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MADOESTAUBOUTTE... par Mado Lamotte
Shop ‘Till
you drop
Le mois le plus redouté de l’année tire à sa fin, la
grisaille de novembre est presque déjà chose du
passé et on se prépare tranquillement pas vite au
mois le plus attendu de l’année. Le mois des
Fêtes, des partys de bureau, des soupers entre
amis, des sorties arrosées et, surtout, des maux de
tête et des estomacs à l’envers. Je dois vous
avouer que je n’ai pas besoin du temps des Fêtes
pour me garocher tête première dans le party, car
j’abuse souvent des bonnes choses de la vie et,
beaucoup plus, des moins bonnes. Mais n’allez
pas penser que je suis en train de m’en repentir.
Moi, les remords, je ne connais pas ça. Au contraire,
je dis toujours que les folies que je regretterai à la fin de ma vie sont celles que je n’aurai pas eu le temps
de faire. Et là, on est rendu au temps de l’année que craint la majorité, parce que les partys du temps des Fêtes
approchent à grands pas et on essaie tous de se convaincre qu’il faudra être raisonnable, faire attention aux
excès et, surtout, boire intelligemment (franchement, faut être hypocrite pour penser que la consommation
d’alcool en plein party peut se faire de façon intelligente). Mes chéris, qu’on se le dise une fois pour toutes, les
gens raisonnables n’ont rien d’intéressant à raconter.
Bon, j’entends déjà les végétariens macrobiotiques buveurs d’eau distillée me reprocher de faire la promotion
de la débauche. Ben oui, pis après? Si mes propos vous irritent, allez donc boire un bon milkshake à la luzerne,
ça va vous calmer, et laissez-moi en paix entraîner les esprits innocents dans mes dévergondages les plus tordus.
Non mais, il faudra en revenir des accommodements raisonnables. On n’est pas à Hérouxville icitte! Mais
réjouissez-vous, âmes puristes et amateurs de yoga tantrique, cette fois-ci, je ne vais pas vous raconter une
autre histoire immorale où l’alcoolique que je suis finit sa soirée la tête dans un bol de toilette sale du Stud. Au
contraire, avant de commettre le mal, je m’assure toujours de semer assez de bien autour de moi pour qu’on
finisse par oublier ma vraie nature. Pas folle, hein? Je devrais me lancer en politique. Quoique, si j’en juge par
le résultat des dernières élections municipales, c’est pas à Montréal que j’ai des chances d’entraîner qui que ce
soit dans mon monde de perdition.
J’vous le jure, mes chéris, le mot déception n’est pas assez fort pour décrire ce que je ressens en ce moment.
Sans les intellos du Plateau, les trippeux d’Hochelaga-Maisonneuve et les folles du Village, Montréal serait le
dernier endroit où j’aurais envie de vivre. Quand c’est rendu que Québec est plus cool que Montréal, c’est
comme gênant de faire des jokes sur les 450. Mais oublions tous ces gens déprimants et parlons plutôt des
vraies affaires, pas de celles qui ont rapport avec des compteurs d’eau ou des chantiers de construction. Et quoi
de mieux qu’une belle escapade en ville pour apprécier à sa juste valeur les charmes de la métropole en cette
fin d’automne, avant la première chute de neige qui fera rêver skieurs, patineurs et randonneurs à raquette.
Par un dimanche ensoleillé de novembre, j’appelle mon beau copain François et, en moins de temps que ça
prend pour installer ses pneus d’hiver, nous voilà en route vers la chic Plaza Saint-Hubert où je vais faire le
plein de chaussures, de bijoux et autres parures pour être la plus belle lors des soirées chics du temps des Fêtes.
Mais, avant une excursion en ville, il faut bien se ravitailler, et c’est toujours au Pain Perdu sur la rue De La
Roche que je vais bruncher et me remplir la panse de gibelotte de fruits frais pressés et de Maîtresse de Valmont
222 déc. 2009 fugues.com
Photo : Robert Lalliberrté
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