent<br />
parfois les 100 %.<br />
Muhammad Yunus a ainsi récemment pris<br />
position sur le niveau <strong>de</strong>s taux pratiqués<br />
ainsi que sur les bénéfices réalisés dans<br />
le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance. Créé pour<br />
limiter le recours aux usuriers et ai<strong>de</strong>r les<br />
gens à sortir <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté par le jeu du<br />
marché, le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance semble<br />
avoir parfois rompu avec certaines vertus<br />
originelles, notamment du fait <strong>de</strong> l’entrée<br />
23 L’épargne associée à un crédit est un produit également commercialisé en France. Une partie du remboursement du prêt est dédiée à <strong>la</strong><br />
constitution d’une épargne bloquée jusqu’à <strong>la</strong> fin du prêt.<br />
Réflexions suR <strong>la</strong> micRofinance<br />
75
76<br />
Réflexions suR <strong>la</strong> micRofinance<br />
sur le marché <strong>de</strong>s banques et institutions<br />
financières (qui servent aujourd’hui près <strong>de</strong><br />
60 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> clientèle totale) 24 . Dans ce cadre,<br />
il importe <strong>de</strong> déterminer le niveau <strong>de</strong> taux et<br />
<strong>de</strong> profit acceptable.<br />
Publiée en février <strong>2009</strong>, une étu<strong>de</strong> du<br />
Groupe consultatif d’ai<strong>de</strong> aux popu<strong>la</strong>tions<br />
les plus pauvres (CGAP) montrait qu’une IMF<br />
mexicaine, Compartamos, appliquait en 2006<br />
<strong>de</strong>s taux annualisés supérieurs à 85 %, alors que<br />
les IMF rentables affichent <strong>de</strong>s taux médians<br />
autour <strong>de</strong> 26,4 %. Cette société financière<br />
avait initialement démarré son activité sous le<br />
statut d’ONG puis a été introduite en bourse<br />
en 2007, réussissant à lever 458 millions <strong>de</strong><br />
dol<strong>la</strong>rs. Compartamos est <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong><br />
institution <strong>de</strong> microfinance <strong>de</strong>s Amériques<br />
avec 1,2 million <strong>de</strong> clients emprunteurs. Ses<br />
fondateurs se sont engagés à réinvestir les<br />
profits dans le développement. Il apparaît<br />
que les taux pratiqués par Compartamos ont<br />
contribué à <strong>la</strong> hausse globale <strong>de</strong>s taux constatée<br />
sur l’ensemble du Mexique (ce constat ne fait<br />
cependant pas l’objet d’un consensus entre<br />
les observateurs).<br />
Dans une étu<strong>de</strong> effectuée par le <strong>Microfinance</strong><br />
Information Exchange (MIX) portant sur un<br />
millier d’institutions <strong>de</strong> microcrédit, il ressort<br />
en effet que les taux varient considérablement<br />
Tableau 15<br />
Les principales institutions <strong>de</strong> microfinance en 2008<br />
Institutions Portefeuille <strong>de</strong> prêts<br />
(en milliards <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs)<br />
d’un pays à l’autre (cf. tableau 15) et qu’ils<br />
sont les plus élevés au Nigeria et au Mexique.<br />
Dans ce pays, l’IMF Te Creemos propose <strong>de</strong>s<br />
taux effectifs globaux compris entre 70 % et<br />
125 % sur l’ensemble du pays et 37 % dans<br />
le reste du mon<strong>de</strong>.<br />
Si les emprunteurs acceptent <strong>de</strong> telles<br />
conditions, c’est qu’ils n’ont ni <strong>la</strong> possibilité<br />
<strong>de</strong> refuser, ni les moyens <strong>de</strong> comparer les offres<br />
puisqu’ils sont, dans leur gran<strong>de</strong> majorité,<br />
inexpérimentés et préoccupés uniquement<br />
par leur subsistance.<br />
En termes <strong>de</strong> marge bénéficiaire,<br />
Muhammad Yunus préconise que les taux<br />
d’intérêt soient supérieurs <strong>de</strong> 10 % à 15 %<br />
au coût <strong>de</strong> <strong>la</strong> levée <strong>de</strong>s fonds. Selon lui,<br />
l’application <strong>de</strong> taux supérieurs s’apparenterait<br />
à <strong>de</strong>s pratiques usurières.<br />
Une autre solution consiste à agir sur les coûts<br />
comme le souligne le MIX. L’essentiel du<br />
produit <strong>de</strong>s taux d’intérêt servant à couvrir<br />
les coûts d’exploitation, le meilleur moyen <strong>de</strong><br />
faire baisser les taux, est <strong>de</strong> limiter les coûts.<br />
Si <strong>la</strong> Grameen Bank parvient à limiter ses<br />
frais, ce serait ainsi grâce à <strong>la</strong> faiblesse <strong>de</strong>s<br />
coûts d’exploitation en Asie et aux économies<br />
d’échelle rendues possibles par <strong>la</strong> taille même<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque.<br />
Nombre d’emprunteurs Taux d’intérêt effectif<br />
global moyen (en %)<br />
BRI (Indonésie) 3,804 4 460 580 nc<br />
VBSP (vietnam) 3,017 6 792 978 6,92<br />
BCSC (Colombie) 2,17 902 486 21,11<br />
KMB (Russie) 1,82 64 056 18,59<br />
Caja Popu<strong>la</strong>r Mexicana (Mexique) 1,05 852 925 21,02<br />
BancoEstado (Chili) 0,83 151 471 26,91<br />
MiBanco (Pérou) 0,78 380 807 30,78<br />
BRAC (Bang<strong>la</strong><strong>de</strong>sh) 0,65 6 327 250 25,92<br />
Grameen Bank (Bang<strong>la</strong><strong>de</strong>sh) 0,64 6 210 000 19,51<br />
ProCredit Bank (Kosovo) 0,61 96 420 16,85<br />
ProCredit Bank (Bulgarie)<br />
nc : non communiqué<br />
Sources : <strong>Microfinance</strong> Information Exchange<br />
0,59 64 102 16,01<br />
24 Le reste se répartissant entre les organisations non gouvernementales (35 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> clientèle), les coopératives <strong>de</strong> crédit et les banques rurales<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Dans le mon<strong>de</strong>, on constate globalement, une<br />
baisse <strong>de</strong>s taux d’intérêt sur les microcrédits,<br />
mais certains experts s’accor<strong>de</strong>nt sur le fait,<br />
qu’à force <strong>de</strong> trop décrier le niveau élevé <strong>de</strong>s<br />
taux, on risque d’inciter les prêteurs à ne<br />
plus travailler avec les popu<strong>la</strong>tions les plus<br />
pauvres. On peut donc s’interroger sur <strong>la</strong><br />
meilleure incitation publique favorisant les<br />
pratiques les plus vertueuses.<br />
L’implication <strong>de</strong> certains réseaux <strong>de</strong> « bonne foi »<br />
dans <strong>de</strong>s pratiques abusives<br />
Outre les pratiques abusives liées aux<br />
comportements <strong>de</strong>s IMF, certains réseaux<br />
<strong>de</strong> collecte <strong>de</strong> l’épargne connaissent <strong>de</strong>s<br />
dysfonctionnements. En effet, via internet,<br />
les particuliers ont <strong>la</strong> possibilité d’investir y<br />
compris <strong>de</strong> très petites sommes (20 dol<strong>la</strong>rs,<br />
par exemple) auprès d’organismes <strong>de</strong><br />
microfinance. Cependant, l’actualisation<br />
<strong>de</strong>s informations mises à disposition, par<br />
ces réseaux, ne s’effectue pas toujours <strong>de</strong><br />
manière régulière. Des opérateurs ont ainsi<br />
récemment diffusé <strong>de</strong>s informations positives<br />
re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> LAPO.<br />
Si <strong>la</strong> bonne foi <strong>de</strong> ces réseaux n’a pas forcément<br />
à être mise en doute, <strong>la</strong> crédibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
microfinance passe par l’adoption d’une<br />
gran<strong>de</strong> rigueur concernant les informations<br />
diffusées au public. à leur décharge, les<br />
sites en question ont rapi<strong>de</strong>ment modifié les<br />
contenus erronés une fois qu’ils avaient été<br />
portés à leur connaissance.<br />
Dans le même ordre d’idées, certains réseaux<br />
qui semb<strong>la</strong>ient proposer aux particuliers un<br />
financement direct <strong>de</strong> projets individuels<br />
d’entrepreneurs ont dû préciser que les fonds<br />
collectés étaient en fait versés à <strong>de</strong>s IMF qui<br />
se chargeaient <strong>de</strong> les affecter, sans toutefois<br />
pouvoir garantir a priori leur allocation à tel<br />
ou tel projet individuel.<br />
La microfinance vers <strong>de</strong> nouveaux progrès<br />
En conclusion, dans un contexte <strong>de</strong> fort<br />
développement du microcrédit et <strong>de</strong> volonté<br />
accrue <strong>de</strong>s épargnants <strong>de</strong> donner du sens<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
à leur épargne, il est indispensable que <strong>la</strong><br />
microfinance, instrument par excellence <strong>de</strong><br />
solidarité, se développe <strong>de</strong> manière rigoureuse<br />
et transparente.<br />
En effet, certains écueils doivent être évités.<br />
Ainsi, alors que les IMF se doivent d’ai<strong>de</strong>r<br />
les popu<strong>la</strong>tions démunies à se sortir <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
pauvreté. Le danger existe <strong>de</strong> voir se multiplier<br />
certains organismes hors toute régu<strong>la</strong>tion,<br />
pratiquant <strong>de</strong>s taux usuriers dans le seul<br />
objectif d’une plus haute rentabilité, aux<br />
limites <strong>de</strong> <strong>la</strong> moralité. Enfin, l’accumu<strong>la</strong>tion<br />
d’actifs <strong>de</strong> mauvaise qualité au sein <strong>de</strong>s bi<strong>la</strong>ns<br />
<strong>de</strong>s IMF pourrait faire courir un risque quant<br />
à <strong>la</strong> solvabilité du secteur.<br />
Dès lors, il faut s’interroger sur l’opportunité<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> création, notamment dans les pays<br />
du Sud, d’instances <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
microfinance veil<strong>la</strong>nt à <strong>la</strong> moralisation du<br />
secteur, et prévenant <strong>de</strong>s risques majeurs, dont<br />
le suren<strong>de</strong>ttement. Dans ce contexte, on ne<br />
peut que se réjouir <strong>de</strong> voir le comité <strong>de</strong> Bâle<br />
é<strong>la</strong>borer <strong>de</strong>s recommandations pru<strong>de</strong>ntielles<br />
pour rechercher une approche cohérente du<br />
développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance (cf. annexe 9).<br />
5| Accessibilité bancaire :<br />
<strong>de</strong>s initiatives à suivre<br />
L’accessibilité bancaire se caractérise par <strong>la</strong><br />
capacité <strong>de</strong>s personnes mo<strong>de</strong>stes d’accé<strong>de</strong>r non<br />
seulement à un crédit c<strong>la</strong>ssique, amortissable<br />
et à taux fixe, mais aussi <strong>de</strong> pouvoir utiliser<br />
divers services facilitant leur vie quotidienne<br />
(domiciliations et cartes bancaires, chéquiers,<br />
découvert…).<br />
Autant le droit au compte assorti d’une palette<br />
minimum <strong>de</strong> prestations est garanti par <strong>la</strong><br />
loi et appliqué sous le contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque<br />
<strong>de</strong> France (cf. annexe 3, Le droit au compte),<br />
autant l’octroi d’un crédit relève <strong>de</strong> <strong>la</strong> seule<br />
décision <strong>de</strong> l’établissement prêteur qui fixe<br />
librement ses critères <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> risques.<br />
Faciliter l’accès au crédit aux personnes<br />
mo<strong>de</strong>stes est donc un <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> réduire <strong>la</strong><br />
Réflexions suR <strong>la</strong> micRofinance<br />
77
78<br />
Réflexions suR <strong>la</strong> micRofinance<br />
pauvreté, dès lors que le ménage emprunteur<br />
a une capacité <strong>de</strong> remboursement, et que les<br />
achats financés contribuent à son insertion<br />
sociale et professionnelle. Le rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
mission sur <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> distribution<br />
du livret A et <strong>de</strong>s circuits <strong>de</strong> financement du<br />
logement social avait souligné <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong><br />
donner une nouvelle et vigoureuse impulsion<br />
à l’accessibilité bancaire au bénéfice du plus<br />
grand nombre.<br />
En effet, en ouvrant à l’ensemble <strong>de</strong>s banques<br />
<strong>la</strong> collecte du livret A, les pouvoirs publics<br />
sont en droit d’attendre <strong>de</strong> tous les réseaux<br />
une participation à <strong>la</strong> bancarisation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
popu<strong>la</strong>tion dans son ensemble, reconnue<br />
par <strong>la</strong> Commission européenne comme un<br />
service d’intérêt économique général (SIEG).<br />
Le rapport déclinait les instruments <strong>de</strong> cette<br />
impulsion parmi lesquels le microcrédit<br />
figurait en bonne p<strong>la</strong>ce.<br />
Dans l’esprit <strong>de</strong>s auteurs du rapport, cette<br />
proposition constituait une contrepartie<br />
équitable <strong>de</strong> l’avantage substantiel dont<br />
bénéficient les établissements bancaires du<br />
fait <strong>de</strong> l’apport <strong>de</strong>s ressources provenant <strong>de</strong><br />
cette généralisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> collecte du livret A.<br />
Il serait donc souhaitable que le point puisse<br />
être fait, dans un <strong>de</strong> ses prochains rapports,<br />
par l’Observatoire <strong>de</strong> l’épargne réglementée,<br />
Encadré 17<br />
le constat<br />
sur <strong>la</strong> manière selon <strong>la</strong>quelle les banques ont<br />
répondu à cette attente, et notamment sur<br />
<strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce qu’elles ont faite au microcrédit ou<br />
au soutien financier <strong>de</strong> celui‑ci dans le bi<strong>la</strong>n<br />
<strong>de</strong>s actions prévues au titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte contre<br />
l’exclusion bancaire.<br />
Initiative <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédération bancaire française<br />
Ainsi qu’il a été mentionné dans <strong>la</strong> partie<br />
consacrée aux acteurs du microcrédit, <strong>la</strong> FBF a<br />
pris une initiative visant à encourager le recours<br />
au microcrédit personnel sur l’ensemble du<br />
territoire, s’engageant notamment à ce qu’une<br />
offre soit disponible dans chaque département.<br />
Cette évolution passe par <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong><br />
rencontres régulières entre <strong>de</strong>s représentants<br />
du mon<strong>de</strong> bancaire et <strong>de</strong>s associations ou<br />
organismes à vocation sociale. Une meilleure<br />
connaissance mutuelle <strong>de</strong>s agents sociaux et<br />
du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> banque est en effet un <strong>de</strong>s<br />
vecteurs <strong>de</strong> l’inclusion financière <strong>de</strong>s ménages<br />
mo<strong>de</strong>stes.<br />
Initiative du Secours catholique<br />
Le thème <strong>de</strong> l’accessibilité bancaire et <strong>de</strong><br />
l’inclusion financière fait l’objet d’une étu<strong>de</strong><br />
approfondie du Secours catholique qui a pris <strong>la</strong><br />
forme d’un manifeste (cf. encadré 17) proposant<br />
pour les banques un dispositif d’incitation et<br />
Manifeste du secours catholique<br />
pour l’accessibilité bancaire et l’inclusion financière<br />
Le système bancaire français a « bancarisé » <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion en donnant à tout un chacun<br />
<strong>la</strong> possibilité d’ouvrir un compte et d’utiliser <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> paiement mo<strong>de</strong>rnes et sûrs. Toutefois une part<br />
importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion reste exclue <strong>de</strong> nombreux services bancaires.<br />
En effet, les banques sous-évaluent le potentiel <strong>de</strong>s clients mo<strong>de</strong>stes. Leurs métho<strong>de</strong>s d’analyse <strong>de</strong>s risques<br />
éliminent trop souvent ce type <strong>de</strong> clientèle. Cette exclusion financière peut marginaliser les personnes concernées.<br />
La crise économique actuelle aggrave <strong>la</strong> tendance <strong>de</strong>s banques à se protéger <strong>de</strong>s risques qu’elles ne comprennent<br />
pas soit en éliminant les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> crédit émanant <strong>de</strong>s foyers mo<strong>de</strong>stes, en limitant et en rationnant les<br />
.../...<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
crédits qu’elles consentent, soit en augmentant <strong>la</strong> profitabilité <strong>de</strong> ce segment vulnérable par <strong>la</strong> multiplication<br />
<strong>de</strong>s activités et produits à commissionnement.<br />
Le constat qui est dressé ici porte essentiellement sur <strong>de</strong>s questions d’accès. Il est renforcé par <strong>la</strong> difficulté<br />
réelle <strong>de</strong> quantifier ce qu’est l’exclusion bancaire.<br />
Et pourtant, en France, il existe une action soutenue et coordonnée <strong>de</strong>s Pouvoirs publics dans le domaine <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> lutte contre l’exclusion bancaire et financière.<br />
Toutefois, sur le fond, <strong>la</strong> véritable difficulté <strong>de</strong>meure dans le fait que les obligations légales imposées aux banques<br />
en matière d’accessibilité bancaire se limitent trop souvent à l’optimisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong> droit au compte.<br />
Pour être pleinement effectifs, les engagements <strong>de</strong>s banques, et <strong>la</strong> vérification <strong>de</strong> ces engagements, <strong>de</strong>vraient<br />
donc porter, au-<strong>de</strong>là du droit au compte, par exemple sur <strong>de</strong>s offres d’entrée <strong>de</strong> gamme et sur l’é<strong>la</strong>boration<br />
d’une offre bancaire appropriée aux personnes concernées.<br />
PouR un PRinciPe d’incitation-Régu<strong>la</strong>tion<br />
Le Secours catholique est convaincu que <strong>la</strong> collectivité nationale (en l’occurrence l’État) se doit <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong><br />
manière c<strong>la</strong>ire, politiquement forte et lisible, un cadre <strong>de</strong> référence d’accessibilité par voie réglementaire ou légis<strong>la</strong>tive.<br />
Ce principe d’intervention s’appuie sur l’obligation qui sera faite aux instances <strong>de</strong> contrôle et <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion<br />
bancaire à certifier les banques sur leurs actions facilitant l’accessibilité bancaire par popu<strong>la</strong>tions et territoires<br />
servis mais aussi à prendre en compte <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> leurs usages.<br />
Ce dispositif ne s’entend qu’avec un système d’information approfondi permettant <strong>de</strong> publier une base <strong>de</strong><br />
données exhaustive et disponible.<br />
Les gran<strong>de</strong>s orientations <strong>de</strong> ce dispositif s’appuient sur <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong> forte incitation. Le principe d’incitation consiste<br />
notamment à encourager fortement les établissements bancaires à mettre en œuvre <strong>de</strong>s actions positives en direction<br />
<strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions jusqu’alors exclues (par l’accès et par l’usage approprié) et connaissant <strong>de</strong>s difficultés d’insertion<br />
financière. Pour ce faire l’instance <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion préconisée attribue – à partir d’une multiplicité d’indicateurs – une<br />
certification publique annuelle à chaque institution bancaire et financière, à l’occasion <strong>de</strong>s contrôles qu’elle effectue.<br />
aRticu<strong>la</strong>tion du disPositif autouR <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux Pôles<br />
Le premier <strong>de</strong> ces pôles a comme fonction <strong>la</strong> collecte et le recensement <strong>de</strong> l’information dans le cadre <strong>de</strong>s<br />
re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>s banques avec leurs clients. Il est l’outil <strong>de</strong> certification. Sous forme d’institut, il joue aussi un rôle<br />
<strong>de</strong> p<strong>la</strong>te-forme d’étu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> recherche et d’impulsion quant à <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> programmes d’éducation<br />
financière.<br />
Le second <strong>de</strong> ces pôles constitue l’outil financier du dispositif. Il s’agit d’un fonds financier doté par les<br />
pouvoirs publics (État principalement et collectivités territoriales) et par <strong>la</strong> profession bancaire (sous forme <strong>de</strong><br />
cotisation volontaire). Sa fonction essentielle est <strong>de</strong> fournir aux banques les plus engagées dans cette mission<br />
d’accessibilité bancaire, les moyens financiers nécessaires afin <strong>de</strong> pallier les surcoûts du refinancement <strong>de</strong><br />
ce type d’engagement et ceux d’une gestion plus personnalisée <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions avec ces clientèles atypiques.<br />
Ce fonds peut aussi jouer un rôle <strong>de</strong> cautionnement <strong>de</strong>s crédits à vocation plus sociale octroyés et ce sur le<br />
modèle du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale (FCS).<br />
.../...<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Réflexions suR <strong>la</strong> micRofinance<br />
79
80<br />
Réflexions suR <strong>la</strong> micRofinance<br />
L’appareil statistique et <strong>de</strong> mesure doit être rendu obligatoire afin <strong>de</strong> permettre l’accès à une information fiable et<br />
exhaustive. Ce recueil <strong>de</strong> données sera d’autant plus efficace s’il transite par <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France. Il permet <strong>de</strong><br />
déboucher sur un diagnostic partagé et <strong>de</strong> créer un cadre <strong>de</strong> référence pour tous. L’Institut est indépendant et reconnu<br />
comme tel ce qui nécessite une certification par l’Autorité <strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel (ACP). La certification préconisée<br />
doit être juste et rigoureuse. Pour ce faire, elle doit être validée (par l’ACP) c’est-à-dire avalisée dans son principe<br />
et dans son architecture – un corps d’indicateurs (notamment <strong>de</strong> performance et <strong>de</strong> résultat) doit être proposé et<br />
certifié – mais indépendante dans ses analyses et contenus. La certification doit bien sûr porter sur l’accès aux<br />
produits et services bancaires mais tout aussi, voire plus, sur leurs usages par et pour les profils <strong>de</strong>s publics visés.<br />
Concernant l’outil financier, le Manifeste préconise <strong>de</strong> faire évoluer un support existant, à savoir le FCS, pour<br />
lequel il appelle à un véritable changement <strong>de</strong> paradigme : son objet doit être plus <strong>la</strong>rge que le seul microcrédit,<br />
sa dotation financière (État dans <strong>de</strong>s financements interministériels, collectivités territoriales et, <strong>de</strong> manière<br />
conséquente, banques et établissements financiers) pluriannuelle, et surtout son champ d’intervention doit être<br />
plus complet avec un volet garantie – un volet bonification – un volet financement <strong>de</strong> l’institut.<br />
L’intervention <strong>de</strong> l’ACP (notamment pour <strong>la</strong> collecte <strong>de</strong> l’information) nécessite qu’un nouvel article <strong>de</strong> loi lui<br />
confie cette mission. De même pour l’outil financier, à savoir le FCS, un aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loi <strong>de</strong> cohésion<br />
sociale est nécessaire. Enfin le véhicule légis<strong>la</strong>tif – pour le moins réglementaire – est indispensable pour les<br />
fonctions <strong>de</strong> collecte et analyse <strong>de</strong> l’information et pour le principe <strong>de</strong> certification (institut).<br />
<strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion en vue d’é<strong>la</strong>rgir <strong>la</strong> gamme <strong>de</strong>s<br />
services aux clients mo<strong>de</strong>stes. Le dispositif<br />
s’inspire du Community Reinvestment Act<br />
(CRA) américain 25 en l’adaptant au contexte<br />
français. Ce projet a été présenté, à titre<br />
<strong>de</strong> test, à divers banquiers, puis à diverses<br />
autorités du ministère <strong>de</strong>s Finances et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Banque <strong>de</strong> France. Le document a également<br />
été présenté au Comité d’orientation et <strong>de</strong> suivi<br />
<strong>de</strong> l’emploi <strong>de</strong>s fonds (Cosef), organe <strong>de</strong> gestion<br />
du FCS. Sa réalisation est subordonnée à <strong>de</strong>s<br />
modifications légis<strong>la</strong>tives et réglementaires<br />
qu’il resterait à engager.<br />
6| Pédagogie : accélérer<br />
l’éducation financière<br />
pour favoriser l’inclusion<br />
La méconnaissance <strong>de</strong>s mécanismes<br />
bancaires est fréquente parmi le public<br />
susceptible <strong>de</strong> recourir au microcrédit.<br />
Ainsi, <strong>la</strong> profession bancaire a mis sur pied<br />
divers outils <strong>de</strong> vulgarisation à <strong>la</strong> disposition<br />
du grand public, <strong>de</strong>s enseignants et <strong>de</strong>s<br />
travailleurs sociaux.<br />
6|1 Les principales associations<br />
ou structures dédiées<br />
à l’éducation financière<br />
6|1|1 La finance pour tous<br />
« La finance pour tous » (www.<strong>la</strong>financepourtous.com)<br />
est le site, créé en juin 2007, <strong>de</strong> l’Institut pour l’éducation<br />
financière du public (IEFP). L’IEFP regroupe :<br />
– l’Autorité <strong>de</strong>s marchés financiers,<br />
– Nyse Euronext,<br />
– <strong>la</strong> Fédération bancaire française,<br />
– <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France,<br />
– <strong>la</strong> France mutualiste,<br />
– l’Association française <strong>de</strong>s sociétés financières,<br />
– Gaipare…<br />
– et diverses personnalités qualifiées.<br />
Elle affiche pour objectif <strong>de</strong> donner au grand<br />
public les bases <strong>de</strong> connaissances nécessaires<br />
pour leur permettre <strong>de</strong> :<br />
– mieux gérer son budget,<br />
– mieux comprendre et choisir les produits<br />
financiers,<br />
– se sentir plus à l’aise dans son environnement<br />
quotidien.<br />
25 Le CRA a été é<strong>la</strong>boré aux états-Unis en 1977, sous l’administration Carter, pour inciter les banques, essentiellement locales, à investir et faire<br />
du crédit dans les quartiers défavorisés. C’est un dispositif incitatif supervisé par le Fe<strong>de</strong>ral Reserve System.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
6|1|2 Les clés <strong>de</strong> <strong>la</strong> banque<br />
« Les clés <strong>de</strong> <strong>la</strong> banque » est un service<br />
mis à <strong>la</strong> disposition du public par <strong>la</strong> FBF,<br />
organisation professionnelle qui représente<br />
toutes les banques installées en France<br />
(www.lescles<strong>de</strong><strong>la</strong>banque.com). On trouve, en<br />
ligne, renseignements et conseils en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong><br />
toute enseigne commerciale. Outre <strong>la</strong> tenue<br />
du site, cet organisme diffuse <strong>de</strong>s minigui<strong>de</strong>s<br />
bancaires en direction <strong>de</strong>s particuliers et<br />
<strong>de</strong>s acteurs sociaux, dans un <strong>la</strong>ngage simple<br />
et pédagogique. Il s’adresse également aux<br />
artisans, commerçants, professions libérales<br />
et créateurs d’entreprises.<br />
6|1|3 Finances et pédagogie<br />
Finances et pédagogie (cf. encadré 9), via son site<br />
internet (www.finances‑pedagogie.fr), propose <strong>de</strong><br />
nombreuses informations. C’est une association<br />
pédagogique créée en 1957 à l’initiative<br />
<strong>de</strong>s caisses d’épargne, dont le but est <strong>de</strong><br />
favoriser l’inclusion financière en vue d’une<br />
meilleure cohésion sociale. Elle déploie un<br />
réseau <strong>de</strong> correspondants sur l’ensemble du<br />
territoire. Elle assure <strong>de</strong>s formations auprès<br />
<strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> l’action sociale d’une<br />
part, <strong>de</strong>s usagers d’autre part.<br />
Par ailleurs, les caisses d’épargne ont mis<br />
sur pied une procédure spécifique pour les<br />
emprunteurs en microcrédit dénommée<br />
Parcours Confiance.<br />
6|1|4 Assurance Banque Épargne<br />
Info Service<br />
La Banque <strong>de</strong> France a inscrit le thème <strong>de</strong><br />
l’éducation financière dans sa stratégie <strong>de</strong><br />
développement durable au titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> RSE.<br />
Dans ce cadre, elle contribue au fonctionnement<br />
<strong>de</strong> l’Institut pour l’éducation financière du<br />
public et a mis en p<strong>la</strong>ce, <strong>de</strong>puis 2007, un<br />
dispositif d’accueil téléphonique visant à<br />
répondre aux interrogations du public en<br />
matière bancaire et financière.<br />
Depuis le 28 juin 2010, le champ <strong>de</strong> ce dispositif<br />
a été é<strong>la</strong>rgi, en accord avec l’ACP (Autorité <strong>de</strong><br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
contrôle pru<strong>de</strong>ntiel) et l’AMF (Autorité <strong>de</strong>s<br />
marchés financiers), pour <strong>de</strong>venir un service<br />
commun d’accueil et <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s questions du public concernant l’assurance,<br />
<strong>la</strong> banque, <strong>la</strong> bourse et les produits d’épargne<br />
dénommé Assurance Banque Épargne Info Service<br />
(www.abe‑infoservice.fr ; numéro d’appel<br />
national : 0811 901 801, adresse postale :<br />
21, rue Taitbout – 75009 Paris)<br />
Ce service remplit une fonction <strong>de</strong> renseignement<br />
et d’orientation <strong>de</strong>s personnes qui l’interrogent<br />
sur les fichiers d’inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> paiement, <strong>la</strong><br />
réglementation bancaire, le suren<strong>de</strong>ttement,<br />
le droit au compte, l’assurance et les produits<br />
financiers.<br />
7| La microfinance<br />
et le secret bancaire<br />
Selon La finance pour tous (IEFP), les<br />
microcrédits accordés par <strong>de</strong>s organismes<br />
financiers soumis au secret professionnel<br />
peuvent les conduire à déroger à cette obligation<br />
en cas d’inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> paiement <strong>de</strong> l’emprunteur.<br />
En effet, <strong>la</strong> Charte du microcrédit personnel,<br />
adoptée le 29 avril <strong>2009</strong> par le Cosef du FCS,<br />
géré par <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations,<br />
stipule que, « en cas d’inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> paiement et<br />
dès le premier impayé, le prêteur prend contact<br />
avec l’emprunteur et informe l’accompagnant<br />
dans les plus brefs dé<strong>la</strong>is afin que celui‑ci<br />
puisse analyser <strong>la</strong> situation <strong>de</strong> l’emprunteur ».<br />
C’est souvent grâce à l’établissement représenté<br />
par l’accompagnant que l’emprunteur a obtenu<br />
le microcrédit et dans <strong>la</strong> pratique le recours à<br />
cet accompagnant pour trouver une solution<br />
acceptable pour les parties en cas d’impayé,<br />
est jugé très appréciable. Son information <strong>de</strong>s<br />
difficultés financières <strong>de</strong> l’emprunteur n’est<br />
donc pas remise en question.<br />
Or l’organisme prêteur passe un contrat avec<br />
le seul emprunteur et le Co<strong>de</strong> monétaire et<br />
financier (CMF) stipule dans son article L 511‑33<br />
que « toute personne qui à un titre quelconque<br />
participe […] à <strong>la</strong> gestion d’un établissement <strong>de</strong><br />
crédit ou d’un organisme (financier) mentionné<br />
Réflexions suR <strong>la</strong> micRofinance<br />
81
82<br />
Réflexions suR <strong>la</strong> micRofinance<br />
[…] ou qui est employée par l’un <strong>de</strong> ceux‑ci<br />
est tenu au secret professionnel ».<br />
Il ne s’agit pas là d’une simple obligation<br />
déontologique, mais bien d’une obligation<br />
légale dont le mépris est sanctionné pénalement,<br />
sans préjudice <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong> sanctions<br />
civiles et/ou disciplinaires.<br />
Pourtant, le Cosef précise bien dans son<br />
modèle <strong>de</strong> convention <strong>de</strong> cautionnement<br />
solidaire avec les banques que les organismes<br />
financiers doivent agir par dérogation au<br />
secret professionnel en cas d’impayé.<br />
Alors comment faire pour être en mesure<br />
d’informer l’accompagnant d’inci<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> paiement par dérogation au secret<br />
professionnel, sans s’exposer aux sanctions<br />
prévues par <strong>la</strong> loi ?<br />
Une solution semble fournie par le CMF dans<br />
l’article L 511‑33 : « […] les établissements <strong>de</strong><br />
crédit peuvent communiquer <strong>de</strong>s informations<br />
couvertes par le secret professionnel au cas<br />
par cas et uniquement lorsque les personnes<br />
concernées leur ont expressément permis <strong>de</strong><br />
le faire ».<br />
Ainsi donc, lorsque l’emprunteur donne<br />
expressément son accord à une c<strong>la</strong>use<br />
du contrat <strong>de</strong> microcrédit selon <strong>la</strong>quelle<br />
il autorise le prêteur à communiquer à<br />
l’accompagnant <strong>de</strong>s informations, dont<br />
il faut préciser <strong>la</strong> nature, habituellement<br />
couvertes par le secret professionnel, toutes<br />
les conditions semblent respectées pour<br />
qu’il ne puisse pas être exercé <strong>de</strong> poursuites<br />
contre le prêteur.<br />
C’est ce qu’ont déjà mis en p<strong>la</strong>ce plusieurs<br />
organismes financiers qui avaient perçu <strong>la</strong><br />
nécessité <strong>de</strong> se protéger juridiquement avant <strong>de</strong><br />
pouvoir déroger à <strong>la</strong> règle du secret professionnel<br />
et c’est <strong>la</strong> recommandation qui peut être<br />
faite à l’ensemble <strong>de</strong>s prêteurs concernés.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Sommaire<br />
1 – Le Fichier <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong>s crédits aux particuliers<br />
créé par <strong>la</strong> loi du 31 décembre 1989 A1<br />
2 – Le Fichier central <strong>de</strong>s chèques A3<br />
3 – Le droit au compte A5<br />
4 – Prêter aux pauvres avec intérêt ? Une révolution du XV e siècle<br />
par Emmanuel <strong>de</strong> Lutzel<br />
5 – L’intervention <strong>de</strong>s groupes bancaires français à l’étranger A11<br />
6 – Le taux <strong>de</strong> l’usure A13<br />
7 – Étu<strong>de</strong> du CCSF sur les conditions d’accès aux services bancaires<br />
<strong>de</strong>s ménages vivant sous le seuil <strong>de</strong> pauvreté (février 2010) A15<br />
8 – L’activité du Comité d’orientation et <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> l’emploi <strong>de</strong>s fonds<br />
et du Comité d’agrément du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale en <strong>2009</strong>-2010 A19<br />
9 – Les activités <strong>de</strong> microfinance et l’application <strong>de</strong>s principes fondamentaux<br />
pour un contrôle bancaire efficace A23<br />
10 – Arrêté du 17 août 2010 portant nomination au Comité chargé <strong>de</strong> préfigurer<br />
<strong>la</strong> création d’un registre national <strong>de</strong>s crédits aux particuliers A25<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
A7<br />
Annexes<br />
83
Le Fichier <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong>s crédits<br />
aux particuliers créé par <strong>la</strong> loi du 31 décembre 1989<br />
La loi n° 2010-737 du 1 er juillet 2010 portant réforme du crédit à <strong>la</strong> consommation<br />
modifie certaines règles re<strong>la</strong>tives au Fichier <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong>s crédits<br />
aux particuliers (FICP) (durées d’inscription <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> traitement du suren<strong>de</strong>ttement,<br />
nature <strong>de</strong>s crédits recensés, consultation, droit d’accès…) qui entreront,<br />
pour <strong>la</strong> plupart, en vigueur à partir du 1 er novembre 2010.<br />
Le texte ci-après fera l’objet d’une adaptation dans le prochain rapport.<br />
L’enregistrement <strong>de</strong>s particuliers au FICP peut avoir <strong>de</strong>ux origines :<br />
– un retard dans le remboursement d’un crédit,<br />
– le dépôt d’un dossier <strong>de</strong> suren<strong>de</strong>ttement.<br />
Enregistrement au titre d’un retard dans le remboursement d’un crédit<br />
• Les inci<strong>de</strong>nts « caractérisés » sont les suivants :<br />
– le débiteur a accumulé un retard correspondant au montant <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux échéances, pour un<br />
crédit remboursable mensuellement,<br />
– le retard <strong>de</strong> paiement dépasse soixante jours, pour un crédit remboursable selon <strong>de</strong>s<br />
échéances autres que mensuelles,<br />
– le débiteur doit encore au moins 500 euros soixante jours après une mise en <strong>de</strong>meure, pour<br />
un crédit sans échéances échelonnées (découvert autorisé, par exemple),<br />
– un établissement <strong>de</strong> crédit engage une procédure judiciaire ou prononce <strong>la</strong> « déchéance<br />
du terme », ce qui signifie que le débiteur doit rembourser le crédit immédiatement et dans<br />
sa totalité.<br />
Dans tous ces cas, l’établissement <strong>de</strong> crédit concerné doit avertir son client débiteur. Ce <strong>de</strong>rnier<br />
dispose alors d’un mois pour régu<strong>la</strong>riser. S’il ne le fait pas dans ce dé<strong>la</strong>i, l’établissement <strong>de</strong><br />
crédit <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France d’inscrire le débiteur au FICP.<br />
• Durée d’inscription : cinq ans<br />
• Sortie du FICP<br />
– Le débiteur doit avoir remboursé le montant du retard <strong>de</strong> paiement.<br />
– En cas <strong>de</strong> déchéance du terme, le débiteur doit avoir remboursé l’intégralité <strong>de</strong>s sommes dues.<br />
L’établissement <strong>de</strong> crédit concerné <strong>de</strong>man<strong>de</strong> alors à <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France <strong>la</strong> suppression <strong>de</strong><br />
l’inscription.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Annexe 1<br />
A1
A2<br />
Annexe 1<br />
Enregistrements au titre d’une mesure <strong>de</strong> traitement du suren<strong>de</strong>ttement<br />
• Le débiteur qui a saisi une commission <strong>de</strong> suren<strong>de</strong>ttement est inscrit au FICP par <strong>la</strong> commission<br />
dès le dépôt du dossier <strong>de</strong> suren<strong>de</strong>ttement et pendant toute <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> son traitement.<br />
• Les durées d’inscription sont variables en fonction du résultat <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure.<br />
• Sortie du FICP : le débiteur a d’abord à régler toutes les sommes qu’il doit à l’ensemble<br />
<strong>de</strong> ses créanciers. Sous réserve <strong>de</strong> <strong>la</strong> remise d’attestations <strong>de</strong> paiement au secrétariat <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
commission <strong>de</strong> suren<strong>de</strong>ttement, l’inscription au FICP sera supprimée par <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France.<br />
Consultation du Fichier <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong>s crédits<br />
aux particuliers à fin décembre <strong>2009</strong><br />
• Le FICP peut être consulté :<br />
– par les établissements <strong>de</strong> crédit lors d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> crédit. L’inscription au FICP alerte<br />
les établissements sur le risque que peut représenter le fait d’accor<strong>de</strong>r un crédit. Elle n’interdit<br />
pas, en principe, <strong>de</strong> bénéficier d’un crédit ;<br />
– à <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France, par toute personne qui désire savoir si elle y est enregistrée et vérifier<br />
les informations qui <strong>la</strong> concernent : c’est le droit d’accès individuel.<br />
• Afin d’exercer leur droit d’accès au FICP, les personnes doivent se présenter à <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong><br />
France, ou dans l’un <strong>de</strong> ses bureaux d’accueil et d’information, munies d’une pièce d’i<strong>de</strong>ntité<br />
officielle.<br />
Le Fichier <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong>s crédits<br />
aux particuliers en chiffres<br />
Graphique 1<br />
Enregistrements au Fichier <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong>s crédits aux particuliers au 31 décembre<br />
(en milliers)<br />
3 500<br />
3 000<br />
2 500<br />
2 000<br />
1 500<br />
1 000<br />
500<br />
0<br />
Personnes Inci<strong>de</strong>nts Mesures Dossiers<br />
en cours d'instruction<br />
(dépôt, recevable réexamen)<br />
2005 → <strong>2009</strong><br />
Source : Banque <strong>de</strong> France<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Le Fichier central <strong>de</strong>s chèques<br />
Le Fichier central <strong>de</strong>s chèques (FCC) a été créé en 1955 en réponse au souci <strong>de</strong>s pouvoirs publics<br />
et <strong>de</strong> <strong>la</strong> profession bancaire <strong>de</strong> faciliter l’usage du chèque en renforçant <strong>la</strong> sécurité<br />
<strong>de</strong> ce moyen <strong>de</strong> paiement. Son rôle a été sensiblement é<strong>la</strong>rgi et diversifié à l’occasion <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise<br />
en application, le 1 er janvier 1976, du régime <strong>de</strong> prévention et <strong>de</strong> répression <strong>de</strong>s infractions<br />
en matière <strong>de</strong> chèques institué par les lois <strong>de</strong>s 3 janvier 1972 et 3 janvier 1975.<br />
Ce régime a été à nouveau modifié par <strong>la</strong> loi du 30 décembre 1991 re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong>s chèques<br />
et <strong>de</strong>s cartes <strong>de</strong> paiement, qui a é<strong>la</strong>rgi le rôle <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong> l’émission <strong>de</strong> chèques sans provision<br />
confié à <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France. Au cours <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières années, différents aménagements légis<strong>la</strong>tifs<br />
ont été apportés au régime <strong>de</strong> <strong>la</strong> mesure d’interdiction bancaire d’émettre <strong>de</strong>s chèques<br />
(loi n° 2001-420 du 15 mai 2001 re<strong>la</strong>tive aux nouvelles régu<strong>la</strong>tions économiques (NRE),<br />
loi n° 2001-420 du 11 décembre 2001 portant mesures urgentes <strong>de</strong> réforme à caractère économique<br />
et financier (MURCEF), loi n° 2010-737 du 1 er juillet 2010 portant réforme du crédit à <strong>la</strong> consommation).<br />
La loi n° 2010-737 a supprimé le paiement <strong>de</strong> pénalités libératoires<br />
dans le cadre d’une régu<strong>la</strong>risation <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation d’une personne recensée.<br />
Les dispositions légis<strong>la</strong>tives re<strong>la</strong>tives au chèque et plus particulièrement aux inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong><br />
paiement sont intégrées dans le Co<strong>de</strong> monétaire et financier (articles L. 131-1 et suivants et<br />
R. 131-1 et suivants).<br />
La Banque <strong>de</strong> France centralise dans le FCC :<br />
• Les personnes faisant l’objet d’une mesure d’interdiction bancaire d’émettre <strong>de</strong>s chèques qui<br />
frappent systématiquement les titu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> comptes en cas <strong>de</strong> rejet <strong>de</strong> chèque pour absence ou<br />
insuffisance <strong>de</strong> provision ainsi que les caractéristiques <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> paiement y afférents.<br />
La Banque <strong>de</strong> France reçoit <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit :<br />
– les déc<strong>la</strong>rations d’inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> paiement sur chèque émis sans provision par leurs clients ;<br />
– les annu<strong>la</strong>tions liées aux régu<strong>la</strong>risations <strong>de</strong> ces inci<strong>de</strong>nts. En effet, les titu<strong>la</strong>ires peuvent à<br />
tout moment recouvrer le droit d’émettre <strong>de</strong>s chèques dès lors que les chèques impayés ont<br />
été réglés ou qu’une provision bloquée a été constituée.<br />
La durée maximale <strong>de</strong> l’interdiction bancaire est <strong>de</strong> cinq ans, chaque inci<strong>de</strong>nt entraînant<br />
une nouvelle pério<strong>de</strong> d’interdiction <strong>de</strong> cinq ans. à l’issue du dé<strong>la</strong>i légal d’enregistrement,<br />
<strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France procè<strong>de</strong> à l’effacement <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> paiement enregistrés au FCC.<br />
• Les personnes physiques faisant l’objet d’une mesure d’interdiction d’émettre <strong>de</strong>s chèques<br />
prononcées par les tribunaux (dites « interdictions judiciaires »). Chaque mesure d’interdiction<br />
judiciaire est notifiée à <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France par les parquets concernés.<br />
La mesure d’interdiction (bancaire ou judiciaire) frappant une personne sur l’ensemble <strong>de</strong>s<br />
comptes dont elle est titu<strong>la</strong>ire, <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France informe sélectivement les établissements<br />
teneurs <strong>de</strong> compte <strong>de</strong>s interdictions bancaires éventuellement prononcées à l’encontre <strong>de</strong> leur<br />
client par <strong>de</strong>s confrères ainsi que <strong>de</strong>s interdictions judiciaires.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Annexe 2<br />
A3
A4<br />
Annexe 2<br />
à cette fin, <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France a été autorisée à interroger le Fichier <strong>de</strong>s comptes bancaires<br />
(Ficoba), géré par <strong>la</strong> direction générale <strong>de</strong>s Impôts, afin d’i<strong>de</strong>ntifier l’ensemble <strong>de</strong>s comptes<br />
détenus par un interdit <strong>de</strong> chèque.<br />
Les établissements enregistrent ainsi <strong>la</strong> mesure d’interdiction dont fait l’objet leur client et<br />
déc<strong>la</strong>rent le compte qui est interdit d’émettre <strong>de</strong>s chèques au Fichier national <strong>de</strong>s chèques<br />
irréguliers, le FCC transmettant, quant à lui, directement les coordonnées <strong>de</strong>s comptes sur<br />
lesquels <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> paiement sur chèque ont été déc<strong>la</strong>rés.<br />
La Banque <strong>de</strong> France informe également, <strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière, les établissements <strong>de</strong>s<br />
régu<strong>la</strong>risations opérées par leur client sur ses autres comptes ou <strong>de</strong>s levées d’interdiction à<br />
l’issue du dé<strong>la</strong>i maximal légal.<br />
Par ailleurs, <strong>de</strong>puis le 1 er août 1987, le FCC centralise, aux termes d’un accord avec le Groupement<br />
<strong>de</strong>s cartes bancaires « CB » les personnes qui ont fait l’objet d’une décision <strong>de</strong> retrait <strong>de</strong><br />
cartes bancaires « CB » pour usage abusif par les établissements adhérant à ce groupement.<br />
Les règles actuelles <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> cette centralisation sont fixées dans <strong>la</strong> convention<br />
du 1 er avril 2010. Dans ce cadre, les établissements émetteurs <strong>de</strong> cartes « CB » transmettent :<br />
– les déc<strong>la</strong>rations <strong>de</strong> retrait <strong>de</strong> cartes bancaires pour usage abusif prises à l’encontre <strong>de</strong> leurs<br />
clients ;<br />
– les radiations anticipées lorsque les titu<strong>la</strong>ires du compte régu<strong>la</strong>risent les inci<strong>de</strong>nts à l’origine<br />
du retrait <strong>de</strong> leur carte.<br />
La durée maximale d’inscription étant fixée à <strong>de</strong>ux ans à compter <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> retrait,<br />
<strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France procè<strong>de</strong> à l’effacement <strong>de</strong> l’information enregistrée dans le fichier à<br />
l’issue <strong>de</strong> ce dé<strong>la</strong>i.<br />
Le FCC peut être consulté par toute personne qui veut savoir si elle y est enregistrée et vérifier<br />
les informations qui <strong>la</strong> concernent. C’est le droit d’accès individuel ; il peut exercé auprès <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France, personnellement ou par courrier.<br />
Enregistrements au Fichier central <strong>de</strong>s chèques au 31 décembre <strong>2009</strong><br />
(en nombre <strong>de</strong> personnes)<br />
2008 <strong>2009</strong><br />
Personnes frappées d’interdiction d’émettre <strong>de</strong>s chèques (1) 1 714 947 1 715 994<br />
dont : Interdits judiciaires (un interdit judiciaire peut également<br />
être sous le coup d’une interdiction bancaire) 428 374<br />
Personnes ayant fait l’objet d’un retrait <strong>de</strong> carte bancaire<br />
pour usage abusif 542 689 547 140<br />
dont : Personnes ayant fait l’objet d’un retrait <strong>de</strong> carte bancaire<br />
et qui ne sont pas interdits d’émettre <strong>de</strong>s chèques (2) 386 308 386 227<br />
Ensemble <strong>de</strong> dossiers recensés au FCC (1 + 2) 2 101 562 2 102 221<br />
Source : Banque <strong>de</strong> France<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Le droit au compte<br />
L’article L 312-1 du Co<strong>de</strong> monétaire et financier organise une procédure dite du « droit au compte »<br />
qui permet à toute personne physique ou morale domiciliée en France, dépourvue d’un compte <strong>de</strong> dépôt,<br />
d’obtenir l’ouverture d’un tel compte dans un établissement <strong>de</strong> crédit.<br />
Le traitement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’exercice du droit au compte relève <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France,<br />
qui, après avoir vérifié leur régu<strong>la</strong>rité, désigne un établissement <strong>de</strong> crédit qui est tenu d’ouvrir<br />
un compte.<br />
Afin <strong>de</strong> faciliter les démarches <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs, l’établissement propose à ce <strong>de</strong>rnier, s’il s’agit<br />
d’une personne physique, d’agir en son nom et pour son compte en transmettant <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> désignation d’un établissement <strong>de</strong> crédit à <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France, ainsi que les informations<br />
requises pour l’ouverture du compte.<br />
Les établissements ainsi désignés peuvent limiter les services liés à l’ouverture du compte <strong>de</strong> dépôt<br />
aux services bancaires <strong>de</strong> base. Ceux-ci sont énumérés par l’article D. 312-5 du Co<strong>de</strong> monétaire<br />
et financier. Ils sont gratuits et comprennent :<br />
– l’ouverture, <strong>la</strong> tenue et <strong>la</strong> clôture du compte ;<br />
– un changement d’adresse par an ;<br />
– <strong>la</strong> délivrance à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> relevés d’i<strong>de</strong>ntité bancaire ;<br />
– <strong>la</strong> domiciliation <strong>de</strong> virements bancaires ;<br />
– l’envoi mensuel d’un relevé <strong>de</strong>s opérations effectuées sur le compte ;<br />
– <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> caisse ;<br />
– l’encaissement <strong>de</strong> chèques et <strong>de</strong> virements bancaires ;<br />
– les dépôts et retraits d’espèces au guichet <strong>de</strong> l’organisme teneur <strong>de</strong> compte ;<br />
– les paiements par prélèvement, titre interbancaire <strong>de</strong> paiement ou virement bancaire ;<br />
– <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> consultation à distance du sol<strong>de</strong> du compte ;<br />
– une carte <strong>de</strong> paiement dont chaque utilisation est autorisée par l’établissement <strong>de</strong> crédit<br />
qui l’a émise ;<br />
– <strong>de</strong>ux formules <strong>de</strong> chèques <strong>de</strong> banque par mois (ou moyens <strong>de</strong> paiement équivalents offrant<br />
les mêmes services).<br />
Enfin, toute décision <strong>de</strong> clôture <strong>de</strong> compte à l’initiative <strong>de</strong> l’établissement <strong>de</strong> crédit désigné<br />
par <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France doit faire l’objet d’une notification écrite et motivée adressée au<br />
client et à <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France pour information. Un dé<strong>la</strong>i minimum <strong>de</strong> quarante-cinq jours<br />
doit être consenti au titu<strong>la</strong>ire du compte.<br />
Ces dispositions sont applicables aux personnes faisant l’objet d’une interdiction bancaire<br />
d’émettre <strong>de</strong>s chèques.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
…/…<br />
Annexe 3<br />
A5
A6<br />
Annexe 3<br />
Le droit au compte en <strong>2009</strong><br />
(en nombre <strong>de</strong> désignations)<br />
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.<br />
Désignations<br />
d’établissements<br />
<strong>de</strong> crédit au titre du droit<br />
au compte<br />
concernant<br />
2 534 2 719 2 958 2 853 2 355 2 912 2 838 2 536 3 021 3 252 2 925 2 770<br />
<strong>de</strong>s personnes morales<br />
concernant<br />
534 543 653 606 488 646 551 456 581 681 578 596<br />
<strong>de</strong>s personnes physiques<br />
dont : ouvertures<br />
consécutives à une<br />
transmission <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
2 000 2 176 2 305 2 247 1 867 2 266 2 287 2 080 2 440 2 571 2 347 2 174<br />
par un établissement <strong>de</strong> crédit<br />
Source : Banque <strong>de</strong> France<br />
105 114 102 105 77 118 101 106 106 122 115 111<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Prêter aux pauvres avec intérêt ?<br />
Une révolution du XV e siècle<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Par Emmanuel <strong>de</strong> Lutzel<br />
Lorsqu’ils <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt à Muhammad Yunus, Prix Nobel <strong>de</strong> <strong>la</strong> Paix et fondateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Grameen<br />
Bank, le taux d’intérêt qu’il pratique avec ses emprunteurs, <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong> ses interlocuteurs<br />
s’étonnent. Comment peut-on prétendre combattre <strong>la</strong> pauvreté avec le microcrédit et pratiquer<br />
un taux d’intérêt supérieur à 20 % ? N’est-il pas choquant <strong>de</strong> faire ainsi payer <strong>de</strong>s pauvres ?<br />
Muhammad Yunus n’attend pas qu’on lui pose <strong>la</strong> question pour expliquer : en tant qu’entreprise,<br />
<strong>la</strong> Grameen Bank doit couvrir ses coûts, c’est-à-dire payer son personnel, son réseau d’agence<br />
et son infrastructure informatique pour toucher une clientèle nombreuse <strong>de</strong> petits clients très<br />
dispersés. Même si les pertes sont minimes (2 % à 3 %) avec <strong>de</strong>s emprunteurs pauvres, il faut<br />
intégrer le coût du risque.<br />
Charité ou business ?<br />
Le taux <strong>de</strong> 20 % est un taux moyen, qui ne s’applique pas aux très pauvres, comme par<br />
exemple les 100 000 mendiants que <strong>la</strong> Grameen Bank ai<strong>de</strong> à sortir <strong>de</strong> <strong>la</strong> mendicité avec <strong>de</strong>s<br />
prêts sans intérêt. La principale attente <strong>de</strong>s clients est d’accé<strong>de</strong>r au crédit, ce que les banques<br />
c<strong>la</strong>ssiques ne leur permettent pas, dans <strong>de</strong>s conditions <strong>la</strong>rgement inférieures aux usuriers, qui<br />
pratiquent un taux d’intérêt entre 50 % et 100 %. Enfin, les clients étant aussi <strong>de</strong>s déposants<br />
et <strong>de</strong>s actionnaires, ils sont directement intéressés à <strong>la</strong> solidité et au succès <strong>de</strong> leur banque<br />
<strong>de</strong> microfinance.<br />
Le débat sur le modèle économique du « microcrédit : charité ou business » est un débat vieux<br />
comme <strong>la</strong> finance. Est-il légitime qu’une entreprise sociale fasse du profit ? Si non, comment<br />
trouver un modèle économique durable ? Si oui, quel est le taux <strong>de</strong> profit légitime ? Sur ce<br />
débat tant éthique qu’économique, l’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> finance peut peut-être nous éc<strong>la</strong>irer. On<br />
cite souvent Friedrich Raiffeisen comme précurseur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance contemporaine. Son<br />
action en tant que bourgmestre d’une ville <strong>de</strong> Rhénanie et créateur, en 1849, <strong>de</strong> <strong>la</strong> société <strong>de</strong><br />
Secours aux agriculteurs impécunieux <strong>de</strong> F<strong>la</strong>mmersfeld a <strong>la</strong>rgement contribué à faire évoluer<br />
les esprits en donnant aux pauvres <strong>de</strong>s moyens financiers pour ne plus dépendre <strong>de</strong> <strong>la</strong> charité<br />
publique et prendre leur sort en main. Mais il est encore plus intéressant <strong>de</strong> remonter au<br />
XV e siècle, dans l’Italie <strong>de</strong> Léonard <strong>de</strong> Vinci et <strong>de</strong>s Médicis, où l’essor <strong>de</strong>s monts-<strong>de</strong>-piété a<br />
suscité une vraie révolution concernant les taux d’intérêt, révolution aussi importante que <strong>la</strong><br />
découverte simultanée <strong>de</strong> l’Amérique.<br />
Une dispute théologique<br />
Les monts-<strong>de</strong>-piété étaient <strong>de</strong>s institutions charitables <strong>de</strong> crédit qui prêtaient à <strong>de</strong>s taux<br />
d’intérêt très bas contre <strong>de</strong>s objets remis en gage. Ils se sont développés sous l’influence <strong>de</strong>s<br />
Franciscains, en particulier Bernardino da Feltre. Le premier s’est ouvert à Pérouse en 1462<br />
et l’idée s’est répandue dans tout le nord <strong>de</strong> l’Italie, en particulier à Sienne (1472), Gênes<br />
(1480), Mi<strong>la</strong>n (1483), Mantoue et Florence (1484). Bien avant l’Italie, un premier mont-<strong>de</strong>-piété<br />
Note : Extrait d’un article publié dans Finance & the common good/Bien commun, n° 30, 1/2008<br />
Annexe 4<br />
A7
A8<br />
Annexe 4<br />
avait été créé à Londres en 1361 par l’évêque Michael Northburgh, mais il n’eut qu’une<br />
existence éphémère car il prêtait sans intérêt…<br />
Le développement <strong>de</strong>s monts-<strong>de</strong>-piété donna lieu à une véritable dispute entre théologiens qui<br />
dut être tranchée au sommet <strong>de</strong> l’Église, non seulement par une bulle du Pape, mais aussi par<br />
<strong>la</strong> décision d’un concile. De manière schématique, les Franciscains, qui vivaient dans une<br />
extrême pauvreté, étaient les promoteurs <strong>de</strong>s monts-<strong>de</strong>-piété, alors que les Dominicains et les<br />
Augustins, gardiens du dogme, y étaient opposés.<br />
Quels étaient les arguments <strong>de</strong>s parties prenantes ? Les Dominicains et les Augustins défendaient<br />
<strong>la</strong> position traditionnelle <strong>de</strong> l’Église, affirmée lors <strong>de</strong>s conciles <strong>de</strong> Latran (1215), <strong>de</strong> Lyon (1274)<br />
et <strong>de</strong> Vienne (1312), interdisant le prêt à intérêt et menaçant d’excommunication et <strong>de</strong> privation<br />
<strong>de</strong> sépulture chrétienne toute personne qui le pratiquerait, réservant <strong>de</strong> facto cette activité<br />
aux seuls banquiers juifs. Ils citaient l’Écriture, en particulier Luc 6-35 : « Aimez vos ennemis,<br />
faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour ». Ils s’appuyaient sur Thomas d’Aquin,<br />
condamnant le prêt à intérêt comme facteur d’injustice et considérant à <strong>la</strong> suite d’Aristote<br />
<strong>la</strong> monnaie comme un simple facteur <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong>s échanges. En effet, Aristote opérait <strong>la</strong><br />
différence fondamentale entre l’économique et ce qu’il appe<strong>la</strong>it <strong>la</strong> chrématistique, accumu<strong>la</strong>tion<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> monnaie pour <strong>la</strong> monnaie, activité contre nature qui déshumanise ceux qui s’y livrent.<br />
Différencier le prêt et <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’objet en gage<br />
Face à l’autorité <strong>de</strong>s grands philosophes ou théologiens, les Franciscains mettaient en avant<br />
<strong>de</strong>s arguments à <strong>la</strong> fois pratiques et moraux. Ils expliquaient qu’il faut différencier entre <strong>de</strong>ux<br />
contrats, l’un concernant le prêt, qui <strong>de</strong>vait être gratuit, l’autre concernant <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’objet en<br />
gage, qui suppose <strong>de</strong> l’espace, une prise <strong>de</strong> responsabilité et donc une légitime rémunération.<br />
Les échecs <strong>de</strong> certains monts-<strong>de</strong>-piété, à Londres ou en Italie, militaient en faveur d’une juste<br />
couverture <strong>de</strong>s coûts. Ils avançaient <strong>de</strong>s raisons qui n’étaient pas liées à <strong>la</strong> nature du contrat :<br />
• perte subie (damnus emergens),<br />
• perte d’un gain potentiel (lucrum cessans) si le prêteur avait gardé son argent et<br />
• risque <strong>de</strong> ne pas être remboursé à temps (periculum sortis).<br />
Ils mettaient également en avant les avantages pour l’emprunteur pauvre, avec <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong><br />
5 % contre 20 % à 50 % pour les usuriers. Toutefois, <strong>de</strong>rrière ces arguments raisonnables, se<br />
cachaient parfois <strong>de</strong>s motifs moins avouables, par exemple celui <strong>de</strong> concurrencer les usuriers<br />
juifs pour les faire partir <strong>de</strong>s cités italiennes faute <strong>de</strong> réussir à les convertir…<br />
Le débat fut vif pendant plus <strong>de</strong> cinquante ans à l’intérieur <strong>de</strong> l’Église. Certains adversaires<br />
<strong>de</strong>s monts-<strong>de</strong>-piété iront jusqu’à parler <strong>de</strong> « monts-d’impiété », comme le moine augustin Nico<strong>la</strong><br />
Bariano, auteur, en 1494, d’un ouvrage précisément intitulé « <strong>de</strong> monte impietatis ». L’un <strong>de</strong>s<br />
adversaires les plus résolus fut le supérieur <strong>de</strong>s Dominicains, Tommaso <strong>de</strong> Vio (qui <strong>de</strong>viendra le<br />
Cardinal Caetano et sera un <strong>de</strong>s grands opposants à un moine augustin rebelle du nom <strong>de</strong> Martin<br />
Luther). En revanche, certains dominicains comme Savonarole à Florence furent <strong>de</strong>s avocats<br />
convaincus <strong>de</strong>s monts-<strong>de</strong>-piété. En <strong>de</strong>rnier recours, les adversaires en appelèrent au pape Léon X,<br />
fils <strong>de</strong> Laurent <strong>de</strong> Médicis. Ce <strong>de</strong>rnier avait soutenu activement <strong>la</strong> création d’un mont-<strong>de</strong>-piété<br />
à Florence auquel il avait attribué <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> 500 florins sur sa cassette personnelle. Faisant<br />
<strong>la</strong> distinction entre taux d’intérêt et taux d’usure, Léon X publia <strong>la</strong> bulle Inter multiplices qui<br />
reconnaissait les monts-<strong>de</strong>-piété comme <strong>de</strong>s institutions charitables, dont les taux d’intérêt<br />
<strong>de</strong>vaient être raisonnables, c’est-à-dire couvrir les coûts <strong>de</strong> fonctionnement. La décision du Pape<br />
fut entérinée par <strong>la</strong> dixième session du cinquième concile <strong>de</strong> Latran <strong>de</strong> 1515, qui confirma <strong>la</strong><br />
légitimité <strong>de</strong>s monts-<strong>de</strong>-piété et menaça d’excommunication tous ceux qui y seraient opposés.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Le changement du modèle économique<br />
Jusqu’en 1462, et surtout après le Concile <strong>de</strong> 1515, grâce à ces révolutionnaires que furent<br />
les Franciscains, le double paradigme (taux d’intérêt = usure = péché ; charité = don à fonds<br />
perdus = vertu) va <strong>la</strong>isser <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce à un nouveau modèle qui mettra encore plusieurs siècles à être<br />
formellement accepté. En effet, l’encyclique Vix pervenit (1745) rappelle <strong>la</strong> doctrine traditionnelle<br />
d’interdiction <strong>de</strong> prêt à intérêt, tout en faisant appel au discernement pratique <strong>de</strong>s évêques.<br />
C’est l’encyclique Rerum novarum <strong>de</strong> 1891, condamnant « l’usure dévorante pratiquée par<br />
<strong>de</strong>s hommes avi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gain et d’une insatiable cupidité », qui va rendre acceptable <strong>la</strong> pratique<br />
d’un taux d’intérêt raisonnable. Quand Kofi Annan, alors secrétaire général <strong>de</strong>s Nations-Unies,<br />
affirmait à l’occasion <strong>de</strong> l’année du microcrédit (2005) : « La microfinance, ce n’est pas <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
charité, c’est un vrai business », son point <strong>de</strong> vue rejoignait celui <strong>de</strong>s Franciscains. La recherche<br />
d’un impact social ne signifie pas <strong>de</strong> s’exempter <strong>de</strong>s contraintes économiques. Au contraire,<br />
c’est en intégrant ces contraintes économiques avec une extrême rigueur (contrôle <strong>de</strong>s coûts<br />
et <strong>de</strong>s risques) que l’on peut maximiser l’impact social, raison d’être <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Annexe 4<br />
A9
L’intervention <strong>de</strong>s groupes bancaires français à l’étranger<br />
Les principaux groupes bancaires français interviennent dans le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance à<br />
l’étranger, notamment dans le but <strong>de</strong> combiner efficacité économique et performance sociale.<br />
Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Agence française <strong>de</strong> développement (AFD), parue en mars <strong>2009</strong>, indiquait<br />
que les banques françaises dans leur ensemble avaient engagé 300 millions d’euros dans <strong>de</strong>s<br />
activités <strong>de</strong> microfinance avec, à leur tête, le groupe Société générale. Ce montant apparaît<br />
re<strong>la</strong>tivement mo<strong>de</strong>ste au regard <strong>de</strong>s sommes engagées par les fonds internationaux publics et<br />
privés qui financent le secteur.<br />
Deux visions <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance semblent cohabiter au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> profession bancaire.<br />
La première vise à valoriser l’impact social <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance et à agir dans une optique <strong>de</strong><br />
développement et <strong>de</strong> lutte contre les inégalités. Dans <strong>la</strong> secon<strong>de</strong>, <strong>la</strong> viabilité <strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong><br />
microfinance (IMF) est <strong>la</strong> priorité et l’appréciation du risque est essentielle dans les décisions<br />
d’investissement.<br />
En termes géographiques, l’Afrique est <strong>la</strong> zone d’intervention privilégiée mais l’Europe <strong>de</strong> l’Est<br />
est <strong>de</strong>venue une <strong>de</strong>stination significative <strong>de</strong>s investissements avec cependant un montant moyen<br />
<strong>de</strong>s crédits beaucoup plus important qui conduit à parler plutôt dans ce cas <strong>de</strong> « mésofinance ».<br />
Le mo<strong>de</strong> principal d’intervention <strong>de</strong>s banques françaises rési<strong>de</strong> dans <strong>de</strong>s prêts aux IMF qui<br />
sont, généralement, octroyés par les filiales locales assumant <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong>s risques. Les prises<br />
<strong>de</strong> participation au capital <strong>de</strong>s IMF constituent un autre instrument qui <strong>de</strong>vrait connaître une<br />
croissance importante dans les prochaines années. Enfin, <strong>la</strong> fourniture <strong>de</strong> services d’assistance<br />
technique à travers <strong>de</strong>s structures dédiées est, principalement, le fait <strong>de</strong>s groupes mutualistes.<br />
Ces <strong>de</strong>rniers reproduisent leur modèle en microfinance grâce à <strong>de</strong>s unités indépendantes<br />
(fondations, associations) en charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s activités bancaires. Les banques<br />
« capitalistes », pour leur part, intègrent <strong>la</strong> stratégie en matière <strong>de</strong> microfinance à leur politique<br />
<strong>de</strong> responsabilité sociétale <strong>de</strong> l’entreprise (RSE) et <strong>de</strong> développement durable. Il semble<br />
toutefois que l’implication à venir <strong>de</strong>s banques françaises dans <strong>la</strong> microfinance dépen<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> faculté <strong>de</strong> proposer au grand public <strong>de</strong>s fonds et <strong>de</strong>s produits d’épargne investis, totalement<br />
ou partiellement, dans le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance.<br />
L’activité internationale <strong>de</strong>s principaux groupes bancaires français peut se résumer succinctement<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> manière suivante.<br />
Le Crédit mutuel a été le premier établissement à mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s réseaux d’épargne et<br />
<strong>de</strong> crédit en Afrique par le Centre international du crédit mutuel (CICM). Créé en 1979, il a<br />
contribué dans cinq pays africains (Sénégal, République centrafricaine, Cameroun, Congo et<br />
Niger) à <strong>la</strong> création <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> coopératives offrant <strong>de</strong>s services financiers à <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions<br />
exclues du système bancaire.<br />
Le Crédit coopératif a créé une fondation d’entreprise en 1987 qui a soutenu pendant vingt ans<br />
<strong>la</strong> création d’un réseau <strong>de</strong> caisses d’épargne et <strong>de</strong> crédit au Mali. Le mo<strong>de</strong> d’intervention rési<strong>de</strong> :<br />
– dans <strong>de</strong>s prises <strong>de</strong> participation au capital d’institutions dûment sélectionnées ;<br />
– <strong>de</strong>s investissements dans <strong>de</strong>s fonds spécialisés en microfinance ;<br />
– l’apport en financement long terme via <strong>la</strong> société d’investissement CoopEst, créée en 2006.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Annexe 5<br />
A11
A12<br />
Annexe 5<br />
Le Crédit agricole est impliqué dans <strong>la</strong> microfinance <strong>de</strong> longue date, notamment en Arménie<br />
et à Madagascar, où il a fourni une assistance technique à <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> réseaux locaux.<br />
En 2008, le Crédit agricole SA, en partenariat avec le professeur Yunus et <strong>la</strong> Grameen Trust a<br />
créé <strong>la</strong> Grameen Credit Agricole <strong>Microfinance</strong> Foundation, <strong>de</strong> droit luxembourgeois. La vocation<br />
<strong>de</strong> cette fondation est d’accompagner les IMF en leur apportant soutien financier et assistance<br />
technique. La dotation <strong>de</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fondation s’est élevée à 50 millions d’euros.<br />
BNP Paribas, à partir <strong>de</strong> 2002, via <strong>de</strong>s filiales du groupe a commencé à refinancer <strong>de</strong>s IMF<br />
locales. Un département dédié à <strong>la</strong> microfinance a vu le jour en 2006, dont l’objet est <strong>de</strong><br />
concilier une approche sociale (politique RSE et développement durable) avec <strong>la</strong> couverture<br />
<strong>de</strong>s coûts. L’approche adoptée consiste à accompagner les institutions les plus soli<strong>de</strong>s ayant<br />
un impact social important dans les pays d’imp<strong>la</strong>ntation.<br />
La Société générale intervient uniquement dans les pays où elle a une imp<strong>la</strong>ntation dans <strong>la</strong><br />
banque <strong>de</strong> détail et les <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s d’intervention sont le refinancement et <strong>la</strong> participation au<br />
capital d’IMF. Il faut souligner que <strong>la</strong> Société générale Maroc représente l’un <strong>de</strong>s bailleurs <strong>de</strong><br />
référence du secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance au Maroc. Cette politique s’inscrit dans une logique<br />
<strong>de</strong> responsabilité sociétale.<br />
Enfin, Proparco 1 , détenue par l’AFD et <strong>de</strong>s investisseurs privés, a re<strong>la</strong>ncé une activité <strong>de</strong><br />
microfinance en 2006 qui avait été interrompue en 2002 faute <strong>de</strong> projets jugés matures à<br />
l’époque.<br />
Au final, on constate un intérêt croissant <strong>de</strong>s groupes bancaires français qui cherchent à <strong>de</strong>venir<br />
partie prenante du financement <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance au Sud. Les motivations apparaissent<br />
parfois assez diverses : diversification <strong>de</strong>s activités, pression <strong>de</strong>s gouvernements, volonté<br />
d’investissements socialement responsables et <strong>de</strong> développement durable. à cet égard, les<br />
prochaines années seront riches d’enseignements quant à <strong>la</strong> concrétisation <strong>de</strong>s intentions<br />
formulées au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> récente.<br />
1 Proparco : Promotion et participation pour le développement économique. Créée en 1977, Proparco est une institution financière <strong>de</strong> développement,<br />
détenue conjointement par l’AFD et <strong>de</strong>s actionnaires privés du Nord et du Sud. La mission <strong>de</strong> <strong>la</strong> société est <strong>de</strong> favoriser les investissements<br />
privés dans les pays émergents et en développement en faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> croissance, du développement durable et <strong>de</strong> l’atteinte <strong>de</strong>s Objectifs du<br />
millénaire pour le développement (OMD).<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Le taux <strong>de</strong> l’usure<br />
Avertissement<br />
La loi n° 2010-737 portant réforme du crédit à <strong>la</strong> consommation prévoit, dans son article 1 er , une réforme <strong>de</strong>s<br />
taux <strong>de</strong> l’usure qui <strong>de</strong>vrait entrer en application au printemps 2011.<br />
Les taux seront fixés, non plus en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> crédit <strong>de</strong> trésorerie aux particuliers<br />
mais en raison <strong>de</strong> leur montant.<br />
Cet article prévoit également <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> mesures transitoires mises en œuvre par le ministre chargé <strong>de</strong><br />
l’économie, sur proposition motivée du gouverneur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France, pour <strong>la</strong> mise en application <strong>de</strong><br />
cette réforme sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans.<br />
Le texte ci-<strong>de</strong>ssous fera donc l’objet d’une adaptation en 2011.<br />
La légis<strong>la</strong>tion française re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> répression <strong>de</strong> l’usure est actuellement régie par les<br />
articles L. 313-3 à L. 313-6 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation. Certaines <strong>de</strong> ces dispositions ont<br />
été récemment modifiées par <strong>de</strong>ux lois : d’une part, <strong>la</strong> loi n° 2003-721 du 1 er août 2003 pour<br />
l’initiative économique et, d’autre part, <strong>la</strong> loi n° 2005-882 du 2 août 2005 en faveur <strong>de</strong>s<br />
petites et moyennes entreprises (PME).<br />
L’article 32 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 2003 a supprimé le délit d’usure pour les prêts consentis à <strong>de</strong>s personnes<br />
morales exerçant une activité commerciale, industrielle ou financière. Seule <strong>de</strong>meure <strong>la</strong> sanction<br />
civile (les perceptions excessives sont imputées <strong>de</strong> plein droit sur les intérêts normaux et<br />
subsidiairement sur le capital <strong>de</strong> <strong>la</strong> créance) pour les découverts en compte qui leur sont consentis.<br />
L’article 7 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 2005 étend cette suppression du délit aux personnes physiques agissant<br />
pour leurs besoins professionnels (entrepreneurs individuels). Parallèlement <strong>la</strong> sanction civile<br />
prévue dans le Co<strong>de</strong> monétaire et financier en matière <strong>de</strong> découverts en compte consentis aux<br />
personnes morales exerçant une activité commerciale est é<strong>la</strong>rgie afin d’inclure également les<br />
personnes physiques agissant pour leurs besoins professionnels.<br />
En revanche, les sanctions pénales prévues par les articles L. 313-4 et L. 313-5 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
consommation restent applicables aux prêts immobiliers ainsi qu’aux prêts à <strong>la</strong> consommation.<br />
Aux termes <strong>de</strong> l’article L. 313-3, est déc<strong>la</strong>ré usuraire « tout prêt conventionnel consenti à un<br />
taux effectif global (TEG) qui excè<strong>de</strong>, au moment où il est consenti, <strong>de</strong> plus du tiers, le taux<br />
effectif moyen pratiqué, au cours du trimestre précé<strong>de</strong>nt, par les établissements <strong>de</strong> crédit pour<br />
<strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> même nature comportant <strong>de</strong>s risques analogues ».<br />
Il convient donc d’apprécier le TEG d’un prêt au moment <strong>de</strong> l’octroi <strong>de</strong> celui-ci, ce qui a pour<br />
conséquence d’exclure du calcul <strong>de</strong>s éléments postérieurs, extérieurs à <strong>la</strong> volonté du prêteur,<br />
qui viendraient en accroître le coût, tels que <strong>de</strong>s perceptions supplémentaires liées, par<br />
exemple, au jeu d’une c<strong>la</strong>use d’in<strong>de</strong>xation ou à <strong>la</strong> défail<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> l’emprunteur. S’agissant <strong>de</strong><br />
crédits à caractère renouve<strong>la</strong>ble (découverts en compte, comptes permanents), il convient d’en<br />
apprécier le taux à <strong>la</strong> date <strong>de</strong> chaque arrêté périodique <strong>de</strong> compte donnant lieu à perception<br />
d’intérêts, sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s utilisations réelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> (et non <strong>de</strong> l’autorisation initiale).<br />
Les taux effectifs moyens sont déterminés trimestriellement par <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France, dans les<br />
conditions prévues par l’article D. 313-7 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation, à partir d’une enquête<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Annexe 6<br />
A13
A14<br />
Annexe 6<br />
auprès <strong>de</strong> certains établissements <strong>de</strong> crédit ou agences d’établissements considérés comme<br />
représentatifs ; l’enquête recense <strong>de</strong>s données individuelles re<strong>la</strong>tives à <strong>de</strong>s crédits nouveaux<br />
accordés au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> sous revue. Les taux effectifs moyens résultent, pour chaque<br />
catégorie <strong>de</strong> prêts définie par un arrêté du 25 juin 1990, <strong>de</strong> <strong>la</strong> moyenne arithmétique simple<br />
<strong>de</strong>s TEG observés. Sont toutefois exclus <strong>de</strong> l’observation les crédits réputés non représentatifs<br />
d’opérations courantes dont les montants excè<strong>de</strong>nt les chiffres fixés par arrêté (par exemple,<br />
152 449 euros pour les prêts à moyen et long termes aux entreprises).<br />
L’échantillon <strong>de</strong>s établissements déc<strong>la</strong>rants et <strong>la</strong> comparaison avec les autres statistiques <strong>de</strong><br />
taux d’intérêt publiées par <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France sont décrits aux points 1.1 et 1.7 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Métho<strong>de</strong><br />
statistique <strong>de</strong>s taux d’intérêt bancaires <strong>de</strong> l’Eurosystème.<br />
Les taux moyens et les seuils <strong>de</strong> l’usure en résultant sont régulièrement publiés au Journal officiel<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> République française dans <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> quinzaine du <strong>de</strong>rnier mois <strong>de</strong> chaque trimestre civil.<br />
Taux <strong>de</strong> l’usure et taux effectifs moyens pratiqués par les établissements <strong>de</strong> crédit<br />
(en %)<br />
CAtégOrie Premier trimestre –<br />
Journal officiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> République française<br />
du 28/03/2010<br />
Deuxième trimestre –<br />
Journal officiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> République française<br />
du 28/06/2010<br />
teM tU au 01/04/2010 teM tU au 01/07/2010<br />
Prêts aux particuliers entrant dans le champ d’application <strong>de</strong>s articles L. 312‑1 à L. 312‑36<br />
du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation (prêts immobiliers)<br />
Prêts à taux fixe 4,72 6,29 4,57 6,09<br />
Prêts à taux variable 4,29 5,72 4,01 5,35<br />
Prêts re<strong>la</strong>is 4,69 6,25 4,47 5,96<br />
Prêts aux particuliers n’entrant pas dans le champ d’application <strong>de</strong>s articles L. 312‑1 à L. 312‑36<br />
du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation (crédits <strong>de</strong> trésorerie)<br />
Prêts d’un montant ≤ à 1 524 euros (a) (b)<br />
Découverts en compte, prêts permanents<br />
et financement d’achats ou <strong>de</strong> ventes à<br />
16,22 21,63 15,86 21,15<br />
tempérament d’un montant > 1 524 euros et<br />
prêts viagers hypothéticaires (a) (b)<br />
Prêts personnels et autres prêts<br />
14,59 19,45 14,45 19,27<br />
d’un montant > à 1 524 euros 6,64 8,85 6,46 8,61<br />
Prêts aux personnes morales n’ayant pas d’activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole<br />
ou professionnelle non commerciale<br />
Prêts consentis en vue d’achats ou <strong>de</strong><br />
ventes à tempérament<br />
Prêts d’une durée initiale > à 2 ans,<br />
7,15 9,53 6,95 9,27<br />
à taux variable (c)<br />
Prêts d’une durée initiale > à 2 ans,<br />
3,99 5,32 3,74 4,99<br />
à taux fixe 4,31 5,75 4,69 6,25<br />
Découverts en compte (d) 10,00 13,33 10,04 13,39<br />
Autres prêts d’une durée initiale ≤ à 2 ans 4,30 5,73 4,45 5,93<br />
Prêts aux personnes physiques agissant pour leurs besoins professionnels et aux personnes morales<br />
ayant une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou professionnelle non commerciale<br />
Découverts en compte (d) 10,00 13,33 10,04 13,39<br />
a) Pour les crédits à <strong>la</strong> consommation, les seuils <strong>de</strong> l’usure sont exprimés selon <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> équivalente, conformément à l’article 1er du décret n° 2002-927 du 10 juin 2002 re<strong>la</strong>tif au calcul du taux effectif global applicable au crédit à <strong>la</strong> consommation et portant<br />
modification du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation (art R313-1)<br />
b) Pour apprécier le caractère usuraire du taux effectif global (TEG) d’un découvert en compte ou d’un prêt permanent, le montant<br />
à prendre en considération est celui du crédit effectivement utilisé.<br />
c) Taux moyen pratiqué (TMP) : le TMP est le taux effectif <strong>de</strong>s prêts aux entreprises d’une durée initiale supérieure à <strong>de</strong>ux, à taux<br />
variable, d’un montant inférieur ou égal à 152 449 euros. Ce taux est utilisé par <strong>la</strong> direction générale <strong>de</strong>s impôts pour le calcul du<br />
taux maximum <strong>de</strong>s intérêts déductibles sur les comptes courants associés. Le taux effectif moyen pratiqué par les établissements<br />
<strong>de</strong> crédit au cours du <strong>de</strong>uxième trimestre 2010 pour cette catégorie <strong>de</strong> prêts est <strong>de</strong> 3,74 %.<br />
d) Ces taux ne comprennent pas les éventuelles commissions sur le plus fort découvert du mois. Le taux moyen observé <strong>de</strong>s<br />
commissions effectivement prélevées en avril 2010 s’est élevé à 0.06 % au plus fort découvert du mois.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Étu<strong>de</strong> du Comité consultatif du secteur financier<br />
sur les conditions d’accès aux services bancaires<br />
<strong>de</strong>s ménages vivant sous le seuil <strong>de</strong> pauvreté<br />
Le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) a entrepris, à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> Christine Lagar<strong>de</strong>,<br />
ministre <strong>de</strong> l’Économie, <strong>de</strong> l’Industrie et <strong>de</strong> l’Emploi et <strong>de</strong> Martin Hirsch, Haut-commissaire<br />
aux Solidarités actives contre <strong>la</strong> pauvreté, <strong>de</strong> réaliser une étu<strong>de</strong> sur les conditions d’accès aux<br />
services bancaires <strong>de</strong>s ménages vivant sous le seuil <strong>de</strong> pauvreté. Le Comité bénéficie également<br />
du soutien <strong>de</strong> <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations.<br />
Le centre <strong>de</strong> recherche pour l’étu<strong>de</strong> et l’observation <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie (Crédoc) a été<br />
chargé <strong>de</strong> réaliser cette étu<strong>de</strong> dont les résultats sont disponibles <strong>de</strong>puis février 2010. Le CCSF<br />
a constitué un comité <strong>de</strong> pilotage et <strong>de</strong> suivi représentatif <strong>de</strong>s principales parties prenantes.<br />
Présentation <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />
• Dresser un état <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong>s conditions d’accès aux services bancaires et <strong>de</strong>s conditions<br />
d’usage <strong>de</strong> ces services par les ménages en situation <strong>de</strong> pauvreté. Cet état <strong>de</strong>s lieux met<br />
notamment en lumière les évolutions significatives entre 2001 et <strong>2009</strong> en matière d’accès <strong>de</strong>s<br />
plus pauvres aux services bancaires, notamment grâce à une comparaison avec les résultats<br />
<strong>de</strong> l’enquête menée en 2001 portant sur les bénéficiaires <strong>de</strong>s minimums sociaux.<br />
• Évaluer l’efficacité <strong>de</strong>s dispositifs déjà mis en p<strong>la</strong>ce (droit au compte, sol<strong>de</strong> bancaire<br />
insaisissable…)<br />
• É<strong>la</strong>borer <strong>de</strong>s pistes <strong>de</strong> réflexion visant à accroître l’accessibilité <strong>de</strong>s services bancaires <strong>de</strong>s<br />
ménages en situation <strong>de</strong> pauvreté<br />
L’étu<strong>de</strong> a consisté à interroger un échantillon <strong>de</strong> 2 597 ménages, dont 1 522 en situation <strong>de</strong> pauvreté.<br />
Les résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />
Les résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> font apparaitre une forte hausse <strong>de</strong> l’accès aux services bancaires<br />
(y compris aux comptes d’épargne et au crédit) parmi les ménages les plus fragiles.<br />
Comptes <strong>de</strong> dépôt et d’épargne<br />
• 99 % <strong>de</strong>s ménages en situation <strong>de</strong> pauvreté disposent d’un compte <strong>de</strong> dépôt. On note que<br />
quelques ménages n’ont pas <strong>de</strong> compte <strong>de</strong> dépôt, mais utilisent un livret A comme compte<br />
<strong>de</strong> dépôt. En <strong>2009</strong>, 96 % <strong>de</strong>s bénéficiaires <strong>de</strong> minimums sociaux avaient un compte <strong>de</strong><br />
dépôt, au lieu <strong>de</strong> 92 % en 2001. Pour l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, le taux <strong>de</strong> bancarisation<br />
est supérieur à 99 % ;<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Annexe 7<br />
A15
A16<br />
Annexe 7<br />
• Les <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s ménages en situation <strong>de</strong> pauvreté ont au moins un compte d’épargne<br />
disponible (livret A, livret d’épargne popu<strong>la</strong>ire (LEP)…). Le taux <strong>de</strong> détention d’épargne<br />
disponible passe, entre 2001 et <strong>2009</strong>, <strong>de</strong> 45 % à 61 % <strong>de</strong>s ménages bénéficiaires <strong>de</strong> minimums<br />
sociaux et <strong>de</strong> 11 % à 30 % pour l’épargne à moyen ou long terme — p<strong>la</strong>n d’épargne-logement<br />
(PEL) ou compte épargne-logement (CEL), assurance-vie…<br />
Moyens <strong>de</strong> paiement associés aux comptes<br />
• Près <strong>de</strong>s trois quarts <strong>de</strong>s ménages en situation <strong>de</strong> pauvreté, disposant d’un compte <strong>de</strong> dépôt<br />
détiennent un chéquier. Le taux <strong>de</strong> possession <strong>de</strong> chéquier est en forte hausse <strong>de</strong>puis 2001,<br />
avec une proportion qui passe <strong>de</strong> 59 % <strong>de</strong> ces ménages en 2001 à 68 % en <strong>2009</strong>.<br />
• Presque tous les ménages en situation <strong>de</strong> pauvreté, ayant un compte <strong>de</strong> dépôt, possè<strong>de</strong>nt<br />
une carte bancaire. En <strong>2009</strong>, 80 % <strong>de</strong>s ménages bénéficiaires <strong>de</strong> minimums sociaux détenaient<br />
une carte, au lieu <strong>de</strong> 39 % en 2001. Cette hausse importante du taux <strong>de</strong> possession <strong>de</strong> carte<br />
bancaire s’explique en particulier par <strong>la</strong> diffusion et l’utilisation importante <strong>de</strong>s cartes à débit<br />
immédiat et à autorisation systématique.<br />
• Près du tiers <strong>de</strong>s ménages en situation <strong>de</strong> pauvreté semblent avoir un recours plus fréquent<br />
aux espèces pour régler leurs dépenses <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie courante (loyer, cantine…).<br />
• S’agissant <strong>de</strong>s autres moyens <strong>de</strong> paiement, 65 % <strong>de</strong>s ménages en situation <strong>de</strong> pauvreté<br />
privilégient les autorisations <strong>de</strong> prélèvement pour régler les dépenses <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie courante.<br />
Crédits<br />
• Près du tiers <strong>de</strong>s ménages en situation <strong>de</strong> pauvreté ont au moins un crédit en cours. 40 % <strong>de</strong>s<br />
crédits à <strong>la</strong> consommation souscrits par les ménages pauvres sont <strong>de</strong>s crédits renouve<strong>la</strong>bles.<br />
Plus du quart <strong>de</strong>s ménages en situation <strong>de</strong> pauvreté indique avoir pris un crédit pour faire<br />
face à <strong>de</strong>s difficultés financières.<br />
• S’agissant du crédit à <strong>la</strong> consommation, <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s ménages fragiles ayant au moins un<br />
crédit passe <strong>de</strong> 16 % en 2001 à 24 % en <strong>2009</strong>, cette hausse s’expliquant principalement par<br />
l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s ménages ayant un prêt personnel (<strong>de</strong> 5 % en 2001 à 13 % en <strong>2009</strong>),<br />
et <strong>la</strong> part concernant le crédit renouve<strong>la</strong>ble évoluant peu (<strong>de</strong> 6 % en 2001 à 8 % en <strong>2009</strong>).<br />
• 71 % <strong>de</strong>s ménages en situation <strong>de</strong> pauvreté ont une autorisation <strong>de</strong> découvert. La part <strong>de</strong>s<br />
ménages bénéficiaires <strong>de</strong> minimums sociaux ayant une autorisation <strong>de</strong> découvert a fortement<br />
augmenté, passant <strong>de</strong> 43 % en 2001 à 72 % en <strong>2009</strong>. La moitié <strong>de</strong>s ménages pauvres ayant<br />
une autorisation <strong>de</strong> découvert indique l’utiliser <strong>de</strong> manière régulière.<br />
Une <strong>de</strong>rnière partie <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> est consacrée aux re<strong>la</strong>tions avec <strong>la</strong> banque<br />
et à l’utilisation <strong>de</strong>s dispositifs existants<br />
Les re<strong>la</strong>tions avec <strong>la</strong> banque<br />
• Les résultats montrent un niveau très élevé <strong>de</strong> satisfaction <strong>de</strong>s ménages dans leurs re<strong>la</strong>tions<br />
avec leur banque, aussi bien parmi les ménages pauvres que parmi l’ensemble <strong>de</strong>s ménages.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Plus <strong>de</strong> 80 % <strong>de</strong>s ménages pauvres sont satisfaits <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions qu’ils ont avec leur banque.<br />
Le même constat peut être fait qu’il s’agisse <strong>de</strong> l’information communiquée, <strong>de</strong>s conseils<br />
reçus ou encore <strong>de</strong> <strong>la</strong> considération.<br />
• Néanmoins, l’étu<strong>de</strong> montre parfois une méconnaissance importante <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>s services<br />
bancaires et <strong>de</strong> l’utilité <strong>de</strong> certains services. Ainsi, peut-on noter que près <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>s<br />
ménages pauvres a une très ou une mauvaise connaissance du fonctionnement bancaire et<br />
<strong>de</strong>s droits et obligations <strong>de</strong>s banques.<br />
L’utilisation <strong>de</strong>s dispositifs mis en p<strong>la</strong>ce<br />
• Certains constats ont pu être mis en évi<strong>de</strong>nce notamment en matière <strong>de</strong> droit au compte,<br />
<strong>de</strong> sol<strong>de</strong> bancaire insaisissable, <strong>de</strong> moyens <strong>de</strong> paiement alternatifs au chèque et <strong>de</strong> médiation<br />
bancaire. Si les dispositifs mis en p<strong>la</strong>ce d’accès aux services bancaires sont connus, les ménages<br />
pauvres n’y ont pas toujours recours et les utilisent peu, estimant ne pas en avoir besoin, ou<br />
jugeant complexe <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> ces dispositifs.<br />
• L’existence <strong>de</strong> <strong>la</strong> médiation bancaire semble bien connue <strong>de</strong>s ménages en situation <strong>de</strong><br />
pauvreté (85 % <strong>de</strong>s ménages connaissent son existence) mais, en dépit <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> dont ceux-ci<br />
ont parfois besoin pour résoudre un litige avec leur banque, ils ne sollicitent que dans moins<br />
<strong>de</strong> 1 % <strong>de</strong>s cas le médiateur bancaire.<br />
Les axes d’amélioration<br />
Au final, on observe un rapprochement significatif <strong>de</strong> l’accès aux services bancaires entre <strong>la</strong><br />
situation <strong>de</strong>s ménages pauvres et l’ensemble <strong>de</strong>s ménages entre 2001 et <strong>2009</strong>, lié notamment<br />
aux résultats <strong>de</strong>s actions menées par les établissements <strong>de</strong> crédit, les Pouvoirs publics et<br />
le CCSF dans ces domaines.<br />
L’étu<strong>de</strong> montre toutefois que <strong>de</strong>s différences persistent en matière d’accès aux services bancaires<br />
entre l’équipement <strong>de</strong>s ménages pauvres et l’équipement <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />
générale, notamment en matière d’accès au crédit. à ce titre, on observe que les ménages<br />
pauvres sont moins nombreux que l’ensemble <strong>de</strong>s ménages à possé<strong>de</strong>r un crédit (31 % <strong>de</strong>s<br />
ménages pauvres contre 51 % <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion).<br />
à partir <strong>de</strong> ces résultats et <strong>de</strong> ces constats, l’étu<strong>de</strong> dégage en conclusion un certain nombre<br />
<strong>de</strong> pistes <strong>de</strong> réflexion et d’efforts à accomplir pour continuer à améliorer l’accès <strong>de</strong>s ménages<br />
en situation <strong>de</strong> pauvreté aux services bancaires, notamment en matière d’information et<br />
d’éducation à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion client-banque.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Annexe 7<br />
A17
Activité du Comité d’orientation et <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> l’emploi<br />
<strong>de</strong>s fonds et du Comité d’agrément du Fonds<br />
<strong>de</strong> cohésion sociale en <strong>2009</strong>‑2010<br />
Le Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale (FCS) a été créé à l’initiative <strong>de</strong> l’État par <strong>la</strong> loi du 18 janvier 2005<br />
afin <strong>de</strong> « garantir à <strong>de</strong>s fins sociales <strong>de</strong>s prêts à <strong>de</strong>s personnes physiques ou morales et <strong>de</strong>s<br />
prêts à <strong>de</strong>s chômeurs ou titu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> minimums sociaux créant leur entreprise ». Il s’agit <strong>de</strong><br />
prêts accordés à <strong>de</strong>s personnes à faibles revenus, habituellement exclues du système bancaire<br />
traditionnel, pour <strong>de</strong>s projets permettant leur insertion sociale et professionnelle. Sa gestion<br />
est confiée à <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations (CDC) et il est doté <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux instances <strong>de</strong><br />
gouvernance, le Comité d’orientation et <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> l’emploi <strong>de</strong>s fonds (Cosef) et le Comité<br />
d’agrément du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale (CAFCS). Il convient <strong>de</strong> préciser que chaque emprunteur<br />
est suivi par un organisme accompagnant qui s’assure <strong>de</strong> l’éligibilité du prêt requis et qui suit<br />
l’emprunteur pendant toute <strong>la</strong> phase <strong>de</strong> remboursement. Seules les décisions concernant le<br />
microcrédit personnel sont abordées dans cet article.<br />
Le Cosef a été créé le 5 avril 2005. Il a pour mission <strong>de</strong> définir les orientations du fonds <strong>de</strong><br />
cohésion sociale, d’en assurer le fonctionnement et <strong>de</strong> déterminer ses conditions <strong>de</strong> gestion.<br />
Cet organe, sans personnalité morale, définit les orientations stratégiques et se veut force<br />
<strong>de</strong> propositions sur l’emploi <strong>de</strong>s fonds du FCS. Présidé par Michel Cam<strong>de</strong>ssus, gouverneur<br />
honoraire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France, le Cosef est animé par <strong>de</strong>s représentants du ministère <strong>de</strong><br />
l’Économie et <strong>de</strong>s Finances, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France, <strong>de</strong>s banques partenaires, <strong>de</strong>s réseaux<br />
accompagnants, <strong>de</strong> l’économie sociale, <strong>de</strong> personnalités qualifiées et <strong>de</strong> <strong>la</strong> CDC.<br />
Le Cosef a approuvé <strong>de</strong>s extensions <strong>de</strong>s garanties apportées par le FCS :<br />
• en octobre <strong>2009</strong>, notamment, il a accepté <strong>la</strong> garantie du FCS au permis à 1 euro/jour. Le<br />
dispositif du permis à 1 euro/jour a été mis en p<strong>la</strong>ce en 2005 pour permettre à <strong>de</strong>s jeunes<br />
<strong>de</strong> 16 ans à 25 ans <strong>de</strong> passer le permis <strong>de</strong> conduire dès lors qu’il s’agissait <strong>de</strong> leur première<br />
inscription à cet examen. Toutefois, faute <strong>de</strong> pouvoir apporter <strong>la</strong> caution d’un parent ou d’un<br />
tiers, les jeunes issus <strong>de</strong> milieux mo<strong>de</strong>stes étaient exclus du dispositif. Du fait <strong>de</strong> l’accord du<br />
Cosef, le FCS garantira les prêts dont bénéficieront ces jeunes ;<br />
• il a donné son accord pour proroger <strong>la</strong> distribution du Prêt « jeune avenir » par <strong>la</strong> Société<br />
générale.<br />
• en février 2010, il a décidé <strong>de</strong> prolonger jusqu’à fin 2010 les dispositifs <strong>de</strong> garantie du FCS<br />
aux emprunteurs inscrits au Fichier <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong>s crédits aux particuliers<br />
(FICP) et apurant un p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> suren<strong>de</strong>ttement et aux propriétaires occupants très sociaux (POTS).<br />
Il a harmonisé le taux <strong>de</strong> pertes finales à 10 % pour l’ensemble <strong>de</strong>s microcrédits personnels<br />
et entériné une modalité unique <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> garantie pour le microcrédit personnel.<br />
Le Cosef a validé, en avril <strong>2009</strong>, <strong>la</strong> définition du microcrédit personnel garanti par le FCS.<br />
Sources : CDC – Direction du Développement Territorial et du <strong>Réseau</strong><br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Annexe 8<br />
A19
A20<br />
Annexe 8<br />
Le CAFCS, créé également le 5 avril 2005, examine les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s et déci<strong>de</strong> <strong>de</strong>s interventions<br />
du fonds. Il comprend <strong>de</strong>s représentants :<br />
– nommés par les Cosef <strong>de</strong> <strong>la</strong> CDC, qui prési<strong>de</strong> le comité,<br />
– <strong>de</strong>s directions générales du Trésor, <strong>de</strong> l’Action sociale, <strong>de</strong> l’Emploi et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Formation<br />
professionnelle, <strong>de</strong> personnes qualifiées en matière <strong>de</strong> garantie<br />
– d’un représentant d’établissement financier sur avis <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédération bancaire française<br />
(FBF) et, le cas échéant,<br />
– d’un représentant <strong>de</strong>s collectivités territoriales.<br />
Le CAFCS définit les modalités pratiques <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s décisions et innovations<br />
votées par le Cosef.<br />
Accords donnés par le Comité d’orientation et <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> l’emploi<br />
<strong>de</strong>s fonds du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale<br />
<strong>2009</strong><br />
Mars<br />
• Microcrédit professionnel : Accord pour une prise en charge partielle par le FCS <strong>de</strong>s dépenses<br />
engagées en <strong>2009</strong> par les réseaux accompagnants du microcrédit professionnel au titre <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
formation <strong>de</strong>s bénévoles. Forfait fixé à 150 000 euros par réseau : Adie – FIR<br />
• Microcrédit personnel : Caisse nationale <strong>de</strong>s caisses d’épargne, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> dotation<br />
complémentaire <strong>de</strong> 400 000 euros. Accord sous réserve <strong>de</strong> l’application d’un taux <strong>de</strong> pertes<br />
finales <strong>de</strong> 10 % soit une dotation complémentaire <strong>de</strong> 290 000 euros<br />
• BTP Banque : Deman<strong>de</strong> <strong>de</strong> cautionnement complémentaire <strong>de</strong> 250 000 euros. Accord sous<br />
réserve <strong>de</strong> l’application d’un taux <strong>de</strong> pertes finales <strong>de</strong> 10 %, soit une dotation complémentaire<br />
<strong>de</strong> 125 000 euros<br />
• Crédit coopératif : Deman<strong>de</strong> <strong>de</strong> cautionnement complémentaire <strong>de</strong> 200 000 euros. Accord sous<br />
réserve <strong>de</strong> l’application d’un taux <strong>de</strong> pertes finales <strong>de</strong> 10 %, soit une dotation complémentaire<br />
<strong>de</strong> 80 000 euros<br />
Avril<br />
• Microcrédit professionnel : Dotation <strong>de</strong> fonds <strong>de</strong> garantie :<br />
– Fogefi réabon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> trois lignes <strong>de</strong> garantie : FGIF 480 000 euros, FGIE 1 429 000 euros,<br />
FGAP 552 000 euros<br />
– fonds régionaux Loi Gal<strong>la</strong>nd : abon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> vingt-huit fonds régionaux gérés par France<br />
Active (total FCS : 3 379 000 euros)<br />
– fonds régionaux d’investissement solidaire (co-dotation par le FCS <strong>de</strong> 590 000 euros)<br />
• Microcrédit personnel :<br />
– Cautionnement solidaire Adie. Deman<strong>de</strong> <strong>de</strong> cautionnement <strong>de</strong> 665 000 euros pour trois ans<br />
sur <strong>la</strong> base d’un taux <strong>de</strong> pertes finales <strong>de</strong> 5 %. Accord pour un cautionnement <strong>de</strong> 148 500 euros<br />
pour une expérimentation d’un an<br />
– Enveloppe complémentaire pour les formations : accord pour 12 000 euros<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Mai<br />
• Microcrédit professionnel : Dossier Nacre. Mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> garantie à 100 % du FCS<br />
au profit <strong>de</strong>s prêts sur ressources d’épargne octroyés au gestionnaire central <strong>de</strong> prêts, France<br />
Active Financement. Mise en p<strong>la</strong>ce d’une ligne <strong>de</strong> 8 000 000 euros pour garantir un volume<br />
<strong>de</strong> 40 000 000 euros <strong>de</strong> prêts Nacre.<br />
Juin<br />
• Microcrédit professionnel : Dépense d’accompagnement FAG 726 150 euros. Accord aux<br />
seuls prêts bancaires hors Nacre. Première enveloppe pour un montant <strong>de</strong> 241 500 euros.<br />
• Microcrédit personnel :<br />
– Accord pour un cautionnement solidaire <strong>de</strong> 7 500 euros au Crédit municipal <strong>de</strong> Nancy ;<br />
– Accord pour une garantie <strong>de</strong> 500 prêts d’un montant moyen <strong>de</strong> 1 500 euros à BNP Paribas<br />
Grand Est dès lors que seraient ciblés les publics étudiants ayant <strong>de</strong>s difficultés d’accès au<br />
crédit bancaire et que serait mis en p<strong>la</strong>ce un reporting qualitatif en re<strong>la</strong>tion avec le réseau<br />
accompagnant sur <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s bénéficiaires et l’objet <strong>de</strong>s prêts, pour un encours maximal<br />
<strong>de</strong> 750 000 euros.<br />
Octobre<br />
• Microcrédit professionnel : Dotation <strong>de</strong> 5 fonds <strong>de</strong> garantie régionaux pour FAG soit<br />
669 000 euros.<br />
• Microcrédit personnel :<br />
– Accord pour une enveloppe <strong>de</strong> 14 325 euros pour <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s réseaux accompagnants<br />
– Accord pour <strong>la</strong> prorogation <strong>de</strong> <strong>la</strong> distribution du prêt « jeunes avenir » par <strong>la</strong> Société générale<br />
jusqu’au 31 décembre 2010 dans <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> 10 000 000 euros<br />
– Accord pour le cautionnement solidaire pour le permis à 1 euro ; agrément pour seize banques.<br />
Décembre<br />
• Microcrédit professionnel :<br />
– Dotation <strong>de</strong> fonds <strong>de</strong> garantie national FAG ; abon<strong>de</strong>ment du Fogefi pour 1 469 000 euros.<br />
– Prise en charge partielle <strong>de</strong>s frais d’accompagnement FAG ; versement par le FCS <strong>de</strong><br />
217 600 euros.<br />
– Désengagement fonds <strong>de</strong> garantie régionaux FAG vers FCS <strong>de</strong> 100 000 euros.<br />
• Microcrédit personnel :<br />
– Dotation du Fonds <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong> 110 000 euros à <strong>la</strong> BPCE ;<br />
– Agrément <strong>de</strong> l’IMF Créa-Sol pour un cautionnement solidaire avec une mobilisation <strong>de</strong><br />
57 000 euros ;<br />
– Accord pour un cautionnement solidaire <strong>de</strong> 10 000 euros au Crédit municipal <strong>de</strong> Rouen.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Annexe 8<br />
A21
A22<br />
Annexe 8<br />
2010<br />
Février<br />
• Microcrédit personnel : Cautionnement solidaire <strong>de</strong> 66 000 euros au Crédit municipal <strong>de</strong><br />
Nîmes<br />
Mars<br />
• Microcrédit personnel : Agrément pour <strong>la</strong> garantie du FCS à hauteur <strong>de</strong> 50 000 euros à <strong>la</strong><br />
Société générale.<br />
Les <strong>de</strong>ux organes, Cosef et Comité d’agrément sont complémentaires, le premier décidant <strong>de</strong>s<br />
gran<strong>de</strong>s orientations et innovations, le second définissant les modalités pratiques <strong>de</strong> mise en<br />
œuvre.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Les activités <strong>de</strong> microfinance et l’application<br />
<strong>de</strong>s principes fondamentaux pour un contrôle bancaire efficace<br />
Le Comité <strong>de</strong> Bâle a publié en octobre 2006 une version révisée <strong>de</strong> ses principes fondamentaux<br />
pour un contrôle bancaire efficace (Basel Core Principles ou BCP), dont <strong>la</strong> première version<br />
datait <strong>de</strong> septembre 1997. Ces vingt-cinq principes sont un ensemble <strong>de</strong> normes ou standards,<br />
qui doivent permettre l’évaluation et l’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> supervision<br />
bancaire nationaux. Les BCP décrivent les caractéristiques souhaitables pour un système<br />
<strong>de</strong> supervision et couvrent <strong>de</strong>s sujets aussi divers que l’indépendance et <strong>la</strong> transparence<br />
(principe n° 1), <strong>la</strong> supervision <strong>de</strong>s différents risques (principes n° 8, 13, 15…) et <strong>la</strong> coopération<br />
transfrontières (principe n° 25). à l’occasion <strong>de</strong> <strong>la</strong> révision <strong>de</strong>s BCP en octobre 2006, <strong>de</strong>s<br />
éléments concernant <strong>la</strong> méthodologie à adopter pour vérifier le respect <strong>de</strong> ces principes ont<br />
été rassemblés dans une publication intitulée Core principles methodology.<br />
Le document bâlois <strong>Microfinance</strong> activities and the Core Principles for Effective Banking<br />
Supervision (Application aux activités <strong>de</strong> microfinance <strong>de</strong>s principes fondamentaux pour un<br />
contrôle bancaire efficace) complète ce corpus en proposant une adaptation <strong>de</strong> ces principes<br />
généraux aux particu<strong>la</strong>rités <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> microfinance qui ont été développées par <strong>de</strong>s<br />
établissements habilités à recevoir <strong>de</strong>s dépôts du public.<br />
Les établissements financiers traditionnels, bancaires ou non, sont nombreux à proposer <strong>de</strong>s<br />
activités <strong>de</strong> microfinance. Conformément aux BCP, les établissements non bancaires admis<br />
à recueillir <strong>de</strong>s dépôts du public doivent faire l’objet d’une réglementation et d’un contrôle<br />
adaptés à <strong>la</strong> nature et au montant <strong>de</strong> leurs opérations. La supervision <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance,<br />
qu’elle concerne <strong>de</strong>s banques ou d’autres institutions recevant <strong>de</strong>s dépôts, doit s’effectuer en<br />
mettant en regard les risques résultant <strong>de</strong> ce métier et le coût <strong>de</strong> <strong>la</strong> supervision ainsi que le<br />
rôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance comme facteur d’inclusion dans le système financier.<br />
à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> ressources adaptées à <strong>la</strong> part <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance dans le secteur financier, les risques<br />
propres aux activités <strong>de</strong> microfinance doivent être évalués et, le cas échéant, les pratiques <strong>de</strong><br />
supervision doivent être adaptées, afin <strong>de</strong> parvenir à une réglementation c<strong>la</strong>ire et applicable à<br />
tous les établissements actifs dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance. Les principes fondamentaux<br />
doivent être appliqués tant par les banques que par les autres établissements habilités à<br />
recevoir <strong>de</strong>s dépôts intervenant dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance.<br />
Certain principes sont applicables, indistinctement, aux banques et aux autres établissements<br />
habilités à recevoir <strong>de</strong>s dépôts (Other <strong>de</strong>posit taking institutions — ODTI) qui interviennent<br />
dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance, quelle que soit <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> microfinance<br />
pratiquées et quelles que soient <strong>la</strong> complexité et <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s ODTI faisant l’objet d’un contrôle<br />
par les autorités <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce. Ces principes sont les suivants :<br />
– objectifs, indépendance, pouvoirs, transparence, coopération (principe n° 1),<br />
– transfert significatif <strong>de</strong> propriété (principe n° 4) et<br />
– acquisitions majeures (principe n° 5).<br />
Trois autres principes sont également concernés, mais le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> plupart<br />
<strong>de</strong>s marchés <strong>de</strong> microfinance en rend l’applicabilité très limitée. Ce sont les principes n° 12<br />
(risques pays et risques <strong>de</strong> transfert), 24 (surveil<strong>la</strong>nce consolidée) et principe 25 (re<strong>la</strong>tions<br />
pays d’origine – pays d’accueil).<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Annexe 9<br />
A23
A24<br />
Annexe 9<br />
La plupart <strong>de</strong>s principes fondamentaux doivent néanmoins faire l’objet d’une certaine adaptation<br />
par rapport au contexte <strong>de</strong> <strong>la</strong> banque traditionnelle pour leur mise en œuvre dans le domaine<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance. En effet, les autorités <strong>de</strong> contrôle doivent acquérir les connaissances<br />
particulières, afin d’être à même d’i<strong>de</strong>ntifier et <strong>de</strong> mesurer les risques spécifiques liés aux<br />
activités <strong>de</strong> microfinance. Elles doivent également veiller à l’allocation efficace <strong>de</strong>s ressources<br />
affectées au contrôle dans ce domaine, ainsi qu’à l’instauration d’un cadre règlementaire et<br />
<strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce particulièrement adapté aux petits établissements <strong>de</strong> microfinance.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Arrêté du 17 août 2010<br />
portant nomination au comité chargé <strong>de</strong> préfigurer<br />
<strong>la</strong> création d’un registre national <strong>de</strong>s crédits aux particuliers<br />
Par arrêté <strong>de</strong> <strong>la</strong> ministre <strong>de</strong> l’Économie, <strong>de</strong> l’Industrie et <strong>de</strong> l’Emploi en date du 17 août 2010,<br />
le comité chargé <strong>de</strong> préfigurer <strong>la</strong> création d’un registre national <strong>de</strong>s crédits aux particuliers<br />
est présidé par M. Emmanuel Constans, prési<strong>de</strong>nt du Comité consultatif du secteur financier.<br />
Les autres membres du comité sont :<br />
1. Mme Arlette Grosskost, députée, désignée par le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Assemblée nationale.<br />
2. M. Philippe Dominati, sénateur, désigné par le prési<strong>de</strong>nt du Sénat.<br />
3. En qualité <strong>de</strong> représentant du ministre chargé <strong>de</strong> l’Économie : M. Sébastien Boitreaud,<br />
sous-directeur chargé <strong>de</strong>s banques et <strong>de</strong>s financements d’intérêt général à <strong>la</strong> direction<br />
générale du Trésor.<br />
4. En qualité <strong>de</strong> représentant <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France : Mme Sylvie Peyret, adjointe au<br />
directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions entre les particuliers et <strong>la</strong> sphère financière.<br />
5. En qualité <strong>de</strong> membre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission nationale <strong>de</strong> l’informatique et <strong>de</strong>s libertés :<br />
Jean-Paul Amoudry, sénateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Savoie.<br />
6. En qualité <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit :<br />
• M. Pierre Bocquet, directeur du département Banque <strong>de</strong> détail et Banque à distance <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> Fédération bancaire française.<br />
• M. Jérôme Brunel, directeur <strong>de</strong>s Affaires publiques <strong>de</strong> Crédit agricole SA.<br />
• Mme Françoise Palle-Guil<strong>la</strong>bert, déléguée générale <strong>de</strong> l’Association française <strong>de</strong>s sociétés<br />
financières.<br />
• M. Bruno Salmon, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> BNP Paribas Personal Finance et prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Association<br />
française <strong>de</strong>s sociétés financières.<br />
7. En qualité <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong>s associations <strong>de</strong> consommateurs :<br />
• Mme Nicole Perez, administratrice nationale <strong>de</strong> l’Association UFC-Que choisir.<br />
• Mme Marie-Jeanne Eymery, conseillère en économie sociale et familiale, représentant <strong>la</strong><br />
Confédération <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation, du logement et du cadre <strong>de</strong> vie.<br />
8. En qualité <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong>s associations familiales :<br />
• Mme Corinne Griffond, membre du conseil d’administration <strong>de</strong> l’Union nationale <strong>de</strong>s<br />
associations familiales.<br />
• Mme Elsa Cohen, secrétaire confédérale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Confédération syndicale <strong>de</strong>s familles.<br />
9. En qualité <strong>de</strong> représentant d’un organisme mentionné au 5 <strong>de</strong> l’article L. 511-6 du Co<strong>de</strong><br />
monétaire et financier : M. Pierre Silvy, membre du conseil d’administration et du bureau<br />
<strong>de</strong> l’Association pour le droit à l’initiative économique.<br />
10. En qualité <strong>de</strong> représentant d’une association intervenant dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte<br />
contre l’exclusion et <strong>de</strong> l’insertion sociale : M. A<strong>la</strong>in Bernard, responsable du département<br />
Emploi-Économie solidaire du Secours catholique.<br />
11. En qualité <strong>de</strong> représentant du secteur du commerce <strong>de</strong> détail : M. Pierre-Alexandre Teulié,<br />
secrétaire général <strong>de</strong> Carrefour.<br />
Note : NOR: ECET1019124A<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Annexe 10<br />
A25
Liste <strong>de</strong>s iLLustrations d3<br />
Liste <strong>de</strong>s abréviations d5<br />
documentation et références d7<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
divers<br />
d1
Liste <strong>de</strong>s iLLustrations<br />
Le microcrédit<br />
soutien <strong>de</strong> l’état et <strong>de</strong>s établissements publics aux acteurs du microcrédit 14<br />
système <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong> l’état 15<br />
dépenses d’action sociale <strong>de</strong>s caisses d’allocations familiales 21<br />
ai<strong>de</strong>s financières individuelles accordées par <strong>la</strong> caisse nationale d’allocations<br />
familiales sous forme <strong>de</strong> prêts au titre <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> à l’équipement<br />
et à l’instal<strong>la</strong>tion par types d’ai<strong>de</strong> 22<br />
dépenses d’action sociale <strong>de</strong> <strong>la</strong> caisse nationale d’allocations familiales en <strong>2009</strong> 22<br />
Principe <strong>de</strong> cohérence du modèle économique actuel <strong>de</strong> microcrédit personnel<br />
crédit municipal <strong>de</strong> Paris — Quelques chiffres au 31 décembre <strong>2009</strong> 26<br />
Parcours confiance — activité en <strong>2009</strong> (nombre <strong>de</strong> dossiers, par objets<br />
et selon <strong>la</strong> situation professionnelle antérieure <strong>de</strong> l’assuré) 28<br />
nombre <strong>de</strong> crédits accordés dans le cadre du Parcours confiance hors france active 27<br />
microcrédits personnels garantis par le fonds <strong>de</strong> cohésion sociale à fin décembre 35<br />
microcrédit personnel garanti et prêt « jeunes avenir » 36<br />
microcrédit personnel garanti 36<br />
Garanties du fonds solidaire <strong>de</strong> garantie pour l’entrepreneuriat féminin<br />
et l’insertion 37<br />
bi<strong>la</strong>n du fonds solidaire <strong>de</strong> garantie pour l’entrepreneuriat féminin<br />
et l’insertion 38<br />
nombre et montant <strong>de</strong>s garanties <strong>de</strong>s fonds loi Gal<strong>la</strong>nd 38<br />
Garanties « loi Gal<strong>la</strong>nd » 39<br />
Garanties accordées par le fonds <strong>de</strong> cohésion sociale 39<br />
impact du fonds <strong>de</strong> cohésion sociale sur <strong>la</strong> création-consolidation d’emploi 40<br />
nombre <strong>de</strong> prêts accordés par les institutions <strong>de</strong> microfinance<br />
ayant répondu à l’enquête 41<br />
nombre et montant <strong>de</strong>s prêts accordés au sein <strong>de</strong>s 58 institutions <strong>de</strong> microfinance<br />
ayant répondu sur les quatre années 42<br />
montant moyen 42<br />
institutions <strong>de</strong> microfinance contactées ayant répondu à l’enquête par pays 43<br />
microcrédits accordés par les institutions <strong>de</strong> microfinance ayant répondu à l’enquête<br />
par pays (nombre <strong>de</strong> prêts, milliers d’euros, encours moyen, durée) 43, 44, 45<br />
taux d’intérêt en europe en <strong>2009</strong> 46<br />
La finance soLidaire ou comment donner du sens à son épargne<br />
Les <strong>de</strong>ux types d’épargne solidaire 48<br />
encours <strong>de</strong> l’épargne solidaire 51<br />
Les re<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> <strong>la</strong> finance solidaire 51<br />
Les collecteurs <strong>de</strong> l’épargne solidaire en <strong>2009</strong> 52<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Divers<br />
d3
4<br />
Divers<br />
investissements réalisés par les financeurs solidaires 52<br />
Performance financière <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>cements solidaires en <strong>2009</strong> 53<br />
dons issus <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>cements <strong>de</strong> partage 53<br />
marché <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong> partage en france 56<br />
La microassurance<br />
répartition <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> microassurance par types <strong>de</strong> couverture 59<br />
La « trousse première assurance » proposée et gérée par les entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> cité 63<br />
répartition <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> microassurance établis par les entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> cité,<br />
par secteurs d’activité, types d’assurance, selon le niveau d’étu<strong>de</strong>s<br />
et <strong>la</strong> situation professionnelle antérieure <strong>de</strong> l’assuré 64<br />
répartition <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> microassurance établis conjointement par l’adie,<br />
axa et <strong>la</strong> macif par tranches d’âge et selon <strong>la</strong> situation financière antérieure,<br />
le secteur d’activité exercée par l’assuré et son niveau d’étu<strong>de</strong>s 66<br />
répartition <strong>de</strong>s souscriptions <strong>de</strong> contrat par type d’assurance<br />
en 2007 et 2008 67<br />
réfLexions sur La microfinance<br />
Les principales institutions <strong>de</strong> microfinance en 2008 76<br />
Le fichier <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong>s crédits<br />
aux particuLiers créé par La Loi du 31 décembre 1989<br />
enregistrements au fichier <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> remboursement<br />
<strong>de</strong>s crédits aux particuliers au 31 décembre a2<br />
Le fichier centraL <strong>de</strong>s chèques<br />
enregistrements au fichier central <strong>de</strong>s chèques au 31 décembre a4<br />
Le droit au compte<br />
Le droit au compte en <strong>2009</strong> a6<br />
L’usure<br />
taux <strong>de</strong> l’usure et taux effectifs moyens pratiqués par les établissements <strong>de</strong> crédit a14<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Liste <strong>de</strong>s abréviations<br />
acP autorité <strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel<br />
adie association pour le droit à l’initiative économique<br />
afi ai<strong>de</strong> financière individuelle<br />
aGefiPh association <strong>de</strong> gestion du fonds pour l’insertion <strong>de</strong>s personnes handicapées<br />
aLdéa agence <strong>de</strong> liaison pour le développement d’une économie alternative<br />
aPce agence pour <strong>la</strong> création d’entreprise<br />
assedic association pour l’emploi dans le commerce et l’industrie<br />
aviP assurance-vie <strong>de</strong>s indépendants du patrimoine<br />
caf caisse d’allocations familiales<br />
cafcs comité d’agrément du fonds <strong>de</strong> cohésion sociale<br />
carac anciennement : caisse autonome <strong>de</strong> retraite <strong>de</strong>s anciens combattants<br />
cat compte à terme<br />
ccas centre communal d’action sociale<br />
CCFD comité contre <strong>la</strong> faim et pour le développement<br />
CCSF comité consultatif du secteur financier<br />
CDC caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />
cecei comité <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit et <strong>de</strong>s entreprises d’investissement<br />
CGAP Consulting Group to Assist the Poor<br />
ciGaLe club d’investisseurs pour une gestion alternative et locale <strong>de</strong> l’épargne<br />
CMF co<strong>de</strong> monétaire et financier<br />
cnaf caisse nationale d’allocations familiales<br />
CNEI comité national <strong>de</strong>s entreprises d’insertion<br />
cofi<strong>de</strong>s coopérative financière pour le développement <strong>de</strong> l’économie solidaire<br />
corace comités et organismes d’ai<strong>de</strong> aux chômeurs par l’emploi<br />
cosef comité d’orientation et <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> l’emploi <strong>de</strong>s fonds<br />
(du fonds <strong>de</strong> cohésion sociale)<br />
cra Community reinvestment act<br />
crésus chambre régionale <strong>de</strong> suren<strong>de</strong>ttement social<br />
CSDL caisse sociale <strong>de</strong> développement local<br />
CSG contribution sociale généralisée<br />
DDTR direction du développement territorial et du réseau<br />
DLA dispositif local d’accompagnement<br />
ECIDEC échanges internationaux pour le développement et <strong>la</strong> coopération<br />
EPCI établissement public <strong>de</strong> coopération intercommunale<br />
ESG critères environnementaux, sociaux et <strong>de</strong> gouvernance<br />
esis épargne solidaire pour l’immobilier social<br />
FAPE fondation « agir pour l’emploi »<br />
FBF fédération bancaire française<br />
FCC fichier central <strong>de</strong>s chèques<br />
FCP fonds commun <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cement<br />
FCPI fonds commun <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cement innovation<br />
FCS fonds <strong>de</strong> cohésion sociale<br />
FEI fonds européen d’investissement<br />
FGAP fonds <strong>de</strong> garantie pour le développement <strong>de</strong>s ateliers protégés<br />
FGIE fonds <strong>de</strong> garantie pour les structures d’insertion par l’économie<br />
FGIF fonds <strong>de</strong> garantie à l’initiative <strong>de</strong>s femmes<br />
FICP fichier <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong>s crédits aux particuliers<br />
FNARS fédération nationale <strong>de</strong>s associations <strong>de</strong> réinsertion sociale<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Divers<br />
d5
d6<br />
Divers<br />
foGefi fonds solidaire <strong>de</strong> garantie pour entrepreneuriat féminin et l’insertion<br />
FSE fonds social européen<br />
IEFP institut pour l’éducation financière du public<br />
IMF institution <strong>de</strong> microfinance<br />
IRPP impôt sur le revenu <strong>de</strong>s personnes physiques<br />
IS impôt sur les sociétés<br />
ISF impôt <strong>de</strong> solidarité sur <strong>la</strong> fortune<br />
ISR investissement socialement responsable<br />
Jasmine Joint action to support microfinance institutions in Europe<br />
LaPo Lift above poverty organisation<br />
LME Loi <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> l’économie<br />
macif mutuelle assurance <strong>de</strong>s commerçants et industriels <strong>de</strong> france<br />
et <strong>de</strong>s cadres et <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>riés <strong>de</strong> l’industrie et du commerce<br />
microfis microfinance investment services<br />
miX microfinance information exchange<br />
nacre nouvel accompagnement pour <strong>la</strong> création et <strong>la</strong> reprise d’entreprise<br />
nef nouvelle économie fraternelle<br />
nre (Loi) Loi sur les nouvelles régu<strong>la</strong>tions économiques<br />
ONG organisation non gouvernementale<br />
PCE Prêts à <strong>la</strong> création d’entreprise<br />
PEE P<strong>la</strong>n d’épargne entreprise<br />
Perco P<strong>la</strong>n épargne retraite collectif<br />
PJA Prêt « Jeune avenir »<br />
PME Petites et moyennes entreprises<br />
REM réseau européen <strong>de</strong> microfinance<br />
RMI revenu minimum d’insertion<br />
RSA revenu <strong>de</strong> solidarité active<br />
RSE responsabilité sociale et environnementale <strong>de</strong> l’entreprise<br />
SFD système <strong>de</strong> financement décentralisé<br />
sicav société d’investissement à capital variable<br />
sidi solidarité internationale pour le développement et l’investissement<br />
sifa société d’investissement france active<br />
SMIC sa<strong>la</strong>ire minimum <strong>de</strong> croisssance<br />
sofinei société <strong>de</strong> financement pour les entreprises d’insertion<br />
soGeti société pour <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> l’entreprise et traitement <strong>de</strong> l’information<br />
tePa (Loi) Loi en faveur du travail, <strong>de</strong> l’emploi et du pouvoir d’achat<br />
TEG taux effectif global<br />
TMP taux moyen pratiqué<br />
TPE très petites entreprises<br />
TU taux <strong>de</strong> l’usure<br />
UNAF union nationale <strong>de</strong>s associations familiales<br />
UNCCAS union nationale <strong>de</strong>s centres communaux d’action sociale<br />
urssaf unions <strong>de</strong> recouvrement <strong>de</strong>s cotisations <strong>de</strong> sécurité sociale et d’allocations familiales<br />
Liste <strong>de</strong>s abréviations <strong>de</strong>s pays<br />
at autriche <strong>de</strong> allemagne hrcroatie Lv Lettonie se suè<strong>de</strong><br />
be belgique dKdanemark huhongrie mKmacédoine sK slovaquie<br />
bG bulgarie ee estonie ie ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong> nL Pays-bas uKroyaume-uni<br />
chsuisse es espagne it italie nonorvège<br />
cY chypre fi fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> Lt Lituanie PL Pologne<br />
cZ république tchèque fr france Lu Luxembourg Pt Portugal<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
documentation et références<br />
Bibliographie<br />
AFd (<strong>2009</strong>) : <strong>Microfinance</strong> : l’intervention <strong>de</strong>s banques françaises à l’étranger, octobre<br />
AllemAnd (s) (2007) : « La microfinance n’est plus une utopie », édition autrement<br />
BAcin (F), soBczAk (A), villA (c) (2010) : Une déclinaison <strong>de</strong> <strong>la</strong> RSE au cœur <strong>de</strong>s activités bancaires,<br />
Revue Banque, n° 722, mars<br />
cAm<strong>de</strong>ssus (m) (2007) : <strong>Rapport</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission sur <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> distribution du livret A<br />
et <strong>de</strong>s circuits <strong>de</strong> financement du logement social, décembre<br />
cGAP (2007) : Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas sur les taux d’intérêt et les profits <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance, réflexion<br />
sur l’introduction en bourse <strong>de</strong> compartamos<br />
commission euroPéenne (2006) : Mettre en œuvre le programme communautaire <strong>de</strong> Lisbonne :<br />
financer <strong>la</strong> croissance <strong>de</strong>s PME — Promouvoir <strong>la</strong> valeur ajoutée européenne, com 349, 29 juin<br />
courrier internAtionAl (2010) : Microcrédits mais maxiprofits, extrait du new York times,<br />
n° 1016, avril<br />
courrier internAtionAl (<strong>2009</strong>) : Microépargne, n° 985, septembre<br />
duFlo (e.) (2010): Le développement humain dans Lutter contre <strong>la</strong> pauvreté , volume 1<br />
et La politique <strong>de</strong> l’autonomie dans Lutter contre <strong>la</strong> pauvreté, volume 2, seuil, collection<br />
« La république <strong>de</strong>s idées »<br />
FontAine (l.) (2008) : « L’économie morale : pauvreté, crédit et confiance dans l’europe<br />
préindustrielle », nrf essais, Gallimard<br />
GlémAin (P.) (2008) : « épargnants solidaires », Presses universitaires <strong>de</strong> rennes<br />
GloukoviezoFF (G.) (2008) : La diversité, clef <strong>de</strong> <strong>la</strong> réussite <strong>de</strong> l’expérimentation du microcrédit<br />
personnel garanti, article publié dans le rapport moral sur l’argent dans le mon<strong>de</strong> 2008,<br />
association d’économie financière<br />
GloukoviezoFF (G.) (2005), L’exclusion bancaire en France – Exclusion et liens financiers, rapport<br />
du centre Walras 2004 , economica<br />
GrAnGer (B) (2010) : Financement <strong>de</strong> l’innovation et logique <strong>de</strong> l’honneur, L’expansion<br />
entrepreneuriat, n° 6, juin<br />
GrAnGer (B) (2010) : France : involve Banks in microcredit on line or through specialised<br />
organisations ? The issue is not resolved , european microfinance network, n° 7, juin<br />
iGF (<strong>2009</strong>) : Le microcrédit, rapport n° <strong>2009</strong>-m-085-03<br />
iGF (<strong>2009</strong>) : La phi<strong>la</strong>nthropie privée orientée vers l’ai<strong>de</strong> au développement », rapport n° <strong>2009</strong>-m-089-02<br />
Jolis (a.) et Yunus (m.) (1997), « vers un mon<strong>de</strong> sans pauvreté », Lattès<br />
le mon<strong>de</strong> (2010) : Les dérives et détournement du microcrédit, 30 juillet<br />
le mon<strong>de</strong> (2010) : Le mon<strong>de</strong>-supplément économie, n° 20 321, 26 mai<br />
réFlexion du cGAP sur l’introduction en Bourse <strong>de</strong> Compartamos : une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas sur les<br />
taux d’intérêt et les profits <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance (2007)<br />
Yunus (m.) (2008), « vers un nouveau capitalisme », Lattès<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Divers<br />
d7<br />
a4
d8<br />
Divers<br />
Adresses internet<br />
régLementation<br />
Loi sur les nouvelles régu<strong>la</strong>tions économiques :<br />
http://admi.net/jo/20010516/ecoX0000021L.html<br />
Loi <strong>de</strong> programmation pour <strong>la</strong> cohésion sociale :<br />
http://www.legifrance.gouv.fr/affichtexte.do?cidtexte=JorfteXt000000806166&datetexte=<br />
Loi re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> prévention et au règlement <strong>de</strong>s difficultés liées au suren<strong>de</strong>ttement <strong>de</strong>s<br />
particuliers et <strong>de</strong>s familles : http://www.legifrance.gouv.fr/affichtexte.do?cidtexte=Jorfte<br />
Xt000000343019&datetexte=www.banque-france.fr<br />
Loi <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> l’économie :<br />
http://www.legifrance.gouv.fr/affichtexte.do;jsessionid=?cidtexte=JorfteXt000019283050<br />
http://www.mo<strong>de</strong>rnisationeconomie.fr/tout_savoir/lme_toutsavoir.html<br />
dispositif nacre :<br />
http://entreprises.gouv.fr/nacre/<br />
Loi informatique et libertés :<br />
http://www.legifrance.gouv.fr/affichtexte.do?cidtexte=LeGiteXt000005821923&date<br />
texte=<strong>2009</strong>0602<br />
Loi re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> prévention et au règlement <strong>de</strong>s difficultés liées au surren<strong>de</strong>ttement <strong>de</strong>s<br />
particuliers et <strong>de</strong>s familles :<br />
http://www.legifrance.gouv.fr/affichtexte.do?cidtexte=JorfteXt000000343019&datetexte=<br />
www.banque-france.fr<br />
Prêt « jeune avenir »:<br />
http://www.legifrance.gouv.fr/affichtexte.do?cidtexte=JorfteXt000020318333&datetexte=&<br />
categorieLien=id<br />
Loi n° 2010-737 du 1 er juillet 2010 portant réforme du crédit à <strong>la</strong> consommation<br />
microcrédit<br />
www.valoffre.caisse<strong>de</strong>s<strong>de</strong>pots.fr/<br />
www.france-microcredit.org<br />
www.<strong>la</strong>utoentrepreneur.fr/<br />
www.franceactive.org<br />
www.adie.org<br />
www.france-initiative.org<br />
www.oseo.fr<br />
microassurance<br />
www.entrepreneurs<strong>de</strong><strong>la</strong>cite.org<br />
www.axa.fr<br />
www.macif.fr<br />
www.micro-assurance.net<br />
online glossary, microinsurance centre<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
épargne soLidaire<br />
www.finansol.org<br />
www.novethic.fr<br />
www.garrigue.net<br />
www.credit-cooperatif.fr<br />
www.adie.org<br />
www.p<strong>la</strong>netfinancegroup.org<br />
www.babyloan.org<br />
www.kiva.org<br />
www.microp<strong>la</strong>ce.com<br />
www.myc4.com<br />
www.<strong>la</strong>nef.com<br />
www.veecus.com<br />
éducation financière<br />
www.<strong>la</strong>financepourtous.com<br />
www.lescles<strong>de</strong><strong>la</strong>banque.com<br />
www.finances-pedagogie.fr<br />
www.abe-infoservice.fr<br />
statistiques<br />
www.caf.fr<br />
www.caisse<strong>de</strong>s<strong>de</strong>pots.fr<br />
www.credit-cooperatif.fr<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Divers<br />
d9<br />
a4
Coupon-réponse<br />
Mes coordonnées ont changé, merci <strong>de</strong> bien vouloir les rectifier ou les compléter :<br />
Numéro d’abonnement :<br />
Prénom :<br />
Organisme :<br />
Adresse :<br />
Co<strong>de</strong> postal :<br />
Pays :<br />
Adresse courriel :<br />
Organisme :<br />
Nom :<br />
Fonction :<br />
Ville :<br />
Je ne souhaite plus recevoir le <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance :<br />
Numéro d’abonnement :<br />
Prénom :<br />
Nom :<br />
« Vous recevez cette publication <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France parce que vous figurez dans <strong>la</strong> liste informatique<br />
<strong>de</strong> ses contacts. Vos coordonnées ne sont pas transmises à <strong>de</strong>s tiers. Si vous souhaitez modifier les informations<br />
vous concernant ou si vous ne souhaitez plus recevoir cette publication, merci <strong>de</strong> nous le préciser à tout moment<br />
dans le coupon-réponse que vous adresserez à : Banque <strong>de</strong> France 07-1397 SDRP pôle Support aux re<strong>la</strong>tions<br />
externes 75049 Paris Ce<strong>de</strong>x 01 ; ou par courriel à diffusion@banque-france.fr ».<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong>
Le <strong>Rapport</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance est en libre<br />
téléchargement sur le site internet<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France<br />
(www.banque-france.fr).<br />
Une version imprimée peut être<br />
obtenue gratuitement, jusqu’à<br />
épuisement du stock, sur simple<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> (cf. adresse ci-contre).<br />
La Banque <strong>de</strong> France se réserve le<br />
droit <strong>de</strong> suspendre le service <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
diffusion et <strong>de</strong> restreindre le nombre<br />
<strong>de</strong> copies attribuées par personne.<br />
Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> annuel <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance | Exercice <strong>2009</strong><br />
Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfinance<br />
Prési<strong>de</strong>nt Michel Cam<strong>de</strong>ssus<br />
Secrétaire général Paul Loridant<br />
Ont participé à <strong>la</strong> rédaction <strong>de</strong> ce rapport :<br />
Éric Lemarchand, Annabelle Rincon<br />
Banque <strong>de</strong> France<br />
Éditeur<br />
Banque <strong>de</strong> France<br />
39, rue Croix <strong>de</strong>s Petits-Champs<br />
75001 Paris<br />
Directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> publication<br />
Frédéric Peyret<br />
Rédacteur en chef<br />
Paul Loridant<br />
Secrétaire <strong>de</strong> rédaction<br />
Hervé du Boisbaudry<br />
Maquettiste<br />
Alexandrine Dimouchy<br />
Opérateurs PAO<br />
Nico<strong>la</strong>s Besson, Florence Derboule,<br />
Alexandrine Dimouchy, Christian Heurtaux,<br />
Aurélien Lefèvre, Carine Otto, Isabelle Pasquier<br />
Version papier<br />
Service <strong>de</strong> <strong>la</strong> Documentation et <strong>de</strong>s Re<strong>la</strong>tions<br />
avec le public <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France<br />
07-1397<br />
75049 Paris Ce<strong>de</strong>x 01<br />
Téléphone : +1 42 92 39 08<br />
Télécopie : +1 42 92 39 40<br />
Impression<br />
SIMA IVRY 25-1168<br />
Dépôt légal<br />
Dès parution<br />
Internet<br />
www.banque-france.fr/fr/publications