27.10.2013 Views

Télécharger le pdf - Fugues

Télécharger le pdf - Fugues

Télécharger le pdf - Fugues

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

RENCONTREAVEC... LOUIS-GEORGES TIN<br />

«L’hétérosexisme, c’est l’illusion de croire que l’homme est fait pour la femme, mais surtout<br />

que la femme est faite pour l’homme. Le sexisme, <strong>le</strong> machisme, l’homophobie sont des manifestations<br />

de l’hétérosexisme. Et toute la société vit sous cette pression hétérosexiste.»<br />

«Le système est tel<strong>le</strong>ment fort qu’on peut être gai ET hétérosexiste, en reproduisant <strong>le</strong>s modè<strong>le</strong>s,<br />

<strong>le</strong>s théories hétérosexuel<strong>le</strong>s comme <strong>le</strong> mariage, la monogamie, l’adoption, etc.. Pour contrer<br />

ce système, il faut allier des contraires, ne pas penser isolément et surtout construire une<br />

démarche transversa<strong>le</strong>.»<br />

«C’est-à-dire que la communauté LGBT doit rassemb<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s forces contestatrices qu’el<strong>le</strong>s soient<br />

politiques, socia<strong>le</strong>s, syndica<strong>le</strong>s, artistiques, etc., dans une lutte plus globa<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s droits<br />

humains, et mê<strong>le</strong>r ses revendications aux <strong>le</strong>urs. À l’image de l’œcuménisme pontifical décrit<br />

précédemment, la transversalité de la lutte est à la fois une culture et une méthode.» Prendre<br />

<strong>le</strong>s armes de l’adversaire pour mieux <strong>le</strong> combattre.<br />

LLaa JJoouurrnnééee iinntteerrnnaattiioonnaal<strong>le</strong>e ccoonnttrree ll’’hhoommoopphhoobbiiee ((JJIICCHH))<br />

«L’objectif de créer un tel événement était d’organiser la réf<strong>le</strong>xion avant l’action, laquel<strong>le</strong> est<br />

portée par de nombreux organismes communautaires», soumet Louis-Georges Tin. «J’ai donc<br />

repris mon bâton de pè<strong>le</strong>rin en fondant IDAHO (International DAy Against HOmophobia), la<br />

structure associative qui coordonne <strong>le</strong>s énergies et <strong>le</strong>s actions de la Journée Internationa<strong>le</strong><br />

contre l’Homophobie.<br />

«Ici au Québec, la Fondation Émergence a été la première à organiser en 2003, la toute première<br />

journée de lutte contre l’homophobie, avant de s’associer au mouvement international,<br />

coordonné par IDAHO, en 2005.»<br />

«Sous l’égide de IDAHO, 2005 a vu la reconnaissance officiel<strong>le</strong> de la journée internationa<strong>le</strong>. En<br />

2006 on fait campagne pour la dépénalisation de l’homosexualité dans de nombreux pays du<br />

globe. En 2007, on traitait d’éducation, alors qu’en 2008, il était question de <strong>le</strong>sbophobie»,<br />

rappel<strong>le</strong> l’un des fondateurs de cet événement. «On gagne un ou deux pays de plus chaque<br />

année.<br />

«Si <strong>le</strong> 17 mai 1990, l’homosexualité est sortie de la liste des maladies menta<strong>le</strong>s de l’OMS, la<br />

transsexualité y est entrée quelques mois plus tard. Or, nos prochaines luttes se placent sur ce<br />

terrain-là. L’identité de genre n’est pas une maladie. Toutefois, à défaut de la dépsychiatriser<br />

ce qui fait partie du processus de ré-attribution de genre, il faut ‘‘dépathologiser’’ la transsexualité.»<br />

«Les deux prochaines journées 2010 et 2011 porteront à l’international sur <strong>le</strong>s thèmes Religion<br />

et homophobie ou transphobie. L’objectif est d’interroger <strong>le</strong>s chefs religieux afin de <strong>le</strong>s mettre<br />

face à <strong>le</strong>urs paradoxes : pourquoi ne condamne-t-on pas <strong>le</strong>s crimes perpétrés au nom de<br />

Dieu?»<br />

«L’objectif est vaste : Détacher <strong>le</strong>s croyants modérés des croyants radicaux, ceux qui ont tôt fait<br />

d’excommunier <strong>le</strong>s divergents. Mettre un terme au pouvoir d’une minorité extrémiste sur<br />

l’ensemb<strong>le</strong> vaste des modérés. La procédure sera simp<strong>le</strong> : nous contacterons <strong>le</strong>s chefs religieux,<br />

juifs, musulmans, chrétiens, orthodoxes, etc., en <strong>le</strong>ur demandant de prendre position sur<br />

l’homophobie et la transphobie.»<br />

«Il ne s’agit pas de <strong>le</strong>s questionner sur la légitimité spirituel<strong>le</strong> de la diversité sexuel<strong>le</strong>. Nous<br />

n’irons pas sur <strong>le</strong> terrain de la théologie, mais sur <strong>le</strong> terrain des droits de l’homme ! Nous <strong>le</strong>ur<br />

offrons la chance de participer au débat. Que la réponse soit un refus ou une prise de position,<br />

cel<strong>le</strong>-ci sera officialisée. Dans <strong>le</strong> même sens, nous comptons organiser une réunion des<br />

responsab<strong>le</strong>s des ONG internationa<strong>le</strong>s. Nous verrons qui sera présent, qui sera absent, en<br />

partant du principe que <strong>le</strong>s absents auront tort! »<br />

DDéévveellooppppeerr uunnee ddyynnaammiiqquuee mmoonnddiiaal<strong>le</strong>e…… ppaass àà ppaass<br />

«Une pétition signée par de nombreuses personnalités politiques, socia<strong>le</strong>s, artistiques et religieuses<br />

et quelques prix Nobel, a été portée par la France et son émissaire, la ministre Rama<br />

Yade, à l’assemblée généra<strong>le</strong> des Nations Unies <strong>le</strong> 18 décembre 2008. La déclaration qui en a<br />

résulté est pour <strong>le</strong> moment un acte symbolique. Actuel<strong>le</strong>ment, 66 pays l’ont signée, et <strong>le</strong>s<br />

États-Unis d’Obama viennent de <strong>le</strong> faire récemment.»<br />

«Toutefois, une déclaration n’est qu’une intention, pas une loi. Pour en faire une résolution, il<br />

faut que de plus en plus de pays la signent afin de rassemb<strong>le</strong>r une majorité pour obtenir une<br />

résolution. Des pays comme <strong>le</strong> Liban, <strong>le</strong> Maroc, l’Inde sont ouverts à la réf<strong>le</strong>xion parce qu’il<br />

<strong>le</strong>ur importe de participer au concert économique des nations.»<br />

«D’autres, soucieux de <strong>le</strong>ur image de marque à l’extérieur de <strong>le</strong>urs frontières, comme <strong>le</strong><br />

Nicaragua, par exemp<strong>le</strong>, ont pris des dispositions envers <strong>le</strong>s LGBT suite à des manifestations<br />

devant <strong>le</strong>urs ambassades dans divers pays. En 2009, la pétition fut signée par plus de 300 associations<br />

réparties dans près de 75 pays, trois prix Nobel, et une forte représentation d’intel<strong>le</strong>ctuels.<br />

Nous espérons ouvrir <strong>le</strong> débat pour éveil<strong>le</strong>r la réf<strong>le</strong>xion des pays comme l’Argentine,<br />

<strong>le</strong> Brésil, <strong>le</strong>s Pays-Bas…» Michel JOANNY-FURTIN<br />

114 déc. 2009 fugues.com<br />

www.idahomophobia.org

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!