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PLAN 2010-1 - Ordre des ingénieurs du Québec

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COURRIER DES LECTEURS<br />

Les répercussions <strong>du</strong> contexte<br />

socioéconomique actuel en Amérique<br />

<strong>du</strong> Nord sur les <strong>ingénieurs</strong><br />

Au fil <strong>du</strong> temps, la profession d'ingénieur s'est spécialisée dans divers<br />

secteurs de l'in<strong>du</strong>strie. Cette diversification est devenue encore plus<br />

importante au cours <strong>des</strong> quarante dernières années. Au milieu <strong>du</strong><br />

XX e siècle, il n'était pas rare qu'un jeune ingénieur ait déjà reçu<br />

plusieurs offres d'emploi avant même qu'il ait obtenu son diplôme<br />

universitaire. La demande était forte par rapport au nombre de<br />

candidats disponibles. À partir <strong>des</strong> années 1960, on a commencé à<br />

observer une forte augmentation <strong>du</strong> nombre de diplômés en génie<br />

chaque année afin de répondre aux besoins pressants de notre<br />

société. Cet essor a eu pour effet d'amoindrir la valeur de la profession<br />

dans certains secteurs où les futurs employeurs avaient, dès lors,<br />

l'embarras <strong>du</strong> choix. L'ingénieur a donc parfois été contraint d'accepter<br />

<strong>des</strong> emplois au rabais pour accomplir <strong>des</strong> tâches souvent ennuyeuses<br />

qui ne faisaient pas toujours appel à ses compétences. Cette situation<br />

s'est aggravée, et beaucoup d'<strong>ingénieurs</strong> voulurent améliorer leur<br />

condition en réorientant leur carrière. Certains optèrent pour <strong>des</strong><br />

fonctions administratives plus rémunératrices et surtout plus gratifiantes<br />

au sein <strong>des</strong> entreprises. Aujourd'hui, il est courant de voir un ingénieur,<br />

après quelques années de pratique dans un domaine technique, devenir<br />

directeur après avoir suivi une formation d'appoint en administration,<br />

en droit, en gestion <strong>des</strong> affaires ou dans un autre domaine. Cette<br />

réorientation est un choix personnel qui peut être très approprié pour<br />

plusieurs, mais elle est bien souvent influencée par un contexte social<br />

qui n'est pas toujours conforme aux motivations de l'ingénieur.<br />

Notre profession a été confinée dans beaucoup de cas à un rôle<br />

technique de second ordre. On tolère parfois que l'ingénieur fasse<br />

part de son opinion en matière d'éthique, de qualité et de stratégie<br />

de l'entreprise, mais il arrive que l'employeur ne se montre pas<br />

attentif à certaines réflexions qu'il a le devoir moral de considérer.<br />

L'ingénieur est donc souvent placé à l'écart pour travailler dans son<br />

coin comme une étrange créature que personne ne comprend et<br />

qui peut finir par ne plus se comprendre lui-même.<br />

Il y aurait néanmoins une manière de corriger cette tendance et de<br />

renverser la vapeur en aidant réellement l'in<strong>du</strong>strie par la même occasion.<br />

L'ingénieur devrait normalement pouvoir exercer pleinement sa<br />

profession en utilisant ses connaissances, notamment ce qu'il a appris<br />

pendant ses étu<strong>des</strong>. Est-ce normal que l'ingénieur n'utilise pas plus<br />

que 10 % <strong>des</strong> connaissances acquises à l'université? Est-ce la formation<br />

qui est mal adaptée aux besoins de l'in<strong>du</strong>strie ou est-ce plutôt<br />

l'in<strong>du</strong>strie qui refuse trop souvent de considérer les véritables besoins<br />

et enjeux sociaux en ne permettant pas à l'ingénieur d'y répondre<br />

véritablement par l'exercice de sa profession dans le cadre de projets<br />

plus innovateurs? L'ingénieur devrait avoir la possibilité de travailler<br />

sur <strong>des</strong> projets d'innovation motivants dans le secteur de son choix.<br />

De plus, cette activité de recherche ne doit pas être concentrée<br />

uniquement dans le milieu universitaire et accessible à un nombre<br />

restreint d'indivi<strong>du</strong>s. Nous devons plutôt élargir nos horizons en<br />

favorisant le développement de toute bonne idée constructive qui peut<br />

provenir de milieux sociaux différents. Les plus belles réalisations<br />

sont souvent accomplies par <strong>des</strong> équipes multidisciplinaires. C'est ici<br />

que le gouvernement pourrait intervenir en mettant sur pied un<br />

programme de soutien qui serait parrainé par l'<strong>Ordre</strong> pour faire le suivi<br />

<strong>des</strong> projets auprès <strong>des</strong> innovateurs responsables.<br />

Nous proposons d'établir un service pour aider au départ<br />

l'ingénieur à cibler les entreprises auprès <strong>des</strong>quelles il pourra exercer<br />

sa profession dans un environnement approprié. Plus précisément,<br />

ce service aurait comme mandat d'aider l'ingénieur en lui fournissant<br />

de l'information sur les possibilités <strong>du</strong> marché. L'<strong>Ordre</strong> pourrait agir<br />

comme médiateur afin d'offrir la possibilité à certains <strong>ingénieurs</strong> de<br />

combiner leurs forces en se regroupant pour travailler sur un même<br />

projet au lieu d'œuvrer en solitaires.<br />

Par ailleurs, il existe <strong>des</strong> carrières plus marginales concernant <strong>des</strong><br />

domaines de pratique non traditionnels, qui ne sont pas répertoriés<br />

sur les sites de recherche. Il est parfois difficile d'arriver à exercer<br />

ces carrières souvent embryonnaires ; elles peuvent pourtant mieux<br />

répondre aux aspirations de certains <strong>ingénieurs</strong> et permettre à long<br />

terme une plus grande émergence <strong>des</strong> innovations et une avance<br />

technologique plus rapide et mieux ciblée.<br />

Sommes-nous obligés, en tant que société, de connaître une crise<br />

économique majeure avant d'opter pour la voie <strong>du</strong> changement? Il<br />

est possible de travailler ensemble, dans le respect de tous, en poursuivant<br />

un but commun. Nous éviterions ainsi l'exode de nos <strong>ingénieurs</strong><br />

vers d'autres nations qui accepteraient de prendre quelques<br />

risques et d'être plus attentives à leurs besoins en leur permettant<br />

de parachever certains projets pour lesquels ces nations d'accueil<br />

seraient les ultimes bénéficiaires. Nous éviterions aussi que tous les<br />

autres qui décident de demeurer au pays n'aient jamais l'occasion<br />

de développer certaines idées géniales qui, tôt ou tard, apparaîtront<br />

chez un de nos voisins. Il est possible d'amorcer dès maintenant un<br />

changement nécessaire, en aidant les <strong>ingénieurs</strong>, un par un, à accéder<br />

à cette voie de réussite, de confiance et d'authenticité.<br />

Richard Lauzon, ing.<br />

(Spécialisé dans le domaine métallurgique)<br />

Les propos contenus dans ce texte n'engagent que leur auteur<br />

et ne reflètent pas nécessairement l'opinion de l'<strong>Ordre</strong>.<br />

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de la Faculté de génie de l'UdeS vous offre<br />

<strong>des</strong> formations pour <strong>ingénieurs</strong> en exercice au<br />

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H<br />

UNIVERSITE DE<br />

SHERBROOKE<br />

<strong>PLAN</strong> : FÉVRIER-MARS <strong>2010</strong> : : 8

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