Fromages - FOOD MAGAZINE

ProdUIT
du miel de synthèse fabriqué en Chine,
qu’aucun laboratoire n’est aujourd’hui
capable de détecter. Les Américains en
ont interdit l’importation », alerte Saïd
Lamrani, Directeur général du Domaine
Aïn Defali, producteur de la marque
Miabeille. Conscient de ces enjeux qualité,
l’ONSSA élabore actuellement un
projet de norme (voir encadré).
Produit gourmet,
vs miel de sucre
Pour la première fois, les marques Les
Domaines, Miabeille d’Aïn Defali et
FOOD MAGAZINE - N° 35 / Du 15 Juill. au 15 Sept. 2011 50
Lune de miel ont fait
leur entrée dans le panel
Euromonitor en 2010. Le
poids de cette consommation
« à étaler » reste
néanmoins mineur. En
tête de lice : Les Domaines
avec 11,27% de
part de marché, suivis
de Miabeille (7,35%) et
Lune de miel 3,92%, la
seule marque importée.
Ces conditionnements
de plus petits volumes
démarrent à 250 g. Destinés à une
consommation familiale, ils affichent des
prix plus élevés. Aux Domaines, le pot
est proposé à 47,95 Dh, chez Miabeille il
atteint 65 Dh.
Sans engagement qualité ni garantie spécifique,
les marques Zemzani et Kashmir
avoisinent respectivement 56 Dh et 26
Dh le pot. « Nous sommes volontairement
les plus chers du marché de par
notre coût de revient, notre packaging, la
taille de notre production et nos coûts de
logistique. Nous avons de petites séries
donc le coût unitaire est élevé »,
explique pour
sa part le Directeur
Général de
Miabeille. Il s’agit
là d’une consommation
de miel à
tartiner qui entend
se démarquer des
produits de masse
« Nous proposons
un produit
de petit-déjeuner,
reconnu comme
premium »,
enchaîne de son
côté la gérante
du Domaine Aïn
Defali. La marque
Miabeille revendique
un miel
produit par des
abeilles nourries
exclusivement au
pollen. Elle assure
la migration des
ruches tout au
long de l’année
afin de permettre
une production
naturelle, qualitative
mais aussi
aux parfums diversifiés. « Nous choisissons
d’aller délibérément vers des
régions sauvages et un peu reculées pour
éviter l’utilisation de pesticides par les
agriculteurs », poursuit Aziza Lamrani.
Suite logique de ce positionnement :
une certification bio qui figure parmi
les prochaines étapes. Malgré un niveau
de prix qui peut sembler prohibitif pour
le plus grand nombre, les vertus santé
des parfums thym et euphorbe ont aussi
conquis des CSP C et B.
Euromonitor prévoit
une croissance en baisse
« Les Marocains se tournent vers des
produits meilleurs pour la santé tels que
l’huile d’olive ou d’argan qui s’étalent
aussi sur du pain », indique Euromonitor.
Le rapport souligne également que
les habitudes de consommation évoluent
au profit de « biscuits, voire de céréales
plus rapides à consommer ». Le panéliste
annonce une croissance en baisse. Elle
atteindrait 5,5% en volume d’ici 2015,
soit 4.260 tonnes et 5,2% en valeur, soit
232 millions de Dirhams. D’ici 2015,
elle atteindrait 28%, contre 43,6% sur
la période 2005-2010. Une tendance à
confirmer dans les faits. Elle pourrait
en effet toucher davantage le miel « de
pâtisserie » et certaines catégories socioprofessionnelles
et reste loin de mettre
en péril la consommation du produit.
Une norme marocaine
pour le miel
Sous l’appellation Norme Marocaine
08.9.001, l’ONSSA et ses partenaires
élaborent actuellement un projet de
norme dédié au miel. Objectif : fixer
les caractéristiques organoleptiques
et physico-chimiques déterminant un
standard de qualité pour ce produit.
La norme prévoit des dispositions
liées à l’hygiène et à l’étiquetage des
produits et s’appliquera à « tous les
miels produits par les abeilles ». Le
projet indique également que « tous
les modes de présentation des miels
transformés et dont la destination
finale est la consommation directe »
seront concernés. La norme devrait
aussi inclure les méthodes d’analyse
et d’échantillonnage utilisées et
recommandées.