DOSSIER DEVELOPPEMENT DURABLE En mars, c'est la fête <strong>du</strong> génie ! « Concevoir le futur», tel est le thème de l'édition <strong>2010</strong>, qui mettra le Mois national <strong>du</strong> génie à l'avant-scène pour célébrer l'excellence en génie à travers tout le Canada. L'<strong>Ordre</strong> profite de l'occasion pour rendre hommage à ses 58 783 membres qui mettent leur expertise et leur professionnalisme au profit <strong>du</strong> bien-être de la société. L'<strong>Ordre</strong> salue également la relève de la profession, les quelque 14 000 étudiants <strong>des</strong> 13 écoles et facultés d'ingénierie <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>. <strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>ingénieurs</strong> ~ <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> i v S I m n Pour renseignements : www.nem-mng.ca «ADMETTRE NOTRE DEPENDANCE DU RESTE DU VIVANT ET NOUS CONSIDÉRER COMME EN DEVOIR D'ASSURER SA PÉRENNITÉ.» fait, le changement commence depuis qu'un nouveau mot tend à remplacer le mot nature ; c'est le mot biodiversité. Le scientifique E.O. Wilson en donne la définition suivante : « La totalité de toutes les variations de tout le vivant. » Le succès de ce néologisme tient au fait qu'il a symbolisé l'émergence de nouveaux regards sur cette infime diversité <strong>du</strong> vivant que le mot nature n'évoquait pas <strong>du</strong> tout. La biodiversité constitue le « moteur » <strong>du</strong> vivant : elle est la garantie d'un potentiel d'évolution pour l'avenir : à nous de la ménager, de la sauvegarder, de lui permettre de s'épanouir... <strong>PLAN</strong> : Certains tiennent la technologie pour responsable <strong>des</strong> maux environnementaux, d'autres soutiennent qu'elle fait partie de la solution. Comment entrevoyez-vous le rôle de la technologie pour un environnement plus sain ? H. R. : Homo sapiens ne s'est pas encore imposé de limites et l'impact <strong>des</strong> activités de notre espèce pourrait mener à un désastre. Depuis un siècle, même si nous avons, par exemple, inventé <strong>des</strong> médicaments qui protègent nos vies, d'autres inventions de la chimie de synthèse sont plutôt <strong>des</strong>tructrices de la vie <strong>des</strong> autres espèces ; et comme nous dépendons <strong>du</strong> reste <strong>du</strong> vivant, cela nous met en danger, tout comme l'usage immodéré <strong>des</strong> énergies fossiles, et plus généralement la vie à l'occidentale. Maintenant l'alerte est lancée... Le génie humain permet d'inventer le meilleur et le pire. Savoir créer une technologie est une chose ; décider de l'utiliser ou non en est une autre. Ce qui compte, c'est le choix que fait une société démocratique bien éclairée par les scientifiques et pouvant débattre avant de décider. <strong>PLAN</strong> : Si <strong>des</strong> solutions technologiques existent pour bon nombre de problèmes, pourquoi ne sont-elles pas utilisées ? Qui devrions-nous blâmer : les politiciens, les écologistes, les scientifiques, les <strong>ingénieurs</strong>, les économistes? H. R. : Chacun doit, dans la mesure <strong>du</strong> possible, s'intéresser à la vie publique. Mais les décideurs, ceux qui après avoir examiné sous tous les angles le dossier qui nécessite un rejet, une acceptation avec ou sans condition, ont forcément une lourde responsabilité. Et quand il s'agit <strong>des</strong> élus qui tiennent à leur mandat, cela peut devenir un dilemme. Le problème est que les échéances électorales sont courtes alors que la responsabilité <strong>des</strong> décisions concerne de futurs électeurs, les «pas encore nés»... <strong>PLAN</strong> : Comment imaginez-vous nos sociétés en 2100 ? H. R. : Nul ne connaît l'avenir et on peut tout imaginer. Mais il est évident que l'avenir se fabrique chaque jour et que ses artisans, ce sont nous, les humains. Le cinéma nous montre actuellement <strong>des</strong> films épouvantables... Aucun scénario riant ne nous est proposé. Le pire est imaginé et le montrer veut peut-être nous dissuader de contribuer aux catastrophes projetées sur les écrans. Mon voeu est qu'elles restent virtuelles. C'est pourquoi je suis engagé dans la vie associative. Nous nous mobilisons pour que les forces positives l'emportent, et nous venons de pubher un ouvrage collectif au titre exphcite Humanité et biodiversité : Manifeste pour une nouvelle alliance. Voilà ! traitons la nature en alliée... • <strong>PLAN</strong> : FÉVRIER-MARS <strong>2010</strong> : : 32
<strong>Ordre</strong> <strong>des</strong> <strong>ingénieurs</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>